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TEMPÉRATURE Il fait 27° ce vendredi ! Vigousse aussi fait son show. JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal n o éditiiale c pé s ges 20 pa rmat fo plus d n a r g p u o c u ea t ! b c e v a de tou AFFAIRE LUCA La vérité enfin Page 3 Vendredi 27 avril 2012 > No 103 www.vigousse.ch CHF. 3.– / Abonnement annuel CHF. 140.– Mille sabords! Ce journal colle à l’actu. PROCÈS La Justice coupable Page 6 INVITÉS T’as de beaux dessins ! Page 14 TÊTE DE TRUC Barrigue, hélas… Page 19 PAGE 21 Tout sur notre page 17 Devenez œnologue Bachelor of Science HES-SO en œnologie NOuvEau : dès le 17 septembre 2012 Master HES-SO en Life Sciences Orientation Viticulture et Œnologie Ecole d’Ingénieurs de Changins-Nyon www.eichangins.ch | +41 22 363 40 50 PUB Format 279 x 48 mm 2 Rubrique C’est pas pour dire ! 103 ni loi! Laurent Flutsch S’ il était tristement conformiste, Vigousse aurait célébré son numéro 100 en chiffres ronds. Mais à 2 ans révolus, ce garnement est fermement résolu à ne rien faire comme les autres, surtout quand les autres font tout ce qu’ils peuvent pour faire comme tout le monde. Au nom de quelle règle idiote faudrait-il aduler le chiffre rond, d’abord ? En quoi le nombre 100 serait-il plus marquant, plus étincelant, plus prestigieux que le 98 ou le 103 ? Entre 1337 et 1453, même la Guerre de Cent Ans s’est achevée au bout de 116 ans, c’est dire. De plus, dans la jeune vie d’un journal à qui tout le monde prédisait une fin rapide, 103 numéros, c’est toujours trois de mieux que 100. Rechignons donc aux chiffres ronds : depuis sa naissance il y a 28 mois, Vigousse a doublé le nombre de ses abonnés : 7003 à ce jour. Il tire à 15 003 exemplaires. Il a sorti des suppléments d’été et d’hiver, deux grands volumes Le mieux de, un guide L’UDC en 7 leçons. Et 43 fois par année, il raconte des histoires authentiques drôles ou moins drôles, révèle des affaires peu reluisantes, lève des lièvres, canarde les vaches sacrées, contrarie les cuistres à poil et à plume. Ajout récent au tableau statistique : un procès jugé, un acquittement. Bref, Vigousse est vif, alerte, gaillard, vert, frétillant, guilleret, espiègle, turbulent, ardent, robuste, mordant, corrosif, vigoureux, insolent, solide, énergique, hardi, remuant, animé, enjoué, excité, caustique, acerbe, rebelle, virulent, sarcastique, malicieux, goguenard, ironique, amusé, enthousiaste, farceur, persifleur, indigné, sardonique, costaud, frondeur, taquin, résistant, léger, narquois, obstiné, facétieux, blagueur, endurant, méchant, gentil, sulfureux, opiniâtre, tranchant, sympa, désinvolte, déchaîné, effréné, gourmand, frénétique, hédoniste, allumé, décidé, fumant, moqueur, fonceur, peinard, souriant, gai, gouailleur, rabelaisien, joueur, dérisoire, modeste, épicé, discuté, stimulant, chouette, folâtre, imbibé, révolté, ingénu, cinglant, cinglé, réjoui, riant, laborieux, perfectible, confiant, zélé, tendre, humaniste, optimiste, frivole, insouciant, têtu, heureux, curieux, passionné, étonné, enragé, utile, singulier, lu, apprécié, content, reconnaissant. En 103 mots comme en un. Il y a donc tout lieu de croire que ce numéro spécial, que Vigousse dédie avec gratitude à ses lecteurs et abonnés, n’est pas le dernier. Au contraire : 103 est un nombre premier ! Point V Faits divers et variés Les dessous officieux du Bulletin officiel Le petit Luca et la grande foutaise La Coupole fait des râles Certains employés romands des Services du Parlement rendent de grands services à la démocratie suisse. C’est très loin d’être réciproque. Mauvais traitement La tristement fameuse histoire du petit Luca le montre une fois plus : en Valais, incompétence et connivences se marient souvent, pour le pire et pour l’encore pire. I P ar définition, les parlementaires fédéraux parlent. Et pour chacune de leurs envolées, il faut que des écrits restent. Les débats et les interventions sont en effet portés au Bulletin officiel où tout citoyen, s’il n’a rien de plus distrayant à faire, peut en prendre connaissance. L’ennui, c’est qu’on ne saurait transcrire tels quels les enregistrements : il faut souvent un rude travail préalable pour corriger les fautes de langage, élaguer les « j’veux dire » et autres « ouais mais non mais faut pas me faire dire c’que j’ai pas dit », ajouter des « ne » aux formules négatives, ponctuer, améliorer la syntaxe. On ne peut décemment publier du Freysinger (ou, jadis, du Couchepin) tel qu’on le cause. Les Services du Parlement confient cette corvée à des rédacteurs et rédactrices travaillant dans leur langue maternelle. Echaudée par trop de traductions calamiteuses, la Confédération tient en effet à recruter de « vrais francophones » pour la cosmétique des interventions en français. Pour ce travail à 25% (2300 fr. net), les rédacteurs disposent de bureaux à Berne, mais les Welches (une dizaine) qui vivent loin de la capitale peuvent, s’ils le veulent, œuvrer à domicile, avec un ordinateur et un accès internet fournis par l’employeur. Ils reçoivent les textes bruts par courriel, corrigent, puis renvoient la version affinée sur papier, par la poste. A première vue, voilà un petit job de rêve. En réalité, c’est une vraie galère. D’abord parce que le rythme saisonnier des sessions parlementaires impose de trimer à 100% durant quatre périodes de cinq à six semaines et à 0% le reste du temps. Dans ces conditions, il est pratiquement impossible de trouver une autre activité professionnelle. Et pas facile non plus de vivre avec les seuls 25% de la Confédération. Un taux d’ailleurs nettement insuffisant compte tenu de la quantité de travail réelle, qui avoisinerait plutôt un mi-temps. Mais à toute demande d’ajustement, la réponse est toujours la même : nein. Manifestement, la direction des Services du Parlement se soucie peu des petites mains qui font les grandes démocraties. Mieux encore, le chef du Service du Bulletin officiel de l’Assemblée fédérale, un Bernois, semble s’acharner sur la chiourme, surtout si elle est romande et à domicile. Ainsi a-t-il décidé il y a six mois que les textes bruts ne seraient plus envoyés par voie électronique, mais sur papier et par la poste, comme au siècle dernier. Résultat : le boulot arrive avec au moins un jour de retard et les employés perdent leurs matinées à attendre l’arrivée du facteur. Ce qui n’est pas rémunéré, bien entendu. A ce propos : un temps maximal est désormais imparti aux rédacteurs pour retravailler chaque séance. Du coup, les heures excédentaires (non payées) s’accumulent. Quant aux heures payées, la direction exige maintenant qu’elles soient déclarées à la minute près (exemple : 5 heures 36) et elle ne rate pas une occasion de les contester ou d’en biffer. Une brève absence pour une visite médicale ? Un certificat est exigé. Un déménagement ? La facture des déménageurs est à présenter. Car c’est bien connu, tout Welche laissé sans surveillance se livre à la fainéantise et trompe son employeur. L’écrit et la fureur Autre délicate attention : puisque tout passe à nouveau par courrier postal, l’accès internet n’est plus fourni aux rédacteurs à domicile. Ils ont besoin de consulter les débats en ligne ou de chercher des références ? Qu’ils paient de leur poche. Et en septembre dernier, la direction leur annonce que l’ordinateur est retiré lui aussi. Elle précise qu’on peut très bien s’en passer ou, mieux, travailler sur un engin privé. Amusant : lorsqu’un ordinateur fédéral leur avait été fourni, les collaborateurs à domicile avaient dû jurer, par écrit, de ne jamais l’utiliser, en aucun cas, à des fins personnelles. L’inverse, en revanche, semble très possible… Bien sûr, si les Romands se sentent un brin discriminés, c’est que ce sont d’éternels râleurs totalement paranoïaques. Une rédactrice francophone du Bulletin officiel a demandé en 2007 l’autorisation d’accomplir son travail durant six mois depuis la France en opérant par courriel. Refus catégorique du chef, pour qui une telle extravagance, aussi inédite que saugrenue, posait d’infinis problèmes. Trois ans plus tard, ledit chef ne voyait aucun inconvénient à ce qu’un rédacteur germanophone du Bulletin officiel déménage carrément en France et continue d’y travailler en opérant par courriel. Décidément ingérable, la même rédactrice romande a osé demander une année sabbatique pour terminer sa thèse. Impossible, a répondu la direction. En revanche, un rédacteur alémanique a obtenu sans peine une année sabbatique pour… accompagner son épouse qui partait étudier en Amérique latine ! Mais, à l’évidence, il serait totalement abusif de voir dans ces deux cas une forme de discrimination envers les Romands : il pourrait parfaitement ne s’agir que d’une discrimination envers les femmes. Vincent Bornet Le petit Vigousse de la langue française Femme [fam] n. f. Etre humain adulte de sexe féminin. La femme est l’avenir de l’homme, ça, c’est une évidence ! Qui d’autre qu’elle peut faire les gamins et nourrir son homme tous les soirs à 19 h ? (Silvia Blocher). ♦ Syn. Béquille. l est temps de raconter enfin les choses comme elles se sont passées. Ou plutôt comme elles se sont très mal passées, et ce dès l’intervention de la police et la prise en charge médicale du petit Luca Mongelli. Voir le scénario des événements ci-contre. Le soir du 7 février 2002 à Veysonnaz, l’enfant de 7 ans, blessé, inanimé, est découvert dans la neige par sa mère. Il est 18 h 15. Les secours du 144 sont appelés. Luca est pris en charge aux urgences de l’Hôpital de Sion à… 20 h 30. Distance Veysonnaz-Sion : 13 km par la route, 4 à vol d’hélico. Quant à la centrale de police de Sion, elle est avertie à 19 h 40 ; le temps d’être mis au courant, les inspecteurs Nanchen et Maury arrivent sur les lieux 37 minutes plus tard, à 20 h 40. A ce moment-là, Luca et ses proches sont déjà partis en ambulance : les deux limiers ne parlent donc qu’à des témoins indirects. Une demi-heure plus tard, ils sont déjà de retour en plaine. Ils ont donc à peine vu la scène du drame et n’ont absolument pas sécurisé les lieux en vue d’une intervention de la police scientifique. Ce qui compromet toute analyse sérieuse et documentée des faits. Pire : le lieutenant Bernard Gillioz, de la gendarmerie cantonale, appelle Nanchen et lui propose d’engager les grands moyens pour l’enquête. Réponse du fonctionnaire : « J’ai la situation en main, pas de problème, c’est le chien. » A nos questions, l’inspecteur Nanchen répond qu’il n’est pas habilité à répondre ; il renvoie au magistrat en charge du dossier, le procureur Nicolas Dubuis. Mais une chose est sûre et certaine : l’enquête policière a été entamée de façon calamiteuse. Aux urgences à Sion, on se soucie fort peu des circonstances à l’origine de l’état de Luca. Plusieurs médecins s’efforcent de le sauver, dont Guy Delèze, médecin-chef en pédiatrie, et Patrick Ravussin, spécialiste en réanimation. Curieusement, c’est ce dernier qui « nettoie » l’anus de l’enfant. Alors que des témoins, présents aux urgences ce soir-là, ont vu des taches vertes qui pouvaient être du « slime », ainsi que d’autres traces suspectes entre les fesses du garçonnet. Le premier réflexe du docteur Ravussin devrait être d’appeler la police scientifique avant de détruire ces indices en procédant au nettoyage, mais il n’en fait rien. Pourquoi ? En revanche, il semblerait que, durant la soirée, il ait eu un « contact » avec la mère d’un des trois agresseurs de Luca. Cela a-t-il pu influencer sa manière de faire ? N’en disons pas plus pour l’instant d’autant que les intéressés n’ont pas daigné répondre à nos questions. Les inénarrables juges Jo Pitteloup et Yves Cottagnoud, bien connus des 3 Libre choix du nom de famille : prenez celui de votre avocat. Valaisans et des lecteurs de Vigousse, apportent aussi leur pierre à cet édifice de négligence. Le premier, chef des juges valaisans, ne trouve rien de mieux à faire que de confier l’enquête au second, inapte et débutant. Yves Cottagnoud s’empresse