Chapitre 2 Rayonnement du corps noir
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Chapitre 2 Rayonnement du corps noir
Chapitre 2 Rayonnement du corps noir 2.1 2.1.1 Définition, propriétés du corps noir Processus d’interaction rayonnement–matière réfléchi incident tλ = flux spectral transmis = transmission flux spectral incident ρλ = flux spectral réfléchi = coefficient de réflexion flux spectral incident kλ = flux spectral absorbé = coefficient d’absorption flux spectral incident diffusé émis absorbé transmis émis Conservation du flux spectral : tλ + ρλ + kλ = 1 ∀λ 2.1.2 Définition du corps noir Le corps noir 1 est un corps idéal qui, à toutes les longueurs d’onde, absorbe tout le rayonnement incident, sans transmettre, sans réfléchir ni diffuser : ∀λ, ∀ϕ, ∀θ, kλ (θ, ϕ) = 1 où kλ est le coefficient d’absorption du rayonnement (ou absorptivité) à la longueur d’onde λ. En pratique, on réalise une bonne approximation du corps noir avec une enceinte solide isotherme fermée vide et imperméable au rayonnement ; on ménage un petit orifice dans l’enceinte pour pouvoir mesurer ou utiliser le rayonnement du corps noir. On montre que : – le rayonnement du corps noir est indépendant de la nature et de la forme des parois ; – la luminance spectrale du corps noir est uniforme (indépendante de la position du point M considéré) ; 1. À la température ambiante, un tel corps ne réfléchit pas la lumière et n’émet pas dans le domaine visible, il apparaît donc noir. Mais au fur et à mesure qu’il est porté à une température plus élevée, il émet d’abord dans le rouge, puis dans tout le visible, ce qui lui donne un aspect blanc. 8 CHAPITRE 2. RAYONNEMENT DU CORPS NOIR – le rayonnement du corps noir est non polarisé et isotrope (indépendant de l’orientation par rapport à ~n, la normale à la surface) ; – la luminance spectrale du corps noir est une fonction universelle : Bλ ne dépend que de la température absolue T et de la longueur d’onde λ : Bλ = Bλ (λ, T ). En conséquence, le rayonnement du corps noir suit la loi de Lambert et où θ est l’angle d’émergence Iλ (θ) ∝ cos θ Mλ = πBλ 2.1.3 ∀λ donc M = πB = fct(T ) Loi de Kirchhoff – émissivité Considérons l’équilibre thermodynamique entre un corps noir et un corps quelconque placé dans la cavité du corps noir à température T . Dans le vide, le seul processus d’échange d’énergie possible est le rayonnement et l’équilibre radiatif entre les deux corps s’écrit : Φémise = Φ′absorbée . Si on note d5 Φλ et d5 Φ′λ les flux élémentaires respectivemement émis et absorbé par le corps dans le tube élementaire de lumière d’étendue géométrique d4 U et dans le domaine spectral dλ, l’équilibre radiatif s’écrit : ZZZZ Z d5 Φλ − d5 Φ′λ = 0 U λ Or ces flux élémentaires s’expriment en fonction de la luminance spectrale Lλ du corps quelconque et de celle Bλ du corps noir : d5 Φλ = Lλ d4 U dλ et d5 Φ′λ = kλ Bλ d4 U dλ où kλ est le coefficient d’absorption spectral et directionnel du corps quelconque. Si on