L`Abbaye de Saint Denis Au XI` siècle, les seigneurs féodaux

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L`Abbaye de Saint Denis Au XI` siècle, les seigneurs féodaux
L'Abbaye de Saint Denis
Au XI' siècle, les seigneurs féodaux passent leur
temps à guerroyer contre leurs voisins. Pendant
les trêves pour se faire pardonner leurs méfaits, ils
mènent alors une vie pieuse et songent à leur vie
future, bien compromise par leurs brigandages.
Les plus puissants élèvent des monastères sur
leurs terres où les moines prient jour et nuit pour
l'âme du seigneur et celles de ses proches.
C'est ainsi, que voulant réparer ses fautes, Geoffroy III, troisième des Rotrou,
seigneur de Nogent décide d'installer une communauté de moines obéissant à la
règle bénédictine.
La dédicace de la basilique Saint-Denis est faite en 1031, alors que l'édifice est
encore inachevé.
Le comte, pour assurer la substance de la vingtaine de moines présents, fait don
au monastère : de terres, de moulins, du droit de pêche dans les étangs, du ramassage du bois dans les forêts et de cinq étaux sur le marché de Châteaudun
pour la vente du sel et de la viande.
Pour leur défense, les moines nomment un capitaine et pour appliquer le droit de
haute, moyenne et basse justice sur leur terre, ils désignent un bailli.
Le bourg de Saint-Denis, qui était très étendu en particulier sur les bords de
l'Huisne jusqu'à l'église Saint-Hilaire, est alors totalement affranchi de la souveraineté temporelle du seigneur de Nogent. C'est le prévôt, qui se charge des relations entre la communauté et le monde extérieur.
Ils assurent l'enseignement du cathéchisme, de la lecture et du calcul à quelques
privilégiés assis dans une salle du monastère, sur le sol couvert de paille et écrivant sur des tablettes enduites de cire.
Après la mort de Geoffroy III, qui selon sa volonté est enterré dans le bras nord
du transept de la basilique comme le seront les autres membres des Rotrou, c'est
son fils Rotrou II qui se chargera de terminer la construction de l'édifice. La
Consécration solennelle aura lieu en 1078 ; huit autels seront dédiés.
Un conflit entre le comte Rotrou II et l'abbaye des Saint-Pères de Chartres apparut alors. Au début, l'abbé de Saint-Denis était élu par les moines du monastère,
mais l'abbé des Saint-Pères demande à le désigner lui-même, acte, qui fait perdre
au comte son autorité tutélaire au profit de l'abbé des Saint-Pères.
Geoffroy IV succédant à son père vers 1079 choisit de remettre la direction de
l'abbaye Saint-Denis à l'ordre de Cluny. Mais du fait de l'organisation de cet
ordre, qui ne possède qu'une abbaye donc un seul abbé, un prieur est envoyé
pour gouverner ce qui devient en 1080 le prieuré Saint-Denis. Ce n'est finalement qu'en 1230, que l'abbaye des Saint-Pères de Chartres abandonnera toutes
ses prétentions sur Saint-Denis.
Au début du XIIème siècle, une fois achevée, la
basilique rivalise dans ses dimensions avec la
cathédrale de Chartres. Elle mesure 76 m de
long du portail d'entrée au fond du chœur sur
16 m de large à la nef, le transept est long de 34
m, large de 10 m. L'appareillage de la pierre est
particulièrement soigné.
Le prieuré Saint-Denis est alors très riche du fait qu'il a sous sa dépendance de
nombreuses autres communautés, qui se répartissent en deux zones géographiques correspondant aux aires d'influence des comtes du Perche : la première
autour de Nogent-le-Rotrou, la seconde autour de Mortagne-au-Perche.
Les principales ressources proviennent des dîmes que chaque paroisse perçoit et
redistribue en tout ou en partie au prieuré.
L'ère de prospérité de Saint-Denis prend fin d'abord à la mort en 1226 du dernier des Rotrou, Guillaume évêque de Châlons-sur-Marne.
Alors Saint-Louis prendra possession du comté et confirmera le prieuré dans ses
biens.
Le déclin se poursuit au 16e siècle, avec la nomination par le Roi, des abbés
commanditaires qui se contenteront de toucher les revenus et laisseront la direction des monastères et prieurés aux moines eux-mêmes, ce qui n'est pas leur
principale fonction, ni qualité.
En 1657, il pleut dans l'église laissée à l'abandon. Il ne reste que douze moines.
Il n'en restera que cinq au 18e siècle.
Le pape supprime les prieurés clunisiens en 1788.
C'est en 1806 que la ville de Nogent achète les bâtiments pour y installer un collège, un tribunal, une prison et un haras militaire.
Aujourd'hui et après la rénovation de l'édifice de 1950 à 1953, restent le tribunal
et le collège Arsène-Meunier, anciennement lycée Rémi-Belleau.
Edifice fermé au public