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22 L’ECHO SAMEDI 2 JUIN 2012 Marchés Investir EN BREF Le baril de Brent passe sous les 100 dollars Les cours du pétrole sont descendus vendredi sous la barre de 100 dollars le baril à Londres, pour la première fois depuis huit mois, BARIL DE BRENT en dollar 130 120 110 100 2012 f m a m Source: Thomson Reuters Datastream dans un marché ébranlé par un indice manufacturier décevant en Chine, les craintes sur l’Espagne et des indicateurs moroses. Le prix du Brent est même tombé sous les 98 dollars. C’est son niveau le plus bas depuis le mois d’octobre 2011. Les cours du baril ont accentué leur chute déjà observée les jours précédents, dans un marché secoué vendredi par la publication d’un indicateur décevant faisant état d’un ralentissement plus fort qu’attendu de l’activité manufacturière en Chine, deuxième pays consommateur de brut de la planète. Les mauvais chiffres de l’emploi en Europe et aux Etats-Unis n’ont rien arrangé. Série négative à la Bourse de Tokyo Émission de certificats d’actions Triodos La glissade de l’euro continue INDICE NIKKEI (À TOKYO) La banque Triodos veut augmenter ses fonds propres de 60 à 80 millions d’euros de capital nouveau en 2012. À cette fin, elle a lancé vendredi une nouvelle campagne d’émission de certificats d’actions pour financer la croissance soutenue de ses activités. La banque finance des activités dans les secteurs environnemental, social et culturel. Ouverte aux particuliers comme aux institutionnels, l’émission court jusqu’au 20 juillet inclus et les certificats d’action ont une valeur de 74 euros, sans frais de souscription. Vendredi, l’euro est tombé sous le seuil de 1,23 dollar pour la première fois depuis juillet 2010, victime de l’aversion au risque. 8.440,25 POINTS -1,2% 10200 9800 9400 9000 8600 8200 avril mai Source: Thomson Reuters Datastream À Tokyo, l’indice Nikkei a perdu 1,6% cette semaine. C’est sa neuvième semaine consécutive de recul, du jamais vu depuis 20 ans. 2,70% EURO EN DOLLAR 1,5 1,4 1,3 j j a s o n d 12 f m a m 1,2 Source: Thomson Reuters Datastream Le taux belge racrapoté Il y a moins de six mois, il inquiétait tout le monde à 5,9%. Cette semaine il est passé sous 3% et hier, à 2,70% (-30 points de base). Le taux belge à 10 ans est désormais au plus bas. Une bonne nouvelle pour les finances de l’État. À la recherche de return locatif aux USA Une agence immobilière belge propose à ses clients d’acheter une maison aux Etats-Unis pour la mettre en location. Rendement net attendu? Entre 12 et 15%, selon l’agence. ISABELLE DYKMANS Le marché immobilier américain ne s’est toujours pas remis de la crise des subprime. En 2007, lorsque les taux d’intérêt explosèrent, les propriétaires qui avaient contracté un emprunt «subprime», accordé sans vérifier les capacités de remboursement de l’emprunteur, se trouvèrent dans l’incapacité de faire face à leurs mensualités. Les banques multiplièrent alors les saisies immobilières, ce qui provoqua un effondrement du marché. Cinq ans après, les prix de l’immobilier ne se sont toujours pas franchement redressés. Mais ils se sont stabilisés. Le moment serait donc venu de tirer profit de la situation, en achetant un bien immobilier bradé pour espérer en tirer un rendement locatif intéressant. C’est exactement ce que propose Dominique Binet, directeur des agences immobilières Cap Sud de Waterloo et de Wavre. «Au début, nous ne trouvions pas très déontologique de proposer l’achat d’immobilier aux Etats-Unis, étant donné la situation des gens làbas. Nous ne voulions pas apparaître comme des vautours. Mais aujourd’hui, ils ont repris leurs esprits, le marché s’est tassé», explique-t-il. C’est pourquoi l’agent immobilier donne désormais l’opportunité à ses clients d’acheter et de mettre en location, grâce à un partenaire local, une maison issue d’une saisie bancaire à Détroit ou à Atlanta, avec une décote de 60 à 70%. Rendement net espéré? «Entre 12 et 15%», assure l’agent immobilier. Par ailleurs, l’investisseur — car il s’agit bien d’un placement financier — peut espérer une plus-value sur son immeuble, estimée par Dominique Binet à 10% d’ici trois à cinq ans. Il peut également parier sur la hausse du dollar, même si la parité dollar/euro est déjà très favorable. L’investisseur peut déjà s’offrir une maison pour 30.000 euros à Atlanta. DOMINIQUE BINET aGENT IMMOBILIER, CaP SUD Les prix de l’immobilier se sont effondrés de 60 à 70% aux Etats-Unis. Actuellement, le marché se stabilise. Le moment d’investir ? 