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Pelouses naturelles *Pelouses calcaires de sables xériques 6120* * Habitat prioritaire CODE CORINE 34.12 Extrait du Manuel d’interprétation des habitats de l’Union européenne en calcaire ou les sables calcaires des régions tertiaires du Bassin parisien, sur les sables alluviaux riches en base des vallées du Rhin, de la Seine, de la Loire, de l’Allier et du Rhône. Version EUR 15 - 1999 En contexte alluvial, l’habitat, associé aux perturbations hydrodynamiques des grands fleuves (Loire, Allier), présente souvent un caractère primaire sur les terrasses plus ou moins régulièrement rajeunies par les inondations. Ailleurs, il s’agit de situations secondaires héritées pour une part des traditions de parcours pastoraux et pour une autre part de perturbations anthropiques ponctuelles. Le lapin qui affectionne les substrats sableux propices au creusement de terriers a longtemps joué un rôle déterminant dans le maintien de ces communautés, rôle aujourd’hui en déclin considérable depuis la crise de la myxomatose. PAL.CLASS. : 34.12 Pelouses sèches, souvent ouvertes, sur sable plus ou moins calcarifère avec centre de distribution subcontinental (Koelerion glaucae, Sileno conicae-Cerastion semidecandri, Sedo-Cerastion p.). Végétales : Allium schoenoprasum, Alyssum montanum ssp. gemelinii, Astragalus arenarius, Cardaminopsis arenosa, Carex ligerica, Carex praecox, Dianthus deltoides, Euphorbia seguieriana, Festuca psammophila, Gypsophila fastigiata, Helichrysum arenarium, Herniaria glabra, Koeleria glauca, Petrorhagia prolifera, Sedum reflexum, Silene chlorantha. L’aspect de l’habitat est habituellement celui d’une pelouse rase très écorchée avec un recouvrement herbacé assez faible, généralement doublé par un tapis de mousses et de lichens très développé. En France, l’habitat est surtout représentatif du domaine biogéographique continental, mais s’avance assez loin le long des fleuves dans le domaine atlantique. Correspondances : Classification allemande : « 340403 ausdauernder Sandtrockenrasen mit geschlossener Narbe ». La gestion de ces pelouses passe par un pâturage extensif qui permet d’en rajeunir le tapis végétal. Classification nordique : « 5141 Koeleria glauca-typ ». Ce type d’habitat se trouve associé avec des complexes de dunes non côtiers. Déclinaison en habitats élémentaires Olsson, H. (1974). Studies on South Swedish sand vegetation. Acta Phytogeogr. Suec. 60 : 1-170. Bien que rarissime et en voie de disparition, l’habitat est encore imparfaitement connu et caractérisé en France, suite notamment aux difficultés d’analyse typologique et structurale des complexes de pelouses sur sables, ainsi qu’aux informations fragmentaires sur les espèces des genres Festuca et Koeleria. Un seul habitat élémentaire est proposé pour les quatre associations actuellement connues. 1 - Pelouses pionnières à post-pionnières sur sables silico-calcaires plus ou moins stabilisés Position de l’habitat élémentaire au sein de la classification phytosociologique française actuelle Pelouses pionnières, à dominance d’hémicryptophytes (plus ou moins riches en annuelles), atlantiques à médio-européennes, sur sables plus ou moins stabilisés ➤ Classe : Koelerio glaucae-Corynephoretea canescentis Klika in Klika et V. Novak 1941 Communautés très ouvertes de l’intérieur des terres, souvent riches en lichens et bryophytes ■ Ordre : Corynephoretalia canescentis Klika 1934 Caractères généraux Les pelouses calcicoles des sables xériques constituent un habitat rare des sables calcaires des régions continentales ou tout au moins soumises à de fortes influences continentales. En France, elles n’apparaissent que sur les sables siliceux enrichis 307 Communautés subatlantiques riches en annuelles des sables calcaires à silico-calcaires, plus ou moins fixés ; rares (Bassin parisien, vallée de la Loire, plaine rhénane) ● Alliance : Sileno conicae-Cerastion semidecandri Korneck 1974 Pelouses naturelles ◆ Associations : Sileno conicae-Cerastietum semidecandri (Philippi 1971) Korneck 1974 1 Corynephoro canescentis-Koelerietum macranthae 1 Corynephoro canescentis-Festucetum longifoliae 1 Hieracio ligerici-Corynephoretum canescentis 1 JOVET P., 1949 - Le Valois. Phytosociologie et phytogéographie. SEDES, Paris, 389 p. LEMÉE G., 1937 - Recherches écologiques sur la végétation du Perche. Thèse, 389 p. + 13 pl. h.