Bois et Forêts Pays de la Loire en Sommaire

Transcription

Bois et Forêts Pays de la Loire en Sommaire
Bois et Forêts
en
Pays de la Loire
Sommaire
"Ensemble, mobilisons la Forêt pour l'Avenir"
n "Ensemble, mobilisons
la Forêt pour l'Avenir" p. 1
n Le pin maritime demande
une sylviculture plus
dynamique p. 2-3
n Maladie des bandes rouges
sur pin Laricio de Corsep. 3
n Les bois et les forêts p. 4-5
construisent nos paysages
n L'avenir incertain
du frêne
p. 6
n « Se former et s'informer »
premier acte de la gestion
forestière durable p. 7
n Marché du bois sur pied
en 2014 La Feuille
Les prochaines journées
d'information
p. 8 Toute la filière forêt-bois des Pays de la Loire s'est retrouvée le 23 janvier dernier pour
adopter une charte ainsi nommée. Au delà de l'évènement, décryptons cet appel.
"Ensemble", c'est le mot le plus important, car c'est sans doute la première fois que
toute la filière, de l'amont (les forestiers) à l'aval (les industriels), s'engagent, aussi nettement, à réunir leur énergie et leurs compétences, afin de mieux exploiter la forêt et d'améliorer son renouvellement.
Gérer aujourd'hui en se préoccupant de demain, c'est bien cela la gestion durable que nos
documents de gestion (plans simples de gestion, règlements types de gestion, code des
bonnes pratiques sylvicoles) garantissent et que PEFC certifie. C'est aussi de cela dont il
faut convaincre nos contemporains : consommer le bois ainsi produit, c'est rendre service
à la forêt.
Notre forêt, souvent trop dense, ne donne pas le meilleur d'elle-même, ni pour la Nature,
ni pour l'Économie. C'est une responsabilité collective que d'améliorer cette situation dont
les causes multiples appellent des solutions diverses.
Des débouchés nouveaux s'ouvrent, tant pour le bois d'oeuvre (construction principalement), que pour le bois énergie (chaudières en extension ultra-rapide ...).
Alors procédons dans l'ordre, c'est-à-dire choisissons la sylviculture tournée vers la production de bois d'oeuvre, là où elle est possible. Elle sera aussi à la source d'une production considérable de bois d'industrie et d'énergie. Mais encore faut-il que le déclic se
fasse, c'est-à-dire que les propriétaires forestiers deviennent sylviculteurs. C'est le cas
de la plupart de ceux qui disposent de plans simples de gestion. En Pays de la Loire, ils
représentent, en nombre, environ 10 % des propriétaires de plus de 4 hectares. Même si,
en surface, le pourcentage dépasse 60 %, convenons que la marge de progrès est encore
importante et que la charte interprofessionnelle se devait de poser ce préalable.
B. Longa - CRPF PDL © CNPF
"Mobilisons la Forêt pour l'Avenir"
N° 115 - Avril 2015
L'avenir passe par le renouvellement de la forêt. Le maintien de l'état boisé après une
coupe rase est bien entendu nécessaire, mais pas suffisant ; il faut également savoir maintenir, voire améliorer, un potentiel de production indispensable à l'industrie et valorisant
pour le propriétaire lui-même. Le CRPF mène actuellement une enquête sur l'ensemble
de la région pour mieux connaître la réalité du renouvellement forestier. Avant même d'en
découvrir les résultats, le constat de la faiblesse du reboisement s'impose. Par "reboisement", il faut entendre replantation après coupe, avec des essences adaptées aux conditions stationnelles et aux aléas liés au changement climatique. Le Fonds forestier national
a disparu à l'aube du siècle. Nous espérons que notre charte le fasse renaître de ses
cendres, sous la forme d'un "fonds forestier régional" dont les contours se dessinent dans
plusieurs autres régions.
Il n'est pas trop tôt, si vous possédez de telles parcelles, d'en parler au technicien du CRPF
de votre secteur. De nouveaux financements, publics et privés, sont en effet en train de
se mettre en place. Alors sachons investir au bon moment. Il semble que cela soit bientôt
le cas.
