77 CIRE OU CERA: Matière du Grand Œuvre à l`étape de l`albedo. (5)

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77 CIRE OU CERA: Matière du Grand Œuvre à l`étape de l`albedo. (5)
CIRE OU CERA: Matière du Grand Œuvre à l'étape de l'albedo. (5)
CISEAUX: C'est le feu des Philosophes, de même que la lance, l'épée, etc.
CISTUDE: Tortue aquatique qui vit surtout dans la vase.
CITÉ CÉLESTE: C'est le plan spirituel auquel parvient l'adepte quand il a réalisé l'œuvre.
Il pénètre dans la Cité de Dieu à l'égal des anges et des puissances célestes. (5)
CITRIN: Couleur qui succède à la couleur blanche.
CLARIFIER: C'est éliminer les substances hétérogènes de la matière à
l'aide du dissolvant universel.
CLARTÉ: En termes de Science Hermétique, signifie la blancheur qui
succède à la noirceur de la matière en putréfaction. (7)
CLAVES (Gaston de, dit Dulco): Œuvres écrites: Apologia
Chrysopoeiae et Argyropoeiae, in Treatr. Chem., - Philosophia Chemica,
Lyon 1612. - De triplici praeparatione auri et argenti, Nevers, 1592. - De
recta et vera ratione progignendi lapidis philosophici, in Theat. Chem., t.
IV. (18)
CLEF: Ils ne savent pas que ces textes sont réservés aux initiés et qu'il est
indispensable, pour les bien comprendre, d'en détenir la clef secrète. C'est à
découvrir cette clef qu'il faut préalablement travailler. (19)
CLEF DE L'ŒUVRE: «Remarquez donc bien que cette Séparation, Division et
Sublimation est indubitablement la Clef de tout l'œuvre. Après donc que la putréfaction et la
dissolution de ce Corps est faite, nos Corps s'élèvent en couleur blanche au-dessus de l'eau
dissolvante. Et cette blancheur est la Vie». (Le livre d'Artéphius, p. 137). (18)
CLEF PRISON: Nature s'esjouit en Nature, Nature surmonte Nature et Nature contient
Nature. Car cette eau enfermée se réjouit avec son compagnon qui vient la délivrer de ses
fers, se mêle avec lui et enfin, convertissant ladite prison en eux, rejetant ce qui leur est
contraire, qui est la préparation, sont convertis en eau mercurielle et permanente... C'est
donc à bon droit que notre Eau divine est appelée la Clef, Lumière, Diane qui éclaire dans
l'épaisseur de la nuit. Car c'est l'entrée de tout l'Œuvre et celle qui illumine tout homme. (20)
COAGULATION: Terme de Physique & de Chymie. C'est le lien de composition des
mixtes, qui fait le mutuel attouchement des parties. La coagulation n'est que le rudiment de la
fixation. Il y a deux sortes de coagulations, comme deux sortes de solution. L'une se fait par le
froid, l'autre par le chaud, & chacune se subdivise encore en deux, l'une est permanente,
l'autre ne l'est pas. La première s'appelle fixation, & l'autre simplement coagulation. Les
métaux sont un exemple de celle-là, les sels le sont de celle-ci.
La Coagulation philosophique est la réunion inséparable du fixe & volatil en une masse
si fixe qu'elle ne craint point les atteintes du feu le plus violent, & communique sa fixité aux
métaux qu'elle transmue. (7)
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COAGULER: En termes de Chymie Hermétique, signifie donner une consistance aux
choses liquides, non en faisant un corps compact, ou dont les parties seraient liées comme
celles du lait devenu fromage, mais en les desséchant de leur humidité superflue, & en
réduisant le liquide en poudre, & puis en pierre.
Les Philosophes chymiques appellent aussi coaguler, cuire la matière jusqu'à la
perfection du blanc ou du rouge. (7)
COCON: Enveloppe protectrice qui protège l'embryon royal.
COCTION: La cuisson de la matière; elle se fait d'une part avec le lait de la vierge, que l'on
désigne généralement sous le terme de «dissolvant universel», et d'une autre part, par «l'or
philosophique», qui contient en son sein un élément igné qui complète l'opération.
CŒUR (Jacques):
HAUTE FINANCE ET ALCHIMIE: Si plusieurs financiers de la fin du Moyen Age se sont
occupés de travaux alchimiques, le plus célèbre d'entre eux
est sans conteste Jacques Cœur, le grand argentier de
Charles VII. Aussi n'est-il pas inutile de retracer sa carrière.
Né à Bourges vers 1395, d'humble origine, cet
alchimiste connut une ascension sociale foudroyante:
d'abord simple marchand, il finit par devenir l'un des grands
financiers du temps, prêtant même de l'argent aux plus
hauts personnages du royaume, le souverain compris.
Citons ces deux vers gravés au-dessus du portail du
château de Boisy, dans le Forez:
Jacques Cœur fait ce qu'il veut
Le Roi fait ce qu'il peut.
Il deviendra donc le grand argentier du roi Charles
VII, c'est-à-dire, précisons-le, plus qu'un ministre des
finances moderne, aux pouvoirs pratiques assez limités en fait. Ce poste de grand argentier
cumulait en effet des prérogatives, nous dirons ministérielles, et une libre mainmise bancaire.
