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Pelouses naturelles
*Pelouses calcaires de sables xériques
6120*
* Habitat prioritaire
CODE CORINE 34.12
Extrait du Manuel d’interprétation des
habitats de l’Union européenne
en calcaire ou les sables calcaires des régions tertiaires du Bassin
parisien, sur les sables alluviaux riches en base des
vallées du Rhin, de la Seine, de la Loire, de l’Allier et du Rhône.
Version EUR 15 - 1999
En contexte alluvial, l’habitat, associé aux perturbations
hydrodynamiques des grands fleuves (Loire, Allier), présente
souvent un caractère primaire sur les terrasses plus ou moins
régulièrement rajeunies par les inondations. Ailleurs, il s’agit de
situations secondaires héritées pour une part des traditions de
parcours pastoraux et pour une autre part de perturbations
anthropiques ponctuelles. Le lapin qui affectionne les substrats sableux propices au creusement de terriers a longtemps
joué un rôle déterminant dans le maintien de ces communautés, rôle aujourd’hui en déclin considérable depuis la crise de la
myxomatose.
PAL.CLASS. : 34.12
Pelouses sèches, souvent ouvertes, sur sable plus ou moins
calcarifère avec centre de distribution subcontinental
(Koelerion glaucae, Sileno conicae-Cerastion semidecandri, Sedo-Cerastion p.).
Végétales : Allium schoenoprasum, Alyssum montanum ssp.
gemelinii, Astragalus arenarius, Cardaminopsis arenosa,
Carex ligerica, Carex praecox, Dianthus deltoides,
Euphorbia seguieriana, Festuca psammophila, Gypsophila
fastigiata, Helichrysum arenarium, Herniaria glabra,
Koeleria glauca, Petrorhagia prolifera, Sedum reflexum,
Silene chlorantha.
L’aspect de l’habitat est habituellement celui d’une pelouse rase
très écorchée avec un recouvrement herbacé assez faible, généralement doublé par un tapis de mousses et de lichens très développé. En France, l’habitat est surtout représentatif du domaine
biogéographique continental, mais s’avance assez loin le long
des fleuves dans le domaine atlantique.
Correspondances :
Classification allemande : « 340403 ausdauernder Sandtrockenrasen mit geschlossener Narbe ».
La gestion de ces pelouses passe par un pâturage extensif qui
permet d’en rajeunir le tapis végétal.
Classification nordique : « 5141 Koeleria glauca-typ ».
Ce type d’habitat se trouve associé avec des complexes de
dunes non côtiers.
Déclinaison en habitats élémentaires
Olsson, H. (1974). Studies on South Swedish sand vegetation. Acta Phytogeogr. Suec. 60 : 1-170.
Bien que rarissime et en voie de disparition, l’habitat est encore
imparfaitement connu et caractérisé en France, suite notamment
aux difficultés d’analyse typologique et structurale des complexes de pelouses sur sables, ainsi qu’aux informations fragmentaires sur les espèces des genres Festuca et Koeleria. Un
seul habitat élémentaire est proposé pour les quatre associations
actuellement connues.
1 - Pelouses pionnières à post-pionnières sur sables
silico-calcaires plus ou moins stabilisés
Position de l’habitat élémentaire au sein de
la classification phytosociologique
française actuelle
Pelouses pionnières, à dominance d’hémicryptophytes (plus ou
moins riches en annuelles), atlantiques à médio-européennes,
sur sables plus ou moins stabilisés
➤ Classe : Koelerio glaucae-Corynephoretea canescentis
Klika in Klika et V. Novak 1941
Communautés très ouvertes de l’intérieur des terres, souvent
riches en lichens et bryophytes
■ Ordre : Corynephoretalia canescentis Klika 1934
Caractères généraux
Les pelouses calcicoles des sables xériques constituent un habitat rare des sables calcaires des régions continentales ou tout
au moins soumises à de fortes influences continentales. En
France, elles n’apparaissent que sur les sables siliceux enrichis
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Communautés subatlantiques riches en annuelles des
sables calcaires à silico-calcaires, plus ou moins fixés ;
rares (Bassin parisien, vallée de la Loire, plaine rhénane)
● Alliance : Sileno conicae-Cerastion semidecandri
Korneck 1974
Pelouses naturelles
◆ Associations :
Sileno conicae-Cerastietum semidecandri (Philippi
1971) Korneck 1974 1
Corynephoro canescentis-Koelerietum macranthae 1
Corynephoro canescentis-Festucetum longifoliae 1
Hieracio ligerici-Corynephoretum canescentis 1
JOVET P., 1949 - Le Valois. Phytosociologie et phytogéographie.
