Eco surf camP /: l expErimentation UCPA Hourtin/le Pin Sec

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Eco surf camP /: l expErimentation UCPA Hourtin/le Pin Sec
Direction Régionale de la Jeunesse,
des Sports et de la Cohésion Sociale
Aquitaine
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Eco surf camP :/:
l expErimentation UCPA
Hourtin/le Pin Sec
‘
Le contexte p 3
1ère partie : Les analysesp 4
Table des matières
Les publics accueillis, déjà majoritairement sensibles à l’environnement
Eco-surf camp, un concept globalement pertinent
p5
Des actions diversement appréciées
p7
Conclusion des analyses
2ème partie : l’évaluation des impact
p 14
Appréciation globale
Etude sur les impacts
3ème partie : les préconisations
Reconduction et essaimagep 17
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Contexte
L’ UCPA type certains de ses stages autour de l’activité surf. L’éco surf camp consiste en la mise
en place de stages de surf, en camping, au cours desquels la découverte de l’activité principale,
le surf, est complété par un volet éducatif autour de l’environnement et de l’écologie.
La DRJSCS, intéressée par la démarche a répondu favorablement à la demande d’appui
technique et méthodologique. Une première phase de formation/information à eu lieu en amont
de la mise en place du surf camp.
La DRJSCS, aux côtés de la commission éco surf de la FFS, est intervenue sur «l’éco organisation»
auprès des BAFD (Directeurs de séjours) en formation, au sein desquels se trouvait la future
directrice du camp. La deuxième phase, évaluative, a été réalisée en collaboration entre l’équipe
de direction du camp, le référent national surf de l’UCPA et la mission d’étude, d’observation et
de statistique de la DRJSCS Aquitaine.
Détails
La structure accueille en moyenne 45 stagiaires, (avec une capacité maximum de 48) de 11 à 15
ans, pendant 7 jours. 33 d’entre eux en moyenne ont répondu à notre questionnaire. En plus de
l’activité surf, les stagiaires sont sensibilisés à l’écologie au sens large (protection de l’environnement, gestion des ressources, connaissance du milieu, achats responsables) par plusieurs moyens :
•
•
•
•
Une gestion responsable du camp et notamment de la consommation d’eau.
Des activités pédagogiques précises (ateliers écolos, éco-défi, intervention d’un agent ONF),
Une sensibilisation directement liée à l’activité, par les éducateurs surf,
Des repas en partie issus de l’agriculture biologique et/ou d’un approvisionnement en filière
courte.
A l’issue du stage, un questionnaire leur a été remis, pour pouvoir évaluer l’action sur 3 niveaux :
1. Connaître les publics qui se sont inscrits,
2. Evaluer la pertinence de ce type d’action dans le contexte de l’accueil touristique sportif,
3. Evaluer la pertinence de chaque action.
L’ensemble des analyses doit pouvoir orienter vers une optimisation de la démarche, et permettre de reproduire ce concept sur les sites* qui s’y prêtent quelque soit le milieu naturel et
l’activité sportive pratiquée.
* Un second site d’expérimentation, pour les plus jeunes, est prévu à Messanges (Landes) en 2012.
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Les publics accueillis, déjà majoritairement sensibles
à l’environnement.
Globalement, on constate que les jeunes accueillis dans le cadre de «l’éco surf camp» ont des
notions de base concernant l’environnement :
Les notions de « produits bio », « approvisionnement local », « économie de l’eau » sont connues,
voire commentées de façon réaliste : 47,7% nous déclarent connaître les produits bio et 1% de plus
en utiliser chez eux.
Globalement, les mêmes se retrouvent au marché, ou en lien avec un ou des producteurs locaux.
Cependant les connaissances liées à l’approvisionnement de proximité sont moins précises, et si 41%
savent ce que c’est, 32% ont tout de même appris des choses sur le sujet.
L’approche réaliste sur la gestion de l’eau lors du séjour (peut mieux faire 47%) et son corollaire sur
l’utilisation à la maison (peut mieux faire 46%) amène à penser qu’ils ont eu un regard averti sur cette
problématique.
Enfin, sur la question de l’apport du stage dans les gestes de la vie de tous les jours, la modalité «pas
beaucoup» est utilisée à 23%, le pourcentage le plus élevé, comparé aux questions liées à l’apport
du stage sur d’autres domaines. (par exemple, apport du stage sur la connaissance du milieu naturel,
17%).