-t., Librairie générale de l’enseignement, Paris. LOISEAU J.-E., 1978 - La végétation alluviale de la Loire moyenne et de l’Allier inférieur. Ann. CRDP Clermont-Ferrand, 58 (300) : 23-39. 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Situations topographiques : pentes généralement faibles à nulles, parfois plus fortes (jusqu’à 20°) ; en contexte fluviatile : terrasses alluviales régulièrement inondées du lit apparent et terrasses rarement inondées (fortes crues hivernales) des niveaux moyens à assez élevés du lit majeur. Roches-mères : sables siliceux enrichis en calcaire (débris de coquilles fossiles, apport par éboulement de calcaires susjacents), sables alluviaux riches en bases, plus rarement affleurements de calcaires sableux ou dolomitiques se désagrégeant superficiellement en sables calcaires (cas de certaines assises de calcaires lutétiens). Sols squelettiques peu évolués à caractère arénacé déterminant (sols rendziniformes). En contexte alluvial, milieux associés aux perturbations hydrodynamiques des grands fleuves, à présence sub-permanente, bien que leur maintien soit également partiellement tributaire des usages pastoraux et des lapins. Ailleurs, milieux relictuels secondaires hérités pour une part des traditions de parcours pastoraux ou d’exploitation des landes, aujourd’hui plus souvent ponctuels et associés à diverses perturbations anthropiques (piétinement, décapage, carrière, exploitation forestière…) entretenues ensuite par les lapins. Action très importante et souvent déterminante des lapins qui affectionnent les substrats sableux propices au creusement de terriers. Variabilité Diversité typologique principale selon les substrats et les régions, mais encore insuffisamment connue et caractérisée (difficulté d’analyse typologique des complexes de pelouses sur sables, informations fragmentaires sur les espèces des genres Festuca et Koeleria). On peut actuellement distinguer trois types majeurs. Sur sables de la plaine alluviale rhénane : pelouse à Silène conique et Céraiste à cinq étamines [Sileno conicae-Cerastietum semidecandri], avec : Pétrorhagie prolifère (Petrorhagia prolifera), Luzerne naine (Medicago minima), Silène conique (Silene conica), Silène otitès (Silene otites)… Sur sables calcaires secs et chauds du Tertiaire parisien : pelouse à Corynéphore blanchâtre et Koelérie à grandes fleurs [Corynephoro canescentis-Koelerietum macranthae], proche du type précédent mais moins continentale, surtout distincte par les Koeléries du groupe albescens/macrantha, la Laîche des sables (Carex arenaria) et plusieurs espèces méditerranéo-atlantiques : Mibore minime (Mibora minima), Hélianthème tacheté (Xolantha guttata), Buplèvre menu (Bupleurum tenuissimum) ; il existe diverses variantes géographiques qui restent à caractériser précisément. Sur sables alluviaux ligériens : pelouse à Corynéphore blan- 309 6120* 1 * Habitat prioritaire CODE CORINE 34.12 châtre et Fétuque à longues feuilles [Corynephoro canescentis-Festucetum longifoliae], avec : Fétuque à longues feuilles (Festuca longifolia subsp. longifolia), Aïra caryophyllé (Aira caryophyllea subsp. caryophyllea), Porcelle glabre (Hypochaeris glabra), Myosotis raide (Myosotis stricta), Scleranthus polycarpe (Scleranthus polycarpos), Logfie minime (Logfia minima), Ornithope délicat (Ornithopus perpusillus), Jasione des montagnes (Jasione montana), Pâturin bulbeux (Poa bulbosa)… Aux côtés d’une unité centrale en Loire moyenne, plusieurs variations périphériques sont connues, celle de Loire amont étant fortement individualisée et constituant un type bien séparé : - Loire amont : variante acidicline et oligotrophe à Astérocarpe blanchâtre (Sesamoides purpurascens), Teesdalie nudicaule (Teesdalia nudicaulis), Flouve aristée (Anthoxanthum aristatum), Véronique de Dillenius (Veronica dillenii)… ; cette variante bien individualisée constitue un type annonçant le passage aux communautés acidiphiles du Corynephorion canescentis ; - Loire aval et Allier aval : variantes sans Fétuque à longues feuilles ; - Cher : variante à Koeléries du groupe albescens/macrantha, Silène conique (Silene conica). N.B. : les pelouses