LE C STING DES NOUVELLES PLUMES

Transcription

LE C STING DES NOUVELLES PLUMES
Présentent
Le bec littéraire
du vendredi
28 MAI 2010
LE CASTING DES
NOUVELLES PLUMES
investit la fabrique de BEC pour être
lu par leurs premiers lecteurs et
plébiscités en couleurs !
Découvrez le début d’Anne
Boleyn, le 1er chapitre d’ un
superbe roman historique
d’Anissa
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ANNE BOLEYN
GENRE : Roman historique
Auteure : ANISSA
TEMPS DE LECTURE : 14/15 minutes
PROLOGUE
Prison de la Tour de Londres, vendredi 19 mai 1536
L’exécution devait avoir lieu dans un relatif huit clos.
Seuls quelques membres de la cour et un représentant du
roi, avaient reçu l’autorisation d’y assister.
La condamnée avait demandé à être exécutée à « la
française », ce que le roi, après une longue réflexion, lui
avait accordé.
Ainsi, la jeune femme aurait le cou tranché par une épée
et non par la lourde et imprécise hache communément
utilisée.
En ce mois de mai pluvieux et froid, la Tour de Londres
paraissait plus sinistre encore que d’habitude. Les murs
de pierre suintaient l’humidité et un brouillard blanc
montait lentement de la Tamise, grise sous le ciel
nuageux.
La mise à mort avait dû être retardée, en raison du gros
temps sur la Manche, ayant empêché l’arrivée du
bourreau français, mandé tout spécialement pour ce
macabre office.
On avait monté l’échafaud, simple estrade de bois, la nuit
précédente, sous les fenêtres de la malheureuse, qui mit
à profit ces quelques heures de répit, pour terminer ses
lettres, qu’elle remit ensuite au gouverneur de la Tour,
afin qu’il les fasse porter à qui de droit.
Après s’être entretenue plus d’une heure avec son
confesseur, la jeune femme demanda qu’on lui amène sa
fille, mais le gouverneur, navré, fut obligé de refuser.
- Vous êtes mise au secret, Milady, jusqu’à votre
exécution. Vous n’êtes autorisé à voir personne, je suis
navré.
Le visage défait, la prisonnière hocha la tête, en signe de
compréhension et se retrancha dans un silence
douloureux, des larmes coulant sur ses joues mates.
Ω
En ce matin triste du 19 mai 1536, Anne Boleyn, reine
déchue d’Angleterre, s’avançait vers l’échafaud, sans
aucune émotion apparente, droite et sereine, l’esprit
tourné vers ses compagnons d’infortune, exécutés deux
jours avant elle. Son frère, fier et courageux, était mort en
grand seigneur, stoïque.
« S’être tant battue pour en arriver là. Quelle bêtise ! »
Pensa-t-elle.
Marchant à ses côtés, quelques dames d’atour
endeuillées, dont sa jeune nièce, Katherine Carey, douze
ans, incapable de retenir ses larmes.
Habillée d’une cape rouge, posée sur une grande robe
grise de soie bordée de fourrure, Anne défit sa coiffe à la
mode française, qu’elle n’avait jamais abandonnée et
découvrit ses longs cheveux foncés, attachés en chignon
sous un petit bonnet blanc.
Détachant de son cou, son inséparable collier de perles,
orné de la lettre d’or « B », comme Boleyn, elle le remit à
sa nièce et gravit les marches de bois grinçant, suivie d’un
prêtre.
Dans l’assemblée, personne ne disait mot.
Parvenue en haut de l’échafaud, Anne se tint face à
l’assistance et prononça le traditionnel discours des
condamnés à mort.
« Bon peuple chrétien, je suis venue ici pour mourir,
puisque de par la loi je dois mourir et je me soumets
humblement. Je prie Dieu pour qu’il accorde un long règne
prospère et heureux à notre maître et seigneur, le roi, qui
fut pour moi le plus doux, le plus miséricordieux des
époux.
Quant à mes péchés, Dieu les connait et je prie pour qu’il
accueille mon âme en son paradis.
Si quelqu’un s’intéresse à ma cause, qu’il juge pour le
mieux, quant à moi, je prends maintenant congé de vous
et du monde. »
Un silence presque navré suivit ces paroles. A présent que
la fin était proche, plusieurs personnes dans la petite
foule massée devant l’échafaud, éprouvaient de la
sympathie pour cette femme, qu’on leur avait dépeinte
comme étant une meurtrière incestueuse et traîtresse,
une femme dévergondée et séduite par le diable.