définit l’émissivité (spectrale et directionnelle) de ce corps comme le rapport de sa luminance spectrale à celle du corps noir à la même température, ελ (λ, θ, φ) = Lλ (λ, θ, φ) Bλ (λ, T ) l’égalité des températures des deux corps permet d’exprimer le flux émis en fonction de la luminance du corps noir à T et d’écrire : ZZZZ Z ZZZZ Z 5 5 ′ d Φλ − d Φλ = (ελ − kλ ) Bλ d4 U dλ = 0 U λ U λ ou encore, compte tenu du fait que la géométrie des corps est arbitraire, Z (ελ − kλ ) Bλ dλ = 0 ∀(θ, ϕ) ou encore, compte tenu du fait que la température des corps est arbitraire, ελ (λ, θ, φ) = kλ (λ, θ, φ) loi de Kirchhoff Ainsi, pour un corps quelconque, l’émissivité spectrale et directionnelle est égale au coefficient d’absorption spectral et directionnel. Ne pas croire qu’il en est forcément de même entre l’émissivité moyenne et absorption moyenne, sauf pour les corps gris à surface diffuse. Dans le cas du corps noir, ελ = kλ = 1. Pour un corps quelconque à la température T , ελ = kλ 6 1, donc Lλ 6 Bλ (λ, T ). À température donnée, le corps noir est celui qui émet le plus ! Un corps pour lequel émissivité et coefficient d’absorption sont indépendants de la longueur d’onde est qualifié de corps gris. 2012-2013—v.1203/1204 9 UPMC-M1 2.2. LUMINANCE DU CORPS NOIR 2.2 2.2.1 Luminance du corps noir Loi de Planck : luminances spectrales Bλ (λ, T ) et Bν (ν, T ) Bλ (T ) = dB = dλ λ5 Bλ (T ) = 2hc2 hc exp −1 kλT dB = dλ λ5 (W m−2 sr−1 m−1 ) C 1 C2 exp −1 λT où C1 = 2hc2 et C2 = hc k et h constante de Planck h = 6, 626 × 10−34 J s k constante de Boltzmann k = 1, 38 × 10−23 J K−1 c vitesse de la lumière c = 3, 00 × 108 m s−1 Ainsi, C1 ≈ 1, 19 × 10−16 W m2 sr−1 , C2 ≈ 1, 44 × 10−2 m K. Bν (T ) = 2.2.2 dB = B(ν, T ) = dν c2 2hν 3 hν −1 exp kT (W m−2 sr−1 Hz−1 ) Luminance et émittance énergétiques totales : loi de Stefan B= Z ∞ B(λ, T )dλ = 0 2h B= 2 c 2h B= 2 c kT h 4 Z ∞ 0 Z ∞ 0 Z ν 3 dν ehν/kT − 1 k4T 4 x3 dx = 2 I ex − 1 c2 h 3 MB = πB = σT 4 ∞ B(ν, T )dν 0 où x = où I = où σ = hν kT Z ∞ 0 π4 x3 dx = ex − 1 15 2π 5 k 4 15 c2 h3 σ est la constante de Stefan : σ ≈ 5, 67 × 10−8 W m−2 K−4 . MB = σT 4 UPMC-M1 loi de Stefan 10 2012-2013—v.1203/1204 CHAPITRE 2. RAYONNEMENT DU CORPS NOIR Luminance spectrale du corps noir 10 14 T=50 K T=100 K T=300 K T=1000 K T=2000 K T=6000 K loi de Wien 6000 K 1012 Luminance spectrale en W.m−2.sr−1.m−1 2000 K 1010 1000 K 108 300 K 106 100 K 104 50 K 102 0.1 1 10 100 longueur d’onde (micromètres) 1000 Figure 2.1 – Luminance du corps noir à différentes températures 2012-2013—v.1203/1204 11 UPMC-M1 −2 −1 −1 −1 10 13 10 12 10 11 10 10 −1 14 Luminance spectrale en W.m .sr .m −2 Luminance spectrale en W.m .sr .m 2.2. LUMINANCE DU CORPS NOIR 10 Corps noir à T=5800 K 10 9 10 2 10 8 10 1 0.1 longueur d’onde (micromètres) 1 10 100 10 7 10 6 10 5 10 4 10 3 1 longueur d’onde (micromètres) 10 100 1000 Figure 2.2 – Luminance du Soleil et de la planète Terre considérés comme corps noirs UPMC-M1 12 2012-2013—v.1203/1204 Corps noir à T=255 K CHAPITRE 2. RAYONNEMENT DU CORPS NOIR 2.2.3 Loi de Wien : déplacement du maximum de Bλ d (1/Bλ ) C2 = 0 ⇒ 5λ4 eC2 /λT − 1 − λ5 2 eC2 /λT = 0 dλ λT C2 , l’abscisse du maximum x0 est définie par : Si on pose x = λT e x0 = 5 5 − x0 dont la solution numérique est x0 ≈ 4, 965 (voir figure 2.3). 