Un fait donnera une idée des fastueuses richesses dont Jacques Cœur disposait alors
et, notons-le, par ses ressources personnelles déjà accumulées: les Anglais, qui occupaient
encore la Normandie (après la guerre de Cent Ans), acceptèrent de l'évacuer moyennant 200
000 écus d'or fournis par le financier. Mais en 1453, coup de théâtre: le souverain fait arrêter
son tout-puissant ministre et un dur procès s'ouvre. Jacques Cœur est accusé d'avoir voulu
empoisonner la favorite du roi (Agnès Sorel), de haute trahison au profit des puissances
musulmanes, et aussi de détournement de fonds royaux. Le premier chef d'accusation,
vraiment trop fantastique, se trouve abandonné,, mais les deux autres sont maintenus. Le
grand argentier, condamné, est détenu au château de Lusignan (en Poitou). Il en sortira
certes, mais complètement ruiné.
Jacques Cœur se rend alors à Rome (16 mars 1455). Le pape Nicolas V lui confie un
commandement militaire (contre les Turcs) en Méditerranée orientale. Mais il ne tardera pas
à mourir, le 25 novembre 1456. On l'enterre dans l'île grecque de Chio, au milieu de l'église
des Cordeliers. Celle-ci se trouvera malheureusement détruite par les Turcs, lors de leur
conquête de l'île, si bien que le tombeau du financier français a irrémédiablement disparu. Le
poète François Villon chantera: «Selon les davitiques diz, son lieu [celui du tombeau de
Jacques Cœur] ne congnoistras jamais».
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En 1457, Charles VII réhabilite la mémoire de son grand argentier, dont il dotera les
deux enfants; et Louis XI lui rendra pleine et entière justice.
Quelles avaient été les toutes puissantes activités de Jacques Cœur, du temps de sa
splendeur? Celle d'un négociant, banquier et financier devenu très rapidement richissime,
fondateur d'un véritable empire commercial méditerranéen; il avait réussi à mener, sur une
grande échelle, les échanges portant sur les métaux précieux, les gemmes et diamants. Il
obtient le quasi-monopole du commerce des épices avec le Levant. Le financier possédait
des mines au centre du royaume, y compris celle (de galène argentifère) site à Pampalieu
(aujourd'hui Pampailly, commune de Brussieu, département du Rhône).
Toute une flotte d'altières caravelles faisait la navette entre les ports du royaume de
France et ceux des divers États du monde musulman. Elle allait même sans doute au-delà.
On pourrait se demander si Jacques Cœur n'avait pas obtenu une sorte d'accession secrète à
la survivance des privilèges commerciaux et bancaires de l'ordre du Temple; activité qui,
rappelons-le, dépassaient de beaucoup le cadre, non seulement de l'Europe occidentale, mais
de la Méditerranée1.
C'est d'autant plus vraisemblable que le grand argentier du roi fut sans doute - bien
des choses s'expliquent alors - membre d'une société secrète rosicrucienne. La rose figure,
nous le verrons, parmi les symboles gravés en son hôtel particulier de Bourges.
Jacques Cœur pratiquait l'alchimie métallique. Pierre Borel écrira dans son Trésor de
Recherches (Paris, 1655 p. 127): «Jacques Cœur avait la Pierre philosophale... tous les
commerces qu'il avait sur mer, ses galères, et les navires qu'il gouvernait, n'étaient que des
prétextes pour se cacher, afin de n'être point soupçonné». C'est aller trop loin certes. Mais
Jean de Village, que Jacques Cœur avait marié à sa nièce, avait déjà déclaré de son protecteur
qu'il «...avait porté en pays étranger, par plusieurs fois, de l'argent blanc, tant monnayé que en
vaisselle, en grande quantité qu'il ne saurait déclarer et entre les autres en un voyage qu'il fit
en Levant quand il fut à Rhodes il bailla à Bernard de Vaux et Lazarin d'Andrea, de
Montpellier, certaine somme en quantité d'argent qu'il avait en sa dite galère et ne lui
souvient bonnement de la somme pour la faire fondre, lequel argent fut fondu audit lieu de
Rhodes par lesdits de Vaux et Lazarin d'Andrea à neuf ou dix derniers d'aloy ou environ et
par eux marqué de la marque d'un orfèvre en l'hôtel duquel le dit argent fut fondu, laquelle
marque à son avis était un trèfle»...
L'alchimiste rosicrucien David de Planiscampy, chirurgien du roi Louis XIII, déclara
(L'ouverture de l'Ecole de Philosophie transmutatoire métallique, Paris 1633): «...Je ne puis ici passer la
mort de Jacques Cœur lequel, en considération de ce secret qu'il possédait, obtint de Charles
VII pouvoir de forger monnaie d'Argent pur, qui étaient des grès valant trois sols,
surnommés de Jacques Cœur: au revers desquels il y avait trois Cœurs qui étaient armoiriés
et desquels on voit quelques fois...»
