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TEMPÉRATURE Il fait 27° ce vendredi ! Vigousse aussi fait son show.
JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal
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AFFAIRE LUCA
La vérité enfin Page 3
Vendredi 27 avril 2012 > No 103
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Mille sabords!
Ce journal colle
à l’actu.
PROCÈS
La Justice coupable Page 6
INVITÉS
T’as de beaux dessins !
Page 14
TÊTE DE TRUC
Barrigue, hélas… Page 19
PAGE 21
Tout sur notre page 17
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2
Rubrique
C’est
pas pour dire !
103 ni loi!
Laurent Flutsch
S’
il était tristement conformiste,
Vigousse aurait célébré son numéro
100 en chiffres ronds. Mais à 2 ans
révolus, ce garnement est fermement
résolu à ne rien faire comme les
autres, surtout quand les autres font tout ce qu’ils
peuvent pour faire comme tout le monde.
Au nom de quelle règle idiote faudrait-il aduler
le chiffre rond, d’abord ? En quoi le nombre 100
serait-il plus marquant, plus étincelant, plus
prestigieux que le 98 ou le 103 ? Entre 1337 et
1453, même la Guerre de Cent Ans s’est achevée
au bout de 116 ans, c’est dire.
De plus, dans la jeune vie d’un journal à
qui tout le monde prédisait une fin rapide,
103 numéros, c’est toujours trois de mieux que
100. Rechignons donc aux chiffres ronds : depuis
sa naissance il y a 28 mois, Vigousse a doublé le
nombre de ses abonnés : 7003 à ce jour. Il tire à
15 003 exemplaires. Il a sorti des suppléments d’été
et d’hiver, deux grands volumes Le mieux de, un
guide L’UDC en 7 leçons. Et 43 fois par année, il
raconte des histoires authentiques drôles ou moins
drôles, révèle des affaires peu reluisantes, lève des
lièvres, canarde les vaches sacrées, contrarie les
cuistres à poil et à plume. Ajout récent au tableau
statistique : un procès jugé, un acquittement.
Bref, Vigousse est vif, alerte, gaillard, vert,
frétillant, guilleret, espiègle, turbulent, ardent,
robuste, mordant, corrosif, vigoureux, insolent,
solide, énergique, hardi, remuant, animé, enjoué,
excité, caustique, acerbe, rebelle, virulent,
sarcastique, malicieux, goguenard, ironique,
amusé, enthousiaste, farceur, persifleur, indigné,
sardonique, costaud, frondeur, taquin, résistant,
léger, narquois, obstiné, facétieux, blagueur,
endurant, méchant, gentil, sulfureux, opiniâtre,
tranchant, sympa, désinvolte, déchaîné, effréné,
gourmand, frénétique, hédoniste, allumé, décidé,
fumant, moqueur, fonceur, peinard, souriant, gai,
gouailleur, rabelaisien, joueur, dérisoire, modeste,
épicé, discuté, stimulant, chouette, folâtre, imbibé,
révolté, ingénu, cinglant, cinglé, réjoui, riant,
laborieux, perfectible, confiant, zélé, tendre,
humaniste, optimiste, frivole, insouciant, têtu,
heureux, curieux, passionné, étonné, enragé, utile,
singulier, lu, apprécié, content, reconnaissant. En
103 mots comme en un.
Il y a donc tout lieu de croire
que ce numéro spécial, que
Vigousse dédie avec gratitude
à ses lecteurs et abonnés,
n’est pas le dernier. Au
contraire : 103 est un
nombre premier !
Point V
Faits divers et variés
Les dessous officieux
du Bulletin officiel
Le petit Luca
et la grande foutaise
La Coupole fait des râles Certains employés
romands des Services du Parlement rendent
de grands services à la démocratie suisse.
C’est très loin d’être réciproque.
Mauvais traitement La tristement fameuse histoire du petit Luca
le montre une fois plus : en Valais, incompétence et connivences
se marient souvent, pour le pire et pour l’encore pire.
I
P
ar définition, les parlementaires fédéraux parlent.
Et pour chacune de leurs
envolées, il faut que des écrits
restent. Les débats et les interventions sont en effet portés au
Bulletin officiel où tout citoyen,
s’il n’a rien de plus distrayant à
faire, peut en prendre connaissance.
L’ennui, c’est qu’on ne saurait
transcrire tels quels les enregistrements : il faut souvent un rude
travail préalable pour corriger
les fautes de langage, élaguer
les « j’veux dire » et autres « ouais
mais non mais faut pas me faire dire
c’que j’ai pas dit », ajouter des « ne » aux
formules négatives, ponctuer, améliorer
la syntaxe. On ne peut décemment publier du Freysinger (ou, jadis, du Couchepin) tel qu’on le cause.
Les Services du Parlement confient cette
corvée à des rédacteurs et rédactrices
travaillant dans leur langue maternelle.
Echaudée par trop de traductions calamiteuses, la Confédération tient en effet à recruter de « vrais francophones »
pour la cosmétique des interventions
en français. Pour ce travail à
25% (2300 fr. net), les rédacteurs disposent de bureaux
à Berne, mais les Welches
(une dizaine) qui vivent loin
de la capitale peuvent, s’ils le
veulent, œuvrer à domicile,
avec un ordinateur et un accès internet
fournis par l’employeur. Ils reçoivent
les textes bruts par courriel, corrigent,
puis renvoient la version affinée sur papier, par la poste. A première vue, voilà
un petit job de rêve.
En réalité, c’est une vraie galère.
D’abord parce que le rythme saisonnier
des sessions parlementaires impose de
trimer à 100% durant quatre périodes
de cinq à six semaines et à 0% le reste
du temps. Dans ces conditions, il est
pratiquement impossible de trouver
une autre activité professionnelle. Et
pas facile non plus de vivre avec les
seuls 25% de la Confédération. Un taux
d’ailleurs nettement insuffisant compte
tenu de la quantité de travail réelle, qui
avoisinerait plutôt un mi-temps. Mais à
toute demande d’ajustement, la réponse
est toujours la même : nein. Manifestement, la direction des Services du Parlement se soucie peu des petites mains
qui font les grandes démocraties.
Mieux encore, le chef du Service du
Bulletin officiel de l’Assemblée fédérale, un Bernois, semble s’acharner sur
la chiourme, surtout si elle est romande
et à domicile. Ainsi a-t-il décidé il y a
six mois que les textes bruts ne seraient
plus envoyés par voie électronique,
mais sur papier et par la poste, comme
au siècle dernier. Résultat : le boulot
arrive avec au moins un jour de retard
et les employés perdent leurs matinées
à attendre l’arrivée du facteur. Ce qui
n’est pas rémunéré, bien entendu. A
ce propos : un temps maximal est désormais imparti aux rédacteurs pour
retravailler chaque séance. Du coup,
les heures excédentaires
(non payées) s’accumulent.
Quant aux heures payées, la
direction exige maintenant
qu’elles soient déclarées à
la minute près (exemple :
5 heures 36) et elle ne rate
pas une occasion de les contester ou
d’en biffer. Une brève absence pour une
visite médicale ? Un certificat est exigé.
Un déménagement ? La facture des déménageurs est à présenter. Car c’est
bien connu, tout Welche laissé sans
surveillance se livre à la fainéantise et
trompe son employeur.
L’écrit
et la fureur
Autre délicate attention : puisque tout
passe à nouveau par courrier postal,
l’accès internet n’est plus fourni aux
rédacteurs à domicile. Ils ont besoin
de consulter les débats en ligne ou de
chercher des références ? Qu’ils paient
de leur poche. Et en septembre dernier,
la direction leur annonce que l’ordinateur est retiré lui aussi. Elle précise
qu’on peut très bien s’en passer ou,
mieux, travailler sur un engin privé.
Amusant : lorsqu’un ordinateur fédéral
leur avait été fourni, les collaborateurs
à domicile avaient dû jurer, par écrit,
de ne jamais l’utiliser, en aucun cas, à
des fins personnelles. L’inverse, en revanche, semble très possible…
Bien sûr, si les Romands se sentent un
brin discriminés, c’est que ce sont d’éternels râleurs totalement paranoïaques.
Une rédactrice francophone du Bulletin
officiel a demandé en 2007 l’autorisation d’accomplir son travail durant six
mois depuis la France en opérant par
courriel. Refus catégorique du chef,
pour qui une telle extravagance, aussi
inédite que saugrenue, posait d’infinis
problèmes. Trois ans plus tard, ledit
chef ne voyait aucun inconvénient à
ce qu’un rédacteur germanophone du
Bulletin officiel déménage carrément en
France et continue d’y travailler en opérant par courriel.
Décidément ingérable, la même rédactrice romande a osé demander une année sabbatique pour terminer sa thèse.
Impossible, a répondu la direction. En
revanche, un rédacteur alémanique a
obtenu sans peine une année sabbatique pour… accompagner son épouse
qui partait étudier en Amérique latine !
Mais, à l’évidence, il serait totalement
abusif de voir dans ces deux cas une
forme de discrimination envers les
Romands : il pourrait parfaitement ne
s’agir que d’une discrimination envers
les femmes.
Vincent Bornet
Le petit
Vigousse de
la langue
française
Femme [fam] n. f. Etre humain adulte
de sexe féminin. La femme est l’avenir
de l’homme, ça, c’est une évidence ! Qui
d’autre qu’elle peut faire les gamins et
nourrir son homme tous les soirs à 19 h ?
(Silvia Blocher). ♦ Syn. Béquille.
l est temps de raconter enfin les
choses comme elles se sont passées.
Ou plutôt comme elles se sont très
mal passées, et ce dès l’intervention de
la police et la prise en charge médicale
du petit Luca Mongelli. Voir le scénario des événements ci-contre.
Le soir du 7 février 2002 à Veysonnaz,
l’enfant de 7 ans, blessé, inanimé, est
découvert dans la neige par sa mère.
Il est 18 h 15. Les secours du 144 sont
appelés. Luca est pris en charge aux urgences de l’Hôpital de Sion à… 20 h 30.
Distance Veysonnaz-Sion : 13 km par
la route, 4 à vol d’hélico.
Quant à la centrale de police de Sion,
elle est avertie à 19 h 40 ; le temps d’être
mis au courant, les inspecteurs Nanchen et Maury arrivent sur les lieux 37
minutes plus tard, à 20 h 40. A ce moment-là, Luca et ses proches sont déjà
partis en ambulance : les deux limiers
ne parlent donc qu’à des témoins indirects. Une demi-heure plus tard, ils
sont déjà de retour en plaine. Ils ont
donc à peine vu la scène du drame et
n’ont absolument pas sécurisé les lieux
en vue d’une intervention de la police
scientifique. Ce qui compromet toute
analyse sérieuse et documentée des
faits.
Pire : le lieutenant Bernard Gillioz,
de la gendarmerie cantonale, appelle
Nanchen et lui propose d’engager les
grands moyens pour l’enquête. Réponse du fonctionnaire : « J’ai la situation en main, pas de problème, c’est le
chien. » A nos questions, l’inspecteur
Nanchen répond qu’il n’est pas habilité
à répondre ; il renvoie au magistrat en
charge du dossier, le procureur Nicolas
Dubuis. Mais une chose est sûre et certaine : l’enquête policière a été entamée
de façon calamiteuse.
Aux urgences à Sion, on se soucie fort
peu des circonstances à l’origine de
l’état de Luca. Plusieurs médecins s’efforcent de le sauver, dont Guy Delèze,
médecin-chef en pédiatrie, et Patrick
Ravussin, spécialiste en réanimation.
Curieusement, c’est ce dernier qui
« nettoie » l’anus de l’enfant. Alors que
des témoins, présents aux urgences
ce soir-là, ont vu des taches vertes
qui pouvaient être du « slime », ainsi
que d’autres traces suspectes entre les
fesses du garçonnet. Le premier réflexe
du docteur Ravussin devrait être d’appeler la police scientifique avant de
détruire ces indices en procédant au
nettoyage, mais il n’en fait rien. Pourquoi ? En revanche, il semblerait que,
durant la soirée, il ait eu un « contact »
avec la mère d’un des trois agresseurs
de Luca. Cela a-t-il pu influencer sa
manière de faire ? N’en disons pas plus
pour l’instant d’autant que les intéressés n’ont pas daigné répondre à nos
questions.
Les inénarrables juges Jo Pitteloup
et Yves Cottagnoud, bien connus des
3
Libre choix du nom de famille : prenez celui de votre avocat.
Valaisans et des lecteurs de Vigousse,
apportent aussi leur pierre à cet édifice de négligence. Le premier, chef
des juges valaisans, ne trouve rien de
mieux à faire que de confier l’enquête
au second, inapte et débutant. Yves
Cottagnoud s’empresse ensuite
de ne rien faire puisqu’il ne se
déplace même pas sur les lieux
du drame.