Antoine de Ponton d’Amécourt
Président du CRPF des Pays de la Loire
Président du CNPF
Le pin maritime demande une sylviculture plus dynamique Une sylviculture souvent paresseuse
L'étude réalisée en Sarthe en 2011 (Bois
et Forêts de sept. 2013), montre que le
bilan de la gestion des futaies de pin maritime en forêt privée n’est pas toujours
à la hauteur des capacités de cette essence :
• une sylviculture souvent peu dynamique illustrée notamment par des
densités/ha trop élevées à toutes les
étapes de son développement. Ainsi,
le pin maritime n’atteint ses dimensions de maturité que vers 65 ans au
lieu de 45 ans avec une gestion plus
en rapport avec sa vitalité,
• un renouvellement tardif révélé par une
surface importante de futaies vieillies.
Dans les PSG, 45 % des parcelles de
plus de 4 ha ont plus de 45 ans, et 5 %
ont moins de 15 ans. L'idéal voudrait
que chaque classe d'âge représente
25 % de la surface.
Cette situation est source de risques
pour le propriétaire, pour la forêt et pour
la filière. Ces peuplements vieillissants
sont plus fragiles donc plus sensibles
aux aléas climatiques et sanitaires. Le renouvellement retardé influe sur la régularité de l’approvisionnent de nos scieries.
Très globalement ce constat Sarthois se
vérifie pour l’ensemble des pinèdes de la
Région, ce qui les fragilise aussi.
S’attaquer aux causes
Remédier à cette situation nécessite
d’en connaître les causes. Celles-ci sont
multiples mais se divisent généralement
en deux grandes catégories : les causes
économiques et les causes techniques.
Si l’essentiel des causes économiques
(cours des bois, difficultés de mise en
marché…) échappent au champ de compétence du CRPF celui-ci peut participer
à la levée des freins techniques (habitudes de gestion anciennes, méconnaissance des capacités du pin maritime…).
Le CRPF développe donc des actions
spécifiques autour de 2 axes principaux :
• le suivi des PSG pour prévenir les retards d’intervention en proposant les
solutions spécifiques aux problèmes
rencontrés par le propriétaire pour la
mise en œuvre de ses exploitations,
• un programme de vulgarisation des
techniques de sylviculture en adéquation avec les potentialités du pin maritime.
Pour ce dernier point, un itinéraire sylvicole reprenant les principales étapes
pour la bonne conduite des futaies régulières de pin maritime a été réalisé. Il est
disponible sur le site internet du CRPF.
Des groupes pour échanger et agir
Si cet itinéraire permet de bien visualiser le cycle de ce pin et de programmer
Gestion forestière
Plants et matériels forestiers
Travaux sylvicoles
Exploitation - Vente de bois
Plaquettes forestières
Cartographie par S.I.G
Section des Pays de la Loire
Agence de La Flèche
5, rue des Gravaux
72200 La FLÈCHE
2
Avril 2015
Tél : 02 43 45 55 45
Fax : 02 43 45 55 50
C. Weben - CRPF PDL © CNPF
Le pin maritime est la première essence résineuse en Pays de la Loire. Sa croissance vigoureuse et sa capacité à mettre
en valeur les sols pauvres sont ses atouts majeurs. Sa gestion aussi est bien connue et il est souvent facile à régénérer,
lorsque la technique employée est adaptée aux conditions locales. Pourtant, la décision du renouvellement est parfois
retardée, ce qui lui fait perdre une bonne partie de ses atouts. En Sarthe, un groupe de sylviculture appliquée animé par
le CRPF, a permis aux participants de mieux comprendre et maîtriser les différentes étapes de cette opération.
Donner au pin maritime la possibilité d'exprimer
toute sa vitalité.
les interventions, cela n’est pas toujours
suffisant. Passer de la programmation à
l’action n’est pas si facile. Cet outil d’aide
à la programmation est donc complété
par un programme de réunions de vulgarisation destiné à illustrer sur le terrain
les différentes étapes de l’itinéraire, particulièrement celle du renouvellement.
Le CRPF complète cette première approche en mettant en place, pour ceux
qui le souhaitent, des groupes de sylviculture appliquée (GSA). Leur objectif est de favoriser les échanges d’expériences entre propriétaires ayant à
réaliser la même opération technique.
Ces groupes de 5 à 10 propriétaires
forestiers se réunissent pour en suivre,
chez les uns et les autres, les différentes
étapes de la réalisation. Un groupe de
ce type a été constitué en Sarthe avec
une dizaine de propriétaires forestiers
ayant prévu le renouvellement de futaies
de pin maritime dans leur Plan Simple de
Gestion. La première réunion s’est tenue
dans un peuplement vieillissant. Le pro-
de réinvestissement nécessaire au bon
renouvellement de cette parcelle.
