fleuves Niger
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fleuves Niger
Le Niger Le WWF a pour objectif de stopper la dégradation de l’environnement dans le monde et de construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature: – en préservant la diversité biologique du globe – en garantissant une utilisation durable des ressources naturelles renouvelables – en encourageant des mesures destinées à réduire la pollution et la surconsommation. Préserver la source de la vie WWF International Avenue du Mont Blanc 1196 Gland Switzerland Tel: +41 22 364 9027 Fax: +41 22 364 0526 [email protected] www.panda.org/livingwaters Bureau régional du WWF pour l’Afrique de l’Ouest 08 B.P. 1776 Abidjan 08 Côte d’Ivoire tél. ++ 225 22 448786 fax ++ 225 22 448774 [email protected] © Copyright 1986 du WWF - Fonds Mondial pour la Nature ® Marque déposée par le WWF WWF/John Newby J Newby WWF/T A Bass Fleuve des fleuves Il ne craint ni Dieu, ni le Prophète... Il n’a pas peur non plus des éclairs et de la foudre, car il est leur maître et les déclenche à son gré. Tout vêtu de noir, il annonce les tempêtes. Et quand les éléments se déchaînent, il est fou de joie. Les deux bras tendus, il hurle en direction du ciel, dans lequel se découpe sa silhouette. Un de ses slogans favoris est: “Baana, si les cieux grondent, c’est parce que tu as lâché la foudre en te frappant la poitrine.” Et les gens ajoutent: “Si la pluie tombe, c’est aussi grâce à toi, Baana.” Description du génie Baana, selon une croyance encore vivace le long du fleuve Niger Eaux Vivantes Préserver la source de la vie Libye Bassin du fleuve Niger o n s e Algérie Mali Niger Mauritanie Sénégal Tchad Laos Guinée -Bissau Burkina Faso Guinée Sierra Leone Ghana Liberia 200 00 200 Côte d’Ivoire Nigeria Bénin Togo 400 Kilomètres Cameroun Le Niger Fleuve des fleuves odyssée Couverture IGBP Terrain nu ou à végétation éparse Zones buissonnantes/arbustives Prairies/steppes herbeuses Mosaïque de végétation naturelle et d’occupation humaine Savanes Savanes boisées Forêts Zones humides et plans d’eau permanents Zones urbanisées Information géographique basée sur 1-km AVHRR- Couverture satellite d’avril 1992 à mars 1993 Lors de son voyage de 4200 km depuis la base du Fouta-Djalon, en Guinée, jusqu’à son delta côtier mouvant, au Nigeria, le fleuve Niger forme un delta intérieur très vivant, avant de longer la bordure sud du Sahara en décrivant la fameuse “boucle du Niger”, dans la région de Tombouctou. WWF–Canon/John E Newby Le Niger traverse quatre pays, mais son bassin draine neuf Etats d’Afrique de l’Ouest représentant un kaléidoscope de cultures et de paysages. Son nom original, “egerou n-igereou”, signifie “fleuve des fleuves”. Il lui a été donné par les Touaregs, qui voulurent ainsi souligner le caractère exceptionnel qu’avait pour eux ce cours d’eau. WWF–Canon/John E Newby paysag Le pouls de l’Afrique Occidentale Le fleuve Niger constitue un couloir de productivité qui, durant des milliers d’années, a fourni à la population des moyens de subsistance diversifiés et dynamiques, lui permettant de survivre même deltaïques, une flore spécialisée s’est développée, lors des pires sécheresses. Ici, les humains ont en s’adaptant aux fluctuations extrêmes du niveau toujours vécu au rythme du fleuve, dont le débit des eaux. Ces communautés biologiques varie parfois fortement d’une année à l’autre. Sous comportent également une grande variété le rude climat sahélien, souvent imprévisible, la d’animaux fascinants. La grue couronnée, symbole population a fait entrer ses activités productives régional de beauté et d’autorité, est tributaire des dans des schémas plaines inondables du bassin. compatibles avec De plus, la mosaïque de l’environnement et zones humides qui forment complémentaires les uns par le delta intérieur du Niger, au rapport aux autres. Les Mali, abrite des centaines de herbages à bourgou des milliers d’oiseaux migrateurs. plaines d’inondation On peut encore observer des alimentaient le bétail, la faune lamantins dans plusieurs et les piscicultures. Après la poches d’habitat résiduel le long du fleuve. Selon récolte, les rizières étaient la mythologie, ces doux géants apparurent sur WWF/John Newby Le fleuve abrite 36 familles et près de 250 espèces de poissons d’eau douce, dont 20 n’existent nulle part ailleurs dans le monde. utilisées pour la pâture du bétail, lequel fertilisait Terre quand une femme, qui se baignait dans une les champs. La culture du millet, des légumes et rivière, fut dérangée par des étrangers et plongea du riz, l’élevage, la pêche, la chasse et la cueillette dans l’eau pour s’y cacher. Les hippopotames et de plantes sauvages à des fins alimentaires et les crocodiles sont toujours présents dans le fleuve médicinales coexistaient selon des modalités qui Niger, et ils peuvent représenter un danger pour suivaient les changements du climat et du régime ceux qui voudraient s’en approcher trop. Le véritable du fleuve. delta du fleuve, au Nigeria, comporte la plus grande Le système hydrographique du Niger a également forêt de mangrove d’Afrique occidentale. favorisé l’émergence de