Certes, ces déclarations (comme celles citées plus haut de Potier) sont très
postérieures à l'époque où vécut Jacques Cœur, mais celui-ci avait lui-même écrit divers
traités d'alchimie, malheureusement perdus. Voici les armoiries du financier: «D'azur, à la
face d'or chargée de trois coquilles de sable, accompagnées de trois Cœurs de gueules, deux
en chef, un en pointe». La coquille étant, vous le savez, l'emblème des pèlerins de saint
Jacques de Compostelle, le patron des alchimistes chrétiens. La devise de Jacques Cœur
était: «A Cœur vaillant rien d'impossible».
Dans les somptueux hôtels particuliers que Jacques Cœur possédait à Bourges, à
Montpellier et à Pézenas, on trouve toute une série d'œuvres d'art qui, dans la décoration,
constituent la preuve palpable d'un intérêt direct porté à l'alchimie par l'homme qui fit bâtir
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ces nobles demeures. Sur la carrière de Jacques Cœur et ses rapports avec l'alchimie, on
consultera:
- Gérard Heim: L'étrange destin de Jacques Cœur. Nîmes, 1953.
- Eugène Canseliet: Jacques Cœur est mort il y a 500 ans (La Tour Saint-Jacques, no 8,
janvier-février 1957, pp. 73-82), suivi d'une note d'Anatol de Meibohm sur le «Tombeau de
Jacques Cœur» (id., pp. 83-84).
Jean et Christiane Palou ont écrit une monumentale biographie de l'adepte, encore
inédite.
LE PALAIS DE JACQUES CŒUR À BOURGES
Outre le fait que c'est là seulement que la décoration a été intégralement préservée, le
palais de Jacques Cœur à Bourges constituait le domicile principal du grand argentier et de
son épouse.
Au premier étage du donjon, dans la «chambre de l'argent», le manteau de la
cheminée se trouve agrémenté d'une ogive. Celle-ci abrite, sculptée en haut-relief, une
femme vêtue et ailée qui présente un phylactère. Elle se dresse dans une sorte de claie où
l'entourent, se succédant à ses pieds, une rose (preuve de l'appartenance rosicrucienne du
grand argentier de Charles VII), un chardon, une rose, un chardon, etc. D'après Eugène
Canseliet, le chardon symboliserait l'influence céleste à laquelle doit être soumis le mercure
des sages. On remarque aussi la devise (en vieux français):
A vaillants cuers riens impossible
accompagnée des lettres R. G. Ces dernières pourraient, toujours selon Canseliet, signifier
«Réal Guerdon» (royal salaire) ou «Recipe G» (prends G, comme symbolisant la matière
brute du Grand Œuvre).
Sur le tympan de la petite porte qui flanque, à gauche, la baie charretière et ogivale du
palais, on remarque deux arbres (figuiers ou sycomores). Ils portent des fruits, dont l'un est à
demi recouvert par la partie inférieure du long manteau qu'un ange retient derrière lui, à
l'aide d'une écharpe passée en oblique. Cette figure angélique se dresse sur un écu et tient de
la main un vase hexagonal, celui où végète et s'épanouit la Fleur des Sages.
Le tympan d'une entrée d'escalier nous montre Jacques Cœur lui-même, rendant
grâce au ciel de l'heureuse réussite du Grand Œuvre. On y remarquera trois personnages:
celui de gauche est peut-être l'épouse de l'alchimiste (et non pas, à l'inverse de ce que prétend
l'interprétation profane habituelle, «un serviteur palpant la paroi»). On pourrait voir dans
cette scène une transmission de secrets faite au couple alchimique par leur instructeur.
Jacques Cœur avait fait édifier dans son palais une tour (elle existe encore) où son
astrologue observait la voûte céleste.
Rappelons aussi cette particularité fort curieuse du vaste grenier: on y voit, sur l'une
des parois, les orifices du pigeonnier avoisinant, orifices qui affectent la forme (vaguement
carrée) qui était celle des notes de musique, dans leur transcription médiévale. Qui plus est,
ces orifices sont disposés sur plusieurs rangs, d'une manière irrégulière: on songerait
volontiers à des portées musicales. Mais ne pourrait-il pas s'agir de l'un des plus hauts secrets
de l'alchimie opérative: la connaissance de formules (comparables à des sons de voyelles)
ayant la propriété - quand on les module, quand on les «chante» de la manière correcte
(connue seulement de l'instructeur) - de déterminer telle ou telle sorte de modifications
vibratoires ?
La légende s'est emparée (on l'a vu), du personnage de Jacques Cœur: comme à
d'autres alchimistes, on lui attribue la découverte du fameux «élixir de longue vie». Sa mort
n'aurait donc été qu'un simulacre, et son tombeau était vide! Il existe même une série de
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récits populaires qui attribuent la réussite initiale du jeune Jacques Cœur à un événement
fantastique: il aurait trouvé le moyen de s'emparer d'un fabuleux trésor sur lequel veillaient
de redoutables serpents. Toutes les légendes recouvrent, dit-on volontiers, un fond de vérité.
Cela semble être le cas en la circonstance: le «fabuleux trésor» découvert par le jeune Jacques
Cœur, c'était celui de l'alchimie. Quant au serpent, on sait le rôle très important qu'il assume
dans la symbolique occulte.
