Le modèle animal d`inflammation au Dextran Sodium Sulfate
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Le modèle animal d`inflammation au Dextran Sodium Sulfate
ARTICLE ORIGINAL Le modèle animal d'inflammation au Dextran Sodium Sulfate : études de mécanismes d'action proinflammatoire et génotoxique chez le rat D. TARDIEU, J.P. JAEG et C.R. PETIT École Nationale Vétérinaire de Toulouse, UMR 1089, 23 Chemin des Capelles, F-31076 Toulouse cedex RÉSUMÉ SUMMARY Le Dextran Sulfate de Sodium (DSS) distribué dans l'eau de boisson peut provoquer une inflammation du tube digestif et produire des tumeurs colorectales chez le rongeur. Le DSS est très utilisé en tant que modèle animal des atteintes inflammatoires humaines du tube digestif. Cependant, le mode d'action de cette molécule est encore peu connu. Nous avons montré précédemment que le traitement par du DSS 3 % et 6 % dans l'eau de boisson pendant deux jours augmentait les taux de 8-oxo-7,8-dihydro-2'-déoxyguanosine (8-oxodGuo) dans l'ADN de la muqueuse colique chez le rat. Le travail présenté ici nous a permis d'évaluer in vivo l'importance des groupements sulfates du DSS dans l'inflammation produite chez le rat en comparant ses effets au dextran, une molécule identique dépourvue de groupements sulfates. Les paramètres physiopathologiques classiquement mesurés confirment la capacité inflammatoire du DSS. En revanche, les animaux traités par le dextran ne manifestent aucune symptomatologie. Par ailleurs, l'administration de DSS n'a pas eu d'effet mesurable sur la concentration des principales protéines sanguines du rat. L'augmentation de 8-oxodGuo semble être la conséquence de l'inflammation provoquée, corollaire de la production connexe d'espèces oxygénées réactives. Toutefois, nous avons voulu éliminer la possibilité d'une oxydation directe de l'ADN par le DSS. L'incubation d'ADN de thymus de veau en présence de DSS 10-3 % ne montre aucune augmentation significative des taux de 8-oxodGuo mesurés par HPLC EC par rapport aux contrôles négatifs et positifs réalisés. The Dextran Sodium Sulfate inflammation model : studies about mechanisms of pro-inflammatory and genotoxic action. By D. TARDIEU, J.P. JAEG and C.R. PETIT. MOTS-CLÉS : DSS - 8 oxodGuo - inflammation - Dextran. KEY-WORDS : DSS - 8 oxodGuo - inflammation - Dextran. 1. Introduction part de l'inflammation et d'un possible rôle direct du DSS. Nous avons récemment démontré qu'un traitement de 2 jours par le DSS (3 et 6 % dans l'eau de boisson) doublait le taux d'une lésion oxydative mutagène, la 8-oxo-7,8-dihydro-2'déoxyguanosine (8-oxodGuo) dans l'ADN de la muqueuse colique de rats [4]. L'augmentation de ce marqueur d'oxydation de l'ADN, présent dans d'autres organes dans certaines situations d'inflammation et de carcinogenèse, a permis de corréler inflammation colique et dommages oxydatifs dans le cas du côlon. Ces dommages oxydatifs sont accompagnés d'une forte augmentation de la production cellulaire de super- L'inflammation chronique du tube digestif est un facteur de risque de cancer colorectal chez l'homme et l'animal [1]. La colite expérimentale provoquée par le Dextran Sulfate de Sodium (DSS) chez les rongeurs est un modèle reconnu d'affections inflammatoires chroniques humaines comme la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse [2]. Outre l'inflammation, le DSS induit à terme chez le rat des tumeurs coliques dont la pathogénie n'est pas entièrement élucidée [3] : il est notamment difficile de