A l'issue de ces rencontres, chacun peut
échanger ses contacts, récapituler et
préciser les points de vigilance indispensables qu'il a repérés. Tous ces éléments
permettent ensuite aux participants de
mieux maîtriser les tenants et aboutissants du chantier envisagé et ainsi se
faire accompagner à bon escient dans la
réalisation de ce projet.
Des résultats
Avec cette action, 5 de ces 6 parcelles
« en difficulté » sont maintenant exploitées ou en cours d’exploitation. La
connaissance des différentes étapes
d’un renouvellement, la visite de réalisations et leur suivi, font que le propriétaire n’a plus l’impression de foncer
dans l’inconnu. Tout n’est pas facile, les
impondérables existent, mais bénéficier
C. Weben - CRPF PDL © CNPF
priétaire hésitait sur la stratégie à suivre.
Le partage d’expérience avec les autres
propriétaires et le technicien animateur
a permis de préciser la stratégie et les
étapes à suivre. La décision de la coupe
rase a été prise et réalisée quelques semaines plus tard, profitant d’ailleurs de
cours très favorables.
La seconde réunion du groupe s’est tenue chez un autre participant sur une
parcelle très âgée, gemmée, champignonnée. La faible qualité des bois posait la question de la capacité à financer
le renouvellement avec le produit de la
coupe. Face à cette incertitude, le propriétaire retardait la coupe d’année en
année et avec le temps, la qualité continuait à se dégrader. Grâce aux échanges
d’expériences, la possibilité de valoriser
en bois énergie les vieux bois altérés est
mise en évidence et évaluée. Ce nouveau débouché viendra alléger la charge
Laisser la place aux jeunes.
B. Longa - CRPF PDL © CNPF
En cette fin d’hiver, les pins laricios prennent dans
de très nombreux peuplements une couleur rougeâtre, principalement dans leur partie basse.
Cette couleur est la conséquence d'une maladie
appelée communément « la maladie des bandes
rouges » due au champignon "Dothistroma septosporum".
Observée depuis une vingtaine d’années en
France, elle est désormais très présente avec des
niveaux d’attaque qui progressent régulièrement.
Cette année, en Pays de la Loire les pins laricios
La maladie des bandes rouges.
sont très attaqués.
La principale conséquence de la maladie des bandes rouges est une forte chute
de la croissance des arbres atteints. Jusqu'à présent cela n'entraîne que de très
rares mortalités, même après plusieurs attaques successives. La maladie ne doit
pas conduire à entreprendre des coupes rases prématurées.
Compte tenu de ce problème, le choix du pin laricio comme essence de reboisement doit être limité aux stations qui lui conviennent parfaitement. Il est aussi
recommandé d'éviter les plantations sur de trop grandes surfaces.
Pour mieux connaître cette maladie une étude est en cours en Pays de la Loire
et en région Centre. Encadrée par l’Institut de Recherche en Sciences et Technologie pour l’Environnement et l’Agriculture (IRSTEA), en coordination avec l’Institut pour le Développement Forestier (IDF) et le Département Santé des Forêts
(DSF), cette étude, menée par le CRPF, se déroulera en 2 parties. D'avril à juin
2015 aura lieu le repérage de 100 placettes de l'échantillon. En 2016 l’étude
approfondie des conditions favorisant le développement de ce champignon sera
entreprise.
Contact : C. Weben CRPF ou le correspondant DSF de votre secteur (cf page 6).
de l’expérience de chacun est un atout
pour mieux maîtriser son propre chantier
en s'entourant de professionnels qualifiés. Les liens noués au cours de ces
réunions, permettent aussi aux participants de continuer à se rencontrer sur
leurs chantiers, même sans l'animateur
du groupe.
C'est cela le développement forestier !
