Une libellule de taille XXL

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Une libellule de taille XXL
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PORTFOLIO
PAROLE D’EXPERT
1 UNE LIBELLULE DE TAILLE XXL
G É O G R A P H I E M AT H É M AT I Q U E S T E C H N O L O G I E S C I E N C E S P H Y S I Q U E S S C I E N C E S D E L A V I E E T D E L A T E R R E
MEGANEURA MONYI, GRAND TÉMOIN DU PASSÉ
Meganeura : empreinte fossile (© S. Charbonnier/MNHN)
BIEN VU, BIEN LU
Une libellule de taille XXL
C’est dans une mine
de charbon de l’Allier,
en France, que ce spécimen
de libellule géante fossile
a été découvert au
XIXe siècle. Appelé
Meganeura monyi, il fait
partie des insectes
gigantesques qui
peuplaient la Terre durant
le Carbonifère, il y a
300 Ma. Sur l’illustration,
le bloc de schiste dévoile
l’empreinte bien conservée
d’un méganeura dont
l’envergure est de
75 centimètres.
Ce spécimen est apparenté
aux libellules et aux
demoiselles actuelles.
Le bloc de pierre figurant sur cette photo est en réalité un morceau de
schiste renfermant l’empreinte bien conservée d’une libellule géante
appelée Meganeura monyi. Ce spécimen fossile a été découvert il y a
150 ans, dans l’Allier, dans les mines de charbon du bassin houiller de
Commentry, dirigées à l’époque par M. Mony (d’où monyi, le nom
d’espèce). Ce méganeura, apparenté aux libellules et aux demoiselles
actuelles, appartient à une lignée qui existait depuis le Carbonifère
(-300 Ma). Il vivait dans les forêts tropicales, près des cours d’eau et des
lacs. Ses ailes (notre photo), renforcées par des nervures, ont une envergure
de 75 centimètres. On distingue nettement une tête munie d’une paire
d’antennes, de gros yeux et de puissantes pièces buccales ; un thorax
porteur de six pattes solides et articulées ; un abdomen long et annelé. Ses
puissantes mandibules en font un redoutable chasseur qui occupait, à
l’époque, la niche des « grands prédateurs volants », tenue actuellement
par les oiseaux et les chauves-souris. De grands insectes géants herbivores
suceurs de sève étaient ses proies quotidiennes. Le gigantisme du spécimen
s’explique par le taux élevé de dioxygène atmosphérique qui existait en
ces temps-là, autrement plus important que les 21 % qui règnent
aujourd’hui sur notre planète. Cependant, cette hypothèse est malmenée
par le fait que d’autres grands Méganeurides ont vécu dans des
atmosphères moins riches en dioxygène G
Meganeura monyi est l’un des insectes les plus spectaculaires qui aient vécu sur la Terre.
Il s’agit d’une espèce appartenant à une lignée éteinte (famille Meganeuridae), apparentée
aux libellules et demoiselles actuelles (ordre Odonata), deux lignées appartenant au
super-ordre Odonatoptera. Ce super-ordre existe depuis le Carbonifère supérieur
(300 Ma) et est exclusivement composé de prédateurs. Les Méganeurides sont les plus
grands insectes connus : M. monyi avait une envergure d’environ 75 centimètres. Pour
expliquer ce gigantisme, certains chercheurs ont suggéré que le taux élevé d’oxygène
atmosphérique au Carbonifère supérieur aurait permis aux insectes, et à d’autres
arthropodes, d’évoluer vers de telles tailles. Cette hypothèse très répandue ne tient pas,
car les plus grands Méganeurides sont plus tardifs, et des périodes plus récentes,
caractérisées par de plus faibles taux atmosphériques d’oxygène, ont aussi vu l’apparition
d’insectes de grande taille. Les causes du gigantisme des Méganeurides sont donc toujours
inconnues. Les spécimens de M. monyi ont été découverts à la fin du XIXe siècle à
Commentry (Allier, France). Le matériel alors collecté permet de donner une image
partielle de la faune d’insectes, dont la composition contraste fortement avec celle des
faunes actuelles. Au lieu de la domination actuelle des Holométaboles (insectes à
métamorphose, comme les papillons, mouches, fourmis, scarabées), des espèces
apparentées aux sauterelles et criquets, et aux blattes, étaient les plus communes. Il
existait aussi de grands insectes herbivores suceurs de sève appartenant à une lignée
dont le déclin et l’extinction semblent liés à ceux des plantes dominantes au Carbonifère.
M. monyi chassait probablement ces grands insectes, les dévorant à l’aide de ses puissantes
mandibules. Dans cet environnement, le gigantisme de M. monyi lui permettait
d’appartenir à la niche des « grands prédateurs volants », aujourd’hui occupée par des
groupes de vertébrés comme les oiseaux et les chauves-souris.
DANS LES PROGRAMMES
Sciences de la vie et de la Terre
École primaire
• L’unité et la diversité du vivant
Présentation de l’unité du vivant : recherche
de points communs entre espèces vivantes.
Présentation de la classification du vivant :
interprétation de ressemblances et différences
en termes de parenté.
6e
• Caractéristiques de l’environnement
et répartition des êtres vivants
• Peuplement d’un milieu
• Diversité, parentés et unité des êtres vivants
ÉCOLE/COLLÈGE/LYCÉE
5e
• Géologie externe – évolution
des paysages
Les roches sédimentaires sont des
archives permettant de reconstituer
des éléments de paysages anciens.
• Évolution d’êtres vivants et histoire
de la Terre
L’histoire de la vie est marquée par
la succession et le renouvellement
des espèces.
Tale S
• Parenté entre êtres vivants actuels
et fossiles (phylogenèse) – évolution
• Couplage des événements biologiques
et géologiques au cours du temps
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