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* Pinus montana var. prostrata est un ancien synonyme de Pinus mugo.
308
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de Nevers). Ann. Scient. Univ. Besançon, série 3, 10 : 117-125.
Plans de gestion de sites gérés par le CREN BOURGOGNE : île de
Brain, îles de Maison-Rouge.
*Pelouses calcaires de sables xériques
*Pelouses pionnières à post-pionnières
sur sables silico-calcaires
plus ou moins stabilisés
Caractères diagnostiques de l’habitat
Caractéristiques stationnelles
Étages planitiaire et collinéen (de 20 à 300 m).
Climat continental à subatlantique.
Situations topographiques : pentes généralement faibles à nulles,
parfois plus fortes (jusqu’à 20°) ; en contexte fluviatile : terrasses alluviales régulièrement inondées du lit apparent et terrasses rarement inondées (fortes crues hivernales) des niveaux
moyens à assez élevés du lit majeur.
Roches-mères : sables siliceux enrichis en calcaire (débris de
coquilles fossiles, apport par éboulement de calcaires susjacents), sables alluviaux riches en bases, plus rarement affleurements de calcaires sableux ou dolomitiques se désagrégeant
superficiellement en sables calcaires (cas de certaines assises de
calcaires lutétiens).
Sols squelettiques peu évolués à caractère arénacé déterminant
(sols rendziniformes).
En contexte alluvial, milieux associés aux perturbations hydrodynamiques des grands fleuves, à présence sub-permanente,
bien que leur maintien soit également partiellement tributaire
des usages pastoraux et des lapins. Ailleurs, milieux relictuels
secondaires hérités pour une part des traditions de parcours pastoraux ou d’exploitation des landes, aujourd’hui plus souvent
ponctuels et associés à diverses perturbations anthropiques (piétinement, décapage, carrière, exploitation forestière…) entretenues ensuite par les lapins.
Action très importante et souvent déterminante des lapins qui
affectionnent les substrats sableux propices au creusement de
terriers.
Variabilité
Diversité typologique principale selon les substrats et les
régions, mais encore insuffisamment connue et caractérisée (difficulté d’analyse typologique des complexes de pelouses sur
sables, informations fragmentaires sur les espèces des genres
Festuca et Koeleria). On peut actuellement distinguer trois types
majeurs.
Sur sables de la plaine alluviale rhénane : pelouse à Silène
conique et Céraiste à cinq étamines [Sileno conicae-Cerastietum
semidecandri], avec : Pétrorhagie prolifère (Petrorhagia prolifera),
Luzerne naine (Medicago minima), Silène conique (Silene conica),
Silène otitès (Silene otites)…
Sur sables calcaires secs et chauds du Tertiaire parisien : pelouse à Corynéphore blanchâtre et Koelérie à grandes fleurs
[Corynephoro canescentis-Koelerietum macranthae], proche du
type précédent mais moins continentale, surtout distincte par les
Koeléries du groupe albescens/macrantha, la Laîche des sables
(Carex arenaria) et plusieurs espèces méditerranéo-atlantiques :
Mibore minime (Mibora minima), Hélianthème tacheté
(Xolantha guttata), Buplèvre menu (Bupleurum tenuissimum) ;
il existe diverses variantes géographiques qui restent à caractériser précisément.
