Des parlementaires pour nos évêques
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Des parlementaires pour nos évêques
EN PAGE 4 La chronique du lundi de Georges-Paul Wagner NUMÉRO 5497 MARDI 20 JANVIER 2004 Antilles-Réunion 2 1,50 • Tahiti - Nouvelle Calédonie 290 FP La mort parfumée des tabous www.present.fr ou www.presentquotidien.com Déferlante musulmane sur la France Des parlementaires Et Paris envahi, Paris islamisé, Paris occupé ! « Je souhaiterais qu’à l’Assemblée nationale, le mois prochain, se lèvent des hommes politiques dignes de Briand et de Jaurès. » Sans oublier le judoka Djamel Bourras, Tariq Abdul-Wahad (le basketteur converti à l’islam), Khalid Merroun, recteur de la Grande mosquée d’Evry (et membre du Conseil français du culte musulman). Tout ce beau monde défilant aux cris d’Allah Akbar ! Au même moment, l’umma musulmane se mobilisait contre la loi française à Londres, à Berlin, à Stockholm, à Bruxelles, à Ankara, au Caire, à Amman. Preuve, s’il en était encore besoin pour les aveugles, que c’est une offensive de la communauté musulmane mondiale – qui, par définition, ne reconnaît pas les nations – qui est en marche. Preuve, encore, que le voile islamique, cheval de Troie de l’islam conquérant, n’est que « l’arbre qui cache la forêt ». Les « Belphégors » emmaillotées qui ont manifesté dans les rues de nos villes sont les instruments – complices ou inconscients – des organisations islamiques. Qui ont eu, faut-il le rappeler au passage, l’autorisation du ministre de l’Intérieur, Sarkozy, d’islamiser samedi les rues de nos villes. Et l’on citera pour résumer le tout – et sans plus de commentaires car tout est dit là – les déclarations anti-chrétiennes d’une de ces envoilées : « Pourquoi mange-t-on du poisson le vendredi dans les écoles ? Pourquoi impose-t-on (sic) aux enfants de fêter Noël ? Pourquoi interdit-on l’appel du muezzin quand les cloches des églises sonnent tous les jours ? » Il est temps – mais il est déjà bien tard – de répondre à ces « pourquoi » insultants. Et pas avec des mots. ALAIN SANDERS C’est l’évêque d’Angoulême, Mgr Claude Dagens, qui appelle ainsi au secours la mémoire, ou le fantôme, de Jean Jaurès, et celui d’Aristide Briand. Comme ses collègues dans l’épiscopat, et comme leur président Ricard, l’évêque d’Angoulême est hostile au projet de loi chiraquien sur la laïcité à l’école. Il voudrait que « se lèvent » à l’Assemblée nationale de grandes voix pour le combattre. C’est assez chimérique, les décisions, même législatives, ne se prennent plus à l’Assemblée, devenue simple chambre d’enregistrement. Mais enfin, pourquoi pas, c’est une tribune comme une autre. Mgr Dagens a donc déclaré jeudi dernier à la radio, selon l’AFP : « Je souhaiterais qu’à l’Assemblée nationale, le mois prochain, se lèvent des hommes politiques dignes de Briand et de Jaurès, successeurs d’une certaine manière de Jules Ferry, qui distinguaient pour leur époque le catholicisme politique (…) et le catholicisme religieux et spirituel. » La bonne et véritable connaissance du catholicisme était donc celle de Jaurès et Briand. L’AFP ayant fait la coupure que l’on voit juste après « catholicisme politique », il nous manque peut-être une précision décisive sur la pensée de Mgr Dagens à son sujet. Toutefois la référence à Briand et Jaurès est déjà irrécusablement éclairante : ils refusaient le catholicisme « politique », c’est-à-dire ce que l’on appelle aujourd’hui la « dimension sociale de la religion », ils voulaient en effet un catholicisme strictement « religieux et spirituel », c’est-à-dire selon eux qui ne sorte pas de la sphère privée, conformé- Un suspect dans l’affaire Estelle ? L’homme de 28 ans interpellé à Tournan (Seine-et-Marne) le 7 janvier dernier intéressent les enquêteurs chargés de l’affaire de la petite Estelle. Il pourrait avoir commis d’autres crimes que les quatre viols qu’il a déjà reconnus. Son profil et son mode d’agissement, celui d’un « prédateur » ainsi que la proximité de Guermantes en font un suspect potentiellement intéressant dans une enquête désespérément vide de toute piste sérieuse. Le mercredi 7 janvier, les gendarmes de la section de recherche de Paris ont interpellé Fabrice Lioret à son domicile de Tournan (Seine-et-Marne). Le lendemain, ce manutentionnaire de 28 ans était mis en examen pour quatre viols qu’il a reconnus avoir commis entre mars 2002 et décembre 2003. L’affaire est suivie de près par le Ministère de l’Intérieur. Le ministre a félicité tout spécialement les gendarmes pour cette interpellation qui pourrait avoir d’autres développements. En effet, Fabrice Lioret au lourd passé (viols accompagnés d’actes de barbarie) habite à moins de quinze kilomètres de Guermantes le village où Estelle a disparu le 9 janvier 2003. Les victimes de Lioret étaient âgées d’une vingtaine d’années ce qui ne contribue pas à créer un lien évident avec l’affaire Estelle Mouzins, mais le profil de « prédateur » du violeur incite les enquêteurs à mener toutes les vérifications nécessaires. Car les gendarmes sont intrigués par l’absence de crimes commis par Lioret entre mars 2002 et juillet 2003. D’autres affaires de viols, voire d’homicides feront dans son cas l’objet de vérifications approfondies. Ce psychopathe de cauchemar a attaqué ses deux premières victimes à leur domicile au milieu de la nuit en mars 2002 et juillet 2003. Pour les deux autres qu’il a violées en septembre et décembre 2003, Fabrice Lioret – qui