D’un seul coup, tout cela leur apparut bien absurde.
Le bourreau s’avança alors, pour procéder à l’exécution.
On fit descendre les dames d’atour de l’échafaud, Anne
s’agenouilla lentement et le prêtre qui l’avait
accompagnée lui offrit le bandeau, qu’elle refusa d’un
geste de la main.
Le regard perdu au loin, la jeune femme vit les premières
lueurs d’un soleil timide, tentant de percer les nuages
opaques, comme un petit signe d’espoir.
Dans une prairie verdoyante, une petite fille aux cheveux
roux, tendait vers sa mère ses petits bras blancs, un grand
sourire au coin des lèvres.
- Elizabeth, murmura Anne, puis le bourreau abattit son
épée et tout devint blanc.
CHAPITRE 1
Au large de l’Angleterre, janvier 1522
Le roulis était épouvantable ; le vent mugissait et la pluie
trempait jusqu’aux os.
Le frêle navire, balloté dans tous les sens, continuait tant
bien que mal sa route en direction de Plymouth et les
passagers étaient invités à rester bien sagement dans leur
cabine.
Une svelte jeune fille à la peau mate avait pourtant
décidé d’enfreindre les ordres du capitaine et s’était
discrètement aventurée sur le pont.
Elle aimait la nature, les éléments déchaînés. Face à eux,
les hommes n’étaient rien et devaient s’incliner.
Prudemment, Anne Boleyn s’approcha du bastingage et
scruta l’horizon. Le brouillard s’estompait, chassé par la
bise et les côtes anglaises apparaissaient, par
intermittence, derrière le rideau de pluie grise.
Indifférente à ce déluge d’eau, la jeune femme inspira
l’air, profondément, jeta la tête en arrière et ouvrit la
bouche, laissant l’ondée sucrée désaltérer sa gorge sèche.
Huit ans et demi plus tôt, elle quittait sa famille et le
décor de son enfance, pour aller achever son éducation à
l’étranger ; d’abord aux Pays-Bas, à la cour de Marguerite
d’Autriche, puis en France, en tant que dame d’atour de
la reine Mary Tudor, puis Claude de France.
A onze ans, Anne découvrait Paris et le vieux Louvre, la
douceur et l’art de vivre importé d’Italie, les châteaux du
magnifique pays de Loire, Amboise, Blois…
Après la mort du vieux Louis XII, le nouveau souverain,
François 1er, fit de la cour la plus raffinée d’Europe, un
vivier de savoir et de beauté.
Anne était fière d’appartenir à cette cour.
Elle avait appris tout ce qu’une jeune aristocrate
accomplie devait savoir : Le français, l’espagnol, le latin, la
danse, la musique ; elle montait à cheval en amazone,
apprenait à cultiver son sens de la mode et pouvait
argumenter sur des sujets de religion et parler politique.
Peu de femmes, à la cour d’Henry VIII, pouvaient
prétendre à une éducation aussi complète et Anne
comptait bien en tirer parti.
A présent, seule sur le pont de ce frêle bateau, face au
pays qui l’avait vu naître et qui lui paraissait totalement
étranger, la jeune femme ne cessait de penser à la raison
pour laquelle elle avait dû quitter la cour française et cela
ne lui plaisait guère.
- Nous n’oublierons pas la petite « Boulène » de sitôt,
croyez-moi, lui avait dit François 1er, avec un sourire
ravageur. Vous nous manquerez, Milady ; les anglais ont
beaucoup de chance.
Après avoir « casé » Mary, les Boleyn s’étaient mis à la
recherche d’un bon parti pour leur cadette et grâce à leur
famille, fort étendue, l’avait trouvé, en la personne du
futur comte d’Ormond, Lord James Butler, cousin de la
branche paternelle.
Depuis sa plus tendre enfance, il était vrai qu’Anne rêvait
d’une haute position sociale ; l’ambition proverbiale des
Boleyn ne l’avait pas épargnée, mais l’idée de devoir
s’enterrer toute une partie de l’année en Irlande, pays
hostile et arriéré, peuplé de paysans en guenilles et de
clans prêts à s’écharper à la moindre occasion, ne lui
souriait guère.
Troqué la douceur de vivre française, pour une existence
terne et encore très « féodale », dans les brumes du nord,
lui paraissait pire que la mort.
Longtemps, Anne avait espéré que ses parents lui
laisseraient faire sa vie en France, aux bras d’un marquis
ou d’un duc, mais le destin en avait, semble-t-il, décidé
autrement…
Ω
L’Angleterre sous la pluie, sembla bien fade à Anne
Boleyn.
