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Allocution d’Elisabeth Jeannine Lacelle, 25 sept. 2009 | Address by Elisabeth Jeannine Lacelle, Sept. 25th, 2009
ALLOCUTION
25 septembre 2009-09-02
Merci, chère Chantal,
Madame la Rectrice
M. le Président
vous qui êtes à cette table d’honneur
et vous tous, chacun, chacune qui êtes à la table d’honneur de mon cœur
dear all and each one of you who are seated at the table of honor of my heart,
Je vous remercie d’être là, de votre amitié et de votre affection, de vous réjouir
avec moi du titre qui m’est décerné : Ancienne 2009 de l’Université Saint-Paul.
Des circonstances ont fait que, franco-ontarienne, je me trouve la première
femme théologienne diplômée de sa Faculté de théologie et que j’ai pu prendre la
route, parfois la défricher, dans le monde de la théologie, des sciences
religieuses, de la pastorale et de l’engagement socio-culturel.
Je me suis vêtue de blanc : dans la tradition catholique, c’est la couleur de la foi,
de sa connaissance et de sa sagesse que veut être la théologie. Et je me suis
ornée de vert, celui de cette petite croix de Jérusalem. Couleur de l’espérance en
cette terre nouvelle que nous annonce le livre de l’Apocalypse, où plus personne
ne pleurera! Mon collègue historien, le regretté Pierre Savard me dit un jour sur
son ton taquin :
«Élisabeth, vous êtes une optimiste invétérée».
Je lui ai
répondu : Une optimiste? Pas trop Pierre. Une «espérante», oui, beaucoup,
MAIS, comme me le rappelle constamment chère Catherine de Sienne, avec «la
prunelle de la foi dans l’œil de l’intelligence»!
A New Earth can always emerge from our lives if we believe it to be possible.
Your presence here tonight is a wonderful moment of that new earth in my own
life. I feel well among you, dressed in white for faith and green for hope.
GRATITUDE
© Université Saint‐Paul |Saint Paul University, 2009
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Allocution d’Elisabeth Jeannine Lacelle, 25 sept. 2009 | Address by Elisabeth Jeannine Lacelle, Sept. 25th, 2009
I have many thanks to express. Merci d’abord aux Oblats de Marie-Immaculée.
En 1963, j’étais Sr Élisabeth-Bruyère, dans la Congrégation des SS Grises de la
Croix. Les Oblats Maurice Giroux et Maurice Parent qui étaient à la direction du
Département des sciences religieuses de l’Université d’Ottawa ont demandé à
mes Supérieures de me permettre d’étudier en vue de l’enseignement au
département dont ils voulaient renouveler les programmes.
La Supérieure
générale, Mère St-Paul, m’a convoquée à son bureau et m’a invitée à choisir entre
l’Institut Lumen Vitae à Bruxelles (où de nombreux jeunes religieux allaient
étudier) et la Faculté de théologie de Saint-Paul.
J’avais déjà une formation
pédagogique et l’expérience du renouveau de la catéchèse dans le diocèse avec
la dynamique équipe de l’Abbé Léonard Rochon. J’ai répondu : «Comme je me
connais, je vais vouloir aller jusqu’au fond des questions. Pour cela, je choisis
l’étude de la théologie à l’Université Saint-Paul.» «Je ferais la même chose», me
dit la Supérieure. C’est donc un grand merci que j’exprime à la Congrégation des
Sœurs de la Charité d’Ottawa par l’Assistante générale Sr Agnès Gagnon et les
Sœurs présentes. Sans cette autorisation donnée avec autant de vision d’avenir
que de générosité, je ne serais pas ici ce soir, avec Mère Élisabeth Bruyère qui
me reste une compagne de route quotidienne.
Un grand merci au P. Roger Guindon, alors Doyen de la Faculté de théologie et
recteur de l’Université, pour qui j’ai beaucoup d’estime et d’affection.
Il a
certainement joué un rôle dans l’ouverture de la Faculté aux laïcs et aux femmes
dans le contexte si prometteur du Concile Vatican II (1962-1965). En classe de
1ère année, en 1963, nous étions plus de soixante anglophones et francophones,
tous séminaristes en soutanes excepté Lucie Bélanger et moi.
Les cours se
donnaient en latin, un latin qui prenait souvent les accents de la langue du pays!
Et la Somme des jeunes de S. Thomas d’Aquin qui mettait en parallèle le texte
latin et sa version française était, vous le comprendrez, un outil fort apprécié.
Impossible d’oublier les leçons du P. Guindon sur la Prima Pars, q. viginti sex
(26). Il ne s’agissait pas de morale sexuelle mais bel et bien de la question 26 :
De Divina Beatitudine (De la béatitude divine).
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L’éblouissement que j’en ai
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éprouvé se reflète encore sur la photo du Magazine Contact!
Merci aux
professeurs qui nous ont initiés à une théologie qui se transformait sous la
mouvance du renouveau conciliaire et tout particulièrement au P. Martin Roberge
qui a dirigé mon mémoire de Maîtrise sur le Ego eimi e ampelos e alethine de
Jean 15 : Je suis la vraie vigne. Il a été déterminant pour ma vision de l’Église.