Bourges connut au XVe siècle d'autres liens directs entre haute finance et alchimie,
en la personne de Jehan Lallemant (ainsi nommé d'après sa patrie d'origine, l'Allemagne),
dont le fils puis le petit fils perpétuent les activités. L'hôtel Jehan Lallemant, à Bourges,
constitue, avec l'hôtel Jacques Cœur, l'un des plus beaux exemples de «demeures
philosophales». Des générations d'hermétistes se sont attachés à l'élucidation des œuvres, si
énigmatiques, qui se trouvent dans cet hôtel Lallemant. Voici par exemple, la manière dont
René Alleau2 déchiffre un curieux bas-relief qui représente saint Christophe s'appuyant à des
rochers: «Comment ne pas évoquer les révélations microcosmiques [qui concernent l'être
humain] données à l'Adepte à travers les transformations du règne minéral symbolisé par les
rochers et grâce à la mort métallique ou à la dissolution indiquée par les ruines, les brèches,
les ouvertures ? 3.»
1.- Voir l'excellent ouvrage de Louis Charpentier sur Les mystères templiers (Robert Laffont).
2.- Commentaires sur le Livre d'heures de Jehan Lallemant, seigneur de Marmagne. (La Tour SaintJacques, no 1, novembre-décembre 1955, pp. 32-38), p. 36.
3.- Cf. Paul Chenu: Documents d'archives sur l'hôtel Lallemant. Conséquences relatives à
l'ancien aménagement de cette demeure. Bourges, 1942. (34)
CŒUR DE SATURNE: Partie soluble ou sel de la pierre.
CŒUR PUR: Même si le secret était livré au grand jour, le «travail» de l'Œuvre n'en serait
pas moins difficile. (Quand bien même - dit la «révélation Purissime» - la connaissance
complète de nos arcanes serait usurpée par un homme indigne de la posséder, cependant cet
homme n'aboutirait pas dans son œuvre, car cette œuvre dépend du bon vouloir de Dieu
seul. Combien ont en effet employé parfaitement les vraies matières et les procédés de notre
Art, et qui ont échoué. Car ils n'avaient pas le cœur assez pur et la foi assez grande.) (22)
COFFRE: Le coffre représente bien la matière brute et vile des alchimistes, et on peut dire
que ce coffre en contient plusieurs autres à l'intérieur. Seule une clef en fer recouverte d'or et
faite du même métal que les fermoirs du coffre pourront l'ouvrir. En ce qui concerne les
autres coffres insérés à l'intérieur, ils dépendent tous de la même clef.
COFFRE FERRÉ: Le coffre représente la matière saline et fixe, et le fer représente le
ferment ou l'esprit mercuriel. Le coffre ferré représente donc le mercure philosophique.
COHÉSION: En alchimie c'est l'union des deux natures opposées unies dans un même
composé qu'ils appellent mercure philosophique.
COHOBATION: Digestion & circulation de la matière dans le vase, pendant lesquelles la
partie volatile monte au haut du vase, & retombant elle se mêle, pénètre, & se cohobe d'ellemême avec la partie fixe qui se trouve au fond. Telle est la cohobation philosophique; terme
employé seulement par similitude, & par comparaison avec la cohobation prise dans le sens
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des Chymistes vulgaires.
COLIN (Pierrier): Neveu de Nicolas Flamel; il hérita de ce dernier le fameux livre
d'Abraham le Juif. (4)
COLLE DE L'AIGLE: Lait de la Vierge.
COLLESON (Jean): Œuvre écrite: L'idée parfaite de la philosophie hermétique, Paris,
1719. (18)
COLLINE: Ce monticule de terre est pour les Égyptiens le symbole de ce qui émergea en
premier du chaos, lorsque l'air souffla en tempête au-dessus des eaux primordiales. (1)
COLOMBE: Elle représente l'élément spirituel de la matière, ou l'esprit.
COLOMBE DE DIANE: Bernard Trévisane en son traité La parole délaissée la décrit ainsi:
«Donc je te raconte, appelant Dieu à témoin, que comme ce mercure eût été par aucun
[=quelqu'un] sublimé, il apparut vêtu d'autant grande blancheur comme est la neige des
hautes montagnes, sous une resplendeur d'une très subtile cristallinité dont issait [=sortait]
tant grande, tant douée et bonne odeur après l'ouverture du vaisseau secret, que semblable
ne se trouve en ce monde...» Selon les philosophes la matière devient blanche lorsque
l'enfant royal est né. La partie blanche, c'est la partie aqueuse ou saline de la matière fixe.
C'est le rebis des Sages.
