Julie relève le défi
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Julie relève le défi
L’ E S T R É P U B L I C A I N | M E R C R E D I 2 4 F É V R I E R 2 0 1 6 L'AIRE URBAINE Justice L’histoire du jour Nouveau revers pour les Francas du Territoire Julie relève le défi LajeuneHéricourtoiseest missnationale1517ans pourlaFrancheComté. Sixmoisavantl’élection, elleétaitencoreen fauteuilroulant. K Les salariés affichaient leur joie à l’issue du délibéré du 13 mai 2015 aux prud’hommes à Belfort. La chambre sociale de la cour d’appel de Besançon a, dans un arrêt daté du 19 février, confirmé la décision du con seil des prud’hommes de Belfort datée du 13 mai 2015. Elle a condamné les Francas à verser les indemnités pour licenciement sans cause réel le et sérieuse à douze de ses anciens salariés. Elle a en ef fet considéré que l’associa tion était restée employeur de ses salariés. Les Francas devront également rembour ser les indemnités chômage versées par Pôle emploi aux mêmes salariés. Cette décision est un nou veau rebondissement dans le litige qui opposait les Francas à la Ville de Belfort, depuis la dénonciation, le 16 octobre 2014, de la convention qui les liait. La municipalité de Bel fort entendait reprendre la gestion de sept centres de loi sirs et de quatre accueils pé riscolaires jusquelà pris en charge par les Francas. À l’époque, la Ville jugeait exorbitants les frais de struc tures que les contribuables belfortains devaient payer pour la gestion de onze struc tures d’animation pour en fants. « Nous avons fait depuis une économie de 430.000 €», calculait le maire de Belfort Damien Meslot. À la suite de la dénonciation de la convention, les Francas ont estimé que, du fait du nonrenouvellement de la convention, les contrats de travail devaient être transfé rés à la Ville de Belfort. L’avo cat de l’association s’ap puyait sur l’article L12243 du code du travail : « Lorsque l’activité d’une entité écono mique employant des sala riés de droit privé est reprise par un service public admi nistratif, il appartient à cette personne publique de propo ser à ces salariés des contrats de droit privé. » Un faisceau d’indices Cet élément est jugé irrece vable par la juridiction bison tine en fonction d’un faisceau d’indices. Premièrement : les magistrats ont rappelé que l’association était titulaire d’un marché mais ne dispo sait pas de locaux ni de maté riel propre pour l’exécuter. Deuxièmement : la cour a conclu que les Francas ne constituaient pas une « entité économique » car elle ne dis posait pas de clientèle. « Ce point nous interroge », réagit Stéphane Perrin, le président des Francas. « Car Archives ER depuis le début de la conven tion avec la Ville, nous avons établi des factures aux fa milles qui inscrivaient leurs enfants à nos activités. » Troisièmement : la justice est persuadée que « les Fran cas n’ont pas justifié d’une autonomie et d’une indépen dance dans l’exécution de ses missions pour la Ville de Bel fort ». D’après elle, ils ne fai saient que répondre aux ob j e c t i f s f i x é s p a r l a municipalité : offrir des acti vités variées aux enfants et contribuer à leur épanouis sement. « Nous estimons au con traire que nous avons mis en place des projets éducatifs et pédagogiques propres à nos structures », répond M. Per rin. « Ils répondaient à des objectifs propres que nous nous étions fixés. » Plusieurs centaines de milliers d’euros d’indemnités Enfin la cour d’appel a con clu que les Francas n’avaient pas un personnel dédié pour le fonctionnement des cen tres de loisirs et des accueils de loisirs belfortains mais un personnel polyvalent. « Là aussi, ce point nous in terroge », poursuit Stéphane Perrin. « Nous disposions, par exemple, de directeurs qui sont restés en fonction plus de quinze ans. C’était bien du personnel dédié. Malgré tout, nous prenons acte de l’arrêt de la cour. » Lorsque nous l’avons joint, le président des Francas res tait prudent quant à l’issue qu’il donnerait à cette affaire. Il n’avait pas non plus calculé le montant global des indem nités que l’association de vrait verser. Qui pourraient tourner autour de plusieurs centaines de milliers d’euros. « Nous allons consulter no tre conseil et le commissaire au compte », conclutil. « Avec le conseil d’adminis tration, nous déciderons ce que nous ferons. » De son côté, le maire de Belfort estime que « la déci sion de la cour d’appel est conforme à la vision juridi que de la Ville de Belfort ». « Je r e g r e t t e p o u r t a n t l’acharnement dont ont fait preuve les Francas à l’égard de leurs anciens salariés », ajoutetil. « Je note aussi que jusqu’à présent, la Ville a ga gné tous les procès qui l’ont opposée aux Francas ou à l’opposition municipale. » Pascal CHEVILLOT Faits divers Voiture en flammes Essert. Dans la nuit de