60es Floralies de Vullierens: une histoire, cinq

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60es Floralies de Vullierens: une histoire, cinq
Communiqué de presse
60 es Floralies de Vullierens: une histoire, cinq femmes
Conter l’histoire des Jardins de Vullierens, c’est conter l’histoire de Doreen, Gabrielle, Lucy, Dorianne et Silvana.
Leurs noms sont moins connus que ceux des centaines de variétés d’iris présents dans les Jardins, et pourtant ces
femmes de l’ombre mériteraient bien qu’une fleur leur soit dédiée. Plus qu’un métier, qu’une passion, être au service des iris et des Jardins est une histoire de vocation - onze mois par an sont dévolus à sublimer les éphémères
mois de mai et juin ainsi que leurs explosions de couleurs et de senteurs. Et quel plus beau prétexte que cette
édition anniversaire pour replonger dans 60 ans d’histoire!
Doreen
À l’automne 1950, Doreen Bovet, épouse de Bernard Bovet de
Mestral et mère de l’actuel propriétaire, fait planter un jardin
au Château. Originaire de San Francisco et passionnée d’iris,
c’est tout naturellement qu’elle passe commande de cinq
nouvelles variétés chez Schreiner, célèbre hybrideur suisse
installé en Amérique. Il y a 65 ans, en plantant le tout premier
rhizome, Miss California, elle donne vie au Jardin sans imaginer qu’il deviendrait le plus important d’Europe quelques décennies plus tard. Cette habituée en est à sa troisième réalisation, après deux jardins créés dans le veld sud-africain. Fine
entrepreneur, Doreen inaugure les premières Floralies en
1955, dans l’idée de subventionner les frais engendrés pour
l’entretien du patrimoine. Dans un souci de mode et de modernité, les collections sont alors constamment renouvelées.
C’est peut-être aussi que la Châtelaine est mordue. Chaque
voyage aux Etats-Unis est alors prétexte à l’achat de nouvelles
variétés, des rhizomes d’élite sélectionnés par les hybrideurs
les plus réputés.
Doreen décède en 1974, après avoir consacré les 20 dernières
années de sa vie au Domaine de Vullierens.
Septante variétés en 1974, plus de quatre cents
aujourd’hui réparties sur plus de deux hectares: l’essor
saute aux yeux - près de 50’000 fleurs! Iris des jardins,
nains, bordures, intermédiaires, sibiricas, spurias, collection de roses, de pivoines, plus de 200 variétés de
lys-hémérocalles, des lilas d’Inde, des magnolias et rhododendrons inkarho figurent désormais au catalogue.
De plus, tous les iris et lys-hémérocalles sont référencés et peuvent donc être commandés.
De Miss California à Eternal Bliss, les fleurs ont bien
évolué. Les iris actuels sont plus robustes et plus florifères, portés par des tiges moins longues (~85 contre
~100 cm) et plus épaisses, ils restent beaux plus longtemps. Leur forme aussi est différente: pétales en
dôme et non plus en flûte, sépales très larges s’étalant
presque à l’horizontale au lieu de retomber. Les coloris
bicolores suscitent aujourd’hui la ferveur des visiteurs,
ianne dans les
Gabrielle et Dor
jardins.
de même que les tons chauds de miel, pourpre, rouille,
acajou et les mélanges subtils de rose, pêche et crème.
À l’époque, l’on flirtait principalement avec le rose,
le jaune et le bleu en version monochrome. Mais hier
comme aujourd’hui, le rouge parfait n’est toujours pas
d’actualité!
Les Jardins se sont spécialisés dans les iris dits remontants. Ces «petits phénomènes» fleurissent au printemps et, dans de bonnes conditions météorologiques,
refleurissent à l’automne. La collection de remontants
de Vullierens est d’ailleurs parfaitement adaptée à nos
régions.
Gabrielle
Plus les collections accueillent de nouveaux Iridaceae, plus il
est important de transmettre le savoir-faire. Ainsi, chaque
été aux Jardins, Doreen prépare désormais l’explosion de
couleurs de la prochaine saison avec Gabrielle Martignier,
originaire de Vullierens, qui la seconde dans sa tâche. «Gaby»
c’est l’âme des Jardins. Petite déjà elle s’y aventurait volontiers. Voyant les premiers iris plantés, elle apprendra tout
de ces fleurs et deviendra l’une des jardinières officielles
du Château. Pendant 70 ans, jusqu’à sa retraite en 2003 à
l’âge de 84 ans, elle se voue corps et âme au Domaine et
prépare, mètre carré par mètre carré, l’éphémère festin de
couleurs qui se déploie à la belle saison. Elle joue un rôle
Dorianne
Rapidement, la notoriété des Jardins dépasse les frontières. Caroline de Monaco (à g.) et Marthe Keller (à dr.)
les visitent et s’imprègnent de cette atmosphère unique.
essentiel dans le développement des Jardins et la valorisation du Château. Succédant à Doreen comme responsable
des Jardins en 1974, elle crée notamment, avec l’aide du
docteur Bovet, de nouvelles variétés d’iris, dont deux vont
figurer sur des timbres-poste de la Principauté de Monaco,
suite aux visites de la princesse Caroline. La collection de
lys-hémérocalles est aussi introduite sur ses indications.
Lucy
Gabrielle transmet à son tour son héritage à Lucy Mercier.
