Les lymphomes malins

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Les lymphomes malins
Les lymphomes malins
P.P.-Y. Lovey
Dr S. Anchisi,
Anchisi, Médecindecin-adjoint,
adjoint, Dé
Département Valaisan d’
d’Oncologie, Hôpital de Sion
Dr M. Stalder,
Stalder, Mé
Médecindecin-chef, Unité
Unité d’Hématologie, Consilia,
Consilia, Sion
Dr R. Zenhä
Zenhäusern,
usern, Médecindecin-adjoint,
adjoint, Département Valaisan d‘
d‘Oncologie, Spitalzentrum Oberwallis
Lymphomes malins
n
n
n
n
n
n
Epidémiologie
Classification
Présentation clinique
Diagnostic
Staging
Lymphomes indolents
Épidémiologie des lymphomes
n
Augmentation de l‘incidence depuis 20 ans
n
n
3 – 5 % par an
Incidence en Suisse
n
14.1/100‘000/an chez la femme
n
18.3/100‘000/an chez l‘homme
n
2.4 % des affections malignes
n
Age médian 62 ans
Incidence des lymphomes
Estimated Annual
Incidence
60,000
45,000
30,000
~4% compound
annual increase in
incidence
15,000
0
1980
1985
1990
1995
2000
Year
• ~ 52‘700 nouveaux cas par an aux Etats-Unis*
• ~ 1300 nouveaux cas par an en Suisse** (~550 indolents, ~700 aggressifs)
• Augmentation annuelle ~4%
* Adapted from Greenlee et al. CA Cancer J Clin. 2001;51:15.
** Association of Swiss cancer Registries, ASRT, VSKR. Updated statistics 2003 (www.asrt.ch).
Incidence et âge
Incidence
(/ 100'000) 80
60
40
20
0
20
40
60
80
âge
Épidémiologie des lymphomes
n
Il n’y a pas de FR important connu
n
Rôles de l’environnement
n
n
Pesticides, industrie chimique et pétrolières?
Rôle marginal mais bien identifié de certaines infections
n
n
n
n
n
n
Helicobacter pylori et LNH MALT
HCV et immunocytome
HTLV1 et Lymphome/leucémie T
EBV et LNH Burkitt (en association avec le paludisme)
EBV et lymphomes de haut grade post-transplantation
HHV-8 et LNH primaire des épanchements
n
Immunodéficiences acquises ou héréditaires
n
Maladies autoimmunes
Classification des lymphomes
n
Il existe une grande hétérogénité parmi les lymphomes et de
nombreux sous-types
n
Au moins 6 classifications différentes ont existé : Rappaport, Kiel,
Working Formulation, REAL
n
En 2006: Une seule classification OMS
n
Les sous-types des lymphomes sont des entités uniques définies sur
la base de critères morphologiques, cliniques, immunologiques et de
génetique moléculaire
n
OMS reconnaît 3 grands types de tumeurs:
n Lymphomes B
n Lymphomes T
n Lymphome de Hodgkin
Lymphomes
n
n
Lymphomes à cellules B
n
Lymphomes non hodgkiniens
n
Lymphomes de Hodgkin
Lymphomes à cellules T
85%
15%
Classification OMS : Lymphomes B
n
Tumeurs développées à partir de précurseurs B
Lymphome/leucémie lymphoblastique B
n
Lymphomes
indolents
Lymphomes
agressifs
Tumeurs développées à partir des lymphocytes
périphériques B
Leucémie lymphoide chronique / Lymphome lymphocytique
Leucémie prolymphocytaire
Lymphome lymphoplasmocytaire (Immunocytome)
Leucémie à tricholeucocytes
Lymphome de la zone marginale de type MALT
Lymphome splénique de la zone marginale
Lymphome ganglionnaire de la zone marginale
