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Flash USA Innovation et
nouvelles technologies
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N°35 – 15 mai 2012
SOMMAIRE
Cloud computing
Greenpeace s’intéresse à la consommation électrique des centres de données et à leur impact environnemental
Facebook choisit la Suède pour y implanter un centre de données d’envergure
Entreprises
Google lance la “Google Car”, première voiture sans chauffeur
Facebook à la veille de son entrée en bourse : survalorisation ?
FOCUS
Le financement des start-ups aux Etats-Unis
Cloud computing
Greenpeace s’intéresse à la consommation électrique des centres de données et à leur impact
environnemental
Dans un rapport intitulé « How clean is your cloud ? » publié fin
avri, Greenpeace s’inquiète de l’impact environnemental de
l’informatique dans le nuage (cloud computing).
http://www.greenpeace.org/international/Global/international/publ
ications/climate/2012/iCoal/HowCleanisYourCloud.pdf
Les centres de données (data centers), qui se multiplient avec
l’essor de l’informatique dans le nuage sont de gros
consommateurs d’énergie électrique. Greenpeace tente par ce
rapport d’estimer l’incidence du cloud sur la consommation
d’électricité et d’interpeler la sphère internet pour forcer une prise
en compte du mix énergétique par les entreprises dans leurs
stratégies de développement de data centers, mais aussi les
pouvoirs publics. Greenpeace propose la création d’un nouvel
indice « clean energy index » permettant de mesurer
l’engagement des entreprises en faveur des énergies propres en
fonctions du degré de propreté de leurs data centers.
Le suivi de l’impact environnemental et climatique fait l’objet
d’une attention particulière de Greenpeace aux Etats Unis où le
charbon représente 42% des sources d’approvisionnement des
centrales électriques.
On constate un mouvement de remontée des nouvelles
implantations de centres vers les régions où l’électricité est la
moins chère et relativement disponible : Etats de Washington et
Oregon qualifiés de « silicon forest » (Amazon, Apple, Facebook,
Microsoft, Yahoo) et région de Chicago dans l’llinois (qui héberge
les plus gros data centers mondiaux, de Microsoft notamment)
ou bien particulièrement bon marché : Caroline du Nord (Google,
Apple, Facebook) et Virginie (Amazon, Microsoft, ECA2).
Outre ces entreprises, le rapport s’intéresse à Akamai, Dell, HP,
IBM, Oracle, Rackspace Hosting, qui proposent également des
services de cloud computing.
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Facebook choisit la Suède pour y implanter un centre de données d’envergure
Le prochain data center de Facebook sera suédois. Situé à 100
km sous le cercle polaire, à Lulea, cette implantation bénéficie de
la politique d’incitation forte de l’Etat suédois qui espère
développer un nouveau hub européen pour les datas centers,
adossé à son université.
Les atouts sont multiples : incitation financière, accès à une offre
énergétique abondante dans une région où les industries
traditionnellement utilisatrices cèdent du terrain (métallurgie) -
dont une grande quantité d’énergie électrique renouvelable
(59,9%), le coût modéré de la ressource et enfin des
températures basses. Bien que la proximité avec les utilisateurs
clients demeurent l’un des critères d’élection du lieu
d’implantation, le coût de l’électricité, sa disponibilité et les
conditions climatiques l’emportent désormais dans le choix de
localisation des plus gros centres des géants du cloud, Google,
Facebook, Microsoft et Apple.
Entreprises
Google lance la “Google Car”, première voiture sans chauffeur
Google annonçait travailler depuis 2010 à la réalisation d’un
projet de voiture intelligente, capable de se déplacer sans
chauffeur. Le géant américain aura finalement dévoilé son
prototype ce mardi 8 mai 2012, date qui restera peut-être
historique dans l’histoire du transport et des nouvelles
technologies. Le prototype de « Google Car » présenté cette
semaine est donc un véhicule d’apparence classique – élaboré
en partenariat avec le constructeur japonais Toyota – équipé de
caméras, lasers et technologies diverses lui permettant de
repérer son environnement (routes, localisation, signalisation,
voitures à proximité) et de traiter les données de manière à
avancer de façon autonome. Concrètement, l’utilisateur n’a qu’à
entrer dans le véhicule, définir l’adresse de destination et laisser
faire le véhicule. L’Etat du Nevada a officiellement autorisé les
voitures sans chauffeur à circuler sur son territoire. Le prototype
Google, officiellement immatriculé, n’attend plus que les résultats
de quelques tests prévus pour démontrer que sa circulation n’est
pas plus dangereuse que celle d’une voiture classique.