ensuite de ne rien faire puisqu’il ne se déplace même pas sur les lieux du drame. Le tout fait évidemment le bonheur des trois adolescents* soupçonnés d’avoir agressé et mutilé Luca, et soulage beaucoup leurs parents*, des gens par ailleurs fort « respectables ». Se bornant à nier leur présence en Valais le jour du drame, ces parents et leurs rejetons se sont enfermés dans un terrible secret de famille. Un déni dont ils ne savent plus comment sortir. Jusqu’ici servis par l’incompétence des institutions judiciaires et par la vieille connivence entre notables, ils tremblent désormais à l’idée que la justice italienne se mêle de l’affaire et les contraigne à passer enfin aux aveux. Il y a de quoi : ils risquent d’y laisser des millions, sans compter les sanctions pénales. Si pour l’heure nous avons choisi de ne pas divulguer les noms, tout cela est solidement étayé. Des enquêteurs travaillent depuis plus de 10 ans sur cette affaire, que la presse romande aurait eu tout loisir d’écouter. Mais comme souvent, elle est restée d’une infinie prudence et d’une pudeur exquise. Il faut dire que l’un des grands manitous de cette presse est très ami avec un membre des familles en cause. C’est important, l’amitié. Patrick Nordmann * noms connus de la rédaction Jeux de gamins, jeux de vilains Le scénario tragique Le malheureux Luca est aveugle, mais la justice valaisanne l’est aussi. Entre sa version et la réalité des faits, il y a un pas et même plusieurs, dans la neige. L e soir du 7 février 2002, la mère de Luca retrouve son fils dénudé, inconscient, en grave hypothermie et lacéré sur tout le corps. Il gît dans la neige, pas loin du chalet familial. A ses côtés, son petit frère Marco, 3 ans, et leur chien berger Rocky, 6 mois. La justice valaisanne prétend encore et toujours que c’est le chien et seulement le chien qui s’est acharné sur le bambin, causant les blessures et leurs séquelles : quatre mois de coma, cécité, tétraplégie. L’accusé Rocky est donc exécuté sans autre forme de procès. En réalité, tout commence par des blagues et des chamailleries de mômes. Malgré l’interdiction de leur mère partie faire des courses, Dieu reconnaîtra les chiens Exemple parmi d’autres d’une enquête bâclée : le lendemain du drame, le Service cantonal de la jeunesse procède à l’audition du petit Marco, 3 ans. Quatre médecins, sociologues et psychologues mettent le tout petit en condition de raconter ce qui s’est passé : il joue avec des figurines humaines et canines, et il dit que le chien Rocky les a mordus. Il n’en faut pas plus pour que les doctes experts délivrent leurs conclusions au juge Cottagnoud : « Marco semble désigner le chien Rocky comme seul responsable de l’état actuel de son aîné Luca. L’enfant ne nous a donné aucune indication qui nous permettrait de supposer qu’il y avait une autre personne sur les lieux de l’accident. » Une formulation prudente qui fonde une condamnation péremptoire. Sauf qu’un esprit vaguement averti comprend immédiatement, à la lecture des paroles de Marco, que l’enfant ne parle pas du tout de l’attaque sur son frère. Il l’a à peine vue puisqu’il se cachait. Mais les agresseurs enfuis, le brave chien affolé a tenté de ranimer Luca à coups de langue et de patte, puis il a saisi la main du petit dans sa gueule pour l’entraîner vers son grand frère. Selon les experts, c’était un chien fidèle, équilibré et soumis aux humains. Hélas pour lui et heureusement pour les vrais coupables, il ne lui manquait que la parole. Luca et Marco sortent de la maison vers 17 h avec Rocky. Il a neigé. La nuit tombe, mais il ne fait pas très froid. En empruntant la route sur une centaine de mètres, les frères Mongelli se dirigent vers les chalets de deux familles dont les enfants, plus âgés qu’eux, sont leurs amisennemis. C’est que Luca est un sacré lascar. Il s’entend mal avec les petits de son âge. Depuis des mois, il joue à cache-cache avec des garçons adolescents qui viennent à Veysonnaz en villégiature. Il les suit partout avec son vélo. Les grands le tournent en bourrique et le briment, comme l’été précédent, où ils le forcent à ingurgiter un breuvage à base de fourmis. Mais Luca est opiniâtre. Il a développé une spécialité : s’introduire subrepticement dans les chalets de ses « copains » et y commettre de petits larcins pour faire l’intéressant. Ce soir-là, il se fait choper par trois frères âgés de 16, 14 et 11 ans et leur cousin âgé de 9 ans. Tous quatre le prennent en chasse, armés de bâtons et autres objets contondants. Alors qu’il détale vers son petit frère et le chien cachés un peu plus loin, Luca est rattrapé par le plus grand qui le fait tomber dans la neige. mais n’intervient pas, pensant que ce sont des enfants qui jouent. Le jeune chien Rocky, lui, tente de s’interposer. Comme il est plutôt craintif, il est vite mis en fuite par la bande. Luca choisit de « faire le mort » pour qu’ils arrêtent de frapper, mais, sous les coups et le froid, il s’évanouit. Quand ils réalisent qu’ils ont poussé la punition beaucoup trop loin, les trois courageux ados n’ont plus qu’une seule idée : se débarrasser du petit emmerdeur, dissimuler leurs actes et brouiller les pistes. Ils traînent Luca en direction de son domicile, puis, craignant d’être vus, l’abandonnent inconscient dans le froid et la neige, éparpillant ses vêtements aux alentours. Quand il est pris en charge à l’Hôpital de Sion à 20 h 30, sa température corporelle n’est plus que de 23,3 degrés. Ce qui pour les spécialistes démontre que ce n’est pas le froid, mais bien l’état de choc du gamin qui a provoqué cette hypothermie aux conséquences tragiques. Le dessin gribouillé plus tard par le petit frère Marco raconte la scène. Au sortir du coma, Luca essaie de dire à sa mère ce qui lui est arrivé en mentionnant des êtres humains dont le « monsieur des fourmis ». Mais tout ça n’a aucune importance puisque la justice, dans sa grande clairvoyance, a confondu et puni l’unique coupable, un chien de 6 mois nommé Rocky. Des petits frappent Forts de cette capture, les trois grands s’acharnent sur Luca. Ils le déshabillent pour lui flanquer une bonne correction à coups de branche. Un témoin entend les cris de la victime, Vigousse PUB PUB Séjours linguistiques dans le monde entier! The experience of a lifetime Place Chauderon 5 - 1003 Lausanne - tél 021 329 11 11 - www.pocoloco.ch Vigousse vendredi 27 avril 2012 Ch. de Toffeyre 11 (après Batiplus) - LUTRY Tél. 021 791 64 03 www.zimsbike.ch Tél: 0848 31 24 24 www.kaplaninternational.com/ch-fr Votre caisse de pensions écologique et éthique T 022 345 07 77 www.nest-info.ch Vigousse vendredi 27 avril 2012 4 Faits divers et variés Licenciements. Pour les employés de Serono, c’est la Merk ! Les Audience en correctionnelle dans un tribunal d’arrondissement. Noms fictifs mais personnages réels et dialogues authentiques. PUB qui vous a frappé ? Elle était couverte de bleus ! On a les photos ! – C’est vrai, quand elle a dit stop, je me suis retiré d’elle, mais ça m’a énervé, alors je l’ai frappée. Je suis désolé, conclut l’accusé d’un ton neutre. – Vous avez pourtant éjaculé… – Oui, après m’être retiré, c’est à cause du préservatif qui est tombé. – Vous fonctionnez bizarrement. Et pour la cocaïne ? – C’était la sienne, pas la mienne. Moi, je fais pas ce travail-là. – Bien sûr, c’est pour ça qu’à Genève et en Thurgovie on vous a condamné pour possession et vente de drogue. Bon, c’est votre dernière version ? L’accusé acquiesce. – Bien, enchaîne le juge ; alors on va vous faire sortir le temps d’écouter la plaignante, qui a demandé à ne pas vous voir. Le policier menotte l’accusé et le fait sortir. La dame entre. – Madame, pouvez-vous nous narrer cette fameuse nuit ? – C’est simple, j’étais en ville à faire la fête, j’ai rencontré ce type, et comme il est black, je lui ai demandé s’il vendait de la cocaïne. Vous comprenez, c’est pas que je suis raciste, mais bon. – Grumpf… fait le juge. – Il m’a dit que c’était 100 fr. la boulette. On est allés chez moi pour faire la transaction, puis j’ai pris ma coke et, vu que je me sentais seule, on a bu des verres. Après, il s’est tiré une ligne et il a pété un plomb. Il m’a jetée sur le lit, il me bloquait avec son corps, puis il a descendu mon pantalon et ma culotte, remonté mon rèves Une pilule difficile à avaler « Je me suis retiré d’elle, mais ça m’a énervé, alors je l’ai frappée. » Monsieur Koma est poursuivi pour viol, infraction à la loi fédérale sur les stupéfiants ainsi qu’à la loi fédérale sur les étrangers. – Commençons par le séjour illégal, déclare le juge ; en 2009, il vous a été ordonné de quitter la Suisse avec interdiction formelle de revenir. Alors pourquoi diable êtes-vous revenu en 2011 ? – J’avais perdu mon travail en Italie ; même si j’ai une autorisation de travail là-bas, vu la crise économique, je pensais avoir plus de chance ici. – Drôle de raisonnement, soupire le juge. Passons à la grosse affaire. L’été dernier, lors d’une soirée, vous avez rencontré la plaignante (qui n’est pas présente dans la salle). Au petit matin, la police a débarqué chez elle et vous a arrêté pour viol. Euh… il est noté qu’elle a certaines difficultés psychiques, elle souffre de quoi ? demande-t-il à l’avocate de la victime, accompagnée de sa tutrice. – Elle est soignée pour schizophrénie, raison pour laquelle elle vit en appartement protégé. Elle est très naïve, répond l’avocate. – Ah ! Reprenons, Monsieur Koma. Expliquez-vous quant à cette histoire. – On s’est vus en ville, pis elle m’a invité chez elle. On a bu des verres et on a commencé à faire l’amour. Après, elle a plus voulu, alors j’ai arrêté, mais elle a commencé à me taper et à crier. – Vous allez arrêter de nous raconter des conneries ! s’énerve le magistrat. C’est la cinquième version que vous nous donnez ! D’abord il n’y avait eu aucun contact physique, puis vous avez admis un bec, ensuite une partie de touche-touche et finalement vous avez reconnu qu’il y a eu rapport sexuel. Et là c’est elle 5 Election présidentielle. Vive la France rigolade ! pull et mon soutien-gorge, et il s’est déshabillé. Je me débattais, mais plusieurs fois il a réussi à me pénétrer. Et après mon colocataire a appelé les flics, ils ont débarqué et l’ont arrêté. – Et vous n’avez jamais été consentante ? – Jamais, je suis pas une salope, je voulais juste ma boulette. – Madame, intervient l’avocate de Monsieur Koma, vous rappelez-vous avoir déclaré aux policiers que vous viviez avec un ange et que vous faisiez l’amour avec lui ? – Oui, consent-elle avec un grand naturel. Le juge, perplexe, fait sortir la plaignante et revenir l’accusé. – Euh… c’est à cause de sa maladie ? demande-t-il. – Oui, elle a des hallucinations, lance l’avocate de l’accusé, son colocataire a déclaré que chaque matin il l’entend crier et accuser quelqu’un de viol. Souvent, c’est Satan qu’elle accuse. Alors comment être sûr que mon client n’est pas la victime d’un délire ? – Les bleus sur son corps sont un bon indice, rétorque l’autre avocate. – Bon, coupe le magistrat ; Monsieur Koma, avez-vous quelque chose à ajouter ? – Oui. Je regrette de l’avoir tapée, mais j’étais sous l’emprise de l’alcool. Et j’ai bien retenu la leçon, plus jamais je ne suivrai quelqu’un que je ne connais pas chez elle ! Reconnu coupable de viol, de possession de stupéfiants et d’infraction à la loi fédérale des étrangers, Monsieur Koma est condamné à 23 mois de prison ferme. Il doit aussi verser 5000 fr. d’indemnité à la victime. Lily Le Parlement du Honduras, fortement conservateur, doit prochainement se prononcer sur un projet de loi visant à interdire l’usage de la pilule du lendemain, considérée comme abortive. Le pays d’Amérique latine deviendrait ainsi le premier et l’unique Etat au monde à pénaliser la pilule contraceptive d’urgence, fréquemment prise suite à un viol (le taux d’agressions sexuelles au Honduras est particulièrement élevé). Ladite loi prévoit d’emprisonner toute personne « coupable » d’avoir procuré ou utilisé ce type de contraceptif, tels