Remarque
: les constats ci-dessus sont tout à fait logiques en tenant compte de deux
paramètres essentiels : les axes prioritaires de communication de masse qui, dans le cadre du développement durable, s’attardent principalement sur ces 2 thèmes porteurs que sont l’alimentation
biologique et les économies d’eau. L’environnement socio économique dans lequel les stagiaires de
l’UCPA évoluent, qui est globalement le même que celui auquel appartiennent les tranches de population qui se préoccupent le plus des questions liées à l’environnement, intermédiaires à supérieures.
Dans les extrêmes, on retrouve majoritairement des jeunes assez, voire très au fait de ces questions
mais qui semblent « saturer » : en effet, ils nous répondent «connaître le sujet», mais ne pas être
venu pour ça et trouver le camp « trop écolo » (18%). A l’autre bout de la chaine, ce sont ceux, très
minoritaires, dont on pourrait dire qu’ils se sont trompés d’endroit puisque visiblement en opposition
aux concepts du séjour.
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Eco surf camp, un concept globalement pertinent
Globalement, tu as trouvé ton stage :
Si dans l’absolu le stage a été jugé de bonne, voire très bonne qualité, cela ne préjuge en rien de
l’appréciation de la dimension « éco » : en effet, il convient de comparer ce premier tableau avec
celui ci-dessous.
Classe par ordre de préférence, ce que tu as le
plus apprécié au cours du stage :
Bien évidemment, la préférence va au surf, ce n’est pas une surprise, la modalité a été choisie par
100% des répondants et son ordre d’importance de 6,78 sur 7 indique que la modalité a été choisie
très souvent en premier.
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Le niveau d’importance accordée est essentiel pour cette analyse, car il situe la place de la réponse
au sein des autres réponses, toutes ayant été utilisées la plupart du temps.
Si l’on compare les ordres d’importance, les réponses liées aux caractéristiques du surf camp arrivent toutes devant celles liées aux caractéristiques « éco », ce qui s’explique complètement par le
moteur principal du stagiaire qui est la pratique de l’activité sportive et le dépaysement géographique.
De ce fait on peut se poser la question : si le surf camp n’avait pas décliné un volet «écologique»,
aurait-on eu le même niveau de satisfaction? Probablement oui.
Plus importante, la question suivante, «est-il pertinent de concevoir un surf camp de façon éco ?»
trouve sa réponse en ajoutant le tableau ci-dessous :
Pour toi, le surf camp écolo c’est :
On constate ici que, s’il y a une remise en cause de la répartition au sein du programme du stage
(pas assez de surf, 43,8%), l’assimilation « surf va avec développement durable, va avec nature, va
avec gestes en faveur de l’environnement » semble aller de soi pour les stagiaires interrogés. On
peut donc avancer que l’association est très pertinente.
Une éco conception remarquée
Là aussi, l’opération est réussie. Le programme, somme toute assez complet en matière de développement durable (pilier environnement en tout cas) a permis d’imprimer la marque « éco ».
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Tu as trouvé l’organisation du surf
camp :
Conclusion partielle :
• Globalement le concept « éco surf camp » a beaucoup plu,
• La préférence va au concept « surf camp » plus qu’a son volet « écologique »,
• Le surf camp est un lieu privilégié pour la mise place et l’éducation liés à la partie «environnement»
du développement durable.
• La façon dont l’éco surf camp a été monté a permis à la partie « éco » d’être visible.
Des actions diversement appréciées
Bien qu’interdépendants, et souvent imbriqués l’un dans l’autre, ce qui fait toute son efficacité, on
peut distinguer 2 types d’actions mis en place lors de l’éco surf camp :
• Les actions d’éco conception/éco organisation
Gestion de l’eau
approvisionnement
• Les actions de sensibilisation
Intervention ONF
Ateliers
Eco défi
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La gestion de l’eau a été diversement estimée
Lors du stage, on a fait attention à économiser l’eau
Cette action a été jugée globalement insuffisamment mise en place par près de 62% des stagiaires.
Plusieurs raisons possibles :
• Les limites de la mise en place (contraintes du camping par exemple) ont été insuffisamment ou
mal expliquées,
• Le niveau de connaissance et donc d’exigence des stagiaires est plus élevé que le niveau de
mise en place,
• Le niveau de sensibilisation à cette problématique au cours du stage est plus élevé que le niveau
de mise en place,
• Le niveau de mise en place normal pour les stagiaires est plus élevé que le niveau de mise en
place sur le camp.
