La 29e Foire dentaire internationale IDS de l`Association allemande

Transcription

La 29e Foire dentaire internationale IDS de l`Association allemande
L’actualité en médecine dentaire
27 au 31 mars 2001 à Cologne
La 29e Foire dentaire internationale IDS de
l’Association allemande du commerce dentaire
Michael Bornstein, Clinique de chirurgie buccale et de stomatologie, Berne
(traduction française de Thomas Vauthier)
Organisée depuis 1995, la Foire dentaire internationale (Internationale Dental-Schau, IDS),
qui a lieu tous les deux ans, est un forum unique ouvrant à chaque reprise de nouvelles perspectives dans le domaine des équipements de travail et des matériaux dentaires, de même que
dans ceux relevant des autres produits dentaires destinés à des utilisations médico-dentaires
ou au laboratoire dentaire. Les produits présentés par plus de 1300 exposants dans le cadre de
l’IDS 2001 à Cologne étaient le reflet fidèle du marché dentaire actuel. Parmi les équipements
exposés se trouvaient non seulement des appareils, des installations, des instruments et des
matériaux connus ou éprouvés depuis des années, mais également un certain nombre de produits issus des recherches les plus récentes – et par conséquent encore sans recul clinique.
de rinçages buccaux elmex sensitive ont
été présentés par la maison Gaba. Cette
ligne de produits est conçue de sorte à
proposer un système de soins d’hygiène
et de protection complet en cas de problèmes de caries, d’hypersensibilités dentaires ou parodontales.
La société Braun a présenté une nouvelle
brosse à dents électrique, Oral-B 3D Excel,
qui représente une évolution de la technique éprouvée du type Oral-B 3D. Parmi
les caractéristiques du nouveau modèle, à
noter un angle d’oscillation réduit et une
augmentation du mouvement pulsatile
tridimensionnel à 340 Hz.
Les laboratoires GlaxoSmithKline ont
élargi la gamme des produits Corsodyl en
direction de la prophylaxie, proposant
dès lors pour les soins préventifs de base
une brosse à dents, un fil dentaire Daily
Floss et une pâte dentifrice Dental Aktiv.
En outre, pour la prévention des problèmes parodontaux et de la carie, la palette comprend depuis lors un fluide pour
le traitement des gencives ayant comme
substance active du digluconate de chlohexidine à 0,06% et un fluide pour la prévention des caries, composé de 250 ppm
de fluorure de sodium et de fluorure
d’amines, en combinaison avec du chlorure de cétylpyridine à 0,05%.
Parodontologie
L’énergie ciblée des instruments à ultrasons se prête particulièrement bien au
Vue de la cathédrale de Cologne avec ces tours d’une hauteur de 157 mètres.
Après le grand succès de l’IDS ’99 et l’écho
international qu’elle avait connu, l’IDS
2001, qui a eu lieu du 27 au 31 mars de cette année à Cologne, a proposé un programme encore élargi, à savoir plus de
1300 exposants provenant de 43 pays.
Quelque 60 000 visiteurs accourus du
monde entier ont ainsi eu l’occasion de découvrir une kyrielle de produits dentaires
de tous genres exposés dans les halles 13 et
14 de la KölnMesse, sur une surface totale
de près de 92 000 m2 (!). Des entreprises allemandes et internationales présentaient
leurs dernières nouveautés ainsi que des
versions améliorées de leurs produits existants ou éprouvés de longue date. Les
nombreux visiteurs avaient ainsi l’occasion
de s’informer et de se faire conseiller de
manière approfondie tant sur les innovations que sur des produits «établis» et
commercialisés depuis plus longtemps. Le
présent compte rendu a comme objectif de
passer en revue un certain nombre de produits novateurs et des modifications inté-
ressantes de produits connus – groupés en
fonction des différentes spécialités – sélectionnés dans le vaste éventail d’équipements et de produits présentés à l’occasion
de l’IDS 2001 à Cologne.
Prophylaxie
Si besoin était, on a pu se rendre à l’évidence que dans le domaine de la médecine dentaire préventive, passablement de
choses sont advenues depuis la dernière
IDS. Le nombre de produits nouveaux ou
de versions évolutives de brosses à dents,
de dentifrices, de bains buccaux, etc. est
sans cesse croissant, au point qu’il est
pour ainsi dire impossible d’en garder la
vue d’ensemble. Force est toutefois de
constater qu’il se dessine une tendance
en faveur de la prophylaxie «globale»
assurée par une seule ligne de produits
précise. En voici quelques exemples à
titre d’illustration.
La nouvelle génération de brosses à
dents elmex interX et le nouveau produit
Lors de l’IDS 2001, 1301 exposants
provenant de 43 pays se sont partagés
la surface brute de 92 000 m2 des halles
de KölnMesse.
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
661
L’actualité en médecine dentaire
Fig. 3 «On a joué tous les jours à guichets fermés!», – au grand plaisir de la
majorité des exposants de la 29e Foire
IDS à Cologne.
traitement des matériaux ou tissus durs,
notamment dans les situations dans lesquelles une réduction non agressive de
substance s’avère nécessaire. Le système
Vector (Dürr Dental) permet de manipuler l’appareil à ultrasons d’une manière
proche de celle mise en œuvre avec les
instruments rotatifs conventionnels. Jusqu’à présent, ce système était destiné
exclusivement aux traitements parodontaux. Muni des nouveaux embouts montés sur le contre-angle, le système Vector
convient toutefois également pour les
traitements conservateurs, en tant qu’option thérapeutique minimalement invasive.
Dans l’abord des affections parodontales,
les méthodes de diagnostic revêtent une
importance sans cesse croissante. Ainsi,
dans le cadre de l’IDS 2001, une multitude de tests destinés à l’identification d’un
grand nombre de facteurs de risque parodontal ont été présentés pour la première
fois. Parmi ces méthodes, à relever le test
Geno Type RPT (Hain Diagnostika) qui
permet de déterminer, pour un patient
spécifique, le niveau individuel de risque
de parodontite, en fonction de son génotype pour l’interleukine 1. Il serait dès
lors possible, en cas de risque élevé, de
prévenir la survenue d’une parodontite
par des mesures prophylactiques ciblées
ou, en cas de maladie déjà présente, d’en
évaluer la progression probable.
Traitements conservateurs
Force est de constater que la tendance
actuelle dans le domaine des traitements
conservateurs va en direction de la miniaturisation des cavités, notamment
grâce aux techniques de préparation minimalement invasives. Par conséquent,
l’éventail des instruments rotatifs et oscillatoires, ainsi que des moyens auxiliaires chimico-mécaniques à ce propos,
s’est encore davantage élargi. De même,
662
les inventions au service d’une médecine
dentaire esthétiquement satisfaisante sur
les dents postérieures ne sauraient être
freinées, comme le démontre le grand
nombre d’améliorations dans le domaine
des composites et des systèmes adhésifs
y relatifs.
Lors de l’IDS 2001, la maison Ivoclar Vivadent, l’un des leaders dans ce domaine,
a présenté un nouveau concept et une
multitude de produits novateurs, dont
nous n’évoquerons que deux, à titre
d’exemple: La famille des produits Tetric
Ceram s’est agrandie par l’arrivée du
Tetric Ceram HB, une forme à haute viscosité de ce matériau d’obturation. D’après
les indications du fabricant, les obturations sur les dents postérieures sont l’indication première de ce produit, situation
dans laquelle la consistance spécifique
du produit serait susceptible d’assurer
une meilleure adaptation marginale des
restaurations. La même société a présenté un nouveau système de restauration
destiné à la réalisation d’obturations en
technique directe. Ce système comprend
d’une part le nouveau composite InTen-S
et l’adhésif Excite, et d’autre part la lampe
de polymérisation à haute puissance
Astralis 10.
Dans le domaine précisément des
lampes à polymériser, les visiteurs ont eu
l’occasion de découvrir un grand nombre
de nouveaux appareils, dont voici deux, à
titre d’illustration: Elipar Freelight (3M
ESPE) est une lampe à polymériser sans
fil qui se fonde sur les recherches les plus
récentes en matière de la technologie des
diodes émettrices de lumière (LED).
L’appareil est un véritable poids plume,
puisqu’il ne pèse que 200 grammes; en
outre, son accumulateur amélioré promet
un travail en continu de 45 minutes en
mode sans fil. Elipar Freelight devrait être
commercialisé sur le marché européen
dès le mois de septembre de cette année.
Translux Energy (Heraeus Kulzer) se caractérise par une puissance lumineuse de
900 W/cm2. Grâce à un dispositif de mesure intégré, la puissance de lumière actuellement émise peut être contrôlée à
tout moment, un avantage destiné à
améliorer la fiabilité de la polymérisation.
Dans un autre domaine, la méthode Carisolv (Medi Team Dental) se base sur
l’ablation chimio-mécanique de la dentine cariée. L’introduction du Carisov Power
Drive – un instrument entraîné par un
micromoteur – cette méthode minimalement invasive a connu une nouvelle étape d’évolution, tant il est vrai que jusqu’à
présent, l’élimination des tissus cariés ne
pouvait être réalisée que par l’excavation
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
manuelle à l’aide d’instruments à main
spécifiquement conçus à ce titre. Toujours
est-il que les instruments rotatifs conventionnels ont toujours leur raison
d’être, étant donné que même avec la
méthode Carisolv, il peut être nécessaire
dans bien des cas d’ouvrir des cavités ou
d’enlever des obturations existantes.
Endodontie
L’utilisation des instruments en nickeltitane connaît un essor sans cesse croissant. Il est par conséquent peu étonnant
que la quasi-totalité des fabricants aient
intégré de tels instruments dans leur assortiments respectifs. A l’exception d’un
nombre restreint de contre-angles spéciaux, l’entraînement mécanique de ces
instruments a toutefois joué le rôle de
parent pauvre dans ce domaine, jusqu’à
présent. Par la mise au point du micromoteur ATR Technika-Endo, la maison
Dentsply Maillefer propose désormais un
support spécifiquement conçu pour la
technique endodontique mécanisée à
l’aide des instruments GT Rotary Files et
ProFile. Ce faisant, le fabricant indique
clairement les vitesses et les couples à
employer pour chaque instrument.