Lymphome folliculaire Grade I, II
Lymphome des cellules du manteau
Plasmocytome/myélome multiple
Lymphome diffus à grandes cellules B
Lymphome B médiastinal
Lymphome de Burkitt
Classification OMS : Lymphomes T
n
Tumeurs développées à partir de précurseurs T
Lymphome/
Lymphome/leucé
leucémie lymphoblastique T
n
Tumeurs développées à partir des lymphocytes
périphériques T
Leucé
Leucémie lymphatique chronique à cellules T
Leucé
Leucémie prolymphocytaire à cellules T
Lymphome/
Lymphome/leucé
leucémie de l‘adulte à cellules T
Lymphome à cellules T hépatosplenique
Mycosis fongoide / Syndrome de Sézary
Lymphome à grandes cellules anaplasique cutané
cutané
Lymphome à cellules T périphé
riphériques non specifié
specifié
Lymphome angioangio-immunoblastique à cellules T
Lymphome à grandes cellules anaplasique
Lymphome de Hodgkin
Classification OMS
n
Lymphome de Hodgkin classique
n Sclérose nodulaire (60-65%)
n Cellularité mixte (25%)
n Déplétion lymphocytaire (1%)
n LH classique riche en lymphocytes (3-5%)
n
Paragranulome nodulaire
n Prédominance lymphocytaire nodulaire (3-5%)
Fréquence des différents types de
lymphome
Présentation clinique
n
Adénopathies indolores:
n Les ganglions sont souvent de taille fluctuante
n Rare: hydronéphrose, neuro-compression
n
Hépatomégalie et/ou splénomégalie
n
Symptômes généraux:
n
n
Amaigrissement (perte de poids > 10% durant les
6 derniers mois), fièvre > 38 0C, sudations
nocturnes abondantes
Lymphocytose
Diagnostic différentiel d’une adénopathie
n
Localisée (territoire de drainage) - généralisée (maladie systémique)
n
ADP = ganglion de > 1cm de grand axe
n
n
n
n
Dure – élastique – fluctuante
Indolore – sensible
Fixé
Fixée – mobile
Anamnèse
n
n
Symptômes associés
Exposition : Médicaments – Infections – Toxiques
n
Examen de laboratoire (en particulier FSC…)
n
Arguments pour une origine tumorale:
n
Age > 40 ans, ADP dure ou élastique, indolore et > 2cm, sus-claviculaire,
association à une splénomégalie (MNI également)
Présentation clinique
n
Splénomégalie
Lymphome splénique
100 %
Leucémie à tricholeucocytes 80-100%
Lymphome du manteau
30-60%
LLC
25-50%
Immunocytome
25-50%
n
Lymphocytose
LLC
Lymphome splénique
L. du manteau
Immunocytome
L. zone marginale
100%
100%
20-50%
25%
10%
Bilan diagnostique
Diagnostic (Type de lymphome)
- Biopsie
- Immunohistochimie
- Immunophénotypisation
- Diagnostic moléculaire
Standard
Staging (Stade d‘extension)
- Scanner thoraco-abdominal
- Biopsie de moelle osseuse
- Ponction du foie si indication
- Ponction lombaire si indication
Diagnostique positif = biopsie
n
n
n
Une cyto-ponction est parfois suffisante
Un diagnostic précis du type de lymphome
nécessite en principe une biopsie
Le prélèvement doit être envoyé au moins en
partie à l’état frais pour permettre une analyse
complète (immunohistochimie, PCR, FISH…).
Avertir le laboratoire est souhaitable
Le diagnostic repose sur :
- Matériel adéquat
- Analyse histopathologique en H.E.
