Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo dirigé par

Transcription

Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo dirigé par
14/10/13
Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo | Anaclase
opéra
concert
da camera
en marge
tombé du nid d'euterpe
pages de chevet
DVD
CD
M'abonner
Me désabonner
Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo
dirigé par Marin Alsop, avec Nelson Freire au piano
par vincent guillemin
Salle Pleyel, Paris - 7 octobre 2013
concert (/chroniques/2/2013)
L’ouverture du concert de l’Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo a le mérite de
proposer une œuvre récente de la jeune Brésilienne Clarice Assad. Composée en 2011, Terra
Brasilis (fantasia Sobre o Hino Nacional) dépeint l’histoire de la découverte du Brésil par les
Européens et de sa colonisation par les peuples du monde entier. Elle ne renie ni la mélodie
ni les thèmes populaires et cite allègrement l’hymne national. Sans aucune prétention à faire
découvrir de nouveaux horizons musicaux et pouvant être associée à de la musique de film,
cette pièce s’inscrit dans la continuité des musiciens sud-américains, d’un Villa-Lobos ou d’un
Ginastera, et son principal avantage est de mettre en valeur les instruments et les couleurs
d’un orchestre très équilibré, franc dans les attaques et juste jusque dans les cors, quasiment
jamais mis en défaut.
Le début de l’exécution du Concerto pour piano en fa mineur Op.21 n°2 de Chopin
déconcerte par l’ampleur du phrasé imposé aux cordes par la cheffe Marin Alsop qui
maintient une ligne fluide en ne marquant aucune pause de toute l’introduction, et crée vite
un décalage dès l’intervention de la petite harmonie et des cuivres. Nelson Freire – qui
connaît bien cet orchestre [lire notre chronique (http://www.anaclase.com/chroniques/orquestrasinf%C3%B4nico-do-estado-de-s%C3%A 3o-paulo) du 29 mars 2007] – ne semble pas en phase avec
cette option et montre à de nombreuses reprises des faiblesses digitales. Cette différence de
point de vue passe dans le premier mouvement où l’orchestre a une grande place, mais
l’Allegro vivace final marque clairement le décalage du discours, la coda n’évoluant pas en
habituelle apothéose du clavier mais en prise définitive du pouvoir par le tutti.
© dr
En seconde partie, la Symphonie en ré majeur n°1 de Gustav Mahler surprend encore, avant tout grâce à la qualité de l’orchestre.
www.anaclase.com/chroniques/orquestra-sinfônica-do-estado-de-são-paulo
1/2
14/10/13
Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo | Anaclase
Rarement nous aurons entendu cette page jouée avec tant de netteté et de clarté. Déjà remarqués précédemment, les cors impressionnent
par leur justesse, l’ensemble des cuivres ne laissant percevoir que quelques scories bénignes, loin de ce que donnèrent à entendre les
orchestres occidentaux ces dernières années. Les cordes boisées s’intègrent parfaitement dans le premier mouvement où la nature ressort
de chaque mesure. Il faut toutefois oublier les racines allemandes de l’œuvre pour n’en garder que celles d’Europe de l’Est… mais n’a-t-elle
pas été créée à Budapest, après les refus de Leipzig, Vienne et Munich ? Sans chercher de profondeur, Marin Alsop promeut une forte
dynamique s’accordant particulièrement bien au second mouvement, tandis que le troisième devient simple danse, d’abord sur la mélodie
Bruder Martin puis en valse. Le concept fonctionne si nous n’y cherchons pas l’ironie d’un Bernstein ou la noirceur des derniers Solti et
Kondrachine, mais lasse au quatrième épisode où le manque de tension fait perdre la concentration d’une partie du public avant l’explosion
finale, où les sept cors se lèvent conformément à la partition, prouvant une dernière fois leur puissance.
En bis, la cheffe nous renvoie au Brésil avec la pièce Pé de Vento du compositeur populaire Edú Lobo, avant qu’en un grand vacarme
retentisse le finale du ballet ВолT (Le boulon, 1931) de Dmitri Chostakovitch : le Brésil aime danser, il nous l’aura montré lors de ce concert
Salle Pleyel !
Email
(http://www.addthis.com/book mark .php)
Imprimer
Twitter
Facebook
Myspace
VG
www.anaclase.com/chroniques/orquestra-sinfônica-do-estado-de-são-paulo
2/2