Le tout fait évidemment le bonheur des trois adolescents* soupçonnés d’avoir agressé et mutilé
Luca, et soulage beaucoup leurs parents*, des gens par ailleurs fort « respectables ». Se bornant à nier leur
présence en Valais le jour du drame,
ces parents et leurs rejetons se sont
enfermés dans un terrible secret de
famille. Un déni dont ils ne savent
plus comment sortir. Jusqu’ici servis
par l’incompétence des institutions
judiciaires et par la vieille connivence
entre notables, ils tremblent désormais
à l’idée que la justice italienne se mêle
de l’affaire et les contraigne à passer
enfin aux aveux. Il y a de quoi : ils
risquent d’y laisser des millions, sans
compter les sanctions pénales.
Si pour l’heure nous avons choisi de
ne pas divulguer les noms, tout cela
est solidement étayé. Des enquêteurs
travaillent depuis plus de 10 ans sur
cette affaire, que la presse romande
aurait eu tout loisir d’écouter. Mais
comme souvent, elle est restée d’une
infinie prudence et d’une pudeur exquise. Il faut dire que l’un des grands
manitous de cette presse est très ami
avec un membre des familles en cause.
C’est important, l’amitié.
Patrick Nordmann
* noms connus de la rédaction
Jeux de gamins, jeux de vilains
Le scénario tragique Le malheureux Luca est aveugle, mais la justice valaisanne l’est aussi.
Entre sa version et la réalité des faits, il y a un pas et même plusieurs, dans la neige.
L
e soir du 7 février 2002, la mère
de Luca retrouve son fils dénudé, inconscient, en grave hypothermie et lacéré sur tout le corps. Il
gît dans la neige, pas loin du chalet
familial. A ses côtés, son petit frère
Marco, 3 ans, et leur chien berger
Rocky, 6 mois.
La justice valaisanne prétend encore et toujours que c’est le chien et
seulement le chien qui s’est acharné
sur le bambin, causant les blessures
et leurs séquelles : quatre mois de
coma, cécité, tétraplégie.
L’accusé Rocky est donc exécuté sans
autre forme de procès.
En réalité, tout commence par des
blagues et des chamailleries de
mômes. Malgré l’interdiction de
leur mère partie faire des courses,
Dieu reconnaîtra les chiens
Exemple parmi d’autres d’une enquête bâclée : le lendemain du drame, le Service cantonal
de la jeunesse procède à l’audition du petit Marco, 3 ans. Quatre médecins, sociologues et
psychologues mettent le tout petit en condition de raconter ce qui s’est passé : il joue avec des
figurines humaines et canines, et il dit que le chien Rocky les a mordus.
Il n’en faut pas plus pour que les doctes experts délivrent leurs conclusions au juge
Cottagnoud : « Marco semble désigner le chien Rocky comme seul responsable de l’état actuel de
son aîné Luca. L’enfant ne nous a donné aucune indication qui nous permettrait de supposer qu’il
y avait une autre personne sur les lieux de l’accident. » Une formulation prudente qui fonde une
condamnation péremptoire.
Sauf qu’un esprit vaguement averti comprend immédiatement, à la lecture des paroles de
Marco, que l’enfant ne parle pas du tout de l’attaque sur son frère. Il l’a à peine vue puisqu’il
se cachait. Mais les agresseurs enfuis, le brave chien affolé a tenté de ranimer Luca à coups
de langue et de patte, puis il a saisi la main du petit dans sa gueule pour l’entraîner vers son
grand frère. Selon les experts, c’était un chien fidèle, équilibré et soumis aux humains. Hélas
pour lui et heureusement pour les vrais coupables, il ne lui manquait que la parole.
Luca et Marco sortent de la maison
vers 17 h avec Rocky. Il a neigé. La
nuit tombe, mais il ne fait pas très
froid. En empruntant la route sur
une centaine de mètres, les frères
Mongelli se dirigent vers les chalets
de deux familles dont les enfants,
plus âgés qu’eux, sont leurs amisennemis.
C’est que Luca est un sacré lascar.
Il s’entend mal avec les petits de
son âge. Depuis des mois, il joue à
cache-cache avec des
garçons adolescents qui
viennent à Veysonnaz en
villégiature. Il les suit
partout avec son vélo.
Les grands le tournent
en bourrique et le briment, comme l’été précédent, où ils
le forcent à ingurgiter un breuvage à
base de fourmis.
Mais Luca est opiniâtre. Il a développé une spécialité : s’introduire
subrepticement dans les chalets de
ses « copains » et y commettre de petits larcins pour faire l’intéressant.
Ce soir-là, il se fait choper par trois
frères âgés de 16, 14 et 11 ans et leur
cousin âgé de 9 ans. Tous quatre le
prennent en chasse, armés de bâtons
et autres objets contondants. Alors
qu’il détale vers son petit frère et le
chien cachés un peu plus loin, Luca
est rattrapé par le plus grand qui le
fait tomber dans la neige.
mais n’intervient pas, pensant que ce
sont des enfants qui jouent. Le jeune
chien Rocky, lui, tente de s’interposer. Comme il est plutôt craintif, il
est vite mis en fuite par la bande.
Luca choisit de « faire le mort » pour
qu’ils arrêtent de frapper, mais,
sous les coups et le froid, il s’évanouit. Quand ils réalisent qu’ils ont
poussé la punition beaucoup trop
loin, les trois courageux ados n’ont
plus qu’une seule idée : se
débarrasser du petit emmerdeur, dissimuler leurs
actes et brouiller les pistes.
Ils traînent Luca en direction de son domicile,
puis, craignant d’être vus,
l’abandonnent inconscient dans le
froid et la neige, éparpillant ses vêtements aux alentours.
Quand il est pris en charge à l’Hôpital de Sion à 20 h 30, sa température
corporelle n’est plus que de 23,3 degrés. Ce qui pour les spécialistes démontre que ce n’est pas le froid, mais
bien l’état de choc du gamin qui a
provoqué cette hypothermie aux
conséquences tragiques.
Le dessin gribouillé plus tard par le
petit frère Marco raconte la scène. Au
sortir du coma, Luca essaie de dire à
sa mère ce qui lui est arrivé en mentionnant des êtres humains dont le
« monsieur des fourmis ». Mais tout
ça n’a aucune importance puisque la
justice, dans sa grande clairvoyance,
a confondu et puni l’unique coupable, un chien de 6 mois nommé
Rocky.
Des petits
frappent
Forts de cette capture, les trois grands
s’acharnent sur Luca. Ils le déshabillent pour lui flanquer une bonne
correction à coups de branche. Un
témoin entend les cris de la victime,
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qui vous a frappé ? Elle était couverte de bleus ! On a
les photos !
– C’est vrai, quand elle a dit stop, je me suis retiré
d’elle, mais ça m’a énervé, alors je l’ai frappée. Je suis
désolé, conclut l’accusé d’un ton neutre.
– Vous avez pourtant éjaculé…
– Oui, après m’être retiré, c’est à cause du préservatif
qui est tombé.
– Vous fonctionnez bizarrement. Et pour la cocaïne ?
– C’était la sienne, pas la mienne. Moi, je fais pas ce
travail-là.
– Bien sûr, c’est pour ça qu’à Genève et en Thurgovie
on vous a condamné pour possession et vente de drogue. Bon, c’est votre dernière version ?
L’accusé acquiesce.
– Bien, enchaîne le juge ; alors on va vous faire sortir
le temps d’écouter la plaignante, qui a demandé à ne
pas vous voir.
Le policier menotte l’accusé et le fait sortir. La dame
entre.
– Madame, pouvez-vous nous narrer cette fameuse
nuit ?
– C’est simple, j’étais en ville à faire la fête, j’ai rencontré ce type, et comme il est black, je lui ai demandé s’il
vendait de la cocaïne. Vous comprenez, c’est pas que
je suis raciste, mais bon.
– Grumpf… fait le juge.
– Il m’a dit que c’était 100 fr. la boulette. On est allés
chez moi pour faire la transaction, puis j’ai pris ma
coke et, vu que je me sentais seule, on a bu des verres.
Après, il s’est tiré une ligne et il a pété un plomb. Il m’a
jetée sur le lit, il me bloquait avec son corps, puis il a
descendu mon pantalon et ma culotte, remonté mon
rèves
Une pilule difficile
à avaler
« Je me suis retiré d’elle, mais ça m’a énervé,
alors je l’ai frappée. »
Monsieur Koma est poursuivi pour viol, infraction à la
loi fédérale sur les stupéfiants ainsi qu’à la loi fédérale
sur les étrangers.
– Commençons par le séjour illégal, déclare le juge ;
en 2009, il vous a été ordonné de quitter la Suisse
avec interdiction formelle de revenir. Alors pourquoi
diable êtes-vous revenu en 2011 ?
– J’avais perdu mon travail en Italie ; même si j’ai une
autorisation de travail là-bas, vu la crise économique,
je pensais avoir plus de chance ici.
– Drôle de raisonnement, soupire le juge. Passons à
la grosse affaire. L’été dernier, lors d’une soirée, vous
avez rencontré la plaignante (qui n’est pas présente
dans la salle). Au petit matin, la police a débarqué
chez elle et vous a arrêté pour viol. Euh… il est noté
qu’elle a certaines difficultés psychiques, elle souffre
de quoi ? demande-t-il à l’avocate de la victime, accompagnée de sa tutrice.
– Elle est soignée pour schizophrénie, raison pour
laquelle elle vit en appartement protégé. Elle est très
naïve, répond l’avocate.
– Ah ! Reprenons, Monsieur Koma. Expliquez-vous
quant à cette histoire.
– On s’est vus en ville, pis elle m’a invité chez elle. On
a bu des verres et on a commencé à faire l’amour.
Après, elle a plus voulu, alors j’ai arrêté, mais elle a
commencé à me taper et à crier.
– Vous allez arrêter de nous raconter des conneries !
s’énerve le magistrat. C’est la cinquième version que
vous nous donnez ! D’abord il n’y avait eu aucun
contact physique, puis vous avez admis un bec, ensuite une partie de touche-touche et finalement vous
avez reconnu qu’il y a eu rapport sexuel. Et là c’est elle
5
Election présidentielle. Vive la France rigolade !
pull et mon soutien-gorge, et il s’est déshabillé. Je me
débattais, mais plusieurs fois il a réussi à me pénétrer.
Et après mon colocataire a appelé les flics, ils ont débarqué et l’ont arrêté.
– Et vous n’avez jamais été consentante ?
– Jamais, je suis pas une salope, je voulais juste ma
boulette.
– Madame, intervient l’avocate de Monsieur Koma,
vous rappelez-vous avoir déclaré aux policiers que
vous viviez avec un ange et que vous faisiez l’amour
avec lui ?
– Oui, consent-elle avec un grand naturel.
Le juge, perplexe, fait sortir la plaignante et revenir l’accusé.
– Euh… c’est à cause de sa maladie ? demande-t-il.
– Oui, elle a des hallucinations, lance l’avocate de l’accusé, son colocataire a déclaré que chaque matin il
l’entend crier et accuser quelqu’un de viol. Souvent,
c’est Satan qu’elle accuse. Alors comment être sûr que
mon client n’est pas la victime d’un délire ?
– Les bleus sur son corps sont un bon indice, rétorque
l’autre avocate.
– Bon, coupe le magistrat ; Monsieur Koma, avez-vous
quelque chose à ajouter ?
– Oui. Je regrette de l’avoir tapée, mais j’étais sous
l’emprise de l’alcool. Et j’ai bien retenu la leçon, plus
jamais je ne suivrai quelqu’un que je ne connais pas
chez elle !
Reconnu coupable de viol, de possession de stupéfiants
et d’infraction à la loi fédérale des étrangers, Monsieur
Koma est condamné à 23 mois de prison ferme. Il doit
aussi verser 5000 fr. d’indemnité à la victime.
Lily
Le Parlement du Honduras, fortement
conservateur, doit prochainement se
prononcer sur un projet de loi visant
à interdire l’usage de la pilule du
lendemain, considérée comme abortive.
Le pays d’Amérique latine deviendrait
ainsi le premier et l’unique Etat au
monde à pénaliser la pilule contraceptive
d’urgence, fréquemment prise suite à
un viol (le taux d’agressions sexuelles au
Honduras est particulièrement élevé).
Ladite loi prévoit d’emprisonner toute
personne « coupable » d’avoir procuré
ou utilisé ce type de contraceptif,
tels médecins, infirmiers, femmes et
adolescentes. Les conséquences d’une
telle interdiction seront catastrophiques
pour les Honduriennes. Amnesty
International et le collectif international
Avaaz (pétition sur www.avaaz.org)
lancent donc un appel général contre ce
projet de loi. Pour le faire avorter.