faire à priori la Revue Méd. Vét., 2001, 152, 11, 811-814 Dextran Sodium Sulfate (DSS) given in drinking water, can induce colonic inflammation and produce colorectal tumors in rodents. DSS is frequentaly used as an animal model for human inflamatory bowel diseases. However, its mode of action remains poorly elucidated. As we previously shown, rats fed for two days with water containing 3 % and 6 % DSS had 8-oxo-7,8-dihydro-2'-déoxyguanosine (8-oxodGuo) levels in DNA colonic mucosa doubled as compared with controls. In this work, we tested the role of sulfate moieties on the inflammatory ability of DSS. Colonic inflammation was monitored in rats fed with DSS 6 % in drinking water as compared to animals receiving dextran 6 %, that is the same molecule lacking the sulfate moieties. The physiopathologic parameters confirm the inflammatory capacity of DSS in rodents, while in rats given dextran no colonic inflammation was detectable. On the other hand, the administration of DSS had no effect on the main blood proteins of the rat. 8-oxodGuo doubling seems to be a consequence of inflammation, linked with reactive oxygen species production. However, we wished to check the possibility of a direct DNA oxidation by DSS. In vitro incubation of calf thymus DNA with DSS at different concentrations produced no significantly different levels of 8-oxodGuo between DSS-treated, positive and negative controls, as mesured by HPLC EC. 812 oxyde : l'un et l'autre sont abolis par un traitement par des antiinflammatoires non stéroïdiens [5], reconnus protecteurs contre la cancérogenèse colique. Le mécanisme d'action du DSS n'est cependant pas totalement connu. L'objectif de ce travail a été d'évaluer in vivo l'importance des groupements sulfates sur les paramètres caractéristiques de l'inflammation colique [6]. Par ailleurs, le DSS, malgré un poids moléculaire important, peut pénétrer par pinocytose à l'intérieur des cellules de la muqueuse [7]. Un rôle direct dans l'oxydation de l'ADN ne peut donc pas être écarté à priori. Afin de l'explorer, nous avons eu pour second objectif d'estimer in vitro le pouvoir oxydatif potentiel direct du DSS sur de l'ADN en solution. Nous montrons ici que les groupements sulfates sont indispensables à l'établissement de l'inflammation colique, et que le DSS n'exerce aucun effet oxydatif direct sur l'ADN en l'absence de système de bioactivation. 2.Matériel et méthodes MATÉRIEL DE L'ÉTUDE IN VIVO Le Dextran (DEX), et le Dextran Sulfate de Sodium (DSS), proviennent de ICN Biomedicals, Aurora, USA (9004-54-0 et 9011-18-1). Le sang fécal a été mis en évidence grâce au kit Hémoccult II (SKD, Gagny, France), les protéines ont été dosées à l'aide du kit Biorad (Kit protein bioassay Biorad, Munich, Allemagne). Les électrophorèses obtenues ont été numérisées par un scanner (XRS12cx, Bioimage, France) et l'analyse quantitative a été réalisée grâce au logiciel Wallband (version 3.2.2, Bioimage, France). MÉTHODES D'ÉTUDE IN VIVO Des rats femelles albinos de souche Fisher 344 (F 344, Iffa Crédo, Lyon, France), pesant environ 80 grammes à leur arrivée, sont acclimatés pendant cinq jours et répartis en lots de quatre animaux. Ils sont nourris ad libitum avec de l'aliment à teneur faible en graisse (AIN 76, UAR, Villemoisson, France). Un groupe témoin reçoit de l'eau distillée comme eau de boisson. Les deux groupes expérimentaux reçoivent respectivement du Dextran (DEX) et du Dextran Sulfate de Sodium (DSS) à 6 % dans l'eau de boisson