06 / 07 / 2005
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06 / 07 / 2005
Autos mercredi 6 juillet 2005 Une hybride de Formule 1 BMW n'a pas attendu le rachat de Sauber pour placer dans son propre châssis un moteur à l'architecture V10. Le Quotidien vous amène pour un tour dans la M6. 29 Les échos BMW M6 Puissance : 507 CV (373 kW) Cylindrée : 4 999 cc (V10) Vitesse de pointe : 250 km/h (bridage électronique) Accélération de 0 à 100 km/h : 4,6 secondes Consommation en cycle mixte : 14,8 litres/100 km Consommation moyenne lors de l'essai : 20,3 litres/100 km Émissions de CO2 (g/km) : 357 norme Euro 4 Longueur : 4,87 m Poids : 1710 kg Prix du modèle de base : 30 413 euros (2 litres turbo essence) Prix du modèle essayé : 112 890 euros 3,5 kg/cheval Les motards sourient, mais dans la catégorie des quatre roues la BMW M6 affiche une réelle performance : un rapport poids/puissance de 3,5 kg/CV. C'est cette valeur qui est déterminante pour les accélérations du bolide. Ce résultat est obtenu sans compromis avec le confort, dans un coupé 2+2 disposant notamment de la climatisation, d'une excellente insonorisation et d'un système audio et de navigation très sophistiqué. Par contre, la chasse au poids a notamment consisté à utiliser l'aluminium pour le bloc avant, les portes et la capot moteur. Coupé M6 : la plus puissante BMW de série jamais construite est aussi l'un des plus jolis modèles imaginés à Munich. Non, le nouveau coupé BMW M6 ainsi que son pendant en berline la M5 n'ont rien d'une voiture «citoyenne». Mais tout pour ravir les passionnés, cela à grâce notamment à l'application de nombreuses solutions techniques éprouvées en Formule 1. Recette du bonheur pour passionnés de belle mécanique : placez un moteur V10 de 507 chevaux dans un magnifique coupé; mettez, comme en Formule 1, des manettes sur le volant pour changer les vitesses; dotez le tout d'aides à la conduite qui permettent aux «pilotes» sans superlicence de maîtriser la puissance. C'est ce cocktail détonnant que Le Quotidien propose aujourd'hui à ses lecteurs, sous forme d'essai du coupé M6. En prenant place dans le baquet bien plus confortable que celui réservé à Marc Webber et Nick Heidfeld - le cuir, beaucoup de matériaux nobles et en prime la climatisation automatique ne font pas défaut - on souhaiterait certes comme les pilotes attitrés de la F1 disposer d'une radio pour se faire assister par un ingénieur. La M6 contient de nombreuses commandes que l'on ne retrouve pas sur les voitures de Monsieur Tout-lemonde, et le système intégré de navigation, communication et.... réglages de nombreuses options de conduite n'a en vérité rien d'intuitif. Apprentissage progressif L'apprentissage se fera progressivement, de même que la montée en plaisir (et d'adrénaline) : la conduite d'un bolide de 507 chevaux demande une réelle période d'apprentissage. Mais dès les premiers tours de roue, la pédale des gaz étant maniée avec le respect nécessaire, le moteur en position «économique» et la boîte en position tout automatique, le coupé s'avère docile et prouve ses capacités à se mouvoir discrètement dans la circulation de tous les jours. 22 litres aux cent Mais si le M6 est à l'aise en ville, c'est sur l'Autobahn, une fois franchi le pont de la Moselle, que le coupé a une première fois pu dévoiler tout son potentiel. BMW, mais fallait-il en douter, rivalise avec les meilleurs spécialistes tels Ferrari ou Porsche. Accouplé à son excellente boîte SMG à 7 vitesses, la M6 ne met que que 14 secondes pour passer de 0 à ... 