Morts onéreuses
Suite au dépôt des 500 000 signatures
nécessaires à la tenue d’un référendum,
l’Etat de Californie devra voter en
novembre sur l’abolition de la peine
de mort. L’association SAFE (Savings
Accountability Full Enforcement),
à l’origine de l’initiative, a usé d’un
argument de poids pour séduire les
signataires : le coût excessif de la
peine capitale. En effet, depuis le
rétablissement de la peine de mort en
1976, 13 personnes ont été exécutées, ce
qui a coûté des milliards de dollars aux
Californiens. Son abolition permettrait
donc d’économiser « des dizaines de
millions de dollars chaque année ». En
Californie, la vie humaine n’a pas de prix.
A la bonne
heure
Infos lecteurs
Vice de devis
de vis
A
Auvent mauvais En Valais, mandater une entreprise de construction
peut être destructif pour le système nerveux.
P
hilippe retape une maison à Vétroz (VS). Refaisant et isolant
toute la toiture, il doit rétablir
les avant-toits selon les normes en
vigueur dans le vieux village. Pour ce
faire, les chevrons du toit sont coupés
à ras la façade, après quoi il s’agit de
fixer par-dessus de courtes poutres qui
dépasseront en débord et supporteront
les auvents. Pour ce travail particulier,
le couvreur propose à Philippe de
mandater l’entreprise
Dénériaz SA, à Sion.
Suit, l’automne dernier, une réunion sur
place avec un ingénieur de ladite boîte,
qui calcule tout : les
poutres de l’avant-toit
mesureront 2,40 m
de longueur, dont deux tiers seront
solidement fixés aux chevrons de la
charpente par des boulons traversants
et dont le dernier tiers sera en porteà-faux. Le travail est dûment devisé,
Philippe accepte, signe le devis et tout
est en ordre.
Sauf que rien ne se passe comme
convenu : les machines de taille tombent en panne, le chantier traîne, Dénériaz sous-traite la pose à l’entreprise
sierroise Salamin... Mieux : visitant les
lieux, Philippe est mis en garde par un
ouvrier consciencieux qui signale que
le diamètre des vis est trop petit. Les
vis ? Oui, car au lieu des boulons traversants prévus, ce sont de simples vis qui
maintiennent les poutres de l’avant-toit
sur celles de la charpente. Et
lesdites poutres de l’avant-toit
ne mesurent plus que 1,40 m :
60 cm seulement en appui
sur les chevrons (au lieu de
1,60 m), pour 80 cm en débord ! Sans compter d’autres
surprises, notamment un lambris plus mince que convenu.
Plus surpris que content, Philippe
contacte l’entreprise Dénériaz. On lui
répond qu’après réflexion, voyez-vous,
on a opté pour une solution plus économique... Mais pas de soucis, c’est
calculé, ça tiendra ! Et on lui soumet
avec la réponse un « brouillon de fac-
Allez vous
faire poutre !
ture » un peu moins cher que le devis
initial. Ce qui pose trois questions :
l’entreprise refuse-t-elle d’admettre
une erreur en la couvrant à coups d’arguments rétroactifs ? De toute façon,
peut-elle changer les plans et les devis signés à sa guise sans prévenir le
maître d’ouvrage et sans son accord ?
Et si ce dernier n’avait rien vu ou pas
réagi, le tarif aurait-il été spontanément réduit ?
Entre-temps, Philippe consulte des
spécialistes indépendants qui sont
formels : le bazar installé par Déné-
riaz ne répond pas aux règles de l’art,
loin s’en faut. Il écrit donc en janvier
pour contester la facture et réclamer
la réfection du tout, ou au moins un
renforcement. Pas de réponse. Il prend
un avocat, qui écrit à son tour. Pas de
réponse. Mais la facture, elle, arrive.
Comme Philippe ne paiera pas, la perspective riante des poursuites et du procès se profile à l’horizon. Evidemment,
l’avant-toit n’est toujours pas terminé.
Mais ça fait déjà pas mal de tuiles !
Laurent Flutsch
Noël 2011, Luc décide de s’offrir le dernier modèle de montre
Certina, la DS multi-8, « dotée
d’un mouvement à quartz multifonctions
avec affichage analogique et digital ».
Bigre !
Très pointilleux sur l’exactitude, il
constate vite que sa breloque tend à
avancer : une erreur de 10 secondes
par semaine. Or un modèle de cette
catégorie ne devrait pas varier de plus
de 10 secondes par mois ! Pour une
marque dont le slogan est « Fiabilité,
précision, innovation »…
Curieux, il découvre que la DS multi-8
a été présentée pour la première fois à
la Foire horlogère de Bâle en mars 2011
mais que sa mise sur le marché a été
maintes fois reportée suite à « des problèmes techniques » avant d’envahir
les vitrines des horlogers juste à temps
pour les fêtes.
Luc retourne donc l’objet défaillant au
magasin. Quinze jours plus tard, il reçoit une nouvelle montre. Mais, après
un nouveau contrôle, il apparaît que
celle-ci a exactement le même défaut :
nouveau retour de la marchandise. L’attente sera bien plus longue, car « Certina révise sa production et effectue un
dernier test ». Début avril, Luc reçoit
enfin une montre à l’heure, assortie
d’une promesse de cadeau. Le 23 avril,
il attendait toujours.
Vigousse
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Chiotte business
WWWC Les annonceurs en ligne veulent inciter les consommateurs
à faire des courses en faisant leur commission.
L
es vendeurs de réclame, c’est
connu, ont pour cible le « temps de
cerveau disponible » de leur gibier.
D’où leur intérêt pour un moment où
l’être humain s’avère intellectuellement
paisible et réceptif : celui où il soulage
ses boyaux dans l’émail. De fait, le temps
passé aux toilettes par les Européens aurait augmenté de 50% depuis quelques
années. Pandémie de constipation ?
Non : en réalité, le phénomène serait lié
à l’avènement des smartphones, volontiers utilisés sur le trône.
Du coup, ce marché attire divers créateurs d’applications gratuites qui se financent par de la pub. L’une des plus
répandues est Ipoo : un réseau social
réservé à ceux qui sont en train de déféquer. On peut y localiser les autres
utilisateurs, savoir ce qu’ils ont mangé,
connaître la texture de
la chose et même
jouer à différents jeux. En résumé, c’est
aussi inutile que débile. Donc, forcément, c’est énormément téléchargé.
Dans le même genre, WC-Book propose des blagues à lire sur les toilettes,
Connaissance toilette distille de la culture
générale à petites doses et DJ-Toilet invite
à composer de la musique au petit coin.
Les Japonais se montrent pionniers dans
ce domaine, la publicité s’affichant sur
leurs applications mobiles s’adaptant
selon les informations communiquées
par l’utilisateur. Exemple : s’il annonce
que sa digestion fut pénible, la réclame
disparaît illico pour ne pas lier l’image
de l’annonceur à une expérience désagréable. En revanche, après deux jours
de diarrhée communiquée au monde,
une boîte pharmaceutique envoie un
SMS proposant un rabais sur des médicaments idoines.
Même si tout ça est distrayant, la
conquête des derniers lieux de
paix par les stratèges du marketing est plutôt inquiétante.
Jadis îlot de pensée libre
et d’inspiration, les
toilettes pourraient
bien devenir un
nouveau terrain
de bourrage de
crâne.
Jonas Schneiter
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Vigousse vendredi 27 avril 2012
Vigousse vendredi 27 avril 2012
6
Faits divers et variés
7
Un Saoudien de 4 ans abat son père : « Je croyais qu’il s’appelait Panpan ! »
f
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A
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S
A
L
LA VÉRITÉ SUR
« AFFAIRE Vigousse » !
Parodie honteuse Une nouvelle fois,
la malveillance et la calomnie auront
triomphé, bafouant la vérité et souillant
l’honneur d’un honnête fonctionnaire.
Me Carlo PONCETTI prêt
à tout pour que son client le
« journaliste » P.N. échappe
à un châtiment mérité.
LAUSANNE
Le vaste et majestueux Palais du Tribunal pénal de Montbenon semble
frissonner en ce petit matin frisquet
du 17 avril 2012. C’est là que dans
quelques instants va se tenir l’un des
procès les plus retentissants de ces
dernières années. L’atmosphère est pesante, lugubre et solennelle. Un silence
lourd de haine et d’affrontement règne
dans les couloirs de marbre qui mènent aux salles d’audience. Un silence
à peine brisé par les murmures des avocats des deux parties.
Quand Monthey
descend ceux
qui montent
Conso & consorts
Cadeaux empoisonnés
L’amer et l’enfant Alerte : les gadgets accompagnant les magazines
pour les petits sont bourrés de composants nocifs.
Prothèses, antithèse, synthèse Une société propose un
concept révolutionnaire pour rééduquer les paraplégiques.
Mais à Monthey on réussit l’exploit de la paralyser.
Q
uestion : comment faire capoter une affaire prometteuse qui
pourrait rapporter des dizaines
de millions et créer des emplois ? Réponse : il suffit de vouloir s’installer à
Monthey.
Grand naïf, l’ingénieur biomédical Roland Brodard débarque en 2005 en Valais avec un concept révolutionnaire.
Il a développé trois inventions pour
la rééducation de personnes paraplégiques ou hémiplégiques. Il a même
créé un exosquelette, en passe d’être
breveté, qui leur permet de remarcher !
Derrière cette belle petite entreprise, la
Fondation suisse pour les Cyberthèses
(FSC), sans but lucratif, soutient et gère
les recherches. La société Swortec SA se
charge quant à elle du volet commercial.
Inutile de faire un dessin, le potentiel
d’un tel marché est énorme.
Roland Brodard s’adjoint notamment,
au sein de la FSC, les compétences de
Charles Gobelet, alors directeur de la
clinique de réadaptation suvaCare, et de
Fernand Mariétan, président de Mon-
they. Et un certain Emmanuel Dubosson prend les commandes de Swortec.
En 2007, le Swiss Technology Award et
le Prix Sommet récompensent ce projet
novateur. Bravo !
se paie comptant : adieu les 8 à10 millions… Il n’y aura plus de recherche : les
Cyberthèses vont de mal en pis et Roland Brodard claque la porte. La source
financière se tarit, les frais d’avocat s’accumulent, la faillite guette.
Au total, depuis le début de la saga,
l’Etat du Valais a placé 1,5 million, la
Confédération 776 000 fr. et
la Loterie Romande 3,3 millions dans une entreprise de
plus en plus bancale. Roland
Brodard ameute le Conseil
d’Etat et les instances officielles. Les plaintes se succèdent, les
autorités jouent aux andouilles et ne
voient pas où est le problème.
Comment perdre
le handicap
Hélas, quelques mois
plus tard, Emmanuel
Dubosson se révèle
nul. Et passablement
tordu : il a fondé une société parallèle
pour vendre les appareils des Cyberthèses, ce qui évite de payer des royalties et de déclarer les ventes. Pas encore
au parfum de cette petite entourloupe,
Roland Brodard propose, avec l’aide de
son fils et d’un comité de pilotage, un
modèle de business coordonné par divers organismes officiels. Ce plan peut
apporter 8 à 10 millions. La condition ?
Via la FSC dont il est directeur, Brodard demande de résilier, à l’amiable,
la collaboration avec Emmanuel Dubosson. Ce que refuse le conseil de
fondation, Fernand Mariétan en tête.
Dès mai 2009, ce retournement de veste
Très remonté, Roland Brodard a créé un
site (www.rolandbrodard.ch) où il détaille tout l’histoire de ce fiasco, pièces
à l’appui. Mi-avril 2012, il a adressé un
message à plus de 300 destinataires,
journalistes, députés, autorités, etc.
Tout ce qu’il souhaite, c’est avoir de
vrais partenaires pour développer enfin ses Cyberthèses en Valais. Voilà un
homme qui n’est pas rancunier !
Pierre-Pascal Chanel
T
rop jolis, ces bracelets
colorés, ces canards
pour le bain et ces vernis pailletés glissés dans
l’emballage des revues
pour enfants ! Les mômes
adorent et les parents résistent mal à ces bonus qui, en
plus, incitent leurs rejetons à
la lecture.
Sauf que ces joujoux sont des bombes à
retardement. Presque tous fabriqués en
Asie, ils ne répondent pas aux normes
européennes sur les substances dangereuses et ils ne sont que rarement
contrôlés. Ainsi recèlent-ils fréquemment des composants cancérigènes,
allergènes ou pouvant perturber le système endocrinien, comme du formaldéhyde, des nitrosamines, des phtalates,
du bisphénol A, etc.
