les cheminots : privilégiés...et collabos !

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les cheminots : privilégiés...et collabos !
Revue de presse.net
23 janvier 2009
Source : Bellaciao
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article78750
PROPOS SCANDALEUX DE FRANCOISE LABORDE SUR LES CHEMINOTS
les cheminots : privilégiés...et collabos !
Selon Françoise LABORDE (Journaliste à France 2)
De Maurice SAMSON
(Membre du BN/UFR et représentant retraités au CA/CPRP)
Françoise Laborde n’est pas seulement journaliste sur la chaîne France 2 de la télévision publique,
elle a aussi écrit un livre publié en 2008, juste après le conflit sur les régimes spéciaux.
Manifestement, cet ouvrage lui a permis de déverser tout le fiel que lui inspirent les actions menées
par les cheminots. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’a pas du tout apprécié que ces
“privilégiés” se mettent en grève pour défendre leurs droits et leur régime spécial de retraite ! Et
pour couronner le tout, elle ose les traiter de collabos… Incroyable et pourtant vrai !
Ainsi, dans cet ouvrage impérissable intitulé “ça va mieux en le disant… !”, on peut lire aux pages
95 et suivantes :
« Parfois, quand le découragement me saisit, à défaut de mensonges pour m’évader, je me prends à
rêver à la retraite… Oui, oui, moi aussi ! Comme tous ces heureux bénéficiaires des régimes
spéciaux, agents de la SNCF, d’EDF, de Gaz de France, qui, vers cinquante ans, peuvent plier les
gaules et attaquer une nouvelle vie à leur guise, farniente ou seconde carrière. 5par parenthèse, je
suis toujours fascinée et perplexe en entendant des “jeunes” cheminots de trente-cinq ans expliquer
qu’ils ont précisément signé pour partir plus tôt se la couler douce. A leur âge, je pensais à tout sauf
à cette échéance qui me paraissait si lointaine !)
Pour défendre cet acquis non négligeable, ils font grève. Pendant dix jours, en novembre 2007, ils
ont paralysé le pays en clamant des mots d’ordre variés. Au choix : pour défendre “l’intérêt du
service”, les “acquis sociaux”, nos “futures retraites”, que sais-je encore ? Alors que nous – salariés
du privé ou assimilés – cotisons déjà plus longtemps, avec des décotes bien plus substantielles !
Mensonges que tous ces slogans, mensonge que cette pseudo-solidarité : ils défendent leurs
avantages ! ça se comprend, mais pourquoi ne pas le dire ? Car l’intérêt public, le sens du collectif,
c’est bien autre chose ! La SNCF se targue d’être un modèle de solidarité sociale, mais nul n’ose
rappeler que les trains de la mort qui emmenaient juifs et résistants vers les camps d’extermination
n’ont jamais été stoppés par des grévistes et sont toujours arrivés à l’heure, leur prestation payée,
rubis sur l’ongle, par les nazis. Sans les trains français, comment la déportation aurait-elle pu avoir
lieu ? Les cheminots héros de la Résistance dans La Bataille du rail, voilà une imposture historique
extrapolée et véhiculée par les “camarades” après la guerre…
Rappelant cela, je sais que je vais me faire des copains…
Le mensonge d’Etat ! Comment la France de Vichy aurait-elle pu se montrer si efficace dans sa
collaboration sans la police, la magistrature, la fonction publique françaises – et ce qu’on n’appelait
pas encore les médias ? Voyez de Gaulle nommant un Jacques Chaban-Delmas, authentique héros
de la Résistance, lui, à Bordeaux, nid d’anciens collabos, mais aussi Papon préfet de police, puis
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ministre, et un René Bousquet, chef de la police sous Vichy, reçu en toute amitié par Mitterrand…
Tout cela dit-on, est bien connu, mais si vite oublié !
Et voici nos cheminots viennent semer la panique dans l’organisation de la Coupe du monde de
rugby à laquelle les amateurs du monde entier souhaitent assister. Ironie du sort : le premier sponsor
de la Coupe du monde est précisément la SNCF, dont les trains risquent bien d’être bloqués !
Heureusement, ils ont le bon goût d’attendre que la finale, le 20 octobre, soit passée pour mettre
leurs menaces à exécution. »
LA SNCF ET LES TRAINS DE LA MORT
A la suite de plaintes déposées contre la SNCF en 2001 aux Etats-Unis, et de celle déposée par le
député Vert européen Alain Lipietz, l’avocat Arno Klarsfeld a publié un article dans le quotidien Le
Monde du 6 juin 2006 dont voici quelques extraits.
« Ces plaintes sont contraires à la vérité historique. Elles souillent la mémoire des 1 647 cheminots
fusillés ou déportés sans retour, elles effacent le rôle des autorités allemandes, de l’Etat français de
Vichy et diluent la responsabilité de ceux qui furent chargés de la déportation des juifs de France.