Les paysages du Kent déroulaient leur monotonie de
pâturages et de clôtures devant ses yeux et quelques
paysans se tassèrent sur les bords des chemins défoncés,
pour voir passer le cortège de voitures et de chevaux,
transportant la jeune femme et ses effets personnels.
Anne serait présentée à la cour au printemps, mais en
attendant, elle rejoignait le vieux château fort de Hever,
propriété de sa famille depuis deux générations.
Elle sentit monter en elle une irrésistible bouffée de
plaisir, à la vue de cette petite propriété, qui abrita les dix
premières années de sa vie.
Anne allait retrouver son frère, le rire de leur enfance et
durant un mois entier elle l’aurait pour elle seule, Mary
les attendant à Londres, dans les bras du roi.
Lady Elizabeth et Sir Thomas Boleyn attendaient leur fille
dans la cour intérieure du château. Georges, trop
impatient pour attendre, s’était porté à la rencontre de sa
sœur.
Le jeune homme de dix-sept ans et cinq mois avait fort
belle allure et aimait montrer son adresse à cheval.
Au galop, il rejoignit les lourdes voitures qui
franchissaient, dans un grand martèlement, le petit pont
de bois donnant sur le parvis du vieux château.
Habillée d’une lourde amazone de velours rouge, les
épaules couvertes de fourrure blanche, ses cheveux
foncés tressés en chignon sur la nuque et ornés d’un petit
bonnet de brocart rouge, le cou orné de son collier de
perles, auquel brillait la lettre d’or des Boleyn, Anne
s’empressa de sortir de sa voiture et se précipita sur son
frère, qui sauta prestement de cheval et vint l’enlacer.
- Anne ! Ma chère sœur, vous êtes magnifique !
Le visage mate de Georges, si semblable à celui de sa
sœur, resplendissait de joie.
- Georges, voyons, ne dites pas n’importe quoi. Mais Anne
souriait d’aise, devant le regard admiratif de son frère.
Elle s’écarta alors de lui, pour l’observer des pieds à la
tête.
- Vous n’êtes pas mal non plus. Je gage que bientôt, vous
ferez se pâmer toutes les jeunes vierges de la cour.
Georges renversa la tête en arrière et éclata de rire.
Anne retrouvait l’esprit espiègle et enjoué de ce petit
frère de seize mois son cadet, qui venait de terminer ses
études à Oxford et ferait bientôt ses débuts à la cour
anglaise, en même temps qu’elle.
Lady Elizabeth et son époux s’étaient approchés, pour
mettre fin aux effusions de leurs enfants.
- Bonjour, mère. Dit posément Anne en s’inclinant.
Elizabeth se pencha sur elle et la baisa sur le front.
- Ma chère enfant, bienvenue chez vous.
Anne s’était toujours sentie très proche de sa mère.
Durant toutes ces années passées en France, elles étaient
toujours restées en contact, grâce à de nombreuses et
longues missives. Malgré la vie somptueuse qu’elle
menait à Paris, Anne avait parfois dû ravaler ses larmes,
afin que personne ne sache que l’absence de sa famille lui
pesait.
Puis Mary était arrivée et ensuite leur père, en qualité
d’ambassadeur et la jeune fille en était venu à regretter
leur présence.
- Georges dit vrai Anne, vous êtes magnifique ! L’air de
France vous aura sans conteste fait beaucoup de bien.
Sir Thomas toisait sa fille, sans aucune chaleur dans le
regard. Il ne voyait rien d’autre que la fortune qu’elle lui
rapporterait bientôt, en devenant l’épouse de Lord James
Butler, son cousin.
- Votre grand-mère a annoncé sa venue, d’ici quelques
jours. Je compte sur vous pour lui faire bon accueil.
Anne et Georges firent la grimace ; Lady Margaret Boleyn,
née Butler, femme de tête, énergique et ambitieuse,
n’était pas une grand-mère très chaleureuse, ni très facile
à vivre. Son fils avait hérité de son intelligence et de sa
froideur.
- Venez Anne, je vais vous montrer votre chambre. Vous
verrez, elle n’a pas changée d’un pouce.
Bras dessus, bras dessous, Georges entraîna sa sœur vers
la maison, pendant que leurs parents donnaient des
instructions pour défaire les bagages.
Les semaines passées à Hever, réveillèrent les souvenirs
d’enfance, qu’Anne imaginait enfouit depuis longtemps.