Le magazine allemand de défense des
consommateurs Oeko-Test l’avait démontré l’été dernier : sur 25 bidules
testés, seuls deux ne présentaient aucun
danger pour la santé. Les plus redoutables ? Des gadgets à mettre en bouche
(flûte, sifflet...), ainsi que les rouges à
lèvres et autres cosmétiques de pacotille,
dont les éventuelles substances toxiques
(paraffine, phtalate de diéthyle) pénè-
trent illico dans la muqueuse et
sont en partie avalées.
Depuis ce test, rien n’a
changé. La surenchère de
bonus continue avec des
babioles toujours plus attractives et potentiellement
nocives. Une drôle d’odeur
de pétrole se dégage quand
on ouvre l’emballage ? C’est le
signe que le jouet contient des hydrocarbures aromatiques mono- ou polycycliques, très toxiques et cancérigènes.
Sans compter toutes les saloperies inodores sous les paillettes et les couleurs
bigarrées.
Pour éviter les ennuis, deux solutions.
Au pire, enlever au moins les substances
de surface accumulées dans l’emballage
en lavant le machin à fond et prier pour
que le bambin s’en lasse très vite. Au
mieux, acheter uniquement le magazine
en expliquant que tout n’est pas rose au
pays des princesses ou que le vaisseau
du héros est défectueux. Tout le monde
y gagnera puisque ces « cadeaux » empoisonnés sont payants, et au prix fort,
dans le tarif global du paquet. Mieux
vaut un jouet de moins que jouer avec
sa santé !
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Alyssia Minne
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Qui n’Avenches pas recule
Pierre qui roule Quand l’Etat de Vaud renonce à prendre soin
d’un théâtre antique, il en fait tout un théâtre.
A
« Cet homme a un stylo
de vipère ! » (Une victime)
L’avocat David ECOFFEY, valeureux
défenseur d’un fonctionnaire
injustement outragé.
Séparés de quelques mètres, les deux
clans font mine de s’ignorer. Du côté
des plaignants, A.M., un honnête policier fribourgeois chargé d’octroyer
les patentes des restaurateurs qui font
la renommée de son pays. Dans cette
sinistre affaire, il n’est pas seul à vouloir enfin, courageusement, faire taire
l’odieux diffamateur qui a sali son
image. Les anciens tenanciers de l’Auberge de l’Ours gourmand, en vieille
ville de Fribourg, ont eux aussi déposé
plainte devant la justice afin de laver
leur honneur. Regrettablement toutefois, ces deux honorables commerçants
n’oseront pas se présenter à l’audience.
Par crainte des représailles que le redoutable accusé P.N.* pourrait ourdir
contre eux ou suite à une stupide affaire
d’escroquerie qui les a poussés à s’éloigner momentanément de la Suisse ? Le
mystère demeure insondable.
Disons-le sans ambages, leur tortionnaire, P.N., a déjà un lourd passé
derrière lui. Les lecteurs du journal
Vigousse, un torchon ordurier dans lequel il sévit semaine après semaine, ne
le savent que trop bien. Ce sinistre in-
dividu, que la presse a déjà surnommé
« L’écrivaillon malfaisant », s’emploie
méthodiquement à salir la réputation
des plus intègres citoyens de ce pays.
Fonctionnaires, magistrats, entrepreneurs, tous ont eu à subir ses diatribes
haineuses. Et rares, très rares sont ceux
qui ont eu l’audace d’entreprendre une
action héroïque pour mettre le holà à
ses déversements de bile vipérine.
C’est que l’homme est redoutable.
N’hésitant jamais à fonder ses calomnies sur des faits avérés, le gredin et
sa feuille de chou recourent, de façon
aussi déloyale que perverse, à des défenseurs particulièrement retors et procéduriers : « Maîtres » Carlo Poncetti et
Patrick Ocek, deux avocats interlopes
dont la réputation sulfureuse n’est plus
à faire. Et ils ne vont pas manquer de
s’illustrer ignominieusement dans la
triste mascarade qu’est ce procès de
Lausanne.
Un juge pris en otage ?
Le président Patrick STOUDMANN et
sa greffière Saskia PAREIN, pris au piège
des manigances de l’accusé.
Dès le début de l’audience, le valeureux
juge Patrick Stoudmann est traîtreusement pris à partie par les avocats de P.N.
Ces deux scorpions usent et abusent
de tous les stratagèmes qu’autorise la
nouvelle procédure pénale pour tenter,
par de sournois arguments dilatoires, de
renvoyer le procès. Mais ces manœuvres
Le policier A.M. face à la déliquescence d’une
justice trop laxiste avec les criminels.
lâches et perfides n’ébranlent pas le président du tribunal, qui sait se montrer
ferme afin que la procédure arrive à son
terme : « Maître Poncetti, s’exclame-t-il,
à la place de renvoyer cette cause, revenir, juger, faire appel, aller jusqu’à Strasbourg et juger une fois de plus la Suisse
pour non-respect du droit de la presse,
ne vaut-il pas mieux mettre un terme aujourd’hui à cette histoire ? »
Maître Ecoffey, le courageux défenseur
du policier scandaleusement calomnié,
s’indigne à son tour : « Mais, Monsieur
le président, mon client a quand même
été diffamé ! »
Las, ce déchirant cri du cœur ne sert
à rien. Produisant à tour de bras
toutes sortes de documents qui
semblent accabler l’irréprochable
fonctionnaire de l’Etat de Fribourg, les défenseurs du vénéneux pamphlétaire P.N. n’ont de
cesse d’acculer le malheureux
A.M dans ses derniers retranchements.
Une odieuse manière de faire
qui, une nouvelle fois, porte
ses fruits : le chef de la Police du
commerce du canton de Fribourg,
magnanime et généreux, traitant par
le mépris la mauvaise foi crasse d’une
canaille plumitive secondée par des
avocaillons retors, retire noblement sa
plainte.
Acceptant ainsi de libérer la sombre
canaille qu’est P.N. de « calomnie, subsidiairement diffamation », l’irréprochable fonctionnaire ne pourra que
déplorer avec nous à quel point notre
justice fait la part belle aux criminels de
tout poil, qui malgré les lourdes charges
qui pèsent sur eux n’hésitent pas à instrumentaliser l’ordre judiciaire en leur
faveur. Un scandale.
Alinda Dufey et Frédéric Pottecher
Croquis d’audience par Caro
* nom connu de la rédactiom
venticum, capitale de l’Helvétie
romaine. Haut lieu du prestigieux passé vaudois, Avenches
est connue pour son amphithéâtre,
qui accueille en saison le festival Rock
oz Arènes ainsi que des bribes d’opéras entre deux orages, mais aussi
pour d’autres vestiges antiques remarquables. Les courses
d’école y affluent de
partout et la richesse
de ce site exceptionnel lui vaut une renommée scientifique
internationale.
Dans la verdure, entre
la colonne du Cigognier et les restes
de la muraille, le
théâtre romain est
un passage obligé
pour les visiteurs férus de patrimoine. Il
faut dire que quatre
théâtres antiques seulement sont
connus en Suisse. Bien conservé, celui
d’Avenches servait encore de carrière
de pierres au XIXe siècle avant d’être
protégé et consolidé. Depuis lors, il est
fort prisé des autochtones, qui adorent
y pique-niquer ou y organiser des fêtes.
Hélas, les ruines jadis restaurées retombent en ruine. Descellés par le temps et
le gel, des moellons risquent de choir sur
les badauds. Il y aurait donc lieu d’investir quelque argent dans une nouvelle
consolidation. Mais voilà, l’Etat de Vaud
n’a, paraît-il, « pas les moyens » (forcément, à force d’exonérer les multinationales…). Pourtant une restauration du
théâtre ne serait pas pharaonique. On
en déduit que l’Etat de Vaud a plutôt
d’autres priorités.
Attention toutefois : n’allons surtout
pas croire que Leurs Excellences de
Lausanne se fichent du glorieux patrimoine d’Avenches. Bien au contraire,
elles ont énergiquement décidé d’agir,
vite et bien : elles ont
interdit l’accès du
théâtre au public. Et
pour ce faire, elles en
ont clôturé le pourtour, puis elles ont
fait dessiner, fabriquer
et ériger un superbe
totem métallique très
design, au graphisme
élaboré, pour expliquer que le site est
fermé. Cette chose est
bien plus belle que le
vétuste panneau brun
voisin qui fournit
des indications historiques aux visiteurs... Vue de loin, elle a
d’ailleurs tendance à attirer les curieux,
qui en arrivant sont ravis de n’y lire
qu’une interdiction. Un bête panneau
de chantier rouge et blanc aurait sans
doute été plus clair et nettement plus
économique.
En effet, renseignement pris auprès
des services cantonaux, l’ensemble
du dispositif aurait été devisé à plus
de 60 000 fr. Il n’y a pas à dire : pour
montrer qu’il ne fera rien et qu’il n’a
pas les moyens, l’Etat de Vaud met les
moyens !
Alinda Dufey
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Vigousse vendredi 27 avril 2012
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Vigousse vendredi 27 avril 2012
9
Faits divers et variés
ILS ONT TOUS DU CARACTÈRE
CAVES OUVERTES
DES VINS DU VALAIS
DU 17 AU 19 MAI 2012
Chaînes
du malheur
sirables qui font désordre disparaissent opportunément de la circulation,
et des patrons véreux héritent d’une
main-d’œuvre corvéable pour pas un
yuan. Attention, on ne parle pas ici
des petites mains chinoises d’Adidas
ou d’Apple : certes, leurs conditions
de travail sont celles du XIXe siècle en
Europe, mais au moins les ouvriers ont
un salaire et une identité. Comparée
aux employeurs de nugong, Apple est
bonne poire…
Libres sévices Aboli par la France il y a pile 164 ans, l’esclavage
est loin d’avoir disparu d’une seule traite.
L
a date du 27 avril 1848 est à marquer d’une pierre blanche. Ou
noire. C’est en effet ce jour-là que
la France abolit l’esclavage dans ses colonies et possessions. Un
grand pas pour l’humanité. Ce n’était pas un
premier pas, d’autres
l’ayant déjà accompli
auparavant : la France elle-même en
1794 (avant que Napoléon annule
la décision), l’Argentine en 1813, la
Grande-Bretagne en 1833. Ce n’était
pas non plus le dernier pas puisqu’il a
fallu attendre 1926 pour que la Société
des Nations ratifiât la fin de l’esclavage
au plan mondial.
Aboli, l’esclavage ? En 2012, la réalité est nettement plus mitigée.
Aux quatre coins de ce globe qui ne
tourne pas rond se perpétue en effet,
souvent en toute impunité, l’asser-
vissement d’hommes par d’autres.
Ça commence pas plus loin qu’aux
portes de l’Europe, où les routiers des
pays de l’Est sont traités
comme des galériens : des
cadences infernales pour
des salaires de misère, dans
l’imprévoyance sociale la
plus complète. Ils y laissent
parfois leur vie, comme ces
Polonais récemment retrouvés morts
en Belgique, après l’incendie du hangar vétuste où ils avaient été parqués.
Quant aux Africains, leur traite ou
Cet esclavage
est sans pitié !
Au Proche et au Moyen-Orient, les
traitements dégradants infligés à des
employés de maison défraient régulièrement la chronique. La cruauté
des Kadhafi envers le petit personnel
n’a rien d’isolé : privés de papiers,
contraints de trimer 20 heures par
jour, séquestrés, battus, de nombreux domestiques sont asservis avec
la bénédiction des autorités. Ainsi
la ministre du Travail des Comorres
a-t-elle signé, en mars 2012, des accords de « libre »-échange avec l’Arabie Saoudite : il s’agit en réalité d’une
sorte de self-servile, où les nababs
arabes s’approvisionnent en serviteurs à exploiter jusqu’à épuisement.
Plus loin vers l’est, on rencontre les
nugong, « ouvriers-esclaves » chinois :
non payés, à peine nourris, ils triment
sous les coups de bâton et de fouet
dans des entreprises plus ou moins
légales. Parmi eux, des paysans démunis venus protester à Pékin, purement et simplement kidnappés. Même
si elle n’est pas avérée, on soupçonne
une connivence du régime : ces indé-
leur maltraite ne s’est pas franchement
éteinte. Pour ne citer qu’un exemple,
l’exploitation de la cassitérite1, utilisée
en électronique, prolonge les heures
noires de la servitude : prisonniers de
boyaux prêts à s’effondrer, enfoncés
dans la boue, des hommes et des enfants extraient sans relâche le matériau indispensable à la fabrication des
téléphones portables et autres gadgets
qui à leur tour asserviront les Occidentaux, tombés tout petits dans la
marmite où mijotent Liberté, Egalité
et Fraternité.
Catherine Avril
Voir l’essai de Chr. Boltanski, Minerais de sang :
les esclaves oubliés du monde moderne,
Editions Grasset.