médecins, infirmiers, femmes et adolescentes. Les conséquences d’une telle interdiction seront catastrophiques pour les Honduriennes. Amnesty International et le collectif international Avaaz (pétition sur www.avaaz.org) lancent donc un appel général contre ce projet de loi. Pour le faire avorter. Morts onéreuses Suite au dépôt des 500 000 signatures nécessaires à la tenue d’un référendum, l’Etat de Californie devra voter en novembre sur l’abolition de la peine de mort. L’association SAFE (Savings Accountability Full Enforcement), à l’origine de l’initiative, a usé d’un argument de poids pour séduire les signataires : le coût excessif de la peine capitale. En effet, depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976, 13 personnes ont été exécutées, ce qui a coûté des milliards de dollars aux Californiens. Son abolition permettrait donc d’économiser « des dizaines de millions de dollars chaque année ». En Californie, la vie humaine n’a pas de prix. A la bonne heure Infos lecteurs Vice de devis de vis A Auvent mauvais En Valais, mandater une entreprise de construction peut être destructif pour le système nerveux. P hilippe retape une maison à Vétroz (VS). Refaisant et isolant toute la toiture, il doit rétablir les avant-toits selon les normes en vigueur dans le vieux village. Pour ce faire, les chevrons du toit sont coupés à ras la façade, après quoi il s’agit de fixer par-dessus de courtes poutres qui dépasseront en débord et supporteront les auvents. Pour ce travail particulier, le couvreur propose à Philippe de mandater l’entreprise Dénériaz SA, à Sion. Suit, l’automne dernier, une réunion sur place avec un ingénieur de ladite boîte, qui calcule tout : les poutres de l’avant-toit mesureront 2,40 m de longueur, dont deux tiers seront solidement fixés aux chevrons de la charpente par des boulons traversants et dont le dernier tiers sera en porteà-faux. Le travail est dûment devisé, Philippe accepte, signe le devis et tout est en ordre. Sauf que rien ne se passe comme convenu : les machines de taille tombent en panne, le chantier traîne, Dénériaz sous-traite la pose à l’entreprise sierroise Salamin... Mieux : visitant les lieux, Philippe est mis en garde par un ouvrier consciencieux qui signale que le diamètre des vis est trop petit. Les vis ? Oui, car au lieu des boulons traversants prévus, ce sont de simples vis qui maintiennent les poutres de l’avant-toit sur celles de la charpente. Et lesdites poutres de l’avant-toit ne mesurent plus que 1,40 m : 60 cm seulement en appui sur les chevrons (au lieu de 1,60 m), pour 80 cm en débord ! Sans compter d’autres surprises, notamment un lambris plus mince que convenu. Plus surpris que content, Philippe contacte l’entreprise Dénériaz. On lui répond qu’après réflexion, voyez-vous, on a opté pour une solution plus économique... Mais pas de soucis, c’est calculé, ça tiendra ! Et on lui soumet avec la réponse un « brouillon de fac- Allez vous faire poutre ! ture » un peu moins cher que le devis initial. Ce qui pose trois questions : l’entreprise refuse-t-elle d’admettre une erreur en la couvrant à coups d’arguments rétroactifs ? De toute façon, peut-elle changer les plans et les devis signés à sa guise sans prévenir le maître d’ouvrage et sans son accord ? Et si ce dernier n’avait rien vu ou pas réagi, le tarif aurait-il été spontanément réduit ? Entre-temps, Philippe consulte des spécialistes indépendants qui sont formels : le bazar installé par Déné- riaz ne répond pas aux règles de l’art, loin s’en faut. Il écrit donc en janvier pour contester la facture et réclamer la réfection du tout, ou au moins un renforcement. Pas de réponse. Il prend un avocat, qui écrit à son tour. Pas de réponse. Mais la facture, elle, arrive. Comme Philippe ne paiera pas, la perspective riante des poursuites et du procès se profile à l’horizon. Evidemment, l’avant-toit n’est toujours pas terminé. Mais ça fait déjà pas mal de tuiles ! Laurent Flutsch Noël 2011, Luc décide de s’offrir le dernier modèle de montre Certina, la DS multi-8, « dotée d’un mouvement à quartz multifonctions avec affichage analogique et digital ». Bigre ! Très pointilleux sur l’exactitude, il constate vite que sa breloque tend à avancer : une erreur de 10 secondes par semaine. Or un modèle de cette catégorie ne devrait pas varier de plus de 10 secondes par mois ! Pour une marque dont le slogan est « Fiabilité, précision, innovation »… Curieux, il découvre que la DS multi-8 a été présentée pour la première fois à la Foire horlogère de Bâle en mars 2011 mais que sa mise sur le marché a été maintes fois reportée suite à « des problèmes techniques » avant d’envahir les vitrines des horlogers juste à temps pour les fêtes. Luc retourne donc l’objet défaillant au magasin. Quinze jours plus tard, il reçoit une nouvelle montre. Mais, après un nouveau contrôle, il apparaît que celle-ci a exactement le même défaut : nouveau retour de la marchandise. L’attente sera bien plus longue, car « Certina révise sa production et effectue un dernier test ». Début avril, Luc reçoit enfin une montre à l’heure, assortie d’une promesse de cadeau. Le 23 avril, il attendait toujours. Vigousse PUB Chiotte business WWWC Les annonceurs en ligne veulent inciter les consommateurs à faire des courses en faisant leur commission. L es vendeurs de réclame, c’est connu, ont pour cible le « temps de cerveau disponible » de leur gibier. D’où leur intérêt pour un moment où l’être humain s’avère intellectuellement paisible et réceptif : celui où il soulage ses boyaux dans l’émail. De fait, le temps passé aux toilettes par les Européens aurait augmenté de 50% depuis quelques années. Pandémie de constipation ? Non : en réalité, le phénomène serait lié à l’avènement des smartphones, volontiers utilisés sur le trône. Du coup, ce marché attire divers créateurs d’applications gratuites qui se financent par de la pub. L’une des plus répandues est Ipoo : un réseau social réservé à ceux qui sont en train de déféquer. On peut y localiser les autres utilisateurs, savoir ce qu’ils ont mangé, connaître la texture de la chose et même jouer à différents jeux. En résumé, c’est aussi inutile que débile. Donc, forcément, c’est énormément téléchargé. Dans le même genre, WC-Book propose des blagues à lire sur les toilettes, Connaissance toilette distille de la culture générale à petites doses et DJ-Toilet invite à composer de la musique au petit coin. Les Japonais se montrent pionniers dans ce domaine, la publicité s’affichant sur leurs applications mobiles s’adaptant selon les informations communiquées par l’utilisateur. Exemple : s’il annonce que sa digestion fut pénible, la réclame disparaît illico pour ne pas lier l’image de l’annonceur à une expérience désagréable. En revanche, après deux jours de diarrhée communiquée au monde, une boîte pharmaceutique envoie un SMS proposant un rabais sur des médicaments idoines. Même si tout ça est distrayant, la conquête des derniers lieux de paix par les stratèges du marketing est plutôt inquiétante. Jadis îlot de pensée libre et d’inspiration, les toilettes pourraient bien devenir un nouveau terrain de bourrage de crâne. Jonas Schneiter PUB Vigousse vendredi 27 avril 2012 Vigousse vendredi 27 avril 2012 6 Faits divers et variés 7 Un Saoudien de 4 ans abat son père : « Je croyais qu’il s’appelait Panpan ! » f i s u l c x E ! e st xi la al un ib tr un r pa é itt qu ac el in im cr un Encore E S U E L A D N A C S A L LA VÉRITÉ SUR « AFFAIRE Vigousse » ! Parodie honteuse Une nouvelle fois, la malveillance et la calomnie auront triomphé, bafouant la vérité et souillant l’honneur d’un honnête fonctionnaire. Me Carlo PONCETTI prêt à tout pour que son client le « journaliste » P.N. échappe à un châtiment mérité. LAUSANNE Le vaste et majestueux Palais du Tribunal pénal de Montbenon semble frissonner en ce petit matin frisquet du 17 avril 2012. C’est là que dans quelques instants va se tenir l’un des procès les plus retentissants de ces dernières années. L’atmosphère est pesante, lugubre et solennelle. Un silence lourd de haine et d’affrontement règne dans les couloirs de marbre qui mènent aux salles d’audience. Un silence à peine brisé par les murmures des avocats des deux parties. Quand Monthey descend ceux qui montent Conso & consorts Cadeaux empoisonnés L’amer et l’enfant Alerte : les gadgets accompagnant les magazines pour les petits sont bourrés de composants nocifs. Prothèses, antithèse, synthèse Une société propose un concept révolutionnaire pour rééduquer les paraplégiques. Mais à Monthey on réussit l’exploit de la paralyser. Q uestion : comment faire capoter une affaire prometteuse qui pourrait rapporter des dizaines de millions et créer des emplois ? Réponse : il suffit de vouloir s’installer à Monthey. Grand naïf, l’ingénieur biomédical Roland Brodard débarque en 2005 en Valais avec un concept révolutionnaire. Il a développé trois inventions pour la rééducation de personnes paraplégiques ou hémiplégiques. Il a même créé un exosquelette, en passe d’être breveté, qui leur permet de remarcher ! Derrière cette belle petite entreprise, la Fondation suisse pour les Cyberthèses (FSC), sans but lucratif, soutient et gère les recherches. La société Swortec SA se charge quant à elle du volet commercial. Inutile de faire un dessin, le potentiel d’un tel marché est énorme. Roland Brodard s’adjoint notamment, au sein de la FSC, les compétences de Charles Gobelet, alors directeur de la clinique de réadaptation suvaCare, et de Fernand Mariétan, président de Mon- they. Et un certain Emmanuel Dubosson prend les commandes de Swortec. En 2007, le Swiss Technology Award et le Prix Sommet récompensent ce projet novateur. Bravo ! se paie comptant : adieu les 8 à10 millions… Il n’y aura plus de recherche : les Cyberthèses vont de mal en pis et Roland Brodard claque la porte. La source financière se tarit, les frais d’avocat s’accumulent, la faillite guette. Au total, depuis le début de la saga, l’Etat du Valais a placé 1,5 million, la Confédération 776 000 fr. et la Loterie Romande 3,3 millions dans une entreprise de plus en plus bancale. Roland Brodard ameute le Conseil d’Etat et les instances officielles. Les plaintes se succèdent, les autorités jouent aux andouilles et ne voient pas où est le problème. Comment perdre le handicap Hélas, quelques mois plus tard, Emmanuel Dubosson se révèle nul. Et passablement tordu : il a fondé une société parallèle pour vendre les appareils des Cyberthèses, ce qui évite de payer des royalties et de déclarer les ventes. Pas encore au parfum de cette petite entourloupe, Roland Brodard propose, avec l’aide de son fils et d’un comité de pilotage, un modèle de business coordonné par divers organismes officiels. Ce plan peut apporter 8 à 10 millions. La condition ? Via la FSC dont il est directeur, Brodard demande de résilier, à l’amiable, la collaboration avec Emmanuel Dubosson. Ce que refuse le conseil de fondation, Fernand Mariétan en tête. Dès mai 2009, ce retournement de veste Très remonté, Roland Brodard a créé un site (www.rolandbrodard.ch) où il détaille tout l’histoire de ce fiasco, pièces à l’appui. Mi-avril 2012, il a adressé un message à plus de 300 destinataires, journalistes, députés, autorités, etc. Tout ce qu’il souhaite, c’est avoir de vrais partenaires pour développer enfin ses Cyberthèses en Valais. Voilà un homme qui n’est pas rancunier ! Pierre-Pascal Chanel T rop jolis, ces bracelets colorés, ces canards pour le bain et ces vernis pailletés glissés dans l’emballage des revues pour enfants ! Les mômes adorent et les parents résistent mal à ces bonus qui, en plus, incitent leurs rejetons à la lecture. Sauf que ces joujoux sont des bombes à retardement. Presque tous fabriqués en Asie, ils ne répondent pas aux normes européennes sur les substances dangereuses et ils ne sont que rarement contrôlés. Ainsi recèlent-ils fréquemment des composants cancérigènes, allergènes ou pouvant perturber le système endocrinien, comme du formaldéhyde, des