Au-delà de la révolution technique et de l’aspect futuriste du
prototype, cette nouvelle initiative de Google (quelques jours
après l’annonce très médiatique du développement de « Google
Glasses », lunettes sensées interagir avec l’environnement, pour
une expérience de réalité augmentée) illustre encore le
processus de développement horizontal des géants de la
technologie américaine. A l’origine, Microsoft et Apple
produisaient uniquement des ordinateurs fixes, Google gérait un
moteur de recherche, et Facebook un réseau social. Aujourd’hui
Apple produit et développe le Smartphone et la tablette tactile les
plus vendus à travers le monde, s’apprête à commercialiser son
nouveau système de télévisions Apple et réfléchit au
développement de sa propre application de cartographie pour
s’affranchir de Google sur les prochains iPhone et iPad;
Microsoft développe des systèmes d’exploitation pour
Smartphones et tablettes ; Google exploite YouTube, développe
des outils comme Google Map (cartographie par satellite de la
totalité de la surface du globe), produit ses propres Smartphones
via l’acquisition récente de Motorola Mobility, invente la voiture
intelligente et promet les lunettes interactives du futur ; Facebook
annonce le lancement prochain de son propre Smartphone. Il
apparait donc une guerre silencieuse entre les quatre géants
Microsoft, Apple, Google et Facebook pour le contrôle d’un
maximum de plateformes « hardware » de manière à pouvoir
exploiter au mieux la totalité de leurs produits « software »
respectifs. Microsoft et Apple avait historiquement de l’avance
sur le « hardware », Google et Facebook sur le « software »,
mais il est à parier que ces écarts vont aller en diminuant.
Le gagnant à long terme pourrait être l’entreprise qui aura réussi
à imposer au consommateur un environnement suffisamment
complexe et omniprésent autour de ses propres technologies
pour s’imposer comme une nécessité du quotidien et ne plus
laisser de place aux concurrents. Les questions de respect des
données personnelles auront alors peut-être une importance plus
grande encore pour le législateur et les consommateurs. En ce
sens la Google Car, de par la mémorisation des trajets de
l’utilisateur, annonce peut-être déjà la fin du déplacement
anonyme et la nécessité de repenser la législation actuelle pour
concilier au mieux progrès technique et protection de la vie
privée.
Facebook à la veille de son entrée en bourse : survalorisation ?
A quelque jour de son entrée en bourse attendue pour le 18 mai,
Facebook a annoncé augmenter le volume d’actions de 63
millions d’actions pour satisfaire la forte demande, ce qui devrait
lui permettre de lever jusqu’à 18 milliards de dollars.
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Cette annonce intervient alors que des interrogations fortes
subsistent sur une possible survalorisation de la société, jusqu’à
96 milliards de dollars, alors que la croissance de l’entreprise
pourrait ralentir pour la 3ème année consécutive.
Certains brokers ont signalé qu’ils n’acceptaient plus d’ordres
d’achat. Le réseau qui comptabilise 900 millions d’utilisateurs
dans le monde en mars 2012 et vise le milliard à fin 2012 a
réalisé un chiffre d’affaires de 3,7 milliards de dollars en 2011.
FOCUS – Le financement des start-ups aux Etats-Unis
Les petites entreprises jouent un rôle central dans le développement de l’économie américaine. Selon la Small Business Administration
(SBA), organisme gouvernemental, les petites entreprises représentaient :
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près de 27,5 millions de sociétés en 2009 (99,9% du total des entreprises américaines), dont 21,4 millions d’entreprises
unipersonnelles et 5,9 millions de sociétés employant plus d’un salarié (18 500 environ comptent un effectif supérieur à 500
personnes) ;
65% de la création nette d’emploi entre 1993 et 2009 ;
30,2% des exportations américaines pour un total de 311,7 milliards de dollars de marchandises en 2007 et 31% en 2008
40% de la production industrielle américaine en 2011 et 20% des exportations industrielles ;
Les petites entreprises déposent 16,5 fois plus de brevets par employé que les grandes entreprises.