La SNCF était indiscutablement une entreprise publique sous contrôle strict de l’Etat français et des
autorités allemandes. Elle était réquisitionnée pour chaque transfert d’internés juifs, comme l’ont
été d’ailleurs beaucoup d’individus ou sociétés dont le préfet a réquisitionné les véhicules pour le
transfert des juifs arrêtés vers un centre de rassemblement… (…) La réquisition était un acte
d’autorité de l’Etat auquel la SNCF ne pouvait se soustraire, ni soustraire les wagons, la
locomotive, le chauffeur et son mécanicien.
Pour les déportations, les trains étaient considérés allemands… (…) c’est toujours le ministère des
transports du Reich qui fournit les trains.
Aucun des déportés survivants qui ont relaté leur départ n’a accusé la SNCF ou les cheminots. Ce
n’est pas eux qui procédaient à l’embarquement, ni pour les transferts, ni pour la déportation. (…)
Dans les témoignages des survivants, les cheminots apparaissent comme ceux qui transmettaient les
messages des déportés aux familles. Parfois aussi, ils réussissent à intervenir et à sauver des
déportés, comme à Rozan, à Lille le 12 septembre 1942 pour les enfants, ou en août 1944, quand ils
parviennent à éviter de mettre à disposition du capitaine SS Aloïs Brunner le dernier train qui aurait
pu quitter le camp.
Peut-on reprocher aux cheminots de n’avoir point saboté les voies ? C’était courir le risque d’une
catastrophe, et pour sacrifier délibérément des vies afin d’en sauver d’autres, encore fallait-il être
absolument certain qu’au terminus c’était la mort qui attendaient les juifs déportés. Les cheminots
français ne dépassaient pas la frontière franco-allemande.
Contrairement à ce qu’affirme les plaignants, la SNCF n’a pas été payée par les Allemands pour la
déportation. Déjà, le 15 juin 1942 à Berlin, quand il est décidé à l’Office central de sécurité du
Reich de déporter les juifs de France, il est entendu que l’Etat français prendra à sa charge les frais
de da déportation. (…) »
Que Madame Laborde n’aime pas les cheminots, c’est tout à fait son droit. Mais, quand on est
journaliste sur une chaîne de télévision du service public, un tel parti pris concernant les actions des
cheminots ne pose-t-il pas une question d’objectivité dans la présentation de l’information ? Nous
ne polémiquerons pas sur la définition de “l’intérêt public”, ni sur celle des droits liés aux
contraintes du service public et à la pénibilité du travail dont bénéficient les personnels mis en
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cause, un concept que Madame Laborde semble totalement ignorer… tant son aversion pour les
“fonctionnaires” est grande ! Mais peut être cette aversion n’est-elle que l’expression zélée d’un
militantisme politique très sarkozyste ? Au moment ou la télévision publique est reprise en main par
l’Elysée, ça peut servir ! Nous n’insisterons pas non plus sur la très puissante grève du 18 octobre
qui semble être oubliée…
Mais que Madame Laborde falsifie l’histoire de la Résistance et traite finalement les cheminots de
collabos, c’est totalement inacceptable ! Non Madame Laborde, “les cheminots héros de la
Résistance”, ce n’est pas une fiction sortie de l’imaginaire du cinéaste René Clément, et encore
moins “une imposture historique extrapolée et véhiculée par les camarades après la guerre”, c’est
une réalité reconnue par la plupart des historiens… ainsi que par le Général De Gaulle !
Faut-il rappeler à cette journaliste que la SNCF a été réquisitionnée et mise à la disposition des
Allemands par la Convention d’armistice signée par Pétain ? Fau-il lui rappeler que les forces
d’occupation étaient physiquement présentes dans toutes les installations importantes de la SNCF et
dans tous les trains de la déportation ? Faut-il lui rappeler qu’à chaque prise de service le personnel
de conduite était escorté par un ou deux soldats allemands ? Faut-il lui rappeler que tout mécanicien
qui refusait de conduire un train de la déportation, comme le fit Léon Bronchart, était licencié ?
Faut-il lui rappeler que les (vrais) syndicats étaient interdits et donc clandestins ? Que toute action
de grève était fortement réprimée, les cheminots étant sous la contrainte des lois de la guerre
allemandes prévoyant la peine de mort ?
Faut-il lui rappeler que Albert Deberdt et Henri Ployat, tous deux militants du syndicat CGT
clandestin, ont été fusillés le 15 septembre 1941 à Lille ? Que Jean Catelas, secrétaire de l’Union
des syndicats CGT des cheminots du Nord, a été guillotiné le 24 septembre 1941 ? Que parmi les 27
fusillés de Châteaubriant il y avait un retraité cheminot et deux fils de cheminots dont le jeune Guy
Môquet ? Que Pierre Sémard, dirigeant de la Fédération des cheminots CGT et administrateur de la
SNCF, a été livré par la police française aux allemands et fusillé le 7 mars 1942 ?
Françoise LABORDE, une journaliste très engagée… à droite !
Françoise (Maria) Laborde, née le 1er mai 1953 à Bordeaux, est une journaliste et présentatrice de
la télévision française. Après avoir réussi un DEA de droit, elle s’installe aux Etats-Unis où elle
obtient son diplôme à l’Univer-sité de Washington & Lee.
