Nantes : un habitat modulable pour l`hébergement des précaires

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Nantes : un habitat modulable pour l`hébergement des précaires
PAYS :France
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SURFACE :83 %
PERIODICITE :Mensuel
1 décembre 2016 - N°135
LOCEMENT
Nantes : un habitat modulable
pour l'hébergement des précaires
Lauréats du concours
de micro-architecture
Mini-Maousse,
habitat léger et modulable
en bois. Un prototype
va être
durant un an.
;;
a maison des jours meilleurs » de
fw
I
deux étudiants en architecture nan^^
HHtais
connaitra-t-elle meilleure destinée que celle imaginée par Jean Prouvé ? Au
milieu des années 1950, l'architecte avait ainsi
baptisé ses constructions qui devaient accueillir les réfugiés du froid. Malheureusement, sa
maison ne reçut jamais l'homologation. Soixante
ans plus tard, place à « la nouvelle maison des
jours meilleurs », thème de la sixième édition du
concours micro-architecture Mini-Maousse. Les
lauréats ne vont pas s'arrêter à la maquette. Ils
vont produire un prototype susceptible d'accueillir une famille en situation de grande précarité.
Démontable
et transportable
Ce projet repose notamment sur un partenariat
entre Nantes Métropole (Loire-Atlantique) et la
Cité de l'architecture & du patrimoine. La collectivité y participe à hauteur de 20 000 euros.
Mais surtout, elle a réservé deux parcelles pour
y accueillir demain cetype d'« unité modulable,
adaptable, empilable, démontable et transportable », comme le mentionne le cahier des
charges du concours. Objectif : que cet habitat
soit peu coûteux - le prix de 1200 euros le mètre
carré a été évoqué. Et qu'il réponde à des situations d'urgence comme l'accueil de personnes
isolées ou de ménages démunis.
La conception gagnante porte le nom de Wood
Stock. Elle a été imaginée par Cédric Jenin et
Fabien Le Goff de l'École nationale supérieure
d'architecture de Nantes (ENSAN). C'est une
sorte de « lego® à échelle humaine », résume
Fabien Le Goff qui fait référence à « des briques
de bois qui s'encastrent les unes dans les autres ».
Avec une isolation, mélange de copeaux de bois
et de chaux, un poêle à bois et une douche en
circuit fermée, « la maison doit également être
économe sur le plan énergétique ». Quant à
l'aspect esthétique, « nous voulions éviter qu'elle
ait une apparence bas de gamme ».
deux étudiants
mis à disposition
nantais ont conçu un
d'une famille
migrante
Industrialisation
des modules
D'ici l'été 2017, cet habitat va être mis à
REPERES
• Concours Minimaousse
http://www.
minimaousse6.fr/
• Prototype
construit
en collaboration avec
l'École supérieure du
Bois (ESB) et financé
par AG2R.
• Contacts :
Marie-Hélène Nédélec
(Nantes Métropole) :
02 28 25 20 00 ;
ESB: 02 40 1812 12,
www.ecoledubois.fr
:
l'épreuve du quotidien, sur un terrain de l'Ile
de Nantes. Une dizaine de familles roms y
vivent déjà, dans différents mobile-homes.
Elles sont accompagnées par l'association Une
Famille, Un Toit 44. « Nous partons sur un
suivi d'un an en lien également avec le centre
communal d'action sociale (CCAS) », explique
Marie-Hélène Nédélec, vice-présidente de la
métropole en charge des populations migrantes
et de l'hébergement spécifique.
Au-delà de l'aspect social, la collectivité
souhaite aussi promouvoir la filière bois du
territoire. À tel point qu'une industrialisation
des modules pourrait être envisagée au terme
de cette année-test. « En France, nous avons
trop peu recours à ce type d'habitat modulable,
alors que les besoins sont immenses », conclut
l'élue. Rien qu'à l'échelle de la métropole nantaise, environ 1 700 personnes vivraient dans
des bidonvilles...
•
David Picot
Yves Aubry, chef de projet Une Famille Un Toit 44
« L'objectif reste que la famille
vers un logement définitif
»
évolue
« Nous accompagnons
de façon étroite une cinquantaine
de familles sur l'agglomération
nantaise. En amont, nous
intervenons auprès des concepteurs et constructeurs pour
définir les modes d'utilisation et habitudes de vie de la famille qui habitera
2
cette maison (45 m ) : un couple avec un ou deux enfants, originaires des
pays de l'Est. L'enjeu étant par exemple que l'utilisation des quelques équipements électriques soit simple avec le moins de programmations
possible.
Ensuite, une fois que la famille sera installée, nous aurons un rôle de gestion
locative adaptée, type agence immobilière à vocation sociale. Au-delà du
contrat, nous allons gérer l'entrée dans les lieux puis le suivi, au niveau par
exemple de l'entretien du site, des relations de voisinage, etc. Nous nous
assurerons également du paiement des redevances et autres quittances.
Nous travaillons aussi sur le volet insertion professionnelle. L'objectif étant
bien sûr qu'à terme, la famille évolue vers un logement définitif ».
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