Le contrat de responsabilité
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Le contrat de responsabilité
PAGE 4 mardi 4 novembre 2014 Design et innovation horlogère à Renens DOMINIQUE RENAUD. L’horloger et entrepreneur installe la R&D de son entreprise au nouveau Pôle Design de Renens. MARJORIE THÉRY Dominique Renaud, maître horloger pour les plus grandes marques suisses, a décidé d’installer son atelier de recherche et développement au nouveau Pôle Design de Renens, inauguré hier. Il dit avoir été séduit par l’environnement stimulant du Pôle Design de Renens, les synergies possibles entre les différents acteurs et par la perspective d’y développer un pôle de compétence horloger porteur. Pour rappel, Dominique Renaud SA est une société suisse créée en 2013 par Dominique Renaud et Luiggino Torrigiani dans le Canton de Vaud, ayant pour but la conception (recherche et développement), la fabrication et la commercialisation de garde-temps innovants. L’objectif étant de devenir un véritable «Swiss Watch Innovation Lab», développant des innovations de rupture, revisitant les fondamentaux de la montre, ceci pour certains groupes existants mais également sous sa propre marque Dominique Renaud. Dominique Renaud est notamment spécialisé dans le développement de mouvements complexes, et est à l’origine de la plus grande production de montres à hautes complications au monde (il a notamment travaillé pour pour IWC, Audemars Piguet, Jaeger-LeCoultre ou encore Franck Muller). Quant à Luiggino Torrigiani, il est ingénieur EPFL et spécialiste de marketing et sponsoring, mais aussi fondateur de Solar Impulse SA. «Ce sont deux entrepreneurs pionniers dans leurs domaines qui s’associent pour ouvrir une ère nouvelle dans la haute horlogerie mécanique» précise le communiqué. Dominique Renaud SA a déjà déposé plusieurs brevets et conseille divers fabricants horlogers sur des problématiques complexes. L’entreprise travaille sur le prototypage de ses premières réalisations pour sa propre marque. Les premiers produits seront proposés aux dès 2015. Lors d’une conférence conjointe hier, les partenaires de la création du Pôle Design ont précisé le contexte et les objectifs du projet. En favorisant l’éclosion de talents, en accompa- gnant des projets innovants, la stratégie globale de ce nouveau Pôle Design vise à faire de Renens et de sa région un terreau fertile pour de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois. «Durant les sept dernières années, soit depuis le déménagement de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL), la création de la Fondation des Ateliers de la Ville de Renens et de l’EPFL+ECAL Lab dans l’ancienne usine IRIL, Renens a misé sur la promotion du secteur du design» rappelle le communiqué. Ce solcle universitaire et institutionnel a été renforcé par l’organisation de plusieurs éditions des Design Days, l’arrivée de l’école d’architecture Athenaeum, mais aussi la création du Design Studio Renens de Christophe Marchand ou encore du projet de laboratoire communautaire UniverCité qui interface, entre autres, le design et la biologie. Le Pôle Design est à l’intersection de ce foisonnement de projets et représente une nouvelle politique de formation, d’innovation et de développement du design à Renens et dans sa région et se décline en quatre phases correspondant à quatre acteurs distincts. La première phase du processus est dédiée à la formation, constituée par les différentes offres de Bachelor et Master de l’ECAL. L’objectif partagé par l’ECAL est de faire bénéficier aussi le tissu économique local de la présence de cette prestigieuse école et de favoriser l’émergence de projets économiques. Dans une deuxième phase, l’opportunité sera donnée aux porteurs d’un projet entrepreneurial d’entrer dans un processus d’incubation auprès du Design Studio Renens durant deux ans. Une fois l’incubation terminée, le développement de la désormais entreprise pourra se poursuivre au cœur de la Fondation des Ateliers de la Ville de Renens pour une période de 2 à 4 ans. Enfin, arrivées au terme du processus d’accompagnement, les nouvelles entreprises auront la possibilité d’être implantées dans les bâtiments du CACIB afin d’entamer leur phase de croissance. DOMINIQUE RENAUD A NOTAMMENT TRAVAILLÉ POUR IWC, AUDEMARS PIGUET, JAEGERLECOULTRE OU FRANCK MULLER. FORMATION BOA LINGUA: 25 ans d’activité La société Boa Lingua a fait ses premiers pas comme entreprise individuelle en 1989. Sur le business plan de l’époque figurait entre autres un ordinateur Commodore d’une valeur de 3000 francs – d’occasion, bien évidemment. «L’un des nombreux exemples qui montre à quel point les choses ont radicalement évolué depuis», explique Kurt Krummenacher, CEO créateur de l’entreprise active dans les voyages linguistiques. Longtemps restée de taille modeste, l’entreprise prend un virage décisif avec l’arrivée d’internet, selon un communiqué diffusé hier. «Avant, nous vivions principalement du bouche-à-oreille. D’un seul coup, nos produits devenaient accessibles à toutes les régions du pays, le marché devenait transparent et nous pouvions nous comparer à la concurrence.» Aujourd’hui, Boa Lingua emploie 100 personnes dans 10 