Cédric Belliot
Technicien CRPF
VilmoriN,
producteur de semeNces
pour le reboisemeNt
Nous recherchons,
pour la récolte
de semences,
de beaux peuplements
dans les espèces
suivantes :
• Alisier torminal
• Cormier
• Noyer commun
• Noyer noir d’Amérique
• Chêne pubescent
• Chêne chevelu
• If
• Sapin de Nordmann
• Tilleul à petite feuille
0115 éluèrE & ASSoCIéS
Maladie des bandes rouges
sur pin laricio de Corse :
comprendre pour agir
VIlmorIN SA
route du manoir – 49250 lA mENITrE
T. 02 41 79 41 66 F. 02 41 79 75 41
[email protected]
vilmorin-tree-seeds.com
SEED GENERATION
Avril 2015
3
Les bois et les forêts contruisent nos paysages _______
Dans notre région marquée essentiellement par un relief de plaine, l’arbre et les boisements, qui occupent 11%* du territoire, constituent des éléments fondamentaux de nos paysages. Qu’elle soit située sur le littoral ou dans les terres, en
secteur urbain ou rural, la trame végétale offre une grande variété de formes et de couleurs. En constituant des opacités
ou des échappées visuelles, les bois et forêts contribuent à la formation de paysages aux ambiances tantôt intimistes,
tantôt monumentales, prisés de notre cadre de vie.
La variété des représentations paysagères de la forêt, une approche
délicate
Dans l’inconscient collectif, les boisements font l’objet de représentations
diverses qui s’entremêlent sur un même
territoire. Celles-ci varient selon l’observateur et les usages qu’il a des espaces
forestiers. Un massif boisé peut ainsi
endosser le rôle d’emblème de l’identité
locale, être le trait esthétique d’un paysage, être un réservoir de biodiversité
et (ou) être le support d’activités économiques ou récréatives. Le plus souvent
la forêt est perçue comme un espace naturel préservé de toute activité humaine.
C’est ce manque de connaissance de
l’activité de l’homme en forêt et de son
intervention pour son nécessaire renouvellement, qui explique la mauvaise
opinion du public, parfois constatée, sur
certaines pratiques de gestion.
Au regard de ces différents aspects, il
revient au propriétaire forestier d’être
acteur pour mieux intégrer la part paysagère de son activité.
Face à ces problématiques, le CRPF
s’engage et vous accompagne
En 2013, le CRPF, avec le soutien de la
Région des Pays de la Loire, a mis en
place un programme pour la prise en
compte des paysages et de la biodiversité dans la gestion forestière. Son objectif, à partir de 2015, est de pouvoir informer au mieux les propriétaires forestiers
sur la façon d’apprécier ces différents
enjeux en fonction des caractéristiques
particulières de leur forêt pour en améliorer ainsi la gestion.
Des éléments d'approche du paysage
sur le terrain
La qualité des paysages est directement
liée à l’image de « naturalité » des fo-
4
2
Avril 2015
B. Longa - CRPF PDL © CNPF
Aujourd’hui reconnue comme un élément du patrimoine, la dimension paysagère fait partie intégrante des réflexions
à avoir dans la mise en œuvre de la gestion durable des bois et forêts.
Réfléchir sur la place de l'arbre dans les paysages des Pays de la Loire.
rêts. Il faut garder ce fait à l’esprit dans
son approche d’aménagement. Intégrer
la dimension paysagère dans sa gestion, c’est avant tout mener une réflexion
en amont sur ses choix de gestion et
leurs implications paysagères, dans le
contexte de sa forêt.
Aujourd’hui, des pistes se dégagent déjà
pour pouvoir intégrer la dimension paysagère dans sa gestion au quotidien.
Un passage sur le terrain (plutôt en hiver, les contrastes sont alors plus marqués) avec une carte au 1/25000ème à la
main, permet de distinguer et de noter
les grands éléments du paysage en se
posant quelques questions simples :
1 -qu'y a-t-il de autour de ma forêt, de
mon bois (hameaux, cultures, cours
d'eau, routes, etc.) ?
2 -d’où voit-on ma forêt ? (chemins, collines, villages, etc.),
3 -quelle partie du bois est visible ?
(seulement les lisières, plus en profondeur, une partie, la totalité à cause
de la pente…).
Ces questions permettent de déterminer
les secteurs de la forêt qui vont être vus
de « l’extérieur » et donc « sensibles »
à l’observation. C’est sur ces secteurs
qu’il faudra s’interroger sur l’impact
de la gestion prévue et les éventuelles
adaptations à prévoir. En général, dans
notre région, la relative platitude du relief concentre majoritairement la visibilité
extérieure de l’action sylvicole sur les lisières des massifs.
