cherche régime durable

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cherche régime durable
SOS :
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cherche régime durable !
Noyés sous les alertes alimentaires, assommés par les diktats de la minceur et
menacés par les lois du perfectionnisme diététique, nous ne savons plus qui écouter. Enquêtons ensemble sur les différentes formes de régimes.
U
ne hygiène alimentaire correcte passe par une
alimentation variée, équilibrée et modérée.
Aucun aliment n’est fait uniquement de protéines, de glucides (sauf le sucre), de lipides
(sauf l’huile) ou de fibres. Il n’y a donc pas de
« mauvais » aliment, juste de mauvaises habitudes !
Cependant, il faut trouver un équilibre entre les calories apportées par notre alimentation et celles dépensées par notre
organisme pour (bien) fonctionner. Réapprendre à manger est
primordial afin de ne pas succomber (trop souvent) à des aliments trop gras, trop sucrés et très carnés, bref, déséquilibrés.
Mincir ou maigrir : le dilemme
Mincir, c’est affiner sa silhouette. Maigrir, c’est perdre des kilos.
« Les deux sont indissociables, explique Karin Derwael, diététicienne. Quand on perd des kilos, on mincit, cela se compte en
centimètre. On peut perdre des kilos en étant malade, et avoir
une silhouette qui ne sera pas jolie, donc arrêtons de jouer avec
les mots ! » Avoir un surpoids, c’est avoir un excès de masse de
graisse. Maigrir, c’est perdre cette graisse superflue.
À qui la faute ?
Le problème est que nous ne naissons pas tous égaux. Les
apports caloriques journaliers recommandés varient d’une
personne à l’autre et dépendent du sexe, de l’âge et du niveau
d’activité physique, car nos organismes fonctionnent de manières différentes. Est-ce la faute de la malbouffe ? Pas uniquement. Des industries alimentaires qui nous tentent constamment ? Pas uniquement. Des nos gènes ? En partie.
Il n’y a pas de
« mauvais » aliment,
juste de mauvaises
habitudes En fait, il y a toujours plusieurs causes à une prise ou un excès
de poids : des troubles métaboliques, psychologiques, hormonaux, etc.
Les dérèglements hormonaux, par exemple, qui expliquent
(partiellement) 5% des cas d’obésité, surviennent à des périodes de vie dense (puberté-grossesse-ménopause) ou sont
liés à des dérèglements thyroïdiens. Mais dans la grande majorité des cas, le facteur principal de l’excès de poids est lié aux
mauvaises habitudes alimentaires. Le fléau principal de notre
siècle est la malbouffe. On n’a jamais autant parlé de régimes,
mais il n’y a jamais eu autant de personnes qui mangent mal !
« Les personnes ne veulent plus cuisiner quotidiennement,
constate Karin Derwael. Ils achètent des choses toutes prêtes,
pleines de glucides et de lipides qui en, très petite quantité,
contiennent beaucoup de calories ».
Du coup, un grand nombre de méthodes se proposent de nous
faire perdre du poids. Passons les plus populaires à la loupe !
1.Les régimes dits protéinés ou hyperprotéinés type Dukan
Bien qu’ils datent des années soixante, ils sont toujours d’actualité. On élimine les glucides (sucres) au maximum et on augmente
les protéines pour faciliter la satiété. Le cerveau ne consomme
donc plus de glucose et utilise les graisses de réserve comme
sources énergétiques. Un régime (hyper)protéiné présente des
avantages en terme d’efficacité et de rapidité. Cependant, pour
s’assurer des résultats à long terme, il faut faire attention à la reprise du poids après l’arrêt du régime. Ce régime n’est pas dénué
de risques, notamment au niveau carences. Ce genre de régime
devrait donc toujours être encadré par un médecin.
Hommes et femmes
égaux face à la prise
de poids ?
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Exemple : Le régime Dukan est la parfaite illustration du régime
protéiné : œuf-viande-poisson-laitage 0 % et dérivés du lait. Initialement instauré en plusieurs phases : on commence d’abord par
des protéines pures (phase d’attaque). Ensuite, on réintègre petit
à petit toutes les autres classes d’aliments (légumes, glucides, etc.)
Enfin, on consolide la démarche par une journée sur la semaine
constituée uniquement de protéines. « Le régime Dukan a évolué,
commente Karin Derwael, car avant, il laissait les patients sans légumes pendant un important laps de temps. Les gens devenaient très
faibles et manquaient de vitamines et de sels minéraux (carences). »
Actuellement, les régimes hyperprotéinés en général ne
doivent pas être prescrits trop longtemps, et surtout pas à des
personnes qui auraient des problèmes rénaux, car le danger
des protéines, c’est qu’elles font travailler les reins (d’où l’intérêt de boire beaucoup d’eau durant ce régime).
2.Les régimes dits hypocaloriques type WeightWatchers
Le principe des régimes hypocaloriques est assez simple : il
s’agit de consommer moins de calories que nous n’en dépensons. La perte de poids est donc obtenue grâce à la réduction
globale des apports énergétiques (les calories). « En premier
lieu, on analyse scrupuleusement le comportement alimentaire
du patient, explique Karin Derwael. Il y a un questionnaire, le
côté psychologique compte autant que le reste. On établit alors
un programme en respectant un équilibre entre les protéines,
les lipides et les glucides. Cela se calcule sans exclure une catégorie d’aliments, en fonction de l’état médical, de la période de
la vie et de la fréquence de l’activité physique de la personne. »
Ce type de régime est assez bien équilibré, du moins quand il
est établi main dans la main avec un diététicien ou un médecin
nutritionniste.
