lucien - Notes du mont Royal
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Notes du mont Royal www.notesdumontroyal.com 쐰 Ceci est une œuvre tombée dans le domaine public, et hébergée sur « Notes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Juxta LES AUTEURS GRECS Ces dialogues ont été expliqués littéralement et traduits en français par M. Victor GLAGHANT, professeur de seconde au lycée Buffon, ancien élève de l'École normale supérieure. EXPLIQUES D APRES UNE METHODE NOUVELLE PAR DEUX T R A D U C T I O N S FRANÇAISES L'UNE L I T T É R A L E E T JUXTALINEAIRE PRÉSENTANT LE MOT A MOT FRANÇAIS EN REGARD DES MOTS GRECS CORRESPONDANTS L'AUTRE CORRECTE E T PRÉCÉDÉE DU TEXTE GREC PAR UNE SOCIÉTÉ DE PROFESSEURS ET D'HELLÉNISTES EXTRAITS DE LUCIEN (TIMON, LE SONGE, ICAROMéNIPPE, CHARON) --0-- PARIS LIBRAIRIE HACHETTE ET G1* 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 34399. — Imprimerie LAHURE, rue de Fleuras, 9, à Paris. 1897 LUCIEN (EXTRAITS) AVIS RELATIF A LA TRADUCTION JUXTALINEAIRE On a réuni par des traits les mots français qui traduisent un seul mot grec. On a imprimé en italiques les mots qu'il était nécessaire d'ajouter pour rendre intelligible la traduction littérale, et qui n'ont pas leur équivalent dans le grec. Enfin, les mots placés entre parenthèses, dans le français, doivent être considérés comme une seconde explication, plus intelligible que la version littérale. Le texte est celui de l'édition classique des Extraits publiés par M. Victor GLACHANT (Hachette , 1896, petit in-12). ANALYSE DU « TIMON » «t Tant que tu seras heureux, dit un poète latin, tu compteras beaucoup d'amis : que les temps deviennent sombres, tu seras seul. » — C'est le cas de Timon, surnommé le Misanthrope. Timon, fils d'Èchécratidès, du bourg de Collytos, dème attique de la' tribu Égéide, et qui fut portier dans l'Ile des Impies, d'après la plaisante insinuation de l'Histoire véritable, était un philosophe athénien né vers l'an 440 avant J.-C, contemporain, par conséquent, de la guerre du Péloponnèse. Il est question de lui dans Aristophane. L'horreur qu'il éprouvait pour le genre humain était proverbiale. On racontait que, victime de l'ingratitude de quelques amis, le malheureux était tombé dans un noir chagrin qui lui fit prendre en grippe tous ses semblables. Luimême, suivant la tradition, porta la peine de son isolement et de cette aversion universelle. Un jour, il tomba d'un arbre et se brisa la jambe; or, comme il vivait toujours à part, il périt, faute de secours. Timon devint vite une figure légendaire : il se répandit, à propos de cet anachorète bourru, honnête et haineux, une foule de traits piquants qui sans doute sont de pures fictions. Bornons-nous à étudier la physionomie et l'attitude que Lucien lui prête. Sont-elles fort originales? Il est probable qu'il n'hésita pas à s'inspirer du Timon d'Antiphane. Aristophane aussi pourrait à bon droit revendiquer sa part a propos de certaines réminiscences mises à profit d'ailleurs avec discrétion, notamment plusieurs scènes de débats analogues, par le cadre et le dessin général, a tel passage fameux du Plutus. Mais quoi! Lucien prend LUCIEN. — Extraits. 1 2 ANALYSE DU TIMON. son bien où il le trouve : il s'inquiète exclusivement d'approprier à sa démonstration morale une histoire bien connue, et d'autant plus saisissante et fertile en leçons. Dès les premières lignes, — au lever du rideau, ai-je failli écrire, car on va bien voir se dérouler un petit drame en règle, — Iefiéros apparaît, ruiné, misérable, exhalant sa mauvaise humeur, épanchant sa bile avec force lamentations un peu déclamatoires et théâtrales, et, en outre, fort irrévérencieuses à l'adresse de Jupin. Timon, lui aussi, partage en son for intime la faiblesse coutumière des mortels malchanceux : il s'attribue des souffrances exceptionnelles, il se croit un patient d'élite, un exemplaire achevé de ce que peut produire la méchanceté icibas. Les plaintes qu'il profère émeuvent le maître de •l'Olympe, apostrophé par tous ses surnoms. Oui, Timon mérite d'obtenir l'appui de Zeus, car il est pieux, et naguère il brûlait sur les autels les cuisses les plus grasses des taureaux et des chèvres. Le lecteur assiste au voyage d'Hermès : celui-ci, sur l'ordre de Zeus, amène à Timon Plutus, qui obéit à contre-cœur, n'ayant pas oublié les insultes dont on l'a abreuvé. Le lecteur est témoin aussi du départ de la Pauvreté, furieuse d'avoir le dessous, et de la discussion qui éclate entre Timon et Plutus: enfin, il a le spectacle des plates cajoleries auxquelles le' misanthrope, aujourd'hui averti, est derechef en butte, une fois que l'opulence lui est revenue, et de la brutalité légitime dont il les rebute. Timon bat à tour de rôle le parasite Gnathonidès, ce coquin à la formidable mâchoire ; l'impudent flatteur Philiadès ; le mielleux orateur Dèméas, qui exhibe un décret ampoulé, plein de mensonges, fabriqué par lui en l'hon- ' neur de celui qu'il compte encore gruger ; puis le philosophe Thrasyclès, avec sa longue barbe, ses larges sourcils, Thrasyclès, ce personnage aux tirades pompeuses et à la conduite crapuleuse, dont Timon trace à l'impromptu un crayon magistral. Un bon coup de pioche assené sur le crâne, voilà sa réponse, voilà la monnaie dont il paie leurs protestations civiles et leurs compliments intéressés. Par le fait, il y a ici — je le répète après M. Croiset — toute une esquisse de drame en raccourci, restreint aux modestes proportions du dialogue, mais décelant, malgré tout, la variété de situations et d'incidents qu'un vrai drame comporte. L'art de l'auteur consiste à faire concourir une poignée d'épisodes pertinemment enchaînés à une prompte et divertissante conclusion, à bien conduire le développement de la pensée qu'il médite de mettre en lumière et qu'il excelle, chemin faisant, à présenter sous toutes ses ANALYSE DU TIMON. 3 faces : il diversifie d'une manière plaisante les entretiens accessoires et, comme Molière, nous fait éclater de rire lorsqu'il nous montre des gredins essuyant la volée de horions qu'ils ont bien méritée. Mais, comme l'auteur du Misanthrope et des Fourberies de Scapin, Lucien ne vise pas seulement à exciter la gaieté du spectateur : ce qu'il tente, en somme, de prouver dans son dialogue, c'est qu'une grosse fortune, loin d'être ce que le vulgaire s'imagine, est bien plutôt une cause de dépravation morale, et, partant, une source intarissable de misères. Afin de persuader ce paradoxe, il fonde son exemple sur la biographie très populaire de Timon l'Athénien, l'ennemi juré du genre humain. Celui-ci, à peine dépouillé de ses trésors, se voit odieusement, ignominieusement délaissé par ses soi-disant fidèles. Il gémit, il soupire, il s'irrite. Le souverain des dieux, touché, prétend l'enrichir sur de nouveaux frais et lui dépêche Plutus; d'abord, l'abandonné refuse de l'accueillir; mais, enfin, il s'y résout; et, rétabli dans son état primitif, il fait de ses biens un tout autre usage que naguère. D'après cette donnée, comme chacun le devine, la scène essentielle devrait être — ail point de vue de la composition stricte — la dispute entre Plutus et Timon; car c'est précisément dans cette querelle que les raisons qu'on peut alléguer en faveur de l'opulence ou contre elle trouvent l'occasion naturelle d'être mises en relief et soutenues. Or il n'en est pas ainsi, comme on va le voir. Telle est l'idée première que Lucien conçut de son œuvre. Passons maintenant à un sommaire examen du plan. Dès l'abord, Timon nous rebat les oreilles de ses éclats de voix. Il accumule plaintes et griefs, n'épargnant, au cours de ses imprécations, ni les mortels ni les immortels : il est ruiné, trahi, vendu, réduit à la plus épouvantable détresse; il besogne rudement, comme le plus humble des manouvriers. Zeus, apitoyé, reconnaît vite que ces criailleries où lui-même est pris à partie ne sont point sans fondement; il faut que cesse une pareille indigence! Le « dieu des hôtes, des amis, du foyer, des éclairs, des serments, des nuées, du tonnerre, » — ce sont les épithètes qui lui sont appliquées au début — s'attendrit et commande à Plutus de joindre Timon, de sa part, afin de lui