COLONNE: Cette même symbolique se retrouve dans les traditions de la francmaçonnerie qui, on le sait, sont fondées sur le Temple de Salomon. Chaque loge, en effet,
figure un Temple où, face au delta lumineux, deux
colonnes, marquées du J de Yakin - ou Jakin - et du B
de Boaz, tiennent une place essentielle. Masculine,
active, ignée, la colonne J est peinte en rouge, tandis
que la colonne B, passive, féminine, aérienne, est
peinte en blanc. De surcroît la première est associée
au soleil, la seconde à la lune. (1)
COLONNES MAÇONNIQUES: «La boussole des
sages entre les pôles magnétiques de l'Œuvre,
symbolisés ici par les deux colonnes maçonniques du
temple de Salomon. Yakin, le principe masculin, le feu
d'en haut (Æsch) et l'air d'en bas, Boaz, le principe
féminin, l'eau d'en haut (Maïm) et la terre d'en bas. Ils
engendrent ensemble le lapis. Celui-ci intègre l'énergie
supérieure (les planètes) et inférieure. Les composants
de l'Œuvre sont: le tartre, le soufre, le sel d'ammoniac,
le vitriol, le salpêtre, l'alun et, au centre, l'antimoine,
l'ingrédient de base dont on sait qu'il est à la fois le
poison le plus caustique et le remède le plus efficace;
le globe impérial est son insigne. (37)
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COLONNES YAKIN & BOAZ: Ce sont nos deux principes: soufre et mercure, masculin
et féminin, le fixe et le volatil, le feu et l'eau. De leur union, de leur association apparaîtra
l'étoile ou, dans certains temples, le pentacle à six pointes marquant ainsi la réalisation ou
manifestation parfaite.
COLORANT: Troisième terme dans l'œuvre, ou soufre philosophique qui a la vertu
colorante, mais ceci n'arrive qu'après plusieurs coctions successives.
COMBAT DES DEUX NATURES: «Il est écrit; que
la femme dissolve l'homme et que l'homme fixe la
femme. Ce qui veut dire: l'esprit dissout le corps et
l'assouplit et le corps fixe l'esprit.» (37)
Sur cette image nous pouvons voir le combat
des deux natures philosophiques au sein de l'athanor
secret: à gauche nous voyons le principe fixe et spirituel
qui a comme bouclier les symboles lunaires, et à droite le principe volatil portant son propre
soufre solaire en lui; c'est le début du troisième œuvre. De ce combat aucun n'en sortira
victorieux, de leurs vies naîtra la pierre philosophale.
COMBINAISON PHILOSOPHIQUE: Elle se réduit à faire d'un deux et de deux un, et
rien de plus, de cette opération du obtiendra l’union intime du fixe avec le volatil.
COMBUSTION: Vieux mot que l'on trouve dans les ouvrages de quelques Chymistes,
pour signifier l'action trop violente du feu sur la matière, en fait il faut brûler entièrement les
matières hétérogènes qui paralysent la pierre.
COMMENT ON PEUT ÉTUDIER L'ALCHIMIE: Le premier livre que nous
conseillons de lire en entier, c'est celui de Louis Figuier intitulé L'Alchimie et les Alchimistes.
Quoique l'auteur se pose en adversaire décidé de la Philosophie hermétique, son livre est très
bien fait en somme et, sauf quelques erreurs de détails, mérite la peine d'être pris en sérieuse
considération. La partie historique est surtout remarquable et sa lecture conduit fatalement à
démontrer avec évidence l'existence de la Pierre Philosophale. C'est donc surtout pour la
partie historique que l'ouvrage de Louis Figuier doit être étudié.
Enfin, l'instruction élémentaire sera tout à fait complète si l'on veut lire L'Histoire de
la Philosophie hermétique, de Langlet du Fresnoy et les auteurs reproduits dans les deux volumes
de la Bibliothèque des Philosophes chimiques de Salmon (1753).
Comme il existe plus de trois mille volumes sur l'Alchimie, nous croyons devoir nous
borner à donner les plus importants. Ceux qui voudraient devenir des Alchimistes
pratiquants, ce dont je les plains fort, devront prendre connaissance de tous les maîtres,
surtout des œuvres de Geber, Raymond Lulle, Basile Valentin, Paracelse et Van Helmont.
Pour faire de l'alchimie, il faut connaître et avoir pratiqué, au moins élémentairement,
la chimie, comme pour faire de l'astrologie, il faut connaître les éléments généraux de
l'astronomie.
Nous ne voulons pas faire de critique, mais nous devons reconnaître qu'il y a, de nos
jours, une foule d'alchimistes amateurs qui n'ont jamais tenu un creuset ni allumé un four, et
qui deviennent de profonds praticiens. PAPUS. (53)
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COMMIXTION: Quelques Philosophes ont substitué ce terme à ceux de conjonction,
mariage, union. La commixtion se fait pendant la putréfaction, parce que le fixe et le volatil
se mêlent alors pour ne plus se séparer. (7)
COMMUNION AVEC LA MATIÈRE: On ne pourrait pas
faire de l'alchimie en n'étant simplement qu'un chimiste. Pourquoi ?