- Immunomarquage
→ tissulaire
→ immunophénotypisation des
cellules mononucléées (sang,
moelle, liquide)
- Biologie moléculaire → tissu
→ cellules (sang, moelle, liquide)
Anomalies cytogénétiques
Lymphome
Translocation
Oncogène
n
L. folliculaire
t (14;18)
80-90%
BCL2
n
L. de Burkittt
t (8;14)
80%
c-Myc
n
L. du manteau
t (11;14)
70%
BCL1/cyclin D1
n
Immunocytome
t (9;14)
50%
PAX5
n
MALT
L. à cellules T
t (11;18)
t (2;5)
50%
60%
API2/MLT
ALK
n
Bilan à effectuer lors d’un LNH
n
Pour clarifier l’extension (stade)
n
Pour définir le groupe à risque (facteurs
pronostiques)
n
Pour définir le traitement approprié
Détermination du stade
n
Examen clinique précis
n
n
n
(dessin et mesures des ADP périphériques)
CT scan thoraco-abdomino-pelvien
PBM
OGD (MALT), autres endoscopies…
n A discuter
n
Ponction lombaire
n PET-scann
n Scintigraphie osseuse
n Ponction autre (PBF,…)
n
Lymphomes : stades (Ann Arbor 1971)
n
Stade I : maladie limitée à une seule région ganglionnaire (une ou
plusieurs adénopathies)
n
Stade II : maladie étendue à 2 ou plusieurs régions ganglionnaires d'un
même côté du diaphragme
n
Stade III : maladie étendue aux chaînes ganglionnaires de part et
d'autre du diaphragme, pouvant s'accompagner d'une atteinte splénique
n
Stade IV : maladie associée à une atteinte spécifique
extraganglionnaire, le plus souvent au niveau du poumon, du foie, ou
des os
Une atteinte extraextra-ganglionnaire au contact d'une atteinte ganglionnaire ne fait pas
pas
classer la maladie en stade IV mais fait ajouter la lettre E au stade concerné
concerné
Symptômes B : fièvre>38, sudations profuses, perte de poids >10% en 6 mois
Classification OMS : Lymphomes B
n
Tumeurs développées à partir de précurseurs B
Lymphome/leucémie lymphoblastique B
n
Lymphomes
indolents
Lymphomes
agressifs
Tumeurs développées à partir des lymphocytes
périphériques B
Leucémie lymphoide chronique / Lymphome lymphocytique
Leucémie prolymphocytaire
Lymphome lymphoplasmocytaire (Immunocytome)
Leucémie à tricholeucocytes
Lymphome de la zone marginale de type MALT
Lymphome splénique de la zone marginale
Lymphome ganglionnaire de la zone marginale
Lymphome folliculaire Grade I, II
Lymphome des cellules du manteau
Plasmocytome/myélome multiple
Lymphome diffus à grandes cellules B
Lymphom B médiastinal
Lymphome de Burkitt
Lymphomes indolents
n
LLC / LPL
n
n
L. lymphoplasmocytaire
n
n
n
L. à tricholeucocyte
n
n
n
L. de la zone marginale
n
n
n
L. folliculaire (G1,2)
Hétérogénéité
Evolution chronique
Age médiane 50-60 a.
Aucune thérapie curative
Survie médiane 7-15 a.
Rémission spontanée 20%
Transformation
histologique
LNH folliculaire
n
Epidémiologie
n
n
5/100 000/an
20-30 % des LNH
n
n
n
>80 % stade III et IV
Immunophénotypisation
n
n
Age médian 59 ans
Clinique
n
n
70 % des LNH indolents
CD20+, CD10+ // CD5-
Cytogénétique
n
n
t (14;18)
Bcl-2 (inhibition de l’apoptose)
Follicule sans zone du manteau bien
définie
Lymphome folliculaire : survie globale
Détermination des facteurs pronostiques
LNH folliculaires
Solal C et al. Blood 2004;104:1258
LNH folliculaires : courbes de survie
selon Age et FLIPI
< 60 ans
> 60 ans
Options thérapeutiques
n
Stades I-II
n
n
Stades III-IV
n
n
Observation ou chimiothérapie (+ anticorps
monoclonaux)
Récidives
n
n
Radiothérapie ou observation
Chimiothérapie + anticorps monoclonaux
(maintenance) + intensification
Transformation en haut grade
n
Chimio + anticorps monoclonaux + intensification
Charge tumorale élevée motivant