nitrosamines, des phtalates, du bisphénol A, etc. Le magazine allemand de défense des consommateurs Oeko-Test l’avait démontré l’été dernier : sur 25 bidules testés, seuls deux ne présentaient aucun danger pour la santé. Les plus redoutables ? Des gadgets à mettre en bouche (flûte, sifflet...), ainsi que les rouges à lèvres et autres cosmétiques de pacotille, dont les éventuelles substances toxiques (paraffine, phtalate de diéthyle) pénè- trent illico dans la muqueuse et sont en partie avalées. Depuis ce test, rien n’a changé. La surenchère de bonus continue avec des babioles toujours plus attractives et potentiellement nocives. Une drôle d’odeur de pétrole se dégage quand on ouvre l’emballage ? C’est le signe que le jouet contient des hydrocarbures aromatiques mono- ou polycycliques, très toxiques et cancérigènes. Sans compter toutes les saloperies inodores sous les paillettes et les couleurs bigarrées. Pour éviter les ennuis, deux solutions. Au pire, enlever au moins les substances de surface accumulées dans l’emballage en lavant le machin à fond et prier pour que le bambin s’en lasse très vite. Au mieux, acheter uniquement le magazine en expliquant que tout n’est pas rose au pays des princesses ou que le vaisseau du héros est défectueux. Tout le monde y gagnera puisque ces « cadeaux » empoisonnés sont payants, et au prix fort, dans le tarif global du paquet. Mieux vaut un jouet de moins que jouer avec sa santé ! Format annonce 171 x 190 mm Alyssia Minne PUB Qui n’Avenches pas recule Pierre qui roule Quand l’Etat de Vaud renonce à prendre soin d’un théâtre antique, il en fait tout un théâtre. A « Cet homme a un stylo de vipère ! » (Une victime) L’avocat David ECOFFEY, valeureux défenseur d’un fonctionnaire injustement outragé. Séparés de quelques mètres, les deux clans font mine de s’ignorer. Du côté des plaignants, A.M., un honnête policier fribourgeois chargé d’octroyer les patentes des restaurateurs qui font la renommée de son pays. Dans cette sinistre affaire, il n’est pas seul à vouloir enfin, courageusement, faire taire l’odieux diffamateur qui a sali son image. Les anciens tenanciers de l’Auberge de l’Ours gourmand, en vieille ville de Fribourg, ont eux aussi déposé plainte devant la justice afin de laver leur honneur. Regrettablement toutefois, ces deux honorables commerçants n’oseront pas se présenter à l’audience. Par crainte des représailles que le redoutable accusé P.N.* pourrait ourdir contre eux ou suite à une stupide affaire d’escroquerie qui les a poussés à s’éloigner momentanément de la Suisse ? Le mystère demeure insondable. Disons-le sans ambages, leur tortionnaire, P.N., a déjà un lourd passé derrière lui. Les lecteurs du journal Vigousse, un torchon ordurier dans lequel il sévit semaine après semaine, ne le savent que trop bien. Ce sinistre in- dividu, que la presse a déjà surnommé « L’écrivaillon malfaisant », s’emploie méthodiquement à salir la réputation des plus intègres citoyens de ce pays. Fonctionnaires, magistrats, entrepreneurs, tous ont eu à subir ses diatribes haineuses. Et rares, très rares sont ceux qui ont eu l’audace d’entreprendre une action héroïque pour mettre le holà à ses déversements de bile vipérine. C’est que l’homme est redoutable. N’hésitant jamais à fonder ses calomnies sur des faits avérés, le gredin et sa feuille de chou recourent, de façon aussi déloyale que perverse, à des défenseurs particulièrement retors et procéduriers : « Maîtres » Carlo Poncetti et Patrick Ocek, deux avocats interlopes dont la réputation sulfureuse n’est plus à faire. Et ils ne vont pas manquer de s’illustrer ignominieusement dans la triste mascarade qu’est ce procès de Lausanne. Un juge pris en otage ? Le président Patrick STOUDMANN et sa greffière Saskia PAREIN, pris au piège des manigances de l’accusé. Dès le début de l’audience, le valeureux juge Patrick Stoudmann est traîtreusement pris à partie par les avocats de P.N. Ces deux scorpions usent et abusent de tous les stratagèmes qu’autorise la nouvelle procédure pénale pour tenter, par de sournois arguments dilatoires, de renvoyer le procès. Mais ces manœuvres Le policier A.M. face à la déliquescence d’une justice trop laxiste avec les criminels. lâches et perfides n’ébranlent pas le président du tribunal, qui sait se montrer ferme afin que la procédure arrive à son terme : « Maître Poncetti, s’exclame-t-il, à la place de renvoyer cette cause, revenir, juger, faire appel, aller jusqu’à Strasbourg et juger une fois de plus la Suisse pour non-respect du droit de la presse, ne vaut-il pas mieux mettre un terme aujourd’hui à cette histoire ? » Maître Ecoffey, le courageux défenseur du policier scandaleusement calomnié, s’indigne à son tour : « Mais, Monsieur le président, mon client a quand même été diffamé ! » Las, ce déchirant cri du cœur ne sert à rien. Produisant à tour de bras toutes sortes de documents qui semblent accabler l’irréprochable fonctionnaire de l’Etat de Fribourg, les défenseurs du vénéneux pamphlétaire P.N. n’ont de cesse d’acculer le malheureux A.M dans ses derniers retranchements. Une odieuse manière de faire qui, une nouvelle fois, porte ses fruits : le chef de la Police du commerce du canton de Fribourg, magnanime et généreux, traitant par le mépris la mauvaise foi crasse d’une canaille plumitive secondée par des avocaillons retors, retire noblement sa plainte. Acceptant ainsi de libérer la sombre canaille qu’est P.N. de « calomnie, subsidiairement diffamation », l’irréprochable fonctionnaire ne pourra que déplorer avec nous à quel point notre justice fait la part belle aux criminels de tout poil, qui malgré les lourdes charges qui pèsent sur eux n’hésitent pas à instrumentaliser l’ordre judiciaire en leur faveur. Un scandale. Alinda Dufey et Frédéric Pottecher Croquis d’audience par Caro * nom connu de la rédactiom venticum, capitale de l’Helvétie romaine. Haut lieu du prestigieux passé vaudois, Avenches est connue pour son amphithéâtre, qui accueille en saison le festival Rock oz Arènes ainsi que des bribes d’opéras entre deux orages, mais aussi pour d’autres vestiges antiques remarquables. Les courses d’école y affluent de partout et la richesse de ce site exceptionnel lui vaut une renommée scientifique internationale. Dans la verdure, entre la colonne du Cigognier et les restes de la muraille, le théâtre romain est un passage obligé pour les visiteurs férus de patrimoine. Il faut dire que quatre théâtres antiques seulement sont connus en Suisse. Bien conservé, celui d’Avenches servait encore de carrière de pierres au XIXe siècle avant d’être protégé et consolidé. Depuis lors, il est fort prisé des autochtones, qui adorent y pique-niquer ou y organiser des fêtes. Hélas, les ruines jadis restaurées retombent en ruine. Descellés par le temps et le gel, des moellons risquent de choir sur les badauds. Il y aurait donc lieu d’investir quelque argent dans une nouvelle consolidation. Mais voilà, l’Etat de Vaud n’a, paraît-il, « pas les moyens » (forcément, à force d’exonérer les multinationales…). Pourtant une restauration du théâtre ne serait pas pharaonique. On en déduit que l’Etat de Vaud a plutôt d’autres priorités. Attention toutefois : n’allons surtout pas croire que Leurs Excellences de Lausanne se fichent du glorieux patrimoine d’Avenches. Bien au contraire, elles ont énergiquement décidé d’agir, vite et bien : elles ont interdit l’accès du théâtre au public. Et pour ce faire, elles en ont clôturé le pourtour, puis elles ont fait dessiner, fabriquer et ériger un superbe totem métallique très design, au graphisme élaboré, pour expliquer que le site est fermé. Cette chose est bien plus belle que le vétuste panneau brun voisin qui fournit des indications historiques aux visiteurs... Vue de loin, elle a d’ailleurs tendance à attirer les curieux, qui en arrivant sont ravis de n’y lire qu’une interdiction. Un bête panneau de chantier rouge et blanc aurait sans doute été plus clair et nettement plus économique. En effet, renseignement pris auprès des services cantonaux, l’ensemble du dispositif aurait été devisé à plus de 60 000 fr. Il n’y a pas à dire : pour montrer qu’il ne fera rien et qu’il n’a pas les moyens, l’Etat de Vaud met les moyens ! Alinda Dufey PUB PUB Absinthe Celle à Guilloud Haute Ecole Arc • +41 32 930 11 11 • www.he-arc.ch Vigousse vendredi 27 avril 2012 Production artisanale Vente-Dérivés-Visites 2114 Fleurier • 079 568 52 35 www.absinthecelleaguilloud.ch Devenez Œnologue Haute Ecole Spécialisée, filière Œnologie (HES) Bachelor of Science HES-SO en Œnologie - Master HES-SO in Life Sciences, orientation Viticulture et Œnologie Ecole Spécialisée (ESp) en viticulture, arboriculture et œnologie Brevet fédéral et/ou Diplôme ESp Ecole du Vin Formation modulaire destinée aux amateurs et professionnels du vin et de la table Ecole d’Ingénieurs de Changins | 1260 Nyon | www.eichangins.ch | offi[email protected] | 022 363 40 50 Vigousse vendredi 27 avril 2012 9 Faits divers et variés ILS ONT TOUS DU CARACTÈRE CAVES OUVERTES DES VINS DU VALAIS DU 17 AU 19 MAI 2012 Chaînes du malheur sirables qui font désordre disparaissent opportunément de la circulation, et des patrons véreux héritent d’une main-d’œuvre corvéable pour pas un yuan. Attention, on ne parle pas ici des petites mains chinoises d’Adidas ou d’Apple : certes, leurs conditions de travail sont celles du XIXe siècle en Europe, mais au moins les ouvriers ont un salaire et une identité. Comparée aux employeurs de nugong, Apple est bonne poire… Libres sévices Aboli par la France il y a pile 164 ans, l’esclavage est loin d’avoir disparu d’une seule traite. L a date du 27 avril 1848 est à marquer d’une pierre blanche. Ou noire. C’est en effet ce jour-là que la France abolit l’esclavage dans ses colonies et possessions. Un grand pas pour l’humanité. Ce n’était pas un premier pas, d’autres l’ayant déjà accompli auparavant : la France elle-même en 1794 (avant que Napoléon annule la décision), l’Argentine en 1813, la Grande-Bretagne en 1833. Ce n’était pas non plus le dernier pas puisqu’il a fallu attendre 1926 pour que la Société des Nations ratifiât la fin de l’esclavage au plan mondial. Aboli, l’esclavage ? En 2012, la réalité est nettement plus mitigée. Aux quatre coins de ce globe qui ne tourne pas rond se perpétue en effet, souvent en toute impunité, l’asser- vissement d’hommes par d’autres. Ça commence pas plus loin qu’aux portes de l’Europe, où les routiers des pays de l’Est sont traités comme des galériens : des cadences infernales pour des salaires de misère, dans l’imprévoyance sociale la plus complète. Ils y laissent parfois leur vie, comme ces Polonais récemment retrouvés morts en Belgique, après l’incendie du hangar vétuste où ils avaient été parqués. Quant aux Africains, leur traite ou Cet esclavage est sans pitié ! Au Proche et au Moyen-Orient, les traitements dégradants infligés à des employés de maison défraient régulièrement la chronique. La cruauté des Kadhafi envers le petit personnel n’a rien d’isolé : privés de papiers, contraints de trimer 20 heures par jour, séquestrés, battus, de nombreux domestiques sont asservis avec la bénédiction des autorités. Ainsi la ministre du Travail des Comorres a-t-elle signé, en mars 2012, des accords de « libre »-échange avec l’Arabie Saoudite : il s’agit en réalité d’une sorte de self-servile, où les nababs arabes s’approvisionnent en serviteurs à exploiter jusqu’à épuisement. Plus loin vers l’est, on rencontre les nugong, « ouvriers-esclaves » chinois : non payés, à peine nourris, ils triment sous les coups de bâton et de fouet dans des entreprises plus ou moins légales. Parmi eux, des paysans démunis venus protester à Pékin, purement et simplement kidnappés. Même si elle n’est pas avérée, on soupçonne une connivence du régime : ces indé- leur maltraite ne s’est pas franchement éteinte. Pour ne citer qu’un exemple, l’exploitation de la cassitérite1, utilisée en électronique, prolonge les heures noires de la servitude : prisonniers de boyaux prêts à s’effondrer, enfoncés dans la boue, des hommes et des enfants extraient sans relâche le matériau indispensable à la fabrication des téléphones portables et autres gadgets qui à leur tour asserviront les Occidentaux, tombés tout petits dans la marmite où mijotent Liberté, Egalité et Fraternité. Catherine Avril Voir l’essai de Chr. Boltanski, Minerais de sang : les esclaves oubliés du monde moderne, Editions Grasset. 