SOUS LE CIEL GRIS
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SOUS LE CIEL GRIS
Sous le ciel gris de Jean-Louis Vallas Sous le ciel gris, la Seine est grise, Mon Paris, l’été te trahit Et, comme toi, mon âme est prise Aux lacs d’un perfide souci ! Je suis au faîte de mon âge, mon esprit sait l’art des discours et mon cœur celui d’être sage au plus violent des vents d’amour. Cependant je suis solitaire Dans ma chambre où je ne fais rien, Comme si c’était mon destin De n’avoir de place sur terre ! O mes amis où sont les soirs Où nous faisions jusqu’aux étoiles Monter sur l’axe de nos moëlles Notre vie en gerbes d’espoir, En gerbes d’amour notre sève, Notre rêve en gerbes de feu… Mais il n’est plus, l’heure est si brève, Que des cendres sur nos cheveux ! Avant que la mort ne m’enfourne Au trou noir dont nul ne revient Faites, Seigneur, faites du moins Qu’un seul de mes poèmes tourne Dans la tête de mes amis Et de celles… que j’eusse aimées ! Pour qu’une fois parti d’ici, A mon nom la gloire allumée Je puisse dormir doucement Dessous cette terre où je marche Dans ma barbe de patriarche Triste et nu comme un mendiant. Extrait du recueil « Visages de Paris »