filiales en Suisse et deux succursales en France (Lyon et Paris). SUISSE Le contrat de responsabilité PRIX SUISSE DE L’ÉTHIQUE. La HEIG-VD décernera ses traditionnels prix le 18 novembre. Pour la 10e fois. CATHERINE FELLRATH* Demain, les entreprises et organisations se différencieront grâce à l’engagement qu’elles prendront dans le domaine de la responsabilité sociale et éthique. Aujourd’hui déjà, certaines d’entre elles fournissent un effort particulier, par l’intermédiaire de projets concrets dans le domaine de l’éthique, du développement durable ou de la responsabilité sociale. Le Prix Suisse de l’Ethique, lancé en 2005 par la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD), veut ainsi récompenser de tels projets susceptibles d’être repris ou imités par d’autres. Le choix des trois lauréats se base sur la qualité et le rayonnement des actions menées, mais également sur le caractère reproductible de la démarche. Qu’il s’agisse de petites ou de grandes entreprises, d’associations, de communes ou d’écoles, pas moins de 27 organisations ont déjà été primées. En effet, l’un des objectifs principaux du Prix Suisse de l’Ethique est d’encourager les entreprises et collectivités publiques à intégrer et promouvoir les valeurs de l’éthique, du développement durable et de la responsabilité sociale au sien de leurs stratégies, ainsi que de leurs actions. Cette démarche reflète aussi le positionnement de la HEIG-VD. Un de ses axes majeurs est la sensibilisation et la formation de ses étudiants aux problématiques éthiques, environnementales et sociales. C’est la raison pour laquelle des étudiantes et étudiants en économie d’entreprise sont intégrés dans le comité d’organisation du prix. Ils ont pour mission de mettre sur pied les différentes étapes du projet, tout en étant soutenus et encadrés par deux responsables. Ils trouvent là une opportunité unique de participer de manière active à un projet concret qui fait partie intégrante de leur cursus académique. L’édition 2014 du Prix Suisse de l’Ethique se clôturera le 18 novembre prochain à 18h au Conservatoire de Lausanne par la cérémonie de remise des trophées. Durant cette soirée, ouverte au public, trois organisations seront primées pour avoir développé un projet particulier dans le domaine de l’éthique, du développement durable ou de la responsabilité sociale. Les prix seront remis par la conseillère d’Etat vaudoise AnneCatherine Lyon, présidente d’honneur du Jury. Les étudiants intégrés cette année dans le comité d’organisation sont les auteurs des textes de présentation cidessous. Plus d’informations sur www.prixethique.ch * Collaboratrice scientifique HEIG-VD 21 projets en compétition pour le prix 2014 (1/2) Le Carpe Diem Produits de proximité dans un esprit communautaire. Le Carpe Diem est une sandwicherie gourmet crée en septembre 2013 à Monthey (VS). Durant toute l’année 2013, l’idée d’une sandwicherie gourmet à Monthey planait dans la tête de Magali Donnet et François Baud. C’est en septembre que l’idée devient réalité. Rapidement, le succès est présent et Le Carpe Diem fait sa place à Monthey. Les sandwiches sont préparés devant le client, avec des produits frais et issus exclusivement de la région: viande et fromage de la vallée, féra et écrevisse du Lac Léman, œufs de la Ferme des Trois épis (lire ci-dessous). Chaque producteur a sa photo au mur, renforçant l’esprit communautaire du concept. La Ferme des Trois Epis Label Eco-Œuf La Ferme des Trois Epis est présente depuis des décennies dans le paysage de la commune d’Aigle (VD). Son actuel propriétaire, Marc Löwensberg, depuis toujours préoccupé par les questions éthiques et écologiques, a entamé depuis 1980 une réforme complète de la ferme afin de répondre aux critères du développement durable. C’est ainsi qu’il a créé l’EcoŒuf. La ferme est aujourd’hui indépendante énergétiquement, grâce notamment à des panneaux solaires, une pompe à chaleur et des véhicules de livraison électriques. Elle est également inscrite depuis 1996 aux Prestations Ecologiques Requises, système de subventions incitatives à l’agriculture plus souple que le bio. L’asticot Vêtements pour enfants 100% bio et durables L’asticot a été fondé en 2009 par Christie Mutuel, styliste de formation, et Inga Aellen, spécialiste dans la vente et le marketing. L’asticot - Swiss Ethical Kids Design avait pour vocation de proposer des habits pour enfants à la fois éthique et design, offre inexistante jusqu’alors sur le marché. En quelques mois, le projet a donné lieu à une première collection et, dès 2013, la société a commencé une activité régulière, toujours avec une production éthique et valorisante pour les travailleurs, des matières premières 100% bio et une durabilité élevée des vêtements. Poussenature Agriculture préservant le patrimoine et pédagogie Poussenature est né en 2009 d’une volonté de proposer des solutions de jardinage et d’entretien aux professionnels et particuliers avec des engrais et traitements biologiques en grande partie développés en interne. C’est en 2010 que l’idée s’est concrétisée en une société. Poussenature favorise la restauration d’une nature plus diversifiée et plus sauvage, accueillant la petite faune en