Cette dernière option n’est à retenir « que » pour 18% d’entre eux, qui nous disent en même temps
faire attention à la consommation d’eau chez eux « tout le temps », alors qu’au camp « on peut faire
mieux » a minima.
En tout état de cause, cette action et son évaluation par le questionnaire, aura eu une vertu pédagogique majeure, celle de faire s’interroger les participants sur la gestion de l’eau chez eux, voire
d’en mettre les lacunes en évidence :
Chez toi, on fait attention à économiser l’eau :
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Nourriture issue de l’agriculture biologique un concept connu, reconnu et apprécié :
Ton avis sur les repas bio :
Globalement, les participants sont familiers au concept de «nourriture bio». Environ 65%* d’entre
eux «savent déjà ce qu’est un produit bio», et 27,1% nous disent être « à fond dans le bio à la
maison ». De plus sa mise en place dans le cadre du camp est globalement jugée positivement
par l’ensemble. On reste dans une certaine logique à double tranchant pour cet item : le principe
de sa mise en place n’étant pas contraignant pour les stagiaires et la communication globalement
importante sur le sujet, on limite les réfractaires. Mais d’autre part, ces caractéristiques en font un
attribut commun, voire attendu de «l’éco surf camp», et de ce fait font passer cette mise en place
un peu inaperçue dans l’évaluation globale.
L’approvisionnement local, une notion mieux appréhendée grâce au stage :
Les connaissances initiales sont plus faibles sur ce sujet que sur le précédent. S’ils sont 68% à estimer
connaître ce qu’est un produit local * ils sont également près de 35% à avoir «appris des choses»,
ce qui est beaucoup plus que pour le bio. De plus, c’est principalement de l’acquisition de connaissances nouvelles, puisque parmi les 34,4% qui ont «appris des choses» seuls 6,1% connaissaient
déjà la notion et ont donc appris des choses supplémentaires.
* ces pourcentages représentent la part de ceux qui ont répondu « je savais déjà… » à laquelle on ajoute
la partie sans doublons de ceux qui ont choisi des réponses qui montrent indirectement qu’ils connaissent le
sujet. Exemple : « je savais ce qu’est un produit bio » + la part de ceux qui ont répondu « chez moi on est à
fond dans le bio », déduction faite de ceux qui ont fourni les 2 réponses.
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La sensibilisation, des avis conditionnés surtout par les moyens utilisés.
Tu as trouvé l’intervention de l’ONF
Instructive et intéressante, l’intervention ONF (restauration dunaire, inventaires floristiques, conception
d’abris avec matériaux naturels) est sans doute l’action qui a fait le plus d’effet : ils sont près de 64% *
à avoir trouvé l’intervention soit instructive, soit intéressante, voire les deux. L’écart d’importance avec
les autres items s’explique par le fait, très significatif, que ces autres items n’ont que peu été utilisés,
même en choix 3, 4 ou 5.
Tu as trouvé l’atelier
L’atelier, lui, aura été jugé surtout amusant. L’écart d’importance avec les autres modalités laisse
supposer que les items « intéressant » et « instructif » ont été relativement peu utilisés, et surtout à des
rangs inférieurs (ordre d’importance faible).
* mêmes règles de calcul que page 9
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Ton avis sur l’éco défi :
L’éco défi (quizz sur la protection de l’environnement, les gestes écologiques...) enfin, nous montre
qu’au delà du caractère amusant, sa mise en place et sa réalisation n’ont pas ou peu apporté aux
stagiaires : les modalités qui montrent que ce qui est proposé est déjà connu ont été utilisées par
près de 48% des répondants *, et la modalité liée à la découverte « c’est instructif,… » se trouve
en fin de classement.
Une fois épurées les incohérences, on peut «comptabiliser les déceptions» ainsi:
•
•
•
•
Environ 18% ont répondu ne pas être venu au camp pour assister à l’intervention de l’ONF,
Environ 8% ont répondu ne pas être venu au camp pour participer aux ateliers,
5,2% ne voient pas l’utilité des gestes écologiques,
30,2% ont choisi l’une des modalités ci dessus en choix principal (rang 1).