Elle se souvint des jeux de cache-cache qu’elle avait
disputé dans les hautes herbes, des longues chevauchées
à travers la prairie et des chuchotements apeurés, la nuit,
lorsque la maisonnée les croyaient tous endormis et que
Georges se glissait dans la chambre de ses sœurs, pour
échanger des éclats de rires, vite étouffés dans l’oreiller.
L’arrivée de Lady Margaret altéra quelques peu
l’atmosphère joyeuse qui régnait à Hever, mais Anne
n’était plus une enfant et ne craignait plus les humeurs de
cette austère et grande femme de soixante-deux ans,
mince, aux traits aristocratiques et fiers, qui voyait dans
ses enfants et petits-enfants des pions pour faire fructifier
la fortune des Boleyn.
Fille cadette de Thomas Butler, septième comte
d’Ormond, née en Irlande, sur les vastes terres de sa riche
famille, Margaret avait été mariée à quinze ans, à William
Boleyn, fils unique de Sir Geoffrey Boleyn, Lord maire de
Londres.
Ils eurent ensemble dix enfants, dont huit survécurent,
mais leur couple se désagrégea rapidement, car Margaret
avait un caractère difficile et William n’était guère fidèle,
semant quelques bâtards par-ci, par-là.
Il laissa à son ambitieuse épouse le soin de bien marier
leurs enfants.
Lorsque Thomas, le second, s’amouracha de la jeune
Elizabeth Howard, fille cadette du duc de Norfolk, Lady
Margaret s’empressa de favoriser une union aussi
prestigieuse.
Les Howard étaient riches et puissants et le frère aîné
d’Elizabeth, Thomas Howard, comte de Surrey, était
marié à la princesse Anne d’York, fille du défunt roi
Edward IV.
Ω
Anne était assise devant sa coiffeuse et peignait
lentement sa longue chevelure brune, qui lui tombait sur
les reins et dont elle était très fière. D’humeur maussade,
elle avait renvoyé la domestique et seul son frère avait eu
le droit de rester prêt d’elle.
- On ne me parle que de Mary, depuis que je suis rentrée.
N’y en a-t-il que pour elle ?
Vautré sur le lit à courtines de sa sœur, Georges
l’observait, un petit sourire narquois au coin des lèvres.
- Père et oncle Norfolk ont poussé notre sœur dans les
bras du roi pour en tirer honneurs et avantages. Ils sont
ravis et ce pauvre William Carey n’a rien à dire.
Anne éclata de rire.
- Le voilà cocufié par Milord le roi et il lui faut remercier
pour cela. Pauvre William.
La jeune fille posa sa brosse sur le bord de sa coiffeuse et
vint se blottir contre son frère.
- Dans un mois, j’aurai dix-neuf ans Georges et je me
demande ce que l’avenir me réserve.
Georges passa son bras autour des épaules de sa sœur.
- Je ne me fais aucun souci pour toi, sœurette ; tu es une
lionne et les irlandais n’auront qu’à bien se tenir.
Ses cheveux bouclés lui tombant sur les yeux, Georges se
coucha sur le dos et partit d’un grand éclat de rire.
- Butler ne sait pas qu’elle mégère va lui tomber dessus.
Peut-être annulera-t-il votre union et tu pourras revenir à
la cour, chercher une nouvelle proie.
Anne roua le torse de son frère de coup de poings. Celuici lui attrapa les deux bras et l’immobilisa fermement, en
continuant de rire à gorge déployée.
- Tu te moques de moi, alors qu’en réalité, j’ai peur. Et
puis à quoi cela me servira-t-il d’être comtesse dans ce
coin perdu ? J’ai soif de pouvoir Georges. Nous les femmes
n’avons que cela pour nous défendre dans ce monde
d’homme. Le pouvoir de notre position.
Des larmes dans les yeux, Anne se leva et se dirigea vers
la fenêtre, attendant la réaction de son frère.
Les yeux rivés sur le parc obscur, elle sentit Georges
s’approcher. Il la prit par la taille, la retourna lentement
et lui dit :
- Je voulais garder cela pour moi encore quelques temps,
mais ta peine me désole.
Père à reçu ce matin une lettre d’Irlande. Les négociations
pour le mariage sont bloquées. Il semblerait que Lord
Butler, ton futur beau-père, ne soit pas satisfait du
montant de la dot, entre autre choses.
Anne releva brusquement la tête. Elle scruta le visage de
son frère, y cherchant la plaisanterie, mais celui-ci
semblait sincère.