l’instauration d’une chimio (GELF)
n
n
n
n
n
n
n
n
Masse > 7 cm
> 3 ADP de > 3 cm
Syndrome compressif
Épanchements
Symptômes B
Splénomégalie en dessous de l’ombilic
Phase leucémique
Cytopénie
Doxorubicin-containing regimen with or without interferon alfa-2b for advanced follicular lymphomas: final analysis
of survival and toxicity in the Groupe d'Etude des Lymphomes Folliculaires 86 TrialP Solal-Celigny et al. JCO Jul
1 1998: 2332–2338
LNH folliculaire stades I et II
radiothérapie ou observation
• Survie à 10 ans 65-75 %, survie médiane 14-19 ans
• Environ 20 % transformation en LNH de haut degré de malignité
• Environ 50 % pas de traitement nécessaire durant le suivi
Diminution des durées de rémission successives
lors de chimiothérapies pour LNH folliculaires
Transformation en lymphomes non
hodgkiniens de haut degré de malignité
n
Lymphome type LLC
n
n
15% en lymphome diffus à grandes cellules « syndrome de Richter » classique
Lymphomes folliculaires
n
n
n
22 % à 5 ans
31 % à 10 ans (plateau aprè
après 6 ans)
40 % à 70 % lorsque le lymphome progresse
n
Facteurs de risque :
n
n
n
Survie mé
médiane (SM) 7 mois (2,5 à 12)
n
n
n
n
b2b2-microglobuline élevé
levée,
non obtention d’
d’une ré
réponse complè
complète
Sauf si : ré
réponse complè
complète au ttt avec anthracyclines,
anthracyclines, LDH normales, stade II-III, pas de
symptômes B (SM 42 mois)
Responsable de 44 % des dé
décès
Rare transformation en Hodgkin
Toujours refaire une biopsie des masses progressant
le plus rapidement !!!
Amélioration de la survie avec les nouveaux
régimes thérapeutiques
N=580 patients avec
des FL stade IV
traités au MD
Anderson de 1972 à
2002 dans 5 études
consécutives
Apparition d’un
plateau de la survie
sans échec après 810 ans : possibilité
de guérison ?
Rôle du rituximab (Ac anti-CD20)
Markus r. et al. (SolalCeligny)
Blood 2005;105:1417
Histoire clinique 1ère partie
n
01-09.1998, lymphome folliculaire traité par 10 cycles de
Leukeran per os pour un stade IVA
n
06-11.1999, rechute avec pancytopénie traitée par 2
cycles CHOP et 4 cycles de Fludarabine, Mitoxantrone
n
07-09.2001, nouvelle progression traitée par 5 cycles de
Fludarabine, Mitoxantrone et Dexaméthasone
n
06-06.2002, 3ème rechute traitée par 4 cycles de
chimiothérapie par Etoposide, Ifosfamide, Uromitexan et
Mabthera
Histoire clinique suite
n
Nouvelle progression en avril 2004 motivant une biopsie
ganglionnaire axillaire gauche démontrant la transformation en
lymphome high grade diffus à grandes cellules B de
stade IIIa
n
n
4 cycles de R-DHAPE avec réponse complète (dexamethasone,
Etoposide, Cytarabine, Cisplatine et Rituximab)
Mini-allogreffe en oct. 2004 avec cellules souches périphériques
T-déplétées apparentées HLA identiques
n
n
Complications: anémie hémolytique à Coombs +, virémie à CMV
Nouvelle progression en mai 2005
n
n
08.2005 Radiothérapie sur les masses ganglionnaires
rétropéritonéales
10.2005 Immunothérapie adoptive
Leucémie lymphatique chronique / lymphome
type LLC
(Environ 12 - 15 % des lymphomes indolents)
Mode de présentation :
- lymphocytose
- ganglions - rate
- hypogammaglobulinémie
Anomalies caryotypiques à valeur pronostique :
délétion 13q14
trisomie 12
délétion 11q22-23
longue survie
maladie agressive
mauvais pronostic
Mutation de la région variable du gène des chaînes
lourdes (VH Ig) : meilleur pronostic que non muté
Lymphome lymphoplasmocytaire / maladie de Waldenström
Environ 1 - 3 % des lymphomes indolents