A heartfelt thanks goes to the Departement of Religious Studies and the Faculty
of Arts, University of Ottawa, now called the Department of Classics and
Religious Studies, through the Director Prof. Piovanelli. Here, I was granted space
for creative Research and Teaching – history of christian doctrines and
institutions, interdisciplinary studies, ecumenical and interreligious dialogue – all
of which was somewhat challenging in the 70’s and early 80’s.
Through the
department, I also enjoyed many opportunities to share my work mainly across
Canada, United States and Europe. To my colleagues of yesteryear and the many
students I have known, many of whom are here tonight, thank you! Grand merci!
Merci au Collège universitaire des Dominicains, par le Prof. et ex-président Michel
Gourgues, o.p.
À la famille dominicaine je dois, entre autres, l’orientation
œcuménique de mes travaux et la rencontre, par delà le temps, avec Catherine de
Sienne, femme de parole s’il y en eu une dans l’Église. J’y ai trouvé aussi une
communauté liturgique qui m’a soutenue sur ma route en Église.
My thanks also go to Daniel Clapin, Director, Alumni and Development Office and
his team, Ann Speak, Jasmin Gibeau, Stéphane Goyer, as well as Christiane
Lemire for their fine professionalism. Acting as the «ad hoc Smile Committee»
they are responsible for the beaming cover photo of the Contact Magazine.
Thank you for your great kindness and thoughtfulness.
Et, depuis le début de toute mon histoire, un grand merci à ma famille, mon père
Denis et ma mère Rose, décédés, mes sœurs et frères.
Ils m’ont toujours
soutenue de leur affection et n’ont jamais essayé de me retenir lorsqu’il m’a fallu
partir.
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Enfin, je vous remercie chacun et chacune, thanks to all of you here present :
colleagues and students, alumni and alumnae, certains d’entre vous que j’ai
connus dans des activités de pastorale et d’autres en amitié qui agrémente la vie.
Merci à mes amis Richelieu qui savent si bien se réjouir des succès de leurs
membres : au vice-Président R/Gilles Ménard, au R/Jean-Guy Doyon, Gouverneur
de la région Horace-Viau et Ancien de St-Paul, en philosophie, ainsi qu’à mes
agréables ami-e-s du Club Hélène-de-Champlain Ottawa-ouest.
RÉFLEXION
Vous avez pris connaissance par Contact, de mon itinéraire. Je n’ai pas besoin
d’en rajouter, si ce n’est une petite confidence théologique.
La première question que je me suis posée en théologie a été : comment
comprendre et parler (dire) Dieu en relation avec l’être humain et l’être humain en
relation avec Dieu? Comment en parler de manière à ce que ce soit Évangile, i.e.
une Bonne Nouvelle qui donne sens, aussi vrai que possible – et libérateur - à
l’existence humaine?
C’est ce qui m’a amenée à Strasbourg en 1973 pour approfondir la christologie
œcuménique de Karl Barth, grande figure théologique du XXe s. J’y ai découvert
le sens et la réalité de la réconciliation comme Parole de Dieu pour l’humanité
telle que révélée, faite chair, en Jésus Christ. Son acte premier est de reconnaître
l’autre comme on est soi-même reconnu par Dieu : dans l’intégralité de notre
identité humaine femmes et hommes (Rom. Eph. Col.). J’ai alors compris que
nous sommes conviés à vivre entre nous une reconnaissance mutuelle que
j’appelle la «réciprocité de grâce»; qui suppose la réciprocité de droit, et qui,
même, devrait la devancer.
Pour cela, il y a encore beaucoup de chemin à
parcourir dans la société, et dans l’Église d’abord si sa mission est d’en être
parole et témoin dans l’histoire.
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Mes conversations interdisciplinaires, œcuméniques, interreligieuses et plus
récemment intergénérationnelles me convainquent que les questions de 1963
sont aussi pertinentes et urgentes aujourd’hui.
La théologie chrétienne est au service de la foi en Dieu Parole pour l’être humain
pour que l’être humain advienne à sa parole, trouve sens à sa vie : cette foi reste
une attente fondamentale au cœur de l’humanité. Pour en rendre compte, il faut
entrer en dialogue droit et généreux avec les hommes et les femmes
d’aujourd’hui; dans l’Église, avec les baptisés femmes et hommes qui vivent leur
foi aujourd’hui pour l’Église de demain. L’Université Saint-Paul qui m’honore ce
soir est un lieu de formation scientifique et pratique en vue de tels dialogues.
Elle est maintenant confiée à l’intelligence et au cœur d’une femme baptisée
laïque! Merci aux Oblats de Marie Immaculée d’avoir écrit cette autre page de
l’histoire des femmes dans l’Église. Il en reste encore à écrire!
Pour ma part, c’est à cette théologie en dialogue que j’ai essayé de contribuer.
Est-ce que j’aurais pu faire plus? Je ne le crois pas. Est-ce que j’aurais pu faire
mieux? J’en suis sûre.
Je l’ai fait à ma manière, tout simplement. I did it my way, as goes the song.
Thank you for rejoicing with me. Merci de vous en réjouir avec moi!
Élisabeth J. Lacelle
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