HANA YAHYA SHALABI Date de naissance : 2 juillet 1982 Lieu de

Transcription

HANA YAHYA SHALABI Date de naissance : 2 juillet 1982 Lieu de
HANA YAHYA SHALABI
Date de naissance : 2 juillet 1982
Lieu de détention : Prison d’Hasharon
Date d’arrestation : 14 septembre 2009
Domicile : Burqin, Jenine
Adresse postale
Hasharon Prison
Even Yehuda
P.O. Box 7
40330 Israel
Date prévue pour la fin de la détention administrative : 13 mars 2011
ARRESTATION ET INTERROGATOIRE
Hana Yahya Shalabi a été arrêtée à son domicile familial le 14 septembre 2009. A environ une
heure et demie du matin, des soldats israéliens dans 12 jeeps ont encerclé sa maison dans le
village de Burqin, près de la ville de Jénine en Cisjordanie. Les soldats ont ordonné à toute la
famille de Hana de sortir de la maison et ont exigé que Hana leur donne sa carte d’identité. Ils
ont ensuite procédé à une fouille complète de la maison familiale. Pendant la fouille, un des
soldats a enlevé de leurs cadres des photos de Samer, le frère de Hana, tué par l’armée
israélienne en 2005, les a déchirées et les a piétinées devant toute la famille. Les soldats ont
ensuite commencé à crier et à injurier Hana et les membres de sa famille. Quand le père de
Hana, âgé de 63 ans, a essayé d’intervenir et de protéger sa fille de ces insultes répétées, un
soldat israélien l’a poussé d’un coup de crosse de fusil dans la poitrine. La mère de Hana,
terriblement secouée, s’est évanouie devant ce spectacle. Les soldats ont alors menotté Hana
en serrant douloureusement les menottes autour de ses poignets, et l’ont placée en état
d’arrestation.
Hana a ensuite été transférée en jeep au centre de détention de Salem. Pendant le transfert,
l’abaya de Hana, la robe traditionnelle musulmane couvrant entièrement le corps, portée par
les femmes par-dessus leurs vêtements d’intérieur, s’est ouverte, découvrant ses vêtements et
une partie de son corps. Certains des soldats qui l’accompagnaient dans la jeep ont pris des
photos d’elle à ce moment-là, exploitant consciemment la situation, sachant qu’elle se
sentirait humiliée et offensée par de telles photos. A l’arrivée au centre de détention de Salem,
un médecin a examiné rapidement Hana. Immédiatement après l’examen, Hana a été
transférée au centre de détention de Kishon en Israël où son interrogatoire a commencé.
Isolement et mauvais traitements
Hana a été placée en isolement au centre de détention de Kishon pendant huit jours
consécutifs, dans une cellule mesurant six mètres carrés et ne contenant aucune fenêtre ni
source de lumière naturelle. La cellule ne contenait qu’un matelas et des toilettes et était, aux
dires de tous, très sale. Hana a été soumise à des séances d’interrogatoire épuisantes chaque
jour, de dix heures du matin jusque tard dans la soirée. Le manque de lumière naturelle
pendant cette période lui a fait perdre tout sens de l’heure et elle était souvent incapable de
savoir s’il faisait nuit ou jour. Comme cette période d’isolement et de désorientation
coïncidait avec le mois sacré du Ramadan, Hana était incapable de surveiller l’heure pour
respecter son jeûne. En conséquence, elle a décidé de ne pas manger du tout, refusant les
repas et ne buvant que de l’eau pendant les huit jours entiers.
Hana a aussi subi un harcèlement sexuel et de la violence physique pendant son
interrogatoire. Hana a raconté à l’avocat d’Addameer, Safa Abdo, un incident qui s’est
produit à la fin d’une séance d’interrogatoire pendant laquelle elle n’avait pas avoué le crime
que ses interrogateurs attendaient qu’elle avoue. Essayant alors de provoquer Hana, l’un des
interrogateurs israéliens l’a appelée « habibti » (« ma chérie » en arabe) de façon provocante .
