Un marché suisse à reconquérir

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Un marché suisse à reconquérir
Date: 28.08.2015
Le Quotidien de la Côte
1260 Nyon 1
022/ 994 41 11
www.lacote.ch
Genre de média: Médias imprimés
Type de média: Presse journ./hebd.
Tirage: 8'245
Parution: 5x/semaine
N° de thème: 220.041
N° d'abonnement: 1094734
Page: 3
Surface: 48'783 mm²
Un marché suisse à reconquérir
Pas de quoi rire pour la vitiviniculture vaudoise qui a vu son rendement s'effriter, en raison de facteurs multiples:
baisse de la consommation, chute de la production et concurrence étrangère accrue. ARCHIVES GLENN MICHEL
VINS La vitiviniculture
vaudoise vit une «situation
difficile mais pas
catastrophique» selon
les experts économiques
de la
DIDIER SANDOZ AVEC ATS
[email protected]
chler, conseiller économique à la
banque cantonale parviennent à
une conclusion toute vaudoise:
«Le marché vitivinicole de notre
Désapprendre
la productivité
Vaud n'est pas le seul concerné
canton connaît une situation diffi- par cette évolution. Au niveau national, la production vinicole a
cile, mais pas catastrophique».
Ce secteur économique avait baissé de 46,6% en vingt-cinq ans.
fait l'objet de la première étude «Les vignerons ont dû désapprendre
menée par cet observatoire de la la productivité», relève le con-
«Le beau menace?» Tel est le ti- Banque cantonale vaudoise, il y a
tre de la dernière étude publiée dix ans. Les tendances observées
seiller économique qui ajoute que
cette diminution de quantité a été
par l'Observatoire BCV de l'éco- il y a une décennie ne se sont pas
«partiellement voulue afin d'amélionomie vaudoise qui s'est penché inversées. On assiste toujours à
rer la qualité et partiellement subie
sur le sort de la vitiviniculture une chute de la production. Celle-
dans notre canton. Au terme ci abaissé de moitié en un quart de en raison de la concurrence accrue
des vins étrangers qui entrent plus
d'une compilation considérable siècle (-54% de 1989 à 2014). La
facilement sur notre marché».
de données chiffrées, les experts, surface du vignoble vaudois est
Jusqu'au début des années 1990,
représentés hier en conférence par contre restée pratiquement
le vin blanc suisse bénéficiait
de presse par Jean-Pascal Bae- inchangée à 3778 hectares.
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d'une bonne protection doua- «Et quand on dit qu'entrent en que de multiples efforts sont ennière. Les importations étaient Suisses des vins venus des quatre trepris pour gagner des parts de
déjà contingentées et, de plus, un coins du monde, les chiffres révèlent marché. «Mais beaucoup reste à
cloisonnement entre les entrées en fait que ces quatre coins se situent faire», concède le responsable de
de rouges et de blancs mettait ces essentiellement de l'autre côté des la BCV en parlant des «défis» à rederniers à l'abri de la pression Alpes. Les vins italiens sont désor- lever dans notre canton.
étrangère. «Durant la décennie mais numéro un pour les importa1990, le vin blanc est passé d'une tions en volume, mais aussi en va- Miser sur le chasselas
surprotection à une forte exposition à leur, passant devant la France et ses L'étude souligne la nécessité de
la concurrence étrangère», remar- vins mousseux onéreux.» En Suisse, se focaliser sur le chasselas, «l'unique Jean-Pascal Baechler, auteur il se boit plus de rouges italiens que selling proposition». Une spéde la 12' étude de l'Observatoire que des crus vaudois - qui fournis- cialité vaudoise «qui nous différenBCV de l'économie vaudoise. «Au- sent un dixième de la consomma- cie», affirme Jean-Pascal Baechler.
Il y a peu, la diversification semjourd'hui, le vin suisse est complète- tion nationale - ou valaisans.
ment connecté au marché mon- L'épisode de franc fort, accentué blait être le maître-mot, avec des
dial.»
depuis l'abandon du taux plancher consommateurs qui voulaient aupar la BNS, ne semble pas consti- tre chose que du chasselas.
La domination italienne
tuer la principale menace pour L'évolution de l'encépagement
Cette réduction des quantités est la vitiviniculture vaudoise. «Le entre 2000 et 2014 semble le déaussi en phase avec la forte diminu- vin suisse n'est de toute manière montrer. Le chasselas a reculé de
tion de la consommation. Sur une pas un produit d'exportation», 13,1%, alors que tous les autres ont
décennie, cette baisse se chiffre à glisse Christian Jacot-Descombes, progressé (Chardonnay +34,1%,
Sauvignon +303,1% par exemun tiers environ, au niveau natio- porte-parole de la banque.
nal. «Par contre le vin a gagné en Si le vigneron vaudois est à ni- ple). Le chasselas (60% du vignoimage. Il ne s'agit plus d'une simple
boisson de table, mais bien d'un produit précieux, à forte personnalité,
que l'on associe à de bons moments
entre amis», souligne le conseiller
économique qui constate que les
vins importés, notamment les
rouges, ne sont pas forcément les
crus bas de gamme, mais bien des
bouteilles - et de moins en moins
de vrac - plus chères qu'autrefois.
veau pour ce qui est du travail de la ble vaudois) perce cependant à
vigne et de la vinification, il doit l'international, avec des grands
encore progresser dans la mise en critiques qui le louent, ce qui
scène, la promotion et la vente de n'avait jamais été le cas avant.
son produit. «Les habitudes de con- L'état réel de la vitiviniculture
sommation ont changé. Il s'agit reste «très difficile à estimer» au vu
maintenant de repartir à la con- du manque de données financièquête du marché national, essentiel- res. La situation semble toutefois
lement outre-Sarine et dans les cen- s'être stabilisée après l'ouverture
recommande des marchés (1991-2001). «La
tres
urbains»,
l'auteur de l'étude qui reconnaît branche ne va pas si mal», conclut
Jean-Pascal Baechler.
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