rendre son prestige et son avoir perdus. Cette scène qui, ce semble, devrait être secondaire, est, en réalité, capitale : en effet, Lucien, jaloux d'amptifier à loisir quelques-uns des arguments indispensables du sujet, s'attarde à instituer un curieux entretien à trois interlocuteurs (Zeus, Her- ANALYSE DU TIMON. mes et Plutus), roulant sur l'avarice et la prodigalité. C'est un lieu commun, mais traité avec intérêt. Nouvelle causerie quand Hermès et Plutus partent de conserve : il faut bien échanger quelques propos pour abréger la route! Voici que nos deux compagnons daubent à l'envi sur les pauvres mortels et effleurent, selon la rencontre, des matières d'une perpétuelle actualité philosophique : brusques revirements du Destin et non moins promptes sautes d'humeur qui les accompagnent, testaments assiégés, circonvenus de mille convoitises, manies et jactance absurdes des parvenus, illusions calamiteuses et vains souhaits de la multitude, maladies, travers et turpitudes des riches, et tant d'autres thèmes similaires, défraient leur verve bavarde. — Voilà un second acte beaucoup plus absorbant encore que le premier : mais rien de tout cela n'est fastidieux. Cependant, ne soyons pas surpris non plus si le débat ultérieur entre Timon et Plutus est, de ce chef, écourté, j'allais dire escamoté, à l'aide d'artifices regrettables. Pour conclure, il convient d'avouer, en dépit de l'habileté de la mise en œuvre, toute l'irrégularité et l'irréflexion capricieuse du canevas choisi par l'écrivain : il veut qu'aucune contrainte ne gêne ses libres allures. — Au surplus, en ces satires légères, ne serait-il pas tant soit peu pédantesque de réclamer des combinaisons rigoureuses de paragraphes à qui prétend flétrir le vice avec coquetterie, en souriant, et non moraliser comme un sage de métier ? Évitons donc de chercher noise à Lucien, et trêve de chicanes sur ce chapitre ! Il y a, en revanche, deux mérites dont il se soucie fort, en sa qualité d'homme d'esprit et de styliste ingénieux : la gradation de l'intérêt et la variété de la forme. Et cela suffit. A part quelques vagues boutades sur la perversité universelle et sur le dégoût qu'elle doit inspirer à tout cœur bien situé, il n'y a rien, ou presque rien, de commun entre le portrait grec et la peinture française d'Alceste. Au contraire, le héros de Shakespeare [Timon d'Athènes) offre plus d'un point de contact avec le grand mécontent athénien. (Pour ce parallèle, voyez Ém. Montégut, traduction des Œuvres complètes de Shakespeare, tome VII, pages 3 et suiv., Avertissement du Timon d'Athènes; Paris, Hachette, 1878.) AOÏKIANOT TIMON H MIZAN0POIIO2 LUCIEN TIMON ou LE MISANTHROPE TIMilN H MIZAN0Pi2llOZ TIMÛN, ZETS, EPMHS, TIAOTTOE, nENIA, TNA0ÛNIAH2, «MAIAAHS, AHMEAS, 0PASTKAH2 Timon apostrophe Zeus, et lui demande raison des infortunes et de l'ingratitude dont il est victime. [1] TIMÛN. * û Zsu rpiÀts xac ?£Vte xa! Éraipsïe xa! ecpearie xa! ao-TEpoirTixà xa! opxt£ xa! ve<p£ÀT]YspéTa xa.! spiy0007:6, xa! £t xi as. aXXo ot IfAopôvTTjTOt TcoiYjTa! xaÀouor, xa! [AaXtrjTa ôxav a7ropôuar rcpô; xa. u.£Tpa * tore yàp aùxoï; TTOXUCOVUJAOç potç ytyvôpVEVoç ûicepEtSetç Tô TO xe/Tjvbç TOU TCïTCTOV TOU ^u9u.oû • TCOG GO', uÉTpou xa! àva7tXTjvuv 7] Éptap-âpaYoç ao-TpaTCTj xa! àj papûëpouioç fJpovTïj xa! b a!9aXbstç xa! àpy-qsi; TIMON, ZEUS, HERMÈS, PLUTUS, PÉNIA (LA PAUVRETÉ), GNATHONIDÈS, PHILIADÈS, DÈMÉAS, THRASYCLÈS. Timon apostrophe Zeus, et lui demande raison des infortunes et de l'ingratitude dont il est victime. [1] TI80N. Ô Zeus, protecteur de l'amitié, de l'hospitalité, de la camaraderie, dieu protecteur du foyer, dieu des éclairs, des serments, dieu assembleur de nuées, dieu du tonnerre au bruit retentissant, ou sous quelque autre nom que t'invoque le cerveau brûlé des poètes, surtout quand ils sont gênés pour la mesure de leurs vers : car alors ils te prodiguent toutes sortes d'épithètes afin de soutenir la chute du vers et de combler le vide du rythme; que sont devenus aujourd'hui ie terrible fracas de tes éclairs, le sourd grondement de ton tonnerre, la flamme ardente, éblouis- TIMON ou LE MISANTHROPE TIMON, ZEUS, HERMÈS, PLUTUS; PÉNIA (LA PAUVRETÉ), GNATHONIDÈS, PHILIADÈS, DEMEAS, 1HRASYCLÈS. Timon apostrophe Zeus, et lui demande raison des infortunes et de l'ingratitude dont il est victime. [1] TIMÛN. 'Q Zeû pcXtE xal £evc£ xal Ira'.pets xat syéoris xa'i àarepo7iï)Tà xat ôpxis xat V£?£AY)YSpîTX xat èpiySouTtt, xat si o! iwuï|Tat èpiêpévTOTot xaXoûai aé xi SXXo, xat aâXiara 5tav àiropwar npô; va pirpa " [1] TIMON. Ô Zeus, dieu des-amis et protecleur-de l'-hospitalité et dieu qui-présides-aux-réunionsct protecteur-du-foyer (d'-amis et dieu qui-lances-des-éclairs et protecteur-des-serments et assembleur-de-nuages et au-bruit-retentissant, et si les poètes frappés-de-la-foudre (insensés) appellent toi de quelque autre nom, et surtout lorsqu'iis-sont-embarrassés pour les mètres (mesure du vers) : alors, en-effet, TôTE yàp devenant pour-eux yiyvôpevo; aÙTOtç invoqué-sous-beaucoup-de-noms, TK)XUOJVU[J!.Oç in-soutiens ûnepEtÔEi; la chute du mètre (du sens) TÔ KÏTCTOV TOU UÉTpOU et ru-remplis xat àvairXYjpoTç le vide du rythme; TÔ XSpivÔî TOU puBttOU ' où est maintenant pour-toi «où (ion) vuy OTOt l'éclair au-fracas-épouvan table •fj àsTpairàj Èpidgâpayo; et le tonnerre qui-gronde-avec-force xat T) PpovTVj (Japûêpouo; et la foudre brûlante xat ô xspauvôç aîôaXoeic. xat àpyyjsi; xat au-epSaXÉos; et brillante et terrible? 8 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMON H Ml£AN0POnO2. xal cxteoSaXéo; xEpauvdç ; "ATtavra yàp Taùra XYJOûç: YJSYJ àva- Trs<pY|Vs xal xanvbç aTe;rvâ>ç 7roiY]Tixc-ç. s^a» TOI» ïtatâyou tùiv ôvoutaTuiv. ï o SE aotoiu-dv cou xal sxYjêôXov ô'TTXOV xal Ttpo— jçetpov oux olo' Ô'TCWç TEXECO; a<n,É<ro>Y| xal dyuyoôv èOTTI, U,ï)8S oXtyov arcivOTiôa opyô); x a r à TôJV aSixoûvTiov SiaffiuXaTTGv. [2] OSTTOV yoov tùiv luiopxetv TIç lirt^Eipoûvriov É'wXov 6puaXXt'Sa OO€Y|6EI'Y| av YJ TYJV xoii irav8au.aTopoç XEpaovoù* çpXôya * Oô'TW SaXôv Ttva s7ravaT£t'v£<T9ai OOXEÎç aùxoie, wç. nûp JJLEV Y] xaitvôv àir aoxou U.YJ oEÔtÉvat, u.o'vov SE xoûxo ofscOxi àiroXausiv TOû xpaûu,axoç;, oxt àvaTrXY1o'9Y)(jovTai TY|; acrêôXou. "ÛTte -qoY| Stà xaûxà trot xal ô 2aXo.wveOîàvxtëpovxav ÊxdXu,a, ou Tcâvo t i aTtt'9avoç a>v, arpoç OUTOJ J/uypôv TTJV ôpyYjV Ata santé, effroyable de ta foudre? Oui, tout cela, bien évidemment, n'est plus que pure niaiserie et fumée toute poétique, si l'on fait abstraction du cliquetis des mots. Et ton arme si vantée, qui frappait au- loin et ne quittait jamais ta main, la voilà, je ne sais comment, complètement éteinte et refroidie, et elle ne conserve pas la moindre étincelle de colère contre ceux qui commettent l'injustice. [2] Ah ! certes, l'homme qui entreprendrait de se parjurer redouterait plutôt la mèche d'une lampe de la veille que la flamme de cette foudre qui dompte l'univers : tu semblés ne darder contre eux qu'un simple tison, dont ils ne craignent ni feu ni fumée; et le seul inconvénient qu'ils attendent de cette blessure, c'est d'être couverts de suie. Voilà donc pourquoi Salmonée osait singer ton tonnerre, et qu'il obtenait même quelque confiance, en opposant à une telle froideur du courroux de Zeus la chaleur de son audace d'homme orgueilleux. Pouvait-il en être autrement? Tàp âiravxa xaûxa àva-iripirvE qôr) Xr)po; x s i xairvbe. àrEYyû; TOtYlTÏXÔ; eÇt» TOû xaxâyou TÔv ôvop.ârtov. AÈ TÙ 01ÙOV oou àotôiiMv x à i exï)ë6>.ov x a i xpôyEtpov oùx oîS' o-icb); àiréa-Sïj TEXéM? x a î Ëo-n djuypbv, SiaçuXàxxov «.-que ôXt'yov OTnvBT)pa ôpy-nc. x a x à TWV aSixovivxmv. 12] Toûv TtÇ T(ÔV Èltl^EtpOÛVTWV ÈltlOpXSÎV <po6rfizît] àv 9puaXXi6a é'WAOV Uârrov q T^V cpAôya TOû xspauvoû xav8a[/.âxopoc' Soxeïc. ixavaTEtveaôai aÙTOtc àaXôv Ttva OÔTWç U ; u.r| SsSiévai Tcûp UèV ?i xaitvbv ait' UCùTOû, oûWOixt SE àitoXaûstv TOû Tpaôuaxoç TOÛTO U.ÔVOV, OTt àvaitXï]a(lïj<TOVTat TT|ç ào-êd"Ûore â]Sr| Stà xaûxa [Xou. x a i â 2aXp.