Etude de définition du Faisceau
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Etude de définition du Faisceau
A5 FR 1:Mise en page 1 03/08/10 11:29 Page2 Etude de définition du Faisceau Crédit photo EPASA - Alex Mac Lean A5 FR 1:Mise en page 1 03/08/10 11:29 Page3 Pourquoi cette étude ? Le Faisceau est une frange urbaine stratégique du projet Seine-Arche. Il s’agit d’une friche ferroviaire d’une centaine d’hectares, doublée d’un axe routier, qui crée aujourd’hui une frontière dans le paysage de Nanterre et une limite très peu perméable pour La Défense et les quartiers situés de part et d’autre. Lancées par l’Etablissement Public d’Aménagement Seine-Arche, les études de définition du Faisceau partent d’une volonté simple : comprendre le territoire impacté par deux infrastructures métropolitaines (les voies ferrées et la départementale 914 qui les longent) et modifier fondamentalement le rapport entre le territoire vécu et les infrastructures, entre lieux de flux et lieux de vie. En résonance avec les thèmes du Grand Paris, cette étude se veut aussi en phase avec les projets de transport annoncés au printemps 2009 : Eole Réseau en Rocade Automatique, Ligne Nouvelle Paris Normandie qui, tous, pourront trouver leur place dans le Faisceau. Le Faisceau apparaît comme un lieu clé, un laboratoire du Grand Paris : programmes métropolitains et enjeux locaux s’y croisent. L’étude est donc l’occasion de réunir les acteurs du territoire pour élaborer des projets communs dans une dynamique nouvelle : une gare qui soit aussi un morceau de ville, un nouveau pont ferroviaire qui facilite le lien entre deux quartiers, une départementale qui devient un boulevard urbain. L'ambition de l'étude est de ne pas se limiter à une prospective territoriale mais de montrer concrètement, sur des situations urbaines identifiées comment dépasser l'opposition entre attentes locales et enjeux métropolitains. central que joue le Faisceau dans les débats sur les territoires de La Défense et Seine Arche et, au-delà, pour l’agglomération. Une nouvelle phase d’échanges entre l’Etablissement public d’aménagement et les partenaires institutionnels de l’étude est maintenant nécessaire pour asseoir leur collaboration et définir conjointement l’ambition et les solutions à retenir pour le Faisceau et donner ainsi une suite opérationnelle à l’étude en intégrant la richesse et la diversité des réponses des équipes. Les équipes des marchés de définition du Faisceau : trois équipes aux approches urbaines très variées Obras/Agence Horizons/Coteba/Alphaville/ Transversal Trophée national du paysage 2001 - Nominé au Grand Prix de l’urbanisme 2010. L’agence Obras, fondée en 1993, mène en parallèle des projets de stratégie territoriale sur de grands sites à enjeux et la maîtrise d’œuvre de projets à plus petite échelle, très dessinés, accordant une place centrale au paysage, n'ayant pas peur de revendiquer la place de la nature en ville. KCAP/CO-BE/Mutabilis/OGI/UP2M Commissaire d’exposition à la biennale d’Architecture de Venise, 2008. KCAP est une agence hollandaise de Rotterdam, fondée en 1989. Elle a pour principe de partir d’un état des lieux très rigoureux et d'accorder une large place au programme. Parmi leurs projets remarqués, la réalisation de gares à Vienne et à Zurich. Mutabilis, paysagiste associé, a réalisé le Parc du Chemin de l’Île à Nanterre. Alexandre Chemetoff & Associés, Et après ? le bureau de Paysages/Groupe Etudes/Arcadi Au terme d’un an et demi d’études et d’échanges, les marchés d’études de définition du Faisceau s’achèvent. D’avril 2009 à mars 2010, l’ensemble des maîtres d’ouvrage et partenaires de l’étude ainsi que les trois groupements menés par KCAP, Alexandre Chemetoff et Associés et Obras ont conduit une réflexion dense, complexe et ouverte, rythmée par un contexte très actif d’études et d’annonces qui n’ont fait