Le financement de ces petites entreprises est donc essentiel au soutien de la croissance, et celui-ci se fait par deux biais : le financement
public direct et indirect et le financement privé des investisseurs financiers.
Le financement public : La SBA et ses modes d’intervention
La principale institution chargée d’aider les petites entreprises est la Small Business Administration (SBA), créée en 1953 par le vote du
Small Business Act qui prévoit : « le gouvernement doit aider, conseiller, assister et protéger, autant que possible, les intérêts des petites
entreprises afin de préserver la concurrence et la libre entreprise, pour garantir qu’une juste part des achats et contrats passés par le
gouvernement bénéficie à de petites entreprises, (…) et pour renforcer l’économie du pays ».
La SBA gère aujourd’hui un ensemble de programmes d’appui, comprenant des garanties de prêt pour leur faciliter l’accès au capital (192
millions de dollars estimés en 2011) ; des programmes liés aux contrats fédéraux afin qu’ils soient source d’opportunité pour les petites
entreprises (126 millions) ; des programmes de prêts directs en cas de catastrophe naturelle (243 millions) ; et un programme de formation
et d’aide au management pour aider les entreprises en phase de création et d’expansion (189 millions).

Les aides au financement
Les garanties de prêt permettent à ses partenaires agréés (banques et autres institutions financières) d’accorder des prêts partiellement
garantis par la SBA. Le taux de garantie actuel est de 85% pour les prêts de moins 150 000 dollars et de 75% pour les prêts supérieurs,
pour un maximum de 3,75 millions de dollars (75% de 5 millions).
D’autres programmes de la SBA facilitent l’accès au capital des petites entreprises dont un programme de microcrédit mené en partenariat
avec des organismes dédiés.
Par ailleurs, le programme « Small Business Investment Company » (SBIC) favorise l’accès des PME au capital-risque, par le biais de 300
SBIC agréés par la SBA mais gérés et détenus de façon privée, et qui financent les entreprises en achetant leurs actions ou obligations, en
accordant des prêts ou encore en rachetant une part de leur dette.

Les prêts directs en cas de catastrophe naturelle
C’est le programme le plus coûteux de l’agence, et le seul qui lui permette d’octroyer des prêts directs sans intermédiaire financier. Ces
prêts sont également accordés aux particuliers et ONG : 80% sont destinés à des individus ou familles dont la maison et les biens ont été
détruits.

Formation et aide au management
La SBA offre également des formations techniques et managériales aux petites entreprises, gratuites ou peu coûteuses dispensées
notamment via le Service Corps of Retired Executives (SCORE) d’anciens chefs d’entreprises, qui dispose d’un réseau de plus de 800
bureaux et 13 000 conseillers bénévoles à travers les Etats-Unis. D’autres formations sont également destinées aux femmes, aux vétérans,
ou à certaines minorités (Amérindiens).
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Programmes liés aux contrats fédéraux
Marchés publics : la SBA a conçu des programmes pour favoriser l’accès des petites entreprises aux marchés publics de l’Etat au plan
fédéral. Certains de ces marchés sont réservés aux petites entreprises. L’objectif global selon lequel au moins 23% de la valeur de
l’ensemble des contrats doit profiter à des petites entreprises a été presque atteint en 2009 (21,89%). D’autres objectifs concernent les
entreprises détenues par des femmes (5%), par des vétérans handicapés (3%), ainsi que les entreprises défavorisées (5%) et celles situées
dans des zones économiques sous-occupées (3%).
R&D : le Small Business Innovation Research (SBIR), programme conçu pour permettre aux petites entreprises high-tech de prendre part à
la R&D fédérale. Les agences fédérales qui sous-traitent leur recherche et développement ont l’obligation d’en confier une partie à de
petites entreprises. Chaque ministère et agence fédérale dont le budget de R&D dépasse 100 millions de dollars doit se munir d’un
programme SBIR qui prévoit qu’une part fixe de la R&D externalisée doit revenir aux petites entreprises, aujourd’hui 2,6%.