400 160 exp(x) 5/(5-x) exp(x) 5/(5-x) 350 155 300 150 250 145 200 140 150 135 100 130 50 125 0 120 0 1 2 3 4 5 6 4.9 4.91 4.92 4.93 4.94 4.95 4.96 4.97 4.98 4.99 5 Figure 2.3 – Recherche graphique de x0 (loi de Wien) λmax T = 2898 µm K loi de Wien (2.1) La densité spectrale de luminance à la longueur d’onde λmax du maximum ne dépend plus que de la température : B(λmax ) = 5C1 x40 T 5 C1 x50 T 5 = = bT 5 C25 (ex0 − 1) C25 ex0 où b ≈ 4, 1 × 10−6 W m−2 sr−1 K−5 m−1 . Application : émission solaire et terrestre Si on considère que la Terre et le Soleil émettent comme des corps noirs : Soleil TS ≈ 5777 K λmax ≈ 0, 5 µm BS (λmax ) ≈ 2, 6 × 1013 W m−2 sr−1 m−1 Terre TT ≈ 288 K λmax ≈ 10 µm BT (λmax ) ≈ 8, 1 × 106 W m−2 sr−1 m−1 2012-2013—v.1203/1204 13 UPMC-M1 2.2. LUMINANCE DU CORPS NOIR Le rapport des deux luminances maximales BS (λmax )/BT (λmax ) ≈ 3, 3 × 106 est tellement grand qu’elle ne peuvent être comparées sans tenir compte du facteur (purement géométrique) de dilution du flux solaire lorsqu’il est intercepté par la Terre. 2.2.4 Déplacement du maximum de Bν Si on recherche la fréquence du maximum de densité spectrale de luminance du corps noir, exprimée par unité de fréquence, on obtient une longueur d’onde λ′max plus grande que λmax . dBν =0 dν ⇒ h 3ν 2 ehν/kT − 1 = ν 3 ehν/kT kT hν , l’abscisse du maximum x1 est définie par : kT Si on pose x = e x1 = 3 3 − x1 dont la solution numérique est x1 ≈ 2, 82. 100 40 exp(x) 3/(3-x) exp(x) 3/(3-x) 35 80 30 25 60 20 40 15 10 20 5 0 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 2.6 2.65 2.7 2.75 2.8 2.85 2.9 2.95 3 Figure 2.4 – Recherche graphique de x1 λ′max T = UPMC-M1 C2 = 5100 µm K x1 14 (2.2) 2012-2013—v.1203/1204 CHAPITRE 2. RAYONNEMENT DU CORPS NOIR Application : émission solaire et terrestre Si on considère que la Terre et le Soleil émettent comme des corps noirs : Soleil TS ≈ 5777 K λ′max ≈ 0, 88 µm Terre TT ≈ 288 K λ′max ≈ 17, 7 µm 2.2.5 Formes asymptotiques de la loi de Planck Courtes longueurs d’onde : loi de Wien Si λT ≪ hc (i. e. hν ≫ kT ), k 2hc2 − hc e kλT λ5 2hν 3 hν B(ν, T ) ≈ 2 e− kT c hc hc L’écart est inférieur à 1 % si exp > 4, 6 > 100, c’est à dire si kλT kλT λT < 3100 µm K B(λ, T ) ≈ donc cette expression approchée est utilisable jusqu’au maximum de B(λ, T ) donné par la loi de Wien. Grandes longueurs d’onde : loi de Rayleigh-Jeans Si λT ≫ hc (i. e. hν ≪ kT ), k ckT 2hc2 kλT = 2 λ5 hc λ4 3 2hν kT kT B(ν, T ) ≈ 2 = 2 2 ν2 c hν c B(λ, T ) ≈ L’écart est inférieur à 1 % si : ex − x − 1 < 0, 01 x que l’on peut traduire grossièrement par x/2 < 0, 01. Plus précisément, il faut vérifier x < 0, 018, c’est à dire : λT > 0, 8 m K Donc le domaine de validité