Pr. Johnson: "Le Vatican n`est pas en phase avec la réalité"

Ecole de journalisme de Sciences Po
Pr. Johnson: "Le Vatican n’est pas en phase avec la réalité"
Soumis par OLIVENNES Hannah
06-10-2010
Dans un court entretien téléphonique avec l'Ecole de Journalisme de Sciences Po, le Professeur Martin Johnson, ancien
élève du Prix Nobel de médecine 2010 Robert G. Edwards, est revenu pour nous sur les critiques énoncées par l'Eglise
catholique à l'encontre de l'oeuvre de l'inventeur de la FIV .
Pour Johnson, ces critiques sont une nouvelle preuve de ce que "Le Vatican n’est pas en phase avec la réalité
actuelle et ce que vivent les catholiques aujourd’hui".
Édité par Phalène BAUDIN DE LA VALETTE
Capture d'écran d'une FIV
Crédit: Pr. François Olivennes/DR
L’attribution du Prix Nobel de médecine 2010 au physiologiste britannique Robert G. Edwards, inventeur de la
fécondation in vitro (FIV), a été fortement critiquée par le Vatican pour qui le père des "bébés éprouvette" est
responsable de "l'état de confusion dans lequel se trouve" la procréation assistée.
Ancien étudiant d’Edwards et spécialiste des sciences reproductives et des questions éthiques
l’Université de Cambridge, le Professeur Martin Johnson juge la condamnation déplacée.
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"Le Vatican n’est pas en phase avec la réalité actuelle et ce que vivent les catholiques aujourd’hui", nous
a-t-il déclaré par téléphone. "Après les discours sur la contraception voilà une autre avancée médicale qui leur
échappe".
Pour Johnson, ce n’est pas l’œuvre de "Bob" Edwards - qu'il connaît "très bien" - qui est critiquable
mais "leur (celle du Vatican) réaction".
"Sans Edwards, il n'y aurait pas de congélateurs remplis d'embryons"
Le président de l'Académie pontificale pour la vie, Mgr Ignacio Carrascode Paula, avait déclaré lundi à l’agence
italienne Ansa qu’Edwards avait "ouvert la mauvaise porte en misant tout sur la fécondation in vitro" et que sans
lui "il n'y aurait pas un marché où sont vendus des millions d'ovocytes" et "il n'y aurait pas dans le monde un grand
nombre de congélateurs remplis d'embryons". Mgr Carrasco a par la suite précisé s'être exprimé "à titre personnel".
Dans un communiquédaté de mardi, la Fédération internationale des associations médicales catholiques (FIAMC),
dont le siège est au Vatican, s’est dite à son tour "consternée" par le choix du comité Nobel. "Cette pratique a
conduit à une culture où ils (les embryons) sont considérés comme des marchandises plutôt que les précieux individus
qu'ils sont", a déploré la FIAMC qui estime que la FIV a "porté atteinte à la dignité de la personne humaine".
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Les catholiques aussi
Une appréciation totalement erronée selon le Professeur Johnson: "le Vatican oublie que Bob n’as pas inventé
une fécondation artificielle, il ne fait que reproduire le phénomène naturel". La FIV ne fait que mettre en contact par des
procédés scientifiques le spermatozoïde d’un homme avec l’ovocyte d’une femme. L’acte
procréatif stricto sensu ne change donc pas, seul l’acte sexuel est absent.
L’ancien élève du Prix Nobel rappelle d’ailleurs que de nombreux patients catholiques ont recours à la FIV,
et que la religion catholique est la seule religion à s'opposer à s'opposer à la technique.
Depuis la naissance de Louise Brown, premier "bébé éprouvette", il y a 32 ans, plus de 4 millions d’enfants ont
vu le jour grâce aux techniques de fécondation in vitro.
Avez-vous eu recours à la FIV? Témoignez dans les commentaires ci-dessous...
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