Ce pourrait-il que ses prières muettes aient été
entendues ? Anne n’osait trop y croire, mais elle se
raccrocha à cet espoir, aussi mince fut-il.
Elle repoussa son frère, qui s’écarta lentement.
- Laissez-moi Georges, à présent, je suis morte de fatigue.
Ω
Avril 1522
La cour des Tudor était bien différente de celle des Valois.
On s’habillait moins bien, les mœurs étaient plus frustes,
les hommes moins raffinés ; Anne fut presque déçue.
Lorsqu’elle arriva à Hampton Court, par une fin d’aprèsmidi ensoleillée, elle fut accueillie par sa sœur, qui courut
vers elle en soulevant ses jupons et se jeta littéralement à
sa tête.
- Anne ! Je suis tellement heureuse de vous revoir.
Mary portait une splendide robe de brocart rouge et
semblait plus qu’épanouie.
Henry VIII la gâtait ostensiblement - même si elle n’avait
pas le statut officiel de maîtresse royale, ce qui contrariait
fort Sir Thomas Boleyn - et Anne en ressentit une certaine
jalousie.
Son « fiancé » ne lui avait envoyé aucun présent, aucune
lettre et les négociations semblaient véritablement au
point mort.
Mary n’avait pas encore vingt et un ans. Elle était aussi
blonde qu’Anne était brune, plus petite, potelée, un teint
de lait et une poitrine généreuse, que sa sœur jalousait
franchement.
- Je suis entièrement à toi, cet après-midi, car le roi est à
la chasse.
Mary entraîna sa sœur à travers les couloirs richement
décorés du palais.
- la reine à demandé à te rencontrer, nous allons donc
d’abord te présenter à elle et ensuite je te montrerai tes
appartements. Ils sont tous proches des miens, tu verras.
Anne ne put s’empêcher de ricaner.
- Prêt de vos appartements, chère sœur, vraiment. Vous
ne devez pas y être souvent. Je me trompe ?
ANISSA
VOS SCORES
Zone « j’ai pas aimé » (négatif) : Bon ! Je parie que
vous n’avez pas lu ce texte jusqu’au bout du bout.
C’était ch… ! D’accord ! D’accord ! Mais que dit votre
sélection de couleurs ? Il y a parfois un large fossé
entre ce que vous pensez d’un auteur ou d’un texte
et ce que vos émotions reçoivent à l’insu de votre
conscience. Subconscient et conscient ne sont pas
toujours copains en la matière.
Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez
ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel :
[email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et
fort.
Zone « BOF » (0 à 4/24) : Mouais ! Ca ne vous a pas
titillé l’asticot mais bon, ça se laisse lire avec
quelques absences mentales pour s’aérer les
neurones. Mais bof ! Ca manquait de sel ou d’épice.
Vous pouvez ne pas être d’accord avec ce constat
mais cela signifie que ce texte a provoqué une
rupture ponctuelle entre votre cerveau rationnel et
votre cerveau affectif. Refaites ce BEC une autre fois
pour le même texte, vous aiderez l’auteur et vous
retrouverez peut-être un score plus proche de ce
que vous ressentez.
Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez
ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel :
[email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et
fort.
Zone « pas mauvais mais ça manque de quelque
chose » (5 à 7/24) : Y avait de bons passages mais
c’était quand même un peu inégal. Il y a encore du
travail. Il est nécessaire de blanchir sous le harnais,
comme aurait dit Diderot.
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fort.
Zone «pas mal mais peut mieux faire » (8 à 11/24) :
C’était pas mal. On sent que l’auteur a de la patte
sous le coude. Il faudrait qu’il lève le coude pour
décoincer le talent. Ca manque encore de rythme,
même si le style personnel de l’auteur est bien
présent et parfois original ou inattendu.
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ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel :
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fort.
Zone « j’ai aimé » (12 à 15/24) : J’ai lu d’une traite ou
presque et je lirais bien autre chose du même
auteur. J’ai trouvé son style très perso et le fonds
était très nourrissant pour l’esprit. Un récit bien
rythmé et/ou un scénario bien construit.
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Zone « superfragialisticexpialidocous » (16 à 19/24) :
C’était - comment dire ? - hors du commun. L’auteur
m’a scotché du début à la fin. Il m’a emmené avec
lui. C’était foutument bon à déguster à la petite
cuiller. J’étais sous hypnose du premier mot au
dernier.
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Zone du génie (20 à 24/24) : C’était fabuleux ! J’en rere-re-veux vite et plus encore. Je suis déjà fan de cet
auteur(e).
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