(i)veù; ÈrôXpa avuëpovxâv soi, oûx tôv itàvu TI àir:8avo<;, àvqp ÛEppoopyôi; u£yaXauyoûu.EVOC ixpb; Ata 9 Car t o u t cela a-paru d é s o r m a i s sottise et fumée a b s o l u m e n t poétique à-part le bruit des mots. Et,-d'-autre-part, l'arme de-toi fameuse et frappant-au-loin et à-ta-portée, je ne sais comment elle s'-est-éteinte complètement et est froide, conservant pas-même «ne-petite étincelle dé-colère [justice. contre les-ftommes commettant l'-in[2] Ce-qu'-il-y-a-de-sûr,-c'-est-que quelqu'-un des-ftommes entreprenant de-faire-un-faux-serment craindrait, d'-aventure, wne-mèche-de-lampe de-la-veille plutôt que la flamme de-la foudre qui-dompte-tout; ru-sembles diriger-contre eux un-tison quelconque au-point que eux ne-pas craindre feu, d'-une-part, ou fumée prouenant-de lui, mais se-Cigurer, d'-autre-part, retirer de-la blessure cet unique résultat, à savoir que ils-seront-couverts de-la suie. Ainsi dès-lors pour cela aussi Salmonée osait tonner-contre toi, n'étant pas tout-à-fait en-quelque-sorte incroyable, homme agissant-d'-une-manière-harétant-orgueilleux en-face-de Zeus [die, 10 TIMON H MISANGPOnOS, 0epu.oupyôç. àvrjp aeyxdauv-oûjji.evoî. IIôJç yocp ; QTtou yz xa6a7rep u7co u.av5payopa xadkuoeiç, 3ç oûre xûv STUOpxouvxcov axoûste, C-ÛTE TOùç àSixouvxaç ImaxoTtelç, Av]U.a<; Se xa: àu.ëXuoSTTîti; •xpôç xa y'yvd[A£vx xai Ta olxa exxexwœcoo'ru, xx0â7rsp o: TrapTjê7)xdxeç. [3] 'Eire: vsoç ys exe xa: ôîju6i)u.oç aiv x a : âxu.afoc T7)v 6pyr|V TroAAà xaxa x<3v àoi'xarv xal Btauov é7cot'scc xa: oùSecrcoxe rjysç xdxs repoç aùxoùç; Ixeystpi'av, àAA' aei evepyoe; 7rdvxa>ç. o xepaovoç ïJV xa: dj alylî l-Ttscrsi'sTO xa: -/) Bp&vxv] STraxayeïxo xai Vj àaxpaTnr) CUVE^SC. oloTcep elç àxpoêoXccuàv 7tpoY|xovT!Cexo • ot aettru-ot Se xo<7xivT|8ôv xa: •/] yiwv fftopviSbv xai -/) v-âAaÇa Trexp-nobv, ïva ao: cpopxtxôôc StaAeytou,at, ûexoi xe payoato: xai Bt'atot, 7roTau,ôç ÉXOCCTT] (TTaycov • WOTE TTjAtxauxY] Êv axapeï j(pdvou vauayt'a ITCI xoû Aeuxa- Tu sommeilles, comme engourdi par la mandragore, au point que tu n'entends pas ceux qui se parjurent, que tu n'aperçois pas ceux qui commettent des injustices, mais tu es myope, tu ne vois goutte à ce qui se passe sur terre, et tu as les oreilles assourdies, comme celles des gens affaiblis par l'âge. [3] Certes, quand du moins tu étais jeune encore, avec l'âme irascible et fougueuse au plus haut degré, tu besognais rudement contre les gens injustes et violents, et jamais alors tu ne concluais avec eux de trêve, mais toujours ta foudre travaillait avec beaucoup d'énergie, tu brandissais ton égide, tu faisais retentir les éclats de ton tonnerre, et tu lançais sans cesse l'éclair, pareil à un trait, comme pour engager la bataille à distance : alors la terre tremblait à la façon d'un Crible, la neige tombait en tas, la grêle s'abattait comme une nuée de pierres, et puis, — pour te parler un langage trivial, — c'étaient des pluies impétueuses et violentes; chaque goutte devenait un fleuve : ainsi, en un clin d'oeil, ce fut un tel cataclysme, TIMON OU LE MISANTHROPE. 11 si froid quant à la colère. Comment, en-effet? du-momenl-que du-moins tu-dors comme par-l'-effet-de la-mandragore, foi-qui ni n'entends les-Aomm.es se-parjurant TÛV ÈTIlOpXOÙVTlOV ni ne regardes OÎÎTS ETUffXOTtefç les-Aommes commettant-T-injustice, xoù; ào'.xovvxaç, mais as-les-yeux-chassieux Se X'çp,àç et as-la-vue-faible xa: àu.6bu(étTEi; vis-à-vis dès-choses ayant-lieu icpb; xà y:yvôp.sva et es-sourd quant aux oreilles, xal ëxxsxwsuxrar xà wta, comme les hommes [l'-àge. xaOânep les n'-étant-plus-dans-la-force-de oi itap-çëïixÔTs;. [3] Àttendu-que, étant du-moins [3] 'Eral tov y S ex: véoç et irascible [encore jeune xal ôi;u6uu,o; et au-plus-haut-point quant à la colèxal àxp.ato; TÀV opyùv tn-faisais beaucoup-de-cAoses [re, Èxote:; xo/àà contre les-Aommes injustes xaxà TûV àolxoiv et violents, » [jamais alors xal Q:a:wv et tu ne conduisais (prolongeais) xal nye; oyoércots TOTî de-trêve envers eux, £xey.e;p:av rcpb; aÙToùç, mais la foudre était toujours àbV 6 xepauvbç; rp àel tout-à-fait active TcâvxuDi; èvepybet l'égide était-agitée xal r\ a':yl; Z'KZTZUXO et le tonnerre retentissait xal n ppovxî] ÈTtaTayEfxo et l'éclair xal 7] àoxpaTcri éîait-lancé-en-avant sans-cesse [ce; TrponxovTiiisTO auveyèç comme pourun-engagement-à-distandianep lis axpoëoXiapâv * d-'autre-part, les tremblements ôè oi OëIO-U.0: étaient à-la-façon-d'-un-crible xoox:vr|8bv et la neige en-monceaux xal r\ y.:o>v o-wpT|6bv et la grêle comme-des-pierfes, xal TJ yaXaÇa TcsTpïjobv, afln-que je-m'-entretienne-avec toi "va 3:aXéyoj(j.a: ao: d'-une-façon-vulgaire, 9opT:xûc, TE VETO: paySatoc xal |3:a:o:, et des-pluies impétueuses et violentes, chaque goutte devenait nn-fleuve : èxâaxr] axayùv iroxapô; • de-sorte-que en un instant tooxe Èv axapeï ypôvou wn-tel naufrage se-produisit TYiXixaûxY) vavayia ÈyévETO OVTIO é>JY.pbv xrjv ôpyrpv. Iltô; ydp; oxou ye xatlsuSs:? xaflâxep ûirà u.avSpayépa, ôç ours axoÙErç 12 T1MÛN H MISAN0PÛIIOS. Xuovoç ÊyÉvsTO, w 5 ÙTroëpir/t'oJV àiravriov xxTaSsSuxdTcov u.dyt; èv TI xiëurrtov 7r£p!(ra)âïivat Trpocoxs'ïXav TW Àuxwpsc, Çw7rupov TI TOU àvôpwTct'vou ffirgpuiaToç StactoXàTTOv si; Ê7uyov7|V xaxt'a; (AEtÇûVOÇ. [4] ToiyotpTOt àxdXouQx t q ç ^aôopua; Tà7u'y_ECpa xopityq rrap' aÙTÔv, Où'TE ÔùOVTO; ETI coi TCVOç OUTE CTEipavoovTOç, et u,q Ttç apa TtâpEpyov 'OXvp.7ncov, xoù. OUTOç où 7tavu àvayxaûx irotEtv ooxàiv, àXX' ei; E6Oç TI àpyaïov ITUVTEXôJV. Kaà (/.ET' oXcyov Kpdvov os, to 6E6JV yEWxtdraTe, àîrocpavouni 7rap(ooâ(AEVOi r q ç Ttpvîji:. 'Eco Xéystv 7iorjaxc; qoq cou TOV VEù>V ffecuXrjxacnv • oî Se xai aùràS r/ot Ta; ysfpaç 'OXop-irtaciv k-K&têXqxacu. Kat cb ô ûtiiêpEu-ÉTTi; wxvqiraç q âva<7Tq<rat TOù; TIMON OU LE MISANTHROPE. è«l TQû AEuxaXiwvo;, ù>; «TOXVTWV xaTaâsBoxÔTWV ôuoêpvxûov p ô y i ; é'v TI xtëtoTiav TJEpifftoÔrjvai irpo<roxeîXav râ Auxtopsî, BiaÇuXaTTOV Tl ÏUJTOjpOV TOû" OTiÉpu.aTo; àvopwTuvov E!ç £7tlYOVY]V xaxi'a; gEtÇavo;. [4] ToiyâpToi xogiÇ/) n a p ' aÔTwv r à ÈTCtxE'Pa axoXou6« •rîjç pa6v|i.ia;, TIVO; OUTE 6ÛOVTO; SU C70t OÙ'TE (TTSSaVOÛvTOÇ, E'I |i.q T I ; a p a rcâpspyov 'OXup.iriwv, xai OOTO; où ooxàW TCOLSÎV au temps de Deucalion, que tout fut enfoncé sous l'eau, submergé, et que c'est à peine s'il en réchappa une pauvre petite arche qui, ayant abordé au mont Lycorée, conserva le foyer suprême do la race humaine pour une postérité plus vicieuse encore. [4] Aussi recueilles-tu de leur part le juste prix de ton indolence : car personne ne t'offre plus de sacrifices ni ne te couronne, sauf, par hasard, aux Jeux Olympiques, un individu quelconque; et celui-là ne croit pas remplir un devoir très rigoureux, mais payer tribut à une coutume antique. Avant peu, ô le plus noble des dieux, on fera de toi un Gronos qu'on aura dépouillé de sa dignité. Je néglige de dire combien de fois déjà les voleurs ont pillé Tcâvu à v a y x a t a , àXXà ouvTeXwv eî; u e»o; à p y a î o v . K a i p e i à oXiyov, w ysvvouoTaTS ôsdiv, ûMTOq>avooirc ci Kpôvov irapwffâp.svos TYi; TlgqÇ. 'Eà> Xéystv Tiocrdxi; rfii\ aeauXrixaaiv TOV VSOJV (TOIT oï 6s x a l suiësoXqxatyi croi aÙTài TM; X £ ï P a ' 'OXuptTrtafftv. ton temple : ils ont même été jusqu'à porter les mains sur toi à K a i où 0 ùipcëpspiTïK Olympie. Et toi, qui fais là-haut un tel tapage, tu as craint ou q àvao-Tvio-ai TOU; xûva; Ù)XW|(TOC; 13 à-l'-époque-de Deucalion, que, toutes-c/toses étant-enfoncées, submergées, à-peine une certaine petite-arche avoir-été-sauvée ayant-abordé au monf-Lycorée, conservant «ne-certaine étincelle de-la semence {race) humaine pour fe-progrès d'wn-vice plus-grand. [4] Voilà-pourquoi tu-obtiens de-la-part d'-eux les salaires qui-sont-la-conséquence de-1'insouciance, [toi quelqu'-un ni ne sacrifiant encore àni ne te couronnant, sinon quelqu'-un, certes, accessoirement aux-Jeux-Olympiques, et celui-là ne pensant pas faire des choses tout-à-fait nécessaires, mais contribuant à un-certain usage ancien. Et après peu [bientôt), ô le-plus-noble des-dieux, îds-rendront toi wn-Cronos, t'ayant-chassé de l'honneur. J'-omets de-dire combien-de-fois déjà ils-ont-pillé le temple de-toi; et*û?-qui, d'-ailleurs, même ont-porlé-sur toi même les mains à-Olympie. Et toi, le résonnant-là-haut, t«-as-craint ou de-faire-lever les chiens 14 TIMQN H MISANePOnOS. xûva; r) xoùç yscxo-va? sTrtxaXéo-acôai, wç. pûYiopou/qc-xvTEç, aûxoùç aoXXoto'otEV k'xi cuafXEua^ou.