Récit de mon voyage à Gomel

Récit de mon voyage à Gomel
J-2
Préparatifs du voyage et ce n'est pas simple !!!! Ma valise fait 4kg, nous n'avons droit qu'à 22 kg,
le calcul est vite fait : 18 kg de vêtements mais surtout de nourriture car pas de colis à Pâques. Que
prendre comme vêtements ? Grande question existentielle qui a engendré des heures et des heures
de débats avec ma sœur et ce jusqu'à la dernière seconde avant mon départ.
Jour J
Juste avant de partir une dernière pesée de la valise et j'enlève un pull pour un paquet du jambon
fumé. Ok ma valise est bouclée et son poids est inférieur à 22kg ouf, ouf
Ce n'est pas tout, le stress des préparatifs de la valise passé, reste le stress de la douane et même si
je suis certaine que tout est en ordre je ne peux m'empêcher de m'angoisser.
Le Check-in et la douane sont ok ; je n'en ai toujours pas fini avec lui, mais cette fois ce sera un
stress mêlé de joie de revoir ma famille biélorusse que je n'ai plus vue depuis 1 an déjà. (J'ai eu mon
"fils" au Tél mais ce n'est pas pareil). Comment vont-ils, comment est la situation là-bas?
Durant le voyage la tension monte, l’excitation me gagne, au plus nous approchons de Gomel et j’ai
raison car à mon arrivée personne pour m’accueillir ? Stress +++. Qu’y a- t-il ? Quelqu'un est-il
malade ? Quelques coups de téléphone et enfin me voilà rassurée : mon fils Nikita pensait tout
simplement que ne j’arrivais qu'à six heure du soir et donc il était encore au fond de son lit à dormir
bien gentiment!!! Il téléphone à sa maman, branle-bas de combat, et que vois-je arriver au loin :
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une semi ambulance !!!! Direction, non pas l’hôpital, mais l’appartement. Je vide la valise avec mes
saucissons, fromage, jambon fumé, le chocolat etc. C'est Noël avant l'heure
Première journée
Pour la première après-midi, nous avons rendez-vous avec Nicole, Lucile et Victor, son mari, afin
d'aller visiter une école. Là, nous avons assisté à un très joli spectacle, ensuite nous avons distribué
des œufs et des sucettes. Après cela nous avons pris un minibus pour aller à l’extérieur de la ville, à
+/- 15 km de Gomel. Nous y découvrons ce qu’est la grande pauvreté, bref l’horreur : c'est une
maison habitée par une jeune maman qui élève seule ses enfants (une petite fille de 5 ans et des
jumeaux de 1 an 1/2). Quand je suis rentrée dans la maison j'ai dû me pincer afin de savoir si ce que
je voyais était réel ou si je rêvais. Non, ce que je vais tenter de décrire est réel et nous sommes bien
au 21e siècle : Jolie maison mais sans vitres, du plastique fait office de carreau (l'hiver en moyenne
-40 degrés !!!!!), aucunes portes ne séparent les pièces, ce sont de vieux morceaux de tissu ou de
tapis, les pièces sont toutes très humides. L'école est trop loin et donc la petite fille n'y va pas, la
maman travaille à la ferme (elle trait les vaches), elle est payée quand il y a de quoi la payer sinon
elle reçoit du lait ou des carottes. Salaire : 120€. Quand elle a payé son loyer, son électricité, etc.
que lui reste-t-il pour manger car en plus elle est loin des grands magasins donc tout est plus cher. À
titre d'exemple une boîte de concentré de tomates de 600g 2€, 1 pain de 10 tranches 0,60€. Vous
sauriez vivre avec si peu et vous nourrir ? Moi NON !!!!!
Pouvez-vous rester insensible à ceci? Si c'est le cas, c'est que vous n'avez pas de cœur et si vous en
avez, ouvrez votre portefeuille et faites un don même de 1€. Merci pour eux.
Nous, on se plaint, un rien nous fait perdre notre bonne humeur mais là-bas malgré leur situation j'ai
rencontré des gens souriants qui, même s'ils n'ont rien, donneraient le peu qu'ils ont !!!!!
Chez nous on jette, on gaspille, ce que l’on n’a pas mangé hop à la poubelle ; mais là NON, le
moindre croûton de pain, on le garde pour le mettre dans la soupe, les os de poulet, hop on les
mettra aussi dans la soupe (quand on a la chance de pouvoir manger du poulet p.ex. à Pâques), des
exemples, j'en ai beaucoup d'autres comme ceux-là.
Sinon Gomel est une belle ville et si vous n'avez encore jamais été rendre visite à la famille de votre
protégé(e), cela en vaut vraiment la peine car premièrement cela leur fera un énorme plaisir et
constater la situation de ses propres yeux fera peut- être encore un peu plus fonctionner le bouche à
oreille auprès de ses proches.
Un tout grand MERCI à Nicole Arbon pour ce bon voyage et surtout pour tout ce qu'elle fait pour
l’association. ;-)
J. Leveque
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