1 PUB Bruit blanc Marre d’entendre les élucubrations racistes de l’UDC, du MCG, de l’UMP, du FN et du Tea Party ? Eh bien, dites-vous qu’à côté de certains psychologues ce sont tous des enfants de chœur. O ui, en 2012, et peut-être plus que jamais, le racisme existe encore. Mais au moins, une sorte d’hypocrisie s’est aujourd’hui imposée même chez les pires fachos, qui sont forcés de procéder par allusions et « dérapages contrôlés ». Imaginons qu’un personnage public affirme que les Africains sont génétiquement moins intelligents, plus violents et plus pauvres que les Blancs du fait qu’ils ont un petit cerveau, la peau sombre et un gros pénis. On en entendrait parler, non ? Eh bien, cette réserve n’existe pas dans le petit monde de certains chercheurs en psychologie. A ce titre, le numéro spécial que prépare le journal Personality and Individual Differences est assez édifiant. Il s’agit d’un hommage à Richard Lynn, professeur de psychologie à l’Uni- versité d’Ulster en Irlande, pour ses 80 ans. Toute la clique des « réalistes raciaux », comme ils se nomment euxmêmes, s’est réunie pour faire sa fête à ce valeureux défenseur de la supériorité blanche, dans un festival d’articles vomitifs. Impossible de tout résumer ici et encore moins de réfuter cette salve de pure haine, mais un petit tour permet de se faire une idée. Ainsi Rushton et Templer avancent la théorie que la pigmentation de la peau est un indice d’agressivité (lire : plus t’es brun, plus t’es un psychopathe criminel). Kanazawa, lassé par ses recherches sur « pourquoi les femmes noires sont moins belles » (sic), fait un lien entre le climat et l’intelligence (surprise : les crétins habitent les pays chauds). Rindermann, Meisenberg et Vanhanen détaillent chacun le concept de « QI Sebastian Dieguez abonneZVOUS BANDE DE CONS! Abonnez-vous ou offrez Vigousse sur www.vigousse.ch UVEZ RETRO SE S VIGOU S TOUS CE A IC D EN DÉ S AU SALON UR LES JO RE DANS LE L DU IV GE DE VILLA LA BD 1 an (43 numéros dont 2 spéciaux ) CHF 140.–, étudiants, chômeurs, rentiers CHF 100.– UNIGRAF.COM Science infecte national » (en gros : ils attribuent un QI à chaque pays et concluent que la pauvreté est due au niveau de stupidité). Nyborg va un peu plus loin et déplore « le déclin de la civilisation occidentale », les peuples européens étant menacés par les « immigrés superfertiles non occidentaux à bas QI » (sic). Lynn lui-même analyse des données relatives à la taille du pénis et en déduit qu’une grosse bite est synonyme de retard développemental (suivez son regard). On apprend aussi des termes comme « capitalisme cognitif » (les riches sont tout simplement plus intelligents que les pauvres), « pigmentocratie » (les peaux claires doivent commander les peaux foncées) et « sélection darwinienne doublement laxiste » (non seulement ces cons de pauvres basanés ne meurent plus, mais ils se reproduisent comme des lapins). Faut-il censurer cette pseudo-science haineuse ? Vieux débat. Mais ces scientifiques racistes ont au moins un avantage : contrairement à nombre de nos politiciens, électeurs, oncles et voisins, ils disent clairement ce qu’ils pensent. (TVA et port compris) PUB WWW.LESVINSDUVALAIS.CH Vigousse vendredi 27 avril 2012 Vigousse vendredi 27 avril 2012 Bien profond dans l’actu ! Bon, les gars, ça va pas du tout ! France. « Et un… et deux… et deux zéros ! » Et à la place, vous me tartinez des inepties sur des prisonniers, sur les neurosciences, sur les hommes des cavernes… France : Marine Le Pénis en forte élection. Vous vous prenez pour « Lucky Luke » depuis que vous en avez scénarisé deux albums, par ailleurs médiocres. Mais c’est superimportant, les prisonniers ! Et je ne parle même pas des débilités du professeur Junge… C’est fondamental, les hommes des cavernes. Il y a plein d’injustices et… Oh, ça va avec le prêchi-prêcha pseudo-historique, Flutsch ! Pourquoi un tel mépris pour la science ? Il est où, d’ailleurs, ce con ? Une étude à paraître dans le Mental Illness Journal montre que 57% des… Il est à sa séance de musculation. Cela éclaire les comportements contemporains, qui n’ont pas tant changé et… Mais pourquoi est-ce qu’il ne répond pas ? Euh… C’est-à-dire… Il est mort… Ça fait déjà un an… Mais comme c’est grâce à lui qu’on obtient les financements, on l’a fait empailler pour que personne ne l’apprenne… Je sais que vous piquez vos anecdotes dans des « Que sais-je ». Tout le monde à tour de rôle. C’est pas comme si c’était difficile à imiter… Quels gags ? C’est à vous de faire appliquer mes ordres ! Ah, c’était ça, l’odeur… Fermez-la, Dieguez ! Si je ne vous avais pas obtenu ce doctorat de complaisance, vous seriez encore en train de disséquer des cerveaux de chimpanzés ! Mais qui fait ses dessins, alors ? Et vous, Barrigue, vous ne dites rien ? C’est vous le rédacteur en chef de ce torchon ! Mais tout le monde s’en tape ! Silence, Nordmann ! J’ai racheté Vigousse pour que vous me sortiez du croustillant sur les conseillers fédéraux. Histoire que je puisse manipuler leur image médiatique. 11 Et qui trouve les gags ? Alinda, tu peux m’aider à ranger Barrigue dans son placard ? On en n’aura plus besoin jusqu’à la visite des actionnaires. 037 10 PUB PUB Vigousse vendredi 27 avril 2012 Vigousse vendredi 27 avril 2012 12 Bien profond dans l’actu ! Jean-Paul Gaultier a 60 ans. Il n’est plus mannequinquagénaire. Pitch Place aux experts La vie selon le professeur Junge Cette semaine : pourquoi pédophilie et éducation sexuelle n’ont rien d’incompatibles. 13 Russie. 500 grammes de caviar avalés en 1’26’’. C’est cela, la nouvelle gâche caviar. Courrier du chieur A Bernie Ecclestone Argentier Le Nouvel Observateur du 19.04.12 Cher Monsieur, Il est vrai que depuis dimanche soir dernier, il ne se passe PLUS rien là-bas. Vos bolides ont quitté le pays pour la Catalogne où, dans une quinzaine de jours, ils pourront à nouveau faire vroum-vroum et polluer l’atmosphère. L a révélation qu’un membre du comité de l’initiative contre l’éducation sexuelle à l’école enfantine et primaire aurait fait de la prison pour abus sur une fille de 12 ans a jeté le discrédit sur cette cause qui semble désormais perdue. Le public estime sans doute que l’individu en question, en voulant limiter l’information à la jeunesse, avait pour but secret de laisser le champ libre aux pédophiles. Voilà un procès d’intention tout à fait injuste. Car les pédophiles sont les plus grands experts en matière d’éducation sexuelle, dont ils ont une connaissance pratique de première main manquant à bien des personnes qui se mêlent de ce débat. Exclure les abuseurs d’un tel sujet, c’est négliger des compétences primordiales. Et c’est quand les décisions sont prises par des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent que cela tourne à la catastrophe. Plus rien, dès lors, ne filtrera de ce microscopique Etat du Golfe persique où votre ami le roi Hamad ben Issa el-Khalifa et sa tribu règnent depuis une décennie. Et où depuis plus d’un an une partie du peuple revendique un peu plus de partage, un peu plus de justice, en un mot comme en mille un zeste de liberté. pédophiles n’auraient-ils pas voix au chapitre en ce qui concerne l’éducation sexuelle ? C’est que, malheureusement, ce qui est vrai pour la société civile ou l’économie privée n’est guère de mise en politique, où les experts sont souvent écartés des choix d’importance au profit de béotiens complets. Ainsi, au niveau fédéral, Alain Berset gère la politique de la drogue. Pourtant il n’est pas toxicomane. Il n’a aucune idée de comment se préparer un shoot d’héroïne ou de comment couper de la cocaïne avec du sucre pour en tirer un bénéfice. C’est proprement scandaleux ! Le moindre camé venu est plus qualifié que le ministre de l’Intérieur. On constatera en outre que le même Alain Berset s’occupe de l’assurance maladie alors qu’il est en pleine forme. Qu’Ueli Maurer est chargé de l’achat des avions de combat alors qu’à l’armée il commandait une compagnie cycliste. Enfin, bref, des incompétents. Les cons pétants Pour l’organisation d’une fête villageoise de gym, par exemple, tout le monde trouvera naturel que ce soit la société de gym qui s’en charge. Et pas l’amicale des chasseurs ou le club des philatélistes. Pour pousser le raisonnement plus loin, il est communément admis que des escrocs siègent dans les conseils d’administration de nos banques, car leur savoir-faire permet à nos établissements financiers de ne pas se faire arnaquer. Alors pourquoi les C’est tout le contraire avec un abuseur. Au moins, il sait de quoi il parle et dispose sûrement d’arguments qui échappent au commun des mortels. Peut-être que les jeunes enfants sont de toute façon trop bêtes pour comprendre et que l’argent dépensé à les éduquer est jeté par la fenêtre. Ou que c’est plus amusant pour eux quand ils ne savent pas à quoi s’attendre. Ou, tout simplement, que la pédophilie en soi est la meilleure forme d’éducation sexuelle possible. Et en plus elle ne coûte rien à la collectivité puisqu’elle est pratiquée par des bénévoles. En tout cas, moi, par exemple, je n’ai jamais suivi de tels cours et cela ne m’a pas manqué. J’ai appris sur le tas, vers l’âge de 30 ans, grâce à la collaboration des pensionnaires de la colonie de vacances où je travaille. Depuis, je mène une vie sexuelle parfaitement normale et équilibrée. Et les enfants m’adorent. Ils disent tous qu’on apprend plein de choses avec moi. Professeur Junge, phare de la pensée contemporaine Pendant quelques jours, voyez-vous, le bruit des monoplaces aura couvert les cris des manifestants, le staccato des mitraillettes et les hurlements des contestataires arrêtés, emprisonnés et pour certains torturés par les forces fidèles au régime. Peu vous chaut qu’Amnesty International, dans un rapport publié pas plus tard que le 13 avril, confirme que « la crise des droits humains à Bahreïn n’est pas terminée. Les autorités ont beau affirmer le contraire, les violences de l’Etat contre celles et ceux qui s’opposent au régime de la famille el-Khalifa se poursuivent et peu de choses ont changé dans la pratique depuis la répression brutale des manifestations antigouvernementales de février et de mars 2011 ». Là encore, il s’agit sans doute d’« inventions » d’idéalistes soucieux de faire la une des journaux ! Nous savons, vous et moi, cher Monsieur le grand argentier de la F1, que le sport peut parfois servir de trait d’union entre les hommes. Nous savons également qu’il peut devenir l’otage de certains gouvernements et – pire ! – leur complice. Or, lorsqu’il s’est agi de décider si oui ou non vos bolides devaient se rendre à Manama, vous avez opté pour l’affirmative. En fermant les yeux sur ce qui se passe réellement dans les rues et les alentours de la capitale de Bahreïn, en niant l’évidence, vous avez vendu votre âme au diable. Ce n’était certes pas une première, ce n’est certainement pas la dernière fois. Pour quelques dollars de plus, le multimilliardaire que vous êtes s’est montré prêt à toutes les compromissions. Sur un mur proche du circuit, il était écrit : « Non à la Formule du sang. » Vous vous en êtes, en quelque sorte, lavé les mains. J’attire toutefois votre attention sur le fait que ces taches-là sont plus tenaces que le cambouis. Sans mes salutations distinguées. Roger Jaunin E MOT FIN D E Selon vos récentes déclarations, tout est calme au royaume de Bahreïn. Vous y avez quelques amis sans doute assez fortunés qui y vivent en toute quiétude. Vous en déduisez qu’il « ne s’y passe rien » et que le reste n’est qu’« affabulations de journalistes