pendant 2 jours. L'évolution pondérale et la consommation de boisson sont contrôlées. La diarrhée est estimée par le rapport poids frais / poids sec des fèces. Le sang fécal occulte est mesuré grâce au kit Hemoccult II. Après sacrifice de l'animal par élongation cervicale, l'abdomen est ouvert, le sang est prélevé à l'aorte abdominale sur tube citraté puis centrifugé à 4000 g, 4°C pendant 20 min. Le plasma est récupéré et congelé à - 80°C jusqu'à l'analyse des protéines plasmatiques par électrophorèse. L'électropohorèse est réalisée sur des membranes d'acétate de cellulose [8]. TARDIEU (D.) ET COLLABORATEURS Les différentes protéines plasmatiques (albumines ; α1, α2, β1, β2 et γ globulines) sont ensuite quantifiées par analyse d'image. MATÉRIEL DE L'ÉTUDE IN VITRO Les standards de 8-oxo-7,8-dihydro-2'-déoxyguanosine (8oxodGuo) et la 2'-déoxyguanosine (dGuo), ainsi que H2O2, le Tris et les enzymes utilisées : nucléase P1 (EC 3.1.30.1) et phosphatase alcaline (EC 3.1.3.1), ont été commandés chez Sigma, St Louis, USA. L'ADN de thymus de veau est fourni par Boehringer Mannheim, Meylan, France. Le méthanol, l'éthanol, le chloroforme, et l'isopropanol, viennent de Prolabo, Vitry-sur-Seine, France. La solution de NaCl à 0,9 % est distribuée par Braun Médical S.A., Boulogne, France. CH3COONa, ZnSO4, EDTA, CrCl3-6 H2O, KH2PO4 et K2HPO4-3 H2O sont fournis par Merck, Darmstadt, Allemagne. Le système chromatographique est constitué d'une pompe M 2200 (Bischoff, Leonberg, Allemagne) reliée à un injecteur automatique M 738 (ICS, Toulouse, France) équipé d'une colonne Supelcosil C-18, de 3 µm de porosité, et de taille 150 x 4,6 mm (Supelco, Bellefonte, PA). La détection coulométrique est assurée par un détecteur Coulochem II (ESA, Chelmsford, MA). La détection ultraviolette est assurée par un détecteur UV Focus (SpectraPhysics, Les Ulis, France). La quantification est réalisée grâce au logiciel PIC 3 (ICS, Toulouse, France). MÉTHODES DE L'ÉTUDE IN VITRO De l'ADN de thymus de veau (200 µg/ml) est incubé dans du tampon Tris / HCl pH 7,4 ; 0,1M pendant 1 heure à 37°C. Un contrôle négatif (DSS 0 %) et un contrôle positif (100 mM CrCl3 + 0,5 % H2O2) [8] sont réalisés. L'ADN est incubé en présence de cinq concentrations de DSS (10-6, 10-3, 10-2, 10-1 et 1 %) . Après incubation l'ADN est précipité par de l'isopropanol (75 %), rincé à l'éthanol (70 %), séché puis solubilisé dans 100 µl d'eau distillée stérile. L'ADN en solution est hydrolysé par 10 unités de nucléase P1 durant 2h à 37°C dans du tampon acétate (pH 5,3) puis par 2 unités de phosphatase alcaline pendant 1 h à 37°C dans du tampon Tris / HCl (pH 8,0) comme décrit par FLOYD [9]. Les protéines sont précipitées par du chloroforme. Le surnageant aqueux est récupéré pour le dosage de la 8-oxodGuo. Le dosage est effectué par Chromatographie Liquide Haute Performance [4]. Le solvant d'élution est un tampon phosphate 50 mM (pH 5,5) renfermant 10 % de méthanol dont le débit est de 1 ml/min. Les nucléosides modifiés sont détectés par coulométrie et les potentiels d'electrodes sont fixés à + 200 et + 400 mV. Les nucléosides non modifiés sont détectés par spectrophotométrie et la longueur d'onde utilisée est de 280 nm. Les dommages oxydatifs sont quantifiés grâce au logiciel Pic 3 en utilisant des courbes de calibration réalisées avec des standards. Revue Méd. Vét., 2001, 152, 11, 811-814 LE MODÈLE ANIMAL D’INFLAMMATION AU DEXTRAN SODIUM SULFATE 3. Résultats RÔLE DES GROUPEMENTS SULFATES DANS