Autre nouveauté, le système RetroPost-Set
(Komet Brasseler) est devenu un kit complet de tenons radiculaires destinés aux
traitements radiculaires rétrogrades, réalisés hors bouche; RetroPost-Set met ainsi
à disposition du praticien une méthode
de traitement des dents avulsées par
traumatisme ou intentionnellement qui
sont censées être réimplantées ou transplantées. En Suisse, cette méthode est
bien connue, notamment par les travaux
du Dr Andreas Filippi, PD.
Prothèse dentaire
Commençant par des matériaux pour la
réalisation de prothèses provisoires, en
passant par de nouvelles méthodes pour
la fabrication des armatures ou des châssis, jusqu’aux derniers nés du domaine
des ciments de scellement, la foire IDS
2001 s’est fait l’étal de nouveautés intéressantes dans la presque totalité des différents domaines de la prothèse dentaire,
tant fixe qu’amovible. Ainsi, le matériau
Protemp 3 Garant (3M ESPE), par exemple,
met à disposition du praticien une nouvelle génération de la ligne de produits
Protemp pour la confection de prothèses
provisoires; selon les dires du fabricant, le
dernier venu se caractérise par une résistance particulièrement élevée aux fractures.
La technologie CAD/CAM (ou CFAO,
conception et fabrication assistées par
L’actualité en médecine dentaire
ordinateur) en prothèse dentaire a été
particulièrement sous les feux de la rampe lors de l’IDS 2001. Parmi d’autres, le
système de fraisage diGident (Girrbach
Dental) est censé remplacer dans une
large mesure la coulée pour la réalisation
d’armatures de prothèse fixe. Basé sur
la technologie CAD/CAM, diGident conviendrait notamment pour le fraisage assisté par ordinateur des céramiques, mais
également d’autres matériaux, tels que le
titane, l’or ou les résines. La méthode
permet ainsi la fabrication d’armatures
pour des couronnes et des ponts.
Panavia F (Kuraray dental) est un ciment
de scellement à polymérisation double,
dont une version d’évolution a été présentée lors de l’IDS 2001; la différence
principale est une gamme élargie de
teintes comprenant désormais quatre
nuances de couleur. Autre nouveauté
faisant désormais partie du set, l’adhésif
Alloy Primer. Le dernier né devrait faciliter de manière décisive la technique adhésive sur les alliages nobles. En effet,
l’étamage de la surface des alliages
nobles, tel qu’il était indispensable jusqu’à présent avant tout scellement adhésif, devient superflu en cas d’utilisation
du nouveau primer.
Le domaine de la prothèse adjointe s’est
enrichi par l’introduction d’un nouveau
assortiment de dents prothétiques, commercialisées sous le nom de Physiodens
Anteriores et Posteriores (Vita). Selon le fabricant, ces dents répondent à l’objectif
de satisfaire au mieux aux exigences accrues au plan de la forme, de la fonction,
de la phonétique et de l’esthétique, tant
dans les régions antérieures que postérieures. Les nouvelles dents prothétiques
Vita sont censées se distinguer par une
augmentation de la résistance à l’abrasion, sans pour autant pâtir d’une friabilité excessive en raison de la dureté plus
élevée. Par ailleurs, les teintes du nouveau système continuent à respecter la
gamme du teintier Vita bien connu et
éprouvé.
Implantologie
Représentés sur plus de 40 stands, les fabricants de systèmes d’implants se sont
taillés une part du lion dans le programme de l’IDS 2001. Le titane – qu’il soit
traité par revêtement de surface ou non –
est le matériau de choix en implantologie. Or, fait nouveau, le titane est également utilisé de plus en plus pour la
confection des suprastructures.
Pour le système d’implants ITI Dental, la
maison Straumann propose désormais
des composants en céramique qui sont
fabriqués par la société Vita et qui sont
basés sur le système Vita InCeram. Côté
opératoire, à relever le système de navigation Straumann qui est le fruit d’une
collaboration avec les spécialistes de
l’hôpital de la Charité de Berlin, en particulier avec les groupes de travail dirigés
par les professeurs Jürgen Bier et Tim
Lueth, ainsi que ceux de la maison Straumann. Ce système de navigation assisté
par ordinateur permet d’une part une
planification préopératoire optimale pour
la pose des implants et d’autre part, la
mise en œuvre très précise de la planification au cours de l’intervention chirurgicale. L’équipement comprend un ordinateur conventionnel du commerce, en
combinaison avec l’unité de navigation
qui se compose d’une caméra à infrarouges et deux petits capteurs d’infrarouges. Les deux capteurs sont fixés
d’une part sur une pièce à main auxiliaire
et d’autre part sur un gabarit individuel
représentant les arcades dentaires du patient.
Nobel Biocare a présenté un nouveau type très particulier de revêtement de surface des implants, commercialisé sous le
nom de TiUnite. Cette surface se caractérise par une couche d’oxyde de titane
dont l’épaisseur va en croissant en direction apicale, le diamètre variable du revêtement étant bien entendu soigneusement contrôlé. La surface TiUnite est disponible en option sur les implants
universels Mk III et les implants spéciaux
Mk IIV, pour l’os plus tendre, du système
Brånemark. Ce revêtement à épaisseur
variable est destiné à assurer une stabilité primaire plus élevée et un meilleur
contact entre l’os alvéolaire et l’implant,
ainsi qu’une stimulation de l’apposition
osseuse durant la phase d’ostéointégration.
Autres nouveautés
Outre les thèmes forts évoqués précédemment, les domaines de l’ergonomie
et les différentes applications de l’informatique au cabinet dentaire ont également été au centre de l’intérêt de cette
foire IDS 2001. Le respect de lignes directrices en matière d’ergonomie lors des
décisions concernant l’équipement et
l’installation des différents champs opératoires au cabinet dentaire a clairement
été au centre des préoccupations de la
plupart des exposants. De même, le
nombre des entreprises proposant des
installations et des logiciels informatiques a encore augmenté cette année.
Alors que lors de l’IDS ’99, les logiciels de
facturation et de comptabilité se trou-
L’un des points forts de l’IDS 2001: des
systèmes de navigation et des robots
assistés par ordinateur pour la pose
exacte des implants.
vaient encore aux premiers rangs des applications informatiques tant au cabinet
qu’au laboratoire dentaire, l’éventail de
ces applications s’est depuis lors enrichi
de logiciels au service du diagnostic, de la
planification thérapeutique et des traitements.
Bien entendu, le cadre restreint de ce
compte rendu succinct n’est pas à même
de tenir compte ou de traiter de manière
approfondie l’ensemble des nouveautés
présentées dans le cadre de l’IDS 2001,
loin s’en faut. En lieu et place, l’objectif
en était de passer en revue un certain
nombre d’évolutions et/ou de produits
nouveaux appartenant aux différentes
spécialités de la médecine dentaire.C’est
également l’occasion d’annoncer d’ores
et déjà la prochaine édition de la foire
IDS, qui aura lieu du mardi 25 au samedi
29 mars 2003. Force est de reconnaître
que l’IDS n’est pas seulement un cadre
propice pour s’informer et pour se tenir
au courant de façon générale sur l’état
actuel des développements au plan des
équipements et matériaux, aussi bien
pour le cabinet que pour le laboratoire
dentaire; on ne saurait sous-estimer
l’importance de cette foire à titre de manifestation de formation complémentaire et continue. Il y a fort à parier que
les prochaines foires IDS verront à leur
tour l’exposition purement commerciale
complétée par des exposés de conférenciers de renom (comme par exemple le
Professeur Pasler cette année). Pour clore
cet aperçu de l’IDS 2001, il convient de
mentionner que la ville de Cologne vaut
toujours un voyage au début du printemps – un séjour dans la métropole
rhénane permet de joindre de façon fort
plaisante l’utile à l’agréable, à savoir la
visite de l’exposition dentaire, d’une
part, et des activités culturelles, les beaux
arts, ainsi que les plaisirs de la table,
d’autre part. ■
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
663
L’actualité en médecine dentaire
Médecins-dentistes européens:
assurance maladie et qualité des soins
J.-B. Perret, secrétaire national de la FDI
L’organisation régionale européenne s’est réunie les 3,4 et 5 mai à Berne à l’hôtel Bern; c’est
la quatrième fois que la Suisse accueille cette manifestation qui se tient, pour la première fois,
dans la Ville Fédérale.
L’assemblée plénière du vendredi 4 mai a
constitué le «plat de résistance» de cette
session; à 9h10, le président Peter MüllerBoschung (Suisse) ouvre officiellement la
séance en présence, notamment, du Dr
Jacques Monnot, président de la FDI
(France), du Dr Heung-Ryul Yoon (Corée), Trésorier de la FDI et de notre confrère Antoine Zimmer, président de la
SSO. Après une brève allocution du président de la SSO, les participants entamèrent directement l’ordre du jour qui
était particulièrement chargé. Il est tout à
fait impossible, en quelques lignes, de résumer en détail les débats. La matinée fut
consacrée à l’adoption du procès-verbal
de la dernière réunion de Prague après
laquelle les participants eurent droit au
rapport du Bureau; les rapports des différents pays-membres avaient été mis à
disposition avant la réunion; pas moins
de 33 pays-membres étaient représentés
par leurs délégués et suppléants. Parmi
les rapports importants abordés, le Dr
Dirk Vandeputte a parlé de la démographie des médecins-dentistes en Europe;
la Suisse et la Finlande mises à part,
tous les pays européens connaissent une
augmentation significative des nouveaux
diplômés; certains pays parvenant néanmoins à contenir cette augmentation.
«L’exercice dentaire libéral en Europe»
(voir encadré), basé sur les concepts bien
helvétiques de la prophylaxie et de la responsabilisation des patients, a été unanimement approuvé par les délégués; ces
derniers se sont également penchés sur
le problème constitué par l’entrée, sur le
marché européen, des anciens pays de
l’Est et des pays Baltes; on sait que les
premiers pays de l’Est à entrer dans l’UE
le feront probablement en 2004, avec une
période transitoire de libre circulation des
personnes assez semblable à celle négociée par la Suisse dans le cadre des bilatérales. Le gros problème résidera dans les
importantes différences de PIB (produit
intérieur brut) entre les divers pays. La
représentante de la Belgique, le Dr Michèle Aerden (conseillère de la FDI), sou-
Le nouveau comité de l’ERO (d.g.à.d.): D r José Font-Buxo (président élu, Espagne), D r Patrick Hescot (France), D r Rodica Aldica (secrétaire générale, Roumanie),
D r Erik Schmølker (président, Danemark), Prof. Alexandre Mersel (Israël).