Parce que l'alchimiste - comme je l'ai dit - a besoin d'une
philosophie - et cette philosophie lui permet de se mettre au
diapason de son travail - à savoir que, très réellement une
opération qu'exécute un alchimiste ne pourrait être faite par un
chimiste qui serait présent (fut-il le plus habile, le plus savant), cette
opération par lui ne pourrait être répétée parce qu'il n'aurait pas
précisément cette communion établie entre lui (et, de manière très
étroite) avec la matière. Et ceci est très important. C'est le côté, si
l'on veut, de l'alchimie spirituelle précisément, de se mettre au
diapason de la matière, de se mettre en harmonie avec sa recherche. Pourquoi ? Parce que, au
demeurant, tout est vibrations. Par exemple, c'est une erreur de la part de la chimie - disons
de la chimie courante - de vouloir que ... (sic) eux-mêmes ne réussissent pas les opérations
alchimiques et qu'à fortiori les Anciens ne pouvaient arriver aux opérations merveilleuses
dont ils se targuent, parce que leurs moyens de chauffage n'étaient pas aussi puissants que
ceux que nous possédons à l'heure présente. Mais non, pas du tout, la transmutation n'est
pas...- attention ! quand je dis transmutation, c'est une transmutation profonde: il n'est pas
question de changer des métaux en or, non ! -...mais disons que les changements profonds
de la matière qui est traitée au laboratoire alchimique ont lieu intimement par l'effet d'un feu,
par exemple, qui n'est pas celui du four, qui est ce que les Anciens ont appelé le feu secret.
C'est lui, ce feu secret, qui est l'artisan des changements profonds de la matière. Mais le feu
extérieur, le feu élémentaire - disons le feu vulgaire, si l'on veut - n'intervient que pour aider à
l'action de ce feu secret. Point n'est besoin pour cela qu'il soit d'une intensité extrême, c'est
pas lui qui fait le travail principal. Voilà ce qui différencie, par exemple en ce point, la chimie
de l'Alchimie: c'est que les termes employés désignent - il faut bien le dire - des corps très
précis qui ne sont pas compris des chimistes. Ils ne le peuvent pas, ils ne les connaissent pas,
ces corps !... (E. Canseliet). (63)
COMPAGNE: Mercure ou la partie volatile de la matière.
COMPAGNON: Soufre des philosophe, purifié et sublimé.
COMPAGNONNAGE: Comme l'ancienne Maçonnerie opérative, le Compagnonnage est
l'héritier direct des ghildes et des confréries de métiers du Moyen Age. Mais ces confréries
elles-mêmes n'étaient, en France surtout, que le prolongement des associations initiatiques de
tailleurs de pierre, de charpentiers, etc., de l'Empire Romain.
En Allemagne, les tailleurs de pierre ou Steinmetzen existaient déjà en tant
qu'association secrète dès le XIIe siècle et possédaient des loges, notamment la Grande Loge
de Strasbourg qui en était le tribunal suprême - mais il y avait d'autres loges importantes,
comme celles de Cologne, Vienne, Zurich etc., Les «Steinmetzen» juraient déjà «sur le
compas et l'équerre» et accomplissaient un voyage traditionnel (Wanderjahre) au cours duquel
ils visitaient les différentes loges de l'Empire. Ils avaient des mots de reconnaissance et des
signes particuliers (schenck). Dans certains cas, les apprentis étaient fouettés. Cela se
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produisait quand ils avaient gâté une pièce. L'œuvre
maîtresse dont se réclamaient les «Steinmetzen» était
«l'élévation sur plans» et la sculpture de la pierre.
Malgré l'édit impérial de 1731, interdisant les
fraternités ouvrières et la pratique du secret, les
«Steinmetzen» existaient encore au siècle dernier et il
est possible que quelques groupes isolés se soient
maintenus jusqu'en 1939. Le Compagnonnage
français, quant à lui, est toujours vivant. Mieux, de
déclinant qu'il était jusqu'avant la dernière guerre
mondiale, il est maintenant en plein rajeunissement.
Il s'est renouvelé et, ne chapeautant plus tous les
métiers indistinctement, il semble vouloir retrouver
sa vocation primitive d'association de constructeurs.
Le compagnonnage français est très ancien; certains
auteurs le donnent même comme héritier direct des
associations gallo-romaines et lombardes (maîtres
comacins, etc). A l'origine, il ne comprenait que les
quatre métiers de tailleurs de pierre, de serruriers, de menuisiers et de charpentiers qui mirent
au point le fameux Tour de France. Mais avec le temps d'autres métiers finirent par s'y
joindre et, à une certaine époque, tous les métiers ou presque y furent représentés. Des rites
initiatiques dont on ne sait pas grand chose (ils ne furent jamais publiés) étaient pratiqués. Ils
englobaient des légendes qu'il s'agissait de faire revivre au Compagnon (v. Jacques Maître et
Soubise). En général, les sociétés compagnonniques comportaient trois degrés: novice ou
«aspirant», Compagnon «reçu» et Compagnon «fini». Dans chacune des villes qui jalonnaient
le Tour de France, les différents ordres compagnonniques rivaux possédaient des
représentants attitrés: le Premier-en-ville, le Second-en- ville et surtout le Rouleur dont la
charge était importante. Il accueillait les arrivants, accompagnait les partants «en portant sur
son épaule leur canne et leur paquet jusqu'au lieu de séparation», précise Agricol Pardiguier.
C'était la «conduite». En outre, le Rouleur convoquait les Assemblées et se chargeait de
trouver du travail aux arrivants. Ces derniers descendaient chez «la Mère» qui était à la fois la
Maison de l'ordre et l'hôtesse, si l'aubergiste était marié. Les Compagnons du Tour de France
se donnaient entre eux le titre de «pays» et, initiés, adoptaient un nom nouveau rappelant à la
fois leur ville d'origine et une qualité particulière. Le plus célèbre d'entre eux, Agricol
Perdiguier, devint ainsi Avignon-nais-la-Vertu, comme d'autre étaient Nantais-la-Victoire ou
Beauceron-La-Fidélité.