toujours prêts à inventer n’importe quoi pourvu que ce soit du sensationnel ». L Grand Prix qui avait été n en faveur de la tenue du itio pos s pri a e ton les Ecc Bernie à cause des troubles. annulé la saison dernière et tout est calme nais des gens qui y vivent con Je . ïn) hre Ba (à rien nd Prix de Chine. « Il ne se passe dernière en marge du Gra e ain sem la dit il a-t, et paisible » Bénédicte « IL NE SE PASSE RIEN » HISTOIRE L’ Anerie contagieuse Sale ère de labeur N ous sommes sur un coteau du Jura, 9003 ans avant les premières contractions de la Vierge. La matinée est déjà bien avancée quand le jeune chasseur emmitouflé de peaux sort de sa tente de peaux. L’herbe rare et rase frissonne sous un soleil pâlot. L’isotherme de zéro degré se situe à la hauteur des oreilles et une bise modérée à forte en montagne accentue encore la sensation de froid. « Y en a marre de la glaciation de Würm et de ce foutu Dryas récent ou Dryas III qui n’en finit pas, vivement que l’Holocène se pointe vraiment », râlerait Maurice s’il avait la moindre notion de paléoclimatologie et s’il s’appelait Maurice. De fait, le réchauffement est en marche : dans la plaine, le glacier du Rhône commence à reculer peu à peu, libérant malencontreusement des emplacements futurs pour Soleure et Niederbipp. Comme toutes les deux ou trois semaines, Maurice (ou Hanspeter, ou Kroumglf Fils du Feu, on n’en sait rien, donc mieux vaut Maurice) part travailler pour gagner sa croûte. Son boulot ? S’asseoir sur une butte avec quelques copains et attendre peinard que les rennes passent en contrebas, sur la bande de toundra qui longe la moraine. Les rennes présentent l’avantage d’être comme les morilles : quand il y en a un, il y en a d’autres autour. De plus, les rennes sont plus faciles à repérer que les morilles, dont le brâme part au grand galop, après quoi il suffit d’aller ramasser les quelques bêtes moins alertes piétinées à mort sous les sabots des autres. Peu après, Maurice rentre satisfait chez Fig. 1 Deux condamnés victimes d’un serpent bavard. est nettement plus discret. Enfin, léger avantage supplémentaire, les rennes existent à l’époque en question alors que les morilles non. Donc, Maurice et ses potes voient approcher, selon l’horaire prévu, environ 4003 rennes en troupeau compact. Trottinant sans méfiance, les animaux s’engagent dans la passe étroite que dominent les chasseurs. Ils sont alors si serrés (les rennes, pas les chasseurs) qu’on ne distingue qu’une masse de poil ondulante d’où émergent les ramures éparses et sautillantes des mâles. Maurice et compagnie se lèvent tranquillement, puis lancent quelques sagaies dans le tas. Inratable. Et même si on rate, ça n’a pas d’importance : le troupeau subitement saisi de panique lui. Il ramène de quoi nourrir sa petite famille pour un bon moment, plus quelques beaux articles de mercerie et de bricolage, à savoir de la peau, des tendons, des os et des bois. Voilà une bonne journée de boulot. Un moment d’attente à papoter entre amis, un ou deux jets de sagaie, ramassage et transport du butin, puis congé prolongé avant de remettre ça quand ce sera nécessaire. C’était le bon temps. Même s’il fallait camper par un climat un peu rude, déménager souvent et consacrer une partie des loisirs à fabriquer des sagaies et quelques autres bidules, pas à dire, c’était le bon temps. Evidemment, c’était trop beau pour que ça dure : le réchauffement s’accélérant, la toundra et les rennes disparurent au profit de la forêt et d’animaux abominablement farouches qu’il fallait traquer longuement et approcher sans être vu. L’arc, invention dernier cri, facilitait un peu le travail, mais quand même. Et tout n’a fait qu’empirer ensuite quand des imbéciles ont imposé l’agriculture et l’élevage. Le turbin est devenu harassant et quotidien. Plus tard encore, les Romains, toujours facétieux, mirent au point un instru- ment de supplice assez distrayant, composé de trois pieux. On le nomma donc tripalium. Au fil des siècles suivants, le mot évolua phonétiquement au nord des Alpes : trebalyo, trebail, trevail, travail. Et le verbe latin tripaliare (torturer avec le tripalium) devint travailler. Le douloureux sens originel demeure d’ailleurs dans l’expression « ça le travaille » ou dans le « travail » d’une femme en couche. Au demeurant, la Bible confirme, si besoin était, que le boulot est une punition. Quand Yahvé Dieu en personne (Genèse 3, 19) a tiré les oreilles d’Adam pour lui apprendre à tenir sa femme, laquelle était frivole au point de se laisser embobiner par un serpent qui parle, lui a-t-il dit « tu seras privé de dessert » ou « panpan cul-cul » ? Non. Yahvé Dieu lui a dit : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. » Voilà. Bien puni. Comment diable un supplice romain et un terrible châtiment divin ont-il pu devenir aujourd’hui une valeur suprême, un but dans la vie, une quête générale ? C’est bien simple : c’est parce que les rennes sont partis. Certes, il existe probablement d’autres explications plus profondes et plus complexes. Mais leur analyse, puis leur formulation réclameraient pas mal de travail, et ça commence à bien faire. Laurent Flutsch PUB « S aviez-vous que le bateau Titanic avait vraiment existé ? », « QUOI ? Titanic n’est pas qu’un film ? » : d’innombrables commentaires de cette teneur ont fleuri sur Facebook et Twitter depuis la sortie en 3D du film de James Cameron. Au lieu de faire profil bas, les ignares ont envahi la Toile. Des centaines de milliers d’internautes ont lancé sur Google une recherche « Titanic vrai ou faux » ! On ne compte plus les recherches « ménopause homme ». Dans un autre domaine, les internautes se sont déchaînés en février sur Twitter pour demander qui diable est Paul McCart ney, après la victoire de l’ex-Beatle aux Grammy Awards. D’éminents spécialistes ont expliqué qu’il s’agit d’un ancien danseur de Michael Jackson, d’autres affirmant qu’il est le père d’Amy Winehouse. Des réseaux sociaux, l’ânerie gagne en quelques clics les encyclopédies virtuelles, qui sont reprises dans le monde entier. C’est ainsi qu’une ado britannique prénommée Samantha est devenue célèbre : il y a deux semaines, elle a corrigé l’entrée « Titanic » de Wikipedia en laissant un commentaire : « Vous êtes trop bête d’y avoir cru, ce n’est qu’un film. » Alors que, comme chacun sait, c’est un livre écrit par Paul McCartney, le père de Michael Jackson, après sa ménopause ! Jonas Schneiter PUB Nous félicitons Vigousse pour son énergie déployée lors de ses 103 éditions. www.groupe-e.ch Vigousse vendredi 27 avril 2012 Vigousse vendredi 27 avril 2012 Pour réaliser ce numéro spécial, nous avons invité quelques camarades, quelques frères et un père à s’exprimer sur Vigousse. Un point commun entre tous, le talent. Et une belle complicité. André-Paul Perret : nom connu des rédactions Burki : 24 heures Herrmann : Tribune de Genève, Sonntagzeitung L’Epée : L’Express, L’Impartial, Journal du Jura Mix & Remix: L’Hebdo, Infrarouge, Sine mensuel, Vigousse Piem : Le Figaro, Le Point, Témoignage chrétien, Le Petit Rapporteur Tignous : Marianne, Charlie Hebdo, Fluide glacial Zep : Titeuf, Tchô Vigousse vendredi 27 avril 2012 Vigousse vendredi 27 avril 2012 16 Culture et déconfiture Brouillon de culture VISIONNER « L’Orient est l’Orient et l’Occident est l’Occident, et jamais ils ne se rencontreront. » Faux, Mr. Kipling! La preuve en images avec le Festival du film oriental qui de la révolution écrit le nom et de la liberté chante l’intégrité. 7e Festival international du film oriental de Genève, Cinémas du Grütli , à Genève, mais aussi Versoix, Lausanne, La Chaux-de-Fonds, Gex et Annemasse, 28.04- 06.05. Infos sur www.fifog.com ÉTOURDIR Au cœur du musée de la vigne, du vin et de l’humour, une artiste valaisanne dévoile ses peintures à l’huile. Des traits énergiques débordant de mystère, de vie et de couleurs. Enivrant. Rêve ta vie en couleurs, de Muriel Volluz Perruchoud, Mazot-Musée de Plan-Cerisier, Martigny-Croix, du 29.04 au 30.06. ZIEUTER Une exposition, Automates et merveilles, pour trois grands noms de l’horlogerie présentés dans trois musées, trois villes et en trois langues. Trois fois bien. Les Jaquet-Droz et Leschot, Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel, Merveilleux mouvements… surprenantes mécaniques, Musée international d’horlogerie, La Chauxde-Fonds, Chefs-d’œuvres de luxe et miniaturisation, Musée d’horlogerie – Château des Monts, Le Locle, 29.0430.09. S’ÉVADER Une semaine pour frémir face au destin de Schéhérazade, s’indigner des propos d’une petite souris bien présomptueuse ou saliver devant un bûcheron sacrément viril. Des récits pour tous les goûts, toutes les envies et tous les âges. Le conte est bon. 5e Festival international du conte de Fribourg, 30.04-06.05. POUFFER Les lieux cultes du canton de Neuchâtel revus et améliorés par les détourneurs d’images Plonk & Replonk. Un glaçon de lune à La Brévine, une gare en équilibre au Creux-du-Van, Neuchie le monstre du lac et autres clichés réinventés. Une imagination tordante. Exposition Plonk & Replonk, Galerie Théâtre du Pommier, Neuchâtel, 01.05-29.06. HALLUCINER Les propos banals et ridicules de deux couples anglais au coin… d’une cabine de plage ! La première œuvre de Ionesco un brin dénaturée mais toujours aussi absurde. Une pièce décoiffante. La cantatrice chauve, par le Théâtre du Projecteur, Pulloff, Lausanne, jusqu’au 06.05. Théâtre Alchimic, Carouge, 09-25.05. Des films Une pièce Musicien du monde Les maux des bobos Oser déconner avec Le prénom d’un futur enfant peut très vite déchaîner les noms d’oiseaux. Un film français qui vole très très haut ! 1 2 3 4 5 6 7 8 9 3 4 5 6 L à sa mécanique, implacable, le grain de sel du malaise, de l’affrontement culturel, de la guerre des sexes, du pugilat égotiste, mettant à nu ses personnages. Certes, côté mise en scène, on reste dans le théâtre filmé. Mais ce qui compte ici, c’est bien évidemment le texte. Et il est aussi savoureux que les acteurs qui lui donnent chair. Même Patrick Bruel (qui jouait déjà le rôle au théâtre) est au niveau, c’est dire. Il n’a même jamais été aussi bon. Si vous n’allez pas voir Le prénom, vous allez vous faire appeler Arthur ! Bertrand Lesarmes Le prénom, de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, avec Charles Berling, Patrick Bruel, Valérie Benguigui. Durée : 1 h 49. En salles. Mort sans peine De janvier 2003 à mai 2005, le corps de Michel Christen, 53 ans, a pourri sur son canapé. Vingt-huit mois, c’est le temps qu’il aura fallu pour que quelqu’un « s’inquiète » de son sort et force la porte de son appartement genevois pour y découvrir ses restes. Un documentaire revient sur cet immémorable oubli. Chronique d’une mort oubliée, réalisé par Pierre Morath, Vision du réel, Nyon, le 27.04 à 16 h. www.visionsdureel.ch égé 7 8 innocent. Tout cela sous couvert de bouffonnerie, voire de gaudriole savamment mise au service d’une histoire infiniment révélatrice de ce que peut être de nos jours l’être humain. Frédéric Gérard, dans le rôle de Jean, et Kaya Güner, dans celui de Jacques, investissent leur rôle avec une force et une présence époustouflante d’authenticité. Le décor est une réussite absolue et la mise en scène d’une absolue précision. Mieux qu’une réussite. C part une pièce de théâtre de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière devient un film signé Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte. Après une première demi-heure proprement géniale, partie de ping-pong verbal à haute teneur en répliques cultes, le scénario fait craquer le vernis. Il ajoute 2 Les fleurs du Mal Mise en boîte Rescapés d’un cataclysme, Jean et Jacques s’entredéchirent pour quelques conserves de petits pois. Une farce hilarante qui dit beaucoup de ce que peut devenir l’humain. Brillamment écrit, ce qui était au dé- Gare aux grilles par Des védés Mourir de faim à Boulimie T out ce qui est rare est cher. Cette bonne nouvelle-là n’a donc pas de prix : la comédie française