666
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
ligna le fait qu’à Kuala-Lumpur, une
journée entière sera consacrée aux femmes médecins-dentistes.
L’après-midi du vendredi fut consacré
en grande partie aux élections. Le nouveau président de l’ERO a été choisi
en la personne du Dr Erik Schmoelker
(Danemark). Deux candidats étaient
partants pour l’élection au poste de président élu: les Drs Filippi, membre du
Bureau (Italie) et José Font-Buxo (Espagne). Le Dr Font-Buxo a été élu au
premier tour avec 20 voix contre 17 voix
au Dr Filippi qui quitte le Bureau de
l’ORE. Autre surprise, le Dr Edward
Cimbura (Tchéquie), secrétaire général
de l’ORE n’a pas été réélu, remplacé par
Madame le Dr Rodica Aldica de Roumanie; cette dernière candidature spontanée a surpris un bon nombre de délégués. En ce qui concerne les 2 places
laissées vacantes par les départs, au sein
du Bureau, des Drs Peter Müller-Boschung (Suisse) et Jacques Reignault
(France) ont été repourvues par l’élection du Dr Patrick Hescot (France) et du
Prof. Alexandre Mersel (Israël).
La prochaine réunion de l’ORE aura lieu
à Kuala-Lumpur. D’ores et déjà , les délégués ont décidé de se réunir en séance
plénière à Dubrovnik (Croatie) en 2002.
La candidature de Varsovie a été retenue
pour 2003 et celle de Bucarest pour 2004.
Le samedi matin a été consacré au problème du contrôle de qualité qui est en
train de se mettre en place au sein des
pays européens; l’un des orateurs, le Dr
Daniel Kempf, de Bâle, organisateur de la
semaine interdisciplinaire de formation
continue en 1999 (IFW ‘99) consacré à ce
sujet, a particulièrement souligné l’intérêt des associations de proposer ellesmêmes les normes de qualité avant de se
les voir imposées par les gouvernements.
Les délégués et leurs accompagnant(e)s
ont été conviés le samedi après-midi à
une excursion dans l’Oberland bernois et
sur le lac de Thoune. Le vendredi, les personnes accompagnantes ont effectué une
visite de la vieille ville de Berne après
quoi, elles quittèrent la ville fédérale pour
la Gruyère.
Je me dois de souligner la parfaite organisation de ces trois journées grâce à l’intense travail fourni par la cheville ouvrière de cette manifestation, Mme Monika
Lang, sans oublier les confrères Hirzel,
Rohrbach et Rusca. En clôture de la réunion de l’ORE, le Dr Peter Müller-Boschung, président sortant de l’ORE, a été
chaudement applaudi par les délégués
pour l’intense engagement dont il a fait
la preuve pendant trois ans. ■
L’actualité en médecine dentaire
«Critères pour un catalogue des prestations dentaires dans le cadre
de soins dentaires de base à financement solidaire en Europe»
Résolution adoptée à Berne (Suisse) le 4 mai 2001 par l’Assemblée plénière de l’Organisation régionale
européenne de la Fédération Dentaire Internationale
L’ORE-FDI, organisation européenne de chirurgiens-dentistes, considère comme indispensable, dans une Europe de plus en
plus unie, de définir, pour le domaine des soins dentaires, des «critères (clairs et compatibles avec les exigences de l’UE) pour
un catalogue des prestations dentaires dans le cadre de soins dentaires de base à financement solidaire en Europe». En respectant les traditions nationales différentes et la diversité des moyens de financement, il sera ainsi possible d’établir des
structures et des catalogues adéquats pour les prestations dentaires. A cet égard, il importera d’aménager ces structures de
telle manière que la compatibilité des systèmes de santé nationaux en Europe (et non pas leur harmonisation) nécessaire
pour l’intégration européenne soit garantie.
Quant au dimensionnement des soins dentaires de base à financement solidaire en Europe, il y a lieu de tenir compte des
facteurs suivants:
• la conception spécifique en matière de médecine dentaire;
• la souveraineté des Etats-nations, qui devront continuer à décider à eux seuls sur la part de leur produit intérieur brut à
consacrer à des soins dentaires à financement solidaire;
• la grande diversité de la capacité économique des différents Etats et de leurs systèmes de santé.
Sur le plan structurel, les conditions essentielles suivantes doivent être prises en considération pour réaliser de manière adéquate et compatible à l’échelle européenne des structures de soins dentaires de base à financement solidaire.
1. La responsabilité individuelle doit précéder la solidarité. En d’autres mots: Les soins de base ne doivent pas comprendre
ce que le citoyen ou le patient peur financer lui-même sans trop d’impact sur son niveau de vie.
2. Il ne faut pas que le risque de maladies prévisibles et évitables soit financé dans le cadre des soins de base.
3. En cas de soins alternatifs, les montants à mettre à disposition ne doivent permettre que le financement de formes thérapeutiques simples.
4. Afin de préserver l’accès à des formes thérapeutiques plus complexes et plus coûteuses, ces montants doivent être mis à
disposition sous la forme de contributions fixes.
5. Les montants fixes présentent encore d’autres avantages:
a. possibilité d’accès à des prestations transfrontalières;
b. adaptation simple et non bureaucratique des montants des contributions fixes en fonction du niveau national des honoraires;
c. adaptation du montant de la contribution fixe au volume d’ensemble des moyens financiers disponibles pour les soins
de base à financement solidaire;
d. les contributions fixes encouragent la responsabilité individuelle, étant donné qu’elles sont de nature à introduire graduellement, dans le système de l’assurance de base, la participation financière personnelle en tant qu’élément de la responsabilité individuelle.
e. les contributions fixes aident le patient et le chirurgien-dentiste à trouver un rapport raisonnable entre l’utilité des soins
dentaires et les conséquences financières.
Seuls les chirurgiens-dentistes sont qualifiés pour élaborer des critères pour la fixation de priorités dans le cadre de l’établissement d’un catalogue de prestations à financement solidaire. En dernière analyse, cependant, ce seront les responsables politiques à l’échelle nationale qui répondront de l’étendue de ce catalogue à financement solidaire, car ce sont eux qui déterminent les moyens financiers disponibles.
A cet égard, l’ORE-FDI indique l’ordre suivant des priorités spécifiques en médecine dentaire:
1. la prévention pour les enfants et les adolescents en tant que contribution à l’éducation à la responsabilité individuelle et
avec le but de pouvoir se passer, à l’avenir, du traitement de la carie chez les enfants
2. les traitements d’urgence
3. les traitements d’enfants et d’adolescents (au maximum jusqu’à l’âge de 18 ans)
4. les traitements de lésions de l’appareil masticateur dues à des tumeurs, à des traumatismes, à des affections congénitales
ou à une maladie systémique grave
5. le diagnostic des risques avec consultation
6. les soins chirurgicaux (dans le cadre des traitements d’urgence)
Ainsi, l’ORE-FDI présente un concept permettant de réaliser un pas décisif vers le développement ultérieur des structures
des soins dentaires en Europe tout en sauvegardant certains éléments des traditions nationales. Sur la base de leur responsabilité individuelle, les citoyens européens pourront donc bénéficier de conditions idéales pour une santé bucco-dentaire
améliorée.
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
667
L’actualité en médecine dentaire
LAMal: l’avis et le comportement des assurés
Exposé de Ludwig Gärtner, chef du Service spécialisé économie,
questions fondamentales et recherche (résumé)
Les assurés jouent un double rôle dans la LAMal: d’une part ils paient des primes et, d’autre
part, ils reçoivent des prestations. Ces deux rôles ont aussi un impact sur la manière dont la
loi est perçue et sur le comportement des assurés. Les résultats d’une enquête représentative
auprès des assurés sont présentés ici. Ils concernent le jugement porté sur la LAMal et le comportement des assurés en matière d’optimisation des coûts.
La manière dont les assurés jugent
la LAMal
Les assurés sont très satisfaits des soins
médicaux. Mais le système de l’assurancemaladie est vu d’un œil critique en ce qui
concerne les coûts. Cela se retrouve dans
les jugements portés sur différents points
de la LAMal. La question des coûts joue
aussi un rôle prépondérant lorsqu’il s’agit
de dire si l’on est content de la LAMal:
plus les ménages ont l’impression que la
charge des primes est élevée, plus le jugement porté sur la loi est critique.
Un résultat de l’enquête mérite cependant
l’attention: malgré les soucis concernant
les coûts et malgré le jugement positif
porté aujourd’hui déjà sur les soins, près
de 40% des personnes se disent favorables
à une extension des prestations, alors que
8% seulement d’entre elles demandent
une réduction des prestations. De plus, ce
sont précisément les ménages dont la
charge des primes est élevée qui sont favorables à une extension des prestations.
Au vu des résultats, on peut supposer que
cette contradiction apparente s’explique
par des considérations d’ordre politique
(redistribution): les ménages dont la situation économique est moins bonne ne
peuvent pas ou ne veulent pas prendre le
risque lié à des prestations qui ne sont pas
couvertes par la LAMal; ces ménages ne
sont pas non plus en mesure de contracter
des assurances complémentaires qui couvriraient ces prestations.
L’optimisation des coûts par
les assurés
Les assurées peuvent optimiser leurs
coûts dans l’assurance de base en choisissant un assureur plus avantageux ou
une forme particulière d’assurance (fran-
chise plus élevée, HMO, etc.). Or seuls
12% des assurés ont changé d’assureur
depuis l’introduction de la LAMal. Les
raisons suivantes sont évoquées pour
justifier un changement: les primes de
l’assureur précédent étaient élevées ou le
rapport prix/prestations était défavorable. D’un autre côté, les primes ne paraissent que rarement responsables de la
fidélité à un assureur (14%). La tradition
semble être une raison plus fréquente
(«Nos parents étaient déjà assurés auprès
de cette caisse-maladie», 33%). Le fait
que les assurés soient très satisfaits de
«leur» assureur explique aussi la fidélité
affichée par les clients.