Sur sables alluviaux ligériens : pelouse à Corynéphore blan-
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* Habitat prioritaire
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châtre et Fétuque à longues feuilles [Corynephoro canescentis-Festucetum longifoliae], avec : Fétuque à longues feuilles
(Festuca longifolia subsp. longifolia), Aïra caryophyllé (Aira
caryophyllea subsp. caryophyllea), Porcelle glabre (Hypochaeris
glabra), Myosotis raide (Myosotis stricta), Scleranthus polycarpe (Scleranthus polycarpos), Logfie minime (Logfia minima),
Ornithope délicat (Ornithopus perpusillus), Jasione des montagnes (Jasione montana), Pâturin bulbeux (Poa bulbosa)… Aux
côtés d’une unité centrale en Loire moyenne, plusieurs variations
périphériques sont connues, celle de Loire amont étant fortement
individualisée et constituant un type bien séparé :
- Loire amont : variante acidicline et oligotrophe à Astérocarpe
blanchâtre (Sesamoides purpurascens), Teesdalie nudicaule
(Teesdalia nudicaulis), Flouve aristée (Anthoxanthum aristatum),
Véronique de Dillenius (Veronica dillenii)… ; cette variante bien
individualisée constitue un type annonçant le passage aux communautés acidiphiles du Corynephorion canescentis ;
- Loire aval et Allier aval : variantes sans Fétuque à longues
feuilles ;
- Cher : variante à Koeléries du groupe albescens/macrantha,
Silène conique (Silene conica).
N.B. : les pelouses alluviales de basse Seine sont intermédiaires
entre celles du Tertiaire parisien et celles du bassin de la Loire.
D’autres types existent notamment dans les systèmes alluviaux
(bassin du Rhône, haut et moyen val d’Allier) et peut-être également au niveau des dunes continentales des Vosges du nord,
mais ils restent généralement à caractériser précisément et à dissocier des communautés pelousaires associées de l’Armerienion
elongatae. Un type au moins est bien différencié : pelouse à
Épervière de la Loire et Corynéphore blanchâtre [Hieracio
ligerici-Corynephoretum canescentis] des hauts de grève à granulométrie grossière du lit apparent de la Loire et de l’Allier,
avec : Épervière de la Loire (Hieracium peleterianum subsp.
ligericum), Orpin rougeâtre (Sedum rubens), Holostée en ombelle (Holosteum umbellatum), Micropyrum délicat (Micropyrum
tenellum)…
Variabilité secondaire en relation avec la teneur en calcaire ou en
bases et la mobilité des sables. On peut reconnaître ainsi avec
trois phases successives en relation avec la fixation progressive
des sables, parfois considérées comme des types bien distincts :
- phase pionnière sur sables mobiles à Corynéphore blanchâtre
(optimum à ce stade), thérophytes pionniers abondants et tapis
végétal très ouvert ;
- phase post-pionnière sur sables semi-fixés à Corynéphore blanchâtre, graminées cespiteuses des genres Festuca et/ou Koeleria
(Fétuque à longues feuilles, Koeléries du groupe albescens/macrantha), Thyms du groupe serpyllum et thérophytes post-pionniers ; le
tapis végétal tend à se fermer avec le développement concomitant
d’une strate bryolichénique diversifiée ;
- phase terminale sur sables fixés annonçant le passage aux
pelouses pérennes sur sables de l’Armerienion elongatae, marquée par la régression du Corynéphore blanchâtre et des thérophytes pionniers et la fermeture du tapis végétal.
Physionomie, structure
Pelouses rases à mi-rases, écorchées avec un recouvrement herbacé faible à moyen (30-60 %), mais très souvent doublé d’un
tapis bryolichénique dense contribuant à la fermeture progressive du tapis végétal (jusqu’à 90-100 % de recouvrement total) ;
*Pelouses calcaires de sables xériques
structure biologique de la strate herbacée très variable selon les
phases dynamiques avec une forte présence des espèces à vie
courte (jusqu’à 50 %), une progression rapide des hémicryptophytes avec la maturation du tapis végétal (de 15 à 70 % environ) et une participation non négligeable des géophytes (510 %) et des chaméphytes (jusqu’à 40 % dans certains faciès,
par exemple à Thyms).
