un mode de financement alternatif

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un mode de financement alternatif
dossier
LE CROWDFUNDING
Interview
« Un mode de
financement
alternatif »
Le point sur les particularités de
ce mode de financement pour les
entreprises avec Hubert de Vauplane,
du cabinet Kramer Levin, spécialisé
dans l’accompagnement des
plates-formes de crowdfunding.
À quelles entreprises s’adresse le crowdfunding ?
Il s’adresse plutôt aux PME et aux commerçants. Il peut
représenter un mode de financement alternatif pour les sociétés
qui n’ont pas ou ont peu accès au crédit bancaire. Celles qui y
ont accès peuvent l’utiliser comme complément de financement.
Pour les entreprises, il se présente soit sous forme d’emprunt, soit
sous forme de participation au capital. L’emprunt servant surtout
à financer le BFR (besoin en fonds de roulement) ou les créances
commerciales à court terme. Le crowdfunding peut ainsi jouer
le rôle de l’affacturage, auquel les PME n’ont pas souvent accès et
qui revient cher.
Quel sont les taux pratiqués ?
Le taux dépend de la notation des entreprises, de la présence
ou non de garanties, de la durée du prêt (en général quelques
mois)… Il peut donc quadrupler par rapport au taux accordé à une
entreprise bien notée.
Existe-t-il des plates-formes spécial business ?
Ce sont des particuliers désireux d’un rendement supérieur à
celui d’un livret d’épargne. Les sommes peuvent être modestes (à
partir de 100 €). Il s’agit aussi d’entreprises désireuses de placer
leur trésorerie à un niveau plus intéressant.
Les plates-formes spécialisées en BFR et créances se développent
actuellement, certaines ciblant les PME et les TPE, les autres les
PME uniquement. Le crowdfunding est très récent : à peine deux
ou trois ans. C’est une offre nouvelle qui commence à peine à se
structurer.
Dans le cas de participation au capital,
ce sont les mêmes financeurs ?
Pratiquer le crowdfunding, c’est à la portée
de tous ?
Cette forme de financement concerne essentiellement les TPE
et les start-up. Elle est surtout liée à l’innovation et permet de
constituer un financement d’amorçage : la somme qui manque
pour développer un prototype, pour obtenir des crédits bancaires
plus importants… Elle est pratiquée par des investisseurs
qualifiés dotés d’une capacité financière élevée. Elle se situe donc
entre la love money et les business angels.
Un accompagnement juridique ou financier est inutile. Les sites
sont souvent bien faits avec des explications détaillées sur les
risques. Les candidats à l’emprunt ou la cession de capital sont
en général conseillés par la plate-forme de crowdfunding. Leur
dossier est examiné et filtré par un comité de sélection. Toutefois,
les vérifications ne comportent pas d’examen des comptes. Il y a
un risque… Et cela explique que les taux peuvent être élevés.
Et les financeurs ?
30 / éVRYagglo entreprendre • avril / mai / JUIN 2014

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