Près de 58% des assurés ont opté pour
une forme différente d’assurance. L’augmentation de la franchise est l’opération
de loin la plus répandue (48%). Mais ce
sont plutôt les assurés qui ont des revenus élevés et dont la charge des primes
est faible qui choisissent de tels modèles
alternatifs. Les raisons suivantes sont
sans doute responsables de ce phénomène: en cas de maladie, les formes particulières d’assurance font courir des risques
financiers plus élevés, et les personnes
dont la situation financière est moins
bonne ne sont pas en mesure d’assumer
de tels risques. ■
Source: Office fédéral des assurances sociales
Le Département de médecine
dentaire de l’Université de Bâle –
bilan et perspectives d’avenir
J. Thomas Lambrecht (traduction française de Thomas Vauthier)
Au cours des trois dernières années, le Département de médecine dentaire de l’Université de Bâle
a passé par bien des turbulences. Toutefois, même dans ces temps de grands bouleversements, le
Département a réussi à amorcer un certain nombre de changements dans le bon sens, sans que ce
ne soit encore le moment de se reposer sur les lauriers. Les points saillants de cette période sont,
d’une part, la nomination, au 1er octobre 1999, de Mme le Professeur Andrea Wichelaus en tant que
titulaire de la chaire d’orthopédie dento-faciale et de pédodontie, alors que la chaire de médecine
dentaire restauratrice et de parodontologie demeure pour l’instant orpheline; ce poste devra être
mis au concours très prochainement. D’autre part, suite au départ annoncé du Professeur Jakob
Wirz pour le 30 septembre 2002, la Division des matériaux dentaires, de technologie et du propédeutique devra également trouver un nouveau directeur au cours de l’année 2002.
Cette contribution a pour but de passer
en revue les plus importantes étapes accomplies ces dernières années, ainsi que
certaines perspectives qui s’en dégagent
pour les années à venir.
1. Réorganisation du Département
de médecine dentaire au plan
administratif
Première conséquence administrative de
l’acquisition d’un statut d’autonomie de
668
l’Université de Bâle en 1996, l’ancien «Institut de Médecine dentaire» s’est transformé en «Département de médecine dentaire», respectivement «Centre universitaire
de médecine dentaire» (ZfZ, Zentrum für
Zahnmedizin), divisé en six unités administratives indépendantes les unes des
autres (4 cliniques et 2 instituts). Ce faisant, le «Département de médecine dentaire» représente l’entité formelle de
l’organisation et de l’administration au
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
Le nouveau logo du Centre (p.ex. sur
Internet)
sein de l’Université de Bâle, alors que le
«Centre universitaire de médecine dentaire» (ZfZ) en est l’appellation officielle. La
même année ont eu lieu les élections des
représentant(e)s des cinq groupements du
personnel (professeurs, chargés d’enseignement et collaborateurs/collaboratrices
scientifiques, assistants, étudiants, personnel administratif et technique) au sein de
l’Assemblée du Département. Après avoir
examiné le nouveau règlement d’organisation, qui définit les tâches et les compétences des différents organes (Directeur du
L’actualité en médecine dentaire
Illustration du haut: La ville de Bâle dans une vue à vol d’oiseau. Gravure réalisée en 1615 par Matthias Merian.
Illustration du milieu: Détail de la gravure de Merian montrant le bâtiment correspondant au Centre de médecine dentaire
actuel situé près du Petersplatz. Cette vue a servi de modèle pour le nouveau logo du Centre.
Illustration du bas: Le Centre de médecine dentaire de l’Université de Bâle tel qu’il se présente actuellement.
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
669
L’actualité en médecine dentaire
Département, Comité du Département et
Assemblée du Département), le rectorat a
définitivement mis en vigueur ce règlement en date du 11. 12. 2000. Par la suite,
l’ancienne «Ordonnance sur l’Institut
de Médecine dentaire de l’Université de
Bâle du 10. 8. 1992» a formellement été
abrogée par le Conseil d’Etat du Canton de
Bâle Ville avec effet au 1. 1. 2001.
Pour donner suite à une initiative de la
part du comité de gestion intérimaire et
afin de soutenir et de rendre plus transparente la gestion du Centre, plusieurs
commissions ont été créées, dont chacune était placée sous la direction de l’un
des professeurs responsables d’une Clinique ou d’un Institut. Dans un grand
nombre de séances et avec force enthousiasme, ces commissions ont contribué à
élaborer, en étroite collaboration avec les
représentants de tous les groupements
au sein du ZfZ, des projets, des propositions et des documents de travail et de
décision concernant notamment le domaine de l’informatique, la gestion financière, ainsi que la mission et les objectifs stratégiques. Les documents résultant de ces travaux ont ensuite été soumis
au Comité du Département et à l’Assemblée du Département en vue de la procédure de consultation et d’approbation.
Pour souder encore davantage l’unité du
ZfZ, le groupe de travail «Mission, stratégie, prestations, services», en collaboration avec tous les collaborateurs et les
étudiants, a élaboré un papier blanc définissant les grandes lignes stratégiques
du Centre. Ce document est examiné
chaque année par une commission quant
à sa validité.
activités et les mutations au sein du ZfZ.
Ce faisant, cette brochure est destinée à
tenir au courant, à des intervalles réguliers, les médecins-dentistes pratiquant
en cabinet privé, de même que toutes les
autres personnes intéressées aux nouveautés et aux prestations dans les domaines de la clinique, de la recherche,
des services, de la littérature scientifique
et de la formation complémentaire. Font
également partie des mesures de PR du
ZfZ, la mise au point d’un nouveau logo
unifié du Centre (voir illustration), la diffusion dans les médias de sujets ayant
trait à la médecine dentaire spécifiquement sous des formes adaptées au grand
public, ainsi que la recherche active de
sponsors potentiels.
2. Démarches en faveur de l’ouverture
du Centre universitaire de médecine
dentaire (www.unibas.ch/zfz) vers
l’extérieur
Mesures de relations publiques
Afin d’améliorer l’image de marque du
ZfZ tant vers l’intérieur (voir plus loin)
que vers l’extérieur et de soigner et de
promouvoir cette image, un groupe chargé des relations publiques a été créé. Ce
groupe s’est fixé comme objectifs prioritaires les projets suivants: publication
(2 fois par an) d’un bulletin d’information interne destiné à tous les collaborateurs du ZfZ, publication (2 fois par an)
d’un bulletin de formation complémentaire et continue s’adressant aux médecins-dentistes en Suisse et dans les pays
voisins, ainsi que publication (2 fois par
an) d’une brochure propre au Centre
(«ZfZ-aktuell») qui regroupera toutes les
informations pertinentes concernant les
Sociétés et associations professionnelles
Des démarches ont été entreprises afin
de renforcer la collaboration avec les Sociétés de médecine dentaire de Bâle Ville
(ZGB) et de Bâle Campagne (ZGBL), ainsi qu’avec l’Association des anciens cliniciens. Ces liens servent à exploiter les synergies, à favoriser les services et autres
prestations et à stimuler les échanges de
connaissances dans le but d’une prise en
charge optimale des besoins de la population en matière de médecine dentaire.
670
Homepage
Parfaitement dans les délais, à savoir
pour l’occasion du jubilé des 75 ans
d’existence du ZfZ, le Centre a pu mettre
en ligne sa propre homepage sur Internet
(www.unibas.ch/zfz). Une commission a
été mandatée pour son actualisation régulière.
Journées portes ouvertes
En 1998, le ZfZ s’est présenté au grand
public lors de la première «Journée portes
ouvertes». Cette manifestation était d’une
part une occasion propice de remercier la
population régionale pour son soutien
inlassable lors de la lutte pour la survie
du Centre et, d’autre part, d’informer de
manière globale sur l’ensemble des activités (et des préoccupations) d’une clinique universitaire de médecine dentaire.
Formation complémentaire et continue
Au cours des deux dernières années,
quelque 100 manifestations de formation
complémentaire ont été organisées par
les cliniques et instituts du Centre de médecine dentaire.
Les deux premières journées de formation complémentaire du Centre de médecine dentaire (placées sous le titre «ZfZ-
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
Chaque étudiant a besoin de sa propre
place de travail
aktuell»), qui auront dorénavant lieu selon un rythme annuel, se sont ainsi déroulées, d’une part le 22 octobre 1999
dans l’auditoire de l’Hôtel Hilton Bâle et,
d’autre part le 27 octobre 2000 au Centre
des conférences de la Foire de Bâle. Ces
réunions d’une journée chacune ont rencontré un vif intérêt parmi un public
composé de nombreux médecins-dentistes provenant de la Suisse entière. En
2000, le nombre de participants a même
doublé par rapport à l’année précédente.
La troisième édition de cette manifestation aura lieu le 26 octobre de cette année.
Séances d’information pour les bacheliers
Durant les trois dernières années, le ZfZ
a organisé des séances d’information
destinées aux lycéens en année terminale et qui seraient susceptibles de s’intéresser à la profession de médecine dentaire. A chaque occasion, les informations
ont été dispensées par un directeur d’une
clinique, par un praticien installé en cabinet privé, ainsi que par des étudiants,
sous forme de conférences traitant de
différents aspects de la profession et de
la formation nécessaire. Des discussions
libres et une visite guidée du centre ont
complété ces manifestations. De prime
abord, ce type de publicité semblait avoir
porté des fruits, puisque le ZfZ a enregistré un nombre presque doublé d’inscriptions pour les études de médecine dentaire en 1999; malheureusement la tendance ne fut que de courte durée, puisqu’une nouvelle régression a été observée en 2000.
3. Réorganisation interne du
Département de médecine dentaire
Appréciation (évaluation) de l’enseignement
par les étudiants
Récemment introduite, l’évaluation de
l’enseignement à la fin des cours annuels
L’actualité en médecine dentaire
contribue à l’augmentation et à l’assurance de la qualité.
Réforme des études
Dans le cadre de la réforme des études
(mots clés: curriculum, points de crédit),
le groupe de travail «Mission, stratégie,
prestations, services» a élaboré un premier projet régissant l’attribution des
points de crédit dans les trois cours annuels du programme des études en médecine dentaire. Les démarches concernant ce projet seront intensifiées au cours
de l’année 2001.
