Sur les pas d`une chorégraphe
Transcription
Sur les pas d`une chorégraphe
Sur les pas d’une chorégraphe Après trois mois de répétitions, la troupe Yes Brasil Cabaret est bientôt prête à monter sur la scène du Bermuda Onion, restaurant parisien. Il ne reste plus que deux heures pour aménager la salle, installer le buffet et répéter les chorégraphies. Retour sur les derniers préparatifs ! La bonne humeur règne au Bermuda Onion. C’est le soir du nouvel-an. Dans quelques heures, 150 spectateurs empliront la salle pour assister au lancement du spectacle Autrement. L’assistante chorégraphe, Tanina est déjà sur les lieux. Elle semble pressée. Ses pas sont assurés, rapides. Elle se dirige vers deux portants. Là, à droite de la salle, à quelques mètres de l’entrée. Non loin des derniers fauteuils en velours bleus ou verts qui attendent, le long d’un mur tapissé, que l’on vienne les placer à une table. Sur ces deux portants ? Une vingtaine de costumes plus ou moins colorés que la jeune femme et que d’autres danseurs passent en revue. D’abord, le rouge scintillant d’une robe attire l’œil. Puis, c’est la tenue de capoeira traditionnelle, étalée sur une table par un danseur, qui prend le relais. La jeune femme disparaît soudainement parmi les vêtements. Elle rentre dans une petite pièce aménagée en loge. A l’intérieur, deux Brésiliennes cherchent de quoi se parer dans une pile de coiffes et d’autres accessoires. Chaque danseur possède entre 30 et 40 costumes faits sur mesure, « Un costume par tableau ». Entre les prestations, ils n’auront que très peu de temps pour se changer. Chacun doit donc préparer ses tenues à l’avance. L’assistante chorégraphe repart et file maintenant à l’autre extrémité de la pièce. Elle longe le bar où 3 serveurs nettoient les verres et le plan de travail à coup de chiffons. Elle fonce, passe devant les platines et le matériel électronique du régisseur lumière. Elle franchit enfin un rideau noir derrière lequel se trouve la seconde loge des danseurs. Certains y sont rassemblés. Les autres, assis sur un fauteuil, attendent le début des répétitions. La jeune femme ressort. Elle a troqué son jean pour un pantalon de sport. Sur scène ou ailleurs, on répète Pas de tenues affriolantes pour les dernières répétitions. Pas de jeux de lumière non plus. Pourtant, l’ambiance de Rio est sur scène. Les dix danseurs s’avancent en souriant. Ils se déhanchent sur la musique carnavalesque. Ils saluent la salle, lancent des applaudissements. On oublierait presque que les tables sont vides. Les seuls spectateurs sont les barmans, les serveuses qui finissent de mettre les couverts ; des amis ou conjoints, venus prêter main-forte à la troupe, et quelques enfants. Les musiques s’enchaînent et les danseurs se succèdent. Tanina est sur la scène pour une samba entre filles. Puis, vient le tour des garçons. Elle, les observe de loin. A la fin de la danse, elle s’approche d’un pas vif et corrigent les danseurs. Elle recommencera pour la prestation suivante et pour toutes les autres. Tanina le sait : cette répétition sera la dernière avant le show. C’est pourquoi elle scrute, vérifie chaque détail de la chorégraphie et guide à distance. Elle n’hésite pas à faire recommencer un mouvement. Sur scène, elle revoit les placements avec les autres de la troupe et mène la danse. Le travail est rigoureux, il n’y a aucune pause entre les tableaux et ceux qui ne dansent pas sur scène s’entrainent près du bar. Tous ont l’air de prendre du plaisir. Ils s’amusent au rythme des percussions brésiliennes. Ils se taquinent mais s’encouragent et se lancent des regards complices. Leur sourire est communicatif. Derniers préparatifs Les répétitions sont terminées. La plupart des danseurs regagnent alors les coulisses. Ils doivent s’habiller et se maquiller avant l’arrivée des premiers invités. Certains d’entre eux se préparent pour les photos qui auront lieu à l’entrée de la salle. Au même moment, Tanina débriefe avec Flavia, celle qui a tout imaginé et chorégraphié. Flavia de Albuquerque et David, son mari producteur, se sont engagés il y a deux ans dans la création du Yes Brasil Cabaret. C’est aujourd’hui une femme très occupée. Le spectacle approche et Flavia doit s’absenter quelques instants. Elle livre alors ses dernières recommandations à son assistante chorégraphe et quitte la salle. Les invités seront bientôt là. Tous les danseurs sont maintenant en coulisse. Dans la salle, les traiteurs finissent d’installer le buffet. A l’entrée, les photographes font leurs derniers réglages. David, veille à ce qu’aucun élément ne soit omis. Bien que d’humeur joyeuse, il avoue être stressé, notamment car il doit faire face aux imprévus : boissons manquantes, changements de dernières minutes... Il conclura cependant avec humour : « J’arrêterai de stresser une fois le spectacle fini, lorsque nous serons tous en boîte de nuit ! » Salomé MESDESIRS Tanina vit en France depuis 3 mois. Appelée par Flavia pour l’assister sur les chorégraphies, la jeune femme gère aujourd’hui les répétitions de la troupe. Les 7 danseuses et 3 danseurs présents ce soir doivent assurer une heure trente de spectacle. Au total, 16 tableaux, sans compter les différentes animations prévues pour l’évènement. Rien n’est laissé au hasard, pas même la disposition des tables : « Le but est de faire vivre la salle » (Raquel, responsable de la mise en place)