Devez-vous maigrir ?
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Les femmes sont sous influence hormonale et
les différentes périodes de leur vie n’aident pas à
la stabilisation de leur poids. Elles sont aussi plus
vulnérables au stress, sources de troubles alimentaires. Elles font donc de nombreuses tentatives de
régimes au cours de leur vie. Tandis que l’homme
maigrira plus facilement, même si l’homme et la
femme suivent le même régime. De plus, l’homme
fait généralement sa première tentative à cinquante
ans et son corps réagit souvent bien… Veinards !
Avant de vous lancer dans un régime, encore faut-il
savoir si vous en avez vraiment besoin ! Ainsi, vous
pouvez commencer par calculer votre Indice de
Masse Corporelle ou IMC (BMI en Anglais). Cet indice
utilisé mondialement connu a été établi par un Belge,
Adolphe Quételet. Pour l’obtenir, il faut diviser le
poids de la personne (en kilos) par la taille (en mètre)
au carré. Exemple : une personne qui pèse 62 kilos et
mesure 1,63 mètre a un IMC de 23 (=62 kg/1,63 m2).
Cette formule ne donne pas le poids idéal, mais une
fourchette de normalité de corpulence.
Regardez plutôt où vous vous situez :
Moins de 20 : poids trop bas
Entre 20 et 24,9 : poids « normal », sans danger
pour la santé
Entre 25 et 29,9 : surpoids
Entre 30 et 34,9 : obésité légère
Entre 35 et 39,9 : obésité modérée
Plus de 40 : obésité morbide
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Il s’accompagne de règles simples, mais fondamentales : ne pas
grignoter entre les repas, prendre plutôt des collations, éviter
les boissons sucrées et alcoolisées, etc.
Exemple : le célèbre programme WeightWatchers© est un régime hypocalorique basé sur un principe de « points » (« ProPoints » dans sa version actuelle). Chaque aliment, dans une
certaine quantité, représente x points. En fonction de son âge,
de son sexe et son objectif de poids, la personne dispose d’un
quota de points par jour. Il s’agit donc de les compter.
L’avantage de tels régimes est qu’ils permettent un véritable (ré)
apprentissage de la bonne manière de cuisiner et de s’alimenter.
Il n’y a pas d’aliments interdits : tout est permis, mais en quantité
contrôlée. De plus, les réunions WeightWatchers, où les candidat(e)
s à l’amaigrissement peuvent se retrouver et se soutenir, offrent
une aide psychologique efficace et motivante. Bémol : il faut être rigoureux dans le comptage des points et ce, pendant plusieurs mois.
Quelle place pour
les substituts de repas ?
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Le principe de cette méthode est de remplacer un
repas quotidien par une préparation pauvre en
calories. Il peut s’agir d’un substitut de repas qui
rentre dans le cadre d’un régime protéiné ou d’un
régime hypocalorique. Il faut donc être attentif aux
étiquettes où sont indiqués les taux de glucides et
de protéines. Dans les grandes surfaces, le taux de
protéines est généralement identique aux substituts
de repas de pharmacie ou des diététiciens, mais les
glucides sont parfois plus hauts. « Les gens sont un
parfois peu floués par rapport à l’offre, constate la
diététicienne Karin Derwael, mais s’il y a une différence de prix, il y a généralement une raison. »
Notre conseil : faites-vous conseiller par votre
pharmacien sur le type de substituts par rapport au
type de régime que vous entreprenez.
3.Des régimes, encore et toujours…
• Dans les régimes d’exclusion, on interdit une ou plusieurs
catégories d’aliments, seuls ceux autorisés peuvent être
consommés. Exemple : régimes à base de soja, d’ananas, de
crudités, etc. Ce type de régime est obsolète et dangereux
(le risque de carences et de fonte musculaire est élevé), car
il diminue fortement les sources d’énergie dont nous avons
besoin. De plus, la monotonie de l’alimentation conduit
presque toujours à un abandon du régime accompagné
d’une rapide reprise de poids.
• Les régimes dissociés, type Montignac©, sont très complexes
et codifiés puisqu’ils imposent de manger tel ou tel aliment à
un repas précis et d’en exclure certains autres. C’est une vision
assez négative de la nutrition qui engendre presque toujours
carences et frustrations. De plus, ce type de régime est très
difficile à tenir hors de la maison : chez des amis ou dans un
restaurant, il est quasiment impossible à suivre… à moins de
renoncer à toute vie sociale ! Déprimant…
À savoir avant de se lancer !
Quelle que soit la méthode retenue par la personne qui souhaite perdre du poids, une chose est sûre : il va devoir apprendre à manger autrement. Cet apprentissage commence
par une période où il va devra abandonner certaines habitudes
alimentaires, se priver et réinventer sa façon de manger. C’est
le plus difficile, car il faut casser ses a priori sur le bien mangé.
Vient ensuite une phase de consolidation. On apprend à doser, à savoir ce que son corps accepte, à se lâcher un jour et
à compenser le lendemain. C’est une période dangereuse, car
lorsqu’on maigrit, on le voit. Quand on stabilise son poids, on
oublie pourquoi on le fait. « Or, la difficulté n’est pas de faire régime, mais de penser qu’on doit toujours y penser, affirme Karin
Derwael. Quand vous êtes malade, vous prenez un médicament
et vous guérissez. Quand vous faites régime, vous ne pouvez pas
mettre l’idée dans un tiroir et y revenir plus tard. »
En d’autres termes, il ne faut jamais lâcher prise et se conditionner à manger équilibré et à faire du sport… à vie. C’est le
prix à payer pour retrouver une certaine silhouette.

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