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Financement de l'innovation technologique: les prières ne suffisent pas | Gilbert Leduc | A... Page 1 of 2
Publié le 14 juin 2013 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Financement de l'innovation technologique: les
prières ne suffisent pas
Gilbert Leduc
Le Soleil
(Québec) L'innovation
technologique, ça ne se finance pas
avec des voeux et des prières! C'est
encore plus vrai lorsqu'il s'agit d'une
technologie de rupture qui, un jour,
sera peut-être appelée à remplacer
la technologie dominante sur le
marché.
François-Thomas Michaud (Feldan),
Stéphane Bédard (B-Temia) et
François Gonthier (Genia Photonics)
en savent quelque chose.
Dans l'ordre, Richard Cloutier, pdg du Centre québécois de valorisation des
biotechnologies; Stéphane Bédard, président de B-Temia; François Gonthier,
président de Genia Photonics; François-Thomas Michaud, fondateur et
directeur général de Feldan ; et Sophie D'Amours, vice-rectrice à la
recherche et à la création de l'Université Laval.
Le Soleil, Erick Labbé
À plusieurs reprises, ils se sont
butés à l'intransigeance des milieux
financiers à l'égard de leurs projets
d'innovation technologique. «Votre
idée est géniale, mais comporte trop
de risques pour nous.» Cette
phrase, les trois entrepreneurs l'ont
entendue plus d'une fois.
«À la banque, on va demander en garantie aux propriétaires de ces petites et moyennes entreprises leur maison,
leur véhicule et même leur chien avec ça!» illustre le pdg du Centre québécois de valorisation des
biotechnologies (CQVB), Richard Cloutier.
Heureusement pour nos trois entrepreneurs, le CQVB n'est pas une banque. Soutenu par le ministère de
l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, cet organisme épaule et soutient
les PME du secteur des biotechs en facilitant, notamment, les transferts de technologies des laboratoires des
centres de recherche universitaire vers les entreprises.
«Nous intervenons là où les autres ne veulent pas se mouiller. On prend des risques. On ne demande pas de
garantie. On veut que ça avance», résume Richard Cloutier.
750 000 $ de financement
Ce dernier a annoncé, jeudi, que Feldan, B-Temia et Genis Photonics profiteront d'un financement totalisant 750
000 $ - soit un quart de million de dollars chacun - pour poursuivre le développement de leurs différentes
technologies en collaboration avec les centres de recherche de l'Université Laval ainsi qu'avec les hôpitaux
affiliés à l'établissement d'enseignement universitaire de Québec.
http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201306/13/01-4661142-fin... 2013-06-14
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Les projets d'innovation sur lesquels planchent les trois PME - Feldan et B-Temia sont de Québec et Genia
Photonics a pignon sur rue à Montréal - touchent le secteur de la santé. Leurs applications éventuelles dans la
vie de tous les jours viseront à améliorer le diagnostic et le traitement de plusieurs maladies graves.
Spécialisée dans la fabrication de protéines recombinantes à des fins thérapeutiques et de recherche qui sont
vendues aux grandes sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, Feldan s'affaire à développer un
transporteur cellulaire flexible qui permettra de faire la culture de cellules souches pour pallier le manque de sang
et de réaliser la modification génétique des cellules.
Pour sa part, B-Temia travaille à la conception d'un dispositif motorisé d'assistance à la démarche - une sorte
d'orthèse robotisée - qui devrait permettre aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson ou de sclérose en
plaques de récupérer des fonctions perdues.
Du côté de Genia Photonics, l'entreprise tente une percée dans le monde de l'imagerie médicale, notamment par
l'utilisation du laser et de l'optique pour détecter instantanément la présence d'un cancer, par exemple, dans le
tissu humain.
«Nous sommes chanceux de pouvoir compter sur des sociétés de valorisation comme la CQVB», a reconnu la
vice-rectrice à la recherche et à la création de l'Université Laval, Sophie D'Amours, en rappelant que le Québec
avait besoin d'entrepreneurs capables de développer des idées, de les concrétiser et de les rendre accessibles à
la collectivité.
«Nous n'avons pas idée des risques que prend une PME en s'engageant dans un projet d'innovation
technologique. Elle joue gros. Bien souvent, elle joue sa survie», a-t-elle précisé en insistant pour dire que le
moment était venu, au Québec, pour assurer un meilleur accompagnement aux PME dont le produit n'est pas
encore suffisamment mature pour percer le marché, mais qui démontre un fort potentiel. «Il faut leur accorder des
moyens encore plus grands.»
«Grand trou»
«Notre modèle économique sous-estime énormément les ressources financières nécessaires à la
précommercialisation d'une technologie», affirme Stéphane Bédard, celui-là même qui, il y a quelques années,
avait mis au point la fameuse jambe bionique. De l'argent, il est possible d'en trouver pour démarrer une
entreprise et même pour commercialiser un produit ou service. Par contre, en matière de précommercialisation, il
y a un «grand trou», constate le président de B-Temia.
«Votre technologie de rupture, personne ne l'a jamais vu. C'est un mystère complet pour les financiers. Quand
vous leur dites que ça pourrait prendre trois à cinq ans pour la développer, pour mettre au point un prototype et
pour éduquer le marché, ils ne vous écoutent plus. Je les comprends. C'est notre modèle économique qui le veut
ainsi.»
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