Memphis, de la musique aux accords majeurs

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Memphis, de la musique aux accords majeurs
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TOURISME /
LA VOIX ANNONCES
DIMANCHE 2 JUIN 2013
www.lavoixannonces.com
LA VOIX ANNONCES
DIMANCHE 2 JUIN 2013
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www.lavoixannonces.com
ÉTATS-UNIS
PRATIQUE
Memphis, de la musique aux accords majeurs
Le Mississippi traverse les
États-Unis tel un couperet, sur
plus de 4 000 km, se jetant dans
le golfe du Mexique peu après
avoir louvoyé aux portes de la
Nouvelle-Orléans. Il croise
chemin faisant la ville de
Memphis, frontière occidentale
du Tennessee, berceau du
Blues, tombeau du King, havre
historique de la production
cotonnière et fer de lance de la
bataille pour les droits civiques
au cours des années 1960.
Dans le studio d’enregistrement,
une vieille croix dessinée au feutre
marque au sol l’endroit où le King
posa jadis ses augustes semelles.
Sur les murs, de vieilles photos rappellent qu’un pan de l’histoire de la
musique s’est écrit ici, à quelques
encablures du centre de Memphis,
sur Union Avenue, dans cette
vieille baraque sans éclat, siège du
Sun Studio.
Y ont été enregistrés – entre
autres – Great Balls of Fire, de
Jerry Lee Lewis, Walk the Line, de
Johnny Cash ou Blue Suede Shoes,
de Carl Perkins. Mais tout commence un jour de juillet 1954, lorsque Elvis Aaron Presley, un gamin
de 19 ans, pousse la porte du Studio, un label musical alors inconnu. Le fondateur, Sam Phillips,
est absent. Son assistante prend les
manettes et enregistre pour 2 dollars That’s All Right Mama, une reprise d’Arthur Crudup. La jeune
femme n’en croit pas ses oreilles et
communique aussitôt son orgasme
auditif au big boss. Blasé, le producteur patientera plusieurs mois
avant de lancer le beau gosse du
Mississippi : l’histoire peut enfin
s’écrire.
Le musée fleure bon
l’épopée musicale
Un reportage
de
JEAN-FRANÇOIS SOLERI
Le Sun a gagné ses gallons avant
d’être revendu, en 1969, puis de
tomber dans l’oubli. Devant les
perspectives d’une renaissance touristique, le logo jaune orné du coq
est dépoussiéré et les babioles historiques entassées à l’étage d’un musée à la gloire du label : le studio
rouvre ses portes et le bar attenant
déverse le marchandisage venu de
Y ALLER
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quelques jours à Chicago, autre
ville emblématique du blues,
avant de rejoindre Memphis, le
stop over est gratuit.
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SÉJOURS/CIRCUITS
Memphis, construite sur les bords du Mississippi, est la deuxième ville du Tennessee, après
Nashville. Elle compte 650 000 habitants (1,3 million avec la banlieue).
Chine. L’exploitation peut déplaire
mais le petit musée fleure bon l’épopée musicale, porté par l’enthousiasme et la passion des guides qui
vantent les lieux.
Plus loin, en empruntant la
Dr Martin Luther King Jr expressway vers le sud de Memphis, en direction des quartiers où la population dite « afro-américaine » a acquis de haute lutte ses droits d’égalité il y a peu, le Stax Museum, qui
abrita jadis la plus grosse maison
de production de musique soul, retrace l’histoire locale, très vite devenue mondiale. Le Stax est avantgardiste : dès les années soixante,
le label produit des groupes composés de musiciens blancs et noirs. À
la fin de la décennie, il déniche enfin sa star internationale, Otis Redding, qui enregistre en 1967 une
chanson qui fera le tour du
monde : (Sittin’On) The Dock of
the Bay. Quelques jours plus tard,
Redding meurt dans l’accident de
son avion personnel, à 26 ans.
