Fusions-acquisitions : le classement des avocats les plus à la pointe

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Fusions-acquisitions : le classement des avocats les plus à la pointe
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Mercredi 23 janvier 2013 Les Echos
LES ECHOS
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droit - finance
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DE CROISSANCE La progression sur l’exercice
2011-2012 du cabinet d’audit et de conseil
Grant Thornton en France.
PARTENARIATS INTERNATIONAUX Les nouveaux
accords du cabinet d’expertise comptable, conseil et audit
Denjean & Associés, qui ouvre un nouveau bureau à Paris.
Fusions-acquisitions : le classement
des avocats les plus à la pointe
LA PERSONNALITÉ
l Les opérations M&A ont reculé de 56 % en 2012, d’après l’institut Mergermarket.
l La concentration des opérations favorise un nombre restreint de cabinets.
DR
AVOCATS
Muriel Jasor
[email protected]
Le cabinet international Clifford
Chance, membre du très sélectif
Magic Circle britannique, prend la
première place des classements
Mergermarket en valeur et en nombre d’opérations de fusion et acquisition (établis au 7 janvier). Il se voit
crédité par l’institut de 30 opérations de M&A d’une valeur globale
de 18,7 milliards d’euros. « Année
atone, émaillée d’opérations M&A en
retrait de 56 %, 2012 a favorisé les
grands cabinets d’avocats internationaux et la stratégie de Clifford
Chance – assise sur la focalisation
sur une clientèle corporate de première qualité et sur sa fidélisation –
en particulier », commente
Mathieu Remy, associé M&A au
sein du cabinet d’avocats. PierreYves Chabert, avocat associé chez
Cleary Gottlieb Steen & Hamilton
(CGSH) insiste sur la nette diminution en nombre et en taille des opérations de fusion et acquisition.
« Leurmiseenœuvreestplusdifficile
en raison de moindres capacités de
financement, de besoins de “due diligences” plus approfondies et de complexités juridiques et techniques
croissantes », observe-t-il. « D’où la
concentration des opérations M&A
sur un nombre restreint de cabinets,
dont la capacité d’exécution est irréprochable », conclut-il lui aussi.
Au nombre de ces cabinets favoris des grands « corporate » continuent de s’imposer – parmi d’autres
incontournablesanglo-saxonsbien
enracinés en France (Linklaters,
Freshfields Bruckhaus Deringer,
Weil Gotshal & Manges, etc.) –,
deux structures françaises, Darrois
Villey (numéro 6 du classement en
valeur) et Bredin Prat (au 7e rang)
ainsi qu’une troisième, Gide Loyrette Nouel. Le cabinet international français, au 14e rang du classement M&A établi sur le critère de la
valeur des opérations et au 2e sur le
critère du nombre de deals, figure,
comme Darrois Villey et Bredin
Prat, dans le Top 10 des classements
M&A cumulés sur sept ans. « Nous
Jean-Pierre
Bertrel
(ESCP Europe)
L’actualité
Les professeurs de droit
des grandes écoles se fédèrent
en une association présidée par
Jean-Pierre Bertrel,professeur de
droit à ESCP Europe. Une conférence internationale réunissant
la profession devrait se tenir les
28 et 29 janvier.
Le projet
sommes un cabinet international
fournissant des prestations analogues à celles des anglo-saxons.
Nos 19 bureaux (Gide a réduit la voilure ces dernières années, NDLR)
nous ont permis de travailler dans
une quarantaine de pays l’an dernier,
particulièrement dans les pays émergents et en Afrique », précise ChristopheEck,associéM&Aetmembre
du comité exécutif.
Un optimisme prudent
Les perspectives pour cette année ?
Mathieu Remy et Gilles Lebreton,
avocat associé lui aussi chez Clifford, affichent un optimisme prudent, tant les auspices demeurent
incertains, en matière juridique,
économique et fiscale « en dépit
d’éléments plus positifs qu’en 2012 ».