£vouç Ttpà; TTJV œuy-rjv • àXX' o yevvocToç xas 1 tyavxe-XÉTwp xal Tixavoxpâxmp èXOCÔ7)(TO TOùç 7EXQXOCU.OU<; -7îsptXEtpôu.EVoç ûTI' aûxfflv, OEXOOTT|YUV xepauvov ey^cov Iv xy oe^'.S.. TaOra xofvuv, cL 6y.uu,cÉo"tE, TtTjvtxx TCCCUO'Sxat oùxwç apiEXojç -rcapop(nu.svx, -q TCO'XE xoXâsetç xvjv xoirauxYjV aotxiav ; TCÔCUH <I>OIS8OVXEç. rj AsuxaXuovEi; Exavcù xcpbç ouxco; ùTrÉpavxXov û'êpiv xoô ptc-o ; [5] "Ivy. yàp x i xoivi lâcraç xàpvà SîTCW, XOO-OUXOU; ' A 6 Y | - vatcov E!ç é'cvoç apaç xoù TcXoeatouc lx TCEveo-xâxwv à-r;ocp-qvaç d'éveiller les chiens, ou d'appeler à ton secours tes voisins qui, TIMON OU LE MISANTHROPE. î] imy.cùÂ<ja.aftet'. TOU; YEiTOva;, ux; pon8pour|Oavxec <7uX).âêotev «ùxouç C"0<J"XEUaïO[XEVOUÇ £Xl îrpb; x-py ç>'JYov " àXV 6 YEVVOûO; xai riYavxoAsxujp xoù TixavoxpâxtJp Èxâ&ïico -TtEpiXECpÔlAEVOÎ xoù; 7tX0y.du.0u; ûTC' auxtox, ey_wv èv xrj SEIU? xepaovbv SExa-ïrcy/jv. T û Baugâdts, TrcvExa xotyuv xaûxa itaoa-îxai itapoptogsva ouxto; àgsAw;, T| TtÔXS XoXdffS!; accourus à l'aide, eussent empoigné les fripons encore occupés à faire leurs paquets pour fuir : mais non! Toi, le vaillant destructeur des Géants, toi, le vainqueur des Titans, tu es demeuré assis tandis que ces brigands tondaient les boucles de tes cheveux- et tu tenais en ta main droite une foudre de dix coudées ! Quand donc cesseras-tu, être étonnant, de considérer le monde avec autant de négligence et de dédain? Quand châtieras-tu d'aussi abominables forfaits? Combien de Phaéthons ou de Deucalions suffiront-ils à réfréner ce débordement d'insolence de la société humaine? [5] Mais, pour laisser de côté les affaires générales et ne parler que des miennes, moi, qui ai fait monter tant d'Athéniens sur le pinacle, qui les ai élevés de l'extrême pauvreté au comble de la xriv xotraéx-ev doTxEav ; TC6CTO( $al9ovx£ç T) AEuxaXîarvE; Ixavol Tupbç ôgptv xoû" pTov oûxwç ùTtépavcXov; [5] T à p t'-va èO(<7«; xà xotvà ECVCIO xà ègà, apa; EÎç é'tj'o; xoo-oéxoo; 'AflnvaEuv y.a\ àTtocpïjvaç •reXoecdo-o; ÈX TCVEaxcxxwv ou d'appeler-à-toi les voisins, afln-que, ayant-couru-au-secours, iEs-arrêtassent eux se-préparant encore pour la fuite; mais toi, le généreux et exterminateur-des-Géants et dominateur-des-Titans, tu-étais-assis étan t-tondu-tout-autour ç/uunc-aux boucles par eux, ayant dans la main-droite une-foudre de-dix-coudées. ô etre-étonnant, quand donc ces-choses cesseront-eEEes étant-dédaignées si négligemment, ou quand châtieras-fu la (une) si-grande injustice? combien-de Phaéthons ou Deucalions seront suffisants pour une-insolence de-la société si inépuisable (immense) ? [6] Car, pour-que ayant-laissé-de-côté les choses-communes je-dise les choses-miennes, moi ayant-élevé en hauteur tant des-Athéniens et ayant-rendu eux riches de très-pauvres qu'ils étaient 15 16 TIMÛN H M I S A N 0 P Û I I O S . TIMON OU LE MISANTHROPE. x a l Ttaert xoïç; oEouivotç s7rtxoupVj<ïaç, p.aXXov 8s àôpo'ov etç eùepye<xtav xwv ©IàCOV Ê x y é a ; xbv TCXOûTOV, STTSIST) icévqç S t i x a u x a syevdpvriv, oùxéxt oùSs yv(opiT,Qu.ai irpbç otùxùJv oùôè irpoo-ëXÉirouc-iv of xlwe; Ô7co7tx-qff<ïovxsî xori 7tpo<ixuvoGvxeç x â x xoO lu.oG veupLotTo; i7r7|pT7)u.svot • àXX' vjv TCQU xod bout SaSéÇcov x a i smxoypY|oa<; i r a s ! TOï; Seopevoi;, Ss u-aM.ov ïf.fi(*.i xbv •nï.oijT'Ov à9pôov £ÎÇ EÙEpYEfXtaV XWV çi>,wv, ÈTCtOYi Scà xaGxa èyev6frr]v TEEVï);, IVTû^/W xtvi aùxàW, oiffTtsp Tivoc rjT7JXTT|V ixxXxtoû vsxpoG û i m a v oùxsxi oùSÈ YvcopiÇou-ai icpbç OWTMV, u7ro TOO j/pdvou àvocTîTpau.u.£V7)V TcocoÉpj/ovxoct u,7)0s âvxyvôv- Ol XÉ(0Ç ÛTCO'TIXTJCFCrOVXS; xeç, oï oè x a i irdppw6sv iSôvreç sxspav sxxpsxcovxai, 8u(rt£vx7jxov x a t aTroxpô^xtov 9éau.a ouJsaOat uTcoXocu.ëocvovxsç xbv où Ttpb TCOXXOU iraixrjpa xaù EÔspysxïiv aùxàJvysyev7ru,évov. [6] c 'iio-T£ 6TTô xffiv x a x ô v l u ; xa.ùxY|V TTJV l<jv_ax;àv xpa.7iôu.svoç Ivatlaxu.svo; SupOépav êoyâÇou,ai xrjv y-qv, ù7rdjjua'9o; oêoXùJv x e x r a - x a i TtptxrxovoSvxEç x a l àTtïipxY]pivot ex TOû" èpoG vEùpaxo; où8è irpooêXsuoyo-tv Èpé à).Xà vjv TOO xat {JaStÇtov ô8<5 Èvxûyw xtvi aùxwv, Txapép'/ovxat <5utrep ffTïjXïiv x t v à richesse, moi qui ai assisté tous ceux qui étaient dans l'indigence, ou plutôt qui ai répandu à profusion m o n opulence pour faire d u bien à m e s amis, me voilà, pour ces motifs, devenu pauvre, e t vsxpoù itaXatoû àvaT£xpappév7)v yrcxcav ûmb xoû -/povoy pï]5s àvayvovxEEi oï 8s aussitôt n u l d'entre eux n e m e connaît plus, et j e n'obtiens m ê m e xat ÎSôVXEE îcôppwôev pas u n regard de ceux qui jusqu'ici, tremblants et prosternés sxxpÉTtovtat Érépav (6Sôv), Û7toXapëtxvovTe; Ô'ij/SOÔai xbv yEyevripÉvov devant moi, étaient suspendus à u n signe de m a tête j mais, si d'aventure j e rencontre sur m a route l'un d'entre eux, c o m m e s'ils voyaient quelque stèle d'un vieux tombeau couchée et r e n versée p a r le, temps, ils passent leur chemin sans m ê m e avoir l u ; d'autres, m'ayant aperçu de loin, prennent u n e autre direction : ils pensent que ce serait un spectacle terrible et affreux d e contempler celui qui, n a g u è r e , avait été leur sauveur e t leur bienfaiteur. [6] En conséquence, confiné p a r l'adversité en ce lointain domaine, j e m e suis vêtu d'une peau et j e travaille la terre, pour où npb TTOÀXaV crtoriïpa x a i EÙEpyÉx^v auxôjv 6éapa Sya-âvtYjxov x a \ âiroxpôiraiov[6] "QTTE ûîtb tà>v x a x û v xpaitôpevoE ÈTtï xaÛT»)v TYjv ÈcryjaTtàv, èvccj'OtpsvG; SicplÉpav, âpyâijopai TTiv yriv, LUCIEN. — Extraits. 17 et étant-venu-en-aide à-tous les étant-dans-le-besoin ou plutôt ayant^répandu la (ma) richesse en-masse pour fe-bienfait des amis, après-que p o u r cela je-suis-devenu pauvre, ne-plus pas-même je-suis-reconnu p a r eux, et les jusqu'-ici tremblant et se-prosternant-devant moi et suspendus de (à) mon signe-de-tête ne-pas-même regardent m o i ; mais si p a r - h a s a r d même cheminant en-route j ' - a i - r e n c o n t r é quelqu'-un d'-eux, ids-vontdevant moi comme devant «ne-stèle quelconque d'-wn-mort ancien renversée et couchée par le temps, pas-même ayant-lu ; d'autres m ê m e m'ayant-vu de-loin se-détournent-vers «ne-autre route, estimant devoir-voir le ayant-été il n'y a pas longtemps sauveur et bienfaiteur d'-eux comme n n - s p e c t a c l e pénible et abominable. [6] Ainsi, par-l'-effet des maux m'-étant-tourné vers cette exfrémité-de-paws, ayant-revêtu «ne-peau-de-bèïe, Je-lravaille la terre, 18 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMON H MISANOPOnOS. pcov, Tyj £pïiu.i'a x*/.l TÎj SïXéXAï] TrpoatptXoffoœôjv. 'Evxaoua TOUTO yOUV U.C. Soxâ» XSpSxVclV, U.Ï|XÉTt OUyetfâoi! TCOXÀOùç Tcapi TïJV àljtav su 7ipxTT0VTXî ' àvixpÔTXTOv yàp TOOTÔ yî. "HOT| VTtÔptO&QÇ TETVâptoV oêoÀÔJV, TtpOO'CpiAOO'OCpâJV TTJ èpnuÂa x a l TV) StxéXAv]. iW èvTocû6a TTOT' oùv, <J Kpôvou xal C PîX? usa, TOV fiaôùv TQÙTGV UJtVOV ÔOXÔi |AOt xEpSaveîv TOUTO, à7ioo-£to,âu.£voç xal vvjSuixov {ôjrsp TOV 'E7tiu.£vî'Sr|V yJcp xsxoi- [x/ixÉTi OILîTOOK u,ïjffat), xal àvxpptTct'o'a; TôV xepauvôv, 7) lx TTJç OiVqi; Ivau- icpÔTTOvra; eu itapà TÀV aEiav " yàp erauevo; usyàôVqv TToiTjQ"a; TT|V cpXôya, STaoîiljxid Ttva yoAYft TOOTô yé (èoTiv) àvtapÔTXTav. "HOYI TEOTè ouv, àvSpwSou; xal vexvtxoo Xibç, si pr/j àXTjÔTj êcm TX ûTCô KCTJTôJV Ttîpl cou xal Tïjç ixsï Txa>7Jç, u,u9oÀoyouu,iva. u> oie Kpôvou x a l TAéaj, àiroffetcâp-evo; TOûTOV TOV ouvov flaôùv un salaire de quatre oboles, philosophant en tête à tête avec la solitude et ma pioche. Ici, je me ligure que j'aurai du moins cet avantage, de ne plus voir une foule de gens jouir d'un bonheur immérité : car rien au monde n'est plus affligeant. Désormais x a l vT|ôup.ov (yàp xsxocpï]<ïat TjTîèp TôV 'EmiJ-sviÔYiv), x a l àvappiirtca; TOV xepauvôv, r, èvauo-âp-îvo; ex riji Oî'TAC Tcotïjoaï peyâ/V/iv donc, fils de Gronos et de fihéa, secoue ce sommeil profond dont tu ne peux sortir et qui te tint assoupi plus longtemps qu'Épiménide, ranime ta foudre, ou rallume-la aux feux de l'Etna pour produire une grande flamme, et montre une colère digne d'un Zeus mâle et vigoureux, si ce sont bien des mensonges que les fables débitées par les Cretois sur toi et sur ta sépulture là-has. TYJV cpAôya, èiuSôtlaté Tiva yokr^ Atb; àvôpwSou; xal veavtxoû, et Ta p-jflo'Xoyoûp.