Structure architecturale diversifiée avec souvent une succession
de faciès dynamiques : d’abord à « corynéphore » seul, ensuite
à « corynéphore/fétuque » ou « corynéphore/koelérie », enfin à
« fétuque » ou « koelérie/fétuque » ; les graminées cespiteuses
(Corynéphore blanchâtre, Koeléries, Fétuques, Aïra caryophyllé) jouent un rôle essentiel dans la morphologie de la strate herbacée.
Forte représentation des plantes de la famille des
Caryophyllacées, notamment les genres Silène (Silene), Céraiste
(Cerastium), Pétrorhagie (Petrorhagia), Sabline (Arenaria),
Scléranthe (Scleranthus), Minuartie (Minuartia), Spergule
(Spergula), Holostée (Holostea)…
Strate muscinale généralement très développée et recouvrante,
en particulier dans les phases post-pionnières, à base de grandes
pleurocarpes (Hypnum lacunosum, Racomitrium elongatum,
Rhytidium rugosum, Brachythecium albicans, Abietinella abietina), d’acrocarpes sociales (Tortula ruraliformis, Polytrichum
juniperinum, Ceratodon purpureus) et de divers lichens
(Peltigera pl. sp., Cladonia pl. sp., Cornicularia aculeata).
Pelouses généralement développées au sein de mosaïques pelousaires à structure complexe associant des pelouses subatlantiques xériques acidoclines sur sables (Armerienion elongatae),
des communautés de dalles calcaires riches en thérophytes et
chaméphytes crassulescents (Alysso alyssoidis-Sedion albi), des
pelouses pionnières à thérophytes sur sables (Thero-Airion), des
communautés terricoles de bryophytes et de lichens thermoxérophiles.
Diversité floristique importante ; floraisons essentiellement prévernales et vernales, souvent discrètes ; quelques taches colorées avec les faciès à Épervière de la Loire, Orpin âcre (Sedum
acre) ; aspect estival généralement terne marqué par les effets de
la sécheresse.
Espèces « indicatrices » du type d’habitat
Aïra caryophyllé
Alysson faux alysson
Astérocarpe blanchâtre
Brome des toits
Céraiste à cinq étamines
Céraiste nain
Corynéphore blanchâtre
Laîche des sables
Luzerne naine
Mibore minime
Micropyrum délicat
Orpin rougeâtre
Pétrorhagie prolifère
Plantain scabre
Porcelle glabre
Silène conique
Spergule à cinq étamines
Teesdalie nudicaule
Trèfle des champs
Véronique de Dillenius
Véronique printanière
Vesce fausse gesse
Épervière de la Loire
Jasione des montagnes
Agrostide capillaire
Armérie des sables
Armoise champêtre
Épervière piloselle
Érodion à feuilles de ciguë
Euphorbe faux cyprès
Koelérie à grandes fleurs
(groupe)
Orpin âcre
Patience petite oseille
Silène otitès
Thym groupe serpolet
Vesce noire
Brachythécie blanchâtre
Hypne lacuneux
Polytric faux genévrier
Rhacomitre allongé
Rhytidie rugueuse
Tortule des sables
Cladonies (diverses espèces)
Peltigères (diverses espèces)
Vicia lathyroides
Hieracium peleterianum
subsp. ligericum
Jasione montana
Agrostis capillaris
Armeria arenaria
Artemisia campestris
Hieracium pilosella
Erodium cicutarium
Euphorbia cyparissias
Koeleria gr. macrantha
Sedum acre
Rumex acetosella agg.