ne se résume pas aux vociférations hystériques d’un Clavier, aux postures beaufs d’un Dubosc en short, aux sous-doués nourris aux blagues Carambar ou aux pseudo-rigolos élevés au stand-up. Non, un film comique français peut être drôle, ce qui est tout de même le minimum syndical, mais aussi enlevé, subtil, vif, cruel. En un mot jouissif. Et, nom de nom, Le prénom l’est! Tout commence par une innocente plaisanterie lors d’un dîner de famille entre bobos. En attendant l’arrivée de sa femme, Vincent, sur le point d’être père, avoue à sa sœur, à son beaufrère et à son ami d’enfance que pour le prénom, voilà, c’est fait, c’est décidé ! Roulement de tambour, visages dans l’expectative. Vincent met fin au suspense et lâche le blaze du bébé à venir. C’est certes celui du héros d’un livre de Benjamin Constant, mais phonétiquement il en rappelle plutôt un autre, qui fait encore Führer chez les nostalgiques du IIIe Reich... Tête des convives et début de l’effet domino, du jeu de massacre. En montant ce petit canular, Vincent a fait mouche. Un peu trop... 10 PUB Un spectacle L’embarras du choix 1 17 A New York, Charles Aznavour est victime d’un escroc. « Je me voyou déjà… » 9 10 HORIZONTAL 1 Cette résidence met Hérens en transe 2 Un art cher à Blocher 3 Débite les mérites – Dada de Rueda 4 Son Allemand remplaça le Nazi par la Stasi – Précéda Jésus à Juda 5 Passa dans les médias – Ultra, on ne l’entend pourtant pas 6 Narrais les hauts et bas faits 7 Comme tel – Après l’aumône à Ecône 8 Grippé par le Gripen – Honorifique chez les Britanniques 9 A l’âme calme – Demi-borne d’une grande marche 10 Eu confiance – Dont on a enlevé la tête depuis la queue. VERTICAL 1 On y va lors de java – Jardin de nain 2 Ses flèches mettent le cœur sur la brèche – Leurre l’amateur 3 Retorse en force 4 Effeuilla – Arrivés au poil grâce à une étoile 5 Avec lui, défense d’ingérence – Fut dirigée par un homme léger 6 Convertit pour l’ordi 7 Martial en Grèce initiale – Immigrant du grand écran 8 Conclut la partie – A l’aise sur sa chaise 9 Tranchait dans un télé-crochet – Marque le coup quand trop on secoue 10 Régale de Total au Sénégal. Solution pour les nuls dans le prochain numéro / [email protected] a nature l’aurait-elle doté d’une douzaine de mains qu’Alexandre Cellier n’aurait, lui, pas éprouvé le moindre problème à jouer les hommesorchestres. Virtuose en tous genres (piano, percussions, flûte de Pan, accordéon et tout ce qui de près ou de loin peut ressembler à un instrument), ce grand gaillard au sourire de gosse et à la tignasse en bataille sait tout faire. A commencer par partager sa passion pour… toutes les musiques du monde. Si fait, et comme il s’agissait là d’une carte blanche, Cellier a convié une quinzaine de ses ami(e)s – Colombiens, Russes, Danois né au Brésil et Suisses – sur la scène de l’Esprit Frappeur. Promis, il y en aura pour tous les goûts : musique latino-celtique les deux premiers soirs, chanson française « expérimentale » avec touche africaine le week-end. Qui jouera avec qui ? Mystère ou presque. Cellier lui-même est curieux de découvrir son propre spectacle. Le concert de Jyaleen annulé, Alexandre Cellier réinvestira la scène de l’Esprit Frappeur les 4, 5 et 6 mai pour trois concerts en compagnie du groupe Balabagui, mélange de chanson française et de sons semblant venir d’ailleurs, hors des sentiers battus, entre jazz et musiques du monde. Le vendredi 4 il accueillera également François Vé, le samedi 5 il recevra LIA (Félicien Donzé) ainsi que JB Notché, le lauréat du Prix de l’Esprit Frappeur du tremplin de la chanson d’Angers. R.J. Carte blanche à Alexandre Cellier. A L’Esprit Frappeur/Club Vigousse, Lutry. Jeudi 26 et vendredi 27.04 (20 h 30), samedi 28 (20 h) et dimanche 29 (17 h). Samedi 28 (20 h), première partie Christine Cruchon (chanson) accompagnée par Antoine Auberson. www.espritfrappeur.ch www.alexcellier.ch réé en 1973 à Paris, repris à Boulimie cinq ans plus tard, Le tourniquet revient en force(s), et 34 années plus tard, sur les planches du théâtre de la place Arlaud. A son propos, on a beau jeu de dire que cette pièce à l’écriture subtile et exigeante n’a pas pris la moindre ride. Qu’elle est même d’une « terrifiante » actualité tant les deux comédiens qu’elle met en scène semblent appartenir à ce monde tel qu’il se présente aujourd’hui. Tous deux rescapés d’un cataclysme qui les laisse face à face, reclus dans un sous-sol et sans espoir d’en sortir – et pour trouver quoi ? –, Jean et Jacques sont ou semblent voués à s’en aller ensemble vers la mort. De faim. Le premier est un intellectuel cynique et dominateur, le second un con parfait, souffre-douleur né, un Roger Jaunin Le tourniquet, de Victor Lanoux. Théâtre Boulimie, Lausanne. Jusqu’au 19 mai, mardi, mercredi, jeudi (19 h 30), vendredi et samedi (20 h 30). Relâches dimanche et lundi. Mise en scène Martine Jeanneret et Lova Golovtchiner. Réservations au 021 312 97 00. Une expo Québatte l’acrobate L’ artiste Georges Barth, plus connu sous la signature de Québatte (il se sert du nom de sa mère pour marquer fièrement ses origines franc-montagnardes), a exploré bien des techniques artistiques au cours des 40 dernières années. Des estampes à la gouache actuelle en passant par la gravure, le fusain et le pastel, le peintre ne cesse de surprendre par ses coups d’œil et ses perspectives déroutantes. Utilisant des scènes vues comme des flashes du quotidien ou des prémonitions vécues, il en triture la lumière, les angles, l’essence et la signification pour les réinventer subtilement. Durant cinq semaines, le Musée jurassien des arts présente la première grande exposition de Québatte, dont une très belle série de gouaches ré- centes. De plus, les œuvres d’artistes suisses appréciés du Jurassien (tels Gérard Bregnard, Max Kohler ou Max Kämpf) pimentent cette rétrospective très introspective. Alinda Dufey Québatte, Musée jurassien des srts, Moutier, 28.04-03.06, vernissage le 28.04 à 18 h. Martin Scorsese est non seulement un grand réalisateur mais aussi un excellent historien du cinéma. Son enthousiasme pour le Black Narcissus de Powell/Pressburger a certainement amené de nombreux jeunes cinéphiles à s’y intéresser, à juste titre. Cette sombre histoire d’une congrégation de religieuses ouvrant un dispensaire dans une vallée isolée de l’Himalaya est considérée par beaucoup comme le plus beau film en technicolor jamais réalisé. L’isolation et la frustration sexuelle de certaines sœurs atteint des paroxysmes insensés qui envahissent le cerveau comme le parfum d’une fleur vénéneuse. Même si tout fut tourné en intérieurs, aux studios Pinewood de Londres, on se croit en Inde. Comme si l’on pouvait faire un voyage sublime, tragique et obsessionnel sans bouger de nos contrées brumeuses. Un film fou, dans tous les sens du terme, qui prouve que les Anglais pètent très très bien les plombs ! Michael Frei Karloff, films cultes, rares et classiques, Lausanne Le narcisse noir, M. Powell/E. Pressburger, 1947, Carlotta/Disques Office, VF et VOST, DVD et Blu-Ray, 97 min. PUB Des bouquins La preuve par Seth E n pleine nuit, Adrien Meyer, chercheur au département d’égyptologie de l’Université de Genève, farfouille fébrilement sur des rayonnages, entre les lourds compartiments coulissants d’un sinistre et glacial dépôt d’archives. Il cherche un document de l’époque des Hyksôs (des gens venus d’Orient qui ont régné sur l’Egypte entre le XVIIe et le XVIe siècle avant notre ère). Alors qu’il est sur le point de mettre la main dessus, le compartiment, activé par une main assassine, se referme sur le malheureux et le réduit en bouillie. Anéanti par la fin mystérieuse de son meilleur ami, l’archiviste Michael Kappeler va se lancer sur la piste du meurtrier. Et cet antihéros hirsute, désorganisé, flemmard, fêtard (mais loin d’être con) va s’en prendre plein la tronche. Heureusement, une inspectrice coincée (mais pas bouchée) va l’épauler dans son enquête. Ce duo doué va se mesurer à un ma- Vendredi 8 juin chiavélique tueur de scientifiques. Le jugement de Seth, premier polar de la jeune égyptologue suisse Rachel Maeder, est un pur bonheur : des personnages bourrés de défauts et de malice, une intrigue palpitante… Et comme l’histoire se déroule en des lieux connus de Genève, le lecteur romand s’y promène en terrain familier, des images plein la tête. Rachel Maeder est déjà en train d’écrire les prochaines aventures de Michael Kappeler, à Vallorbe. On se réjouit d’y voir couler le Nil ! KARIM SLAMA & MARTIN O A. D. Le jugement de Seth, de Rachel Maeder, Editions Plaisir de lire, 330 pages. www.plaisirdelire.ch Tu parles, Charles ! J ean Charles a souvent cultivé le moi. Pas étonnant, dès lors, qu’il nous livre aujourd’hui « la première œuvre littéraire posthume parue du vivant de son auteur » : Lui. Chroniques radio du temps où celle-ci avait du talent, Contes ferroviaires de La Tamponne, Contes courants émergés des Ronds dans l’eau et, pour solde de tous Contes, textes rescapés d’Au fond à gauche, le tout sur plus de 200 pages entièrement dédiées à la gaudriole, Vigousse vendredi 27 avril 2012 voilà l’ouvrage. Les anciens se souviendront, les plus jeunes découvriront ce que peut être un vrai humoriste. R. J. Rescapés de l’oubli et autres récits posthumes, de Jean Charles. Editions Publi Libris. www.publi-libris.com Vigousse vendredi 27 avril 2012 18 Bien profond dans l’actu ! Podium en F1 : Grosjean comme devant. La suite au prochain numéro 19 Le dessinateur Philippe Becquelin perd sa maman : « Mix ta mère ! » Barrigue, monument hystérique C’est arrivé la semaine prochaine (ou du moins ça se pourrait bien) U Mass merdia Le cahier des sports Rebuts de presse L’affaire Légeret à la TV : encore des « zones d’ombre » Comme sur du papier amnésique A l’en croire, le magistrat Eric Cottier a la mémoire saturée. Et il est assez peu sociable. E n consacrant un nouveau dossier aux mystères de l’affaire Légeret, l’émission « Zone d’ombre » (RTS un, 18.04.12) a longuement donné la parole au procureur général vaudois Eric Cottier. Mais a-t-il tout dit ? Peut-être pas. Petit rappel : Vigousse (10.02.12) a montré que le magistrat n’a pas une mémoire infaillible : il avait affirmé n’avoir « jamais rencontré un des membres de la famille Légeret avant le drame » alors qu’il avait eu à juger, en tant que président du Tribunal de Vevey, une autre affaire concernant Marie-José et François Légeret. Et ce 10 mois seulement avant le triple meurtre. Par ailleurs, Eric Cottier affirme ne pas avoir connu l’architecte Jean-Marc Légeret, le frère déshérité par sa mère Ruth (celui que la presse nomme « Simon » tant il est chatouilleux), avant les meurtres. Là aussi, on est bien obligé d’y croire même si, dans une petite ville comme Vevey, il paraît curieux que les notables ne se croisent jamais. Des girons au Guillon en passant par les partis et même la franc-maçonnerie, les occasions de se rencontrer sont... comment dire, plutôt probables. Enfin, « Zone d’ombre » montre que François Légeret a été très fortement incité à reconnaître, après des dizaines d’interrogatoires pressants, qu’il était allé chez sa mère le 24 décembre 2005. Il s’est rétracté ensuite. Cet « aveu » lui a été conseillé par son avocat d’alors, Laurent Moreillon. Selon nos informations, Moreillon et Cottier sont de vieux copains : ils étaient de la même volée en droit à l’Université de Lausanne et étaient liés à la société d’étudiants de Zofingue. Ça n’a rien de répréhensible, bien sûr. Mais ça montre une fois de plus que dans la bonne société locale, ne jamais se rencontrer et ne pas se connaître tient du prodige. Perdu de pas vue Questionné à ce sujet par Laurence Gemperle sur le plateau de « Zone d’ombre », Eric Cottier a bien dû admettre les faits. Son explication : au moment où a éclaté le drame, il ne pouvait pas se souvenir de la « minuscule » affaire impliquant la famille Légeret, car, voyez-vous, au Tribunal de Vevey, il a participé « à plus de 500 jugements ». Pas l’ombre