Lorsqu'ils se rencontraient, à l'entrée des villes ou sur la grand-route, il se topaient,
c'est-à-dire qu'étant à une vingtaine de pas l'un de l'autre, ils s'arrêtaient, prenaient une
position conventionnelle et, au mot du «Tope ! » s'interrogeaient réciproquement sur leur
métier et sur le Devoir ou ordre auquel ils appartenaient. Si les Devoirs différaient, le topage
se terminait souvent par une bastonnade.
A l'époque d'Agricol Perdiguier (1805-1875) le Compagnonnage français était divisé
en trois grandes associations reconnaissant chacune un fondateur particulier. Perdiguier les
classait ainsi:
«Le compagnonnage reconnaît trois fondateurs principaux, il forme plusieurs devoirs
et se divise en un grand nombre de Sociétés.
»Les tailleurs de pierre, compagnons étrangers, dit les loups, les menuisiers et serruriers du
devoirs de liberté, dits gavots, reconnaissent Salomon: Ils disent que ce roi, pour les récompenser
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de leurs travaux, leur donna un devoir, et les unit fraternellement dans l'enceinte du temple,
œuvre de leurs mains.
»Les tailleurs de pierre, compagnons passants dits les loups-garous, les menuisiers et
serruriers du devoir, dits les devoirants, prétendent aussi être sortis du temple: maître Jacques,
fameux conducteur de travaux dans cet édifice, les aurait fondés.
»Les charpentiers compagnons passants, ou drilles, se donnent la même origine que les
précédents; ils seraient donc sortis du temple, et le père Soubise, savant dans la charpenterie,
serait leur fondateur.
»(...) Le compagnonnage s'est accru. Les enfants de Salomon, divisés d'abord en trois
corps, en forment quatre aujourd'hui. Des charpentiers, s'étant dits, dans le principe, renards
de liberté, puis compagnons de liberté ont voulu se mettre à côté d'eux.
»Les enfants de maître Jacques qui ne formaient aussi que trois corps, se sont donné
volontairement des auxiliaires: les menuisiers ont reçu les tourneurs, et les serruriers ont reçu
les vitriers. D'autres adjonctions ont été faites: les taillandiers, les forgerons, les maréchaux,
les charrons, les tanneurs, les corroyeurs, les blanchers, les chaudronniers, les teinturiers, les
fondeurs, les ferblantiers, les couteliers, les bourreliers, les selliers, les cloutiers, les tondeurs
de drap, les vanniers, les doubleurs, les chapeliers, les sabotiers, les cordiers, les tisserands, les
boulangers et les cordonniers, les uns loyalement, les autres par fraude, sont tous devenus
enfants de maître Jacques.
»(...) Les enfants du père Soubise se composaient d'un seul corps d'état: ils en embrassent
trois à présent: les charpentiers ont reçu les couvreurs et les plâtriers.1»
Les rites initiatiques, très secrets, variaient avec les métiers et avec les Devoirs. Ils
avaient ordinairement lieu dans deux chambres contiguës dont l'une servait aux épreuves
préparatoires et l'autre à l'initiation proprement dite. Ces rites s'inspiraient en général de la
Passion du fondateur considérée comme une image de celle du Christ. Mais dans d'autres
cas, ils étaient complétés par un cérémonial assez proche de celui de la Maçonnerie actuelle:
passage sous le bandeau, pied déchaussé, tableau de loge dessiné à même le sol, etc. Il y aurait
même un essai de la Maçonnerie triomphante pour noyauter le Compagnonnage au moyen
d'un quatrième grade, parodie, dit Perdiguier, des hauts grades maçonniques. Mais cette
tentative se termina par un échec.
Les Compagnons de chaque Devoir portaient des insignes qui leur étaient propres;
c'était un flot de rubans noués autour du chapeau et de la canne traditionnelle. A
Compostelle, existe une statue de Jacques le Majeur tenant le bâton du pèlerin autour duquel
s'enroulent et s'entrecroisent en forme de caducée deux rubans compagnonniques. Or, SaintJacques était le patron des alchimistes et le caducée une figuration de la double polarisation
de l'azoth des philosophes. Mais dans ce cas précis, les serpents du caducée sont remplacés
par les rubans du Compagnonnage. Quel lien secret a pu exister entre les anciennes
confréries de métier et le vieil hermétisme ?
Pour terminer, notons que les Compagnons qui étaient environ 100 000 au temps de
Perdiguier, ne sont plus aujourd'hui que 5 ou 6 000.
Enfin, nous signalerons, sans nous étendre davantage, qu'une autre sorte de
Compagnonnage a existé autrefois en France. Il s'agit des «Bons Cousins Fendeurs»,
association de bûcherons du Jura qui aurait été à l'origine de Carbonarisme italien.
1- Agricol Perdiguler: «Mémoires d'un Compagnon», coll, 10/18, Plon, Paris. (5)
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COMPLÉMENT: Menstrue philosophique qui doit être
ajoutée graduellement à la matière fixe afin de la
spiritualiser et la parfaire.