alluviales de basse Seine sont intermédiaires entre celles du Tertiaire parisien et celles du bassin de la Loire. D’autres types existent notamment dans les systèmes alluviaux (bassin du Rhône, haut et moyen val d’Allier) et peut-être également au niveau des dunes continentales des Vosges du nord, mais ils restent généralement à caractériser précisément et à dissocier des communautés pelousaires associées de l’Armerienion elongatae. Un type au moins est bien différencié : pelouse à Épervière de la Loire et Corynéphore blanchâtre [Hieracio ligerici-Corynephoretum canescentis] des hauts de grève à granulométrie grossière du lit apparent de la Loire et de l’Allier, avec : Épervière de la Loire (Hieracium peleterianum subsp. ligericum), Orpin rougeâtre (Sedum rubens), Holostée en ombelle (Holosteum umbellatum), Micropyrum délicat (Micropyrum tenellum)… Variabilité secondaire en relation avec la teneur en calcaire ou en bases et la mobilité des sables. On peut reconnaître ainsi avec trois phases successives en relation avec la fixation progressive des sables, parfois considérées comme des types bien distincts : - phase pionnière sur sables mobiles à Corynéphore blanchâtre (optimum à ce stade), thérophytes pionniers abondants et tapis végétal très ouvert ; - phase post-pionnière sur sables semi-fixés à Corynéphore blanchâtre, graminées cespiteuses des genres Festuca et/ou Koeleria (Fétuque à longues feuilles, Koeléries du groupe albescens/macrantha), Thyms du groupe serpyllum et thérophytes post-pionniers ; le tapis végétal tend à se fermer avec le développement concomitant d’une strate bryolichénique diversifiée ; - phase terminale sur sables fixés annonçant le passage aux pelouses pérennes sur sables de l’Armerienion elongatae, marquée par la régression du Corynéphore blanchâtre et des thérophytes pionniers et la fermeture du tapis végétal. Physionomie, structure Pelouses rases à mi-rases, écorchées avec un recouvrement herbacé faible à moyen (30-60 %), mais très souvent doublé d’un tapis bryolichénique dense contribuant à la fermeture progressive du tapis végétal (jusqu’à 90-100 % de recouvrement total) ; *Pelouses calcaires de sables xériques structure biologique de la strate herbacée très variable selon les phases dynamiques avec une forte présence des espèces à vie courte (jusqu’à 50 %), une progression rapide des hémicryptophytes avec la maturation du tapis végétal (de 15 à 70 % environ) et une participation non négligeable des géophytes (510 %) et des chaméphytes (jusqu’à 40 % dans certains faciès, par exemple à Thyms). Structure architecturale diversifiée avec souvent une succession de faciès dynamiques : d’abord à « corynéphore » seul, ensuite à « corynéphore/fétuque » ou « corynéphore/koelérie », enfin à « fétuque » ou « koelérie/fétuque » ; les graminées cespiteuses (Corynéphore blanchâtre, Koeléries, Fétuques, Aïra caryophyllé) jouent un rôle essentiel dans la morphologie de la strate herbacée. Forte représentation des plantes de la famille des Caryophyllacées, notamment les genres Silène (Silene), Céraiste (Cerastium), Pétrorhagie (Petrorhagia), Sabline (Arenaria), Scléranthe (Scleranthus), Minuartie (Minuartia), Spergule (Spergula), Holostée (Holostea)… Strate muscinale généralement très développée et recouvrante, en particulier dans les phases post-pionnières, à base de grandes pleurocarpes (Hypnum lacunosum, Racomitrium elongatum, Rhytidium rugosum, Brachythecium albicans, Abietinella abietina), d’acrocarpes sociales (Tortula ruraliformis, Polytrichum juniperinum, Ceratodon purpureus) et de divers lichens (Peltigera pl. sp., Cladonia pl. sp., Cornicularia aculeata). Pelouses généralement développées au sein de mosaïques pelousaires à structure complexe associant des pelouses subatlantiques xériques acidoclines sur sables (Armerienion elongatae), des communautés de dalles calcaires riches en thérophytes et chaméphytes crassulescents (Alysso alyssoidis-Sedion albi), des pelouses pionnières à thérophytes sur sables (Thero-Airion), des communautés terricoles de bryophytes et de lichens thermoxérophiles. Diversité floristique importante ; floraisons essentiellement prévernales et vernales, souvent discrètes ; quelques taches colorées avec les faciès à Épervière de la Loire, Orpin âcre (Sedum acre) ; aspect estival généralement terne marqué par les effets de la sécheresse. Espèces « indicatrices » du type d’habitat Aïra caryophyllé Alysson faux alysson Astérocarpe blanchâtre Brome des toits Céraiste à cinq étamines Céraiste nain Corynéphore blanchâtre Laîche des sables Luzerne naine Mibore minime Micropyrum délicat Orpin rougeâtre Pétrorhagie prolifère Plantain scabre Porcelle glabre Silène conique Spergule à cinq étamines Teesdalie nudicaule Trèfle des champs Véronique de Dillenius Véronique printanière Vesce fausse gesse Épervière de la Loire Jasione des montagnes Agrostide capillaire Armérie des sables Armoise champêtre Épervière piloselle Érodion à feuilles de ciguë Euphorbe faux cyprès Koelérie à grandes fleurs (groupe) Orpin âcre Patience petite oseille Silène otitès Thym groupe serpolet Vesce noire Brachythécie blanchâtre Hypne lacuneux Polytric faux genévrier Rhacomitre allongé Rhytidie rugueuse Tortule des sables Cladonies (diverses espèces) Peltigères (diverses espèces) Vicia lathyroides Hieracium peleterianum subsp. ligericum Jasione montana Agrostis capillaris Armeria arenaria Artemisia campestris Hieracium pilosella Erodium cicutarium Euphorbia cyparissias Koeleria gr. macrantha Sedum acre Rumex acetosella agg. Silene otites Thymus gr. serpyllum Vicia sativa subsp. nigra Brachythecium albicans (bryophyte) Hypnum lacunosum (bryophyte) Polytrichum juniperinum (bryophyte) Racomitrium elongatum (bryophyte) Rhytidium rugosum (bryophyte) Tortula ruraliformis (bryophyte) Cladonia pl. sp. (lichens) Peltigera pl. sp. (lichens) Confusions possibles avec d’autres habitats Avec des pelouses pionnières sur sables acides ou décalcifiés, plus ou moins mobiles (Corynephorion canescentis) [code UE : 2330]. Avec des pelouses calcicoles acidoclines sur sables secs de l’Armerienion elongatae [code UE : 6210]. Aira caryophyllea subsp. caryophyllea Alyssum alyssoides Sesamoides purpurascens Bromus tectorum Cerastium semidecandrum Cerastium pumilum Corynephorus canescens Carex arenaria Medicago minima Mibora minima Micropyrum tenellum Sedum rubens Petrorhagia prolifera Plantago scabra Hypochaeris glabra Silene conica Spergula pentandra Teesdalia nudicaulis Trifolium arvense Veronica dillenii Veronica verna Avec des pelouses pionnières à thérophytes sur sables (TheroAirion) [code Corine : 35.21]. Avec des végétations de dalles calcaires (Alysso alyssoidisSedion albi) [code UE : 6110*]. Correspondances phytosociologiques Pelouses subatlantiques pionnières à post-pionnières sur sables silico-calcaires à calcaires plus ou moins fixés ; alliance : Sileno conicae-Cerastion semidecandri. Dynamique de la végétation Spontanée Végétations pionnières associées à des perturbations naturelles ou anthropiques : - dans le premier cas il s’agit essentiellement de perturbations liées au fonctionnement hydrodynamique des grands fleuves et au remodelage régulier des sédiments fluviatiles ; au niveau du 310 *Pelouses calcaires de sables xériques lit apparent de ces couloirs fluviaux, un rajeunissement annuel des terrasses alluviales et la création régulière de nouveaux espaces propices contribuent au caractère pérenne de la présence de l’habitat ; au niveau des terrasses alluviales du lit majeur, le maintien ou la régénération de l’habitat était largement tributaire de la fréquence des grandes crues, avec l’aide probable des usages pastoraux et des populations de lapin. Très localement dans les systèmes dunaires continentaux (Tertiaire parisien, Vosges du nord), les processus d’érosion éoliens ont aussi eu une action déterminante ; - le maintien des pelouses à caractère anthropique est par contre dépendant de la pérennité des perturbations génératrices de l’habitat à laquelle l’exploitation pastorale et la prolifération des lapins ont longtemps contribué. Après abandon pastoral ou régression des lapins, reconstitution forestière de vitesse variable mais souvent ralentie par la sécheresse, les variations thermiques considérables et pouvant présenter des seuils dynamiques prolongés : - en situation alluviale, la raréfaction des grandes crues inondant le lit majeur ne permet généralement plus de limiter les processus dynamiques ; on observe alors actuellement en de nombreux points une réactivation de