Mode de présentation :
- paraprotéine monoclonale
- atteinte médullaire
Lymphome de la zone marginale de la rate
Environ 1 - 2 % des lymphomes indolents
Mode de présentation : - splénomégalie
- lymphocytose (lymphocytes villeux)
Lymphome de la zone marginale extranodale / lymphome
des tissus lymphoïdes associés aux muqueuses (MALT)
Environ 15 - 20 % des lymphomes indolents
Ø
50 % des lymphomes de l'estomac
Ø
Rôle de inflammation chronique, stimulation chronique
par H. pylori de lymphocytes T spécifiques
Ø
MALT glandes lacrymales et Chlamydia psittaci
Ø
Tractus gastro-intestinal, poumon, glandes lacrymales,
…
Leucémie à tricholeucocytes
Environ 4 % des lymphomes indolents
Mode de présentation :
- splénomégalie
- pancytopénie
- leucocytes (lymphocytes)
chevelus
Atteinte prédominante moelle et rate
Lymphomes indolents
Lymphocytose
Lymphocytose – syndrome lymphoprolifératif
Peut être découverte par une formule sanguine réalisée :
n
En raison de symptômes associés au lymphome
(asthénie, adénopathies, symptômes constitutionnels,
splénomégalie)
n
Chez un patient asymptomatique au cours d’un bilan de
santé ou dans le cadre d’une pathologie sans lien
L’évaluation ne doit pas être purement quantitative
L’examen des leucocytes circulants permet d’orienter la
stratégie des examens complémentaires, dès l’examen
initial
Lymphocytose
n
n
n
n
Chez l’adulte, les lymphocytes représentent une souspopulation de 25-40 % des leucocytes (1-4 G/L en
valeur absolue)
Dans le sang périphérique, les lymphocytes T sont
nettement majoritaires (70 %) par rapport aux
lymphocytes B (10-15 %) et aux cellules NK
Lymphocytose relative : > 50 % des leucocytes
Lymphocytose absolue : > 4 G/L (> 7 G/L chez
l’enfant)
Lymphocytose absolue
n
Chez l’enfant, elle constitue le plus souvent un
processus réactionnel (coqueluche, syndrome
mononucléosique)
n
Chez l’adulte, les formes réactionnelles sont
rares et il faut envisager d’emblée la possibilité
d’un syndrome lymphoprolifératif, surtout si la
lymphocytose persiste depuis des semaines ou
des mois
Lymphocytose absolue
Etape initiale : examen du frottis sanguin
Permet d’évaluer la morphologie des lymphocytes :
n
Lymphocytes normaux : mélange de petits lymphocytes (8-10 µ de
diamètre, rapport N/C > 0,9, chromatine dense, cytoplasme faiblement
basophile), de lymphocytes un peu plus grands (jusqu’à 15 µ de
diamètre, rapport N/C = 0,6-0,8, chromatine dense, cytoplasme plus
abondant) et de grands lymphocytes granuleux (LGL)
n
Lymphocytose réactionnelle liée à une expansion des T cytotoxiques
(lymphocytes stimulés) : lymphocytes de plus grand diamètre, avec
noyau parfois lobulé et excentré, cytoplasme vacuolé et indentation de la
membrane cellulaire entre les hématies avoisinantes
n
Lymphoblastes : taille variable, rapport N/C élevé, chromatine fine,
présence de nucléoles, cytoplasme + abondant, parfois vacuolé
n
Syndrome lymphoprolifératif : suspecté particulièrement en cas de
lymphocytose élevée et persistante, aspect monomorphe
Frottis normal
T-LGL
Lymphocytes activés
(mononucléose
infectieuse)
Tricholeucocytes
Lymphome splénique
avec lymphocytes
villeux
Lymphome
folliculaire
Lymphome lymphoplasmocytaire
Lymphome du
manteau
Leucémie
lymphatique
chronique
Leucémie
prolymphocytaire
Lymphome diffus à
grandes cellules B en
phase leucémique
Diagnostic différentiel
des lymphocytoses périphériques tumorales
Examen du frottis sanguin :
Lymphocytose réactionnelle ou primaire ?
