Point de conjoncture

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Point de conjoncture
Point de conjoncture
Janvier 2015
Croissance prévisionnelle du PIB en 2015
Évolution de l’inflation depuis 2000
2008; 2,8%
2,5%
2011; 2,1%
1,7%
2012; 2,0%
2000; 1,7%
0,9%
2010; 1,5%
0,9%
0,7%
2013; 0,9%
-0,1%
ZE
France
Allemagne Espagne
Italie
Etats-Unis
2014; 0,5%
2009; 0,1%
INSEE
INSEE
   CONJONCTURE EN FRANCE
Croissance
En 2014, la croissance du PIB s’établirait à +0,4 % comme en 2013. Les dépenses des administrations
publiques seraient de nouveau le principal soutien de la croissance en 2014 (+2 % après +1,9 % en
2013). En effet, la consommation et l’investissement des ménages sont encore trop fragiles.
Tandis que la croissance des dépenses de consommation des ménages ne changerait pas d’une année
sur l’autre (+0,3 % comme en 2013), la chute de leurs investissements s’accélèrerait (-6,3 % après
-3,1 %) impactant, de ce fait, des secteurs tels que la construction. Le recul de l’investissement des
entreprises, bien que moins marqué en 2014, continuerait de peser sur la croissance (-0,2 %).
Pour 2015, l’INSEE prévoit une croissance à 0,7 %. Les dépenses de consommation des ménages
rebondiraient légèrement (+0,9 %) et la baisse de leurs investissements ralentirait (-3,1 %).
L’investissement des entreprises se stabiliserait. L’Institut mise ainsi sur la montée en charge du CICE
pour soutenir l’économie.
Finances publiques : la dette publique continue de s’accroître
À la fin du troisième trimestre 2014, la dette publique de Maastricht s’établit à 2 031,5 milliards
d’euros, soit une hausse de 0,4 % (7,8 milliards d’euros) par rapport au trimestre précédent. Depuis le
début de l’année 2014, la dette s’est accrue de 36,5 milliards d’euros. Elle atteint ainsi 95,2 % du PIB
au troisième trimestre 2014.
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Amélioration du déficit commercial en novembre
En novembre, le solde du commerce extérieur s’est nettement amélioré : le déficit s’est établi à 3,2
milliards d’euros, soit une baisse de 24,2 % en un mois. La légère augmentation des exportations s’est
poursuivi en novembre (+0,6 % après +0,4 % en octobre). Les livraisons aéronautiques, notamment
d’Airbus, progressent fortement (+5,9 %).
Parallèlement, les importations se sont nettement repliées (-1,9 %) après avoir été stables en octobre.
La facture énergétique et, en particulier, les achats d’hydrocarbures naturels (-1,8 %) se sont
contractés sous l’effet de la baisse de la consommation. La chute du prix du pétrole a un impact limité,
étant compensée par la dépréciation de l’euro.
Inflation
En décembre, les prix à la consommation ont été quasiment stables après une baisse de 0,2 % en
novembre. Les hausses saisonnières des prix de certains services (+0,6 %), dont les transports et
communications (+2,2 %), sont en grande partie compensées par un nouveau recul des prix de l’énergie
(-2,6 %), en particulier des produits pétroliers (-4,6 %), et dans une moindre mesure, par une baisse
des prix des produits alimentaires (-0,1 %).
Sur l’ensemble de l’année 2014, l’inflation s’est établie à +0,5 % après +0,9 % en 2013. Ce taux ne cesse
de diminuer depuis 2011 (+2,1 %). Il s’agit du taux le plus bas depuis 2009 (où il s’enregistrait à +0,1 %).