Esprit d’équipe
Afin de favoriser et de stimuler l’esprit
d’équipe des étudiants, d’entente avec les
cliniques/instituts et le Centre dans son
ensemble, diverses manifestations ont
été organisées, à l’instar des années précédentes, dont certaines dans un cadre
détendu et d’autres dans une ambiance
plus formelle. Il s’agissait notamment de
la cérémonie de remise des diplômes, de
week-ends de ski, de diverses excursions,
de la fête de fin d’année, de la fête estivale dans la cour du Centre, de la fête de
Saint-Nicolas, des fêtes de fin de semestre, etc. Suite à une initiative des étudiants de troisième année (soutenus par
des assistants engagés et de la direction
du Département) une fête marquant la
fin du semestre d’hiver a eu lieu pour la
première fois le 14 février 2001. L’ensemble des intéressés s’efforce de contribuer et d’élargir encore davantage ce
genre d’activités sociales.
«UBIQ»
En janvier 2000, le Rectorat a présenté les
résultats de l’enquête «UBIQ» (Université de Bâle – indice de qualité de l’offre
des prestations basé sur les intérêts des
groupes d’ayants droit), qui avait été réalisée pour la première fois au printemps
1999. Selon ce rapport, les mesures les
plus urgentes à instaurer dans le cadre du
ZfZ se concentraient sur les deux points
suivants:
Travail sur le patient
1. Création d’une commission restreinte,
sous la direction d’un représentant du
cadre moyen et d’un membre de chaque
groupe d’ayants droit (sans représentant
des professeurs). Elle est chargée d’évaluer chaque année la charte du ZfZ mise
en vigueur en automne 1999 quant à sa
validité, sa pertinence, sa mise en pratique, ainsi que ses effets, afin d’être en
mesure de soumettre à l’Assemblée du
Département un compte rendu et des
propositions.
2. Nomination de délégations composées
de deux professeurs dont chacune participe tous les six mois à l’une des réunions
des trois groupes d’intérêt (enseignants
et collaboratrices/collaborateurs scientifiques, assistants et étudiants), non seulement afin de se tenir au courant de manière directe sur la situation actuelle, les
états d’âme, les préoccupations, les besoins, les désirs, etc., mais également
pour formuler à l’intention du Comité du
Département des propositions de solutions.
Transparence au plan financier
La gestion centralisée comprenant la mise en réseau de l’ensemble du Centre, le
nouveau système de facturation aux patients (Vitodent) et la réorganisation de
la comptabilité (SAP), de même qu’une
uniformisation des positions des soins et
du tarif, a pu être mise en œuvre après
l’achèvement de l’infrastructure nécessaire au 1. 1. 1999. La gestion informatisée des affaires financières a permis
d’obtenir une transparence complète à
l’égard de l’administration de l’Université et facilite de ce fait la gestion économique du Centre.
Renoncement aux nouveaux investissements
pour l’équipement/informatique
Eu égard à l’assainissement financier du
Département, le ZfZ a renoncé à établir
un budget d’investissements au plan de
l’équipement/informatique dans les années 1999 et 2000 (à l’exception de CHF
100 000.– pour l’enseignement aux étudiants). Les acquisitions de matériel informatique, ainsi que d’autres investissements courants ont été financés en partie
par les bénéfices des programmes de formation complémentaire et en partie par
des fonds provenant de tiers. Toutefois, le
Département est heureux de se voir attribuer à nouveau des fonds d’investissement à partir de 2001.
Externalisation de la gestion du matériel
Dans le cadre des exigences de rationalisation et d’économies, le Comité de mé-
decine dentaire du Département a décidé
en 1999 d’externaliser l’ensemble de
l’approvisionnement et de la gestion du
matériel par mandat attribué à un dépôt
dentaire («outsourcing»).
Réseau informatique
En collaboration, d’une part avec l’étatmajor responsable de la planification/
coordination/controlling de l’Université
de Bâle et, d’autre part avec le Centre
d’informatique de l’Université, le projet
de mise en réseau et d’élargissement du
système informatique a été élaboré et mis
en pratique; il s’agit d’un concept unifié
de la prise en charge du système informatique du Centre de médecine dentaire
(par exemple le centre administratif),
comprenant la gestion des dossiers des
patients, la facturation, la gestion des débiteurs et du matériel.
Rénovation de la salle des «têtes fantômes»
Peu de temps avant la fin de l’année, le
Rectorat a accordé un crédit destiné à la
modernisation de la salle des «têtes fantômes» et à l’acquisition de simulateurs.
Cette mise à jour de l’équipement permettra au ZfZ de maintenir sa position, à
l’avenir également, au plan de l’enseignement propédeutique par rapport à
d’autres centres de formation en Suisse
et à l’étranger.
Modernisation de la bibliothèque
des étudiants
La création d’une bibliothèque moderne,
adaptée aux besoins des étudiants, comprenant plusieurs postes de travail informatisés (Internet, Medline, Online Patient Research, etc.) est actuellement au
centre des planifications en cours. Ce
n’est qu’en améliorant les possibilités de
formation de la relève estudiantine que le
ZfZ peut assurer sa future position et sa
survie.
Lignes directrices et règlements
Un certain nombre de règlements, de
lignes directrices et d’ordonnances adaptées aux nouvelles structures du Centre
ont été mises en vigueur: nouveau tarif
des soins; aide-mémoire sur les modalités de prise en charge de patients référés
au ZfZ par les cabinets privés, ce document ayant été élaboré en accord avec les
associations faîtières; nouveau concept
concernant la formation des hygiénistes
dentaires (durée de formation 3 ans, reconnue par l’OFIAMT); nouvelles lignes
directrices en matière d’hygiène; restructuration du service des urgences pendant
la nuit; règlement concernant l’exercice
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
671
L’actualité en médecine dentaire
Discussion animée lors de la Journée
portes ouvertes
de la profession de médecin(-dentiste)
au cabinet privé; règlement concernant la
gestion des différents pools au sein du
Département de médecine dentaire.
4. Résumé de l’affaire «menace de
fermeture» et de ses conséquences
En octobre 1997, le Conseil de l’Université, organe suprême de l’Université de Bâle ayant depuis peu acquis un nouveau
statut d’autonomie, avait soudain décidé,
à la surprise de tout le monde, de supprimer à moyen terme l’enseignement de la
médecine dentaire. En raison de la résistance sans relâche de la part de la Faculté
de médecine, des étudiants et des
membres du Centre, ainsi que de la population bâloise (notamment par une
pétition portant 29 000 signatures), de
même que, last but not least, grâce au soutien de la Société Suisse d’Odonto-stomatologie SSO, le Conseil de l’Université
a décidé au printemps 1998, après avoir
pris connaissance d’une analyse approfondie effectuée par une commission ad
hoc, de maintenir provisoirement l’enseignement de la médecine dentaire à Bâle.
Cette décision était soumise à la condition que le budget global du ZfZ devait
être réduit de 3,6 millions de francs jusqu’à la fin de l’année 2000, une somme
qui correspondait à peu près au tiers du
budget global. La direction du Département et, de ce fait la quasi-totalité des
collaboratrices et collaborateurs, se sont
dès lors affairés à mettre en œuvre ces
contraintes et objectifs dans les délais
imposés. Ce faisant, ils ont bénéficié du
soutien du Comité intérimaire de gestion
(STA, Steuerungsausschuss) sous la direction du Dr Rolf Soiron, président du
Conseil universitaire. Dès l’été 2000 le
STA s’est rendu à l’évidence que selon
toute vraisemblance la réduction visée du
budget serait atteinte dans les délais, le
Conseil de l’Université, sur demande du
672
directeur du STA et du Rectorat a décidé
la dissolution du STA avec effet au
1. 8. 2000, compte tenu des efforts d’économie en grande partie réalisés de la part
du ZfZ. Par décision n o 00.10.206 du
4 octobre 2000, le Rectorat a reconnu que
la réduction à raison de 3,6 millions de
francs des subsides universitaires annuels versés au ZfZ, telle qu’elle avait été
exigée par décision du Conseil universitaire le 5. 2. 1998, était nominalement atteinte. Par la même occasion, le Rectorat
a exprimé au Département de médecine
dentaire sa plus haute reconnaissance
pour ses efforts réussis d’atteindre les objectifs fixés à un niveau très élevé. Par la
dissolution du STA, le Conseil de l’Université a implicitement renoncé à la fermeture du ZfZ. Le Rectorat s’est montré
soulagé par cette décision et a formellement confirmé l’abrogation de la menace
de fermeture. Que tous ceux qui ont
contribué par leurs efforts au maintien et
à la survie du ZfZ soient ici chaleureusement remerciés, en particulier les
membres des autorités universitaires et
du Comité intérimaire de gestion, de la
Faculté de médecine, les représentants
politiques et les sociétés cantonales de
médecine dentaire, ainsi que la SSO. Par
leur inlassable et inconditionnel soutien
et leur aide, ils ont non seulement assuré
la pérennité du ZfZ, mais également sa
transformation en un Centre de médecine dentaire moderne et promis à un bel
avenir. L’abrogation formelle de la menace de fermeture constitue une condition
sine qua non permettant au Centre de se
concentrer dès à présent sur les tâches
essentielles, à savoir l’enseignement et la
recherche. Somme toute, le Département
se trouve enrichi de l’expérience, non pas
qu’à l’impossible nul n’est tenu, mais
plutôt que l’union fait la force et que la
solidarité permet de soulever des montagnes.
5. Cliniques et instituts du Centre
de médecine dentaire
Le chapitre ci-après a pour but de présenter les différentes cliniques et instituts
du ZfZ de l’Université de Bâle, en mettant en exergue les aspects importants de
leur situation actuelle et les perspectives
d’avenir dans les domaines de l’enseignement, de la recherche et des soins
prodigués aux patients («prestations de
service»).
Clinique de chirurgie buccale, de radiologie
et de stomatologie
Dans le domaine de la chirurgie buccale,
de la radiologie et de la stomatologie
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
(partie de la médecine s’intéressant aux
pathologies buccales), les traitements des
patients sont placés au premier plan dans
l’enseignement et la formation tant des
étudiants que des assistants. Toutefois, la
formation complémentaire des praticiens
exerçant en cabinet privé revêt une importances croissante, bien qu’elle ne doive en aucun cas se faire au détriment de
la formation des étudiants. Au plan de la
recherche, la Clinique effectue aussi bien
des recherches fondamentales que des
recherches cliniques.