vivait avec compagne et enfants – avait volé au préalable un véhicule qui lui servait à percuter ses victimes sur la route… Ce mode opératoire-là rappelle les circonstances de l’enlèvement d’Estelle. Sous la menace d’un couteau, il contraignait ensuite ses « proies » à monter dans sa voiture et les conduisait dans des zones isolées, chemins ou bois pour les violer. Le cas Lioret est examiné à la loupe par la cellule d’enquête de la PJ de Versailles chargée de travailler en permanence sur l’affaire Estelle. Un dossier sans aucune réponse ni début d’hypothèse sérieuse à ce jour : un portrait-robot incertain ébauché à partir du témoignage d’une enfant ennuyée par un individu à la sortie de l’école. Une énorme pression médiatique et hiérarchique car Sarkozy a dit qu’il en avait fait une affaire personnelle. ment à la loi de 1905. On dira sans doute que l’opinion personnelle de Mgr Dagens n’engage pas l’ensemble des évêques français. Ce serait vrai si d’autres évêques « souhaitaient » et nommaient d’autres parlementaires. A ma connaissance, seuls Jaurès et Briand ont été (avec Jules Ferry) nommément appelés au secours, seuls ils ont fait l’objet d’un tel honneur épiscopal. Il est possible de comprendre que nos évêques ne tiennent pas à invoquer aujourd’hui la mémoire de grands parlementaires catholiques tels que Xavier-Vallat ou Philippe Henriot, qui furent cependant exemplaires sur la question de l’école. Mais ce n’était pas en 1905. Reste que Mgr Dagens, sans rencontrer aucune contradiction catholique jusqu’ici, a pu invoquer Jaurès plutôt qu’Albert de Mun… — Ah mais, celui-là, vous avez dit « Albert de Mun », qui peut bien savoir encore qui c’était ? — Bonne occasion alors de le faire connaître, et ses grands discours à la Chambre des députés, s’il existait dans les évêchés une mémoire, une identité, une culture catholiques. Péguy avait en principe « réfuté » et discrédité à jamais le socialiste Jaurès. Mais sans doute n’ignorait-il point qu’il aurait pu dire du socialiste Jaurès ce qu’il disait du socialisme : il est définitivement réfuté, mais réfuté pour Platon, il sera d’autant plus soutenu par l’Etat, par l’administration, par l’argent, par les journaux… Il n’avait pas eu l’idée d’ajouter : et par les évêques. JEAN MADIRAN D.R. On a pu dire naguère : « Vous n’avez pas voulu l’Algérie française, vous aurez la France algérienne. » On peut dire aujourd’hui, après la déferlante musulmane sur de nombreuses villes de France – et d’abord Paris – que nous avons désormais la France islamisée. Jusqu’à l’os. Avec, par exemple, un Alain Juppé qui déclare sans frémir : « La religion musulmane (…) est une des grandes religions de France. » Une des grandes religions de France ? La seule, en tous les cas, qui pose problème et nous menace directement dans notre identité propre. Samedi, Paris a résonné de slogans sans équivoque : « A bas la loi raciste et catholique de Chirac ! », « Un voile = une voix ! », « Avec ou sans loi, le foulard on le lâchera pas ! » Et surtout : « Où est le problème, la France est musulmane ! » Ce n’est pas faux : dans l’esprit des islamistes – et même, plus simplement, des islamiques – la France est déjà musulmane. Il y a des années, des manifestants musulmans avaient prié, en public, place de la République. Samedi dernier, en fin d’après-midi, à la fin de la manifestation, des musulmans – des hommes, ceux-là qui avaient encadré de très près la manif de ces femmes qui choisissent « librement » de se déguiser en fantômes –, se sont regroupés pour prier place de la Nation. Les Français, qui n’ont de l’islam qu’une connaissance théorique (mais qui vont bientôt apprendre à le connaître de la manière forte), ne le savent pas mais le fait de prier ainsi en public – place de la République, place de la Nation de surcroît – fait ipso facto de la France une « terre d’islam » (dar al-islam). Ce qui s’est passé hier à Paris, à Mulhouse, à Lille, à Marseille, à Avignon, etc., ce n’est pas une simple manifestation de plus. C’est – historiquement – l’affirmation que la France envahie, marquée, occupée, est désormais islamisée. Il faut le savoir. Et savoir aussi – et le dire calmement mais fermement – qu’on ne pourra renverser la vapeur qu’au prix d’une reconquête, dans le sens que les Espagnols, esclaves des musulmans pendant huit siècles, donnaient au mot reconquista. Et cette reconquête, qui ne sera pas une promenade de santé, ne sera ni courtoise ni pacifique. Samedi, malgré les quelques protestations circonstanciées de quelques leaders étiquetés « modérés », c’est l’islam conquérant, sûr de lui, arrogant, qui était dans la rue. On a beaucoup focalisé sur Mohammed Latrèche, président du Parti musulman de France et organisateur de cette démonstration de force. Mais il y avait aussi le cheikh Sadrettin Fadlallah, chef du Hezbollah libanais, le Parti citoyenneté et prospérité (mouvement islamiste basé en Belgique), l’Union des organisations islamiques de France (proche des Frères musulmans), le Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens, des salafistes (qui contrôlent plusieurs mosquées de la région parisienne), etc. pour nos évêques Un an après la disparition d’Estelle, des enquêteurs au point mort. Et chaque jour le calvaire effroyable enduré par les parents. La piste Lioret va-t-elle apporter des éléments nouveaux ? Aujourd’hui, dans l’insupportable disparition de cette petite fille de 9 ans, il y a quelqu’un qui sait. CAROLINE PARMENTIER