En résumé, cela signifie que :
•
•
•
•
•
L’approvisionnement bio aura été apprécié,
La gestion de l’eau aura suscité la critique,
L’intervention ONF aura été instructive,
L’atelier aura surtout été amusant,
L’éco défi n’aura pas ou peu fait découvrir.
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Conclusion des analyses:
On retiendra de cette première partie une certaine homogénéité des réponses des stagiaires, due en
partie à la relative homogénéité de la situation socio économique des stagiaires eux-mêmes, ou plutôt de
leurs parents.
Ces réponses nous indiquent que la population concernée connaît assez bien la partie de la problématique du développement durable, qui concerne l’environnement. Leur avis est donc motivé.
Ils sont globalement satisfaits du stage, auquel, de toute évidence, ils auraient participé même en l’absence
de démarche environementale.
Néanmoins, cette éco-organisation est «un plus» qui est parfaitement en phase avec leur représentation
de la pratique du surf.
Leurs avis avertis mettent en évidence les parties de l’organisation à retravailler, tant sur le fond que la
forme et les moyens.
Remarques :
L’atelier : Suivant le constat d’un niveau de connaissance correct des stagiaires, il est important de confier
l’animation à quelqu’un dont le niveau de culture permette à l’atelier de laisser des traces dans les esprits
des jeunes. On peut penser que l’idéal serait une personne avec des connaissances généraliste sur le
développement durable et pointu sur la thématique qu’il a choisie.
L’éco défi : Les limites de ce type d’outil, quizz/écodéfi…sont qu’ils partagent 2 objectifs : évaluer ses connaissances ou son comportement d’une part et instruire/éduquer d’autre part. Pour être pertinent, ce type d’animation doit être assez professionnel et précis pour atteindre ce double objectif, ce qui a pu ne pas être le
cas.
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Evalua on
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L’objectif de toute éco organisation qui inclut un volet pédagogique est d’impacter, durablement
si possible, la vision et les comportements des acteurs. Comme souligné plus haut, les stagiaires
concernés ne sont pas néophytes en matière d’environnement, il fallait donc que les actions proposées soient très pertinentes pour avoir un impact positif.
Appréciation globale positive, l’impact lié à la faisabilité.
« On peut passer de bonnes vacances tout en se préoccupant d’environnement ».
Les questions de développement durable, y compris celles liées à l’environnement, sont encore
trop souvent vécues, perçues et présentées comme une série de contraintes auxquelles il faut
bien faire face. Quand ce n’est pas « impossible », c’est « trop cher », ou « trop de travail »,
« inconfortable », voir « incompatible ». En mettant ses stagiaires en situation, la structure UCPA
leur démontre la faisabilité de la chose, transformant la contrainte en opportunité dans le meilleur
des cas, ou, au pire, la rendant très largement acceptable. Ainsi, personne ne remet en cause que
le stage est « écolo » (75% des répondants) et tout le monde estime que le stage est une réussite
(88% des répondants).
Ils sont environ 67%* à estimer avoir appris quelque chose lors de l’une des activités (atelier ONF,
intervention ONF, ECODEFI), ou à propos de l’une des thématiques précises du stage (nourriture
biologique, approvisionnement en circuit court, gestion raisonnée de l’eau).
A l’inverse, si l’on regroupe ceux qui n’ont rien appris du tout**, on se retrouve avec moins de 2 %
des stagiaires. Les 30% restants sont composés de jeunes qui n’ont pas choisi comme importante
la modalité « j’ai appris quelque à propos de… »
Chaque stagiaire, en fonction de sa sensibilité et de son exposition aux messages tout publics est
arrivé avec un fond de connaissance en « environnement » plus ou moins important.
L’analyse ci dessus découle des réponses aux questions mêlant thématique et moyens (exemple :
l‘intervention ONF, traite d’un thème, le milieu forestier, avec un moyen, le bivouac et le discours)
Bien qu’il soit difficile de généraliser à partir d’un échantillon de cette taille, on peut néanmoins
avancer sans trop se tromper que les interventions et ateliers ont en général apporté des connaissances brutes supplémentaires à un public identifié comme déjà informé.
* sont considérés comme tels, les stagiaires qui ont choisi de cocher la modalité « j’ai appris quelque
chose… » en premier ou en 2ème choix, par ordre d’importance pour toutes les questions ou la modalité
était présente.
** sont considérés comme tels, les stagiaires qui ont choisi de cocher la modalité « j’ai appris quelque
chose… » en 3ème choix ou plus par ordre d’importance pour toutes les questions ou la modalité était
présente.