que confirmer le rôle Mention Spéciale Équerre d’argent 1985 - Grand prix de l’urbanisme 2000. Alexandre Chemetoff revendique une approche urbaine résolument tournée vers la compréhension, la révélation et l'évolution de situations urbaines où l'existant a toujours une valeur. Sans quitter le paysage, l’agence a porté cette approche du projet urbain sur des lieux aussi différents que l’île de Nantes ou que la cité des Hauts du Lièvre à Nancy. A5 FR 1:Mise en page 1 03/08/10 11:29 Page4 Calendrier Fin 2008 : lancement de la procédure 15 mars 2009 : choix des trois candidats 22 mars 2009 : lancement officiel de l’étude Avril-octobre 2009 : ateliers de la phase ouverte 22 octobre 2009 : clôture de la phase ouverte Novembre 2009 - février 2010 : phase fermée 25 Mars 2010 : rendu des équipes 6 mai 2010 : comité de pilotage Alexandre Chemetoff et Associés UNE SOMME DE POSSIBILITES Dans sa réponse à la phase fermée de l’étude de définition, l’équipe d’Alexandre Chemetoff fait sienne la nécessité de considérer le territoire du Faisceau davantage comme une somme de possibilités qu’un écheveau de contraintes. Elle propose donc de faire fructifier ce potentiel, sans attendre, pour construire la ville sur la ville. Le Faisceau a en effet les moyens d’évoluer à très court terme. L’équipe suggère alors de s’appuyer sur les espaces mutables en pleine terre et immédiatement disponibles, en considérant que la ville existante n’est pas achevée et qu’il est possible de l’améliorer et de la compléter. Alexandre Chemetoff et ses associés écartent l’idée de grandes manœuvres, aussi longues que coûteuses, et préfère «projeter un avenir plus proche des problématiques quotidiennes». Rapidité, progressivité, respect de l’identité Pour le groupement Chemetoff et associés, l’aménagement doit être progressif. Il est question d’une «construction par strates». Le calendrier est très pragmatique et prévoit des étapes de résultats en 2015, 2020 puis 2030. Ainsi, de premiers projets voient leur aboutissement dans les cinq ans. La proposition évoque ainsi l’opportunité de mener des «opérations témoins» qui engageront la dynamique de transformation du territoire : la mise en place d’un transport en commun sur la RD914 et le désenclavement du secteur des Groues préalable à l’arrivée d’Eole. L’équipe Chemetoff, par cette démonstration, montre que ce territoire a même la capacité à devenir à terme une ville dense et plus mixte. Les projets autour du Faisceau s’épargnent aussi de l’effet «table rase». Sans passer à côté de nécessaires lourds travaux d’infrastructures comme au Pont de Rouen, l’aménagement s’appuie sur une économie raisonnée et un engagement durable. L’équipe préfère ainsi l’addition à la soustraction en faisant évoluer l’existant, quitte à lui trouver de nouvelles destinations. Ponctuellement, des éléments forts comme les halles de l’Ile ferroviaire, des entrepôts dans les Groues, un pont dans le secteur Université sont conservés. Ils deviennent ainsi des éléments de patrimoine, mais aussi des marqueurs du paysage et de l’identité nanterrienne. KCAP RETROUVER L’UNITE DE NANTERRE L’équipe KCAP se saisit du Faisceau pour traiter le territoire dans sa globalité. Selon eux, il faut retrouver la cohérence du rôle des infrastructures à l’échelle du territoire et de la ville en créant des passerelles entre les quartiers de Nanterre, entre Nanterre et La Défense, et plus loin La GarenneColombes, Courbevoie et Puteaux. L’aménagement doit permettre à long terme de créer un «tissu urbain diversifié et vivant». Pour y parvenir, «tous les projets, petits et grands, doivent contribuer au rapprochement des fragments urbains et participer à surmonter les obstacles infrastructurels». Les concepteurs utilisent les lieux du Faisceau comme autant de «projets moteurs» et prévoient des interventions fortes, notamment au Pont de Rouen et sur le