COMPOSÉ: Terme qui désigne l'union des deux
principes, il désigne également les multiplications.
Exemple: Composé du premier Œuvre, composé du
deuxième œuvre, ainsi de suite.
COMPOSÉ DES SAGES: Le Chaos est le composé des
sages. Philalèthe l'appelle eau, air et feu et terre minérale,
car il contient en soi tous les éléments qui en doivent
sortir, tous à leur rang quoiqu'on en voit que deux, à
savoir la terre et l'eau, dit le Cosmopolite. Tous enfin se
doivent terminer en terre, dit Hermès. C'est cet admirable
composé dont parle Arnaud de Villeneuve dans sa «Lettre
au roi de Naples» et qu'il appelle le feu et l'air des
philosophes ou plutôt de la pierre qui est la matière prochaine ou cet air et ce feu et qui
contient une humidité qui court dans le feu et qui est pierre et non pierre. (64)
COMPOSÉ PHILOSOPHIQUE:
Le chaos minéral étant ouvert, le philosophe ayant séparé les éléments, les ayant
purifiés et réunis en forme d'une eau visqueuse qui est le chaos ou composé philosophique, il
a le bonheur de voir naître le soleil sortant du sein de Thétis, de le toucher, de le laver, le
nourrir, le mener à un âge de maturité. Le sage voit les ténèbres avant la lumière, il en voit
après la lumière, il en découvre encore qui sont avec la lumière. Il marie dans cette opération,
dit Philalèthe, le ciel et la terre et unit les eaux supérieures aux inférieures. (64)
COMPOSITION DE LA PIERRE: La Pierre n'étant pas faite de plusieurs choses, mais
d'une seule chose composée, Trine en essence, unique de principe et quadrangulaire de
quatre qualités élémentées. (32)
COMPOSITION DES CORPS: Tous les corps sont donc composés d'un principe pur et
d'un autre impur: par conséquent, les métaux ont en eux un grain pur enseveli sous les fèces
noires, et c'est ce grain pur, cette âme non encore complètement fixe, que l'art hermétique se
propose d'aller chercher, pour l'élever à une condition supérieure, dans l'art de la
transmutation. (65)
COMPOSITION DES MINÉRAUX: Le vif-argent et tous les autres minéraux sont
composés d'une eau sèche et fluide: le mercure ne peut produire que du métal ou des
minéraux qui se convertissent ensuite en étain, en plomb, en argent, en fer et en or. Cela se
fait par le moyen de la conjonction de la graisse sulfureuse et mercurielle; il cuit lui-même par
la chaleur naturelle, parce qu'il contient un agent radical qui a la vertu de conduire les métaux
à leur degré de perfection, sans le secours d'aucun autre agent extérieur. (11)
COMPOST: En termes de Philosophie chymique, signifie la matière de la pierre au noir;
parce qu'alors les quatre éléments sont comme unis. (7)
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COMPOSTAGE: Mise en fermentation de certains déchets agricoles ou urbains, de façon à
récupérer des éléments riches en minéraux et matière organique, qui sont ensuite incorporés
aux terres agricoles afin de les enrichir. (66)
CONCENTRATION: Saturer la matière fixe de son esprit.
CONCENTRÉ: Mercure philosophique parfaitement fixé et saturé de l'esprit universel.
CONCEPTION: Mariage, union qui
se fait du volatil et du fixe de la matière
des Philosophes pendant qu'elle est en
putréfaction.
Les
chymistes
Hermétiques disent que la conception du
fils du Soleil & de leur jeune Roi se fait
dans ce temps-là. Ce terme a été
employé par comparaison à la naissance
de l'homme & des animaux. (7)
CONCIERGE DU PALAIS: Plusieurs Chymistes ont interprété ce terme de l'Artiste; mais
Bernard, Comte de la Marche Trévisanne, connu sous le nom du bon Trévisan, l'entendait
du mercure ou eau philosophique, qui administre au fourneau secret la chaleur requise, parce
que ce fourneau secret & le vase philosophique ne sont autre que cette eau, comme on peut
le voir dans les articles Vase, Fourneau Secret. (7)
CONCOCTER: Putréfier et dissoudre la matière.
CONCORDANCE: Le fait d'être semblable ou de correspondre aux mêmes idées; le fait
de tendre au même effet, au même résultat. (67)
CONCRÉTION: Début de la phase coagulation. Les matières
dissoutes épaississent doucement par l'action de la chaleur
externe, et ce feu devra être maintenu jusqu'à complète
solidification du composé.
CONÇU DU SAINT-ESPRIT: Selon les textes sacrés la
Vierge Marie a conçu par l'intervention du Saint-Esprit.
Ce passage des écritures bibliques nous révèle la Clef
secrète du grand Œuvre, de la fabrication de la minière des Sages
et de l'enfant Jésus. En alchimie, Marie est considérée comme la
matrice, soit la matière brute, désignée alors par la Vierge noire.
La Vierge blanche, telle qu'on nous la représente sur les images
saintes, représente alors le vase ou Or philosophique, ou encore
la matière préparée. Au cours des multiplications, cette matrice
ou matière préparée, doit être imprégnée de l'esprit universel
pour devenir matière philosophale.
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