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Partie : 2
Etude d’impact en fonction des thématiques, un apport de connaissance incontestable.
Après ton stage, tu peux dire que tu en sais plus à propos :
En moyenne, environ les 3/4 des stagiaires affirment quitter le stage en en sachant au moins un peu
plus sur les thèmes abordés au cours de leur séjour.
Impact sur l’apport de connaissance, les conséquences envisageables :
Une des conséquences positives possible est celle d’un essaimage au sein de la sphère familiale : on
peut supposer que cet apport de connaissances pratiques, directement opérationnelles soit transposé dans la vie de tous les jours, au retour des stagiaires. Cette supposition est étayée par plusieurs
des facteurs exposés plus haut, et plus particulièrement sur les thématiques « vie courante » : gestes
de la vie courante (nourriture bio, gestion de l’eau) et milieu naturel hors plage et milieu marin. En effet,
on a à faire à un public déjà averti donc les freins sont bien moindres, ce qui facilitera la transmission
et la transposition des acquis.
Impact sur la structure : reconduction et essaimage
On l’a vu au début de l’analyse, la formule « surf + développement durable » est pertinente aux yeux
des participants, même si certaines choses plus précises sont peut être à revoir. Néanmoins, et cela a
aussi été dit, un surf camp qui ne serait pas « éco surf camp » ferait sans doute le plein, malgré tout.
La reconduction de cette opération paraît intéressante a plus d’un titre, mais paradoxalement, peut
être pas pour les raisons pour lesquelles elle a été initiée.
La cohérence de l’image
Voici ce que l’on peut lire lorsque l’on recherche une description de l’UCPA :
« L’UCPA inscrit son projet humaniste, social et citoyen dans le prolongement du service public, et
participe à la mise en œuvre des politiques publiques destinées à la jeunesse».
L’UCPA répond à trois missions, qui se déclinent en trois métiers :
• les vacances sportives ,
• les loisirs sportifs de proximité ,
• la formation professionnelle aux métiers du sport.
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Plutôt tournée vers les sports de nature et l’accès à un large public, l’offre de l’UCPA peut difficilement faire abstraction du développement durable :
• Au regard de la « sphère sociale » du développement durable dont les objectifs d’humanisme, d’accessibilité pour le plus grand nombre et de cohésion sociale se retrouvent dans
le projet de l’association.
• Au regard de la « sphère économique » dont les objectifs de maintien du tissu économique
local, d’équité dans les choix économiques ou encore de promotion de moyens de production respectueux de l’homme et de la nature, peuvent être facilement adaptés aux types
d’organisation de l’UCPA.
• Au regard de la « sphère environnementale » enfin, dont les objectifs de préservation des
milieux et gestion des ressources et des déchets, sont intimement liés à la plupart des sites
fréquentés et des activités proposées par l’UCPA.
Une exigence de départ sans doute modeste, mais une attente
probablement forte à venir
On peut résumer l’impression globale qui ressort de l’analyse de la façon suivante :
Si les « éco surf camp » n’avaient pas été mis en place maintenant, il y aurait eu peu de gens
pour les réclamer, tout du moins pas avant quelques années, le temps que les exigences, environnementales entre autres, se fassent plus pressantes. Mais dès lors que le concept a vu le
jour, un retour en arrière paraîtrait incongru et serait certainement mal perçu. Le volet développement durable a été reçu comme une plus value et les futurs participants ne comprendraient
sans doute pas son retrait. En effet, cette partie du stage n’a été ressentie comme un poids ou
une gène que par un très petit nombre de stagiaires (4,2% des participants ont estimés le stage
« trop écolo »).
Des éléments de conjoncture favorables :
Selon une étude TNS Sofres dans le cadre de la 2ème édition des Trophées du Tourisme Responsable intitulée « Les Français et le Tourisme Responsable en 2008 », l’évolution de ce type
de vacances est en constante progression.
Voici quelques chiffres, extraits d’un article sur l’étude (http://cdurable.info) :
• Près de 9 voyageurs sur 10 sont intéressés par le concept (89% contre 72% en 2007) principalement en raison du respect de la nature et du développement local (72% des sondés).
• L’image du tourisme responsable change, il est plutôt perçu comme compatible avec tous les
types de voyages selon 68% des sondés.