Renforcement post crise du dispositif d’appui aux petites entreprises
De 2006 à 2011, on évalue à 20% la baisse de création de petites entreprises. En 2009, au sommet de la crise, on recensait 552 600
créations d’entreprises pour 660 900 fermetures, soit une disparition nette d’environ 100 000 entreprises sur l’année. Si la création de
petites entreprises s’était simplement maintenue à son rythme de 2006, 2 millions d’emplois auraient été créés. Pour faire face aux effets de
la crise, plusieurs lois ont été votées pour renforcer l’action de la SBA.
L’« American Recovery and Reinvestment Act » de 2009, le fameux « plan de relance » alloue 730 millions de dollars additionnels à la
SBA, dont 375 millions supplémentaires pour les garanties de prêt, ayant permis de couvrir certains prêts à hauteur de 90% jusqu’en janvier
2011 et 255 millions pour un programme sur 2 ans pour d’autres garanties de prêts permettant aux petites entreprises de consolider leur
dette
Le « Small Business Jobs Act » de 2010 a établi un fonds de 30 milliards, le « Small Business Lending Fund » (SBLF) pour encourager les
banques locales à prêter aux petites entreprises
Par ailleurs, 1,5 milliard de dollars a été accordé à différents Etats disposant d’un programme pour l’accès des petites entreprises au capital,
au travers de la « State Small Business Credit Initiative »
« Start-Up America » initiative lancée le 31 janvier 2011 visant à financer la création d’entreprises par des partenariats publics/privés entre
agences gouvernementales, universités, entreprises privées, fondations et associations. L’initiative vise notamment à faciliter l’accès au
capital pour des startups dans les secteurs en croissance. La SBA est dotée d’un fonds d’intervention de 2 milliards de dollars sur 5 ans.
L’Etat s’engage à égaler les investissements des entreprises partenaires du programme dans des start-ups. On évalue à près de 400
millions de dollars les engagements déjà annoncés par une quinzaine de sociétés dans le cadre de cette initiative.
2011 a marqué un niveau d’activité record pour la SBA, qui a soutenu 30,5 milliards d’emprunt par les petites entreprises (+35% par rapport
à 2010). Signe de la montée en puissance de l’agence pour l’exécutif, le Président a rehaussé le statut de la SBA, le 13 janvier 2012, pour
permettre à sa Présidente Karen Mills de prendre part aux réunions de cabinet.
Enfin, plusieurs initiatives telles que le Start-Up Act défendu par le sénateur Jerry Moran, militent pour un développement des incitations
fiscales à destination des investisseurs privés (business angel aguerri ou simple investisseur) désireux d’immobiliser leur capital sur du long
terme dans une petite entreprise.
Le financement bancaire
Les entreprises en phase d’amorçage, « start-ups », qui ne souhaitent pas ouvrir leur capital, reposent pour moitié sur le capital de leurs
fondateurs, et pour moitié sur des crédits bancaires, pouvant prendre la forme de prêts classiques, de prêts garantis, de crédits temporaires
ou de facilités de trésorerie. Selon la SBA, les entreprises plus matures « jeunes entreprises » souhaitant se développer, font face à un
besoin annuel moyen de 80 000 dollars. Elles affichent en général un endettement supérieur, à hauteur de 3/4 de financements bancaires
pour 1/4 d’apport en capital.
En 2009, l’accès au crédit des petites entreprises s’est réduit : le montant total des prêts de faible valeur octroyés (≤ 1 M), et représentant
habituellement la moitié de leurs sources de financement, s’élevait à 695 millions de dollars, contre 710 millions un an auparavant. En 2010
on relève une amélioration significative de la situation.
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Le financement privé : capital-investissement et business angels
Encore marginal (une start-up sur 10 seulement, et une jeune entreprise sur 3 a recours à des fonds d’investissement ou à des business
angels), le financement privé permet généralement à un entrepreneur – contre dilution du capital – d’accéder à des montants bien plus
importants que via un financement public ou bancaire. Il est par ailleurs souvent moins restrictif d’accès que le financement bancaire.