Furieuse et humiliée par l’utilisation agressive d’un terme intime par son interrogateur, Hana
a commencé à crier. Les interrogateurs ont réagi en la gifflant et en la battant sur les bras et
les mains. Les gardes l’ont alors ramenée à sa cellule où ils l’ont attachée au pied de son lit et
ont continué à l’humilier en prenant des photos d’elle dans cette position.
Addameer est extrêmement préoccupé par l’abus verbal que les autorités pénitentiaires
israéliennes font subir aux prisonnières palestiniennes en proférant des menaces sexuelles à
leur encontre et en utilisant un langage vulgaire et inconvenant. Addameer affirme que ce
comportement est délibéré et tente d’exploiter les peurs des femmes palestiniennes en jouant
sur les normes patriarcales ainsi que sur les stéréotypes qui prévalent traditionnellement dans
la société palestinienne.
DETENTION ADMINISTRATIVE
Après la fin de sa période d’interrogatoire, Hana est restée au centre de détention de Kishon
pendant neuf jours de plus, période jugée nécessaire par les autorités israéliennes pour leur
enquête.
Le 29 septembre 2009, le commandant militaire israélien Ilan Malka a promulgué un ordre de
détention administrative de six mois contre Hana pour la raison qu’elle représentait une
menace pour la « sécurité de la région ». L’ordre devait expirer le 28 mars 2010. Pendant
l’examen judiciaire de cet ordre, qui a eu lieu le 5 octobre 2009 au tribunal pour les détenus
administratifs sur la base militaire de Ofer, près de Ramallah en Cisjordanie, le juge militaire
Ilan Nun a confirmé l’ordre pour la période de six mois, mais a accepté de compter dans cette
période les deux semaines pendant lesquelles Hana avait déjà été emprisonnée. Dans sa
décision, Nun a prétendu que, selon « les renseignements secrets » qu’avait mis à sa
disposition l’accusation, Hana avait l’intention de perpétrer « un attentat terroriste ». Le juge a
aussi affirmé que Hana avait déjà fait les premiers pas dans la préparation de l’attentat, bien
qu’il n’ait fourni aucune preuve de ce qu’il avançait.
Addameer soutient que la décision du juge soulève de sérieux doutes sur l’équité du procès.
Dix-sept jours d’enquête de la part de l’agence de sécurité israélienne, y compris huit jours
d’interrogatoire, n’ont pas prouvé les accusations contre Hana et aucune preuve de la
supposée « intention » n’a été présentée à la cour. De plus, le tribunal n’a jamais pu établir
que Hana était affiliée à un parti politique palestinien ou à un groupe armé, de même qu’il n’a
pu établir si Hana avait projeté de perpétrer le supposé attentat toute seule ou en partenariat
avec quelqu’un d’autre. En outre, on n’a jamais enquêté sur la nature d’un éventuel
partenariat. Toutes les accusations dirigées contre Hana sont restées vagues et générales, ce
qui lui a enlevé tout moyen de se défendre. Bien que les ordres de détention administrative
promulgués par le commandant militaire israélien soient soumis à un examen et à un appel
auprès d’un tribunal militaire, aucun avocat et aucun détenu n’ont le droit de voir les «
renseignements secrets » qui servent de base aux ordres de détention, ce qui rend inutile toute
possibilité de défense légale.
L’avocat de Hana a fait appel de l’ordre de détention administrative, mais l’appel a été refusé.
Hana va être maintenant détenue sans inculpation et sans procès jusqu’au 13 mars 2010.