Les lisières sont donc les éléments
principaux sur lesquels le propriétaire
va pouvoir intervenir. D’abord avec une
gestion légèrement différenciée (voir
Bois et Forêts en Pays de la Loire n°
113) qui favorise, notamment, la diversité des essences et tous les étages de
la végétation, des végétaux bas (herbes,
ronces, fougères…) jusqu’aux arbres de
futaie, en passant par les arbustes. C’est
cette diversité qui va donner au boisement un aspect plus « naturel » aux yeux
de l’observateur extérieur.
Par ailleurs pour la gestion forestière,
l’intérêt d’une lisière bien étagée, ni trop
dense ni trop claire, est de pouvoir utiliser cette dernière pour conserver une
bande forestière. Celle-ci doit être suffisamment large pour être pérenne et
masquer une exploitation qui focaliserait
le regard en contrariant les lignes générales du paysage local.
Une autre action possible réside dans la
constitution ou le maintien de zones de
transition entre différents types de peuplements. Elles assurent la continuité
entre des boisements très différents.
A. Mimaud - CRPF PDL © CNPF
A. Mimaud - CRPF PDL © CNPF
laires plus arrondies (photo 2). Les possibilités d'amélioration de l'intégration
paysagère du projet sont donc fortes en
général assez facile à mettre en œuvre.
Les contraintes liées aux limites deviennent prépondérantes dans le cas où
le propriétaire forestier ne possède que
la seule parcelle résineuse. Un moyen
simple pour atténuer cet effet consiste à
travailler essentiellement sur l'intégration
des angles, qui renforcent le contraste
avec les masses feuillues, par des plantations mixtes (photo 3 zone rouge).
Les choix de renouvellement favorables
à une meilleure intégration paysagère
proposés précédemment ne constituent pas une vérité générale. Selon le
contexte et les personnes qui pourront
vous apporter un conseil, les réponses
ne seront pas forcément les mêmes.
A. Mimaud - CRPF PDL © CNPF
Des choix tributaires des contraintes
de chacun
Sur la photo 1, la parcelle de Douglas
sur pente a une forme très géométrique
qui peine à s'intégrer dans le paysage.
Cet exemple met en évidence l’importance de la « forme » des coupes réalisées, qui peut suffire à modifier l’ambiance générale de ce secteur de la forêt.
Il montre l'importance pour le propriétaire
de se poser des questions sur les impacts paysagers en amont de son projet
de plantation pour mieux l’intégrer dans
le paysage.
En pratique, outre les contraintes du terrain, les actions proposées varient selon
la surface boisée de la propriété appartenant au propriétaire et la délimitation du
parcellaire.
Dans le cas présent, lors d'un renouvellement avec la même essence si le propriétaire forestier possède la totalité du
massif, les contraintes liées aux limites
sont faibles. Il pourra se permettre de travailler à la réalisation de formes parcel-
Situation initiale d'un boisement aux formes
géométriques (photo 1).
Proposition d'intégration paysagère dans le
cas où la propriété s'étend à tout le massif
(photo 2).
Proposition d'intégration paysagère dans le
cas d'une propriété restreinte à la parcelle
jaune, atténuée par des plantations mixtes
(photo 3).
La forêt ligérienne : un rôle paysager bien réel
Cet exemple de mise en situation, montre que le rôle de la forêt dans le paysage des Pays de la Loire est souvent important. Par
sa présence physique, parfois par son effet « masse », parfois par son effet « rideau », en complément des haies bocagères, elle
agit pour « mettre en scène » le patrimoine bâti ou naturel en créant la structure qui le valorise, s’il est de qualité, ou le cacher
dans le cas contraire. Elle agit aussi par sa nature qui induit des différences de formes, de couleurs, et/ou de texture.
Enfin, en fonction des besoins, mais toujours après avoir réfléchi, notamment, à la fonction de lisière ou du rideau d'arbres, il est
possible de façonner le paysage en jouant tour à tour avec le rôle d'écrin ou d'écran des forêts.
L’appréciation des conséquences paysagères de la gestion prévue est souvent facile à faire, avant de couper. Les éventuelles
adaptations du projet initial que cela peut entraîner le sont très généralement tout autant. Ne nous en privons pas !
Agnès MIMAUD
Chargée d'études "Paysages"
CRPF Pays de la Loire
*Donnée IGN-IFN résultant des campagnes réalisées entre 2008 et 2012.