L'INFLAMMATION COLIQUE Selon AXELSSON [10], l'inflammation colique peut être aisément caractérisée de manière semi-quantitative par l'estimation de la diarrhée, la longueur du colon et la présence occulte de sang fécal. Les résultats observés révèlent une augmentation du ratio fécal poids frais / poids sec d'environ 40 % chez les animaux traités au DSS par rapport aux animaux témoins recevant de l'eau distillée (tableau I). Aucune différence statistiquement significative (avec un risque de 5 %) n'a pu être mise en évidence par le test non paramétrique U de MANN et WHITNEY en raison de la faiblesse de l'échantillonnage. En revanche, lors d'une étude précédente, réalisée sur un plus grand nombre d'animaux (4), la différence observée entre rats traités et rats témoins était statistiquement significative avec un risque de 5 %. En revanche, sur les animaux recevant du DEX 6 % , aucune modification du ratio étudié n'a été observée. 813 bulines) n'a été observée sur les animaux traités par le DSS 6 % dans l'eau de boisson par rapport aux animaux témoins recevant de l'eau distillée, les prélèvements des animaux recevant du DEX 6 % dans l'eau de boisson n'ont donc pas été analysés. POUVOIR OXYDATIF DIRECT DU DSS SUR L'ADN Le contrôle négatif est représenté par de l'ADN incubé dans du tampon 0,1M Tris/HCl, pH 7,5 tandis que le contrôle positif consiste en de l'ADN dissout en présence de CrCl3 et H2O2. Les résultats sont exprimés sous la forme de rapport 8-oxodGuo/dGuo dans l'ADN et présentés sur la figure 1. A la concentration de 10-3 % (5 échantillons), le DSS induit un taux de lésions oxydatives légèrement supérieur (8,72 ± 1,42 8-oxodGuo/105 dGuo) à celui de l'ADN témoin Bien que non significative ici aussi, la mesure du gain moyen quotidien traduit une perte de poids chez les rats traités au DSS 6 % et confirme des résultats significatifs enregistrés par ailleurs sur un plus grand nombre d'animaux [4]. Aucune perte de poids n'est observée chez les rats traités au DEX 6 % et chez les animaux témoins. Aucune différence de longueur du côlon n'a été mise en évidence entre les différents lots d'animaux (résultats non présentés). Aucune trace de sang n'est visible à l'œil nu dans les fèces. Par contre, la présence de sang fécal occulte a été détectée chez les animaux traités par le DSS 6 % (p < 0,05) alors qu'elle reste indécelable chez les animaux traités par le DEX 6 % (tableau I). Aucune différence significative au niveau des protéines plasmatiques mesurées (albumines ; α1, α2, β1, β2 et γ glo- FIGURE 1. — Niveaux de 8-oxodGuo dans l'ADN de thymus de veau incubé en présence de Dextran Sulfate de Sodium dans du tampon Tris/HCl 0,1M ; pH 7,5 ; 37°C ; 1 heure. Un contrôle négatif (DSS 0 %) et un contrôle positif (CrCl3 + H2O2) sont réalisés. Les histogrammes représentent la moyenne ± la déviation standard des cinq échantillons indépendants réalisés par lot. Les lots ADN + DSS 10-3 % et ADN + CrCl3+H2O2 sont comparés au contrôle négatif ADN+DSS 0 % par un test Dunnet. TABLEAU I. — Effets comparatifs de l'administration de Dextran Sulfate de Sodium et de Dextran via l'eau de boisson distribuée à des rats F 344 pendant deux jours sur les paramètres physiopathologiques retenus comme marqueurs d'inflammation. Les lots d'animaux sont comparés par un test non paramétrique U-Mann-withney. Revue Méd. Vét., 2001, 152, 11, 811-814 814 (7,91 ± 1,27 8-oxodGuo/105 dGuo). Cette différence n'est toutefois pas statistiquement significative (p > 0,05, test Dunnet) et sur l'ensemble des concentrations testées aucune oxydation significative de l'ADN n'a été mise en évidence. En revanche, la présence d'un système oxydant (CrCl3 et H2O2) dans le milieu d'incubation engendre une augmentation très nette (p < 0,001) des taux de lésions oxydatives (700 ± 60 oxodGuo/105 dGuo) par rapport aux deux autres lots d'ADN et confirme ainsi les résultats de TSOU et al [8]. 