Uno strano malessere Un étrange malaise

Uno strano malessere
Un étrange malaise
edizioni Melarancia
testo e illustrazioni di Valentina Angelone
traduzione in francese a cura di Bernadette Marsiat / consulenza Stefania Michielis
Martino a beaucoup d’imagination: selon lui, toutes les choses,
mais vraiment toutes les choses possèdent
une vie secrète.
Un étrange malaise
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Martino, encore un peu endormi arrive à la crèche avec Maman.
C’est un matin très, très froid. Tellement froid que dehors on claque des dents et
tout semble gris.
La maîtresse l’embrasse affectueusement.
-Nous allions commencer à lire un beau livre ! Viens avec nous !
Martino, qui d’habitude aurait couru s’asseoir juste devant elle, le nez collé sur
les pages pour voir les illustrations de plus près, reste aujourd’hui immobile,
le visage caché dans les cheveux de Maman.
Il se sent tout bizarre, comme la fois où il est allé à la montagne voir la neige
avec Grand-père.
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-Tu sais bien que je dois aller travailler, mon lapin.
Eh oui, Maman s’en va toujours en courant vers cet endroit plein de personnes assises devant un ordinateur, où
il n’y a pas d’enfants. Une seule fois, Maman l’avait emmené avec elle et un monsieur sans cheveux lui avait
fait des chatouilles avec sa moustache. Mais au bout d’un moment, il avait fallu s’en aller car les Grands devaient travailler ! Martino était vraiment désolé.
Si seulement il pouvait se faire tout petit-petit et s’enfiler (s’engouffrer) dans le sac de Maman !
Il resterait là en silence, blotti bien au chaud entre les mouchoirs en papier et
les gants. Au bureau, personne ne s’apercevrait qu’il est là.
Mais ce n’est vraiment pas possible !
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Très rapidement, l’école se remplit d’un tas de voix aiguës et joyeuses.
Et petit à petit, tous les parents s’en vont.
Martino n’a aucune envie de jouer et tous les objets qu’il touche ou qu’il regarde lui semblent tristes et même
un peu « contrariés ». Exactement comme lui d’ailleurs. En revanche, sa copine Eva est presque trop joyeuse et
se moque de la mauvaise humeur de Martino.
-Martino, allez viens ! Aujourd’hui on va jouer avec la pâte à sel…Super !
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Un étrange malaise
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La matinée se déroule sans problème jusqu’à l’heure du repas : la maîtresse regroupe
les enfants et les fait rentrer dans le réfectoire. Une fois qu’ils sont tous assis,
ils entonnent une chanson et battent des mains en cadence.
Finalement, voici Tina, notre Chef Cuisinière ! Et voici le poulet ! Croustillant,
doré à point, tout chaud et quel parfum ! Il y a aussi les pommes de terre sautées.
Et Martino ?
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Martino ne s’est pas encore assis, il est resté debout près de la fenêtre.
Il a fait tomber le petit lapin en peluche qu’il serrait dans ses bras.
Il imagine être à la place du corbeau qui tourne dans le jardin de l’école depuis un certain temps. Il a l’air
menaçant. Alors Martino lui, envoie un regard noir au plat dressé au milieu de
la table en disant :
-Moi, ça je ne le mangerai pas !
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- Ah bon ! s’exclame la maîtresse.
-Tu as décidé que tu n’en voulais pas ? Viens t’asseoir ici près de moi,
je t’ai préparé une belle assiette avec du poulet et des pommes de terre. Comme ça,
tu pourras goûter toutes les bonnes choses que Tina a cuisinées pour nous.
Martino ne veut rien savoir et rentre sa tête dans ses épaules : de cette façon, il a l’impression de ressembler à
la tortue de Grand-père.
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-Écoute, Martino, j’ai une idée : viens près de moi, tu feras le serveur et
tu m’aideras, on ira plus vite et comme ça la viande ne refroidira pas,
ajoute la maîtresse.
- Voilà, porte cette assiette à Manuel. Attention ! ne la fais pas tomber…
- Super !
- Celle-ci pour Alexandre.
- De mieux en mieux !
- Celle-ci pour Eva.
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- Et celle-ci est pour Mia. Te rappelles-tu de Mia ?
Mia fréquente la crèche depuis peu de temps car sa maman vient de recommencer à travailler. Martino ne lui a
encore jamais parlé, mais elle lui plaît déjà beaucoup.
Mia a de très longs cheveux noirs qui risquent, à chaque fois, de se salir en finissant dans l’assiette.
- Il faudrait lui faire une belle tresse !
- Ah, tu as tout à fait raison, c’est une très bonne idée ! Allons-y !
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Après avoir aidé la maîtresse, Martino est très heureux, il a fait un bon travail.
Malgré cela, il se laisse tomber sur la chaise sans force, comme une marionnette à qui on aurait coupé les fils.
La sensation de malaise qu’il ressent depuis ce matin devient de plus en plus forte et son visage aussi devient de
plus en plus rouge !
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- J’ai très mal ici…
dit timidement le petit garçon, en appuyant sa main grande ouverte sur son ventre.
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Un étrange malaise
- J’ai une idée !, lui suggère la maîtresse à voix basse.
- Ça doit être un gros caca qui bouge dans ton ventre car il veut sortir !
- Viens Martino je t’accompagne aux toilettes. Je suis sûre que tu te sentiras beaucoup mieux après.
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Comme par magie quand Martino sort des toilettes, il est rayonnant et a même très faim.
Heureusement que Tina lui a mis de côté une belle assiette de poulet et
de pommes de terre qu’il dévore aussitôt. Et ensuite il y a une grosse part de tarte
aux pommes qui ressemble à celle que prépare sa maman.
La maîtresse regarde le petit garçon et lui sourit.
- Et voilà, cette belle tranche de tarte, c’est pour Martino qui nous a bien aidé !
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Après le repas, Eva et Martino vont jouer dans le salon tous contents.
L’enfant satisfait jette un coup d’œil vers la porte, il sait que Maman est déjà là et qu’elle l’attend.
Il est très impatient de lui raconter l’aventure de ce matin.
FIN
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