est restreint aux très grandes longueurs d’onde. Terre T = 288 K λ > 2, 8 mm ondes radio Exemples : Soleil T = 5777 K λ > 138 µm IR lointain 2.2.6 Remarque concernant la loi de Kirchhoff La loi de Kirchhoff établit l’égalité entre émissivité et coefficient d’absorption définis à partir des luminances, donc de quantités dépendant à la fois de la longueur d’onde et de la direction : ε(λ, θ, ϕ) = k(λ, θ, ϕ) 6 1 ∀λ, θ, ϕ Ne pas croire que cette relation vaut systématiquement pour les quantités moyennées, que ce soit sur la direction ou sur le spectre. 2012-2013—v.1203/1204 15 UPMC-M1 2.2. LUMINANCE DU CORPS NOIR Moyenne hémisphérique : ⇒ ε(λ) et k(λ) RR → − L(λ, Ω ) cos θ d2 Ω M (λ) Ω=2π ε(λ) = = RR → − MB (λ) B(λ, Ω ) cos θ d2 Ω Ω=2π → − − → → − L(λ, Ω ) Mais, B(λ, Ω ) est isotrope et vaut B(λ, T ). Or ε(λ, Ω ) = , donc B(λ, T ) ε(λ) = RR RR RR → − → − → − ε(λ, Ω ) cos θ d2 Ω ε(λ, Ω ) cos θ d2 Ω ε(λ, Ω )B(λ, T ) cos θ d2 Ω Ω=2π Ω=2π RR = = 2Ω π B(λ, T ) cos θ d cos(θ)d2 Ω Ω=2π Ω=2π Ω=2π RR On procède de la même manière pour k(λ), mais k(λ, θ, ϕ) est défini par référence au rayonnement incident qui n’est pas forcément isotrope. Ainsi, en général, ε(λ) 6= k(λ) Les deux conditions suivantes sont cependant (chacune) suffisantes pour assurer l’égalité : – la surface est diffuse et à la fois l’émissivité et le coefficient d’absorption sont indépendants de la direction ; – le flux incident est isotrope. Moyenne sur le spectre L’émissivité globale est obtenue par moyenne sur le spectre du corps noir, alors que le coefficient d’absorption est calculé en pondérant le coefficient d’absorption spectral par l’éclairement incident. M = ε= MB R ε(λ)MB (λ) dλ MB (T ) k= R k(λ)E ′ (λ) dλ R E ′ (λ) dλ Comme la distribution spectrale de l’éclairement n’est pas en général celle du corps noir (ou gris) à la même température que le corps qui émet, ε 6= k. Les deux conditions suivantes sont cependant (chacune) suffisantes pour assurer l’égalité : – l’éclairement est celui d’un corps noir (ou gris) à la même température que le corps qui émet – le corps considéré est un corps gris : ε(λ) = k(λ) sont indépendants de λ UPMC-M1 16 2012-2013—v.1203/1204 CHAPITRE 2. RAYONNEMENT DU CORPS NOIR Exemple d’un corps sélectif froid Considérons une surface diffuse : son émissivité spectrale et son absorpsivité spectrale sont égales. Placée dans l’espace loin de la Terre, on peut considérer qu’elle est soumise au seul rayonnement solaire : si elle possède une émissivité grande en infra-rouge et très faible dans le domaine UVvisible et très proche infra-rouge, son émissivité spectrale présente l’allure suivante. 