d’un petit déclic, pas la moindre vague réminiscence quand la même famille, au demeurant en vue dans la commune, est soudain décimée ? Admettons… Patrick Nordmann Projections Y en a point comme lui ! Rude bonne idée pour 24 heures (21.04.12) qui, comme chacun le sait, fête ses 250 ans d’existence. Dans un cahier spécial, la Feuille propose à ses lecteurs d’élire « La personnalité vaudoise des 250 dernières années ! ». Et de nous présenter autant de têtes de pipes qui vont de Charles Bessières, du pont du même nom, à Lova Golovtchiner, du Théâtre Boulimie. Et comme, dans le canton de Vaud, on vénère la justice comme on peut le constater sur la place de la Palud, le choix final se fera au Tribunal de Montbenon où quatre avocats commis d’office plaideront pour les quatre gaillards arrivés en tête, sous la présidence de c’t’ami le premier juge Jean-Daniel Martin. Et comme dans tout bon procès il faut un ministère public, il n’y en avait qu’un qui pouvait se proposer : le procureur général du canton de Vaud en personne, le célébrissime Eric Cottier ! Nul doute qu’il sera « certain à 100% » et même à 250% (!) de la culpabilité des quatre derniers impétrants. Lesquels pourront au moins être accusés d’avoir piqué la place aux 246 autres. Pour bien faire savoir au bon peuple que nos deux nobles magistrats sont des bons Vaudois, on a même droit à leur pédigree. Ainsi le président Martin est « issu d’une famille de Froideville dont les origines remontent à 1319. » Il est néanmoins battu par le procureur qui se vante : « Ma famille, les Cottier de Rougemont, remonte à 1276 ! » Que les nobles ancêtres Martin et Cottier leur apportent leur antique sagesse et veillent de l’au-delà sur nos deux compères. D’autant que le « procès » se tiendra le 28 juin dans la plus belle salle du tribunal baptisée « Le Catafalque ». Directs Encore raté ! Début avril, Sarkozy annonçait son programme dans une « lettre aux Français ». Après bien du blabla, il explique qu’« en 2009, la France présidait l’Union européenne ». Sauf que, cher président, c’était dans la deuxième moitié de l’année 2008… France forte, mémoire morte. Dans 24 heures du mardi 24 avril, Raymond Burki nous croque Hollande et Sarkozy sur un ring, Marine Le Pen jouant le rôle de l’arbitre. Le même jour, dans La Liberté, Alex dessine Sarkozy K.-O. debout face à un Hollande sautillant à la manière de Cassius Clay. Quant au Courrier, il titre « Sarkozy soigne sa droite ». De l’information coup de poing. n jour, près du rio Cupari dans le nord du Brésil, un ouistiti (nom scientifique mico leucippe) sortit des profondeurs de la jungle et pénétra dans une plantation de caféiers. Se précipitant goulûment sur les arbustes chargés de baies, il dévora douze fois son poids en grains de café. Il fut alors saisi d’une intense agitation nerveuse confinant à l’hystérie. Ses congénères ouistitis le surnommèrent donc « Barrigue ». Cette très ancienne légende amazonienne est-elle authentique ? On l’ignore. On pourrait en douter vu qu’elle est complètement inconnue en Amazonie. Ce qui est sûr toutefois, c’est que le dénommé Barrigue est volontiers surnommé « le ouistiti hystérique ». Le spécimen en question (nom scientifique Thierry de Barrigue de Montvallon) présente en effet les symptômes d’une agitation permanente qui s’avère épuisante pour son entourage. Car l’animal est d’une espèce fortement sociale : il vit de préférence en groupe, piaillant à qui mieux mieux pour marquer son territoire ou communiquer à la ronde ses inquiétudes, ses idées, ses pulsions ou ses enthousiasmes instantanés. Il se nourrit essentiellement de tabac à pipe. Mais comme il s’agit d’un être complexe, il ne tolère qu’une seule variété, le « scaferlati Saint-Claude », qu’on ne trouve que dans de rares biotopes du territoire français. Si la production de ce tabac-là venait à se tarir, Barrigue serait très vite en danger de disparition. Né en 1950 dans une zone de banlieue de sinistre mémoire (Neuilly-surSeine), fils du dessinateur humaniste Piem (Pierre de Barrigue de Montvallon) et d’Elisabeth Lefebvre (Elisabeth Lefebvre), il grandit à Paris où il joue avec des crayons dans divers organes de presse. Migrateur, il gagne en 1979 la Suisse romande, où il nidifie à la Tribune de Lausanne, devenue Le Matin. Mais les lois de la nature sont impitoyables : au bout de 29 ans, ses cris stridents et répétés finissent par attirer l’attention de prédateurs à sang froid qui l’obligent à fuir, hagard et désemparé quoiqu’assez content. Après quoi, il aménage un nouveau terrain de jeu nommé Vigousse, où il peut en toute liberté donner la pleine mesure de son agitation. Il atteint enfin l’âge adulte à une date encore indéterminée du futur. D’un naturel très affectueux, Barrigue n’en apprécie pas moins les affrontements entre mâles, brandissant fièrement sa queue et frappant nerveusement ses balles, respectivement sur un tapis de billard et une table de ping-pong. Il supporte très mal la défaite, mais après tout il n’a qu’à s’y faire, tant pis pour lui, de toute façon c’est comme ça, on tombe de temps en temps sur plus fort que soi, d’abord un. Sans blagues. Barrigue, par ailleurs, est extrêmement dépensier. De lui-même, s’entend : il se dépense sans compter. Et pourquoi ? Pour faire vivre le bout de papier où est imprimé le point à la ligne qui arrive juste là, après le guillemet du mot « mot ». Nuit et jour, Barrigue fait des desseins et des dessins, s’occupe de ceux des autres, se mêle de tout, s’énerve, s’emballe, coordonne, tire à hue et à dia, savourant les traits et dégustant les lignes. Et quand son instinct très poussé de fouteur de merde invétéré et jouissif lui indique que tel ou tel contenu est drôle, mieux encore insolent, mieux encore sensé, mieux encore les trois à la fois, son œil luit, sa moustache frise et sa pipe produit des volutes tirebouchonnées. Jamais repu d’impertinence pour peu qu’elle soit pertinente, Barrigue est un ouistiti fatigant mais attachant. Mais fatigant. Mais attachant. Et à la longue, sa nature et ses actes composent une formule qui, maintenant qu’on y pense, aurait parfaitement pu remplacer tout ce qui précède : en définitive, Barrigue est vigousse. Alinda Dufey, Roger Jaunin, Patrick Nordmann (p.p. Laurent Flutsch) « Travail », « Patrie »… Sarkozy se cherche une famille Pucelle recyclée Marine met son bonnet de Jeanne Maux de centre Bayrou a le QI entre deux thèses Pêche au gros Hollande crée une taxe force Vigousse Sàrl, rue du Simplon 34, CP 1499, CH-1001 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected], Tél. +41 21 612 02 50 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire de rédaction : Monique Reboh > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 612 02 56 > Publicité : REGIPUB SA, av. de Longemalle 9, CP 137, 1020 Renens 1, Tél. 021 317 51 51, [email protected] – MEDIALIVE SA, 101 Ruchligweg, CP 52 4125, Riehen-Bâle, Tél. 061 561 52 80, [email protected] > Layout et production : www.unigraf.com > Impression : CIR, Sion > Tirage : 34 000 ex. PUB Bien empruntés, les médias français ce dimanche 22 avril dernier. Interdits de divulguer quoi que ce soit avant 20 heures qu’ils étaient. Heureusement, à Vigousse, on fait nos propres projections et, à défaut d’informations autorisées, on vous dit tout avant les autres. Ainsi : • Rafael Nadal ne sera pas contrôlé positif à Roland-Garros • Christian Constantin licenciera son 1782e entraîneur • Chris McSorley n’apprendra pas le français • Christian Constantin licenciera son 1783e entraîneur • Sébastien Buemi recevra sa licence de chauffeur de taxi • Christian Constantin licenciera son 1784e entraîneur • Sepp Blatter s’achètera une conscience • Christian Constantin licenciera son 1785e entraîneur • Tiger Woods retrouvera le chemin des trous • Christian Constantin licenciera son 1786e entraîneur • Cristiano Ronaldo bombera le torse • Christian Constantin licenciera son 1787e entraîneur • Le Lausanne HC ne montera pas en Ligue A • Christian Constantin licenciera son 1788e entraîneur • Zahia Cosmetic lancera Fout(r)eux, parfum vestiaires • Entraîneur-joueur du FC Sion, Christian Constantin s’autolicenciera Et (faute de place) ce sera tout pour cette semaine. Roger Jaunin PUB “ Le sexe n'est pas une réponse. Le sexe est une question. Et la réponse est : "oui" „ Steve Martin Vigousse vendredi 27 avril 2012 Pensionnat Le Une adresse d’exception pour gentlemen. Sensualité et discrétion de rigueur. +41 22 310 68 68 • www.le-pensionnat.ch Nous protégeons ce que vous avez de plus précieux. 0800 80 85 90 (appel gratuit) www.securitas-direct.ch Vigousse vendredi 27 avril 2012 Spazio Salute pubblicità A3 francese 2012_Document 1 27.03.12 14.07 Pagina 1 20 ANTISMOKING+Reality 2000 Rubrique Citation - citation - citation - citation. P O U R U N E M E I L L E U R E Q U A L I T É D E V I E LA MÉTHODE ELEKTROMERIDIAN Antismoking + Reality 2000 Antismoking Schlafstörungen / Insomnie Uebergewicht / Obésité Il s’agit d’un appareil électronique sophistiqué qui, à travers une pointe métallique de forme sphérique, est en mesure de traduire les impulsions à basse fréquence en stimulations. Ces dernières sont de nature non envahissante et leur dosage est personnalisé. Elles sont transmises dans les points réflexes des centres nerveux et des méridiens de l’organisme. Avec cette technique, il est possible d’intervenir dans trois secteurs spécifiques avec d’excellents résultats: la mauvaise habitude de fumer, les problèmes d’insomnie et d’obésité. ARRÊTER DE FUMER? OUI Antismoking permet de combattre le tabagisme. Avec cette technique, il est possible d’intervenir directement sur les centres nerveux réflexes (les oreilles, le nez) à l’aide d’un micromassage (impulsions à basse fréquence). La pellicule qui s’est formée avec le temps par le dépôt de nicotine est ainsi désagrégée et éliminée de façon naturelle au travers des urines, la transpiration, etc., désintoxiquant entièrement l’organisme. L’application a une durée de 30 minutes environ et est indolore et sans contre-indications. Une étude (effectuée sur 84'000 fumeurs ayant testé la méthode) montre que le 98% obtient des résultats positifs et seul le 2% n’arrête pas de fumer, diminuant néanmoins sensiblement le nombre de cigarettes journalières consommées. La volonté n’est absolument pas nécessaire, le simple désir de cesser de fumer suffit. Reality 2000 est en mesure d’offrir une aide concrète aux problèmes d’insomnie et de prise de poids, grignotage, faim nerveuse. À travers la réflexologie. Reality 2000 stimule des points spécifiques (centres nerveux et méridiens) pour aider l’organisme à retrouver son équilibre naturel. - En cas d’insomnie, la méthode intervient en résolvant une des causes principales, à savoir le stress. Cette technique agit tant sur la qualité que sur la quantité de sommeil. - En cas d’obésité, elle intervient sur les mauvaises habitudes alimentaires. L’organisme est stimulé, d’une façon sûre et naturelle, afin d’assimiler uniquement les calories nécessaires à son bon fonctionnement. Conseillé par l’Association Suisse Non Fumeur Nouveaux Canton Vaud Centre Antismoking & Reality 2000 Mr. Olivier Vogel Rue Tavel 8 1815 Clarens Montreux Tel. 078 - 865 90 82 Canton Fribourg Centre Antismoking & Reality 2000 Mr. Fredy Buschi Rue des Pilettes 1 1700 Fribourg Tel. 026 - 322 69 30 Nouveaux Centres Antismoking+Reality en Suisse Nous cherchons associés pour l’ouverture des nouveaux Centre Antismoking sur tout le territoire suisse. Nous offrons: avec cette technique nous pouvons intervenir avec succès dans trois secteurs spécifiques: la mauvaise habitude de fumer, les problèmatiques de l’insomnie et l’obésité. Spazio Salute & Antismoking Center SA Master CH - esclusiva svizzera del metodo Elektromeridian 0840 - 999 777 Vigousse vendredi 27 avril 2012 Info nouveaux Centre: Ca’ Rossa alla Motta, CH-6527 Lodrino Tel. 0840-999 777, Natel 079-621 06 07 [email protected] – www.spaziosalute.ch [email protected] – www.antismoking.ch