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Bruit blanc Marre d’entendre les élucubrations racistes de l’UDC,
du MCG, de l’UMP, du FN et du Tea Party ? Eh bien, dites-vous qu’à
côté de certains psychologues ce sont tous des enfants de chœur.
O
ui, en 2012, et peut-être plus
que jamais, le racisme existe
encore. Mais au moins, une
sorte d’hypocrisie s’est aujourd’hui
imposée même chez les pires fachos,
qui sont forcés de procéder par allusions et « dérapages contrôlés ». Imaginons qu’un personnage public affirme
que les Africains sont génétiquement
moins intelligents, plus violents et plus
pauvres que les Blancs du fait qu’ils ont
un petit cerveau, la peau sombre et un
gros pénis. On en entendrait parler,
non ? Eh bien, cette réserve n’existe pas
dans le petit monde de certains chercheurs en psychologie.
A ce titre, le numéro spécial que prépare le journal Personality and Individual Differences est assez édifiant. Il
s’agit d’un hommage à Richard Lynn,
professeur de psychologie à l’Uni-
versité d’Ulster en Irlande, pour ses
80 ans. Toute la clique des « réalistes
raciaux », comme ils se nomment euxmêmes, s’est réunie pour faire sa fête à
ce valeureux défenseur de la supériorité blanche, dans un festival d’articles
vomitifs. Impossible de tout résumer
ici et encore moins de réfuter cette
salve de pure haine, mais un petit tour
permet de se faire une idée.
Ainsi Rushton et Templer avancent la
théorie que la pigmentation de la peau
est un indice d’agressivité (lire : plus t’es
brun, plus t’es un psychopathe criminel). Kanazawa, lassé par ses recherches
sur « pourquoi les femmes noires sont
moins belles » (sic), fait un lien entre
le climat et l’intelligence (surprise : les
crétins habitent les pays chauds). Rindermann, Meisenberg et Vanhanen
détaillent chacun le concept de « QI
Sebastian Dieguez
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DU IV GE DE
VILLA
LA BD
1 an (43 numéros dont 2 spéciaux ) CHF 140.–,
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UNIGRAF.COM
Science infecte
national » (en gros : ils attribuent un QI
à chaque pays et concluent que la pauvreté est due au niveau de stupidité).
Nyborg va un peu plus loin et déplore
« le déclin de la civilisation occidentale », les peuples européens étant menacés par les « immigrés superfertiles
non occidentaux à bas QI » (sic). Lynn
lui-même analyse des données relatives
à la taille du pénis et en déduit qu’une
grosse bite est synonyme de retard développemental (suivez son regard). On
apprend aussi des termes comme « capitalisme cognitif » (les riches sont tout
simplement plus intelligents que les
pauvres), « pigmentocratie » (les peaux
claires doivent commander les peaux
foncées) et « sélection darwinienne
doublement laxiste » (non seulement
ces cons de pauvres basanés ne meurent plus, mais ils se reproduisent
comme des lapins).
Faut-il censurer cette pseudo-science
haineuse ? Vieux débat. Mais ces
scientifiques racistes ont au moins un
avantage : contrairement à nombre de
nos politiciens, électeurs, oncles et
voisins, ils disent clairement ce qu’ils
pensent.
(TVA et port compris)
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Vigousse vendredi 27 avril 2012
Vigousse vendredi 27 avril 2012
Bien profond dans l’actu !
Bon, les gars, ça va pas du tout !
France. « Et un… et deux… et deux zéros ! »
Et à la place, vous me tartinez des inepties
sur des prisonniers, sur les neurosciences,
sur les hommes des cavernes…
France : Marine Le Pénis en forte élection.
Vous vous prenez pour
« Lucky Luke » depuis
que vous en avez
scénarisé deux albums,
par ailleurs médiocres.
Mais c’est superimportant,
les prisonniers !
Et je ne parle même pas des
débilités du professeur Junge…
C’est fondamental, les hommes des cavernes.
Il y a plein d’injustices et…
Oh, ça va avec le
prêchi-prêcha
pseudo-historique,
Flutsch !
Pourquoi un tel mépris
pour la science ?
Il est où, d’ailleurs,
ce con ?
Une étude à paraître dans le Mental
Illness Journal montre que 57% des…
Il est à sa séance de musculation.
Cela éclaire les comportements
contemporains, qui n’ont pas tant
changé et…
Mais pourquoi est-ce
qu’il ne répond pas ?
Euh… C’est-à-dire…
Il est mort… Ça fait déjà un an…
Mais comme c’est grâce à lui qu’on obtient
les financements, on l’a fait empailler
pour que
personne ne
l’apprenne…
Je sais que vous piquez vos
anecdotes dans des « Que sais-je ».
Tout le monde
à tour de rôle.
C’est pas comme
si c’était difficile
à imiter…
Quels gags ?
C’est à vous de faire
appliquer mes ordres !
Ah, c’était ça, l’odeur…
Fermez-la,
Dieguez !
Si je ne vous avais pas
obtenu ce doctorat de
complaisance, vous
seriez encore en train de
disséquer des cerveaux
de chimpanzés !
Mais qui fait ses dessins, alors ?
Et vous, Barrigue, vous ne dites rien ?
C’est vous le
rédacteur en chef
de ce torchon !
Mais tout le
monde s’en tape !
Silence,
Nordmann !
J’ai racheté Vigousse pour que
vous me sortiez du croustillant
sur les conseillers fédéraux.
Histoire que je puisse
manipuler leur image
médiatique.
11
Et qui trouve les gags ?
Alinda, tu peux m’aider
à ranger Barrigue dans
son placard ?
On en n’aura
plus besoin
jusqu’à la visite
des actionnaires.
037
10
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Vigousse vendredi 27 avril 2012
Vigousse vendredi 27 avril 2012
12
Bien profond dans l’actu !
Jean-Paul Gaultier a 60 ans. Il n’est plus mannequinquagénaire.
Pitch
Place aux experts
La vie selon le professeur Junge Cette semaine : pourquoi pédophilie
et éducation sexuelle n’ont rien d’incompatibles.
13
Russie. 500 grammes de caviar avalés en 1’26’’. C’est cela, la nouvelle gâche caviar.
Courrier
du
chieur
A Bernie Ecclestone
Argentier
Le Nouvel Observateur du 19.04.12
Cher Monsieur,
Il est vrai que depuis dimanche soir dernier, il ne se passe PLUS rien
là-bas. Vos bolides ont quitté le pays pour la Catalogne où, dans une
quinzaine de jours, ils pourront à nouveau faire vroum-vroum et polluer
l’atmosphère.
L
a révélation qu’un
membre du comité
de l’initiative contre
l’éducation sexuelle à
l’école enfantine et primaire aurait fait de la prison pour abus sur
une fille de 12 ans a jeté le discrédit
sur cette cause qui semble désormais
perdue. Le public estime sans doute
que l’individu en question, en voulant
limiter l’information à la jeunesse, avait
pour but secret de laisser le champ
libre aux pédophiles.
Voilà un procès d’intention tout à fait
injuste. Car les pédophiles sont les plus
grands experts en matière d’éducation
sexuelle, dont ils ont une connaissance
pratique de première main manquant
à bien des personnes qui
se mêlent de ce débat. Exclure les abuseurs d’un tel
sujet, c’est négliger des
compétences primordiales.
Et c’est quand les décisions
sont prises par des gens qui ne savent
pas de quoi ils parlent que cela tourne
à la catastrophe.
Plus rien, dès lors, ne filtrera de ce microscopique Etat du Golfe persique où votre ami le roi Hamad ben Issa el-Khalifa et sa tribu règnent
depuis une décennie. Et où depuis plus d’un an une partie du peuple revendique un peu plus de partage, un peu plus de justice, en un mot comme
en mille un zeste de liberté.
pédophiles n’auraient-ils pas voix au
chapitre en ce qui concerne l’éducation
sexuelle ?
C’est que, malheureusement, ce qui est
vrai pour la société civile ou l’économie privée n’est guère de mise en politique, où les experts
sont souvent écartés
des choix d’importance
au profit de béotiens
complets.
Ainsi, au niveau fédéral, Alain Berset gère la politique de
la drogue. Pourtant il n’est pas toxicomane. Il n’a aucune idée de comment
se préparer un shoot d’héroïne ou de
comment couper de la cocaïne avec du
sucre pour en tirer un bénéfice. C’est
proprement scandaleux ! Le moindre
camé venu est plus qualifié que le ministre de l’Intérieur. On constatera en
outre que le même Alain Berset s’occupe de l’assurance maladie alors qu’il
est en pleine forme. Qu’Ueli Maurer est
chargé de l’achat des avions de combat
alors qu’à l’armée il commandait une
compagnie cycliste. Enfin, bref, des incompétents.
Les cons pétants
Pour l’organisation d’une fête villageoise de gym, par exemple, tout le
monde trouvera naturel que ce soit la
société de gym qui s’en charge. Et pas
l’amicale des chasseurs ou le club des
philatélistes. Pour pousser le raisonnement plus loin, il est communément
admis que des escrocs siègent dans
les conseils d’administration de nos
banques, car leur savoir-faire permet à
nos établissements financiers de ne pas
se faire arnaquer. Alors pourquoi les
C’est tout le contraire avec un abuseur.
Au moins, il sait de quoi il parle et dispose sûrement d’arguments qui échappent au commun des mortels. Peut-être
que les jeunes enfants sont de toute façon trop bêtes pour comprendre et que
l’argent dépensé à les éduquer est jeté
par la fenêtre. Ou que c’est plus amusant pour eux quand ils ne savent pas
à quoi s’attendre. Ou, tout simplement,
que la pédophilie en soi est la meilleure
forme d’éducation sexuelle possible. Et
en plus elle ne coûte rien à la collectivité puisqu’elle est pratiquée par des
bénévoles.
En tout cas, moi, par exemple, je n’ai jamais suivi de tels cours et cela ne m’a
pas manqué. J’ai appris sur le tas, vers
l’âge de 30 ans, grâce à la collaboration
des pensionnaires de la colonie de vacances où je travaille. Depuis, je mène
une vie sexuelle parfaitement normale
et équilibrée. Et les enfants m’adorent.
Ils disent tous qu’on apprend plein de
choses avec moi.
Professeur Junge,
phare de la pensée contemporaine
Pendant quelques jours, voyez-vous, le bruit des monoplaces aura couvert
les cris des manifestants, le staccato des mitraillettes et les hurlements des contestataires arrêtés, emprisonnés et pour certains torturés
par les forces fidèles au régime.
Peu vous chaut qu’Amnesty International, dans un rapport publié pas plus
tard que le 13 avril, confirme que « la crise des droits humains à Bahreïn
n’est pas terminée. Les autorités ont beau affirmer le contraire, les
violences de l’Etat contre celles et ceux qui s’opposent au régime de
la famille el-Khalifa se poursuivent et peu de choses ont changé dans
la pratique depuis la répression brutale des manifestations antigouvernementales de février et de mars 2011 ». Là encore, il s’agit sans doute
d’« inventions » d’idéalistes soucieux de faire la une des journaux !
Nous savons, vous et moi, cher Monsieur le grand argentier de la F1, que
le sport peut parfois servir de trait d’union entre les hommes. Nous
savons également qu’il peut devenir l’otage de certains gouvernements
et – pire ! – leur complice. Or, lorsqu’il s’est agi de décider si oui ou
non vos bolides devaient se rendre à Manama, vous avez opté pour l’affirmative. En fermant les yeux sur ce qui se passe réellement dans les
rues et les alentours de la capitale de Bahreïn, en niant l’évidence,
vous avez vendu votre âme au diable. Ce n’était certes pas une première,
ce n’est certainement pas la dernière fois. Pour quelques dollars de
plus, le multimilliardaire que vous êtes s’est montré prêt à toutes les
compromissions. Sur un mur proche du circuit, il était écrit : « Non à la
Formule du sang. » Vous vous en êtes, en quelque sorte, lavé les mains.
J’attire toutefois votre attention sur le fait que ces taches-là sont
plus tenaces que le cambouis.
Sans mes salutations distinguées.
Roger Jaunin
E
MOT
FIN
D
E
Selon vos récentes déclarations, tout est calme au royaume de Bahreïn.
Vous y avez quelques amis sans doute assez fortunés qui y vivent en
toute quiétude. Vous en déduisez qu’il « ne s’y passe rien » et que le
reste n’est qu’« affabulations de journalistes toujours prêts à inventer
n’importe quoi pourvu que ce soit du sensationnel ».
L
Grand Prix qui avait été
n en faveur de la tenue du
itio
pos
s
pri
a
e
ton
les
Ecc
Bernie
à cause des troubles.
annulé la saison dernière
et tout est calme
nais des gens qui y vivent
con
Je
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ïn)
hre
Ba
(à
rien
nd Prix de Chine.