Silene otites
Thymus gr. serpyllum
Vicia sativa subsp. nigra
Brachythecium albicans
(bryophyte)
Hypnum lacunosum
(bryophyte)
Polytrichum juniperinum
(bryophyte)
Racomitrium elongatum
(bryophyte)
Rhytidium rugosum
(bryophyte)
Tortula ruraliformis
(bryophyte)
Cladonia pl. sp. (lichens)
Peltigera pl. sp. (lichens)
Confusions possibles avec d’autres habitats
Avec des pelouses pionnières sur sables acides ou décalcifiés,
plus ou moins mobiles (Corynephorion canescentis) [code UE :
2330].
Avec des pelouses calcicoles acidoclines sur sables secs de
l’Armerienion elongatae [code UE : 6210].
Aira caryophyllea
subsp. caryophyllea
Alyssum alyssoides
Sesamoides purpurascens
Bromus tectorum
Cerastium semidecandrum
Cerastium pumilum
Corynephorus canescens
Carex arenaria
Medicago minima
Mibora minima
Micropyrum tenellum
Sedum rubens
Petrorhagia prolifera
Plantago scabra
Hypochaeris glabra
Silene conica
Spergula pentandra
Teesdalia nudicaulis
Trifolium arvense
Veronica dillenii
Veronica verna
Avec des pelouses pionnières à thérophytes sur sables (TheroAirion) [code Corine : 35.21].
Avec des végétations de dalles calcaires (Alysso alyssoidisSedion albi) [code UE : 6110*].
Correspondances phytosociologiques
Pelouses subatlantiques pionnières à post-pionnières sur sables
silico-calcaires à calcaires plus ou moins fixés ; alliance : Sileno
conicae-Cerastion semidecandri.
Dynamique de la végétation
Spontanée
Végétations pionnières associées à des perturbations naturelles
ou anthropiques :
- dans le premier cas il s’agit essentiellement de perturbations
liées au fonctionnement hydrodynamique des grands fleuves et
au remodelage régulier des sédiments fluviatiles ; au niveau du
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*Pelouses calcaires de sables xériques
lit apparent de ces couloirs fluviaux, un rajeunissement annuel
des terrasses alluviales et la création régulière de nouveaux
espaces propices contribuent au caractère pérenne de la présence de l’habitat ; au niveau des terrasses alluviales du lit majeur,
le maintien ou la régénération de l’habitat était largement tributaire de la fréquence des grandes crues, avec l’aide probable des
usages pastoraux et des populations de lapin. Très localement
dans les systèmes dunaires continentaux (Tertiaire parisien,
Vosges du nord), les processus d’érosion éoliens ont aussi eu une
action déterminante ;
- le maintien des pelouses à caractère anthropique est par contre
dépendant de la pérennité des perturbations génératrices de l’habitat à laquelle l’exploitation pastorale et la prolifération des
lapins ont longtemps contribué.
Après abandon pastoral ou régression des lapins, reconstitution
forestière de vitesse variable mais souvent ralentie par la sécheresse, les variations thermiques considérables et pouvant présenter des seuils dynamiques prolongés :
- en situation alluviale, la raréfaction des grandes crues inondant
le lit majeur ne permet généralement plus de limiter les processus dynamiques ; on observe alors actuellement en de nombreux
points une réactivation de ces processus, avec localement évolution possible vers des boisements alluviaux à Orme champêtre
(Ulmus minor), Frêne commun (Fraxinus excelsior), Érable
sycomore (Acer pseudoplatanus), Chêne pédonculé (Quercus
robur) [Ulmenion minoris, code UE : 91F0] ;
- ailleurs ces végétations secondaires s’inscrivent généralement
dans des potentialités de forêts thermophiles soit de chênaies
pubescentes du Quercion pubescenti-sessiliflorae (environs de
Fontainebleau) [code Corine : 41.711], soit de diverses chênaiesfrênaies calcicoles thermophiles souvent enrichies en éléments
des chênaies pubescentes (Tertiaire parisien) [Carpinion betuli ;
code Corine : 41.27], soit, sur substrats peu calcarifères, de
formes acidiclines des chênaies sessiliflores du Quercion roboris [code Corine : 41.5] ; les processus dynamiques préforestiers
sont extrêmement complexes et associent des phénomènes de
densification de la strate herbacée et d’embroussaillement progressif largement intriqués dans le temps et l’espace (pour la
description de ces processus dynamiques, voir les fiches des
pelouses calcicoles concernées).