îva UTtO K p ^ T & V Ttepl trou x a l TA.? Tatprjç sxeî pf, èariv aX-nOm 19 recevant-un-salaire de-quatre oboles, philosopbant-avec la solitude et le {mon) boyau-à-deux-pointes. Ce-qui-est-sûr-,c'-est-que ici je-fais-l'-effet à-moi de-devoir-gagner ceci, de ne-plus voir beaucoup-de-gens réussissant bien contre la {leur) valeur; car cela du-moins est la chose la plus-affligeante. Déjà, d'-aventure, donc, ô fils de-Cronos et de-Rhéa, ayant-secoué ce sommeil profond et dont-tu-ne-peux-sortir (car tu-dors supérieurement-à Épiménide), et ayant-ranimé la (ta) foudre, ou-bien Tayant-allumée de (à) l'ffiia ayant-fait grande la flamme, puisses-t «-montrer un-certain courroux d'-un-Zeus viril et juvénile, si les-ehoses imaginées-par-fiction par les-Grétois au-sujet-de toi et de-la (ta) sépulture là-bas (en Crète) ne sont pas vraies. 20 TIMQN II MISANOPOnOS. Zeus demande à Hermès des explications et le charge de rendre à Timon sa richesse. [7] Z E Y S . Ttç OUTO'ç so-Ttv, oô 'Epu/ïj, 6 XExpsxvù); Ix r q ç 'ATTIX7Jç irapx TGV 'YU-TJTXÔV èv TTJ ÙTrwpei'x ; invaoô; oXoç TIMON OU LE MISANTHROPE. Zeus demande à Hermès des explications et le charge de rendre à Timon sa richesse. [7] Z E T S . Ttç è<7w, m "Eppô, O'JTOÇ xxi aù^puov xxt ÛTtoSi'çpÔspoç. SxxTrrst SI, olpixt, STttxexuaiaiç " ô xexpayùi; XxXoç avÔpwjroç xxc 6pxo"ùç. r H 7rou ©lAdcromôç EXTIV • où yxp irapà TôV 'Y|i.i)TV(>v Èv tvj éirwpsca ; blOÇ irivapbc xx't acr/pùiv xa\ ûitoStapUEpoç. Exâirret oï, olptat, snxxsy.utptiç" avOptoiro; XâXo; xa\ Gpaoô;. "H rcoô servsv cpiXoooçoç " yàp oùx âv SisÇipsi oùtcoç aersêst; TOÙ;Xo'you» xocrà ^ip.(5v. sx vr(- 'ATTIXTI? av ourtoç àfferjetç TOùç Xéyouç Sis^'^et xa6' -quâjv. E P M H S . TY cpvjç, tu 7rocxep ; XYVOEïç Ttacova xôv 'EyjexpxTCSOU TôV KOXXUTEX; OÙTO'ç IffTtv ô iroXXxxtç VJU.Xç xx6* tepôov TïXst'tov Éariacraî, b r à ç ôXxç éxxTÔuêxç, TUXO' qi Xxpnrpàiç éopXXt^ElV doSôêtfAEV TX ÀlXfftX. Zeus demande à Hermès des explications et le charge de rendre à Timon sa richesse. [7] ZEUS. Quel est, Hermès, ce criailleur qui m'apostrophe de l'Attique, près de l'Hymette, au pied de la montagne? Il est tout E P M H S . Tt <BYI;, crasseux, tout poudreux, et couvert d'une toison. 11 creuse, je crois, (ri TtCiTep ; courbé vers le sol : c'est un bavard et un insolent. Bien sûr, c'est àyvosîç Tlpiwva TOV (olbv) 'EyjExpavîôou un philosophe : sinon, il ne proférerait pas de si impies propos contre nous. HERMES. Que dis-tu, mon père? Ne reconnais-tu point Timon, fils d'Échécratidès, du dème Collytos? C'est lui qui souvent nous a régalés de sacrifices parfaits, d'hécatombes entières; c'est chez lui que nous avions l'habitude de célébrer splendidement les Diasies. 21 TÔV KOXXUTIX; OUTOÇ SOTIV é IffTtâota; vp.5? itoXXaxiî xarà lepûv TsXettriv, à Taç ixatôgga; oXaç, Ttapà to eîtdGsijASv éopvâsStv XapvKpéâ; Ta Atàxix- [7] ZEUS. Qui est, ô Hermès, celui-ci le ayant-crié de l'Attique près-de l'Hymette, au pied-de-la-montagne? il est tout-entier sordide et sale et couvert-d'-une-peau. JT-creuse, d'-autre-part, je-pense, penché ; c'est un homme bavard et hardi. Certes, en-quelque-manière, rT-est philosophe; car, autrement, il ne débiterait pas si impies les propos contre nous. HERM. Que dis-fw, ô mon-père? ignores-tu (méconnais-tu) Timon le fils d'-Échécratidès, lViaoftfflwf-dM-dème-Collytos? Celui-ci est le ayant-régalé nous souvent par des-sacrifices parfaits, le ayant offert les hécatombes entières, l'homme chez qui nous-avions-coutume de-solenniser brillamment les Diasies. 22 TIMON OU LE MISANTHROPE. TJMQN H MISANOPCinOS. Z E Y 2 . QT>£u xyjç àÀXay-qç ' ô xaXôç IxeTvoç, b TrXoùaioç, Z E T S . «UEô xffi àXXayiy:" È-/EÏVOÇ Tiepi 8v ot TûoûÙTOi ©1X01 ; Tt ira.6(Lv xotouxoç ISXIV b a6Xtoç, 6 xaXb;, ô TiXoéaiOî, nepi ov au^u.-qpbç xai axaTcavEÙç xat ouo'ôaixoç, w; totxev, oû'xoi ol xoo-oôxoi çî),ot; papsïav xaxacpsooiv XTJV bïxsXXav ; Tï 7ta6wv à aGXibç [8] E P M . Oùxwat uèv e'.irefv, ^pT|OToxrii; l7rsxptdp£v aùxbv xoù cpiXavôpeoTcia xoù ô TCOO; xoù; o£op.évouç axiavxaç olxxoç, cîiç SE aX-qÔEt Xôyqi, avota xai eùrjlkia xat àxoicia irsot TOJV ffltXaiv • 3ç où ffovt'st xôpajji xai Xùxoiî ^apiÇop-.svoç, àXX' ûrcb ËSTl TOIOÔXOÇ, y OÔTW (lapeîav tuné, à cette condilion sordide de laboureur et de mercenaire, si xr|V SixsXXav; [8] EPM. M b e'meïv oùxuxri, ypqaxoxv]; £7CSTpi'j;sv auxbv xat «piXavÔpovjrla xai. â oixxoç •rcpb; àiravxao xoùç Seouivouç, SE U>; >6yo) ouv/]8eî, avota xa't EuvjOEia xat àxpiata us pi xwv tpiXwv • j'en juge au boyau si lourd qu'il enfonce dans le sol? ôç O'j a w i E i yuTcôjv xorroùxiov b xaxooai'u.(ov xstpôpuïvoç xb 7]Tcap otXoo; etvat aùxoùç; xat éxat'pouç wexo 6TC' eùvotaç T % Trpbç aùxov ^afpovxaç TTJ |3opa. Ot ol, xà ùaxa yupuôcravTSç àxptfjùîç xai TrEptxpayôvxEç xat, si' xtç U-OEXôç EVTJV, £XU.ovirî<7avx£ç xat xoO- ZEUS. Ah! quel changement! Lui, ce bel homme, si riche, entouré de tant d'amis? Par quelle vicissitude est-il réduit, l'infor- [8] HERM. On dirait qu'il est victime de ses sentiments de bonté et d'humanité et de sa compassion envers tous les misérables; mais, à parler franc, c'est sa sottise, sa naïveté et sa maladresse à choisir ses amis qui l'ont perdu : il ne comprenait pas qu'il rendait service à des corbeaux et à des loups; mais, quand de tels vautours lui rongeaient le foie, le malheureux, il les prenait pour des amis et de bons compagnons qui, par pur dévouement pour lui, aimaient à se repaître ainsi. Ceux-ci, après qu'ils eurent mis à nu ses os consciencieusement, après qu'ils l'eurent dévoré y auyii.Y]poç xai axaitavEUî •xat [uaSioxbç, (5)Ç ÏOIXEV, xaxaçsptov -/apiïiu£vo; xôpa^t xat Xûxotc, àbXà ô xaxoSatp-tov xstpdaEvo; xb rjuap \mb xoaoùxiov yunâv (OEXO aùxoù; Eivai <pt).o'j; xat Ixatpooç ^aîpovxaç xvj ^opà énb eùvot'a; xvji; nph; aùxov. Oï SE, yu[j.vwo-avxe; àxptoàiç xà oaxâ xatitEptxpayôvxeç, xat, et xt; uusLb; êvvW, 23 ZEUS. Hélas! le changement! Cet-domme-là le beau, le riche, autour-de qui étaient tant d'amis? Quoi ayant-souffert l'infortuné est tel, sordide et bêchant-la-terre et pris-à-gages, comme il-semble, enfonçant si lourd le hoyau-à-deux-pointes? [8] HERM. D'-une-part, à le dire ainsi, /a-bonté-de-cœur écrasa lui et les-sentiments-d'-humanité et la pitié envers tous les-hommes étant-dans-le-besoin, mais-,d'-autre-part, pour user d'unhi-folie et la-naïveté [propos vrai, et te-manque-de-discernement au-sujet du choix des amis; Iwï-qui ne comprenait pas étant-complaisant-pour des-corbeaux et des-loups, mais le malheureux étant-rongé quant au foie par de-tels vautours pensait eux être des-amis et des-camarades se-réjouissant-de la pâture par bienveillance la envers lui. Ceux-ci,d'-autre-part, ayant-mis-à-nu exactement les [ses) os et ayant-rongé-autour, et, si quelque moelle était-dedans. 24 TIMON H MLEANePOnOE. xov sû u.xXot s7uu.£Xâ>ç, wyyovTo aùov aûxov xa.'. xàç piÇaç OTCOTSTO.Y]U.SVOV âTroXtTcdvTeç, OÙÔE yvojpi'ÇovTsç e n oûSè TtpoaëXs- TTOVTSç — irdÔÊV yâp ; — rj smxoopouvxsç vj £Tci5t5dvxs; èv TôJ u.spst. Aià TXïïTOC StxsXXéxTjÇ xxt StcpOept'aç, w; ôpaç, «TcoXiTrojv ûr; (xio'/'ûvTjç Tô acTu, (jLiffGou yEiopysf. .[xsXayyoXàîv TOïç. x a XOlÇ, ÔTl of TrXouTOUVTSÇ. 7rap aÙxOO u.7.Xa, ÙTCSpOTCTlXàiç Tcapspvyovxac, oôoè Toûvou.a, si TIJJMUV xaXofxo, EîSôXEç. [9] Z E T S . Kai u,TjV où TtapoTtxso; âvY]p oùos àp-sX-q-rsoç * sîxo'xwç; yào Tjyavaxxa SUUTUV-ôJV ' sirs) xai 6'u.oia TCQ[TJUQU.EV TOTç xccxapâxotc xéXa!jiv èxst'voiç £TaXEXy]ouivoi àvopôç xocraûxa pvnpûx xaupwv xe xac aiyolv rcidxxxa xxûauvxoç; yju.iv STCî xa>v en tous sens, suçant tout ce qu'il avait de moelle avec le plus grand soin, sont partis et l'ont laissé sec et coupé dans ses racines; ils ne le connaissent plus, ne le regardent plus (car à quoi bon?), ne lui offrent aucune assistance et ne lui donnent rien à leur tour. Voilà pourquoi, la pioche en main, vêtu de cuir, comme tu vois, il a quitté par honte la ville et cultive les champs pour un salaire, l'âme assombrie par les malheurs, lorsque les gens qu'il a enrichis passent près de lui d'un air très méprisant, sans se rappeler seulement s'il se nomme Timon. [9] ZEUS. Eh bien ! pourtant, ce n'est pas un homme à toiser ni à dédaigner. Oui, il avait raison de protester contre son mauvais sort : aussi bien, nous imiterions ces maudits flatteurs si nous perdions le souvenir d'un homme qui tant de fois a brûlé sur les TIMON OU LE MISANTHROPE. ÈxjJL'JÏqcavxe; x a t xoôxov £0 u.