« Il ne se passe
dernière en marge du Gra
e
ain
sem
la
dit
il
a-t,
et paisible »
Bénédicte
« IL NE SE PASSE RIEN »
HISTOIRE
L’
Anerie
contagieuse
Sale ère de labeur
N
ous sommes sur un coteau du
Jura, 9003 ans avant les premières contractions de la Vierge.
La matinée est déjà bien avancée quand
le jeune chasseur emmitouflé de peaux
sort de sa tente de peaux. L’herbe rare
et rase frissonne sous un soleil pâlot.
L’isotherme de zéro degré se situe à la
hauteur des oreilles et une bise modérée à forte en montagne accentue encore la sensation de froid. « Y en a marre
de la glaciation de Würm et de ce foutu
Dryas récent ou Dryas III qui n’en finit
pas, vivement que l’Holocène se pointe
vraiment », râlerait Maurice s’il avait
la moindre notion de paléoclimatologie et s’il s’appelait Maurice. De fait, le
réchauffement est en marche : dans la
plaine, le glacier du Rhône commence
à reculer peu à peu, libérant malencontreusement des emplacements futurs
pour Soleure et Niederbipp.
Comme toutes les deux ou trois semaines, Maurice (ou Hanspeter, ou
Kroumglf Fils du Feu, on n’en sait
rien, donc mieux vaut Maurice) part
travailler pour gagner sa croûte. Son
boulot ? S’asseoir sur une butte avec
quelques copains et attendre peinard
que les rennes passent en contrebas,
sur la bande de toundra qui longe la
moraine. Les rennes présentent l’avantage d’être comme les morilles : quand
il y en a un, il y en a d’autres autour.
De plus, les rennes sont plus faciles à
repérer que les morilles, dont le brâme
part au grand galop, après quoi il suffit d’aller ramasser les quelques bêtes
moins alertes piétinées à mort sous les
sabots des autres.
Peu après, Maurice rentre satisfait chez
Fig. 1 Deux condamnés victimes
d’un serpent bavard. est nettement plus discret. Enfin, léger
avantage supplémentaire, les rennes
existent à l’époque en question alors
que les morilles non.
Donc, Maurice et ses potes voient approcher, selon l’horaire prévu, environ
4003 rennes en troupeau compact.
Trottinant sans méfiance, les animaux
s’engagent dans la passe étroite que
dominent les chasseurs. Ils sont alors
si serrés (les rennes, pas les chasseurs)
qu’on ne distingue qu’une masse de
poil ondulante d’où émergent les ramures éparses et sautillantes des mâles.
Maurice et compagnie se lèvent tranquillement, puis lancent quelques sagaies dans le tas. Inratable. Et même
si on rate, ça n’a pas d’importance : le
troupeau subitement saisi de panique
lui. Il ramène de quoi nourrir sa petite famille pour un bon moment, plus
quelques beaux articles de mercerie et
de bricolage, à savoir de la peau, des
tendons, des os et des bois. Voilà une
bonne journée de boulot. Un moment
d’attente à papoter entre amis, un ou
deux jets de sagaie, ramassage et transport du butin, puis congé prolongé
avant de remettre ça quand ce sera nécessaire.
C’était le bon temps. Même s’il fallait
camper par un climat un peu rude,
déménager souvent et consacrer une
partie des loisirs à fabriquer des sagaies
et quelques autres bidules, pas à dire,
c’était le bon temps.
Evidemment, c’était trop beau pour
que ça dure : le réchauffement s’accélérant, la toundra et les rennes disparurent au profit de la forêt et d’animaux
abominablement farouches qu’il fallait
traquer longuement et approcher sans
être vu. L’arc, invention dernier cri, facilitait un peu le travail, mais quand
même. Et tout n’a fait qu’empirer ensuite quand des imbéciles ont imposé
l’agriculture et l’élevage. Le turbin est
devenu harassant et quotidien.
Plus tard encore, les Romains, toujours
facétieux, mirent au point un instru-
ment de supplice assez distrayant,
composé de trois pieux. On le nomma
donc tripalium. Au fil des siècles suivants, le mot évolua phonétiquement
au nord des Alpes : trebalyo, trebail,
trevail, travail. Et le verbe latin tripaliare (torturer avec le tripalium) devint
travailler. Le douloureux sens originel
demeure d’ailleurs dans l’expression
« ça le travaille » ou dans le « travail »
d’une femme en couche.
Au demeurant, la Bible confirme, si besoin était, que le boulot est une punition. Quand Yahvé Dieu en personne
(Genèse 3, 19) a tiré les oreilles d’Adam
pour lui apprendre à tenir sa femme, laquelle était frivole au point de se laisser
embobiner par un serpent qui parle, lui
a-t-il dit « tu seras privé de dessert » ou
« panpan cul-cul » ? Non. Yahvé Dieu
lui a dit : « Tu gagneras ton pain à la
sueur de ton front. » Voilà. Bien puni.
Comment diable un supplice romain
et un terrible châtiment divin ont-il
pu devenir aujourd’hui une valeur suprême, un but dans la vie, une quête
générale ? C’est bien simple : c’est parce
que les rennes sont partis.
Certes, il existe probablement d’autres
explications plus profondes et plus
complexes. Mais leur analyse, puis leur
formulation réclameraient pas mal de
travail, et ça commence à bien faire.
Laurent Flutsch
PUB
« S
aviez-vous que le bateau
Titanic avait vraiment
existé ? », « QUOI ? Titanic
n’est pas qu’un film ? » : d’innombrables
commentaires de cette teneur ont fleuri
sur Facebook et Twitter depuis la sortie en 3D du film de James Cameron.
Au lieu de faire profil bas, les ignares
ont envahi la Toile. Des centaines de
milliers d’internautes ont lancé sur
Google une recherche « Titanic vrai ou
faux » !
On ne compte plus les recherches
« ménopause homme ». Dans un autre
domaine, les internautes se sont déchaînés en février sur Twitter pour
demander qui diable est Paul McCart­
ney, après la victoire de l’ex-Beatle
aux Grammy Awards. D’éminents
spécialistes ont expliqué qu’il s’agit
d’un ancien danseur de Michael Jackson, d’autres affirmant qu’il est le père
d’Amy Winehouse.
Des réseaux sociaux, l’ânerie gagne en
quelques clics les encyclopédies virtuelles, qui sont reprises dans le monde
entier. C’est ainsi qu’une ado britannique prénommée Samantha est devenue célèbre : il y a deux semaines, elle
a corrigé l’entrée « Titanic » de Wikipedia en laissant un commentaire : « Vous
êtes trop bête d’y avoir cru, ce n’est qu’un
film. » Alors que, comme chacun sait,
c’est un livre écrit par Paul McCartney,
le père de Michael Jackson, après sa
ménopause !
Jonas Schneiter
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Nous félicitons Vigousse pour son énergie déployée lors de ses 103 éditions.
www.groupe-e.ch
Vigousse vendredi 27 avril 2012
Vigousse vendredi 27 avril 2012
Pour réaliser ce numéro spécial,
nous avons invité quelques camarades, quelques frères
et un père à s’exprimer sur Vigousse.
Un point commun entre tous, le talent.
Et une belle complicité.
André-Paul Perret : nom connu des rédactions
Burki : 24 heures
Herrmann : Tribune de Genève, Sonntagzeitung
L’Epée : L’Express, L’Impartial, Journal du Jura
Mix & Remix: L’Hebdo, Infrarouge, Sine mensuel, Vigousse
Piem : Le Figaro, Le Point, Témoignage chrétien,
Le Petit Rapporteur
Tignous : Marianne, Charlie Hebdo, Fluide glacial
Zep : Titeuf, Tchô
Vigousse vendredi 27 avril 2012
Vigousse vendredi 27 avril 2012
16
Culture et déconfiture
Brouillon de culture
VISIONNER « L’Orient est l’Orient
et l’Occident est l’Occident, et jamais ils
ne se rencontreront. » Faux, Mr. Kipling!
La preuve en images avec le Festival du
film oriental qui de la révolution écrit le
nom et de la liberté chante l’intégrité.
7e Festival international du film oriental
de Genève, Cinémas du Grütli , à
Genève, mais aussi Versoix, Lausanne,
La Chaux-de-Fonds, Gex et Annemasse,
28.04- 06.05. Infos sur www.fifog.com
ÉTOURDIR Au cœur du musée
de la vigne, du vin et de l’humour, une
artiste valaisanne dévoile ses peintures
à l’huile. Des traits énergiques
débordant de mystère, de vie et de
couleurs. Enivrant. Rêve ta vie en
couleurs, de Muriel Volluz Perruchoud,
Mazot-Musée de Plan-Cerisier,
Martigny-Croix, du 29.04 au 30.06.
ZIEUTER Une exposition,
Automates et merveilles, pour
trois grands noms de l’horlogerie
présentés dans trois musées, trois
villes et en trois langues. Trois fois
bien. Les Jaquet-Droz et Leschot,
Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel,
Merveilleux mouvements…
surprenantes mécaniques, Musée
international d’horlogerie, La Chauxde-Fonds, Chefs-d’œuvres de luxe et
miniaturisation, Musée d’horlogerie
– Château des Monts, Le Locle, 29.0430.09.
S’ÉVADER Une semaine pour
frémir face au destin de Schéhérazade,
s’indigner des propos d’une petite
souris bien présomptueuse ou saliver
devant un bûcheron sacrément viril.
Des récits pour tous les goûts, toutes
les envies et tous les âges. Le conte est
bon. 5e Festival international du conte
de Fribourg, 30.04-06.05.
POUFFER Les lieux cultes
du canton de Neuchâtel revus et
améliorés par les détourneurs
d’images Plonk & Replonk. Un glaçon
de lune à La Brévine, une gare en
équilibre au Creux-du-Van, Neuchie
le monstre du lac et autres clichés
réinventés. Une imagination tordante.
Exposition Plonk & Replonk, Galerie
Théâtre du Pommier, Neuchâtel,
01.05-29.06.
HALLUCINER Les propos
banals et ridicules de deux couples
anglais au coin… d’une cabine de
plage ! La première œuvre de Ionesco
un brin dénaturée mais toujours aussi
absurde. Une pièce décoiffante. La
cantatrice chauve, par le Théâtre du
Projecteur, Pulloff, Lausanne, jusqu’au
06.05. Théâtre Alchimic, Carouge,
09-25.05.
Des films
Une pièce
Musicien
du monde
Les maux des bobos Oser déconner
avec Le prénom d’un futur enfant peut très
vite déchaîner les noms d’oiseaux. Un film
français qui vole très très haut !
1
2
3
4
5
6
7
8
9
3
4
5
6
L
à sa mécanique, implacable, le grain
de sel du malaise, de l’affrontement
culturel, de la guerre des sexes, du
pugilat égotiste, mettant à nu ses personnages. Certes, côté mise en scène,
on reste dans le théâtre filmé. Mais ce
qui compte ici, c’est bien évidemment
le texte. Et il est aussi savoureux que
les acteurs qui lui donnent chair. Même
Patrick Bruel (qui jouait déjà le rôle au
théâtre) est au niveau, c’est dire. Il n’a
même jamais été aussi bon.
Si vous n’allez pas voir Le prénom, vous
allez vous faire appeler Arthur !
Bertrand Lesarmes
Le prénom, de Matthieu Delaporte et Alexandre
de la Patellière, avec Charles Berling, Patrick
Bruel, Valérie Benguigui. Durée : 1 h 49. En salles.
Mort
sans peine
De janvier 2003 à mai 2005, le corps
de Michel Christen, 53 ans, a pourri
sur son canapé. Vingt-huit mois, c’est
le temps qu’il aura fallu pour que
quelqu’un « s’inquiète » de son sort et
force la porte de son appartement genevois pour y découvrir ses restes. Un
documentaire revient sur cet immémorable oubli.
Chronique d’une mort oubliée, réalisé par Pierre
Morath, Vision du réel, Nyon, le 27.04 à 16 h.
www.visionsdureel.ch
égé
7
8
innocent. Tout cela sous couvert
de bouffonnerie, voire de gaudriole savamment mise au service
d’une histoire infiniment révélatrice de ce que peut être de nos
jours l’être humain.
Frédéric Gérard, dans le rôle de
Jean, et Kaya Güner, dans celui
de Jacques, investissent leur rôle
avec une force et une présence
époustouflante d’authenticité. Le
décor est une réussite absolue et
la mise en scène d’une absolue
précision.
Mieux qu’une réussite.
