La Poursuite du vent - Automne en Normandie 2006

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La Poursuite du vent - Automne en Normandie 2006
Spectacles
Danse / Théâtre
La Poursuite du vent
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La deuxième histoire de femme mise en scène par Jan Lauwers
Après avoir incarné Isabella Morandi passant en revue ses souvenirs fantasques dans la Chambre
d'Isabella (création 2004 de Neecompany présentée lors de l’édition 2005 du festival), Viviane De Muynck
se fait ici l’interprète de Claire Goll. Contemporaine et amie d'Isabella Morandi, autre personnalité forte et
marquante, Claire Goll a été la muse, la maîtresse ou la confidente de grands artistes de la première moitié
du XXe siècle : elle a été proche de Joyce, Rilke, Breton, Leger, Dali ou Chagall. Claire Goll partage avec
Isabella Morandi un héritage familial complexe, une fascination pour les hommes, une grande
gourmandise et une longue vie de recherche au fil du XXe siècle. Mais les ressemblances s’arrêtent là tant
les deux femmes avaient une approche fondamentalement différente de la vie.
« L'expérience ne correspond pas à l'image qu'évoque le souvenir, ni à ce qui est immortalisé dans la
camera obscura de l'histoire ».
Viviane De Muynck, à travers le récit de Claire Goll vieillissante, interroge la relation entre la réalité et son
appréhension subjective, la distinction subtile entre fiction et vérité historique. Elle rend au texte de Claire
Goll toute son ambiguïté, entre vérité des images et mensonge mis en scène. Car l'autobiographie de Claire
Goll divulgue avec une certaine perversité des informations intimes et fragiles qui sont autant de preuves
de ses relations privilégiées avec certaines figures emblématiques du surréalisme ou du dadaïsme. En
même temps, elle ne s’épargne pas elle-même, parlant ouvertement de sa quête obsessionnelle d’un
protecteur, de son plaisir à se sentir dominée ou de son mépris définitif des femmes. La Poursuite du vent
fraye un chemin (de traverse) dans la grande histoire du XXe siècle, par l'entremise du personnage ragoteur
de Claire Goll.
Jan Lauwers et Needcompany
On peut difficilement dissocier Jan Lauwers de la Needcompany. En effet, Jan Lauwers (49 ans), homme de
théâtre et plasticien, dirige cette troupe depuis près de 20 ans. Certains membres, dont lui-même, sont
issus d'un collectif formé à Gand dès 1981, l’Epigonentheater zlv ("zlv" étant l'abréviation de « zonder
leiding van », littéralement « sous la direction de personne »). En six productions, ce collectif épate le
paysage théâtral et s'inscrit dans le mouvement de renouveau radical du théâtre concret qui émerge en
Flandres au début des années 80. Très vite le collectif jouit d'une reconnaissance internationale : le jeu est
direct et très visuel, avec la musique et le langage, et souvent la danse, pour éléments structurants. Le rôle
central de Jan Lauwers au sein du collectif s'accroît et mène, en 1985, à la dissolution de l'Epigonentheater
zlv et à la création de la Needcompany. Le caractère international de la compagnie s'affirme, chaque
production étant jouée en plusieurs langues.
Les premières productions de Needcompany, encore très visuelles, sont chaleureusement accueillies par la
critique internationale (Need to know, 1987, et Ca va, 1989). Dans celles qui suivent, la ligne narrative et la
notion de thème central gagnent en importance, même si la construction fragmentée est conservée. Jan
Lauwers, qui a étudié la peinture à l'Académie des Beaux-Arts de Gand, tire de cette formation une
approche très personnelle du langage théâtral, novatrice à plus d'un titre : le jeu des comédiens est
transparent, « pensant » et porte le paradoxe entre jeu et non-jeu. Les pièces de Shakespeare (9 au total)
qu'il a montées pour la Needcompany de 1990 à 1998 témoignent également de cette écriture spécifique.