Le capital-investissement
Le capital-investissement se divise en plusieurs branches, dont le capital-risque et le capital-développement. Ce sont les fonds de capitalrisque qui investissent généralement dans les petites sociétés. Un rapport conjoint de PricewaterhouseCoopers et de la National Venture
Capital Association évalue à 28,4 milliards de dollars la valeur des opérations totales de capital-risque effectuées en 2011 par les fonds de
capital-investissement. En 2009, on comptait 794 sociétés de capital-risque sur le sol américain. Face à la crise des liquidités, même les
fonds de capital-risque spécialisés sur l’amorçage ont une tendance croissante à délaisser les phases d’investissement trop en amont et
préfèrent laisser peser le risque initial sur les épaules des business angels.

Les business angels
Le Center for Venture Research (CVR), attaché à l’Université du New Hampshire, compte parmi les principaux centres de recherche
travaillant sur le rôle des business angels aux Etats-Unis. Dans son rapport 2011 intitulé “The Angel Investor Market in 2011: The Recovery
Continues”, il estime à 22,5 milliards de dollars le montant total des investissements réalisés par les business angels sur le sol américain en
2011, soit une hausse de 12,1% par rapport à 2010. Le CVR évalue par ailleurs à 66 230 le nombre d’entreprises ayant bénéficié d’un
investissement par un business angel en 2011 (+7,3% par rapport à 2010) et chiffre à 318 480 le nombre de business angels actifs, c’est-àdire ayant effectué au moins un investissement au cours des 12 mois précédents. La Small Business Administration (SBA), estime leur
nombre à seulement 250 000.
Le Center for Venture Research (CVR) propose également un portrait du business angel type : celui-ci a 47 ans, gagne 90 000 dollars par
an, dispose d’un capital de 750 000 dollars, est diplômé de l’enseignement supérieur, a travaillé à son compte et investit 37 000 dollars par
opération. Par ailleurs, 90% des business angels investissent dans des petites entreprises (moins de 20 salariés), 90% également acceptent
de compléter leur investissement en capital par un prêt ou acceptent d’être caution pour l’obtention d’un prêt par l’entreprise. Enfin, si l’on
compare le business angel moyen au citoyen américain moyen, celui-ci est plus âgé, bénéficie d’un revenu plus élevé et est plus éduqué.
Par ailleurs, il existe de nombreux groupements de business angels qui souhaitent mettre leurs fonds en commun pour diversifier le risque
de leurs investissements et partager l’expérience d’autres entrepreneurs ou professionnels aguerris. L’Angel Capital Association (ACA)
évalue à 12 000 le nombre d’investisseurs membres de groupements.
Au plan sectoriel, les business angels investissent dans des domaines assez prisés des fonds de capital-risque et se trouvent ainsi très
proches de l’écosystème d’innovation (logiciels, santé, industrie/énergie, biotechnologies, médias…). On trouve ainsi de nombreux
exemples de succès dans le secteur des TIC liés à des financements de business angels : My Space, Yahoo, Facebook, Amazon.com,
Google, Paypal, Ask.com…
En revanche les business angels axent leurs investissements sur de plus petites entreprises, et auraient ainsi contribué à la création de 165
600 emplois en 2011 aux Etats-Unis, soit 2,5 emplois par opération.
Par ailleurs, les business angels échappent aux exigences de rentabilité à court-terme dont souffrent les fonds de capital-risque pour
satisfaire les porteurs de parts du fonds. Le capital-risqueur focalisera donc sur des secteurs à cycle de développement très courts (TIC et
énergie par exemple) au détriment de secteurs tels que les sciences de la vie. Les business angels qui ont pour la plupart une vision de long
terme, peuvent alors se permettre d’investir dans ces secteurs délaissés. Plus du tiers des investissements de business angels en 2011
sont réalisés dans le domaine de la santé (19%) et des biotechnologies (13%).
Enfin, Il apparait que les business angels investissent de manière plus homogène sur le territoire américain que les fonds de capital-risque.
Selon la SBA, 70% des investissements sont réalisés à moins de 50 miles du domicile du business angel. Par ailleurs, les groupements de
business angels indiquent privilégier des investissements à 2 heures de chez eux (30% des groupes sondés) ; seuls 20% des groupements
affirment accepter d’investir dans la région dans laquelle ils sont quelle que soit la distance et 17%, à peine, n’ont aucun critère
géographique. Le réseau des business angels est donc un réseau d’investissement local et relativement homogène à l’échelle nationale. En
2006, à l’inverse, seuls 5 Etats américains affichaient plus de 100 opérations de capital-risque, quand près de la moitié des Etats du pays
n’atteignaient pas 10 opérations.