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Nombre de personnes inscrites
à Pôle Emploi
Dépenses de consommation
Novembre;
42978
Novembre;
5 176,3
Janvier;
4 929,9
Novembre;
4 885,1
Janvier; 4
683,4
2014
2013
Catégorie A, B, C – En milliers – DARES
Janvier;
42 625
Janvier;
42354
Novembre;
42493
2014
2013
En millions d’euros – INSEE
   SITUATION DES MÉNAGES
En décembre, le moral des ménages s’améliore : l’indicateur correspondant gagne deux points et se
situe désormais dix points en dessous de sa moyenne de longue période. Les ménages sont plus
nombreux à penser que leur situation financière s’améliorera au cours des prochains mois.
Par ailleurs, le chômage continue de s’accroître : fin novembre 5,176 millions de personnes étaient
inscrites à Pôle Emploi, soit une hausse de 0,4 % en un mois et de 5 % depuis le début de l’année. De
même, la durée moyenne d’inscription au chômage ne cesse d’augmenter et atteint des niveaux très
inquiétants : elle s’établissait à 538 jours, soit une hausse de 4 % depuis le début de l’année. En outre,
les ménages sont plus nombreux à craindre une nouvelle hausse du chômage au cours des prochaines
semaines.
Cette crainte se répercute sur leurs comportements : en novembre ils étaient plus nombreux à estimer
que le moment était opportun pour épargner. De fait, le taux d’épargne atteindrait 15,8 % en 2014,
après 15,1 % en 2013 et culminerait à 16 % d’ici à mi-2015. Cette épargne, essentiellement de l’épargne
de précaution, est alimentée par l’état très dégradé du marché du travail.
De manière corollaire, la consommation des ménages est guidée par les dépenses incompressibles, en
l’occurrence les dépenses d’énergie. En effet, si la consommation globale devrait rebondir au premier
trimestre 2015 (+0,4 %) c’est avant tout via les dépenses en énergie qui augmenteraient de 2,5 %
(après -2 % au dernier trimestre 2014). Les dépenses en produits manufacturés suivraient le même
rythme de croissance qu’en fin d’année 2014 (+0,2 %).
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Climat des affaires : moyenne annuelle
Évolution du taux de marge depuis 2000
30,80%
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
(p)
Taux de marge
Moyenne de longue période (100 %)
Moyenne de longue période (32 %)
INSEE
INSEE
   SITUATION DES ENTREPRISES
Climat des affaires
En décembre, le climat des affaires est stable. Depuis le mois de novembre, l’indicateur correspondant
se situe six points en dessous de sa moyenne de longue période.
Dans l’industrie, le climat des affaires a quasiment retrouvé son niveau moyen de longue période, en
raison de l’amélioration des carnets de commandes étrangers. Ainsi, les industriels sont plus optimistes
au sujet de l’activité de ces dernières semaines. Bien que les stocks se soient parallèlement regarnis,
le repli de la production industrielle a ralenti en novembre (-0,3 % après -0,7 % en octobre).
Néanmoins, celle-ci demeure inférieure de 1,2 % à son niveau de novembre 2013.
Le climat des affaires est quasiment stable dans le commerce et dans les services. Dans les deux cas,
l’indicateur correspondant se situe à un niveau proche mais inférieur à leurs moyennes de longue
période (respectivement de 5 points et 7 points). Pour le troisième mois consécutif, les commerçants
estiment que l’activité de ces dernières semaines a été moins dégradée. De leur côté, l’opinion des
fournisseurs de services concernant l’activité de ces dernières semaines n’évolue que très
marginalement : celle-ci resterait toujours dégradée.
Le climat des affaires dans le bâtiment est stable mais toujours très dégradé : l’indicateur
correspondant se situe à un niveau inférieur de 11 points à sa moyenne de longue période. Les
industriels du bâtiment estiment que l’activité de ces dernières semaines a peu évolué et qu’elle reste
donc peu dynamique. Ainsi, bien que la production ait rebondi de 1,1 % en novembre (après +0,5 % en
octobre), elle demeure inférieure de 1,1 % à son niveau de novembre 2013.