En 1999, Jan Lauwers et Neddcompany remportent un Obie Award à New York, pour Morning Song, second
volet du Diptyque No beauty for me there, where human life is rare, creation d'après Camus (Caligula). En
2000, Jan Lauwers conçoit à la demande de William Forsythe, en coproduction avec le Ballet de Frankfurt,
le spectacle DeaDDogsDon'tDance/DjamesDjoyceDeaD. Sous le titre No Comment, il cosigne avec Charles
L. Mee et Josse De Pauw une œuvre composée de trois monologues et d'un solo de danse. En 2004, il
présente au Festival d'Avignon la Chambre d'Isabella, dont le personnage central est interprété par la
grande actrice Viviane De Muynck. La collaboration entre le festival et Jan Lauwers se poursuit désormais
depuis 6 ans et cinq de ses pièces ont déjà été présentées dans le cadre de sa programmation.
Les deux spectacles présentés à Automne ont été crées au Festival d'Avignon 2006. Le Bazar du Homard
est issu d’un texte personnel écrit en compagnie de la seule télévision, dans la solitude d’une chambre
d’hôtel. Pour Viviane De Muynck, il signe la mise en scène et la scénographie du monologue La Poursuite
du Vent, adapté du roman homonyme de Claire Goll. Automne en Normandie est coproducteur du Bazar du
Homard.
Parallèlement, dans un souci de développer une relation nouvelle avec le public, Jan Lauwers a lancé
depuis 1999 les "Needlapb", des rencontres permettant la présentation d'idées, d'observations, de
considérations diverses autour de projets en création.
Jan Lauwers a également signé un certain nombre de projets cinéma et vidéo remarqués pour leur style
novateur, portant les prémisses de la culture visuelle de demain : From Alexandria (1988), Mangia (1995),
Sampled Images (2000), C-Song (2003) et un long-métrage, Goldfish Game (2002). Ses œuvres
cinématographiques ont elles aussi été saluées par la critique internationale lors de leur projection dans
différents festivals internationaux : Festival de Cinéma de Venise, International Human Rights Film And
Video Festival de Buenos Aires, Festival du Film de Gand, Solothum Film Festival en Suisse.
Viviane De Muynck
Après des études de théâtre au Conservatoire de Bruxelles, Viviane De Muynck rejoint le collectif « Mannen
van den Dam » et joue notamment dans le Pélican (Strindberg), le Laxatif (Feydeau), la Force de l'habitude
(Bernhard) et le Parc (Strauss). Récompensée en 1987 pour son rôle dans Who's afraid of Virginia Wolf ?,
elle rejoint ensuite Maatschappij Discordia pour Ubu Roi (Alfred Jarry), Kras (Judith Herzberg), Das Spiel
vom Fragen (Handke), Mesure pour Mesure (Shakespeare) et Driekoningenavond. Aux Pays-Bas, elle
collabore régulièrement avec le Toneelgroep d’Amsterdam, le National Toneel de La Haye et le Zuidelijk
Toneel. En 1994 et 1995, elle joue dans deux productions du Kaaitheater puis avec le Wooster Group.
Interprète privilégiée de Jan Lauwers, elle a été très régulièrement associée aux créations de Needcompany.
Viviane De Muynck travaille également avec des musiciens : le Schoenberg Ensemble, Zeitlang et le
Spectra Ensemble, l’ensemble Neue Musik Berlin ou encore Eric Sleichim et Blindman dans Men in
Tribulation (2004). Elle apparaît régulièrement dans des films et téléfilms dont Vincent et Théo (de Robert
Altman) et The Crossing (Nora Hoppe). En 2005, elle a joué dans le premier long-métrage de Fien Troch,
Someone else's Happiness.
Viviane De Muynck enseigne aussi. Elle intervient régulièrement partout en Europe dans des formations ou
ateliers de théâtre. En 2000, elle s'est lancée dans la mise en scène et a crée le Monologue du Vagin au
Deutsches Schauspielhaus d'Hambourg, en co-production avec Needcompany.
Elle signe l'adaptation du texte de la Poursuite du Vent.
coaccueil Le Volcan, Scène nationale du Havre