communautés biologiques remarquables. Le fleuve abrite 36 familles et près de 250 espèces de poissons d’eau douce, dont 20 n’existent nulle part ailleurs dans le monde. Onze des 18 familles de poissons d’eau douce endémiques au continent africain sont représentées dans le fleuve Niger. Un paysage sous pression La croissance démographique, la surexploitation des ressources, un développement non durable et la désertification compromettent la capacité du fleuve Niger à fournir aux populations ouestafricaines les ressources naturelles dont elles ont tant besoin. Les débits du fleuve sont en déclin, WWF/John Newby alors qu’augmente la pression exercée par la pêche, entraînant des baisses radicales de la productivité des pêcheries du Niger. Le déboisement et la culture de sols fragiles provoquent la sédimentation des canaux du fleuve. En 1985, le Niger, troisième fleuve d’Afrique, s’est asséché complètement durant plusieurs semaines à Malanville, au Bénin. WWF/Hartmut Jungius WWF–Canon/John Newby Dans les plaines d’inondation et les zones humides Production (100 t/an et mia CFA) 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 Année Production de poisson Valeur des pêches Débit Débit moyen du fleuve Niger (m3/s) 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 Vers un avenir garanti pour l’écosystème du Niger La sécurité écologique, économique et sociale d’une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest dépend largement d’une gestion durable et équitable du fleuve Niger et de ses ressources. Heureusement, la nature nous montre la voie: il suffit de s’inspirer des modèles historiques du flux de l’eau et des sédiments à travers le système hydrographique du Niger. La restauration du régime naturel du fleuve et de la dynamique sédimentaire Variations du débit moyen du fleuve Niger et de la production de ses pêcheries au fil des ans. qui y est associée pourrait contribuer grandement à faire se relâcher les pressions pesant sur l’écologie du fleuve, sans pour autant exacerber les tensions régionales liées (D’après J. Brouwer & W. C. Mullie 1994.) au contrôle de l’eau, des stocks de poissons et des D’autres types d’atteintes menacent l’écosystème autres ressources. du Niger. Il s’agit notamment des barrages, qui transforment radicalement le débit et le régime sédimentaire des affluents du fleuve tout en fragmentant et détruisant Il est vraisemblable que le développement futur du bassin provoquera des tensions politiques, les nations riveraines étant en compétition pour le contrôle de cette ressource de plus en plus cruciale qu’est l’eau. directement des habitats aquatiques; de l’agriculture irriguée pratiquée dans les plaines d’inondation, qui restreint l’habitat productif disponible pour les poissons, le bétail et la faune; et des Parmi les mesures pouvant contribuer à cet objectif: Restauration des habitats. La restauration de l’écosystème du Niger doit commencer dans le bassin du fleuve, avec des modes de gestion augmentant le couvert végétal et réduisant l’érosion des sols. La restauration des zones humides inondables et des herbages à bourgou est indispensable à l’optimisation de la productivité du fleuve. d’eaux usées et d’autres Adaptation des activités économiques aux rythmes naturels du fleuve. L’intensification des polluants anthropiques dans activités humaines dans les plaines d’inondation du Niger les eaux. La conjonction de ces est soumise aux cycles régionaux des crues et des impacts sur l’environnement sécheresses. On peut apprendre beaucoup des modes aquatique du Niger crée des traditionnels d’utilisation des ressources, qui permettaient, déversements croissants conditions idéales pour la prolifération des jacinthes d’eau, une espèce envahissante qui étouffe les canaux du fleuve et accroît jusqu’à dix fois les pertes par évaporation depuis les réservoirs. Il est vraisemblable que le développement futur du bassin provoquera des tensions politiques, les nations riveraines étant en compétition pour le contrôle de cette ressource de plus en plus cruciale qu’est l’eau. Avec une stratégie régionale durable en matière d’exploitation et de développement du fleuve Niger et des ressources qui y sont associées, cet écosystème vital et productif pourra continuer à satisfaire les besoins en par leur diversité, une régénération du milieu. Exploitation de barrages existants aux fins de reproduire le régime naturel des crues. Les déversements d’eau depuis les barrages existants peuvent être planifiés de façon à reproduire le régime naturel des crues et, partant, à améliorer la production alimentaire et à mieux préserver la biodiversité. Sensibilisation à la richesse des valeurs naturelles du fleuve. Point de départ de toutes les mesures pratiques, il est crucial de développer la sensibilité des diverses communautés (dont celle des décideurs) à l’égard des multiples fonctions et valeurs naturelles du fleuve Niger. nourriture, vêtements et matériaux de construction de la population grandissante de l’Afrique de l’Ouest, tout en conservant ses WWF/John Newby valeurs naturelles exceptionnelles. Eaux Vivantes Préserver la source de la vie