àXa ÈTCIUEXIOç, ipy_ovxo àTcoXrirévxsç aôxôv aOov XOÙ ÙXOT£T(AUU.ÉVOV x à ; pîÇaç, oùSÈ yvtopi'ÇovxEç exi o'jSè TtpotrêXéxovxs; — TtoÔsv y â p ; — Yj ÈTCtXOOpOUVTe: T| èTCU5I86YTE; èv xtîS pipEi. Atà xaûxx ôixsXXixï]<; xat StcpOeptaç, toç ôpàç, âuoXmwv ûitb aîa-yôvï]; xô aiTTU, ysiopyst [Aiudoij u.sXayxoXù>v TOI; xaxoïc, OTt ot xXoUTQÛ'vTEÇ itapà aùxou itapspxovxat p.âXa ùuEpOTCXtxtoc;, où8È EtSôxEç xô dvop.a, Eî xaXoïxo Ttp.wv. [9] Z E T S . K a i p.r,v à* àvv)p ou xapouxÉoç oôSÈ àu.EXYixéoç" yàp TiyavàxxEt stxôxwç Soffxoyôjv' ÈTtsi x a \ xorqcrOLiEV Suota èxEtvotç xoî; xôXaiUv xaxapâxon; ÈXLXEAr)(7p.Évoi avSpôç, xaooavxoi; -qpïv ÈICt Xà)V (JOJLUùV xouaûxa p.Yjpiot mfixaxa xaopwv TE xat a i y à i v autels, en notre honneur, les cuisses les plus grasses des taureaux yoôv 25 a y a n t - s u c é aussi celle-là bien très s o i g n e u s e m e n t , sont-parlis a y a n t - a b a n d o n n é lui sec et coupé quant aux racines, ne le connaissant même plus ni-ne le regardant —d'-où, en-effet? [car pourquoi?) — ou le secourant ou lui donnant à leur tour. Pour cela maniant-le-hoyau et vêtu-de-peau, comme '«-vois, ayant-quitté par honte la cité, fl-laboure pour un-salaire [maux, ayant-1' - humeur - sombre par - les parce-quc les étant-riches par-le-fait-de lui passent-outre très dédaigneusement, ne-pas-même sachant le-nom de lui, s'il-s'-appelle Timon. [9] ZEUS. Eh-bien! cependant, l'-homme n'est pas à-dédaigner ni-même à-négliger; car it-s'-indignait justement étant-malheureux : puisqu'aussi «ous-ferons (ferions) des-ehoses-semblables à-ces flatteurs maudits ayant-oublié un-homme ayant-brûlé à-nous sur les autels tant-de cuisses très-grasses et de-taureaux et de-chèvres ; ce-qui-est-sûr,-c'-est-que 26 TIMON H MIEANOPOnOS. TIMON OU LE MISANTHROPE. [3wœôjv * ST! youv êv xafç ptoù XYJV xvïerav aùxàîv e/m. nXàjV ùTC' àay^Xûxç xs xai Gopùëou 7ïUXXOùTOJV iTctopxouvxtov xai piaÇoui- tyjM ïxt sv xaïç ptcrt vhy xvîixav aùxôiv. viov xai âp7raCdvx(uv, ï T I Se xai cpoêov TOU7capà XôJV l'epoauXouv- xai Bopùëou TtoXXoû IIXT)V ûiro à<r/oX£aç xe xoiv, — TCOXXOI yap ouxot xai SucajtjXaxxo: xai oûSè âir oXiyov xaxau.ucrat YJU,ïV Iffitacu, — 7roXùv TJSTJ ypôvov oûSk àitsêXsupa lç XTJV 'Àxxix-^v, xai ptaXtcxa l\ ou ©iXoffooHa xai Xôyiov 'éptoeç IxceTrôXaffav aùxoîç. May ouévwv yàp Ttpbç àXX-qXouç xai xsxpayôxcov oùos IxcaxouEiv EGTI XôJV sùyôjv • OJCTE vj £xt6uo"âp.£vov v_p7] xà u>xa xafirj<76xi y] êTriTpi&qvai rrpbç aùxcov àpsT-qv xiva xai à(7(ou.axa xai X-qpouç u.eyaX7) xy| cpwvyi rjuvstpbvTWV. Atà xauxà TOI xai xouxov ap.£X-qG7)vat £UVS6TJ irpbç ï)U,ôJV, ou tpauXov ovxa. [ 1 0 ] "Ou-wç Se xbv ITXouxov, tù 'Epp-yj, irapaXaëtùv et des chèvres : j'en ai encore le fumet dans les narines ! Seulement, tant d'affaires, le grand trouble que causent les parjures, les scélérats et les ravisseurs, et, en outre, l'effroi que suscitent les sacrilèges pillards des temples (or, ces gredins sont nombreux, il est malaisé de s'en garantir, et ils ne nous permettent môme pas de fermer l'œil un instant), tout cela, depuis longtemps déjà, m'a privé de jeter les yeux sur l'Attique, surtout depuis que la philosophie et les querelles de mots ont envahi le pays. Ces luttes réciproques, en effet, et ces criailleries m'empêchent d'écouter les prières : il faut donc, ou que je reste assis après m'être bouché les oreilles, ou que je me laisse assommer par je ne sais quelle vertu, je ne sais quels corpuscules immatériels et autres bali- vernes qu'ils débitent à perdre haleine, avec force vociférations. D'où il résulte qu'il m'est arrivé de négliger ce brave homme, qui pourtant mérite mieux. [10] Mais voyons, Hermès, prends avec toi XùW ÈmOpXOÙVTMV xat _Biai(op.lvo)v xa\ àpTtxÇévTwv, 8s STI xai cpôéou xoû racpà Twv WpoauloûvToiv, — yàp oûxoi rroD-ol xai Su<r<pûXaxTOi xai oùSè ècpiàtnv np.ïv xavagOcrai èVi ôîxyov, — •rçSï] TioXÙv XPoAov où6s àiréëXséta i i Xï]V 'AXTIXïJV, xai pàXurca i% ou çiXocrocpia xai epcSsi; Xôywv èirsitoXao-av aùxotcTàp gay_ouivwv •npbç àXArjXouc, xai xsxpayôxtov ouSË Èaxiv Êitaxoustv xtov sùywv • wffxs -/pn i\ èmëuo'âu.evov xà uYxa xa(bïof)at r) èmxpiëiyvai 7tpb? auxàiv IjuvstpôvTiov xi) cptov^ psyâ),?) àpsxTJv xtva xai àocôu.axa xai XiQpouç. Aià xaûxâ xoi l;uvéëïi •covxos xai à[isXï]Bravai irpbç àipuôv, ovxa où tpaùXov. [10] Aè 6'u.coç, w 'Epp-âj, uapaXaëfov 27 j-'ai encore dans les narines l'odeur-de-graisse d-'eux. Seulement, et par manque-de-loisir et par /e-trouble nombreux [grand) des-hommes se-parjurant et usant-de-violence et ravissant, d'-autre-part, en-outre, aussi par fa-crainte la venant-de les-hommes pillant-les-temples, — car ceux-ci sont nombreux et dont-il-est-difficile-de-se-garder et ne permettent même pas à-nous de-fermer-l'-œil pour peu-de-tetnyjs, — déjà depuis beaucoup-de temps je n'ai pas môme regardé vers l'Attique, et surtout depuis que 'a-philosophie et les-batailles de-mots ont-déhordé-sur eux. Car, eux combattant les uns conlre les autres et criant, il n'est pas même possible d-'écouter les prières; ainsi il-faut moi ou m'-ayant-bouché les oreilles demeurer-assis ou être-écrasé [excédé) par eux débitant-tout-d'-une-haleine par-la voix grande [forte] une-vertu quelconque et des-cnoses-incorporelles et dcs-niaiseries. Pour ces-choses, certes, il-cst-arrivé celui-ci aussi être-négligé par nous (moi), étant non vil. [10] Mais pourtant, ô Hermès, ayant-pris-avec-toi 28 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMON H M I S A N 0 P Q I I O S . a7n9t i r a p ' a ù t ô v xotrà t&'/oç ' àyÉTto os ô IJXOUTOI; x a l T ô V ©Yjxaupôv u.s6' auTou, x a i U.SV£T<MO"XV au.cpoj rcapa T « Tipvwvi , fjLrjôs àiraXXxTTsa 6ojo*!XV OUTOJ pxôYtnc, x x v o n uàX'.a-Tx ôrrô • r à v T I X O J T O V areiSt jrxp' OCVTÔV x a i à Tcr/p; • 8= ô IIXOVTO; àysTh) x a i TOV ©rjoaupàv (1ST« aÔTOÛ, V û ^ C T ô T Y J T O ç aûôiç IxStoSxvj otÔToùç T % o i x t a ç . Ilepc os r S v xoXxxoov Ixst'vcov x x t r ï j ; àv/xptcTtaç ôqv sTrsostçavTO irpôç a u TÔV, XX! XliOlÇ [iiv (JXÉ'JÔOU.X! XX! 8tX7)V Siocoucuv sTrstôxv TÔV xspauvôv STTtoxsuxow " xxTsaypisvxi y à p auTOÛ x a l XTrsaTOftftipivai etaù, 8ûo à x T t v s ; a i fjtiytTTai, ôTCO'TS auXoTiaôrep/ov TJXÔVTIffa TTptpV|V ËTC! TÔV <70'p ! <JT7] V 'AvX^Xyo'pXV, OÇ £TT£t9s TOOç ôUIXY,TXç; u,Yj8s ô'XOJç elvxi 7ju,a; T O ù ç 6SOIJç. 'ÀXX' Ixei'voo Plutus et va-t'en a u p r è s de lui en h â t e : q u e P l u t u s e m m è n e a u s s i Thésauros avec lui, et q u e tous deux s'installent chez T i m o n , e t qu'ils n e soient pas congédies aussi facilement, q u a n d bien m ê m e celui-ci, a i m a b l e c o m m e il l'est, ferait tous ses efforts p o u r l e s c h a s s e r du logis. Quant à ces flatteurs et à l'ingratitude qu'ils o n t •xai agepai psvÉToxrav •stapà Toi Tcuwvt (11,81 àiraXXaTTÉoâtoaav ovTûi paSIto;, •xxi àv a58c; but» )(p-t;<iTÔTriTOç èxëiaV/Cir, aOtoùç TTJç o i x î a ; ÔTL (lâXiara. A è «epi EXEIVWV Ttôv xoXotxtov x ï i T ô ; à-/ap[<7Tta; vjv èîteSel^avTO •jipô; avtôv, a ô 8 t ; xoè puev <7xétî»op.at, ata\ StotTOUdiv ôtxny £HEt8àv ÈTCiffXEuâaw TOV xepaovôv ' y à p ëiio à/Tiviç a i (liyiffTat aÔTov eitr't xaveoyo-évai XX'l XltSffTOU.Ojpivai, «HOTE ItpwïJV m o n t r é e à son é g a r d , j ' y réfléchirai p l u s tard, et ils seront c h â t i é s TJXOVTUTœ lorsque j ' a u r a i fait r é p a r e r m a foudre : en effet, s e s d e u x r a y o n s Ç!X0Tlg.