Lorraine Motel,
chambre 306
Et puis, surtout, un événement majeur de l’histoire américaine met à
mal la politique d’intégration raciale du Stax : le 4 avril 1968,
Martin Luther King est assassiné
au Lorraine Motel, en plein centre
de Memphis, à quelques hectomètres du cœur musical de la ville. Devant la chambre 306, une couronne de fleurs artificielles marque
aujourd’hui l’endroit où le leader
du mouvement pour la désobéissance civile est tombé, touché
d’une balle dans la gorge. Accolé
au motel, le musée des droits civiques propose de revivre la bataille
des Afro-Américains pour l’égalité
des droits et le combat du docteur
Martin Luther King, chantre de la
non-violence. La reconstitution de
l’enquête de police permet de suivre la trace du tireur à partir de la
Tangela Mathis, une des perles de la Stax Music Academy, un
programme de formation qui respecte la tradition de la soul.
pièce où le coup de feu fatal a été
tiré.
Le Stax, lui, a progressivement réorienté son offre vers la musique
noire avant de sombrer peu à peu
dans les abîmes de l’oubli. Il y a dix
ans, une initiative originale a vu le
jour : le studio a été reconstruit et
transformé en musée. La Stax
Music Academy a été créée afin de
promouvoir l’esprit de la soul à travers la formation des jeunes. Le résultat est impressionnant et les étudiants, dont certains se produisent
à travers le monde, n’ont pas à rougir face à cet immense héritage.
Sur Beale Street, point de ralliement de tous les amateurs de musi-
que, de nombreux clubs de blues,
dont celui de B. B. King assurent la
perpétuation des traditions de la
ville. Les studios encore en activité
accueillent des artistes du monde
entier venus se frotter au « Memphis sound ». Axelle Red a enregistré il y a quelques mois son dernier
album aux Royal Studios, fondés
en 1956 et qui comptent parmi les
plus anciens à n’avoir jamais cessé
de magnifier le son.
De studios en académies, de clubs
en musées, la ville tente désormais
de conjuguer au présent une musique du siècle dernier passée aussitôt à la postérité. Pas facile. Mais
les légendes sont éternelles.
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au Heartbreak Hotel***, les petits déjeuners, le billet d’entrée à
Graceland avec l’audio-guide en
français (Platinum Tour), le billet
d’entrée au Sun Studio.
Graceland, un pèlerinage
génial et kitschissime,
reflet des frasques du King
La demeure se situe sur Elvis
Presley Boulevard, la seule artère de Memphis à subir un traite-
La visite de la maison se fait au pas
de charge. Chaque seconde
compte, il ne faut pas perturber l’afflux constant de visiteurs. Seul
l’étage ne se visite pas : la famille
s’y est toujours opposée. La pièce
télé, la salle de billard, la « jungle
room » offrent toutes une profusion de couleurs, une créativité démesurée et une passion pour le
sens du détail infinie : Graceland,
birthplace des années 70.
Les deux avions d’Elvis, dont le
Lisa Marie, digne d’un chef d’État,
rouillent à proximité et se visitent
également. Voitures, disques d’or,
costumes, affiches de films, toboggan de la petite, rien ne manque à
cette plongée onirique au cœur de
la folie d’un homme qui a vendu
50 millions de disques entre 1956
et 1960, tout simplement.
ment particulier : fatiguée de financer le fétichisme des cleptomanes
adorateurs du King, la mairie a décidé de ne laisser de panneaux indicateurs qu’aux grandes intersections, en hauteur et sous tension.
La capitale du barbecue a toujours
eu le sens de l’humour.
Pour le reste, tout ici est affaire de
démesure, à commencer par les
chiffres : Graceland est le deuxième
site privé le plus visité du pays ;
quinze millions de personnes en
ont fait le tour depuis son ouverture au public, en 1982 ; pour les
25 ans de la mort d’Elvis Presley, le
16 août 2002, 40 000 personnes
ont effectué le pèlerinage.
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Graceland est le deuxième site « privé » le plus visité des
États-Unis, derrière la Maison-Blanche.
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Beale Street, une des artères majeures de Memphis, abrite de nombreux clubs de blues et de
rock, dont celui de B. B. King.
La chambre 306 du Lorraine Motel devant laquelle Martin
Luther King fut assassiné le 4 avril 1968.
2150 €*
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Voir page 155 de notr
INFORMATIONS ET RESERVATIONS :
INFORMATIONS ET RESERVATIONS :
N à LILLE tél. : 03 20 14 1234
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