ces processus, avec localement évolution possible vers des boisements alluviaux à Orme champêtre (Ulmus minor), Frêne commun (Fraxinus excelsior), Érable sycomore (Acer pseudoplatanus), Chêne pédonculé (Quercus robur) [Ulmenion minoris, code UE : 91F0] ; - ailleurs ces végétations secondaires s’inscrivent généralement dans des potentialités de forêts thermophiles soit de chênaies pubescentes du Quercion pubescenti-sessiliflorae (environs de Fontainebleau) [code Corine : 41.711], soit de diverses chênaiesfrênaies calcicoles thermophiles souvent enrichies en éléments des chênaies pubescentes (Tertiaire parisien) [Carpinion betuli ; code Corine : 41.27], soit, sur substrats peu calcarifères, de formes acidiclines des chênaies sessiliflores du Quercion roboris [code Corine : 41.5] ; les processus dynamiques préforestiers sont extrêmement complexes et associent des phénomènes de densification de la strate herbacée et d’embroussaillement progressif largement intriqués dans le temps et l’espace (pour la description de ces processus dynamiques, voir les fiches des pelouses calcicoles concernées). Localement, pelouses pionnières à thérophytes sur sables (TheroAirion) [code Corine : 35.21]. Pelouses calcicoles xérophiles atlantiques, psammophiles et thermophiles sur calcaires sableux du Xerobromenion erecti [code UE : 6210]. Pelouses méso-xérophiles du Teucrio montani-Mesobromenion erecti développées en contact [code UE : 6210]. Agropyraies alluviales mésophiles à Patience à fleurs en thyrse (Rumex thyrsiflorus), pelouses-ourlets méso-xérophiles à xérophiles à Prêle de Moore (Equisetum x-moorei) et hybrides de Chiendents [Falcario vulgaris-Poion angustifoliae]. Friches sableuses alluviales du Dauco carotae-Melilotion officinalis. Cytisaies pionnières à Genêt à balais et/ou Genêt purgatif [Cytisetea scopario-striati]. Répartition géographique Pelouse à Silène conique et Céraiste à cinq étamines : plaine rhénane aux environs d’Haguenau. Pelouse à Corynéphore blanchâtre et Koelérie à grandes fleurs : aire disjointe en îlots relictuels au sein du Tertiaire parisien : massif de Fontainebleau, Valois, Laonnois méridional, Soissonnais, Vexin français. Pelouse à Corynéphore blanchâtre et Fétuque à longues feuilles : fleuves et grandes rivières du bassin de la Loire (basse et moyenne Loire de Decize à Angers, bas Allier, Cher). Pelouse à Épervière de la Loire et Corynéphore blanchâtre : Loire moyenne et Allier. Habitat également présent (typologie à préciser) sur les alluvions sableuses de la Seine, des bassins du Rhône et de l’Allier, et peut-être au niveau des dunes continentales des Vosges du nord. Parallèlement à la fixation des sables, la structuration progressive d’une pelouse calcaro-siliceuse sèche (Armerienion elongatae) est la première étape du processus dynamique habituel. Elle se traduit par l’extension des hémicryptophytes pelousaires à rosettes ou rhizomateuses au détriment des plantes à vie courte. Liée à la gestion Tapis végétal extrêmement sensible au piétinement et au grattis (lapins), facilement rajeuni par un pâturage léger qui provoque la réapparition de phases pionnières. Un enrichissement trophique aboutit au développement de communautés de friches sablo-calcaires à tendance nitrophile, un tassement (surpiétinement, chemins) à des communautés de dalles calcaro-siliceuses [Alysso alyssoidis-Sedion albi, code UE : 6110*]. Habitats associés ou en contact Pelouses calcicoles acidoclines sur sables secs de l’Armerienion elongatae [code UE : 6210]. Groupements bryolichéniques psammophiles thermophiles. Communautés pionnières de sables et graviers tassés de l’Alysso alyssoidis-Sedion albi [code UE : 6110*]. Localement, pelouses pionnières sur sables acides ou décalcifiés, plus ou moins mobiles (Corynephorion canescentis) [code UE : 2330]. 