ÔTEpOV £ît\ TÔV (>0<pt(7TYjV 'AvaÇayôpav, les p l u s g r a n d s se sont é m o u s s é s et cassés le j o u r où — t o u t r é c e m m e n t — j e l'ai lancée avec trop de force contre le s o p h i s t e Ô;.E7ESI6E TOV; optXïiTaç -VJILéCI; TOV; 8SOU; Anaxagore, q u i voulait p e r s u a d e r à ses disciples q u e n o u s n ' e x i s - JATQSè etvai oXw;. tons a b s o l u m e n t p a s , n o u s les dieux. Mais j e le m a n q u a i ( c a r "AXXà p-Èv ôrijgapTov Èxsivov, le Plutus, va-t'en vers lui 29 {Timon) en hâte; d'-autre-part, que le Plutus emmène aussi le Thésauros avec lui-même, et que tous-deux restent chez Timon et-ne s'-en-aillent p a s si facilement, quand-bien même en-sens-inverse par bonté [ironique) il-chasserait eux de-la maison le plus possible. D-'autre-parl, au-sujet-de ces flatteurs et de l'ingratitude laquelle i/s-ont-montrée envers lui, une-autre-fois aussi, d'-une-part, /-examinerai, et i7s seront punis après-que j-'aurai-réparé la [ma] foudre : car ies-deux rayons les plus-grands d'-elle sont brisés et émoussés, lorsque dernièremen j e l'ai-dardée avec-trop-d-'ardeur contre le sophiste Anaxagore, lequel persuadait les (ses) disciples nous les dieux n'exister pas absolument. Mais, d'-une-part, je-manquai celui-là, 30 TIMQN H MIEAN8PQIIOS. p.sv SiïjuapTOV, — ôizi.çi<jyt yàp aùrc-o TTJV vysfpa IIsp'.xX^î — 6 Sa xEpauvô; ESç T ô 'AVOCXEIOV irapacxTj'Votç IXEIVô TE xaT£yXs!;e xal aûrbc oXi'you OECV cruveTptëri TCEO! TT; Tcéa-pa • TTXT)V C'XXVYJ sv TOCOUTOI xal aoTV] Ttuuopt'a Earai aÛTo"tç, et ûirepTrXouTouvTx T6V Tûacova ôpwcnv. [ I l ] E P M . Otov -qv Tô p i y a XExpaysvat xal o^X-qpôv sîvat xal 6pacbv. Où TCùç oïxamXoyofJGT p.dvotç, àXXà xal TOÏç EÙyou.svo!ç TOUTO y^o-qmu.ov. 'JSoù yé TOI aÙTixa taaXa TTXOÙCTOç. EX TCEVECTOCTOO xaTasTajCETat 6 Tipuov pVqcxç xai Trapp-qaixcâu.£vop Iv TT, sùyrj xal ÈTito'TpÉ'j/ai; TOV A t'a. Et Oè ffiwTcy, 'éffxaiTTEV éirixExoipojç, ETC av EcxaTCTSv au.sXouu.svoc. Périclès avait étendu la main au-dessus de lui), et la foudre, atteignant le temple des Dioscures, le consuma et faillit même se briser contre la pierre- toutefois, ce sera déjà une punition suffisante pour eux, de voir Timon immensément riche. [11] HERM. La belle chose que de jeter les hauts cris et que d'être importun et insolent! Ce ne sont pas seulement les avocats, mais encore tes suppliants qui y trouvent leur compte. Voilà donc Timon qui va passer tout de suite de l'extrême pauvreté à l'extrême richesse pour avoir crié et parlé franchement dans sa prière, et pour avoir attiré l'attention de Zeus. S'il avait pioché, courbé en silence, il piocherait encore sans qu'on s'occupât de lui. TIMON OU LE MISANTHROPE. — yàp LlEpixÀn; ùirepÉtryEv au TOV Tqv y,Etpa, — ôi ô xspauvôç Tcapaaxri^a; s!; Tô 'Àvàxetov XaTÉepXsijé TE sxstvo, xai auto; (7'JV£Tptëïl oXiyou ÔEÏv •nspt T'q x É r p a ' TcXrjv xal aÙT/j xtutopia E3Ta; IxavTi auvoi; EV TCXTOÙTtp, Et ôpôJOT TOV Tip,u)va yTCïpxXouTovvTa. [11] E P M . Ofov xv Tô xsxpayÉvat p.éya x a l stvai ôyX'cpôv x a l ôpaaùv. ToÔTÔ (È<TTt) "/pTjO-lp-OV ou TOïî SixatoXoyouffi pAvotç. àXXà x a l TOÎ; Eu/o pivot;. T5où yé Tôt ô Ttp.a>v xaTaarqa'ETat p.otXa a ù t i x a irXoôsro; EX HEVECTTaTOU ^oiqoa; x a l Ttappïiaiao'âp.Evo; êv T'p EÔy-q x a l ÈxtaTOEiiia; Ata. M El ECfxaTCTEV CTIOITC^ ÈTCIXEXUOW;, Sv ECXaTCTEV ETt àoEXoép-îvo;. TOV 31 — car Périclès tint-au-dessus-de lui la {sa) main, — d'-autre-part la foudre ayant-frappé contre le temple-des-Dioscures et embrasa celui-là, et elle-même fut-mise-en-pièces, de-peu falloir {peu s'en faut), contre la pierre; seulement aussi cette punition sera suffisante à-eux à un-tel-degré, si iis-voient Timon étant-excessivement-riche. [11] HERM. Quelle-chose était le crier grandement (fort) et être ennuyeux et hardi! Cela est utile non aux-/iommes plaidant seuls, mais encore aux-hommes faisant-des-prières. Voici-gue du-moins certes Timon deviendra tout-à-fait aussitôt riche de très-pauvre qu'il était, ayant-crié et ayant-parlé-franchement dans la (sa) prière et ayant-tourné-vers lui Zeus. D'-autre-part, si îT-creusait {avait creusé en-silence penché, il-creuserait encore étant-négligé. 32 IIÀOYTOS. TIMQN H MI2AN0PQIIO£. TIMON OU LE MISANTHROPE. Discussion de Plutus et de Zeus. Discussion de Plutus et de Zeus. 'ÀÀÀ' syùi oùx av à7rÉX9oiu.c, u> Z E û , 7raa autov. Z E Y 2 . Aux TS, w àpscTô ITAOUTS, xat TXOTX su-où* xeXsû- ffavroç; [12] IIAOYT. " O n , vrj A t'a, uëctÇev sic éu.s xat êcjeipcjpet xaî se uoÀXà xxTsu.sp'.Çs, xat rccura TcarpSov aÙTÔj tps'Aov ô'vxa, xai u.ovovoo-/t Sixpàvotç. iisdiGss JAE Trjî oixt'aç, xaGaTcsp os' Tô Trop sx TôJV ysspffiv àuopptTcTouvTsç. Ailôtç oùv aTrÉA&co TcapafftTOsç xat xdÀalji TcospxooG-qa'du.svoç ; 'ETC' SXSS'VOUCJ, ÔJ ZSU, TCÉIATCS p,s TOùç osioâriffou.svouc; TTTJç Swpsôtç, TOùç Tcspss'bovTaç, oïç Tt'u-toç êyà> xai TceptTcdôvjToç " oùxot 5s os' Xxpos TVJ itevt'a luvscTOJcav, ;qv 7rooTtu,ojo-tv TjtAtov, xxi SsçpOspav 7rap' aÙTTjç Discussion de Plutus et de Zeus. PLUTUS. Pour ma part, Zeus, je ne saurais m'en aller chez lui. ZEUS. Et pourquoi cela, maître Plutus, quand c'est moi qui l'ai ordonné? [12] PLUT. C'est que, par Zeus ! il m'a insulté, expulsé, mis en mille morceaux, et cela, quand j'étais son ami de père en fils : il m'a presque poussé hors de la maison à coups de fourche, comme on se secoue les mains quand on se brûle. Faut-il donc que je m'en aille là-bas pour être de nouveau livré à des parasites et à des flatteurs ? Envoie-moi, Zeus, vers des gens qui comprendront la valeur du présent, qui m'entoureront d'égards, comme un hôte précieux et très désirable; mais quant à ces oiseaux stupides, qu'ils restent dans celte pauvreté qu'ils nous préfèrent, et qu'après avoir reçu [d'elle une peau de bête et un hoyau, ils se contentent 33 PLUT. Mais quant à moi, je ne m'-en-irais pas vers lui, ô Zeus. ZEUS. Pour quoi, ô excellent Plutus, et cela, moi ayant-ordonné? [12] PLUT. Parce-que, par Zeus, ii-outrageait envers moi et portait-au-dehors moi et morcelait moi en beaucoup de parties, et cela, moi étant à-lui ami héréditaire, et presque ïi-chassait moi de-la maison èSJEIùÔEI p-E TVJ; oîxiaç avec des-fourches, comme Sixpâvotç, xaftâitEp les-/iommes rejetant le feu pi â7toppnrxoûvxsç xb itùp hors des (de leurs) mains. èx xûv y_EipbW. M'-en-irais-je donc de-nouveau 'ArcsÀBto oùv aùfli; 7tapaSoa-oerop.svo; itapaaixciç. devan t-être-li vré à-des-parasi te s et à-des-flatteurs? xai xô),a?t; Envoie moi, ô Zeus, Ilépire jxs, u> Zsv, vers ceux-là èit\ èxsivoijç les devant-comprendre xoù; alaÔYiuopiÉvoui; te cadeau, XTJî Siopsàç, les devant-entourer-de-soins moi, xoù; rapiÉ<j;ovxaç, à-qui je serai précieux oïç syù) xiptoç et très-désirable; xai itspmbôrixoç " mais ces mouettes {ces sots), 5b ouxoi oc Xdpoi qu'-iis-restent-avec la pauvreté, ^ovÉoîTwaav xq itsvia, laquelle iîs-préférent-à nous, qv itpoxip.d)a-iv qp-ôiv, et ayant-reçu d'elle xai XaêôvxEç wcpà aùxYJç tm-vêtement-de-peau ôiçfiipav et «n-hoyau-à-deux-pointes, xai SixEXXav ..' IIAOYT. 'Attà Èyà> oùx av ôntéX9ot|J.t rcapà aùxbv, w ZsO. ZEYS. Aiàxî, to aptcxs IlXoÛXE, xat xaûxa èpoû xsXsùcavxo; ; [12]riAOYT."OTi,vïiAia, ù'êpt^sv sic Eps xa'i s^sço'ps'. xat xaxspÉpiÇs sç itoXXà, xat xaùxa ovxa aùxw <p£Xov 7raTp<5ov, xat p-ovovouyÀ LUCIEN. — Extraits. 3 34 TIMÛN H MISANÔPûnOS. XaëdvxEç xai Si'xEXXav àya7ràxojr;av aGXioi xéxxapaç. ôooXouç aTcooEpovxEç, oi OEXxxaXxvxouc; Scopsà; àu,EXiqx[ •rcpoiepvtvoi. [13] Z E T 2 . OûoÈv Ire xoioèxov & Tt'puov IpyocrExat rcepi ai' Ttàvo yàp aùxôv -q 0[XEXXa7TETcaioxywyT|XEV, si uxq TCOIVTOC- Taciv avaXyrjxôç éa-xi Tï]V àtjc&ov, toç / p ^ v es àvxt xrjç; TtEvia; TcpoatpEtoQat. 2 ù u.évroi TCXVU jA£u4pm.oipoç slvai o.ot SOXEU;, Sç vîiv p.Èv TOV Tijpuova alxià, o'.drt coi xàç Gûpaç, àvayrteTàffaç qcpt'et TrepivoaTElv eXsuGÉpcoç; OOXE àîroxXst'cov Oû'XE ÇYJXOXUTTôJV • aXXoxE Se xoùvavxi'ov qyavàxxstç. xaxà TôJV irXouquxvv, x a x a xsxXEtcrGax XÉywv rcpàç aùxàiv ôrro pioyXoïç xai xXetcrV xai <7TJu.Eto)v ÈTX'.êoXalç, OJ; [ATISE 7capxxùuvai sot Iç xo oûçouvaxov eivat. Tauxa yoov aTcwSépou rxpôç u,e, àTCOTCvtyedGat Xsytov ev TCOXXôJ xôj qxo'xa) • xai Six xoôxo ojyoôç. Yjpxv êcpaivou-xai de gagner misérablement quatr*e oboles, eux qui rejettent avec insouciance des cadeaux de dix talents. [13] ZEUS. Timon n'en usera plus ainsi avec toi: le hoyau lui a donné cette fort bonne leçon — s'il n'a pas les reins tout à fait insensibles — qu'il fallait te préférer à la pauvreté. Mais toi, tu me semblés être bien mécontent de ton sort: aujourd'hui tu accuses Timon de l'avoir laissé, toutes portes ouvertes, circuler librement, sans t'enfermer ni te jalouser; jadis, au contraire, tu t'indignais contre les riches, te prétendant emprisonné par eux sous des verrous, des clefs, des scellés, au point qu'il ne t'était même pas possible de jeter un coup d'œil furtif vers la lumière. Voilà, du moins, certes, les lamentations que tu m'adressais, répétant que tu étouffais dans d'épaisses ténèbres : aussi nous apparaissais-tu tout pâle TIMON OU LE MISANTHROPE. 