C
part une pièce de théâtre de Matthieu
Delaporte et Alexandre de la Patellière
devient un film signé Alexandre de la
Patellière et Matthieu Delaporte. Après
une première demi-heure proprement
géniale, partie de ping-pong verbal
à haute teneur en répliques cultes, le
scénario fait craquer le vernis. Il ajoute
2
Les fleurs du Mal
Mise en boîte Rescapés d’un cataclysme,
Jean et Jacques s’entredéchirent pour
quelques conserves de petits pois. Une
farce hilarante qui dit beaucoup de ce
que peut devenir l’humain.
Brillamment écrit, ce qui était au dé-
Gare aux grilles par
Des védés
Mourir
de faim à
Boulimie
T
out ce qui est rare est cher. Cette
bonne nouvelle-là n’a donc pas
de prix : la comédie française ne
se résume pas aux vociférations hystériques d’un Clavier, aux postures
beaufs d’un Dubosc en short, aux
sous-doués nourris aux blagues
Carambar ou aux pseudo-rigolos
élevés au stand-up. Non, un
film comique français peut être
drôle, ce qui est tout de même
le minimum syndical, mais
aussi enlevé, subtil, vif, cruel.
En un mot jouissif. Et, nom de nom,
Le prénom l’est!
Tout commence par une innocente
plaisanterie lors d’un dîner de famille
entre bobos. En attendant l’arrivée de
sa femme, Vincent, sur le point d’être
père, avoue à sa sœur, à son beaufrère et à son ami d’enfance que pour
le prénom, voilà, c’est fait, c’est décidé ! Roulement de tambour, visages
dans l’expectative. Vincent met fin au
suspense et lâche le blaze du bébé à
venir. C’est certes celui du héros d’un
livre de Benjamin Constant, mais phonétiquement il en rappelle plutôt un
autre, qui fait encore Führer chez les
nostalgiques du IIIe Reich... Tête des
convives et début de l’effet domino, du
jeu de massacre. En montant ce petit
canular, Vincent a fait mouche. Un peu
trop...
10
PUB
Un spectacle
L’embarras du choix
1
17
A New York, Charles Aznavour est victime d’un escroc. « Je me voyou déjà… »
9
10
HORIZONTAL
1 Cette résidence met Hérens en transe 2 Un art cher à Blocher 3 Débite les mérites –
Dada de Rueda 4 Son Allemand remplaça le Nazi par la Stasi – Précéda Jésus à Juda
5 Passa dans les médias – Ultra, on ne l’entend pourtant pas 6 Narrais les hauts et bas
faits 7 Comme tel – Après l’aumône à Ecône 8 Grippé par le Gripen – Honorifique chez les
Britanniques 9 A l’âme calme – Demi-borne d’une grande marche 10 Eu confiance – Dont
on a enlevé la tête depuis la queue.
VERTICAL
1 On y va lors de java – Jardin de nain 2 Ses flèches mettent le cœur sur la brèche –
Leurre l’amateur 3 Retorse en force 4 Effeuilla – Arrivés au poil grâce à une étoile
5 Avec lui, défense d’ingérence – Fut dirigée par un homme léger 6 Convertit pour l’ordi
7 Martial en Grèce initiale – Immigrant du grand écran 8 Conclut la partie – A l’aise sur
sa chaise 9 Tranchait dans un télé-crochet – Marque le coup quand trop on secoue
10 Régale de Total au Sénégal.
Solution pour les nuls dans le prochain numéro / [email protected]
a nature l’aurait-elle doté d’une
douzaine de mains qu’Alexandre
Cellier n’aurait, lui, pas éprouvé le
moindre problème à jouer les hommesorchestres. Virtuose en tous genres
(piano, percussions, flûte de Pan, accordéon et tout ce qui de près ou de
loin peut ressembler à un instrument),
ce grand gaillard au sourire de gosse et
à la tignasse en bataille sait tout faire.
A commencer par partager sa passion
pour… toutes les musiques du monde.
Si fait, et comme il s’agissait là d’une
carte blanche, Cellier a convié une
quinzaine de ses ami(e)s – Colombiens, Russes, Danois né au Brésil
et Suisses – sur la scène de l’Esprit
Frappeur. Promis, il y en aura pour
tous les goûts : musique latino-celtique les deux premiers soirs, chanson
française
« expérimentale »
avec touche africaine le week-end.
Qui jouera avec qui ? Mystère ou
presque. Cellier lui-même est curieux
de découvrir son propre spectacle.
Le concert de Jyaleen annulé, Alexandre
Cellier réinvestira la scène de l’Esprit
Frappeur les 4, 5 et 6 mai pour trois
concerts en compagnie du groupe Balabagui, mélange de chanson française
et de sons semblant venir d’ailleurs,
hors des sentiers battus, entre jazz et
musiques du monde. Le vendredi 4 il
accueillera également François Vé, le
samedi 5 il recevra LIA (Félicien Donzé) ainsi que JB Notché, le lauréat du
Prix de l’Esprit Frappeur du tremplin
de la chanson d’Angers.
R.J.
Carte blanche à Alexandre Cellier. A L’Esprit
Frappeur/Club Vigousse, Lutry. Jeudi 26 et
vendredi 27.04 (20 h 30), samedi 28 (20 h) et
dimanche 29 (17 h). Samedi 28 (20 h), première
partie Christine Cruchon (chanson) accompagnée
par Antoine Auberson. www.espritfrappeur.ch
www.alexcellier.ch
réé en 1973 à Paris, repris à Boulimie
cinq ans plus tard, Le tourniquet revient
en force(s), et 34 années plus tard, sur
les planches du théâtre de la place Arlaud. A
son propos, on a beau jeu de dire que cette
pièce à l’écriture subtile et exigeante n’a pas
pris la moindre ride. Qu’elle est même d’une
« terrifiante » actualité tant les deux comédiens
qu’elle met en scène semblent appartenir à ce
monde tel qu’il se présente aujourd’hui. Tous
deux rescapés d’un cataclysme qui les laisse
face à face, reclus dans un sous-sol et sans espoir d’en sortir – et pour trouver quoi ? –, Jean
et Jacques sont ou semblent voués à s’en aller
ensemble vers la mort. De faim. Le premier
est un intellectuel cynique et dominateur, le
second un con parfait, souffre-douleur né, un
Roger Jaunin
Le tourniquet, de Victor Lanoux. Théâtre
Boulimie, Lausanne. Jusqu’au 19 mai,
mardi, mercredi, jeudi (19 h 30), vendredi
et samedi (20 h 30). Relâches dimanche
et lundi. Mise en scène Martine Jeanneret
et Lova Golovtchiner.
Réservations au 021 312 97 00.
Une expo
Québatte l’acrobate
L’
artiste Georges Barth, plus
connu sous la signature de
Québatte (il se sert du nom de
sa mère pour marquer fièrement ses
origines franc-montagnardes), a exploré bien des techniques artistiques
au cours des 40 dernières années. Des
estampes à la gouache actuelle en passant par la gravure, le fusain et le pastel, le peintre ne cesse de surprendre
par ses coups d’œil et ses perspectives
déroutantes. Utilisant des scènes vues
comme des flashes du quotidien ou des
prémonitions vécues, il en triture la lumière, les angles, l’essence et la signification pour les réinventer subtilement.
Durant cinq semaines, le Musée jurassien des arts présente la première
grande exposition de Québatte, dont
une très belle série de gouaches ré-
centes. De plus, les œuvres d’artistes
suisses appréciés du Jurassien (tels
Gérard Bregnard, Max Kohler ou Max
Kämpf) pimentent cette rétrospective
très introspective.
Alinda Dufey
Québatte, Musée jurassien des srts, Moutier,
28.04-03.06, vernissage le 28.04 à 18 h.
Martin Scorsese est non seulement un
grand réalisateur mais aussi un excellent
historien du cinéma. Son enthousiasme pour
le Black Narcissus de Powell/Pressburger a
certainement amené de nombreux jeunes
cinéphiles à s’y intéresser, à juste titre.
Cette sombre histoire d’une congrégation de
religieuses ouvrant un dispensaire dans une
vallée isolée de l’Himalaya est considérée
par beaucoup comme le plus beau film
en technicolor jamais réalisé. L’isolation
et la frustration sexuelle de certaines
sœurs atteint des paroxysmes insensés qui
envahissent le cerveau comme le parfum
d’une fleur vénéneuse. Même si tout fut
tourné en intérieurs, aux studios Pinewood
de Londres, on se croit en Inde. Comme si l’on
pouvait faire un voyage sublime, tragique et
obsessionnel sans bouger de nos contrées
brumeuses. Un film fou, dans tous les sens
du terme, qui prouve que les Anglais pètent
très très bien les plombs !
Michael Frei
Karloff, films cultes, rares et classiques, Lausanne
Le narcisse noir, M. Powell/E. Pressburger,
1947, Carlotta/Disques Office, VF et VOST,
DVD et Blu-Ray, 97 min.
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Des bouquins
La preuve par Seth
E
n pleine nuit, Adrien Meyer, chercheur au département d’égyptologie de l’Université de Genève,
farfouille fébrilement sur des rayonnages, entre les lourds compartiments
coulissants d’un sinistre et glacial dépôt d’archives. Il cherche un document
de l’époque des Hyksôs (des gens venus d’Orient qui ont régné sur l’Egypte
entre le XVIIe et le XVIe siècle avant
notre ère). Alors qu’il est sur le point
de mettre la main dessus, le compartiment, activé par une main assassine, se
referme sur le malheureux et le réduit
en bouillie.
Anéanti par la fin mystérieuse de son
meilleur ami, l’archiviste Michael
Kappeler va se lancer sur la piste du
meurtrier. Et cet antihéros hirsute,
désorganisé, flemmard, fêtard (mais
loin d’être con) va s’en prendre plein
la tronche. Heureusement, une inspectrice coincée (mais pas bouchée)
va l’épauler dans son enquête. Ce
duo doué va se mesurer à un ma-
Vendredi 8 juin
chiavélique tueur de scientifiques.
Le jugement de Seth, premier polar
de la jeune égyptologue suisse Rachel Maeder, est un pur bonheur : des
personnages bourrés de défauts et de
malice, une intrigue palpitante… Et
comme l’histoire se déroule en des lieux
connus de Genève, le lecteur romand s’y
promène en terrain familier, des images
plein la tête.
Rachel Maeder est déjà en train d’écrire
les prochaines aventures de Michael
Kappeler, à Vallorbe. On se réjouit d’y
voir couler le Nil !
KARIM SLAMA
& MARTIN O
A. D.
Le jugement de Seth,
de Rachel Maeder,
Editions Plaisir de lire,
330 pages.
www.plaisirdelire.ch
Tu parles, Charles !
J
ean Charles a souvent cultivé le
moi. Pas étonnant, dès lors, qu’il
nous livre aujourd’hui « la première œuvre littéraire posthume parue
du vivant de son auteur » : Lui. Chroniques radio du temps où celle-ci avait
du talent, Contes ferroviaires de La
Tamponne, Contes courants émergés
des Ronds dans l’eau et, pour solde de
tous Contes, textes rescapés d’Au fond
à gauche, le tout sur plus de 200 pages
entièrement dédiées à la gaudriole,
Vigousse vendredi 27 avril 2012
voilà l’ouvrage. Les anciens se souviendront, les plus jeunes découvriront ce
que peut être un vrai humoriste.
R. J.
Rescapés de l’oubli et autres
récits posthumes,
de Jean Charles.
Editions Publi Libris.
www.publi-libris.com
Vigousse vendredi 27 avril 2012
18
Bien profond dans l’actu !
Podium en F1 : Grosjean comme devant.
La suite au prochain numéro
19
Le dessinateur Philippe Becquelin perd sa maman : « Mix ta mère ! »
Barrigue, monument hystérique
C’est arrivé la
semaine prochaine
(ou du moins ça se pourrait bien)
U
Mass merdia
Le cahier des sports
Rebuts de presse
L’affaire Légeret à la TV :
encore des « zones d’ombre »
Comme sur du papier amnésique A l’en croire, le magistrat
Eric Cottier a la mémoire saturée. Et il est assez peu sociable.
E
n consacrant un nouveau dossier
aux mystères de l’affaire Légeret, l’émission « Zone d’ombre »
(RTS un, 18.04.12) a longuement donné la parole au procureur général vaudois Eric Cottier. Mais a-t-il tout dit ?
Peut-être pas. Petit rappel :
Vigousse (10.02.12) a montré que le magistrat n’a pas
une mémoire infaillible : il
avait affirmé n’avoir « jamais
rencontré un des membres
de la famille Légeret avant le
drame » alors qu’il avait eu à juger, en
tant que président du Tribunal de Vevey,
une autre affaire concernant Marie-José
et François Légeret. Et ce 10 mois seulement avant le triple meurtre.