mal d’habitat, notamment grâce à l’emploi des semis de ProSpecieRara, association de sauvegarde des anciennes es- pèces. En dehors de sa vocation économique et écologique, Poussenature a également une vocation pédagogique de par ses conseils en développement durable. Sélène Cosmétique Naturels et non testés sur les animaux Sélène Cosmétique a été créée en 2010 par Lucienne Campelo. La vocation de cette entreprise est de prouver qu’il est possible de créer de manière rentable des cosmétiques naturels et non testés sur les animaux, tout cela à un prix faiblement supérieur au marché. La créatrice place au centre de ses préoccupations la satisfaction des vrais besoins des clients. Pour ce faire, elle invite les clients à prendre part à la conception des futurs produits dans le cadre d’une relation de proximité avec Sélène Cosmétique, et améliore en permanence ses prduits selon les critiques et suggestions de sa clientèle. Sylvain Gerber ETL L’innovation du Lombricomposteur Depuis 1986, Sylvain Gerber ETL, à Ollon (VD), propose des solutions de compostage rapide pour agriculteurs avec une culture de lombrics. En 2007, l’entreprise a décidé de proposer le Lombricomposteur aux particuliers. Cet appareil permet de transformer rapidement les déchets des ménages en terreau utilisable en jardinage, et ce sans odeurs désagréables. Il réduit la quantité de déchets à collecter chez les ménages. Sylvain Gerber vend ces Lombricomposteurs directement ou par le biais de partenariats avec les communes de la région. Il propose également des cours de sensibilisation au tri des déchets dans les écoles. Ville de Lausanne Direction des finances et des patrimoines verts Services des Parcs et domaines (SPADOM): ECO46, bâtiment administratif en paille, terre et bois A la suite de la fusion des deux entités, les Services des Parcs et domaines de la Ville de Lausanne ont inauguré, le 19 juin 2012, le premier bâtiment administratif de paille, terre et bois de Suisse. En plus d’être écologique et conforme à l’Agenda 21, ce type de construction révolutionnaire a le mérite d’être rentable et réitérable. Pour ce faire, une partie du budget a été allouée à la formation pour reproduire ce type de projet. Ce bâtiment a été construit par des artisans avec des produits de la région et a déjà attiré de très nombreux visiteurs. QUADIA Quadia Impact Measurement (QIM) Quadia SA, entreprise genevoise établie dans le domaine de la finance responsable, a prouvé qu’il est possible d’investir de manière durable et rentable. Il est désormais possible pour les clients de créer leur propre portefeuille financier selon leurs propres critères (géopo- litiques, impact réel de l’entreprise) pour une durée prédéfinie. Le manque de transparence et d’informations relatives à l’impact écologique et économique des investissements traditionnels a poussé Quadia à mesurer cycliquement l’impact de ses entreprises partenaire actives dans le domaine du développement durable. Assobois Jura et Association 50 ans et plus Création d’entreprise sociale et solidaire pour les 50 ans et plus L’association 50 ans et plus a créé, en mars 2012, Assobois Jura Sàrl. Cette entreprise de huit collaborateurs, basée à Delémont, répond aisément aux critères du développement durable. Assobois Jura engage de manière solidaire des personnes âgées de plus de 50 ans, en fin d’allocation chômage, sans subvention étatique. Au niveau social, elle valorise le poste de travail en incluant des formations continues et des salaires équitables pour ses employés. De plus, les caisses en bois, nichoirs et meubles pour enfants issus de la forêt jurassienne qu’elle produit sont renouvelables et écologiques. Foraus - Forum Aussenpolitik Création d’un think-tank de politique étrangère Foraus est un groupe de réflexion sur la politique étrangère ayant son siège à Zurich. Le manque discussions constructives sur la politique migratoire et la faible participation des moins de 30 ans aux votations sont les principaux problèmes combattus par Foraus. Son but est de mettre à disposition des informations pour le grand public sur un sujet tendu de manière apolitique. L’association a aussi le mérite d’organiser des débats dans les différentes régions linguistiques de Suisse en dehors des cadres des partis et des universitaires. Forte de son succès, elle a ouvert un bureau à Genève et s’est développée de manière exponentielle. IMAD (Institution genevoise de maintien à domicile) Partenariat pour le tri des déchets Situé à Carouge, l’IMAD (institution genevoise de maintien à domicile) a profité de l’opportunité liée à une législation cantonale visant à trier davantage les déchets pour créer un partenariat social et écologique avec l’association Partage. Grâce à celui-ci, 3 postes équivalents plein-temps ont pu être créés pour des personnes de plus de 55 ans au chômage, voire en fin de droit. Après une période test de deux mois, des centres de tri des déchets ont été implantés sur 22 sites de l’IMAD. Au niveau écologique de ce projet, la gestion du tri des déchets s’effectue par le biais de vélos électriques. (Textes: Thomas Bonjour, Gaetan Decrausaz et Pascal Perrin) Suite de la présentation dans notre édition de demain