12% Le rendement locatif net estimé d’une maison à Détroit ou à Atlanta est compris entre 12 et 15%. Mais l’investisseur n’est pas à l’abri du chômage locatif, même si le risque semble faible. À tous les déçus du compte d’épargne Ce type d’investissement ne s’adresse pas au «grand investisseur immobilier», indique l’agent, mais bien à celui qui dispose d’une somme relativement conséquente et qui ne désire pas la laisser dormir sur un carnet de dépôt au rendement très faible. En effet, avec 30.000 euros, frais d’achats inclus, l’investisseur belge peut s’offrir une maison à Détroit, en espérant un rendement locatif net de 12%. Son rendement brut est grevé par une série de frais de gestion administrative et locative ré- clamés par le partenaire local, Key Property Services. Il faut également compter le précompte, ainsi que des frais de déclaration fiscale américaine, réalisée par un avocat-partenaire. Concrètement, l’achat est réalisé via la création d’une micro-structure américaine, dont l’investisseur est propriétaire à 99,99%, le reste étant laissé au partenaire local, ce qui permet à ce dernier de procéder à toutes les démarches administratives à la place du client. Libre à lui, ensuite, de choisir un nouveau partenaire, de vendre la maison ou… pourquoi pas de venir l’habiter! L’investisseur doit cependant garder à l’esprit que l’Etat américain taxe les plus-values immobilières à 15% et les loyers à 5-7% à partir de la troisième maison. Le fisc belge va par ailleurs taxer davantage le contribuable qui gagne moins de 35.000 euros par an, car le taux marginal d’imposition de la dernière tranche augmente. Pour celui qui gagne davantage, cela ne change rien, assure Binet. Risque locatif Investir dans l’immobilier, que ce soit en Belgique ou aux Etats-Unis, © IMaGEGLOGBE comporte les mêmes risques, le principal restant le chômage locatif. Mais selon l’agent immobilier, «le chômage locatif aux Etats-Unis excède rarement une dizaine de jours». Quant à la capacité des Américains de payer leur loyer, le choix des villes n’est pas anodin. «Ces deux villes bénéficient d’un secteur économique en redressement. Les habitants y reviennent, et avec des salaires leur permettant de payer leur logement», explique-t-il. Ce système a été testé pendant un an dans la région liégeoise. Une centaine de maisons ont déjà été vendues. Les rendements des obligations d’entreprise restent attrayants Selon BNP Paribas Investment Partners, les obligations d’entreprise devraient encore surperformer les actions, en raison de la faiblesse de l’économie en Europe. CARINE MATHIEU D’un côté, des actions qui ne cessent de jouer aux montagnes russes depuis des années. De l’autre, des obligations allemandes, considérées comme sûres, mais générant des rendements qui ne permettent plus de compenser l’inflation. Entre les deux, les obligations d’entreprise. Cette classe d’actifs a montré sa résistance aux turbulences des marchés ces dernières années. «En 2008, une annus horribilis, les obligations d’entreprise de qualité, de la catégorie investment grade (NDLR: affichant une notation supérieure à BBB-) ont limité leur recul à 3%, rappelle Benjamin Conquet, Investment specialist auprès de BNP Paribas Investment Partners, qui totalise plus de 200 milliards d’euros d’actifs sous gestion dans les produits de taux. En moyenne, ces obligations ont généré un rendement de 4,45% par an lors des dix dernières années». L’année dernière, les obligations d’entreprise en euro ont dégagé une performance positive de 1,9%, à comparer avec la chute de plus de 11% des actions européennes, selon l’indice DJ Stoxx 600. Les obligations des entreprises industrielles ont particulièrement tiré leur épingle du jeu, avec une hausse de 4,2%. Cette surperformance devrait se poursuivre dans les prochaines années, estime BNP Paribas IP. «En relatif, par rapport aux autres classes d’actifs, compte tenu d’un scénario de croissance zéro voire de faible récession en zone euro, le crédit (NDLR: les obligations des entreprises) devrait surperformer les actions», souligne le gestionnaire d’actifs. Les Belges aiment les obligations d’entreprise Les obligations d’entreprise semblent rencontrer un grand succès en Belgique auprès des particuliers. Les fonds de portage de BNP Paribas IP, distribués dans le réseau d’agences et la banque privée de BNP Paribas Fortis, affichent un encours de 1,2 milliard d’euros. Ces fonds investissent dans des obligations d’entreprise et les gardent en portefeuille jusqu’à leur remboursement au pair. Inconvénient de cette formule: les investisseurs ne peuvent sortir du fonds avant l’échéance prévue. Le gestionnaire d’actifs a donc développé un nouveau fonds, baptisé «Bond Income», plus flexible. 70% du fonds seront investis dans des obligations d’entreprise qui seront conservées jusqu’à leur échéance dans moins de quatre ans. Ce qui permet de déterminer le niveau du coupon annuel versé aux investisseurs. Celui-ci devrait être compris entre 3 et 3,5%. Les 30% restants seront investis de manière dynamique afin d’assurer un surcroît de rendement permettant de dégager les liquidités nécessaires pour faire face aux sorties des investisseurs du fonds. «L’objectif est aussi de répondre à la «Le crédit devrait surperformer les actions» BENJAMIN CONQUET INVESTMENT SPECIaLIST aUPRèS DE BNP PaRIBaS IP problématique de l’écrasement des taux d’intérêt: les spreads de crédit (NDLR: surplus de rendement par rapport aux taux sans risque, le Bund allemand) se sont beaucoup resserrés depuis 2009, explique Benjamin Conquet. L’investment grade affiche un surplus de rendement de 240 points de base (2,40%).» 30% du fonds seront donc investis dans des obligations d’entreprise de maturité plus longue, offrant un rendement supérieur, ainsi que dans le segment «high yield» européen qui offre un écart de rendement de 800 à 900 points de base. Le «Bond Income» a déjà collecté 25 millions d’euros depuis l’ouverture des souscriptions la semaine dernière, sur un objectif commercial de 100 millions d’euros. Les souscriptions sont ouvertes jusqu’au 13 juillet prochain.