« Une ou deux opérations pourraient
réveiller le marché, faire réagir les
concurrents et lever ainsi bien des
barrières psychologiques », confient-ils. Pour Fabrice de La Morandière, avocat associé chez Linklaters, « l’espoir pourrait venir des
sociétés françaises et étrangères qui
disposent de cash et qui vont sans
doute saisir des opportunités… hors
de France ». En bonne place depuis
quelques années dans les classements sur le critère du nombre
d’opérations, le cabinet De Pardieu
Brocas Maffei (numéro 6) estime
avoirréussiàmainteniruneactivité
équivalente à celle de l’année précédente. « Nous ne sommes pas dépendants du “private equity” », justifie
Patrick Jaïs, avocat associé. Le « private equity » justement, une spécialité de Latham & Watkins,
numéro 4 du classement Merger-
market 2012 en nombre d’opérations. « Les gros dossiers de “private
equity” ont certes été en retrait, mais
nous sommes néanmoins restés
actifs, notamment dans l’accompagnement de clients français à l’étranger », relève Olivier du Mottay,
« managing partner » de Latham &
Watkins à Paris.
Chez Bredin Prat, Patrick
Dziewolski,avocatassocié,seréfère
à « un alignement des astres peu
favorable en 2012 pour le strict
M&A ». « Des incertitudes vont être
levées cette année mais tout évolue
vite : la nature des opérations comme
les critères de décision. L’attentisme
estdéjàunchoix,pastoujoursadapté
à une situation en mouvement, où
d’autres acteurs prennent des décisionsstructurantes. Le secteur financier, sous le poids de contraintes
réglementaires, doit en permanence
repenser la meilleure allocation de
ses fonds propres et les grands “corporate” doivent trouver des relais de
croissance,diversifierourationaliser
leur portefeuille d’activités. La sortie
« L’espoir pourrait
venir des sociétés
françaises et
étrangères qui
disposent de cash. »
FABRICE DE LA MORANDIÈRE
Avocat associé chez Linklaters
de la grande série des LBO des années
2005-2007 a pris du retard et les
besoins de reprise de liquidité se font
sentir. »
Alors, le M&A est-il mort ?
« Non », espèrent Dominique BompointetOlivierdeVilmorin,avocats
associés chez Sullivan & Cromwell. Il y aura toujours des deals de
tailles petite et moyenne, d’après
lui. Mais, pour les opérations
importantes, l’activité ne renouera
peut-être pas de sitôt avec son
niveau des années de 2004 à 2007.
« Même s’il reste beaucoup à faire,
notamment accompagner des entreprises en quête de relais de croissance
à l’étranger », assurent les avocats.
(a
Lire les interviews
des cabinets Darrois Villey
et Weil Gotshal & Manges
Page 20
Retrouvez les classements
sur business.lesechos.fr/
Compilés sur plusieurs
années, les classements
indiquent une pérennité,
mais pas le meilleur cabinet.
« Il faut beaucoup de chance pour
rester premier chaque année »,
avance mi-sérieux mi-ironique
Fabrice de La Morandière, avocat
associéchezLinklaters.Numéroun
du classement M&A cumulé sur
sept ans établi par Mergermarket
(voir tableau ci-dessus), Linklaters
forme, avec le cabinet français Bredin Prat et l’américain Cleary Gottlieb Steen & Hamilton (CGSH) un
tiercé de tête en matière de M&A.
Mais à quoi évaluer un bon cabinet ? Est-ce celui qui traite 2 opérations à 15 milliards d’euros ou bien
une cinquantaine de petits deals en
un an ? Est-ce une structure française ou bien anglo-saxonne ?
Intégrée ou franchisée ? Dotée
d’une offre de services restreinte
ou « full service » ?
Les grands cabinets du Magic
Circle (Allen & Overy, Clifford
Chance, Freshfields Bruckhaus
Deringer et Linklaters) mettent en
avant leur présence dans quelque
20 pays, la puissance de leurs effectifs et leur large gamme de prestations de services. « L’homogénéité
dans la qualité des équipes est essentielle », insiste Marcus Billam, avocat associé chez Allen & Overy.
