Mes bestioles - Confrérie St Hubert du Grand-Val
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Mes bestioles - Confrérie St Hubert du Grand-Val
C'est du vécu ! Mes bestioles par René Kaenzig À l'orée de mes vingt ans, dans l'attente de trouver une place de travail dans le domaine que j'aspirais, j'ai passé plusieurs mois à m'occuper d'animaux dans un petit parc animalier de ma région. J'ai eu la chance de taquiner et de fraterniser avec des lions, des pumas, des loups, des ours et bien d'autres bestioles plus ou moins sympathiques et plus ou moins grandes. La journée débutait à 06:00 heures et finissait rarement avant 22:00 heures, ceci sept jours par semaine. Je me sentais bien dans cet entourage. C'était mes bestioles. Mes nouveaux amis me le rendaient bien. Une amitié réciproque. Combien de fois les dizaines de visiteurs, massés au treillis du parc des lions, furent étonnés de voir la course effrénée et la joie des fauves, lorsque ces derniers m'apercevaient. Ou les rires des observateurs quand certains sujets de la petite meute de loups voulaient s'emparer de mon balai, au moment où je mettais un peu d'ordre dans leur parc. Les deux pumas de l'époque étaient très craintifs, mais me remerciaient par un gros sourire toutes dents dehors, à la réception de leur pitance. Fallait parfois élever la voix ou utiliser du balai pour remettre de la discipline chez les ours. Ceux-ci manifestaient un peu trop d'intérêt à mon égard. Parfois mon épaule était utilisée comme perchoir à perroquet ou à singe. En fait, j'aurais encore bien d'autres anecdotes à raconter. J'étais bien avec mes bestioles. Pendant cette période j'ai pu mettre un joli petit pécule de côté et j'ai décidé de me financer un voyage aux USA pour parfaire mon anglais (condition sine qua non pour mon futur boulot). J'ai attendu le jour exact de ma majorité (c'était vingt ans à l'époque) pour prendre l'avion en direction de Miami en Floride. Pas facile de débarquer sur un nouveau continent et de s'organiser avec comme seul vocabulaire l'anglais "british" des bancs d'école. Mais j'ai trouvé un petit boulot dans une Alligator Farm (littéralement: ferme pour alligators) non loin des Everglades (parc naturel au sud de la Floride). Je passais mon temps libre à parfaire mon anglais, "américain" cette fois-ci, dans des cours spécialement organisés pour des cubains et des mexicains (!) qui devaient leur faciliter l'intégration. Chez nous, trente années plus tard on parle du même sujet, mais pour d'autres origines. Je m'occupais donc à fourrager alligators et serpents de toutes tailles. J'étais bien avec mes bestioles. J'ai même appris à attraper des alligators: par la queue s.v.pl. Alors s'il y aurait par hasard un caïman qui tenterait de "reprendre sa place" ou de se "réintroduire" dans notre région: je suis l'homme qu'il vous faut … ☺ Confrérie St Hubert du Grand-Val [email protected] C'est du vécu ! Actif donc dans le milieu de la faune locale floridienne, j'ai eu la chance de faire la connaissance de Rangers (gardes faune) de l'Everglades National Parc. Par ce biais, j'ai changé de boulot et l'on m'a confié la tâche d'accompagner des groupes de touristes germanophones et francophones ainsi que des classes d'enfants américains sur les trails (sentiers pédestres) du parc national. C'était un honneur pour moi de pouvoir leur présenter mes bestioles. Une expérience unique qui a très vraisemblablement laissée des traces. Y aurait-il une similitude entre l'activité d'alors et mes motivations d'aujourd'hui? Réponse: j'suis bien avec mes bestioles ! Confrérie St Hubert du Grand-Val [email protected]