La villa du Grand-Coin
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La villa du Grand-Coin
HISTOIRE DE CARTE POSTALE MOULIÈRE La villa du Grand-Coin Montamisé # POITIERS «S COLLECTION MG Michel GRANGER T-JULIEN-L’ARS (Vienne). – Forêt de Moulières – Villa du GrandCoin – Restaurant tenu par MERCIER ». C’est la légende de notre carte postale du début du XXe siècle, éditée par Jules Robuchon, photographe à Poitiers. Une carte qui raconte un bout d’histoire à qui veut s’attarder à toutes les remarques et découvertes qu’un tel document autorise. Et tout d’abord, d’un strict point de vue administratif, remarquons que la dite villa est située sur la commune de Montamisé – dont le nom n’apparaît pas ici – et non sur celle de Saint-Julien-l’Ars. Une « erreur » cependant atténuée par le fait qu’elle relève du canton de Saint-Julien-l’Ars (dont le cachet postal figure sur le timbre). Peut-être Jules Robuchon a-t-il choisi de retenir ce dernier bourg, plus connu que Montamisé – à l’époque ! –, pour localiser son cliché, Saint-Julien-l’Ars étant situé sur la grande route de Poitiers à Chauvigny puis au Blanc. Localisation qui reste quand même un peu vague, puisque le chef-lieu de canton est à plus de dix kilomètres de la villa, alors que Montamisé, certes 26 | Le Picton n° 187 | Janvier Février 2008 | un peu à l’écart de la route directe de Poitiers à Bonneuil-Matours, en est à moins de cinq kilomètres. Passons sur le fait que Moulière s’orthographie sans « s », pour noter que la dénomination « Grand-Coin » est elle aussi erronée, même si elle est assez proche du vrai nom, Grand-Recoin, attesté sur une carte des Eaux et forêts de 1886, donc antérieure à l’édition de la carte. D’ailleurs pourquoi ce nom ? Peut-être parce qu’à cet endroit l’immense partie nord de la forêt dessine un pédoncule, une pointe, un grand « coin » en somme, qui la relie à sa plus modeste partie sud, appelée le Bignolas – du fait de la présence proche du bourg de Bignoux. Quant à la villa… ? Sauf ironie volontaire du tenancier, le terme outrepasse un peu la réalité de la construction qu’on découvre sur la carte, surtout si l’on s’en tient à la définition des villas par Pierre Larousse lui-même : « Maisons de campagne élégantes moins étendues que des châteaux »1 ! Acceptons alors d’y voir une licence commerciale plus que poétique. Beaucoup de Poitevins connaissent et fréquentent de nos jours la Maison de la forêt. Cet établissement a été construit au début des années 1990, en forêt domaniale