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Le « crowdfunding » ou financement collaboratif
Enfin le crowdfunding – littéralement, « financement par la foule » - qui consiste à mobiliser les internautes pour qu’ils participent au
financement d’une start up, s’il souffre encore d’un encadrement légal insuffisant, ne manque pas pour autant de perspectives. Ainsi l’une
des principales plateformes de crowdfunding, Kikstarter, a depuis sa création en 2008 mobilisé près de 200 millions de dollars pour environ
20 000 projets avec un taux de réussite de 44%. Si les montants des projets restent très modestes, ce modèle de financement prend de
l’ampleur avec quelques opérations d’envergure comme celle de Pebble, en cours de réalisation, pour laquelle 10 millions de dollars ont
déjà été levés auprès de 85 000 acheteurs/investisseurs sur internet.
Le 5 avril 2012, le Président Barack Obama a signé le Jumpstart Our Business Startups Act (Jobs Act) dont l’objectif est de faciliter
l’accès au financement pour les start-up et générer des emplois. Cette loi prévoit un encadrement juridique pour ce moyen de
financement qui soulevait des questions vis-à-vis du respect des obligations imposées par le Securities Act, socle de la régulation
américaine sur les valeurs mobilières.
En effet, les émetteurs de valeurs mobilières sont soumis à des obligations d’enregistrement et de communication auprès de la
Securities and Exchange Commission (SEC) de même que les courtiers. Or, le crowdfunding soulevait plusieurs questions
essentielles: (1) l’applicabilité du Securities Act, (2) l’enregistrement des start-ups auprès de la SEC en tant qu’émetteurs ou des sites
internet intermédiaires en tant que courtiers et (3) la protection des investisseurs privés. L’imposition d’obligations lourdes
d’enregistrement et de communication génère un coût financier très élevé non compatible avec l’esprit du financement participatif.
Le Jobs Act prévoit une forme de compromis entre la protection des investisseurs et la nécessité de faciliter de lever les fonds. Les
dispositions principales sont les suivantes :
1.
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3.
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Les start-up américaines émettrices de valeurs mobilières pourront être exemptées de l’obligation
d’enregistrement auprès de la SEC dans la limite d’une levée de fonds annuelle de 1 million de dollars. En effet,
la Section 5 du Securities Act impose l’enregistrement de toute offre ou vente de valeurs mobilières sauf
exemption. Le Jobs Act crée donc une nouvelle exemption
Les investisseurs sont protégés dans la mesure où le montant des fonds qu’ils peuvent investir est limité en
fonction de leur revenu net annuel
Les start-ups devront communiquer certaines informations à la SEC (initialement et ensuite sous forme de
rapports annuels) qui devront être disponibles pour les intermédiaires, les investisseurs potentiels et les
investisseurs à des fins d’évaluation des risques
Les intermédiaires peuvent être des courtiers ou des portails de financement (funding portals) enregistrés auprès
de la SEC. Ils devront également s’assurer que les start-ups et les investisseurs respectent leurs obligations en
vertu du Jobs Act.
Les start-up, ainsi que leurs associés, administrateurs ou managers engagent leur responsabilité en cas de
déclarations inexactes ou d’omission de déclaration
La promotion des valeurs mobilières dans le cadre du financement participatif est strictement encadrée
Le Jobs Act accorde 270 jours à la SEC, à compter du 5 avril, pour publier des règles de mise en œuvre du dispositif et proposer des
critères pour la disqualification des émetteurs, courtiers et portails de financement du bénéfice de l’exemption d’enregistrement
auprès de la SEC (ex : fraude, infractions antérieures). Jusqu’à la publication des règles de la SEC, le crowdfunding est illégal.
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Washington
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Auteur :
Service Économique Régional de Washington
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Washington DC 20007
Rédigé par : Annie Biro, Damien Launoy, Linda Ammar
Revu par : Anne-Hélène Roignan
Clause de non-responsabilité
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mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées.
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Version du 15 mai 2012
Version originelle
AMBASSADE DE FRANCE AUX ÉTATS-UNIS – SERVICE ÉCONOMIQUE REGIONAL
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