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L’ECHO SAMEDI 2 JUIN 2012
Marchés
Investir
EN BREF
Le baril de Brent passe
sous les 100 dollars
Les cours du pétrole sont descendus vendredi sous la barre de 100
dollars le baril à Londres, pour la
première fois depuis huit mois,
BARIL DE BRENT
en dollar
130
120
110
100
2012
f
m
a
m
Source: Thomson Reuters Datastream
dans un marché ébranlé par un
indice manufacturier décevant en
Chine, les craintes sur l’Espagne
et des indicateurs moroses. Le
prix du Brent est même tombé
sous les 98 dollars. C’est son niveau le plus bas depuis le mois
d’octobre 2011. Les cours du baril
ont accentué leur chute déjà observée les jours précédents, dans
un marché secoué vendredi par la
publication d’un indicateur décevant faisant état d’un ralentissement plus fort qu’attendu de l’activité manufacturière en Chine,
deuxième pays consommateur de
brut de la planète. Les mauvais
chiffres de l’emploi en Europe et
aux Etats-Unis n’ont rien arrangé.
Série négative
à la Bourse de Tokyo
Émission de certificats
d’actions Triodos
La glissade de l’euro
continue
INDICE NIKKEI (À TOKYO)
La banque Triodos veut augmenter ses fonds propres de 60 à 80
millions d’euros de capital nouveau en 2012. À cette fin, elle a
lancé vendredi une nouvelle campagne d’émission de certificats
d’actions pour financer la croissance soutenue de ses activités.
La banque finance des activités
dans les secteurs environnemental, social et culturel. Ouverte aux
particuliers comme aux institutionnels, l’émission court jusqu’au
20 juillet inclus et les certificats
d’action ont une valeur de 74 euros, sans frais de souscription.
Vendredi, l’euro est tombé sous le
seuil de 1,23 dollar pour la première fois depuis juillet 2010, victime de l’aversion au risque.
8.440,25 POINTS -1,2%
10200
9800
9400
9000
8600
8200
avril
mai
Source: Thomson Reuters Datastream
À Tokyo, l’indice Nikkei a perdu
1,6% cette semaine. C’est sa neuvième semaine consécutive de
recul, du jamais vu depuis 20 ans.
2,70%
EURO EN DOLLAR
1,5
1,4
1,3
j
j a s o n d 12 f m a m
1,2
Source: Thomson Reuters Datastream
Le taux belge racrapoté
Il y a moins de six mois, il inquiétait tout le monde à 5,9%. Cette
semaine il est passé sous 3% et
hier, à 2,70% (-30 points de base).
Le taux belge à 10 ans est désormais au plus bas. Une bonne nouvelle pour les finances de l’État.
À la recherche de return locatif aux USA
Une agence immobilière belge
propose à ses clients d’acheter
une maison aux Etats-Unis pour
la mettre en location. Rendement net attendu? Entre 12 et
15%, selon l’agence.
ISABELLE DYKMANS
Le marché immobilier américain ne
s’est toujours pas remis de la crise
des subprime. En 2007, lorsque les
taux d’intérêt explosèrent, les propriétaires qui avaient contracté un
emprunt «subprime», accordé sans
vérifier les capacités de remboursement de l’emprunteur, se trouvèrent
dans l’incapacité de faire face à leurs
mensualités. Les banques multiplièrent alors les saisies immobilières, ce
qui provoqua un effondrement du
marché.
Cinq ans après, les prix de l’immobilier ne se sont toujours pas
franchement redressés. Mais ils se
sont stabilisés. Le moment serait
donc venu de tirer profit de la situation, en achetant un bien immobilier bradé pour espérer en tirer un
rendement locatif intéressant. C’est
exactement ce que propose Dominique Binet, directeur des agences
immobilières Cap Sud de Waterloo
et de Wavre. «Au début, nous ne trouvions pas très déontologique de proposer l’achat d’immobilier aux Etats-Unis,
étant donné la situation des gens làbas. Nous ne voulions pas apparaître
comme des vautours. Mais aujourd’hui,
ils ont repris leurs esprits, le marché
s’est tassé», explique-t-il.
C’est pourquoi l’agent immobilier donne désormais l’opportunité
à ses clients d’acheter et de mettre en
location, grâce à un partenaire local,
une maison issue d’une saisie bancaire à Détroit ou à Atlanta, avec une
décote de 60 à 70%. Rendement net
espéré? «Entre 12 et 15%», assure
l’agent immobilier. Par ailleurs, l’investisseur — car il s’agit bien d’un
placement financier — peut espérer
une plus-value sur son immeuble,
estimée par Dominique Binet à 10%
d’ici trois à cinq ans. Il peut également parier sur la hausse du dollar,
même si la parité dollar/euro est
déjà très favorable.
L’investisseur peut déjà
s’offrir une maison pour
30.000 euros à Atlanta.
DOMINIQUE BINET
aGENT IMMOBILIER, CaP SUD
Les prix de l’immobilier se sont effondrés de 60 à 70% aux Etats-Unis. Actuellement, le marché se stabilise. Le moment d’investir ?
12%
Le rendement locatif net estimé
d’une maison à Détroit ou à Atlanta est compris entre 12 et
15%. Mais l’investisseur n’est
pas à l’abri du chômage locatif,
même si le risque semble faible.
À tous les déçus du
compte d’épargne
Ce type d’investissement ne
s’adresse pas au «grand investisseur
immobilier», indique l’agent, mais
bien à celui qui dispose d’une
somme relativement conséquente
et qui ne désire pas la laisser dormir sur un carnet de dépôt au rendement très faible.