• Les Français sont à peine un peu plus nombreux à avoir pratiqué le tourisme responsable
(7% en 2008 contre 2% en 2007).
• Le nombre de voyageurs prêts à partir augmente (72% en 2008, contre 68% en 2007),
rassurés par la garantie de la sécurité et des informations plus détaillées sur l’offre.
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Si la reconduction de l’offre est pertinente, l’essaimage est questionné.
Seulement 11% environ des stagiaires interrogés estiment qu’il serait souhaitable d’étendre le concept
aux autres structures UCPA.
3 raisons possibles :
• N’étant pas obligés de répondre à cette question (c’était l’une de modalités de réponse à une
question multiple d’ordre général), il est possible que la plupart n’aie pas jugé utile de donner leur
avis sur ce point.
• Il se peut également qu’une majorité des stagiaires interrogés ne connaisse pas suffisamment les
autres offres de l’UCPA pour envisager la transposition de ce qu’ils ont vécu.
• Enfin, il se peut que l’association des thématiques surf et environnement déqualifient les autres
disciplines sportives ou activités. Néanmoins, cette dernière explication est la plus improbable des
trois du fait que seulement 3,1% des stagiaires estiment que « ça ne peut fonctionner qu’avec le
surf ».
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Preconis ns
Dans le magazine « Relation Client Magazine N°81 du 01/06/2009 », Thina Cadierno, directrice
marketing et communication de l’UCPA explique à propos de la stratégie de communication : «Notre
campagne de communication multicanal, initiée à la fin 2008 autour du dahu, est l’une des conséquences de cette impulsion…Nous cherchions à fidéliser notre portefeuille clients et à le dynamiser, tout
en essayant d’apporter quelque chose de nouveau».
Cet objectif, s’il est toujours d’actualité, amène la structure à proposer des actions innovantes et sans
cesse renouvelées en matière de développement durable sous le label « éco surf camp ». Soit en
« montant le niveau » des prestations liées au développement durable, soit en les modifiant assez
fréquemment.
Reconduction et essaimage, les conditions de la réussite
« Pas assez de surf »
Cette réponse choisie par près de 44% des répondants est plus symptomatique d’une mauvaise information des stagiaires que d’une trop grande importance de la partie écolo du stage.
En effet, toutes les séances de surf ont eu lieu, et lors d’un « surf camp » traditionnel les temps de surf
ne sont pas plus importants. La différence réside juste dans le remplacement des activités « hors surf »
traditionnelles, par des activités « hors surf » tournées vers l’environnement.
Peut être une communication dans ce sens permettra de dissiper les malentendus.
Le choix des activités / ateliers
Chaque « éco activité »a ces partisans et ces détracteurs. Globalement, l’intervention ONF, avec la
mise en situation est l’activité qui aura eu le meilleur impact, en termes de sensibilisation/éducation.
Les autres activités sont à revoir, soit sur la forme, soit sur le fond. A prendre en compte la possible
incohérence entre la forme de choisie pour les activités et l’âge, mais aussi le niveau de connaissance
global des participants. Ainsi, c’est peut être le format qui est à changer, en privilégiant la forme discussion/débat d’idées/forum.
L’organisation du surf-camp
Les réponses liées à la gestion du camp (gestion de l’eau, nourriture bio et approvisionnement local)
semblent montrer d’une part que la communication sur cette éco organisation aura été pertinente mais
peut être incomplète. D’autre part, que cette mise en place suscite des questionnements pouvant être
utilisés au-delà du but premier, « l’éco-organisation ».
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Partie : 3
On l’a vu, si l’appréciation globale est positive, il reste des réglages à opérer pour satisfaire pleinement les stagiaires des futurs « éco surf camps » ou pour exporter le concept à d’autres activités.
Reconduction et essaimage, quelques pistes :
Renforcer l’éco organisation.
C’est vraisemblablement la clé d’entrée stratégique. En rendant l’organisation la plus « vertueuse » possible et en l’améliorant tant que faire se peut, l’organisateur remplit les objectifs mis en lumière par ce
diagnostic, répond à l’attente des participants et se dote des outils pédagogiques nécessaires.
• Renforcer l’éco organisation permet de « mettre de la cohérence » entre le projet pédagogique, la
communication et l’image véhiculée par la structure (UCPA). Cette cohérence permet à son tour une
nouvelle communication et peut être assez aisément évaluée.