Avril 2015
5
3
L'avenir incertain du frêne _______________________
Une maladie en progression
Les premières observations de dépérissement dues à la chalarose du frêne
(Chalara fraxinea) datent des années
1990 en Pologne et en Lituanie. Son apparition dans l'est de la France date de
2008. Depuis, le suivi de ce champignon
par le Département de la Santé des Forêts (DSF) montre une progression rapide du ravageur vers l’ouest. Depuis,
en Pays de la Loire, une première observation de la maladie a été faite en mars
2015 dans l’est de la Sarthe.
Eléments de diagnostic
La maladie se repère sur les arbres atteints par des flétrissements du feuillage
des pousses terminales, associés à des
nécroses de l'écorce des rameaux. Ces
mortalités de petites branches, peu visibles au départ, augmentent progressivement. L’arbre prend alors un aspect
dépérissant qu’un diagnostic hâtif peut
attribuer à un défaut d’alimentation en
eau. Jusqu'à présent, ces dépérissements n’aboutissent que rarement à la
mort de l’arbre.
Les observations montrent, d’une part
que les peuplements touchés évoluent
lentement et, d’autre part, que la capacité de résistance des frênes varie d’un
individu à l’autre. Certains frênes présentent très peu de symptômes à côté
d’autres particulièrement atteints.
Quelques recommandations
Pour le moment dans notre région, il
convient simplement de surveiller les
frênes de vos forêts pour repérer les
éventuelles pertes foliaires. En cas de
présomption d’attaque, il faut contacter les correspondants-observateurs du
DSF (voir ci-dessous) afin qu’ils confirment, ou non, le diagnostic.
Pour les peuplements adultes atteints,
inutile d'anticiper l'exploitation des
arbres. Continuez à le gérer comme
prévu en veillant bien sûr, à préserver
les arbres les moins atteints. Ce dernier
point est important. Comme pour l'orme,
la Recherche aura besoin des individus
génétiquement résistants pour favoriser
la multiplication de ces arbres naturellement moins sensibles.
Par contre les plantations ou régénérations de frênes, de quelque nature que ce
soit, en forêt, le long des cours d’eau ou
en aménagement urbain doivent être arrêtées. Elles sont sans avenir. Les jeunes
arbres sont moins résistants et le risque
d’introduire la maladie avec des plants
déjà contaminés est élevé, malgré les
contrôles sévères effectués en pépinière.
A court terme, l’avenir du frêne ne
semble pas compromis du fait de la capacité de résistance des arbres adultes
et des faibles mortalités constatées. A
moyen terme, cet avenir paraît beaucoup
plus incertain du fait de la sensibilité des
B. Longa - CRPF PDL © CNPF
Depuis quelques années, la chalarose fait des ravages dans les frênaies du nord et de l’est de la France. Bien que le
frêne soit loin d'être une essence majoritaire dans la région des Pays de la Loire, il joue néanmoins localement un rôle
prépondérant dans les paysages des zones humides, marais, vallées et estuaires. Le point sur cette maladie relativement récente et dont l'avancée vers l’ouest est rapide amène quelques réflexions sur les mesures sylvicoles conseillées
à mettre en œuvre aujourd'hui.
Nécrose due à la chalarose sur un jeune
rameau de frêne.
jeunes arbres qui compromet aujourd’hui
le renouvellement de cette essence.
Dominique Balay
Technicienne CRPF - Tél. 02.40.76.93.04
Correspondante - observatrice du DSF
Pour en savoir plus :
Ministère de l'agriculture :
agriculture.gouv.fr/sante-des-forets
CRPF Nord Pas-de-Calais Picardie :
Chalarose du frêne : guide d'aide à la décision et gestion des peuplements sinistrés.
www.crpfnorpic.fr
Département Santé des Forêt en Pays de la Loire
Les correspondants observateurs pour la forêt privée
Loire-Atlantique :
Dominique BALAY CRPF 02 40 76 93 04 - 06 71 52 25 37
Loire-Atlantique / Vendée :
Catherine MAISON DRAAF 02 72 74 71 62 - 06 79 69 93 82
Maine et Loire :
Michel JULLIOT DDT 02 41 86 66 65 - 06 29 61 56 17
Mayenne - Ouest Sarthe :
Bruno LONGA CRPF 02 43 67 37 98 - 06 71 50 85 71
Sarthe :
Aurélien BROCHET DDT 02 72 16 41 71
Cédric BELLIOT CRPF 02 43 87 84 29 - 06 17 32 40 96
6
2
Avril 2015
« Se former et s’informer » : premier acte de la gestion forestière durable _
La formation et l’information constituent le premier chapitre du cahier des charges PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) pour le propriétaire forestier. En tant que maître d’ouvrage, le propriétaire forestier
a la responsabilité des opérations menées dans sa forêt. Pour assumer ce rôle et décider en toute connaissance de
cause, celui-ci doit disposer des informations nécessaires pour faire le lien entre ses objectifs, les diverses fonctions de
la forêt, ses droits et ses devoirs. C’est la base et le premier acte de sa gestion forestière durable.