En 1979, elle part à Bruxelles, et collabore à la revue Euro-politique.
De 1982 à 1985, elle se spécialise dans l’économie et le social à RMC.
De 1985 à 1993, elle est chef du service économie puis rédac-trice en chef adjointe de TF1.
De 1993 à 1995, elle est chef du service économie de FR 3.
Elle arrive sur France 2 en 1995, devient rédactrice en chef de Télématin en 1997 et présente
depuis cette année-là Les 4 vérités.
A partir de 1999, elle est la remplaçante de la présentatrice des journaux télévisés du week-end.
Depuis 2006, elle remplace Elise Lucet au journal de 13 h.
Françoise Laborde est vice-présidente du Press Club de France, un club qui se veut le “haut lieu de
la presse de l’entreprise et des institutions”, un club franchement à droite !
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Elle est aussi membre du Haut-conseil à la coopération internationale.
Elle a écrit 9 livres…dont Les tribulations d’une femme d’aujourd’hui : ça va mieux en le disant !
en 2008.
Françoise Laborde est chevalier national du Mérite et officier du Mérite agricole. Pour service
rendus… mais à qui ?
Enfin, elle possède le Château-Monastère de Saint-Mont dans le Gers, où les tarifs des séjours en
chambres d’hôtes débutent à partir de 3 000 €… Un séjour que seuls ses amis peuvent s’offrir, ce
qui n’est évidemment pas le cas de ces “privilégiés” de cheminots retraités !
Que Georges Wodli, secrétaire général de l’Union Alsace-Lorraine, a été pendu le 1er avril 1943
dans les locaux de la gestapo à Strasbourg ? Etc… Nous ne pouvons citer tous ceux qui ont payé de
leur vie leur engagement dans la résistance, avec 1 647 cheminots assassinés, la liste serait très
longue…
Faut-il lui rappeler que, malgré la farouche répression dont ils étaient victimes, bon nombre de
cheminots ont participé activement à la résistance et qu’ils ont ainsi désorganisé les
approvisionnements allemands ? Faut-il lui rappeler que leurs actions ont permis d’accélérer de
manière décisive l’avancée des troupes alliées ?
Faut-il lui rappeler que le 10 août 1944, les cheminots ont déclenché la grève insurrectionnelle qui
va permettre la libération de Paris… et que cette grève est la seule à être commémorée chaque
année le 10 août à l’Arc de Triomphe ?
Faut-il rappeler à Madame Laborde que ces actions de résistance des cheminots ont permis à la
SNCF d’être la seule entreprise française à recevoir la Légion d’honneur à titre militaire et la Croix
de guerre avec palmes ? (1)
Certes, il n’est pas question de dire que tous les cheminots étaient résistants ! Comme partout, il y
avait des collabos à la SNCF, notamment dans son état major, mais passer de quelques
collaborations individuelles à une collaboration collective des cheminots, c’est franchir le pas du
détournement de l’histoire !
Madame Laborde oublierait-elle que le patronat français privé, à l’image de Louis Renault, a lui
collaboré activement avec l’occupant nazi, fidèle au “plutôt Hitler que le front populaire” cher à la
bourgeoisie française ? Oublierait-elle que “seule la classe ouvrière dans sa masse est restée fidèle à
la patrie meurtrie” comme l’a écrit François Mauriac ?
Par ses écrits, Madame Laborde ne se limite pas à insulter les cheminots, elle souille la mémoire des
1 647 cheminots fusillés ou déportés. Elle occulte totalement le rôle des autorités allemandes et de
Vichy comme l’a fort justement rappelé Arnaud Klarsfeld (que l’on ne peut soupçonner d’être “un
camarade” !) dans un article du journal “Le Monde” du 6 juin 2006 (voir encadré page présente).
Enfin, madame Laborde, ne manque pas d’aplomb quand elle traite les cheminots de privilégiés,
alors qu’elle possède un château dans le Gers avec des chambres d’hôtes… que seuls les vrais
privilégiés peuvent s’offrir ! (2)
Le parti pris pour la classe dirigeante et son anticommunisme primaire conduisent Françoise
Laborde à une absence totale d’objectivité historique. Avec de tels écrits, elle déshonore la
profession de journaliste et le service public. Elle ne mérite que notre mépris.
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Maurice
(Membre du BN/UFR et représentant retraités au CA/CPRP)
SAMSON
1. Les écrits de Françoise Laborde ont-ils donné lieu à réaction du Président de la SNCF ? Nous
n’en avons pas connaissance…
2. Nous vous invitons à consulter le mot de la maîtresse de maison sur le site http://www.chateaumonastère-de-saint-mont.com
De : CommuneColère
Pour la revue de presse,
Patrice MOREL
11 rue des Mésanges
44260 SAVENAY
Portable : 06 24 93 32 10 - Domicile : 02 40 05 83 64
Mail : [email protected]
Site : http://www.patcatnats.fr/
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