Michel, c`est l`anti-Bielsa

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Michel, c`est l`anti-Bielsa
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SPORTS
*Le Parisien
Jeudi 20 août 2015
FOOTBALL. Ligue 1. Le technicien espagnol rejoint Marseille pour deux saisons
Michel, c’est l’anti-Bielsa
« Avec lui, l’OM
peut aller loin »
Christian Karembeu,
conseiller de l’Olympiakos
1
(PhotoPQR/« la Provence »/Guillaume Ruoppolo.)
ILS SE SONT VUS pour la première fois quarante-huit heures seulement après le départ de Marcelo
Bielsa, et il a signé hier. José Miguel
Gonzalez Martin, dit Michel, 52 ans,
est en fait le premier entraîneur
que Vincent Labrune a rencontré
après la sortie de route inattendue
du technicien argentin. Et, entre les
deux hommes, le courant est vite
passé. Il faut dire que, minutieux,
l’Espagnol est arrivé dans l’arrièrepays provençal en ayant déjà tout
analysé de l’effectif olympien.
Mais, surtout, il est étranger et
prône un jeu offensif : c’est le profil
que recherchait le président marseillais. « Les entraîneurs ibériques
sont à la mode parce qu’ils apportent un projet de jeu. Michel, lui, a
un très bon staff autour de lui
(NDLR : Alkorta notamment) et sa
méthode est bonne. Il ne reste qu’à
l’appliquer et à faire en sorte que
les joueurs adhèrent », commente
ainsi Luis Fernandez, fin observateur du championnat espagnol
dans lequel Michel a lancé sa carrière d’entraîneur.
Passé par le Rayo Vallecano, Getafe et le FC Séville, en plus de la La Commanderie (Marseille), hier. L’Espagnol Michel (au centre), nouveau coach de l’OM, a la réputation de prôner un jeu
réserve du Real Madrid, l’ancien in- offensif : c’est le profil que recherchait le président Vincent Labrune (à droite).
Athènes (Grèce),
ternational (66 sélections) a connu
le 22 octobre 2014.
des fortunes diverses. « Il a réussi l’année dernière. J’aime la sponta- ter de la créativité. Et si, pour
A l’époque, Michel
ses débuts », relate Luis Fernandez. néité et les prises de risque de mes l’instant, Michel ne présente pas
entraînait
Surtout à Getafe, où il a récupéré joueurs. Au quotidien, je ne me un CV aussi imposant que son
l’Olympiakos.
un club au bord de la relégation bats pas pour qu’ils jouent bien au prédécesseur Bielsa, Luis Fernanpour le propulser la saison suivante football, mais pour qu’ils compren- dez ne s’inquiète pas.
« Quand tu as été un grand
à la 6e place du championnat. En nent le jeu. »
Pourtant, tous n’ont pas gardé de joueur et un garçon avec de la
bout de piste en Liga à l’été 2013,
Michel s’est donc exilé en Grèce, à lui un souvenir impérissable, à personnalité, il n’y a pas de
l’Olympiakos. Sans pour autant re- l’image de Gaëtan Bong qui l’a crainte à avoir. Je le
connu en Grèce. vois prendre la menier ses principes.
« Du courage aux sure du club et s’im« Ce qu’il a fait làbas était très inté- « J’aime que mes joueurs joueurs marseil- poser à Marseille. Je
me surprennent »
lais ! Un miroir et connais l’homme, il
ressant, assure
Fernandez. C’est Michel, 52 ans, nouvel entraîneur de l’OM du gel pour les a ses idées, ses mécheveux seront thodes et des amun entraîneur ambitieux, et c’est ce qu’on veut. Je plus importants que les résultats de bitions dans le jeu,
suis tout à fait pour sa venue à Marseille », a écrit le Camerounais donc je ne me fais
sur Twitter. Il n’empêche que le pas de souci. » MiMarseille. »
Le principal intéressé, arrivé hier technicien madrilène va devoir at- chel, c’est l’antià la Commanderie pour signer un tirer les hommes adéquats pour Bielsa.
ROBIN WATTRAINT
contrat de deux ans, a d’ailleurs permettre à son projet de prendre
une vision très claire du jeu à pro- forme sur le terrain.
« Le club va recruter d’ici à la fin
duire. « Je me vois mal brider mes
INTERACTIF
joueurs. J’aime qu’ils me surpren- du mercato », prévoit Fernandez.
leparisien.fr
nent parce que s’ils arrivent à me L’arrivée officielle de Rémy Cabella
surprendre, ça veut dire qu’ils sur- dans le cœur du jeu s’inscrit d’ores L’OM, 10 coachs
prennent l’adversaire, déclarait-il et déjà dans cette volonté d’appor- en 10 saisons
F
(A
ess
sM
Ari
P/
.)
inis
Christian Karembeu, conseiller
administratif à l’Olympiakos
depuis l’été 2013, a côtoyé Michel
pendant un an et demi en Grèce.
Comment décrire Michel
en tant qu’entraîneur ?
CHRISTIAN KAREMBEU. C’est un
technicien très offensif. Il a une
philosophie de jeu portée sur
l’attaque, il prône le jeu typique
espagnol. Il aime aussi le travail
d’équipe. Chez nous, s’il avait parfois
carte blanche, il était très ouvert
pour coopérer avec la direction. Il
partageait ses idées pour développer
le club. Il est très exigeant et très
pro. En revanche, il est aussi très
zen, même après les défaites.
Parfois, il peut même en rire.
Quel souvenir gardez-vous
de son passage
à l’Olympiakos ?
