Du Vicomte de Valmont à Madame de Tourvel Plus Chère Madame

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Du Vicomte de Valmont à Madame de Tourvel Plus Chère Madame
Du Vicomte de Valmont à Madame de Tourvel
Plus Chère Madame,
Que mon cœur souffre! Je vous l'ai accordé il y a six mois et maintenant, vous me
le rendrez sans souci. Je sais que ma conduite n'a pas toujours été juste, mais j'ai espéré
qu'il y aurait un reste d'amour dans votre propre cœur! Vraiment, mes gestes et mes mots
faux sont impardonnables. Néanmoins, je cherche votre pitié. Je vous ai dit : «ce n'est pas
ma faute! Il s'agit de la nature des hommes, le fait que notre amour décline comme la
lune.» Il n'y a pas de chose plus méchante et fausse que ceci. La nature et les étoiles ne
peuvent rien déterminer de notre destinée! En fait, c'est le tout puissant Dieu qui endurcit
les cœurs des hommes et les rend aussi doux que le sable sur les plages de la Bretagne.
C'est un sujet sur lequel je ne connaissais rien avant que je n'aie fait votre connaissance.
Je suis allé à l'église le Dimanche et j'ai eu une haine pour les rites là, les suppositions des
prêtres de inculquer une éthique tellement loin de mon esprit parce que je ne connaissais
pas encore la substance de la reine des virtus chrétiennes, la Charité, qui brûle les cœurs
des hommes et femmes de la même manière. Avant de vous voir et de connaître le fond
de votre âme, je n'ai rien connu à l'amour.
Par orgueil, j'ai connu seulement la concupiscence qui a engendré une nuit
éternelle dans ma vie. J'ai fait toutes les choses que j'ai pensées : «peu importe!». J'étais
un libertin; j'ai fait comme j'ai voulu sans penser à une autre sauf à mon plaisir. Mes
pactes avec la Marquise de Merteuil étaient un jeu. Cependant, je ne voyais jamais que
c'était le diable avec qui je jouais. Le diable était un succube, dans la chair d'une femme
de ma connaissance, même d'une femme de la noblesse. Maintenant, en revanche, c'est
une chose aussi claire que l'aube. Le voile de l'obscurité a été ôté afin de me rappeler à la
lumière. L'aube dont je parle, c'est votre propre visage et c'est votre conduite! Elles m'ont
conduit à la chemin de justice divine. Mon amour pour vous est si loin de mon amour
pour Madame de Montreuil que la distance est celle qui sépare le Ciel et l'Enfer! Que ne
pouvez-vous pas voir un change si évident en mon chemin?
Je vous avoue, j'étais froid à vos tendresses. Encore, j'ai dissimulé mes affections.
Mais dans l'état que j'étais, je ne pouvais pas échapper à cette froideur. Au fur et à mesure
que nous parlions ensemble, j'ai reconnu mon erreur. Les paroles et les regards que vous
m'avez donnés étaient un don du Ciel. C'était par vous que la Charité me parlait. Donc,
c'est grâce à vous que je vis aujourd'hui. Cherchez-vous votre cœur et essayez de
retrouver une espace pour moi. Est-ce qu’il n’y a aucune? Le fils prodigue veut retourner
chez son père, ou plus justement, chez sa mère.
J'entends que vous êtes près de la mort! Votre aumônier m'a envoyé une lettre de
votre état. Quand puis-je vous voir? Serait-il possible pour vous de quitter le monde avant
que vous me rendiez compte de l'état de votre âme, de vos pensées, de vos sentiments? Je
ne prétends pas être votre aumônier en vérité, mais une fois j'ai connu votre âme dans la
même façon. Puisque il n'y a pas beaucoup de temps qui reste, faites-moi votre
confession finale par la plume. Rendez-moi justice et rendez chaque mal justice à justice
et mal à mal. Ce que j'espère pour vous c'est que une bonne fin. Bien que je vous
demande pardon, je ne peux pas pardonner moi-même. Mes péchés sont inscrits dans
mon esprit. Désormais, je vous raconte mes péchés aussi, car j'ai peur de toucher trop tôt
à la mort. Après, nous pouvons passer l'éternité ensemble sans artifice mais en face de la
Vérité!
<< Le 8 Février 1682. Je, le Vicomte de Valmot, écrit cette confession finale en
vue de Dieu seul. Dans ma vie, j'ai vécu comme un aveugle, aveuglé par les tentations de
la chair. Mon orgueil m'a voulu souffrir dans le méchant confort de ses embrases. De
plus, mon désir sexuel m'a mené aux fins du péché soi-même. J'ai pris la vertu des
femmes sans pensée, sans souci, sans respect. En particulier, une femme honorable, qui
j'aime encore sans cesse, est la même à qui j'ai fait du mal et fait du tort. J'ai volé son
innocence sainte et abusé de sa confiance. J'ai fait semblant de l'aimer. De plus, j'ai
commis le péché d'avidité quand j'ai fait un pari avec la Marquise de Merteuil en pariant
de gagner sa confiance et de prendre son innocence; grâce à elle pourtant j'ai entendu
l'Évangile et je lui dédie ma vie maintenant. Encore, j'ai pris l'innocence d'une fille très
jeune, pour qui j'ai une dette d'honneur envers son amant. Je pars bientôt afin de me
battre en duel. L'amant veut un combat d'honneur, et je ne peux pas lui le refuser. Je dois
vivre enfin comme un homme de la noblesse. En effet, ce duel n'est pas seulement contre
l'amant dont je parle, mais guidé en sorte la volonté de Dieu. Le résultat de ce duel fera
preuve de mon âme. Je crois ceci fermement. J'ai beaucoup d'espérance que Dieu me
pardonnera, sinon dans cette vie, au moins au-delà. Néanmoins, Je prie que mon amour,
ma Madame de Tourvel, me pardonnera ceci. Je lui fais confiance, mais aussi je fais
confiance à Dieu, qui nous a donné un vrai amour, que je n'avais pas ressenti jusqu'à ce
que nous fassions connaissance. Je rends mon âme et mon corps à Dieu. Enfin, je
demande quarante messes à mon salut. Si Dieu est juste, comme je crois, il me donnera
un cours en Purgatoire de ce que est indulgence et patience.»
Donc, ma chère Madame de Tourvel, j'ai assumé mes fautes tout à fait. Que Dieu
vous donne un repos plus certain que la vie. Je reste votre fidèle serviteur toujours et à
jamais,
Le Vicomte de Valmont