Une offre de formation et d’information conséquente et adaptée
La gestion forestière n'est pas une
science toujours exacte car très dépendante de facteurs du milieu parfois difficiles à apprécier. En forêt, la théorie
est nécessaire mais pas forcément suffisante. Pour avoir les bons réflexes, la
bonne attitude au moment de prévoir, de faire
ou de faire faire, il est
essentiel de connaître
les facteurs de risques
sur le terrain.
C'est pour cela que,
généralement, les journées de vulgarisation
proposées par les organismes de développement forestier privilégient les rencontres
sur le terrain. Se retrouver en forêt, autour
d'un même sujet avec
d'autres
propriétaires Acquérir les repères nécessaires pour mieux décider.
en étant accompagné
par un professionnel, est un moyen ef- nécessite de disposer d'assez d'inforficace pour connaître les techniques de mations pour le faire à bon escient et
base. Pour ceux qui ont acquis un bon prouver sa compétence. En Allemagne,
niveau et/ou qui souhaitent aller au bout la réglementation exige du propriétaire
des connaissances sur un thème précis, forestier qui souhaite prendre en charge
l’Institut pour le Développement Fores- la gestion de sa propre forêt, de justifier
tier (IDF) propose ensuite des stages d’un niveau de qualification de gestion
forestière.
techniques plus pointus.
Nous n’en sommes pas là en France
mais la liberté d’action du propriétaire foDes revues forestières diverses
Pour suivre l’actualité forestière de façon restier dépend de plus en plus de sa caplus large et rester en éveil sur ce qui pacité à prouver sa légitimité et sa compeut être impactant, les revues fores- pétence. Participer à des formations,
tières sont faites pour vous : Forêts de s’informer, sont les meilleurs moyens
France, Forêt Entreprise, le Bois Interna- de le faire. Beaucoup de ces offres ne
tional mais aussi l’ensemble des « lettres nécessitent pas de connaissances foresd’information » proposées par les syndi- tières particulières et sont peu coûteuses
cats de propriétaires à leurs adhérents, (FOGEFOR...).
les interprofessions, les organismes de Pour trouver celle qui vous convient, renseignez-vous auprès de votre conseiller
recherche.
L’offre est nombreuse, il vous suffit de forestier ou rendez-vous sur le site du
choisir celle qui correspond le mieux à CRPF (www.cnpf.fr).
vos besoins pour disposer des connaissances et de l’expérience indispensable Christian Weben
pour que votre gestion forestière soit in- Ingénieur CRPF
contestablement durable.
d'après un article dans la revue "Notre
La formation, une reconnaissance forêt" d'Olivier Billeau
Coordinateur PEFC-Ouest
qu’il ne faut pas sous-estimer
Décider d'une coupe, de la création Tél. 02 40 40 26 38
d'une place de dépôts, vendre du bois, ou [email protected]
appliquer des produits phytosanitaires,
D. Balay - CRPF PDL © CNPF
Etre en capacité d’exercer son rôle de
maître d’ouvrage
Le marché des produits forestiers devient plus exigeant, l’évolution réglementaire est fréquente, l’intérêt des médias
et des citoyens, pour la forêt et la matière bois sont grandissants. Le propriétaire forestier est, plus qu’avant, observé
de près. En tant que responsable de sa
forêt, celui-ci doit connaître, prendre en
compte et intégrer ces évolutions dans
sa gestion. Se former est indispensable
pour mieux décider et pouvoir identifier
les acteurs susceptibles de l’aider dans
la gestion de sa forêt. Pour cela une
formation de technicien de haut niveau
n’est évidemment pas nécessaire.
Avril 2015
3
7
En bref…
La Feuille
Lettre électronique
d'information forestière
du CRPF
En complément du bulletin
« Bois et Forêts en Pays
de la Loire », le CRPF
met en ligne tous les deux
mois « La Feuille ». Celleci présente, dans de brèves
synthèses, l’actualité forestière. Elle
permet aussi
d’approfondir un thème
traité en suivant le lien qui
renvoie à l’article complet.