1 émissivité 0.9 0.8 ε (λ) = k(λ) 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0.1 1 10 100 λ (µm) 1 Conformément à la loi de Wien et compte tenu des températures du Soleil et de la surface terrestre, le spectre de l’éclairement solaire et de sa propre émission se recouvrent très peu et son coefficient d’absorption hémisphérique vis à vis du flux solaire est beaucoup plus faible (ksolaire ≈ 0) que son émissivité hémisphérique (εsurf. ≈ 1). éclairement solaire émission propre unités arbitraires 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0.1 1 10 100 λ (µm) 2.3 Températures radiatives On introduit la notion de température radiative pour caractériser le rayonnement émis par rapport à celui du corps noir, soit de façon globale, soit en fonction de la longueur d’onde. 2.3.1 Température équivalente d’émission Pour un corps quelconque, on définit la température équivalente d’émission (effective en anglais) comme celle que devrait prendre le corps noir pour avoir la même émittance. Téqu. est donc définie implicitement par : M = MB (Téqu. ) Grâce à la loi de Stefan, on en tire : Téqu. = Comme l’émissivité globale est définie par : ε= 2012-2013—v.1203/1204 r 4 M σ M MB (T ) 17 UPMC-M1 2.3. TEMPÉRATURES RADIATIVES où T est la température réelle du corps considéré, et comme ε 6 1, Téqu. 6 T . L’égalité est obtenue pour le corps noir. 2.3.2 Température monochromatique de brillance Pour un corps quelconque, et pour chaque longueur d’onde et chaque direction d’émission, on définit la température monochromatique de brillance comme celle que devrait prendre − → le corps noir pour avoir la même luminance spectrale. Tbrill (λ, Ω ) est donc définie implicitement par : → − → − L(λ, Ω ) = B(λ, Tbrill (λ, Ω )) En utilisant la formule de Planck, on en tire : → − Tbrill (λ, Ω )) = hc 2hc2 kλ ln 1 + → − λ5 L(λ, Ω ) ! → − Comme le corps noir est celui qui émet le plus à une température donnée, Tbrill (λ, Ω ) 6 T . La température monochromatique de brillance permet donc de caractériser dans des termes faciles à comparer la luminance spectrale. En particulier, dans le cas de l’approximation des grandes longueurs d’onde (Rayleigh-Jeans), la température monochromatique de brillance est une fonction linéaire de la luminance spectrale : → − − → λ4 L(λ, Ω ) Tbrill (λ, Ω ) ≈ 2ck UPMC-M1 18 2012-2013—v.1203/1204 CHAPITRE 2. RAYONNEMENT DU CORPS NOIR Figure 2.5 – Courbes de Planck en échelles log-log (en haut) Incropera et DeWit (1996) Courbes de Planck en échelles linéaires (en bas) Triplet et Roche (1986) 2012-2013—v.1203/1204 19 UPMC-M1 2.3. TEMPÉRATURES RADIATIVES Figure 2.6 – Courbes de Planck et absorption par l’atmosphère terrestre – courbe de Planck normalisée Bλ (λ)/Bλ (λm ) en fonction de λ/λm (échelle linéaire) – courbes de Planck du Soleil et de la Terre en λB(λ) avec échelle log en abscisse (aire sous la courbe proportionnelle à l’intégrale) – absorption par l’atmosphère (au-dessus de 11 km, puis jusqu’au niveau de la mer) d’après Goody et Yung (1989) UPMC-M1 20 2012-2013—v.1203/1204 CHAPITRE 2. RAYONNEMENT DU CORPS NOIR Table 2.1 – Tables de la loi de Planck et de son intégrale (Incropera et DeWit (1996)) colonne 1 λT en µm K 2012-2013—v.1203/1204 colonne 2 Rλ B(λ, T ) dλ R 0∞ B(λ, T ) dλ 0 colonne 3 colonne 4 B(λ, T ) en µm−1 K−1 sr−1 σT 5 B(λ, T ) B(λm , T ) 21 UPMC-M1