Localement, pelouses pionnières à thérophytes sur sables (TheroAirion) [code Corine : 35.21].
Pelouses calcicoles xérophiles atlantiques, psammophiles et
thermophiles sur calcaires sableux du Xerobromenion erecti
[code UE : 6210].
Pelouses méso-xérophiles du Teucrio montani-Mesobromenion
erecti développées en contact [code UE : 6210].
Agropyraies alluviales mésophiles à Patience à fleurs en thyrse
(Rumex thyrsiflorus), pelouses-ourlets méso-xérophiles à xérophiles à Prêle de Moore (Equisetum x-moorei) et hybrides de
Chiendents [Falcario vulgaris-Poion angustifoliae].
Friches sableuses alluviales du Dauco carotae-Melilotion officinalis.
Cytisaies pionnières à Genêt à balais et/ou Genêt purgatif
[Cytisetea scopario-striati].
Répartition géographique
Pelouse à Silène conique et Céraiste à cinq étamines : plaine rhénane aux environs d’Haguenau.
Pelouse à Corynéphore blanchâtre et Koelérie à grandes fleurs :
aire disjointe en îlots relictuels au sein du Tertiaire parisien :
massif de Fontainebleau, Valois, Laonnois méridional,
Soissonnais, Vexin français.
Pelouse à Corynéphore blanchâtre et Fétuque à longues feuilles :
fleuves et grandes rivières du bassin de la Loire (basse et moyenne Loire de Decize à Angers, bas Allier, Cher).
Pelouse à Épervière de la Loire et Corynéphore blanchâtre :
Loire moyenne et Allier.
Habitat également présent (typologie à préciser) sur les alluvions
sableuses de la Seine, des bassins du Rhône et de l’Allier, et
peut-être au niveau des dunes continentales des Vosges du nord.
Parallèlement à la fixation des sables, la structuration progressive d’une pelouse calcaro-siliceuse sèche (Armerienion elongatae) est la première étape du processus dynamique habituel. Elle
se traduit par l’extension des hémicryptophytes pelousaires à
rosettes ou rhizomateuses au détriment des plantes à vie courte.
Liée à la gestion
Tapis végétal extrêmement sensible au piétinement et au grattis
(lapins), facilement rajeuni par un pâturage léger qui provoque
la réapparition de phases pionnières. Un enrichissement trophique aboutit au développement de communautés de friches
sablo-calcaires à tendance nitrophile, un tassement (surpiétinement, chemins) à des communautés de dalles calcaro-siliceuses
[Alysso alyssoidis-Sedion albi, code UE : 6110*].
Habitats associés ou en contact
Pelouses calcicoles acidoclines sur sables secs de l’Armerienion
elongatae [code UE : 6210].
Groupements bryolichéniques psammophiles thermophiles.
Communautés pionnières de sables et graviers tassés de l’Alysso
alyssoidis-Sedion albi [code UE : 6110*].
Localement, pelouses pionnières sur sables acides ou décalcifiés, plus ou moins mobiles (Corynephorion canescentis) [code
UE : 2330].
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Valeur écologique et biologique
Tous les types de pelouses sont d’importance patrimoniale
majeure, mais réduits aujourd’hui à un petit nombre de sites de
surface restreinte.
Cortèges floristiques très originaux à caractère thermophile et
substeppique, enrichis par des apports migratoires le long des
*Pelouses calcaires de sables xériques
corridors fluviaux (pénétration d’espèces méridionales, descente
d’espèces montagnardes du Plateau central) ; plusieurs plantes
rares en France : Épervière de la Loire (endémique du centre et
du sud de la France), Laîche de la Loire (Carex ligerica),
Myosotis de Balbis (Myosotis balbisiana), Véronique de
Dillenius, Spergule à cinq étamines… ; plusieurs plantes protégées régionalement ; peuplements entomologiques arénicoles
spécialisés.