Pour ce qui est de la chirurgie bucco-dentaire, la Clinique perfectionne certaines
techniques ou en développe de nouvelles, par exemple la technique de la distraction du procès alvéolaire en tant que
mesure préimplantatoire, l’utilisation du
microscope opératoire dans la chirurgie
périradiculaire, l’élimination de corps
étrangers ou la neurolyse sous contrôle
endoscopique, le recours aux instruments miniaturisés lors de mesures augmentatives ou en traumatologie, ainsi
que la technologie du laser CO2 dans les
traitements chirurgicaux des parties molles. Toutes ces techniques sont susceptibles de stimuler l’élargissement du
champ des applications de la chirurgie
minimalement invasive dans la cavité
buccale, alors que la sécurité pour le patient demeure bien entendu l’objectif
premier. Les greffes osseuses avec ou
sans les différentes techniques des membranes, le recours aux matériaux succédanés à l’os naturel, ainsi que l’avènement de facteurs stimulant la régénération osseuse vont sans doute influencer
la chirurgie dento-alvéolaire. Simultanément, la chirurgie bucco-dentaire se verra confrontée à de nouveaux défis, en raison de l’augmentation du nombre de patients âgés, voire gériatriques, et de ce fait
de l’augmentation en conséquence des
risques et de la morbidité.
Au Centre de Bâle, ces évolutions sont
considérées comme faisant partie intégrante de la médecine dentaire dans son
ensemble et des spécialités annexes,
telles que la chirurgie maxillo-faciale.
Pour cette raison, les responsables se félicitent de la possibilité de proposer, à
l’Université de Bâle également, la formation nécessaire pour l’obtention du futur
titre de spécialiste en chirurgie orale et
stomatologie, un acquis qui ne manquera
pas de stimuler l’unité et la souveraineté
de la partie chirurgicale de la médecine
dentaire.
Dans le cadre de la prise en charge stomatologique, tous les patients atteints de
précancéroses facultatives ou obliga-
L’actualité en médecine dentaire
Les informations proposées sont lues avec intérêt
toires, ainsi que d’autres affections des
muqueuses buccales qui nécessitent un
suivi à long terme sont régulièrement
contrôlés et, le cas échant, traités. De
plus, les colloques interdisciplinaires de
stomatologie-dermatologie (en collaboration avec la Clinique universitaire de
dermatologie, la Clinique ORL et l’hôpital cantonal d’Aarau) qui sont organisés à
intervalles réguliers, sont des occasions
propices de prendre en charge des patients souffrant de problèmes nécessitant
une approche interdisciplinaire. Ces patients sont également présentés dans les
cours des étudiants et dans le cadre de la
formation des assistants.
Dans le domaine de la radiologie buccodentaire, le passage des techniques de
diagnostic conventionnelles aux techniques numériques a été en partie achevé
avec succès; de ce fait, les diagnostics
dans le cadre de l’enseignement clinique
des étudiants reposent désormais exclusivement sur les techniques numériques.
La formation bénéficie d’une étroite collaboration avec la Clinique universitaire
de radiologie diagnostique et du Département de physique radiologique. A l’instar des autres Centres universitaires suisses, les cours de formation obligatoire
pour devenir expert en radioprotection
selon l’art. 18 de l’ORaP sont fermement
implantés à Bâle également.
Clinique de parodontologie, d’endodontologie
et de cariologie
La médecine dentaire restauratrice (cariologie et endodontie) ainsi que la parodontologie sont les pierres angulaires des
activités du praticien installé en cabinet
privé; de ce fait, ces domaines figurent en
bonne place dans le programme de formation des étudiants. Il sera dès lors impératif de repourvoir rapidement le poste
de professeur responsable de cette clinique, la chaire étant actuellement orpheline. L’organisation interuniversitaire
a chargé une commission ad hoc de la
mission d’élaborer les bases à cet effet. Le
poste est d’ores et déjà débloqué; par
conséquent, une commission d’appels
d’offre a été nommée par la Faculté de
médecine de l’Université de Bâle pour
entreprendre les démarches nécessaires
en vue de la mise au concours de ce poste.
Clinique de prothèse dentaire et
d’occlusodontie
Le domaine de la prothèse dentaire comprend le diagnostic, la réhabilitation et le
suivi au long cours des patients présen-
tant des situations cliniques complexes,
caractérisées soit par des dents fortement
délabrées ou absentes (prothèse conventionnelle) et/ou de pertes de tissus de la
sphère maxillo-faciale (prothèse maxillofaciale). En raison des succès accrus obtenus par les techniques actuelles de la chirurgie des tumeurs, ce dernier aspect de
la prothèse joue un rôle de plus en plus
important. Le domaine de la prothèse
dentaire enregistre presque quotidiennement de nouveaux développements. La
technologie adhésive a des impacts importants sur la manière de préparer, de
reconstruire et de «coller» les travaux en
médecine dentaire reconstructrice. Les
céramiques connaissent une évolution
fulgurante de leurs propriétés physicochimiques et des processus de fabrication, ainsi qu’un élargissement considérable de leurs champs d’application,
ce qui fait des céramiques un matériau de
choix dans le domaine de la médecine
dentaire esthétique. Cette tendance intervient à un moment fort propice, puisqu’elle répond à l’évolution démographique caractérisée par le fait qu’un
nombre croissant de personnes de plus
en plus âgées possédant encore des
dents naturelles désirent jouir d’un sourire sain dans un corps sain (a healthy
smile in a healthy body); par voie de
conséquence, la médecine dentaire reconstructrice connaît un nombre croissant de patients à prendre en charge
(augmentation de la demande). En outre,
les succès et les pronostics très favorables
dont peut se prévaloir le domaine de
l’implantologie ont sensiblement modifié
la manière d’établir les plans de traitement, éliminant d’une part la nécessité
de l’acharnement thérapeutique pour
sauvegarder des dents naturelles fortement compromises et d’autre part en
élargissant sensiblement les possibilités
de réaliser des prothèses fixes. En exploitant au maximum les stratégies thérapeutiques interdisciplinaires actuelles, la
prothèse dentaire n’est somme toute pas
loin d’une situation des possibilités sans
limites. A l’inverse, il convient de tenir
compte des nécessités de certaines couches de la population plus défavorisées
qui souhaitent bénéficier de travaux prothétiques de qualité similaire, tout en
mettant en œuvre des moyens économiquement plus restreints. Il est réjouissant
de constater que des concepts thérapeutiques relativement simples, mais efficaces, tant en prothèse conjointe qu’en
prothèse adjointe, permettront de répondre à cette demande. Ces concepts se
fondent notamment sur les possibilités
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
673
L’actualité en médecine dentaire
mettre en œuvre avec succès les méthodes et les matériaux soumis sans cesse à de nouveaux développements.
La base d’une bonne hygiène dentaire:
le choix d’une brosse à dents appropriée
des nouvelles résines qui permettent de
réaliser des prothèses – qu’elles soient
soutenues par les structures naturelles ou
des implants – offrant un maximum de
marge de manœuvre et de possibilités de
modification.
Il va sans dire que tous ces efforts thérapeutiques sont réalisés par des équipes
pluridisciplinaires, en tenant compte des
exigences biologiques et en étroite collaboration avec des techniciens dentaires
sachant mettre en œuvre de façon standardisée les biomatériaux dentaires. La
complexité de la planification thérapeutique dans le domaine de la médecine
dentaire reconstructrice, qui doit désormais répondre à des exigences à la fois
biologiques et techniques, de même qu’à
des exigences croissantes en matière de
qualité et d’esthétique de la part des patients, ne saurait se passer de connaissances approfondies de l’ensemble des
aspects scientifiques et cliniques afin de
Clinique d’orthopédie dento-faciale
et de pédodontie
Outre l’enseignement aux étudiants, la
Clinique d’orthopédie dento-faciale (d’orthodontie) propose aux assistant(e)s une
formation en vue de l’obtention du titre
de spécialiste en orthodontie. Tant la formation des étudiants que la spécialisation en orthodontie comprennent des
parties théoriques, pratiques et scientifiques, qui se déroulent sous forme de
cours, de séminaires, de traitements de
patients, ainsi que de thèses et de travaux
scientifiques. En plus des études cliniques, la Clinique d’orthopédie dentofaciale et de pédodontie souhaite à l’avenir consacrer davantage de recherches
ciblées dans le domaine de la biomécanique. Outre des essais appartenant à la
recherche fondamentale concernant les
mouvements impliqués, il est prévu de
peaufiner les paramètres techniques et
les matériaux permettant d’optimiser les
méthodes, et de développer de nouvelles
techniques de traitement. Ce faisant, les
systèmes thérapeutiques mis en pratique
bénéficieront directement des connaissances scientifiques les plus récentes. Parallèlement à la formation des étudiants,
de la spécialisation en orthodontie et des
soins dispensés aux patients, cet objectif
fait partie des objectifs prioritaires de la
Clinique, notamment sous l’aspect de
l’assurance de qualité. Il est également
prévu de stimuler la collaboration interdisciplinaire avec d’autres domaines de la
Changement à la présidence de la société
suisse de radiologie dentaire et maxillofaciale SSRDMF
Lors de l’assemblée générale du 30 mars à Bâle, le Dr Karl Dula, directeur de la
station de radiologie dentaire de la clinique de chirurgie orale et de stomatologie de
l’Université de Berne, a été élu comme nouveau président de la société suisse de
radiologie dentaire et maxillo-faciale SSRDMF. Il succède au Professeur Dr Dr
J. Lamprecht, lequel a pris la direction du département de médecine dentaire de
l’Université de Bâle. Le Dr Dula est membre fondateur de la SSRDMF et a occupé
les postes de caissier et de vice-président de notre société.
La SSRDMF s’est fixé comme but pour les prochains temps de promouvoir la qualité de la radiologie dentaire par l’organisation de journées spécialisées orientées
sur la pratique et par le soutien de l’offre en cours de formation continue des centres
universitaires. Un autre but est la reconnaissance de la radiologie dentaire comme
branche de l’examen d’état. Un feuillet d’information pour les patients sur les
risques d’irradiation en radiologie dentaire est en préparation.