En effet, avec 30.000 euros, frais
d’achats inclus, l’investisseur belge
peut s’offrir une maison à Détroit,
en espérant un rendement locatif
net de 12%. Son rendement brut est
grevé par une série de frais de gestion administrative et locative ré-
clamés par le partenaire local, Key
Property Services. Il faut également
compter le précompte, ainsi que
des frais de déclaration fiscale américaine, réalisée par un avocat-partenaire.
Concrètement, l’achat est réalisé
via la création d’une micro-structure américaine, dont l’investisseur
est propriétaire à 99,99%, le reste
étant laissé au partenaire local, ce
qui permet à ce dernier de procéder à toutes les démarches administratives à la place du client. Libre
à lui, ensuite, de choisir un nouveau partenaire, de vendre la maison ou… pourquoi pas de venir
l’habiter! L’investisseur doit cependant garder à l’esprit que l’Etat
américain taxe les plus-values immobilières à 15% et les loyers à 5-7%
à partir de la troisième maison.
Le fisc belge va par ailleurs taxer
davantage le contribuable qui
gagne moins de 35.000 euros par
an, car le taux marginal d’imposition de la dernière tranche augmente. Pour celui qui gagne davantage, cela ne change rien, assure Binet.
Risque locatif
Investir dans l’immobilier, que ce
soit en Belgique ou aux Etats-Unis,
© IMaGEGLOGBE
comporte les mêmes risques, le
principal restant le chômage locatif. Mais selon l’agent immobilier,
«le chômage locatif aux Etats-Unis excède rarement une dizaine de jours».
Quant à la capacité des Américains
de payer leur loyer, le choix des
villes n’est pas anodin. «Ces deux
villes bénéficient d’un secteur économique en redressement. Les habitants
y reviennent, et avec des salaires leur
permettant de payer leur logement»,
explique-t-il.
Ce système a été testé pendant
un an dans la région liégeoise. Une
centaine de maisons ont déjà été
vendues.
Les rendements des obligations d’entreprise restent attrayants
Selon BNP Paribas Investment
Partners, les obligations d’entreprise devraient encore surperformer les actions, en raison de
la faiblesse de l’économie en Europe.
CARINE MATHIEU
D’un côté, des actions qui ne cessent de jouer aux montagnes russes
depuis des années. De l’autre, des
obligations allemandes, considérées
comme sûres, mais générant des
rendements qui ne permettent plus
de compenser l’inflation. Entre les
deux, les obligations d’entreprise.
Cette classe d’actifs a montré sa résistance aux turbulences des marchés ces dernières années. «En 2008,
une annus horribilis, les obligations
d’entreprise de qualité, de la catégorie
investment grade (NDLR: affichant
une notation supérieure à BBB-) ont
limité leur recul à 3%, rappelle Benjamin Conquet, Investment specialist
auprès de BNP Paribas Investment
Partners, qui totalise plus de 200
milliards d’euros d’actifs sous gestion dans les produits de taux. En
moyenne, ces obligations ont généré un
rendement de 4,45% par an lors des dix
dernières années».
L’année dernière, les obligations
d’entreprise en euro ont dégagé une
performance positive de 1,9%, à
comparer avec la chute de plus de
11% des actions européennes, selon
l’indice DJ Stoxx 600. Les obligations
des entreprises industrielles ont particulièrement tiré leur épingle du
jeu, avec une hausse de 4,2%.
Cette surperformance devrait se
poursuivre dans les prochaines années, estime BNP Paribas IP. «En relatif, par rapport aux autres classes d’actifs, compte tenu d’un scénario de croissance zéro voire de faible récession en
zone euro, le crédit (NDLR: les obligations des entreprises) devrait surperformer les actions», souligne le gestionnaire d’actifs.
Les Belges aiment les
obligations d’entreprise
Les obligations d’entreprise semblent rencontrer un grand succès en
Belgique auprès des particuliers. Les
fonds de portage de BNP Paribas IP,
distribués dans le réseau d’agences
et la banque privée de BNP Paribas
Fortis, affichent un encours de 1,2
milliard d’euros. Ces fonds investissent dans des obligations d’entreprise et les gardent en portefeuille
jusqu’à leur remboursement au pair.
Inconvénient de cette formule: les
investisseurs ne peuvent sortir du
fonds avant l’échéance prévue. Le
gestionnaire d’actifs a donc développé un nouveau fonds, baptisé
«Bond Income», plus flexible. 70% du
fonds seront investis dans des obligations d’entreprise qui seront
conservées jusqu’à leur échéance
dans moins de quatre ans. Ce qui
permet de déterminer le niveau du
coupon annuel versé aux investisseurs. Celui-ci devrait être compris
entre 3 et 3,5%. Les 30% restants seront investis de manière dynamique
afin d’assurer un surcroît de rendement permettant de dégager les liquidités nécessaires pour faire face
aux sorties des investisseurs du
fonds.
«L’objectif est aussi de répondre à la
«Le crédit devrait
surperformer les
actions»
BENJAMIN CONQUET
INVESTMENT SPECIaLIST
aUPRèS DE BNP PaRIBaS IP
problématique de l’écrasement des taux
d’intérêt: les spreads de crédit (NDLR:
surplus de rendement par rapport
aux taux sans risque, le Bund allemand) se sont beaucoup resserrés depuis 2009, explique Benjamin
Conquet. L’investment grade affiche un
surplus de rendement de 240 points de
base (2,40%).» 30% du fonds seront
donc investis dans des obligations
d’entreprise de maturité plus
longue, offrant un rendement supérieur, ainsi que dans le segment
«high yield» européen qui offre un
écart de rendement de 800 à 900
points de base. Le «Bond Income» a
déjà collecté 25 millions d’euros depuis l’ouverture des souscriptions la
semaine dernière, sur un objectif
commercial de 100 millions d’euros.
Les souscriptions sont ouvertes
jusqu’au 13 juillet prochain.