311 Valeur écologique et biologique Tous les types de pelouses sont d’importance patrimoniale majeure, mais réduits aujourd’hui à un petit nombre de sites de surface restreinte. Cortèges floristiques très originaux à caractère thermophile et substeppique, enrichis par des apports migratoires le long des *Pelouses calcaires de sables xériques corridors fluviaux (pénétration d’espèces méridionales, descente d’espèces montagnardes du Plateau central) ; plusieurs plantes rares en France : Épervière de la Loire (endémique du centre et du sud de la France), Laîche de la Loire (Carex ligerica), Myosotis de Balbis (Myosotis balbisiana), Véronique de Dillenius, Spergule à cinq étamines… ; plusieurs plantes protégées régionalement ; peuplements entomologiques arénicoles spécialisés. Exploitation secondaire de sablières. Présence d’espèces des dunes littorales exceptionnelles à l’intérieur des terres : Laîche des sables, Fléole des sables. Cadre de gestion Espèces de l’annexe II de la directive « Habitats » Rappel de quelques caractères sensibles de l’habitat Absence de données. Cet habitat est tributaire des variations hydrodynamiques des fleuves, aussi les aménagements des cours d’eau visant à en réguler les crues participent à sa fragilisation et son évolution vers des embroussaillements, voire des formations boisées. Divers états de l’habitat ; états de conservation à privilégier Cet habitat participe également à un paysage très apprécié du public puisque le long des rivières et des fleuves, d’où une valorisation économique indirecte pour les activités de loisirs (motocross, 4 x 4, aires de pique-nique). L’entretien de cet habitat est conditionné au maintien d’un pastoralisme léger et de la présence des lapins ain d’en limiter la fermeture du tapis végétal par les bryophytes et les lichens. États à privilégier Complexe pelousaire associant en permanence les trois phases successives de l’habitat (pionnière, post-pionnière et terminale), indicateur de biodiversité optimale et de fonctionnement dynamique régulier. Cette structure est largement favorisée par la permanence des perturbations naturelles (hydrodynamiques, lapins, remaniements éoliens) ou anthropiques (piétinement pastoral adapté, perturbations mécaniques…). Les plus fortes menaces proviennent de l’exploitation anthropique de ces milieux : piétinement, exploitations sauvages de sables, zones de loisir. Modes de gestion recommandés Autres états observables Un pastoralisme suffisamment extensif permet de maintenir le rajeunissement du tapis végétal tout en évitant le surpiétinement et l’eutrophisation qui favoriseraient le développement de groupements de l’Alysso-Sedion et de friches thermophiles sur sables. Néant. Un griffage en surface du sable permet le maintien des communautés pionnières. Autres éléments susceptibles d’influer sur le(s) mode(s) de gestion pris en faveur de l’habitat Tendances évolutives et menaces potentielles Disparition spatiale continue depuis le XIXe siècle avec accélération très forte depuis 1960 ayant principalement des causes anthropiques (aménagements divers des lits majeurs, établissement de sablières et de gravières, plantations forestières, cultures, urbanisation surtout en région parisienne), mais aussi des causes naturelles : régression des lapins avec la myxomatose, abandon pastoral, extension des agropyraies, embroussaillement et boisement naturel (phénomènes lents en système alluvial mais accélérés récemment par la raréfaction des grandes crues et l’abandon du pâturage)… ; l’habitat est actuellement presque entièrement détruit en val de Seine. La diversité floristique et la présence de plantes rares (Épervière de la Loire, Myosotis de Balbis, Véronique de Dillenius, Spergule à cinq étamines…), voire de plantes issues ordinairement du milieu littoral. Exemples de sites avec gestion conservatoire ou intégrée Île de Brain (CREN Bourgogne). Îles de Maison-Rouge (CREN Bourgogne). Réserve naturelle du Val-de-Loire (CREN Bourgogne et Centre). Partout menaces très fortes et rapides d’extinction, à l’exception des pelouses alluviales de lit apparent ; urgence de la mise en place de mesures conservatoires et de gestion, accompagnées dans de nombreux cas de mesures strictes de protection. Inventaires, expérimentations, axes de recherche à développer Utilisation pour les loisirs (pique-niques avec feux, motos vertes, véhicules tout terrain…). Suivi de l’impact d’un griffage de surface. Bibliographie Potentialités intrinsèques de production économique Cf. fiche générique. Possibilité de valorisation pastorale. Les tentatives des années passées, ne donnant pas de résultats satisfaisants, l’exploitation forestière devient marginale. 312 « Pour en savoir plus » CREN Bourgogne.