Par ailleurs, Eric Cottier affirme ne pas
avoir connu l’architecte Jean-Marc Légeret, le frère déshérité par sa mère
Ruth (celui que la presse nomme « Simon » tant il est chatouilleux), avant les
meurtres. Là aussi, on est bien obligé d’y
croire même si, dans une petite ville comme Vevey, il paraît curieux que les notables
ne se croisent jamais. Des
girons au Guillon en passant par les partis et même la
franc-maçonnerie, les occasions de se rencontrer sont... comment
dire, plutôt probables.
Enfin, « Zone d’ombre » montre que
François Légeret a été très fortement
incité à reconnaître, après des dizaines
d’interrogatoires pressants, qu’il était
allé chez sa mère le 24 décembre 2005.
Il s’est rétracté ensuite. Cet « aveu » lui
a été conseillé par son avocat d’alors,
Laurent Moreillon. Selon nos informations, Moreillon et Cottier sont de vieux
copains : ils étaient de la même volée
en droit à l’Université de Lausanne et
étaient liés à la société d’étudiants de
Zofingue. Ça n’a rien de répréhensible,
bien sûr. Mais ça montre une fois de plus
que dans la bonne société locale, ne jamais se rencontrer et ne pas se connaître
tient du prodige.
Perdu de
pas vue
Questionné à ce sujet par Laurence
Gemperle sur le plateau de « Zone
d’ombre », Eric Cottier a bien dû admettre les faits. Son explication : au
moment où a éclaté le drame, il ne pouvait pas se souvenir de la « minuscule »
affaire impliquant la famille Légeret,
car, voyez-vous, au Tribunal de Vevey,
il a participé « à plus de 500 jugements ».
Pas l’ombre d’un petit déclic, pas la
moindre vague réminiscence quand la
même famille, au demeurant en vue
dans la commune, est soudain décimée ? Admettons…
Patrick Nordmann
Projections
Y en a point comme lui !
Rude bonne idée pour 24 heures (21.04.12)
qui, comme chacun le sait, fête ses 250 ans
d’existence. Dans un cahier spécial, la Feuille
propose à ses lecteurs d’élire « La personnalité
vaudoise des 250 dernières années ! ». Et de
nous présenter autant de têtes de pipes qui vont
de Charles Bessières, du pont du même nom, à
Lova Golovtchiner, du Théâtre Boulimie.
Et comme, dans le canton de Vaud, on vénère
la justice comme on peut le constater sur
la place de la Palud, le choix final se fera au
Tribunal de Montbenon où quatre avocats commis
d’office plaideront pour les quatre gaillards arrivés en
tête, sous la présidence de c’t’ami le premier juge Jean-Daniel Martin.
Et comme dans tout bon procès il faut un ministère public, il n’y en avait qu’un
qui pouvait se proposer : le procureur général du canton de Vaud en personne, le
célébrissime Eric Cottier !
Nul doute qu’il sera « certain à 100% » et même à 250% (!) de la culpabilité des
quatre derniers impétrants. Lesquels pourront au moins être accusés d’avoir
piqué la place aux 246 autres.
Pour bien faire savoir au bon peuple que nos deux nobles magistrats sont
des bons Vaudois, on a même droit à leur pédigree. Ainsi le président Martin
est « issu d’une famille de Froideville dont les origines remontent à 1319. » Il est
néanmoins battu par le procureur qui se vante : « Ma famille, les Cottier de
Rougemont, remonte à 1276 ! »
Que les nobles ancêtres Martin et Cottier leur apportent leur antique sagesse et
veillent de l’au-delà sur nos deux compères. D’autant que le « procès » se tiendra
le 28 juin dans la plus belle salle du tribunal baptisée « Le Catafalque ».
Directs
Encore raté !
Début avril, Sarkozy annonçait
son programme dans une « lettre
aux Français ». Après bien
du blabla, il explique qu’« en
2009, la France présidait l’Union
européenne ». Sauf que, cher
président, c’était dans la deuxième
moitié de l’année 2008… France
forte, mémoire morte.
Dans 24 heures du mardi 24 avril,
Raymond Burki nous croque Hollande et
Sarkozy sur un ring, Marine Le Pen jouant
le rôle de l’arbitre. Le même jour, dans La
Liberté, Alex dessine Sarkozy K.-O. debout
face à un Hollande sautillant à la manière
de Cassius Clay. Quant au Courrier, il
titre « Sarkozy soigne sa droite ». De
l’information coup de poing.
n jour, près du rio Cupari dans
le nord du Brésil, un ouistiti
(nom scientifique mico leucippe) sortit des profondeurs de la
jungle et pénétra dans une plantation
de caféiers. Se précipitant goulûment
sur les arbustes chargés de baies, il dévora douze fois son poids en grains de
café. Il fut alors saisi d’une intense agitation nerveuse confinant à l’hystérie.
Ses congénères ouistitis le surnommèrent donc « Barrigue ».
Cette très ancienne légende amazonienne est-elle authentique ? On
l’ignore. On pourrait en douter vu
qu’elle est complètement inconnue
en Amazonie. Ce qui est sûr toutefois,
c’est que le dénommé Barrigue est volontiers surnommé « le ouistiti hystérique ».
Le spécimen en question (nom scientifique Thierry de Barrigue de Montvallon) présente en effet les symptômes
d’une agitation permanente qui s’avère
épuisante pour son entourage. Car
l’animal est d’une espèce fortement
sociale : il vit de préférence en groupe,
piaillant à qui mieux mieux pour marquer son territoire ou communiquer à
la ronde ses inquiétudes, ses idées, ses
pulsions ou ses enthousiasmes instantanés. Il se nourrit essentiellement de
tabac à pipe. Mais comme il s’agit d’un
être complexe, il ne tolère qu’une seule
variété, le « scaferlati Saint-Claude »,
qu’on ne trouve que dans de rares biotopes du territoire français. Si la production de ce tabac-là venait à se tarir,
Barrigue serait très vite en danger de
disparition.
Né en 1950 dans une zone de banlieue
de sinistre mémoire (Neuilly-surSeine), fils du dessinateur humaniste
Piem (Pierre de Barrigue de Montvallon) et d’Elisabeth Lefebvre (Elisabeth Lefebvre), il grandit à Paris où il
joue avec des crayons
dans divers organes de
presse. Migrateur, il
gagne en 1979 la Suisse
romande, où il nidifie à
la Tribune de Lausanne,
devenue Le Matin.
Mais les lois de la nature sont impitoyables :
au bout de 29 ans, ses
cris stridents et répétés
finissent par attirer l’attention de prédateurs à
sang froid qui l’obligent
à fuir, hagard et désemparé quoiqu’assez
content. Après quoi, il
aménage un nouveau
terrain de jeu nommé
Vigousse, où il
peut en toute liberté donner la
pleine mesure
de son agitation. Il
atteint enfin l’âge adulte
à une date encore indéterminée du futur.
D’un naturel très affectueux, Barrigue
n’en apprécie pas moins les affrontements entre mâles, brandissant fièrement sa queue et frappant nerveusement
ses balles, respectivement sur un tapis
de billard et une table de ping-pong. Il
supporte très mal la défaite, mais après
tout il n’a qu’à s’y faire, tant pis pour lui,
de toute façon c’est comme ça, on tombe
de temps en temps sur plus fort que soi,
d’abord un. Sans blagues.
Barrigue, par ailleurs, est extrêmement
dépensier. De lui-même, s’entend : il se
dépense sans compter. Et pourquoi ?
Pour faire vivre le bout de papier où
est imprimé le point à la ligne qui arrive juste là, après le guillemet du mot
« mot ».
Nuit et jour, Barrigue fait des desseins et des dessins, s’occupe de ceux
des autres, se mêle de tout, s’énerve,
s’emballe, coordonne, tire à hue et à
dia, savourant les traits et dégustant
les lignes. Et quand son instinct très
poussé de fouteur de merde invétéré
et jouissif lui indique que tel ou tel
contenu est drôle, mieux encore insolent, mieux encore sensé, mieux encore les trois à la fois, son œil luit, sa
moustache frise et sa pipe produit des
volutes tirebouchonnées.
Jamais repu d’impertinence pour peu
qu’elle soit pertinente, Barrigue est un
ouistiti fatigant mais attachant. Mais
fatigant. Mais attachant. Et à la longue,
sa nature et ses actes composent une
formule qui, maintenant qu’on y pense,
aurait parfaitement pu remplacer tout
ce qui précède : en définitive, Barrigue
est vigousse.
Alinda Dufey, Roger Jaunin,
Patrick Nordmann (p.p. Laurent Flutsch)
« Travail »,
« Patrie »…
Sarkozy se cherche
une famille
Pucelle recyclée
Marine met son bonnet
de Jeanne
Maux de centre
Bayrou a le QI
entre deux thèses
Pêche au gros
Hollande crée
une taxe force
Vigousse Sàrl, rue du Simplon 34, CP 1499, CH-1001 Lausanne
> www.vigousse.ch > [email protected], Tél. +41 21 612
02 50 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs
en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef
d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire de rédaction : Monique
Reboh > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 612
02 56 > Publicité : REGIPUB SA, av. de Longemalle 9, CP 137,
1020 Renens 1, Tél. 021 317 51 51, [email protected] –
MEDIALIVE SA, 101 Ruchligweg, CP 52 4125, Riehen-Bâle,
Tél. 061 561 52 80, [email protected] > Layout et production :
www.unigraf.com > Impression : CIR, Sion > Tirage : 34 000 ex.
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Bien empruntés, les médias français ce
dimanche 22 avril dernier. Interdits de
divulguer quoi que ce soit avant 20 heures
qu’ils étaient. Heureusement, à Vigousse,
on fait nos propres projections et, à défaut
d’informations autorisées, on vous dit tout
avant les autres. Ainsi :
• Rafael Nadal ne sera pas contrôlé positif
à Roland-Garros
• Christian Constantin licenciera
son 1782e entraîneur
• Chris McSorley n’apprendra pas le français
• Christian Constantin licenciera
son 1783e entraîneur
• Sébastien Buemi recevra sa licence
de chauffeur de taxi
• Christian Constantin licenciera
son 1784e entraîneur
• Sepp Blatter s’achètera une conscience
• Christian Constantin licenciera
son 1785e entraîneur
• Tiger Woods retrouvera le chemin des trous
• Christian Constantin licenciera
son 1786e entraîneur
• Cristiano Ronaldo bombera le torse
• Christian Constantin licenciera
son 1787e entraîneur
• Le Lausanne HC ne montera pas en Ligue A
• Christian Constantin licenciera
son 1788e entraîneur
• Zahia Cosmetic lancera Fout(r)eux,
parfum vestiaires
• Entraîneur-joueur du FC Sion,
Christian Constantin s’autolicenciera
Et (faute de place) ce sera tout pour cette
semaine.
Roger Jaunin
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Le sexe
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Le sexe est une question.
Et la réponse est :
"oui"
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Vigousse vendredi 27 avril 2012
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Il s’agit d’un appareil électronique sophistiqué qui, à travers une pointe métallique de forme sphérique, est en
mesure de traduire les impulsions à basse fréquence en
stimulations. Ces dernières sont de nature non envahissante et leur dosage est personnalisé. Elles sont transmises dans les points réflexes des centres nerveux et
des méridiens de l’organisme.
Avec cette technique, il est possible d’intervenir
dans trois secteurs spécifiques avec d’excellents
résultats:
la mauvaise habitude de fumer, les problèmes
d’insomnie et d’obésité.
ARRÊTER DE FUMER? OUI
Antismoking permet de combattre le tabagisme. Avec
cette technique, il est possible d’intervenir directement sur
les centres nerveux réflexes (les oreilles, le nez) à l’aide
d’un micromassage (impulsions à basse fréquence). La
pellicule qui s’est formée avec le temps par le dépôt de
nicotine est ainsi désagrégée et éliminée de façon naturelle au travers des urines, la transpiration, etc., désintoxiquant entièrement l’organisme. L’application a une durée
de 30 minutes environ et est indolore et sans contre-indications. Une étude (effectuée sur 84'000 fumeurs ayant
testé la méthode) montre que le 98% obtient des résultats
positifs et seul le 2% n’arrête pas de fumer, diminuant
néanmoins sensiblement le nombre de cigarettes journalières consommées. La volonté n’est absolument pas
nécessaire, le simple désir de cesser de fumer suffit.
Reality 2000 est en mesure d’offrir une aide
concrète aux problèmes d’insomnie et de prise de
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À travers la réflexologie.
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résolvant une des causes principales, à savoir le
stress. Cette technique agit tant sur la qualité
que sur la quantité de sommeil.
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habitudes alimentaires. L’organisme est stimulé,
d’une façon sûre et naturelle, afin d’assimiler uniquement les calories nécessaires à son bon fonctionnement.
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