674
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
médecine, dans le but d’améliorer la prise en charge optimale tant au plan orthodontique que pédodontique des patients
posant des problèmes complexes, à l’instar de ceux atteints de fentes labio-palatines ou de syndromes d’ordre médical,
de même que les soins aux patients handicapés. Un projet de traitement des
patients souffrant d’apnée du sommeil a
d’ores et déjà été lancé en collaboration
avec la Clinique universitaire de pneumologie.
Compte tenu des accords européens, la
Clinique aura également comme tâche
de mettre en pratique les lignes directrices régissant la spécialisation en orthodontie au plan européen. Cet objectif demande un investissement considérable
d’organisation, bien qu’à terme cette
perspective ouvre de nouvelles voies de
formation interuniversitaire pour les jeunes médecins-dentistes en voie de spécialisation en orthodontie. De plus, des
démarches visant la création d’un titre
équivalant à un «master degree» seront
entreprises, afin d’offrir aux jeunes spécialistes la possibilité de consolider leurs
efforts par l’obtention d’un titre académique.
Institut des matériaux dentaires,
de technologie et du propédeutique
Le programme relatif à l’enseignement
propédeutique en médecine dentaire restauratrice et reconstructrice a subi des
modifications fondamentales, aussi bien
qualitatives que quantitatives, au cours
des dernières années, plus encore que les
autres domaines de la médecine dentaire. Bien entendu, ces bouleversements ne
doivent en aucun cas inciter à négliger
l’instruction de la dextérité manuelle
des étudiants qui continue à représenter
l’une des conditions les plus importantes
pour l’exercice de la profession médicodentaire. Toutefois, force est de constater
que l’acquisition de connaissances approfondies sur les propriétés et les caractéristiques de manipulation des matériaux dentaires par un enseignement systématique revêtent une importance de
plus en plus centrale, notamment en raison des changements incessants dans les
systèmes, les techniques et les modalités
cliniques à respecter. L’étude systématique des matériaux dentaires doit être
intégrée dans l’enseignement propédeutique de la médecine dentaire restauratrice, formant de la sorte une entité à part
entière. De tels concepts de formation synoptique sont plus que jamais de rigueur
à l’heure de l’enseignement interdisciplinaire de la médecine dentaire.
L’actualité en médecine dentaire
Comme de coutume, le bus Elmex a
été au centre de l’intérêt du public
Ce modèle d’apprentissage intégré a fait
ses preuves au Centre de Bâle. Actuellement, cette unité d’enseignement comprend la morphologie axée sur la fonction, la connaissance des matériaux dentaires, la technologie, la physiopathologie
et la toxicologie, favorisant ainsi la préparation et l’apprentissage en vue de la formation clinique ultérieure.
Au cours de la dernière année d’études,
les programmes nouvellement introduits
traitant des sciences cliniques et appliquées aux matériaux dentaires sont destinés à approfondir les connaissances sur
l’importance des aspects biologiques.
Lors de ces cours interdisciplinaires, les
étudiants apprennent ainsi à mieux reconnaître et à résoudre les problèmes
complexes qui sont présentés sous une
forme attrayante et proche de la pratique.
Les conférences se fondent d’une part
sur les essais axés sur la clinique et la mise au point de nouveaux matériaux et de
systèmes modernes, tels qu’ils sont réalisés au sein de l’institut, et, d’autre part
sur les résultats et les connaissances issues des nombreuses thèses de doctorat
qui y sont publiées.
Institut de médecine dentaire préventive
et de microbiologie orale
L’enseignement de la médecine dentaire
préventive continue à occuper une place
importante dans le programme des études
de médecine dentaire. Il est ainsi prévu
d’intégrer davantage ce domaine spécifique dans un réseau associant d’une part
la formation en santé publique et d’autre
part des domaines propres à la médecine
dentaire (cariologie, parodontologie). En
tant que prestataire de services, l’Institut
propose la prise en charge de patients
après transplantation de cellules souches.
Les résultats des recherches menées à
l’Institut permettent en outre d’améliorer
la prophylaxie dentaire.
Plusieurs essais épidémiologiques sont
destinés à étudier l’approvisionnement
en fluorures dans la région de Bâle. Il est
notamment prévu de comparer le effica-
676
cité relative de la fluoration de l’eau potable avec celle du sel de cuisine fluoré.
L’Institut participe également aux efforts
visant à établir en Suisse un monitoring
épidémiologique de la santé bucco-dentaire.
Différents travaux dans le domaine de la
microbiologie orale ont permis de caractériser les propriétés moléculaires de certaines souches de bactéries moins connues de la flore parodontale (bactéries
méthanogènes et réductrices des sulfates). Actuellement, une équipe de chercheurs s’affaire à déchiffrer le génome
complet d’ Actinomyces actinomycetemcomitans. La contribution à la surveillance
des résistances aux antibiotiques des
germes buccaux fait également partie des
tâches de l’Institut. Outre le diagnostic
microbiologique des infections orales,
l’Institut propose également ses services
à l’industrie pharmaceutique (tests de
l’efficacité des produits d’hygiène buccodentaire et de substances antimicrobiennes). L’enseignement relatif à l’hygiène au cabinet fait désormais partie du
programme d’études, de même, il est
proposé dans des cours dispensés aux
équipes complètes des cabinets privés.
6. Perspectives d’avenir
Parmi les perspectives d’avenir, il y a lieu
de relever un certain nombre de défis et
de nouvelles tâches qui se poseront au
Centre de médecine dentaire de Bâle ces
prochaines années:
La réforme des études, qui est d’ores et
déjà amorcée, doit tenir compte au plus
près des spécificités du programme des
études de médecine, afin de garantir aux
étudiants un maximum d’attractivité et
de mobilité. Le programme devra être revu et corrigé, en supprimant les parties
obsolètes ou superflues. Les points de
crédit devront être attribués en fonction
des lignes directrices de l’ECTS (European
Credit Transfer System). Le programme
européen «Erasmus» et le concept de
l’«Université sans frontières» promettent
également leur lot d’eurocompatibilité.
La situation géographique de Bâle privilégie pour sa part la collaboration régionale. La collaboration transfrontalière
pour la formation s’exprime dans l’organisation du congrès annuel de la Société
de médecine dentaire du Haut-Rhin,
avec la participation des universités de
Strasbourg (F) et de Fribourg-en-Brisgau
(D), qui aura lieu cette année à Bâle, le
10 novembre 2001.
La recherche devra se concentrer sur certains projets prioritaires répondant au programme cadre défini par l’Université de
Bâle sous le thème général «Life Sciences».
L’heure sera aux travaux en équipe associant des chercheurs au sein même du
Centre ou entre les différentes cliniques et
instituts universitaires. La création de synergies – structurelles, financières et personnelles – tels sont les objectifs imposés
par le Conseil de l’Université.
Dans le domaine de la prise en charge
des patients, le ZfZ devra faire face, à
l’avenir également, à ses responsabilités
et répondre à sa mission de prestataire de
services de qualité élevée.
Il est heureux de constater que le programme des études en médecine dentaire de l’Université de Bâle – qui, soit dit en
passant, peut se prévaloir d’une tradition
de près de 77 ans – continue à proposer
des activités diversifiées et bénéficie de
perspectives d’avenir réjouissantes. Dans
ce sens, pour les responsables du Centre
de médecine dentaire de Bâle, la tradition
ne signifie nullement la simple préservation des acquis, mais un esprit résolument tourné vers l’avenir. ■
LIVRES
Fêlures
Ailor J E Jr:
Managing incomplete tooth
fractures
J Am Dent Assoc 131: 1168–1174, 2000
Les fêlures dentaires représentent un
problème préoccupant pour le patient et
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
un défi thérapeutique pour le médecindentiste. Ce dernier doit évaluer la véritable nature et l’étendue de la fissure,
décider si la dent peut être récupérée et
apprécier le caractère réversible de l’inflammation pulpaire constatée. Cet article propose une approche scientifique
du diagnostic et du traitement des fêlures.
L’actualité en médecine dentaire
Les fêlures dentinaires provoquent une
douleur d’apparition rapide, une sensibilité aiguë aux variations thermiques,
au froid en particulier, et des douleurs à
la mastication sur le côté concerné.
D’autres événements peuvent produire
des symptômes similaires, comme les
obturations fracturées, de même que les
caries secondaires évoluant sous des restaurations. Une fêlure peut être verticale,
se situer au milieu de la dent, cheminant
d’habitude dans un axe mésiodistal. Elle
peut être oblique en prenant naissance
dans l’angle interne des préparations intracoronaires et en provoquant une fracture cuspidienne. Les symptômes sont
similaires bien que les fêlures verticales
soient plus souvent associées à une inflammation pulpaire. Il est possible de les
diagnostiquer à l’aide de verres grossissants, de loupes, par transillumination, à
l’aide de colorants, en reproduisant la
douleur lorsque le patient mord sur un
rouleau de coton, radiographiquement,
bien que la plupart des fêlures ne soient
pas radiovisibles. Lorsqu’une fêlure dentinaire est soupçonnée, une cavité à but
diagnostique peut être ouverte.
Le traitement et le pronostic des fractures
verticales dépendent de la vitalité pulpaire et des symptômes. Le traitement habituel des fêlures obliques est l’élimination
de la cuspide impliquée et son remplacement par une restauration. Il est possible
d’obtenir une stabilisation initiale en insérant une obturation adhésive dans la
cavité diagnostique. D’autres techniques
peuvent être appliquées en fonction du
type et du nombre de fractures, comme
des réajustements occlusaux, la mise en
place de couronnes temporaires ou d’anneaux orthodontiques. Les restaurations
palliatives à base d’eugénol sont inutiles.
Si la sensibilité disparaît après des manœuvres de stabilisation et l’élimination
de cuspides fissurées, le traitement définitif peut être entrepris. Si la sensibilité
persiste, il faut recourir à un traitement
endodontique. La chambre pulpaire et
les parois canalaires seront alors soigneusement inspectées pour déterminer si
la dent est récupérable. Les dents atteintes d’une fracture verticale seront stabilisées pour éviter une extension de la
fêlure. Si l’on place une couronne définitive, il faut s’assurer que la limite des
bords s’étende au-delà de celle des fissures.