200 km/ h. Avec son train roulant agile et sûr, mais aussi les aides électroniques - antipatinage et stabilisateur de trajectoire - qui viennent discrètement au secours du pilote, la puissance se gère avec une facilité certaine, à condition que le conducteur ne verse pas dans la témérité. La physique impose ses limites : ne jamais oublier que même Heidfeld et Webber sortent parfois de leur trajectoire, et qu'il n'y a pas L'enfer vert du Nürburgring La Nordschleife du circuit de compétition de l'Eiffel est expressément citée dans le prospectus de la M6. «Essayez...» note le texte publicitaire. Chiche! Samedi, paysage à l'entrée de la boucle du nord du circuit du Nürburgring. 15 euros pour 20,8 kilomètres, 73 virages, 300 mètres de différence d'altitude. Il faut 50 à 100 tours pour mémoriser le circuit : mieux vaut suivre des «lièvres». Une Porsche Carrera et une Comme cette rivale de Zuffenhausen, la M6 est une véritable sportive. 911 Turbo font l'affaire. La M6 suit l'allure sans peine, encaisse les virages du Hatzenbach, à fond vers le Flugplatz. Avant le Kesselchen, la 911 part en tête-à-queue. La M6 ne bouge pas ou si peu : merci à l'assistance électronique! Le coupé passe sans encombre le banking du carrousel de Caracciola. Très rares sont les voitures qui dépassent la M6 mais il faut céder le passage à la Chrysler Viper aux mains d'un pilote de compétition. Le trafic est trop dense pour trouver les trajectoires parfaites, la BMW encaisse toutefois sans broncher les bordures rouge et blanche. Remontée vers Döttingehöhe, à fond dans la dernière ligne droite... puis à fond sur les freins ultra-puissants à l'approche de la chicane qui indique la sortie. Qui à dit grüne Hölle, enfer vert? Une douzaine de minutes de paradis (sans radars) dans la M6. de commissaires de piste pour signaler les dangers sur l'autoroute. Au fil des kilomètres, sur les routes rapides du Hunsrück, sur les autoroutes où le 130 n'est que recommandé, le pilote prend confiance, passe les vitesses avec les manettes au volant. Épreuve et plaisir suprême : un tour sur la Nordschleife du Nürburgring. Pas le temps de rêver à se prendre pour Mark ou Nick, la conduite en mode «course» requiert 100 % de concentration, sinon plus. Le rêve d'ailleurs se brise à la pompe : en utilisation très sportive le bolide nécessite 22 litres au 100 km/h, un seul plein suffit à peine pour faire l'aller-retour depuis Echternach et une boucle sur le circuit de l'Eifel. Sans évoquer le prix d'achat qui dépasse les 110 000 euros. Mais le temps d'un essai, le coupé M6 aura permis de pousser jusqu'à l'extase le slogan publicitaire du constructeur de Munich : le plaisir de conduire. Merci BMW. Changement de vitesse au volant. 635 CSi et M1 Première voiture à porter le sigle M (comme Motorsport) et 6 comme série 6, le coupé revendique l'héritage de la M635CSi (produite à partir de 1984) et surtout de la M1 (1979), ancien bolide Procar devenu objet de légende. Textes : Alain Kleeblatt Photos : Alain Kleeblatt et BMW Solutions de la F1 La BMW de série «la plus puissante de tous les temps» fait un large appel aux solutions éprouvées en F1. À commencer par l'architecture du moteur, un 10 cylindres en V avec un angle de 90 degrés. Avec certes des différences : 5 litres de cylindrée pour le M5/M6 contre 3 litres pour la Williams BMW FW27; 8 000 tours/min pour la série contre plus de 18 000 tours en compétition Résultat : 507 chevaux pour la route, plus du double en circuit. À noter : les blocs et culasses en alliage léger des voitures de série sont coulées dans la même fonderie de Landshut qui produit les moteurs des voitures de course. La technique F1 se retrouve encore au niveau de l'admission : chaque cylindre dispose de son propre papillon des gaz, chaque rangée de cylindres est desservie par son propre servo- moteur. Des papillons qui s'ouvrent... en 120 millisecondes. Si la construction de la boîte est fort différente des voitures de course, les M5 et M6 disposent de 7 vitesses qui, comme en F1, peuvent être maniées par les manettes placées sur le volant, cela sans lever le pied de l'accélérateur.