Paramètres : - Compte de lymphocytes
- Durée de la lymphocytose
- Age du patient
- Eléments cliniques (anamnèse, status)
- Aspects morphologiques
- Atteinte des autres lignées
Attitude :
- Recherche d’étiologie (virale ?) et surveillance
de l’évolution si origine réactionnelle suspectée
- Cytométrie de flux si suspicion de SLP
Cytométrie de flux
Permet d’analyser l’expression d’antigènes
cellulaires marqués par des anticorps
monoclonaux fluorescents
Cette analyse et la connaissance des combinaisons
d’expression antigénique normales et pathologiques,
apportent des informations essentielles dans :
- diagnostic
- pronostic
- traitement
leucémies et lymphomes
Cytométrie de flux
Diagnostic
Classification OMS 2001 basée sur résultats :
- analyses morphologiques
- analyses de l’immunophénotypisation
- examens cytogénétiques
- examens moléculaires
Pronostic
- Renseignements sur le pronostic
- Evolution après traitement (suivi de la maladie résiduelle)
Traitement
Rôle dans les choix thérapeutiques pour l'utilisation de certains anticorps monoclonaux:
- rituximab (anticorps anti-CD20)
- alemtuzumab (anticorps anti-CD52)
- gemtuzumab (anticorps anti-CD33)
Quantification des cellules CD34+ lors de récolte de cellules souches hématopoïétiques
périphériques ou médullaires
Cytométrie de flux : aspects techniques
La lumière monochromatique d’un laser permet d'exciter les cellules
préalablement marquées avec des anticorps monoclonaux porteurs
d'un fluorochrome
Analyse :
- caractéristiques morphologiques
- fluorescence d'une suspension cellulaire
L'intensité de la fluorescence donne des informations sur la densité
antigénique à la surface des cellules. L'emploi de plusieurs
fluorochromes, chacun pouvant être excité avec la même longueur
d'onde mais émettant à des longueurs d'onde différentes, permet de
mesurer plusieurs propriétés cellulaires simultanément.
Les cellules en suspension marquée avec plusieurs fluorochromes défilent
individuellement à travers la lumière d’un rayon laser. Selon l’angle de dispersion
lumineuse, les détecteurs analysent la taille des cellules (Forward-angle scatter FSC) et
leur granularité (Side-angle light scatter SSC). Lorsque le fluorochrome excité retourne à
l’état de repos, il émet de la lumière à une longueur d'onde spécifique. Chaque signal est
capté sur différents photomultiplicateurs grâce à un jeu d'optiques, de miroirs et de
filtres et analysé par ordinateur.
Distinction entre les différentes populations de cellules mononuclées
Cytométrie de flux
Echantillons :
- sang périphérique
- aspiration médullaire
- suspension de cellules ganglionnaires ou spléniques
- LCR
- liquide pleural ou d’ascite
Cytométrie de flux
Utilité diagnostique dans les lymphomes
Appartenance à une lignée cellulaire
La plupart des marqueurs (CD) sont associés à une ou plusieurs
lignées cellulaires. Certains anticorps monoclonaux sont plus
spécifiques, comme CD20 et le CD79a de la lignée lymphocytaire B
et le CD3 de la lignée lymphocytaire T.
Degré de différenciation : au cours de l'hématopoïèse normale, les
précurseurs acquièrent ou perdent l'expression d'une combinaison
d'antigènes (CD) en relation avec les différents stades de maturation
et leur différenciation le long des diverses lignées hématopoïétiques.
