Aider à retrouver le monde du travail - Conseil Général du Haut-Rhin

Transcription

Aider à retrouver le monde du travail - Conseil Général du Haut-Rhin
Haut-Rhin
magazine Haute-Alsace
bien vivre ensemble
Aider à retrouver
le monde du travail
Le Haut-Rhin est l’un des
seize départements hexagonaux à expérimenter un
nouveau dispositif d’insertion socioprofessionnelle,
le Contrat Unique d’Insertion de 7 heures hebdomadaires. Cette mesure offre
la possibilité aux bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active de renouer
progressivement avec le
monde du travail.
Inès Lazibi
Où se renseigner ?
Auprès du Service Insertion
et Développement Local
du Conseil Général
au 03 89 30 66 30 ou
[email protected]
En tant que chef de file de l’insertion, le
Département du Haut-Rhin a été retenu
par le Ministère des Affaires Sociales et
de la Santé pour expérimenter, avec
quinze autres Conseils Généraux, un
dispositif d'appui à l'intégration sociale
et professionnelle, le Contrat Unique
d'Insertion (CUI) de 7 heures hebdomadaires. « Cette mesure est un nouvel outil visant à réduire la distance qui sépare
de l’emploi certains bénéficiaires du
revenu de Solidarité active (rSa) et pour
lesquels un contrat aidé de 20 heures
ou de droit commun n’est pas adapté
et ce au vu de leurs difficultés personnelles (problèmes de santé, logement
instable, qualification faible, rupture familiale…) » explique Nadine Grandjean,
chef du service Insertion et Développement Local du Conseil Général.
Exclusivement ouverte au secteur nonmarchand (collectivités territoriales,
associations, hôpitaux, établissements
scolaires…), l‘expérimentation porte sur
cinquante allocataires du rSa qui se sont
portés volontaires. « Les postes proposés - pour une durée de six mois - sont
principalement de l’administratif et de
l’entretien de voiries publiques mais
sont aussi incluses les activités de périscolaire et de restauration collective. Ils
sont cofinancés par l’Etat et le Conseil
Général qui versent une aide à l’employeur » précise Nadine Grandjean.
Retrouver autonomie
et estime de soi
Ces 7 heures de travail hebdomadaires
ne constituent nullement une contrepartie au rSa : elles sont rémunérées sur
la base du SMIC et s‘ajoutent aux ressources économiques du bénéficiaire.
« Mes revenus ont ainsi été augmentés
mais ce n’est pas là où réside le principal
intérêt de ce type de contrat » assure
Dominique Baret, un Ostheimois de
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Donner une
“
deuxième chance
“Une bénédiction
tombée du ciel, à
laquelle je compte
bien m’accrocher !
Dominique Baret
Vice-Président,
Président
de la Commission
Solidarité
“
41 ans qui a souscrit l’un des premiers
CUI de ce genre.
Inactif depuis huit ans, il travaille au service voirie de la commune de Riquewihr
depuis le 1er avril 2012. « Cette reprise
d’activité m’a permis de rompre avec
la spirale de la précarité. Aujourd’hui, je
suis plus autonome. J’ai repris confiance
en moi et, croyez-le, ce n’était pas gagné
au début. J’avais peur d’intégrer une
équipe déjà installée, d’arriver en retard,
de ne pas effectuer les tâches
correctement…»
confie ce père
célibataire d’un
adolescent de 13
ans. Ses craintes
sont bien loin à
présent comme
le confirme Claudine Ganter, la responsable des ressources humaines
de la mairie : « Lors de notre premier
entretien, monsieur Baret était très
“
Guy Jacquey,
timide. Aujourd’hui, c’est un membre
de l’équipe à part entière qui sait faire
preuve d’initiative. Son intégration a été
facilitée par ses collègues - et notamment par Francis Fehrenbach, son chef
de service et donc son tuteur sur le terrain - qui ont pris en considération son
manque d‘expérience et son profil atypique. »
Un référent pour aborder
l’après CUI 7 heures
Chaque volontaire en CUI 7 heures est
accompagné par un référent socioprofessionnel désigné par le Conseil
Général. Danielle Heyberger, assistante
sociale au Centre Médico-Social de
Ribeauvillé, est l’un d’eux. « En amont,
je suis chargée de sélectionner les bénéficiaires répondant aux profils des
offres d’emploi proposées par les collectivités. Durant la durée du contrat, je
rencontre tous les deux mois le bénéficiaire, son employeur et son tuteur
afin de m‘assurer que tout se passe
bien mais aussi pour réfléchir à l’aprèsCUI. À la fin de cette expérience, je me
baserai sur un bilan de compétences
pour voir vers quelles formations orienter la personne ou vers quels types de
contrats opter » détaille-t-elle.
Pour Dominique Baret, ce sera un
Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi (CAE) de 24 heures par semaine.
« La mairie de Riquewihr a récompensé
ma persévérance en augmentant mon
temps de travail depuis le 1er juillet. Je
le prends comme un encouragement
à m’impliquer davantage au sein de
la mairie et, pourquoi pas, à viser un
35 heures, s’enthousiasme-t-il. Grâce à
ce système, j’ai remis progressivement
un pied dans l’emploi, et j’y ai repris
goût. C’est une bénédiction qui m’est
tombée du ciel et à laquelle je compte
bien m’accrocher ! »
Haut-Rhin magazine N°41 - octobre 2012
Le Conseil Général du Haut-Rhin s’est
porté volontaire pour expérimenter le
dispositif CUI 7h et vous êtes à l’origine
de cette démarche au titre de Président
de la Commission Solidarité. Vous êtes
également Maire d’une commune hautrhinoise (Orbey) et à ce titre, vous avez
recruté une personne pour un contrat
CUI de 7h hebdomadaires. Peut-on dire
que « la boucle est bouclée » ?
Ce type de contrat permet à une personne
ayant perdu le sens des réalités du monde
du travail et toute confiance en elle, de
reprendre un travail, à son rythme. Je suis
convaincu par cette démarche de retour
à l’emploi et j’ai souhaité aller au bout de
cette logique en la testant dans ma commune. La mise en place d’un CUI a permis
à une personne d’Orbey de retrouver une
ambiance de travail et de redevenir acteur
de sa vie. Retrouver confiance en soi et
ne plus se sentir anonyme sont aussi les
objectifs d’une telle démarche. Donner
une deuxième chance et mettre en place
des passerelles adaptées sont essentiels à
la réussite de cette expérience.
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