À ses côtés, la jeune fille également originaire de Vullierens
apprend les secrets de la culture de ces fleurs éphémères
jusqu’à pouvoir toutes les nommer individuellement! En
2004, elle reprend les rênes des Jardins et devient la mémoire des lieux. Aujourd’hui encore on la croise, plus d’un
demi-siècle après ses débuts, en train de conseiller les visiteurs et d’enlever les fleurs fanées au gré des allées. Une habitude qu’elle ne perdra probablement jamais…
En parallèle, Vullierens innove et se diversifie en se
lançant activement dans la culture et la vente des lyshémérocalles. Ces fleurs qui ressemblent à des lys ont
tout pour plaire. Elles poussent partout, ne craignent
ni la sécheresse ni l’humidité, fleurissent à la mi-ombre
aussi bien qu’au soleil, résistent aux maladies et sont
très florifères.
Originaire de Prague, Dorianne Destenay-Bovet est l’épouse
du Châtelain actuel. Lorsqu’elle rejoint la famille, elle prend
très à cœur le projet des Jardins et poursuit l’œuvre de sa
belle-mère. Peintre reconnue et adepte du mouvement
new-yorkais «colorfield painting», elle infuse le Domaine
de sa sensibilité artistique exceptionnelle pendant plus de
30 ans.
Elle s’investit beaucoup dans la conception et la rénovation
de Portes des Iris en 1998, l’ancienne ferme du Château. Elle
imagine les terrasses et jardins qui entourent les bâtiments
et dessine les grandes portes en verre, chacune décorée
d’éléments floraux, ainsi que les lustres qu’elle fait réaliser
spécialement en Toscane. Sa propre sensibilité à l’art l’amène
à exposer des sculptures magistrales, ajoutant à l’intérêt botanique une dimension artistique. C’est d’ailleurs elle qui y
invite Manuel Torres après avoir eu un coup de foudre artistique pour son œuvre lors d’une balade au pied du Jura.
Ce sont aujourd’hui plus de 10 sculpteurs et 50 œuvres qui
occupent les lieux et lui confèrent un esprit unique.
À son décès, l’équipe des jardiniers entretient son patrimoine et aujourd’hui encore son empreinte se ressent.
Silvana
Puis, le Châtelain fait entrer dans sa vie, et tout naturellement dans ses Jardins, Silvana Facchini. D’origine italienne,
Silvana est née à São Paulo. En 1999, elle ouvre une galerie d’art contemporain à Miami, qui s’impose rapidement
comme l’une des plus importantes de la ville, et participe notamment au très réputé Art Basel Miami. Arrivée à Vullierens
en 2007, Silvana voue son énergie et ses connaissances à la
restauration de l’intérieur du Château et à l’embellissement
des Jardins. Passionnée de roses, elle en fait planter des centaines de variétés multicolores et conçoit le Jardin cinétique
des roses, dédié à la mémoire de Dorianne. Elle coordonne
et organise notamment des expositions d’art à la Galerie et
de sculptures dans les Jardins.
Toujours dans l’idée de faire du Domaine une destination de choix en Suisse romande, de nouveaux aménagements inédits sont proposés en 2010, dont des Jardins à thème: le Jardin d’eau et le Jardin des senteurs. On y
construit aussi une orangeraie, haute de 5 mètres, dans le style du XIXe et dont le design est inspiré de Eiffel. Une
mini-palmeraie, une allée de lilas des Indes, une nouvelle roseraie et une extension de la collection de pivoines font
également partie des récentes nouveautés. En 2014, c’est The Secret Garden et Daria’s Garden qui sont inaugurés.
Nouveauté 2015 – Muñi’s Garden
Comme à son habitude, le Châtelain et son équipe soignent les détails. Dans son Jardin éponyme, après les cytises plantés
l’année passée, une arche métallique est installée afin de soutenir leurs abondantes grappes pendantes de fleurs jaunes. Ce
tunnel créera à coup sûr la sensation! The Secret Garden a également été l’objet de toutes les attentions. Déjà très riche, il
a encore été étoffé de rosiers grimpants. D’autres nouveautés sont encore tenues secrètes…
Mais la grande nouveauté 2015, c’est Muñi’s Garden aménagé en l’honneur du chien de garde du Château, sur son lieu
de jeux préféré: 150 mètres de balade sous les arbres centenaires de l’Allée Cavalière et une invitation à contempler les
œuvres de différents artistes, tout en prenant le temps d’en saisir l’intention. À quelques pas du vieux pont de pierre, avec
ses 1200 mètres carrés entourés d’un parterre de plus de 2000 tulipes blanches, le Jardin est parfaitement symétrique et
invite à la découverte. Des bancs sont disséminés ici et là pour permettre aux visiteurs de suspendre le temps. Pour encadrer
chaque pas, les bordures de l’allée sont agrémentées de seringats et de fuchsias. Trois cercles de gravier de huit mètres de
diamètre viennent tour à tour interrompre la rêverie et subliment l’œuvre en son centre. L’allée centrale est entièrement
couverte de chataires, comme pour aiguiller les visiteurs. La floraison commencera par les tulipes, suivies des chataires, des
rhododendrons, des seringats, les lavatères, finissant avec les fuchsias et les hortensias. Ce mois de mai, Vullierens ouvre
résolument une nouvelle parenthèse…
Contact presse:
Nicole Kate
[email protected]
076 509 34 33

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