Les cellules les plus immatures coexpriment les marqueurs CD34,
HLA-DR ou la désoxyribonucléotidyl-transférase terminale (TdT),
alors que les cellules différenciées perdent l'expression de ces
marqueurs
Cytométrie de flux
Utilité diagnostique dans les lymphomes
Lymphomes B
Les lymphomes malins résultent d'une expansion monoclonale de
lymphocytes. Le sang périphérique contient normalement environ deux
fois plus de lymphocytes B kappa positifs que de lymphocytes B
lambda positifs. L'expression prédominante de l'une des chaînes
légères à la surface des lymphocytes (très forte augmentation ou
diminution du rapport kappa/lambda) est le témoin de l'expansion d'une
population lymphocytaire B monoclonale
Les cellules lymphomateuses B expriment fréquemment à leur surface
des antigènes (CD) n'appartenant pas à leur lignée cellulaire ou des
marqueurs n'appartenant pas à leur stade de différenciation. C'est, par
exemple, le cas de la coexpression du marqueur lymphocytaire T CD5
dans la leucémie lymphoïde chronique (LLC). Cette combinaison
particulière d'antigènes et l'intensité d'expression de certains
marqueurs permettent d'établir un diagnostic précis, expliquant le rôle
central que tient la CF dans la classification des lymphomes B
Population polyclonale avec
rapport kappa/lambda normal
Population monoclonale
B kappa
Principaux antigènes
utilisés dans le diagnostic hématologique
Immunophénotypes des syndromes lymphoprolifératifs B
Cas clinique – MJL 67 ans
Bilan initial d’un lymphome de type LLC
diagnostiqué par biopsie ganglionnaire cervicale
Leucocytes 15.1 G/L, lymphocytes 72,5 % (10,9
G/L)
LLC – MJL 1939
LLC – MJL 1939
LLC – MJL 1939
CD23/CD5/CD19
Immunophénotypes des syndromes lymphoprolifératifs B
LLC – MJL 1939
Kappa/Lambda/CD19
Cas clinique – BM 79 ans
Lymphocytose, importante splénomégalie et
adénopathies rétropéritonéales
Leucocytes 24.7 G/L, lymphocytes 77 % (19
G/L)
Lymphome du manteau – BM 1927
Lymphome du manteau – BM 1927
Lymphome du manteau – BM 1927
CD23/CD5/CD19
Immunophénotypes des syndromes lymphoprolifératifs B
Lymphome du manteau – BM 1927
Kappa/Lambda/CD19
Lymphome du manteau – BM 1927
Cyclin D1
LYMPHOMES INDOLENTS :
AUTRES FORMES DE
PRESENTATION
Patient de 61 ans, en bonne santé habituelle, HTA
traitée
2000 VS 10 mm/heure
2006 VS 91 mm/heure
CRP < 8 mg/L
Hb 134 g/L, leucocytes 9.9 G/L, répartition sp
Thrombocytes 327 G/L
Examen clinique sp
Immunofixation sérique
Bilan
- Aspiration moelle avec biopsie médullaire
- Immunophénotypisation moelle
- CT-scan thorax et abdomen sp
Lymphome lymphoplasmocytaire - SR 1944
Lymphome lymphoplasmocytaire - SR 1944
Lymphome lymphoplasmocytaire - SR 1944 CD23/CD5/CD19
Lymphome lymphoplasmocytaire - SR 1944 Kappa/Lambda/CD19
Lymphome lymphoplasmocytaire - SR 1944 IgM de surface
Diagnostic
Lymphome malin lymphoplasmocytaire IgM Kappa
(maladie de Waldenström)
Paraprotéinémie monoclonale
- Y penser comme cause d'augmentation de la VS
- Notamment si discordance VS - CRP
- Analyse diagnostique : immunofixation sérique
- Parfois chaîne légère seule : immunofixation urines
- Chaînes légères libres sériques
Gammapathie monoclonale et symptômes
- Hyperviscosité
Incidence la plus élevée avec IgM, puis IgA,
plus rare IgG,
en général, si viscosité > 4.0 CP par rapport
au sérum normal,
symptômes
:
saignements
SNC,
reins,
poumon,
Gammapathie monoclonale et symptômes (suite)
- Neuropathie
IgM à activité antimyéline
- Cryoglobulinémie
Raynaud
- Coagulopathie
Interférence
avec
facteurs
coagulation, plaquettes, fibrine
Caractéristique
du
myélome,
des
lymphomes
lymphoplasmocytaires (en particulier de la maladie de
Waldenström) mais peut être présente dans d'autres
lymphomes indolents (LLC, lymphome B de la zone
marginale)
Modifications hématologiques
Ø
Cytopénie sur infiltration médullaire
Ø
Cytopénie sur mécanisme auto-immun
- Anémie hémolytique auto-immune
- Thrombopénie auto-immune
- Neutropénie auto-immune

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