Malgré ce qu’il s’est passé
(NDLR : son licenciement en
janvier dernier), nous n’avons
aucun regret. Il a gagné beaucoup
de titres chez nous, il a également
participé à celui de l’année dernière.
En tant que club, on recherche
toujours cette philosophie offensive
qu’il a. Parfois, ça nous a même
causé du tort, car il faut à certains
moments calmer ses ardeurs et
défendre. Mais toujours est-il que
Michel est parti de chez nous avec
de très bonnes statistiques,
y compris en Ligue des champions.
C’est un entraîneur reconnu
en Grèce.
Pensez-vous qu’il a les épaules
pour diriger l’OM ?
Oui, je pense qu’il les a. Si le club
l’a fait venir, c’est que les dirigeants
savent qu’avec lui l’OM peut aller
loin. Mais les Marseillais doivent
l’aider à développer sa philosophie.
Il a beaucoup d’appétit et il cherche
à gagner avec un grand club.
Marseille en est un.
Propos recueillis par R.W.
Ligue des champions, barrage aller. Valence - Monaco 3-1
Monaco a gâché presque toutes ses chances
C’EST UN RÉSULTAT franchement mauvais que Monaco ramène
de Mestalla. Avec cette défaite 3-1, les
statistiques donnent à peine plus de
20 % de chances de passer à l’ASM
lors du match retour. Autant dire très
peu. Voilà Toulalan et les siens
condamnés à l’emporter 2-0 (ou par
trois buts d’écart) mardi prochain au
stade Louis-II pour espérer participer
à la phase de poules de la Ligue des
champions. Il faudra donc un authentique exploit. Mais attention à
ces joueurs de Valence, très remuants, et capables de marquer à
tout moment.
« Dommage d’avoir commis des
erreurs défensives que l’on a payées
cash, regrette le capitaine Jérémy
Toulalan. Il faudra rectifier ça et se
montrer plus attentifs. » « On est
tombés sur une très bonne équisdv_ftp
pe espagnole, confie pour sa part
Fabinho. On a fait de grosses fautes.
J’ai senti l’équipe fatiguée sur la fin. »
Le Brésilien est dans le vrai. Les
Monégasques pourront longtemps
regretter leur entame de match. Il
leur fallait pallier les absences d’Abdennour, Kurzawa et Moutinho, et
peu de gens pensaient qu’ils peineraient à ce point pour entrer dans la
rencontre.
Un poteau et un but refusé
Au bout de quatre minutes, ils
étaient menés 1-0 et ce n’était que
mérité. Le but de Valence, avec une
offrande de Feghouli pour Rodrigo,
était un modèle du genre. Mais les
minutes qui suivirent auraient pu
placer l’ASM dans une situation plus
inconfortable encore tant les joueurs
de Jardim paraissaient dépassés par
le rythme. Ce n’est que quelques minutes avant le repos que Valence fut
bousculé par les Monégasques. Un tir
sur le poteau de Silva (33e) et un but
refusé à Martial (39e) faisaient enfin
passer des frissons dans le dos des
fans espagnols. Le but de l’espoir, les
Rouge et Blanc le doivent à un numéro exceptionnel de Martial sur le
côté gauche. Un centre tendu, un dégagement raté de Vezo et Pasalic
pouvait envoyer le ballon hors de
portée de Ryan (49e).
Mais ce sursaut fut hélas accompagné de plusieurs situations chaudes
autour de la cage de Subasic. Que de
relâchements coupables. Ce fut
d’abord Parejo qui profita des largesses de la défense (2-1, 59e), avant que
Feghouli, du plat du pied, ne corse
l’addition à 3-1. En toute logique.
A.P.-G.
Valence 3
Monaco 1
Mi-temps : 1-0. Spectateurs : 50 000.
Arbitre : M. Clattenburg (Ang).
Buts. Valence : Rodrigo (4e),
Parejo (59e), Feghouli (86e).
Monaco : Pasalic (49e).
Avertissements. Valence : Mustafi
(78e). Monaco : Silva (2e), Pasalic
(58e), Dirar (66e), Raggi (90e).
Valence : Ryan - Barragan, Mustafi,
Vezo, Gaya - E. Perez (Negredo, 76e),
Parejo (cap.), De Paul (Piatti, 56e) Feghouli, Alcacer (Javi Fuego, 66e),
Rodrigo. Entr. : Espirito Santo.
Monaco : Subasic - Raggi, Wallace,
Carvalho, Echiejile - Toulalan (cap.),
Fabinho - Bernardo Silva (El Shaarawy,
78e), Pasalic (Bahlouli, 76e), Cavaleiro
(Dirar, 63e) - Martial. Entr. : Jardim.
Les barrages aller
Mardi
FC Astana (Kaz) Apoel Nicosie (Chy)........................1-0
BATE Borisov (Blr) Partizan Belgrade (Ser)...................1-0
Lazio Rome (Ita) Leverkusen (All)..............................1-0
Man. United (Ang) - Bruges (Bel)..3-1
Sporting Portugal (Por) CSKA Moscou (Rus)........................2-1
Hier soir
Celtic Glasgow (Eco) Malmö (Sue).................................... 3-2
Bâle (Sui) - Mac. Tel-Aviv (Isr)...... 2-2
Rapid de Vienne (Aut) Chakhtior Donetsk (Ukr) .............. 0-1
Valence (Esp) - MONACO .............3-1
Skënderbeu Korçë (Alb) Dinamo Zagreb (Cro)......................1-2
Matchs retour les 25 et 26 août.

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