• Renforcer l’éco organisation permet d’alléger l’impression, ressentie par les participants, d’omniprésence du côté « éco ». Utiliser les exemples concrets mis en œuvre dans le cadre de l’organisation
ou la gestion du camp peut permettre d’alléger les activités tournées vers l’environnement, pour les
remplacer par des discussions, des débats autour de cette éco-organisation. Débats en soirée sur la
gestion de l’eau, discussion sur la gestion des déchets, sur l’agriculture biologique, en s’appuyant sur
ce qui se fait, ou non, sur le camp. Ainsi, les participants auront peut être moins l’impression « qu’il n’y a
pas assez de surf » ou qu’ils passent trop de temps sur le volet « éco ».
• Enfin, renforcer l’éco organisation permet l’essaimage.
• En démontrant la « faisabilité » de la chose, on accentue l’impact sur les participants. Ces derniers vont
confronter leurs pratiques en matière de développement durable avec celles mises en place dans le
cadre du surf-camp. Outre aiguiser leur sens critique (toujours intéressant pour le projet pédagogique
d’une association liée à l’éducation populaire), on peut postuler qu’une fois de retour chez eux, les
exemples vécus dans le cadre du surf-camp impacteront leur pratique.
• C’est aussi le meilleur moyen pour un essaimage sur d’autres structures UCPA. En modélisant des méthodes adaptables à d’autres milieux et/ou disciplines et en démontrant, là aussi, la faisabilité, l’opportunité est donnée de reproduire ce type d’organisation : Sur d’autres surf-camps (comme envisagé sur le
site de Messanges en 2012, pour les 7-11 ans) puisque surf et environnement « ça va bien ensemble»
(tableau P.6), mais pourquoi pas à la montagne, autre milieu « sensible », ou encore sur les centres
à l’étranger.
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Cet objectif, s’il est retenu, suppose des choix et des aménagements par rapport à
l’existant.
• Les relations avec les partenaires et la structure « hôte » doivent évoluer vers une prise en
compte plus importante du développement durable.
Par exemple, mettre en place le tri au sein du surf camp, suppose de savoir s’il est fait aussi dans le camping,
et s’il existe une filière prévue avec un ramassage au niveau de la collectivité et une valorisation des produits triés.
• L’organisation doit pouvoir se donner les moyens de communiquer sur, et donc de mettre en
place, quelque chose d’un peu novateur, ou une amélioration de l’existant, chaque année.
Cette «nouveauté » pourra servir également de base pédagogique.
• Les intervenants, animateurs, éducateurs sportifs, intervenants extérieurs devront être très pertinents sur la thématique du développement durable en général, et sur les spécificités des
mises en place en particulier. Cela permettra de s’appuyer sur ces mises en œuvre concrètes
pour des actions pédagogiques. Enfin, ces actions pédagogiques devront tenir compte du
niveau de connaissance des stagiaires que cette première étude estime comme correct. Le
message à faire passer doit être d’un niveau suffisamment élevé, et provenir d’une source dont
les connaissances ou les compétences sont solides.
• Une évaluation de la partie « éco » devra systématiquement être mise en œuvre, pour la
structure d’une part, pour compléter la sensibilisation d’autre part.
• Enfin, l’opportunité de la communication sur le thème du « passage à l’acte développement
durable» pourra être envisagée.
«Il existe un accord au premier niveau lorsqu’il s’agit d’énoncer des enjeux et des objectifs. Par contre,
il est l’objet de contestations lorsque des arguments sont déployés à propos de l’interprétation du
concept en pratique».
Michael Jacobs,
économiste,
conseiller spécial pour l’énergie, le changement climatique
et la politique environnementale, auprès du premier ministre britannique,
in :
“The Green Economy: Environment,
Sustainable Development
and the Politics of the Future
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Direct de la publication et de la rédaction :
Jacques Cartiaux - Directeur régional de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale
Aquitaine
Rédacteur en chef
Philippe Sanchez
A collaboré à la rédaction:
Michel Pellegrino, UCPA
Conception maquette
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Cette publication distribuée gratuitement a été réalisée grâce au financement
de la DRJSCS Aquitaine
Tout droit de reproduction réservé. Diffusion gratuite
Eco surf camp : l’expérimentation UCPA Hourtin/le Pin Sec - avril 2011
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imprimé sur papier 100 % recyclé
Cette étude a été réalisée par la DRJSCS Aquitaine, en partenariat avec l’UCPA