4. Discussion Le modèle animal d'inflammation du côlon par le DSS est désormais largement validé [11]. Toutefois, le mécanisme d'action du DSS [12, 13] demeure sujet à controverses. Bien qu'un mécanisme immunologique impliquant des cytokines ait été suggéré, l'implication des lymphocytes B ou T dans la pathogénie semble exclue. En effet, l'inflammation se développe normalement chez des rats fortement immunodéprimés, déficients en lymphocytes [14] : un rôle toxique direct initial du DSS est donc très probable. L'importance potentielle des groupements sulfates a été suggérée par les travaux de ROEDIGER [15, 16], qui a le premier montré que des dérivés soufrés étaient capables de provoquer une inflammation colique après transformation en H2S et HS-. Le rôle des bactéries sulforéductrices du côlon serait alors primordial car ce sont elles qui libèrent H2S et HS- dans la lumière colique. L'ion HS- est cytotoxique et peut notamment interférer avec le métabolisme du butyrate qui est la source principale d'énergie des colonocytes [17, 18]. De fait, des lavements au butyrate à 100 mmol/l chez des patients humains atteints de colite ulcéreuse réduisent notablement l'inflammation et l'hyperprolifération de la muqueuse [19]. Nos résultats comparés avec le dextran et le dextran sulfate démontrent clairement que les groupements sulfates agissent en tant que toxophores. Le DSS induit d'abord une phase d'inflammation aiguë, indépendante de la migration des polynucléaires mais accompagnée d'un stress oxydatif [5], puis l'inflammation évolue sur le mode chronique avec apparition de la phase cellulaire [12]. Pendant la phase précoce, l'analyse électrophorétique des protéines sanguines ne permet de mettre en évidence aucun marqueur pertinent de l'inflammation colique par le DSS. Le stress oxydatif induit in vivo par le DSS administré dans l'eau de boisson entraîne dans les 48 heures des lésions oxydatives génotoxiques à l'ADN des colonocytes [4]. Bien que ni la configuration de la molécule de DSS ni la nature nucléophile des métabolites soufrés ne soit en faveur d'une action oxydative directe, il nous a paru important d'exclure cette possibilité. Nos résultats excluent totalement un rôle direct significatif du DSS et l'inflammation semble donc majoritairement responsable des dommages produits sur la molécule d'ADN. Toutefois, nos travaux ne permettent pas à ce stade d'exclure un rôle éventuel de la flore et/ou des enzymes de biotransformation dans la génération d'intermédiaires prooxydants putatifs. TARDIEU (D.) ET COLLABORATEURS Références bibliographiques l. — HINTON J.M. : Risk of malignant change in ulcerative colitis. Gut, 1966, 7, 427-32. 2. — OKAYASU I., HATAKEYAMA S., YAMADA M., OHKUSA T., INAGAKI Y. et NAKAYA R. : A novel method in the induction of reliable experimental acute and chronic ulcerative colitis in mice. Gastroenterology, 1990, 98, 694-702. 3. — ISHIOKA T., KUWABARA N., OOHASHI Y. et WAKABAYASHI K. : Induction of colorectal tumors in rats by sulfated polysaccharides. 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