Défaillances d’entreprises
Fin octobre, le nombre de défaillances cumulé depuis le début de l’année s’est élevé à 53 052, soit une
hausse de 1,44 % par rapport à octobre 2013.
Les encours de crédits portés par les entreprises défaillantes sur les douze derniers mois représentent
0,5 % du total des encours de crédits déclarés au Service Central des Risques de la Banque de France.
Pour la seule population des PME, cette part est près de trois fois plus élevée.
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Perspectives
En novembre, les chefs d’entreprise étaient assez pessimistes quant aux perspectives d’activité dans
les prochains mois. C’est en particulier le cas dans l’industrie et le bâtiment, où les stocks se sont
alourdis alors que les carnets de commandes sont, certes, stables mais peu garnis. De même, les
fournisseurs de services anticipent toujours une faible demande adressée à leurs entreprises.
Seuls les commerçants ont été un peu plus optimistes pour les semaines à venir, les fêtes de fin d’année
étant souvent l’occasion de réaliser une bonne partie du chiffre d’affaires de l’année. Néanmoins, leur
stock n’ayant cessé de s’alourdir depuis septembre, dépassant désormais leur niveau moyen de longue
période, ces chefs d’entreprise sont moins nombreux à passer des commandes auprès de leurs
fournisseurs.
De manière générale, les entrepreneurs saluent les réformes annoncées, en particulier le CICE, mais
estiment que leur mise en place est beaucoup trop lente alors que l’entrée en vigueur de nouvelles
taxes et normes est beaucoup plus rapide. Il existe donc un décalage qui rend les chefs d’entreprise
très vulnérables aux aléas conjoncturels. L’évolution du taux de marge des entreprises révèle cette
vulnérabilité. À la fin de l’année 2014, il se situait toujours à un niveau très bas (29,6 %) même s’il est
légèrement plus élevé qu’à la fin 2013 (29,4 %). Cette faible amélioration résulte uniquement de la
prise en compte du CICE. Au premier trimestre 2015, le taux de marge se redresserait nettement à
30,8 % du fait de la montée en charge du CICE et la mise en œuvre du Pacte de responsabilité et de
solidarité, de l’accroissement des gains de productivité, et d’une inflexion des salaires en termes réels.
Étant donné que la demande est peu dynamique et que la situation financière des entreprises est
nettement grevée par plusieurs années de crise économique, le début de l’année 2015 ne sera pas
marqué par une reprise de l’investissement : 82 % des patrons de PME n’ont pas l’intention d’investir.
La situation économique étant toujours très chaotique dans le bâtiment, la part des chefs d’entreprise
renonçant à investir au cours des prochains mois atteint 93 % dans ce secteur. À un niveau plus agrégé,
on constate que l’investissement des entreprises se serait stabilisé au quatrième trimestre 2014 après
une légère baisse au troisième trimestre (-0,1 %). Il augmenterait faiblement au premier semestre 2015
(+0,1% par trimestre). Sur l’ensemble de l’année 2014, les dépenses d’investissement des entreprises
diminueraient de 0,2 % (après -0,6 % en 2013). Elles n’évolueraient plus d’ici à mi-2015.
Financement des entreprises
En novembre, la croissance annuelle des encours de crédits aux sociétés non financières a légèrement
décéléré (+2,1 % après +2,7 % en octobre sur un an). Ceci résulte du net ralentissement des crédits de
trésorerie (+1 % après +2,1 % en octobre sur un an) tandis que la hausse des crédits à l’investissement
se poursuit (+3,3 % après +3,2 % en octobre sur un an)
Entre autres facteurs aggravants, les délais de paiement ont eu une certaine propension à s’accroître
ces derniers mois. Parallèlement, les chefs d’entreprise font face à un manque de soutien du secteur
bancaire.
La plupart des données présentées dans ce document proviennent de l’INSEE, de la
Direction Générale des Douanes et Droits Indirects, de la Direction du Budget et de la
Banque de France.
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