Les injections chez les bovins

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Les injections chez les bovins
Les injections chez les bovins
Il est tout à fait possible de « piquer » soi‐même ses bovins, au moins pour les injections intramusculaires et sous‐cutanées, les injections intraveineuses demandant un peu plus
d’expérience. N’hésitez pas à solliciter votre vétérinaire pour qu’il vous fasse une démonstration ; il vous suffira ensuite de reproduire ses gestes !
Les injections intramusculaires
Les injections intramusculaires sont utilisées pour les médicaments (antibiotiques, anti‐inflammatoires…), certains
antiparasitaires, les toniques généraux, certaines vitamines et oligo‐éléments, les hormones, les anesthésiques, les
analgésiques et les vaccins.
Elles sont réalisées principalement dans les masses musculaires de l’encolure, où les risques d’abcès sont plus faibles et la
résorption est meilleure en raison des mouvements permanents de l’encolure. Les substances sont absorbées au niveau des
vaisseaux sanguins du tissu conjonctif qui emballe les fibres musculaires. Le lieu idéal est situé au croisement de deux lignes
imaginaires : une ligne verticale qui délimite le tiers postérieur de l’encolure et une ligne horizontale qui délimite le tiers
supérieur de l’encolure. Attention de ne pas piquer trop bas, vous risquez de toucher les vertèbres cervicales situées à la
limite du tiers inférieur de l’encolure. Il est également possible de piquer dans les muscles du plat de la fesse (pour les
injections de faible volume et en excipient aqueux) ou dans les muscles de l’arrière de la cuisse (pour l’ocytocine en salle
de traite).
Deux techniques sont possibles :
1. Aiguille démontée : l’aiguille est plantée perpendiculairement à la peau, sur toute sa longueur, seringue non montée. Si du
sang apparaît au canon de l’aiguille, elle est retirée et replantée quelques centimètres plus loin. La seringue remplie est ensuite montée sur l’aiguille et le médicament
injecté.
2. Aiguille montée : l’aiguille montée sur la seringue est enfoncée perpendiculairement à la peau, on tire légèrement le piston pour vérifier que l’aiguille n’est pas plantée dans
un vaisseau sanguin et le produit est injecté. On retire ensuite ensemble l’aiguille et la seringue.
Le volume maximal par point d’injection est de 25 à 30 ml pour un bovin adulte, 10 à 20 ml pour un jeune bovin et 5 à 10 ml pour un veau. Si la quantité à injecter dépasse ce
volume, les points d’injection sont multipliés, de part et d’autre de l’encolure, afin d’assurer une résorption rapide et totale du médicament.
L’injection se fait lentement pour ne pas dilacérer les muscles.
Les injections sous‐cutanées ou hypodermiques
Les injections sous‐cutanées sont utilisées pour l’administration de sérums (sérum anti‐tétanique) ou de vaccins, de certains antiparasitaires internes, antibiotiques et anti‐
inflammatoires.
Les injections sous‐cutanées sont effectuées en avant de l’épaule ou sur le plat de l’encolure. Le produit est déposé dans le tissu conjonctif sous‐cutané où il diffuse
lentement, sa résorption étant assurée par les vaisseaux sanguins.
L’une des mains de l’opérateur forme un pli de peau ; de l’autre, l’aiguille montée sur la seringue s’enfonce à la base du pli, parallèlement à la surface de la peau, sur 2 ou 3
cm.
On vérifie que l’aiguille reste mobilisable sous la peau. Le pli est ensuite relâché et le produit injecté. Après avoir retiré l’aiguille et la seringue, on presse le point
d’injection et on masse brièvement pour assurer l’étanchéité.
Normalement, le médicament se répartit de façon uniforme et ne provoque pas de bulle sous la peau. Si tel est le cas, c’est que l’aiguille était plantée trop
superficiellement dans le derme, ou trop profondément dans le muscle : l’aiguille doit pouvoir bouger quand elle est plantée dans le pli de peau.
La quantité de liquide injectée par voie SC est au maximum de 50 ml chez un bovin adulte, 20 ml chez un jeune et 10 ml chez un veau. Si le volume à injecter est plus
important, les injections seront réparties en plusieurs points.
Les injections intraveineuses
Les injections intraveineuses sont réalisées généralement à la veine jugulaire de l’encolure, plus rarement dans la veine mammaire. Il est possible, pour les faibles quantités à
injecter (moins de 20 ml) et sur des gros animaux (plus de 300 kg), d’injecter dans la veine ou l’artère coccygienne médiale, sous la queue, au niveau de la 3ème vertèbre
coccygienne.
Une compression est réalisée avec le poing ou le pouce à la base du cou. L’aiguille non montée est ensuite plantée, pointe vers le bas, dans la veine gonflée, à environ 15
cm en arrière de l’angle formé par la mandibule : elle est d’abord implantée verticalement à travers la peau, puis tangentiellement sur toute sa longueur dans la veine.
Normalement, le sang doit couler du canon de l’aiguille. Le point de compression est alors relâché, la seringue montée, et le médicament injecté.
L’injection doit toujours être pratiquée lentement, avec des produits idéalement portés à la température de 20‐30°C.
Si des signes d’intolérance apparaissent (tremblements, salivation, grincements de dent…), interrompre l’injection ou la poursuivre très lentement. Si l’écoulement semble
perturbé, effectuer un léger retrait du piston : si le sang ne reflue pas dans la seringue, c’est que l’aiguille est sortie de la veine.
Précautions à prendre pour la réalisation des injections
1) Respecter scrupuleusement la posologie, le mode et le lieu d’administration, et la fréquence. Cette mesure est essentielle pour les anti‐infectieux afin de limiter les
risques de développement de résistance bactérienne.
2) Prendre connaissance des temps d’attente lait et viande et être en possession d’une ordonnance.
3) Nettoyer
désinfecter
avec soin le point d’injection.
Les
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les bovins
4) Éviter les injections dans les zones de peau contaminées (teigne, gale, plaie…).
5) Utiliser du matériel d’injection (aiguille et seringue) à usage unique et éliminer le matériel utilisé conformément à la législation.
2) Prendre connaissance des temps d’attente lait et viande et être en possession d’une ordonnance.
3) Nettoyer et désinfecter avec soin le point d’injection.
4) Éviter les injections dans les zones de peau contaminées (teigne, gale, plaie…).
5) Utiliser du matériel d’injection (aiguille et seringue) à usage unique et éliminer le matériel utilisé conformément à la législation.
6) Utiliser une taille d’aiguille adaptée à la taille du bovin et au produit à injecter (qui peut être plus ou moins épais).
7) Si une aiguille se brise pendant une injection, il faut identifier l’animal immédiatement et essayer de retrouver l’aiguille. Si cela n’est pas possible, marquer l’animal de
façon permanente et inscrire une note à ce sujet dans le registre et/ou sur le DAUB. Avertir l’abattoir avant le transport pour que l’animal soit manipulé séparément.
8) Attention, quand on aspire le produit à injecter à travers le bouchon en caoutchouc d’un flacon multidose, il faut désinfecter le bouchon et changer d’aiguille pour
injecter le produit au bovin : l’aiguille a pu s’émousser et le risque n’est pas nul d’injecter un petit morceau de caoutchouc au bovin.
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