lundi à mardi vers 1 h 20, pompiers et policiers ont été mobilisés par un feu de voiture, à Essert. Le véhicule se trouvait en stationnement abusif devant le n° 5 de la rue du Port. Les flammes se sont propagées à deux poubelles et un conteneur de grande capacité qu’il a dégradés. Pendant l’incendie, la voiture s’est mise à rouler et s’est immobilisée au milieu de la chaussée. Le feu a été éteint avec une seule lance par les pompiers de BelfortSud. Le feu dans le transformateur Giromagny. Dans les combles d’une maison de la rue des PrésHeyd à Giromagny, une légère fumée s’est dégagée, hier aprèsmidi, d’un petit transformateur de courant électrique. Craignant un début d’incendie, les pompiers de la localité sont rapidement arrivés sur les lieux et ont effectué les reconnaissances d’usage. Chez nos voisins Première fête de la roue à Mulhouse La première fête de la roue se tiendra du 26 au 28 février au parc des expositions de Mulhouse. Elle est organisée par les professionnels de l’automobile de Haute Alsace et destinée à tous les amateurs d’automobiles, de motos ou de vélos. Trente concessionnaires y présenteront 800 véhicules neufs ou d’occasion, de 60 marques différentes. Un jeu permettra de gagner un stage de pilotage en Ferrari. Ouvert le 26 février de 17 h à 20 h, le 27 février de 10 h à 20 h et le 28 février de 10 h à 18 h. Entrée libre. DBL01 V1 J ulie Zurlinden est une jolie brunette aux yeux verts qui a fêté ses 18 ans le 21 décembre. Au mois de novembre, à Delle, elle est devenue miss Fran cheComté 1517 ans pour le comité Miss nationale. Depuis, Julie ne se départit plus de son sourire rayonnant. « Cette élection, c’était un vé ritable défi pour moi », mur muretelle avec une petite voix empreinte de timidité. La jeune femme au regard doux revient de loin. Mais personne au sein du comité n’a rien su de son histoire. « J’avais besoin de prendre confiance en moi, de me sentir comme les autres. » Peu à peu, Julie accepte de se livrer. Elle raconte une jeunesse mar quée par la maladie. « De 10 à 17 ans, j’ai souffert de rhuma tismes de l’enfance. » Une arthrite juvénile idiopathique qui l’a blessée dans son corps autant que dans sa tête. « Lors des crises, j’avais tellement mal que je ne pouvais plus marcher. Je me retrouvais ré gulièrement en fauteuil rou lant. J’ai connu cette situation pendant cinq ans. Outre la douleur, le pire était le regard des autres enfants. » « Elle souriait en permanence » Un combat quotidien pour Julie qui décide néanmoins de se battre. Elle obtient son bac, et prépare actuellement un BTS assistante de gestion au lycée Colomb de Lure. « L’an née prochaine, je vais changer d’orientation. Je souhaiterais devenir organisatrice d’évé nements. » Et plus précisé ment « wedding planner », chef d’orchestre des mariages. Au mois de mai, enfin, la jeu ne étudiante a pu se séparer Transport de son auxiliaire roulant. Pro fitant de ce répit, elle se lance dans un nouveau défi. « Me prouver que, malgré la mala die, je pouvais aller loin. » Soutenue par ses parents, elle s’inscrit au concours de Miss Nationale. « Je commençais une nouvelle vie, je réappre nais à marcher. J’ai découvert la danse, les chorégraphies, les défilés en talons. » La motivation sans faille de Julie a sans doute contribué à son élection. Le 13 février, elle a participé, avec 21 autres candidates à l’élection natio nale 1517, à Toulouse. « Un vrai conte de fée », chuchote la miss qui, comme beaucoup de petites filles rêvait de con cours de beauté. « Quand j’étais enfant, les miss me semblaient inaccessibles. » Derrière son écharpe, elle veut renvoyer une image « na turelle, simple et authenti que ». « Dans mon lycée, j’ai reçu beaucoup de témoignages de soutien pour l’élection à Tou louse. » « Elle souriait en per manence, on sentait qu’elle était vraiment heureuse et motivée », glisse Marjorie Zaugg, déléguée régionale du comité miss 1517. La jeune Héricourtoise est retenue dans les douze pre mières finalistes. Elle ne passe pas la sélection des six derniè res miss. Mais qu’importe ! Elle a vécu une belle aventure. « J’ai pris confiance en moi, j’ai montré que je pouvais être comme les autres, même si je continue à me sentir un peu différente », affirme Julie. « Depuis le mois de novembre, mes parents trouvent que j’ai beaucoup changé. Que je suis plus ouverte aux autres. » « C’est une grande victoire », ajoute Marjorie. Une victoire sur les podiums mais aussi une belle revanche sur la vie. Isabelle PETITLAURENT W Prochaine élection de miss 15 17 FrancheComté le 8 octobre à Valdoie. Facebook, page « miss nationale 1517 ». Renseignements par courriel à l’adresse miss1517franchecomte@ gmail.com K « J’ai prouvé que je pouvais être comme les autres », se réjouit Julie Zurlinden. Photo I.P. La ligne ferroviaire reliant Delle à Boncourt