Cette lettre électronique est
envoyée gratuitement aux
personnes qui nous fournissent leur adresse mel.
Pour s’inscrire : envoyer
une demande par e-mail à
[email protected].
Marché du bois sur pied en 2014 : nouvelle hausse des cours__
Les ventes de bois sur pied proposées par l'ONF et l'association Forêt Ouest Expertise portent
sur un volume 183 000 m3 pour 328 lots et un montant négocié de 10 millions d'euros.
Ce mode de vente, en régression, représente à peine 20 % de la récolte déclarée par les exploitants forestiers. Il porte sur un peu moins du quart du volume en bois d'oeuvre, allant de 8 %
pour le peuplier à 60 % pour le chêne et sur 10 % en bois d'industrie-énergie (volume récolté
par les professionnels).
Il attire cependant, grâce à une mise en concurrence, toujours autant les acheteurs régionaux
et hors région.
La demande est restée forte sur toutes les essences notamment sur les petits et moyens bois
et sur le chêne, malgré une baisse d'activité des scieurs en fin d'année.
Le niveau des prix en hausse, est encore inférieur à celui de 2007 pour le bois d'œuvre, mais
supérieur pour les petits bois notamment du fait de la forte augmentation de la demande et de
la récolte en bois de trituration et énergie.
Essence
unité :
m³ br
0,10 m³
Chêne
0,10 à
0,25 m³
16
Hêtre
0,25 à
0,50 m³
0,50 à 1 m³
1 à 2 m³
2 à 3 m³
27
39
29
38
46
31
39
Peuplier
106
158
> à 3 m³
255
65
Châtaignier
9
21
88
Pin Maritime
13
21
38
31
36
Pin Sylvestre
32
40
Pin Laricio
28
33
50
10
12
Sapin Pectiné
21
35
49
Douglas
11
41
60
Source : SRAFT - Prix en €/m3 sur lots d'essence homogène à 80 %.
Le pourcentage du volume invendu, 10 %, concerne les lots présentant un prélèvement à l'hectare ou un volume unitaire trop faible et les lots de qualité médiocre en bois d'œuvre....
Trimestriel : abonnement gratuit
Imprimerie GRAPHY PRIM’ • Nantes
1er Trimestre 2015
n° ISSN 1253-2185
Document réalisé avec le concours
financier de la Région des Pays de
la Loire et du Ministère
de l’Agriculture, de l’AgroAlimentaire
et de la Forêt
2
8
Avril 2015
Hugues de Lansalut
DRAAF/SREFAR
Les prochaines journées d'information du CRPF
26/06 Renouvellement des chênaies : réussir en maîtrisant les coûts - Le Gâvre (44)
11/09 Exploiter son bois en zone Natura 2000 - La Pellerine (49)
25/09 Chêne : réussir sa première éclaircie - Avrillé (49)
Pour tous renseignements sur les réunions et les stages des CRPF, et pour s'inscrire,
consulter le site www.cnpf.fr et abonnez-vous à "La Feuille"
10-31-1280/certifié PEFC/pefc-france.org
Journal
d’information
forestière publié par le
Centre Régional de la
Propriété Forestière des
Pays de la Loire, délégation régionale du Centre
National de la Propriété
Forestière - 36 avenue de la Bouvardière - 44800 Saint-Herblain
Tél.02 40 76 84 35 • Fax 02 40 40 34 84
Mèl : [email protected]
Sites : www.cnpf.fr
Directeur de la publication :
F.-X. DUBOIS
Rédaction : C. WEBEN
Réalisation : F. AVERTY
Par rapport à 2013 :
• hausse du prix du chêne qui, malgré une réduction des débouchés en sciage, est soutenue
par l'exportation de grumes vers l'Asie et par la demande en merrain. Quelques lots d'exception ont atteint jusqu'à 450 € /m3,
• regain d'intérêt pour le hêtre, lui aussi tiré par les exportations vers l’Asie,
• légère hausse du prix du peuplier pour les lots de qualité déroulage,
• hausse de prix du pin maritime, notamment sur les bois moyens.
Le pin laricio et le douglas semblent moins prisés.
Comme en 2013, la pression est forte sur les coupes d'éclaircies tant résineuses que feuillues
destinées à la trituration ou au bois énergie (bois bûche, plaquette forestière, pellet... ).