Cet article résume les mesures visant à
gérer les fêlures en évaluant la symptomatologie, le diagnostic différentiel,
l’évaluation de l’inflammation pulpaire,
la possibilité de sauver une dent impli-
quée, les facteurs étiologiques, la thérapie
et les conséquences d’un diagnostic et
d’un traitement erronés.
Michel Perrier, Lausanne
Parodontologie
Haraszthy V I, Harihan G,
Tinoco E M B:
Evidence for the role of highly
leucotoxic Actinobacillus
actinomycetemcomitans in the
pathogenesis of localized juvenile
and other forms of early-onset
periodontitis
J Periodontol 71: 912–922, 2000
L’Actinobacillus actinomycetemcomitans (Aa)
sous-gingival est associé à une parodontite sévère chez les patients souffrant de
parodontite juvénile (LJP). Une leucotoxine est l’un des facteurs de virulence
suspecté chez ce micro-organisme dont
les souches les plus virulentes produisent
entre 10 et 20 fois plus de leucotoxines
que les moins virulentes. Les caractéristiques génétiques et de distribution des
Aa hautement leucotoxiques sont examinées dans cet article.
L’étude présentée comprenait un total de
1023 isolats frais de souches d’Aa prélevés chez un total de 146 patients dont
71 étaient atteints de LJP, 4 de parodontite précoce, 11 de LJP tardive et 41 de parodontite d’adulte. 19 patients présentaient un parodonte normal.
Les souches hautement leucotoxiques
furent identifiées par amplification à la
polymérase. D’autres études furent entreprises afin d’évaluer la distribution intrabuccale des souches d’Aa, la transmission d’organismes au sein de familles et
la clônalité de souches hautement leucotoxiques.
Les seuls sujets présentant des souches
d’Aa hautement leucotoxiques présentaient une LJP ou une parodontite précoce. 55% d’entre eux avaient des souches hautement leucotoxiques. 73% du
nombre total de souches isolées dans ce
groupe étaient hautement leucotoxiques.
L’âge moyen des patients à souches hautement leucotoxiques était de 14 ans
contre 35 ans pour les patients à souches
faiblement leucotoxiques. Bien que la
plupart des patients étaient infectés par
un seul génotype d’Aa, quelques-uns
étaient porteurs des deux types de souches. Il put être démontré que les souches hautement leucotoxiques avaient
été transmises au sein de certaines fa-
milles et qu’elles étaient issues du même
clône.
Une seule souche hautement leucotoxique d’Aa semble jouer un rôle déterminant dans la pathogenèse de la LJP et
de la parodontite précoce. Le fait que certains sujets présentent plus d’une souche
d’Aa semble montrer que la virulence de
cet organisme peut varier dans le temps.
L’infection clônale de souches hautement
leucotoxiques d’Aa est associée à la plupart des cas de LJP. Cette découverte revêt une importance significative dans
une prise en charge thérapeutique.
Michel Perrier, Lausanne
Pathologie orale
Scully C et al.:
Nicorandil can induce severe oral
ulceration
Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral
Radiol Endod 91: 183–193, 2001
Le nicorandil, commercialisé en Suisse
sous le nom de Dancor® (Merck), fait partie de la nouvelle classe des activateurs
de la chaîne du potassium utilisés dans le
traitement de l’angine de poitrine. Cette
substance provoque une vasodilatation
des coronaires et agit à la fois sur la dilatation des veines et celle des artères.
Son effet secondaire principal apparaît en
début de traitement sous forme de céphalées mais d’autres manifestations ont
été constatées à la langue, la gencive et
la muqueuse vestibulaire, sous forme
d’aphtes et d’ulcérations.
Cet article présente les casuistiques de
9 cas provenant de pays européens où le
médicament est prescrit.
Le nicorandil a été développé au Japon. Il
est disponible en Europe depuis 5 ans. Il
peut aussi provoquer des nausées, des
myalgies et des réactions cutanées. Des
troubles gastro-intestinaux sont plus rares. Les ulcérations buccales constatées
chez les 9 patients présentés sont apparues entre 1 et 10 mois après le début du
traitement. La langue était le site le plus
touché. Les lésions survenaient en général lorsque la dose excédait 20 mg. Aucune autre lésion muqueuse (oculaire, génitale) ne fut observée. Le mécanisme liant
le nicorandil aux lésions constatées est
inconnu. On pourrait plutôt imaginer
qu’une vasodilatation ait un effet cicatrisant.
Certains médicaments ont été impliqués
dans l’étiologie de nombreuses affec-
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
677
L’actualité en médecine dentaire
tions des muqueuses comme l’érythème
multiforme, les lésions lichénoïdes, le
pemphigus, les aphtoses, etc. De nombreux médicaments prescrits lors de
problèmes cardio-vasculaires produisent
des effets secondaires dans la muqueuse
buccale. C’est le cas de la majorité des
bêta-bloquants, certains inhibiteurs de
l’ECA, certains diurétiques thiazidiques
et de la méthyldopa qui peuvent induire
des lésions lichénoïdes. La plupart des
antagonistes du calcium sont susceptibles de provoquer une hyperplasie gingivale. Les antagonistes de l’angiotensi-
ne déclenchent parfois des sensations
de brûlures dans la cavité buccale.
Il faut tenir compte des effets secondaires
de médicaments chez les patients souffrant d’affections cardio-vasculaires et
présentant des lésions buccales.
Michel Perrier, Lausanne
Impressum
Titel / Titre de la publication
Angabe in Literaturverzeichnissen: Schweiz Monatsschr Zahnmed
Innerhalb der Zeitschrift: SMfZ
Pour les indications dans les bibliographies: Rev Mens Suisse Odontostomatol
Dans la revue: RMSO
Redaktionsadresse / Adresse de la rédaction
Monatsschrift für Zahnmedizin, Postfach, 3000 Bern 8
Für Express- und Paketpost: Postgasse 19, 3011 Bern
Telefon 031 312 03 77, Telefax 031 311 35 34
E-Mail-Adresse: [email protected]
Redaktion «Forschung · Wissenschaft» / Rédaction «Recherche · Science»
Chief Editor/ Chefredaktor / Rédacteur en chef:
Prof. Dr. Jürg Meyer, Abteilung für Präventivzahnmedizin und Orale Mikrobiologie,
Zahnärztliches lnstitut der Universität Basel, Hebelstr. 3, CH-4056 Basel
Inseratenverwaltung
Service de la publicité et des annonces
Schweizer Monatsschrift für Zahnmedizin
Förrlibuckstrasse 10, Postfach 3374, CH-8021 Zürich
Telefon 01 448 86 73, Telefax 01 448 89 38
Inseratenschluss: etwa Mitte des Vormonats.
Insertionstarife / Probenummern: können bei der Inseratenverwaltung angefordert
werden.
Délai pour la publication des annonces: le 15 du mois précédant la parution.
Tarifs des annonces / Exemplaires de la Revue: sur demande au Service de la publicité
et des annonces.
Die Herausgeberin lehnt eine Gewähr für den Inhalt der in den Inseraten
enthaltenen Angaben ab.
L’éditeur décline toute responsabilité quant aux informations dans les annonces
publicitaires.
Editors / Redaktoren / Rédacteurs:
Prof. Dr. Urs Belser, Genf; Prof. Dr. Peter Hotz, Bern; Prof. Dr. Heinz Lüthy, Zürich
Gesamtherstellung / Production
Stämpfli AG, Hallerstrasse 7, Postfach 8326, 3001 Bern
Redaktion «Praxis / Fortbildung / Aktuell»
Rédaction «Pratique quotidienne / formation complémentaire / actualité»
Anna-Christina Zysset, Bern
Deutschsprachige Redaktoren:
Prof. Dr. Theo Brunner, Oberglatt; Prof. Dr. Adrian Lussi, Bern
Abonnementsverwaltung / Service des abonnements
Stämpfli AG, Postfach 8326, 3001 Bern, Tel. 031 300 63 40
Responsables du groupe rédactionnel romand:
Dr Michel Perrier, rédacteur adjoint, Lausanne
Dr Susanne S. Scherrer, rédactrice adjointe, Genève
Freie Mitarbeiter / Collaborateurs libres:
Dott. Ercole Gusberti, Lugano; Dr Serge Roh, Sierre; Thomas Vauthier, Nyon/Bâle
Autoren-Richtlinien / Instructions aux auteurs
Die Richtlinien für Autoren sind in der SMfZ 1/2001, S. 74 (Forschung · Wissenschaft
S. 28–33) aufgeführt.
Les instructions pour les auteurs de la RMSO se trouvent dans le No 1/2001, p. 76.
Instructions to authors see SMfZ 1/2001, p. 79.
Herausgeber / Editeur
Schweizerische Zahnärzte-Gesellschaft SSO
Präsident / Président: Antoine Zimmer, méd. dent., Lausanne
Sekretär: Dr. iur. Alexander Weber, Münzgraben 2, 3000 Bern 7
Telefon 031 311 76 28 / Telefax 031 311 74 70
678
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 5/2001
Abonnementspreise / Prix des abonnements
Schweiz / Suisse: pro Jahr (12 Ausgaben) / par année (12 numéros)
Fr. 269.05*
Studentenabonnement / Abonnement pour étudiants
Fr. 61.40*
Einzelnummer / Numéro isolé
Fr. 30.70*
* inkl. 2,3% MWSt / 2,3% TVA incluse
Europa / Europe: pro Jahr (12 Ausgaben) / par année (12 numéros)
Fr. 280.–
Einzelnummer / Numéro isolé
Fr. 30.–
+ Versand und Porti
Ausserhalb Europa / Outre-mer:
pro Jahr (12 Ausgaben) / par année (12 numéros)
Fr. 302.–
Die Wiedergabe sämtlicher Artikel und Abbildungen, auch in Auszügen und
Ausschnitten, ist nur mit ausdrücklicher, schriftlicher Genehmigung der Redaktion
und des Verfassers gestattet.
Toute reproduction intégrale ou partielle d’articles et d’illustrations est interdite
sans le consentement écrit de la rédaction et de l’auteur.
Auflage / Tirage: 5250 Exemplare
ISSN 0256-2855