va être fermée pour travaux du 29 février au 28 août Des bus jusqu’à Boncourt POUR PRÉPARER la réou verture de la ligne de train Belfort Delle, le tronçon de chemin de fer encore en servi ce entre Delle et Boncourt sera fermé à partir du 29 fé vrier. Des bus prendront le re lais des trains pour transpor ter les voyageurs, allongeant leur trajet de cinq à dix minu tes. SNCF Réseau et les Che mins de Fer Fédéraux (CFF, son homologue suisse) vont effectuer, jusqu’au 28 août 2016, des travaux dans les ga res et sur la ligne. Une passerelle, des ascenseurs, deux quais Le but est de renouveler complètement les voies fer rées, qui ne sont plus exploi tées entre Belfort et Delle de puis des années. Seule la portion partant de Delle vers la Suisse fonctionne encore. Elle est utilisée par les trains de la compagnie helvète. En plus de l’axe existant, en tièrement remplacé, deux K Actuellement, près de 180 passagers empruntent chaque jour ouvrable le train sur le tronçon entre Delle et Boncourt. nouvelles voies seront instal lées et électrifiées. SNCF Ré seau prévoit également d’ac compagner ces trois voies de signalisation. Du côté suisse, il Photo archives sera principalement question de renouveler les installations de sécurité. Quant à la gare de Delle, elle sera révisée, avec deux nouveaux quais, une passerelle et des ascenseurs. Sur le reste de la ligne, entre Belfort et Delle, les travaux ont débuté l’été dernier. Les an ciens rails ont déjà été retirés dans certains secteurs. Le coût de l’investissement pour la réouverture de la ligne Belfort Delle est chiffré à 110 millions d’euros. Il est fi nancé par une dizaine de col lectivités territoriales françai ses et suisses. Lors de la réouverture de cette portion de la ligne, pré vue pour le 29 août 2016, la SNCF devrait reprendre part à l’exploitation du tronçon, en partenariat avec les CFF. Des discussions sont en cours pour décider quel matériel sera mis en circulation. « Une fois rétabli le trafic ferroviaire de Boncourt à Bel fort, l’arrêt à la gare de Meroux permettra aux Suisses d’utili ser le TGV sans avoir à pren dre la route », explique Valérie Lépinay, directrice de la com munication SNCF Réseau pour la grande région. La réouverture de la ligne est annoncée pour 2017. W Aleth ARRIAS Informations sur le trafic ferroviaire : www.cff.ch/166 Justice Il change de version à l’audience et reconnaît les appels téléphoniques malveillants. Menaces de mort : au bout du fil, la prison LUI MARTÈLE QUE les quel ques jours passés en prison l’ont amené à réfléchir. Après avoir nié les faits au cours de sa garde à vue, Mourad Aifa, hier dans le cadre d’une pro cédure de comparution im médiate devant le tribunal correctionnel de Montbéliard, a donc reconnu qu’il était bien l’auteur des coups de télépho ne malveillants ayant mani festement traumatisé la mère de sa bellesœur. Car c’est une embrouille de famille qui est au cœur de cet imbroglio. Point de départ: l’accusation de vol proférée à l’égard de Mourad Aifa. La femme de son petit frère l’accuse d’avoir dérobé sa dot, en l’occurrence des bijoux, à l’occasion de son mariage célébré fin septem bre 2014. C’est pour répondre de cela que Mourad Aifa est convoqué ce 15 février dernier au tribunal. Mais l’audience est renvoyée au 4 avril. Le quadragénaire, une fois rentré chez lui, y ingurgite durant le reste de l’aprèsmidi une bou teille de whisky, tout en rumi nant son ressentiment à l’égard de sa bellefamille. « Je n’ai rien volé ! », martèletil. « Je vais te tuer » Le problème, et voilà qui l’a amené à comparaître hier, c’est qu’il a matérialisé sa co lère au cours de cette soirée du 15 février. Premier appel, en numéro inconnu, vers 21 h 30 au domicile audincourtois de la maman de sa bellesœur : « Écoute madame, après ce qui s’est passé au tribunal, je vais te tuer toi et ta fille. » Se cond appel un peu plus d’une heure plus tard : « Je vais te tuer, toi et ta fille la pute avant le mois d’avril. » Le numéro n’est plus masqué cette fois. Et la voix de Mourad Aifa est re connaissable. « Cette histoire m’a monté à la tête, je les ai insultées, mais en aucun cas je ne les ai menacées », assure le prévenu. « La victime a eu très peur, d’autant plus que le bruit court que vous possédez une arme », appuie la présidente Audrey Vandendriessche. « Je regrette et je m’excuse, je me suis mal comporté, j’ai réfléchi, ma place est auprès de ma famille et au boulot », répète l’ouvrier du secteur automobile père de cinq en fants. Jugement : quatre mois de prison dont un assorti du sursis avec mise à l’épreuve d’un an et demi. Mourad Aifa est ainsi ressorti libre hier soir et pourra faire l’objet d’un aménagement de peine, de sorte à conserver son emploi. Il lui est en revanche formelle ment interdit d’entrer en con tact avec les plaignantes.