Exploitation secondaire de sablières.
Présence d’espèces des dunes littorales exceptionnelles à l’intérieur des terres : Laîche des sables, Fléole des sables.
Cadre de gestion
Espèces de l’annexe II de la directive « Habitats »
Rappel de quelques caractères sensibles de l’habitat
Absence de données.
Cet habitat est tributaire des variations hydrodynamiques des
fleuves, aussi les aménagements des cours d’eau visant à en
réguler les crues participent à sa fragilisation et son évolution
vers des embroussaillements, voire des formations boisées.
Divers états de l’habitat ;
états de conservation à privilégier
Cet habitat participe également à un paysage très apprécié du
public puisque le long des rivières et des fleuves, d’où une valorisation économique indirecte pour les activités de loisirs (motocross, 4 x 4, aires de pique-nique).
L’entretien de cet habitat est conditionné au maintien d’un pastoralisme léger et de la présence des lapins ain d’en limiter la
fermeture du tapis végétal par les bryophytes et les lichens.
États à privilégier
Complexe pelousaire associant en permanence les trois phases
successives de l’habitat (pionnière, post-pionnière et terminale),
indicateur de biodiversité optimale et de fonctionnement dynamique régulier. Cette structure est largement favorisée par la
permanence des perturbations naturelles (hydrodynamiques,
lapins, remaniements éoliens) ou anthropiques (piétinement
pastoral adapté, perturbations mécaniques…).
Les plus fortes menaces proviennent de l’exploitation anthropique de ces milieux : piétinement, exploitations sauvages de
sables, zones de loisir.
Modes de gestion recommandés
Autres états observables
Un pastoralisme suffisamment extensif permet de maintenir le
rajeunissement du tapis végétal tout en évitant le surpiétinement
et l’eutrophisation qui favoriseraient le développement de groupements de l’Alysso-Sedion et de friches thermophiles sur
sables.
Néant.
Un griffage en surface du sable permet le maintien des communautés pionnières.
Autres éléments susceptibles d’influer sur le(s) mode(s)
de gestion pris en faveur de l’habitat
Tendances évolutives
et menaces potentielles
Disparition spatiale continue depuis le XIXe siècle avec accélération très forte depuis 1960 ayant principalement des causes
anthropiques (aménagements divers des lits majeurs, établissement de sablières et de gravières, plantations forestières, cultures, urbanisation surtout en région parisienne), mais aussi des
causes naturelles : régression des lapins avec la myxomatose,
abandon pastoral, extension des agropyraies, embroussaillement
et boisement naturel (phénomènes lents en système alluvial
mais accélérés récemment par la raréfaction des grandes crues
et l’abandon du pâturage)… ; l’habitat est actuellement presque
entièrement détruit en val de Seine.
La diversité floristique et la présence de plantes rares (Épervière de la Loire, Myosotis de Balbis, Véronique de Dillenius,
Spergule à cinq étamines…), voire de plantes issues ordinairement du milieu littoral.
Exemples de sites avec gestion conservatoire ou intégrée
Île de Brain (CREN Bourgogne).
Îles de Maison-Rouge (CREN Bourgogne).
Réserve naturelle du Val-de-Loire (CREN Bourgogne et
Centre).
Partout menaces très fortes et rapides d’extinction, à l’exception
des pelouses alluviales de lit apparent ; urgence de la mise en
place de mesures conservatoires et de gestion, accompagnées
dans de nombreux cas de mesures strictes de protection.
Inventaires, expérimentations,
axes de recherche à développer
Utilisation pour les loisirs (pique-niques avec feux, motos
vertes, véhicules tout terrain…).
Suivi de l’impact d’un griffage de surface.
Bibliographie
Potentialités intrinsèques
de production économique
Cf. fiche générique.
Possibilité de valorisation pastorale.
Les tentatives des années passées, ne donnant pas de résultats
satisfaisants, l’exploitation forestière devient marginale.
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« Pour en savoir plus »
CREN Bourgogne.