D’autres, cette fois américains
(CGSH, Sherman Sterling, Sullivan
Crowell, Skadden Arps, Latham
Watkins), rappellent leur double
avantage d’être français en France
et de pouvoir accompagner les
clients à l’étranger via leur plateforme intégrée. L’avocat PierreYves Chabert relève, chez CGSH,
la présence effective et assidue
des associés sur les opérations
Yann Deret
Classements cumulés : 3 cabinets français dans le Top 10
« Trente bureaux dans
le monde, c’est l’assurance d’une présence
globale, mais pas
nécessairement
d’une qualité égale. »
PATRICK DZIEWOLSKI
Avocat associé chez Bredin Prat
techniquement difficiles et note le
système de rémunération en
« lockstep » complet du cabinet.
Autrement dit, à l’ancienneté dans
tous les bureaux du monde (ce qui
élimine les comptes de résultat
individuels et permet d’assurer la
présence des meilleurs associés
pour chacune des opérations en
fonction de ses impératifs propres).
La qualité, l’élément majeur
Patrick Dziewolski, avocat associé
chez Bredin Prat, lui aussi fait de la
qualité l’élément majeur. « Trente
bureaux dans le monde, c’est l’assurance d’une présence globale, mais
pas nécessairement d’une qualité
égale », assure-t-il en observant
que, pour les opérations stratégiques, nombre de grands « corporates » s’adressent en premier lieu à
leur conseil habituel, à qui ils laissent le soin de gérer les aspects
transnationaux avec les meilleurs
cabinets indépendants des pays où
ils envisagent une transaction.
« Plus de 60 % de notre activité est
transfrontalière, rappelle l’associé
de Bredin Prat, qui a accompagné
la plupart de ses grands clients à
l’étranger, alors que le cabinet n’y
possède pas de bureau.
Alors les ingrédients d’un bon
cabinet ? Des associés phares au
carnet d’adresses hors pair, une
haute technicité, un conseil pertinent, des équipes homogènes, une
ouverture sur le monde et des
honoraires adaptés aux dossiers à
traiter. « Les clients ne feront jamais
pression sur les honoraires pour un
travail exceptionnel », affirme
Dominique Bompoint, associé
chez Sullivan & Cromwell. « Le bât
blesse, en revanche, pour la prestation moyenne. »
— M. J.
L’association s’est fixé plusieurs
objectifs : constituer
un annuaire des professeurs
de droit dans les grandes écoles,
nouer des relations avec
l’Academy of Legal Studies
in Business qui rassemble les
professeurs de droit des « business schools » américaines ;
présenter et récompenser
les meilleurs cas développés
dans les formations juridiques,
diffuser via un site Internet les
informations et les travaux de
réflexion en réseau ; recevoir et
diffuser les offres d’emploi ; etc.
Le conseil
d’administration
Il comprend Jean-Pierre Bertrel
(ESCP Europe, président),
Hugues Bouthinon-Dumas
(Essec, vice-président) ;
Gaëlle Deharo, (Esce, trésorier),
Vincent Rebeyrol (Emlyon,
secrétaire général) ; Marie Serna
(HEC) et Xavier Strubel
(Télécom école de management,
vice-président).
ILSONT BOUGÉ
JEAN-PAUL SABET
Ilrejointàtrente-huitansGate
•Avocatsentantqu’associé.Diplômédel’ESCP-EAP,titulaired’un
DESS-DJCEdedroitdesaffaires
etfiscalité,avocatauBarreau
deParisdepuis2003,ilexerçait
précédemmententantqu’associéchezWilkieFarr&Gallagher.
VIOLAINE MANEZ
Aquarante-sixans,ellerejoint
•l’équipedroitsocialdeLandwell
&Associésenqualitéd’associée.
Titulaired’unDESSdecommerceextérieuretd’unDJCE,elle
occupaitlepostederesponsable
juridiqueRHpourlaFrance
chezL’Oréal.
JULIE COUTURIER
Aquaranteetunans,elleaété
•élueprésidentedel’association
Droit&Procédure.Titulaired’un
DEAdedroitprivégénéral,elle
estavocateassociéeducabinet
FischerTandeaudeMarsacSur
&Associés,enchargedupôle
patrimoineetvoiesd’exécution.
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