CONDITIONS DE DETENTION
Avant son transfert à la prison d’Hasharon, Hana a passé dix-sept jours au total au centre de
détention de Kishon, où on ne lui a pas donné une seule fois des vêtements propres. Hana a
continué à être détenue dans des conditions semblables à celles de son interrogatoire pendant
trois jours après que son ordre de détention administrative a été promulgué. Le 1er octobre
2009, elle a été finalement transférée à la section 2 de la prison d’Hasharon, où, à cause de la
surpopulation, elle a été placée dans la même section que des prisonnières de droit commun
israéliennes. Cette situation est une violation directe du règlement du service des prisons
israéliennes, qui stipule que les détenus administratifs doivent être séparés de tous les autres
détenus et prisonniers, y compris ceux qui ont été reconnus coupables d’un crime. De plus,
pendant qu’elles sont détenues dans les mêmes sections que les prisonnières de droit commun
israéliennes, les prisonnières palestiniennes sont presque toujours victimes de discrimination,
ont moins d’heures de récréation et subissent souvent l’humiliation et les insultes des
prisonnières israéliennes qui les menacent de les attaquer physiquement. En conséquence, les
femmes palestiniennes vivent dans la peur et ont souvent des insomnies et d’autres problèmes
psychologiques pendant la période où elles sont détenues dans les mêmes sections que les
femmes israéliennes.
L’avocat d’Addameer Safa Abdo a porté plainte auprès de l’administration de la prison
d’Hasharon au sujet des conditions de détention de Hana. Le 25 octobre 2009, après avoir été
détenue pendant 25 jours avec les prisonnières de droit commun israéliennes, Hana a été
finalement déplacée à la section 12 de la prison d’Hasharon avec les autres prisonnières
palestiniennes.
Hana est toujours détenue dans la section 12 de la prison d’Hasharon, l’une des prisons les
plus grandes d’Israël, avec environ 18 autres prisonnières palestiniennes. Le bâtiment qui
constitue à présent le complexe pénitentiaire a servi de quartier général à la police montée
britannique pendant le mandat britannique sur la Palestine et, en tant que tel, n’a jamais été
conçu pour l’incarcération des femmes. En conséquence, Hana souffre de dures conditions de
détention et se plaint de la surpopulation, de l’humidité, du manque de lumière naturelle et de
ventilation adéquate, ainsi que de normes sanitaires insuffisantes.1
INFORMATION PERSONNELLE
Avant son arrestation par les autorités israéliennes, Hana a été arrêtée et détenue par les
services secrets palestiniens pendant une semaine en 2009 pour interrogatoire. Pendant cette
période, elle avait l’autorisation de dormir chez elle et était gardée en détention de 9h à 11h
chaque jour.
Hana fait partie d’une famille d’agriculteurs de neuf enfants, du village de Burqin à côté de
Jénine. Le 29 septembre 2005, Samer, le frère de Hana, a été tué par les forces israéliennes
pendant une incursion dans le village. Bien que Hana n’ait jamais eu l’intention de faire des
études universitaires après la fin de ses études secondaires, elle se promet maintenant
d’étudier le journalisme après sa libération pour militer pour les droits des prisonniers
palestiniens.
***
La détention administrative est une procédure qui permet à l’armée israélienne de détenir
des prisonniers indéfiniment sur la base de preuves secrètes sans les inculper ni les juger. En
Cisjordanie occupée, l’armée israélienne est autorisée à promulguer des ordres de détention
administrative contre les civils palestiniens sur la base de l’ordre militaire 1591. Cet ordre
donne le pouvoir aux commandants militaires de détenir un individu jusqu’à six mois
renouvelables s’ils ont des « motifs raisonnables de supposer que la sécurité de la région ou la
sécurité publique nécessite la détention ». Le jour de la date d’expiration ou juste avant,
l’ordre de détention est fréquemment reconduit. Ce processus peut se prolonger indéfiniment.
AGISSEZ MAINTENANT !
Voilà comment vous pouvez aider Ms. Hana Shalabi :
¾ envoyez des lettres de soutien à Hana à son adresse postale en prison
¾ écrivez au gouvernement israélien, aux autorités militaires et judiciaires et demandez à ce que
Hana soit relâchée immédiatement et à ce que sa détention administrative ne soit pas
renouvelée
¾ écrivez à vos propres représentants en les exhortant à faire pression sur Israël pour relâcher
Hana et pour mettre fin au système illégal, arbitraire et cruel d’incarcération sans procès.
Pour plus de renseignements sur la détention administrative et la campagne d’Addameer pour arrêter
la détention administrative, visitez notre site : www.addameer.info