secteur des Groues, pour produire les chaînons manquants entre les quartiers de la ville. Mise en réseau du Faisceau, nouvelles polarités et mutation urbaine L’équipe KCAP commence par doter le Faisceau d’une colonne vertébrale. La RD 914, transformée en avenue urbaine, devient le lien entre les différents projets moteurs définis par le groupement. Dès lors rebaptisée «Avenue de La Défense», elle est l’artère majeure qui relie la Seine et La Défense maillée au réseau local, l’ensemble devenant le support d’un développement urbain mixte et dense. A5 FR 1:Mise en page 1 03/08/10 11:29 Page1 L’équipe fait du quartier de la gare des Groues une clé de son dispositif urbain sans pour autant imposer de grand geste architectural. L’émergence de cette nouvelle polarité s’exprime, non pas par la gare, implantée sous dalle, mais par les possibilités offertes par la dalle elle-même. En effet, en faisant le choix de gommer l’infrastructure ferroviaire, KCAP sort le secteur des Groues de son isolement tout en réglant les problèmes de nuisances liées au trafic des trains et dégage un vaste parvis en surface sur lequel viennent se développer des programmes structurants. Situé à la croisée de nombreuses infrastructures, le Pont de Rouen fait également l’objet de grandes manœuvres par le dévoiement de l’avenue de la République et du Tramway T1 pour renforcer le lien avec le Petit Nanterre et l’Université et faire évoluer le secteur vers plus de mixité et de densité. Obras LES ENVIES ET LES RAISONS DE TRAVERSER Pour le groupement Obras, sur un territoire aussi fragmenté que le Faisceau, les liens priment tout autant que les lieux. Ville nature et mise en tension Puisque l’infrastructure ferroviaire est si présente, Obras choisit de la mettre en scène et préfère la redessiner pour lui apporter de la qualité. Le réseau des voies n’est plus seulement appréhendé comme une contrainte mais aussi comme une heureuse ouverture du paysage vers le ciel, le soleil, l’horizon… Le Faisceau devient ainsi un ruban de verdure qui peut accueillir des usages diversifiés au bénéfice des quartiers riverains. Plutôt qu’un classique urbain, la RD914 devient un «parkway» : le dédoublement des voies est encadré par une importante structure végétale, qui tout en rendant l’artère plus agréable à fréquenter, amène les automobilistes à modérer leur vitesse. L’autre ossature du projet est sans aucun doute les traversées. Conçues comme autant de projets urbains avec leur propre programme, leur ambiance, leurs usages… Elles irriguent et animent les quartiers en profondeur, créant «une mise en tension» de part et d’autre des rives du Faisceau pour (re)donner l’envie et le plaisir de les parcourir. Le groupement propose ainsi d’espacer la gare Eole et la future gare TGV de 300 mètres en mettant en avant l’urbanité générée par les espaces publics intermédiaires. Le groupement se donne pour mission de tisser des liens à tous les niveaux, considérant que Le Faisceau est l’occasion de concilier intérêt métropolitain et intérêt local tout en contribuant à créer du lien entre les projets qui le bordent. Le saut de mouton d’Eole et le T1 sont alors perçus comme «des moteurs opérationnels», les occasions de repenser l’accroche au Petit Nanterre, mais à la condition que ces infrastructures soient traitées à la hauteur de l’ambition, tels des «signaux urbains». Le Faisceau s’inscrit également dans une logique régionale, par un développement urbain de la Seine à la Seine ouvert sur tout l’aval de la Seine telle une première étape du projet de liaison Paris-RouenLe Havre. En faisant des espaces vacants des espaces de promenade, Obras fait le pari de réintroduire une «ville dense et aérée». L’exposition sera ouverte du 29 août au 19 septembre 2010 tous les jours de 14h à 20h et fermée les 2, 7 et 14 septembre Ca’Asi Campiello Santa Maria Nova Cannaregio 6024, Venise