35 qu'-î7s-se-contentent malheureux gagnant CtBAlOl «TIOipÉpOVTEÇ quatre oboles, TETTCtpaç ôëo4ouç, les rejetant négligemment 01 7tpOt'Ép,£VOI a[AsXï)Tti des-présents de-dix-talents. ScopEàc 5sx.caa>,àvxou£. [13] ZEUS. Timon [13] Z E T S . ' O Ti'uxov «e fera plus Èpyâo-Exai ïxi rien de-tel envers toi; OMSèV TOIOUTOV itepi ai ' car le hoyau-à-deux-pointes yàp q oixs),Xx 7tEitaL6ay(oY*qxEV aùxbv u à w , a-enseigné lui tout-à-fait, si ne-» as i7-est El (Jt,ï| È o x i absolument insensible TtavxàTtacnv àvàXyqxoç quant aux reins, TàV 0(7<pûv, qu77-fallait préférer toi w; ypf(v ^poaipEîcrfiaî as en-échange-de la pauvreté. àvx'l TT|Ç TtEVtaç. Toi, cependant, Eu p-Évxoi tn-sembles à-moi être SOXEîî p.oi sivai tout-à-fait te-plaignanl-de-ton-sort, •jidcvu p.sp.J'tp.oipoç, toi-qui aujourd'hui, d'-une-part, ÔÇ VUV p.EV accuses Timon aixtà xbv Tip-wva parce-que, ayant-ouvert à-toi Siâxi avaTUExâoa; aoi les portes, xà;Bûpaç. t7-laissait toi circuler librement, TjÇtEl 7tEplV0<JT£ÎV £À£u6ÉpO>^ ni fermant, ours ànoxXsîorv ni jalousant; [traire, ours ÇqXox'jirtôv • d'-autres-fois, d'-autre-parl, au-conàXXoxE 8èxb èvavuov iw-t'-indignais •qyavàxTEîç contre les riches, xaxà xtôv TIAOUCTûOV, disant être-emprisonné XÉywv xaxaxExXeîfiBai par eux sous des-verrous itpbç avxtôv ûxb poxXoïî et des-clefs x a \ XXEIOù et de s-ap position s de-sceaux, [à-toi x a i siuëoXaïc; aï)U.Eht>v» au-point-que pas-même être possible dhç pt-qSè Eivat Suvaxév ooi de-te-pencher-pour-regarder à la luirapaxu'j/ou è; x'o <pwi;. Ce-qui-est-certain,-c'-est-que [mière. Toév tw-déplorais ces-choses en-t'-adresàitwSùpou xaôxa repoç p.s, disant être-étouffé [sant-àmoi, Xéyojv àîto7tvîyEO"9ai dans l'obscurité abondante; ÈV TO)CTXÔTlOItOAXôi • et pour cela xai Stà xoôto fu-paraissais à-nous pâle èçatvov Yip-îv wypbç aya7ràxu>o-av 36 TIMON H MIEANOPQJIOS. çpovTiSoç àvxTcXswç, coviTTraxiLi; xoùç SXXTùàOUç 7rp6ç xb e9oç TWV Xoyiaafov xxt àTroopstuîcrOa'. àTte'.XûVv, et xatpou Xxëoto, xcxo' aoTùJv. Kal ô'Xwç xô xcaôém* ÔTréoSetvov loo'xet cos, Iv 7_aXx6j q fftSYjpù) TGO QxXxuLw, >tx9xTrep XTJV AavxTjv, rrapôeveuecrôxt ûiz' àxptêeffi xat irau,TcovYJpoiç TratSaytoyot; àvaxoecpôpievûv, TôJ Tôxai xxt TW Aoycariuo [ i h ] lIuSç, oûv oùx àiotxx TXOTX cou, TtxXat u.sv exeïvx alxtacSat, vuv Se TôJ T t u,(ovt xà Ivxvxt'a éxctxaXetv : [15] I I A O T T . Kotl p.'cv et* ye xàX7)6eç eiexâÇotç, ap.c&a) cot eiiXoya Sopco Trotetv • xoO xs yy.p Tipuovoç xo rcâvu xoù'xo avetf/ivov xat àu.eXèi; oùx eûvotxbv ibç Tcpàç. lu,s eîxôxojç av ooxor/], et dévoré de soucis, les doigts contractés par l'habitude de compter, et menaçant de t'enfuir, si tu en trouvais l'occasion, loin de chez eux. Bref, tu trouvais terriblement effrayant d'être, comme , la vierge Danaè, calfeutré dans une chambre d'airain ou de fer, sous la coupe de deux gouverneurs rigoureux et fort méchants, l'Intérêt et le Calcul.... [14] Eh! bien, donc, quelle injustice n'y a-t-il pas de ta part, d'exprimer jadis de tels griefs, et de reprocher aujourd'hui tout le contraire à Timon ! [15] PLUT. Et pourtant, si tu examines à fond la vérité, ma conduite te semblera, dans les deux cas, fondée en raison : car cette négligence et cette incurie extrêmes de Timon ne sauraient justement passer pour un acte de bon vouloir en ce qui me con- TIMON OU LE MISANTHROPE. 37 et plein-de souci, xoi àvdwAEw; çpovxiâoç, CTOVEtjjraxà); io\ti SotxxùAo'j; ayant-contracté les doigls en-raison-de l'habitude itpci; xb sÔoç des raisonnements, . Tùiv ^oytcrpôW, et menaçant xefi àrcEÙriW oîe-t'-enfuir-secrètement àTtoSpâersohai loin d'eux, Ttapà aùxtov, si tw-obtenais-pour-toi î'-occasion. si Xàêoio xaipoû. Et, en-un-mot, la chose Kofi ôXwç xb upârpa semblait à-toi extrêmement-terrible, ÈSôxsi erot iirépSEtvov. d'-être-gardé-au-logis-comme-uneTtap8evEik<j6ou, comme Danaè, [fille, xafiaTtep x^v Aavà'/iv, dans la chambre Èv xôj 6aXâp<p d'-airain ou de-fer, YJXXXW r\ cibvipû, étant-élevé àvaxpEpôpsvov au-pouvoir-de gouverneurs ôTTO naiSayaiYotç. exacts (séuëres) axpioEci et tout-à-fait-méchants, xai uap.TiovY)poi;, T(<) Toxio xoà %ù> Aoyicrptù.. l'Intérêt et le Calcul.... [14] Comment donc [14] ÏIôç, OOV ces-choses de-toi (de ta part) xaGxâ croo ne sont-elles pas injustes, oû*x (icriv) aotxa, autrefois, d'-une-part, itdAat pèv accuser ces-choses-là, a'txiàchou sxsîva, maintenant, d'-autre-part, vûv SE reprocher les-choses-contraires ÈTCixa).Eîv xà Èvavxia à Timon? xà> Tipom; [15] PLUT. Et pourtant.-certes, [15] n A O Y T . Kaip-V si du-moins tw-recherchais ê.î'YS È^Exâîot; le vrai (la vérité), xb à),v]âlç, je-semblerai à-toi faire Sb^O) <TOt TOJtEÎV les-deux-ehoses bien-logiques : apopa> EÛAoya" car cela le tout-à-fait yàp XGOXO xb Ttâvu relâché et négligent àveipÉvov xoà apsXè; de Timon xoû xs Ttpwvoç ne semblerait pas oùx âv Soxoh) vraisemblablement [lonté) Eixbxrjû: bienveillant (un acte de bonne voEijvotxbv envers moi, <î>ç npb; epà, et. en-revanche, je-pensais XE au svôptÇov 38 xoti; TE au 'xaTàxXeiarov ev Ôôpacç xal axdxcp cûoXâxxovxap, 07:w; aûxotç Tra^uTEpoç, y£voiu.7jv xat 7ctu,£XT]ç xal uTzipoyKO<; èinp.eXouu.svoui;, où'xe TupocraTcropievouî aûxoùç ours kç xù cpwç Tcpoâyovxaç, côç arjôk ÔOÔSITJV arpoç xivoç, avofjxouç IvôpuÇov £tva'. xal ûëpicxàc, oûSÈv aotxûuvxà pis bxcb xc-aoûxot; Ssapioïç xaTaa^7rovT«î, oùx elboxaç ajç pisxa puxpbv antacrtv àXXu> xtvi xûv £Ù8atu,ôva)v u»£ xaxaXtxôvTsç. [16] OûV oêv Éxeivauç où'xe xoùç 7ravu Trpo^Ei'pouç eïç épis xoûxou; £7raivâ), àXXà xoùç (07T£p àptaxdv IOTI) puxpov éTnÔrjaovxaç xfi Ttpaypiaxi xal pvqxe àcpeIjopiivooç xb Tcapaxcav U.TJXS 7rpor|(70pisvouç, xo ô'Xov [18] Z E Y Z . 'AXX' aiuôi rfî-q caocppoveffxspw 7rapà TTOXô xtj> Ttpuovt évreuçôpievoç. cerne; et, en revanche, ceux qui me gardaient enfermé derrière des portes et dans l'obscurité, s'appliquant à me rendre plus gras, épais et rebondi, sans jamais toucher à moi pour leur propre compte ni me produire à la lumière, de peur qu'un autre ne m'aperçût, ceux-là, je les tenais pour des fous et des brutes, qui me laissaient pourrir ainsi dans les fers sans que je fusse coupable d'aucun tort, et ne se doutaient point qu'il leur faudrait sous peu quitter la vie et me laisser après eux à quelque autre des heureux de ce monde. [16] Je ne puis donc louer ni ces gens-là, ni ces hommes légers qui se comportent envers moi fort inconsidérément, mais bien ceux qui (chose excellente entre toutes) imposeront une juste mesure à leur conduite, et, sans s'abstenir absolument d'en user, ne gaspilleront point tout leur patrimoine.... [18] ZEUS. Mais pars, et tu trouveras Timon désormais beaucoup plus sage. TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMQN H MISAN0PQIIOS. 39 les-honwies gardant moi emprisonné xaTO<>dsi<rrov dans oies-portes et dans T-obscurité èv ôùpaiç, xal axéiu) prenant-soin Èittu.sXo,uuivouî en-sorte-que je-devinsse à-eux OJCMç y£voiu.ïiv aùxoîç plus-gras et bien-en-point ira-/éxspo; xa\ TtipsAY); et gonfté-outre-mesure, x a t îjitÉpOYxoî, otrce aûToù; 7tpo<xaUTOuivouî ni eux-mêmes touchant-à moi ni me produisant OÏTE itpodyovxa; à la lumière, l ç xb f W;, afln-que pas-même je-fusse-vu to; U.ï)8è ôçoerryv par quelqu'-un Ttpéç TIVOÇ, je pensais eux être (èvôu.iïov aùxoùç) sivai insensés et violents, àvorjxouç xoù ûêptaxàç., faisant-pourrir moi xaxaa"riTcovxâ; p,e n'étant-injuste en-rien âSixoûvxa ooSlv sous de-tels liens, ÔTtb xoaoô'cotî SECU-Oïç, ne sachant pas oùx e'iSôxa; que après peu (ô; u.Exàu.(xpbv its-s'-en-iront, aTsîaaiv ayant-laissé moi xaxaXiTtôvxEC u.s d-rm-autre quelconque àXXtp xtv\ des heureux. xàW EÙ8aip.ôv(iiv. [16] Donc je-ioue [16] Obv ènatv&i ni ceux-là obV èxEivoo; ni ceux-ci obxE TOùTOUç les tout-a-fait faciles xoùç Ttàvu TcpoyEi'pou; à-l'-endroit-de moi, sic, èu.k, mais les-hommes àXXà xou; devant-imposer une-mesure ÈTci6r,ffovxaç. uixpov à-la chose xôi itpày[j,aTc (ce-qui est le-meilleur) (ôrcsp èatlv apurcov) et ni devant-épargner xa'i |i.rjxs àçs^opivov:. complètement xb xcapâitav ni devant-laisser-échapper [l.T|TS TCporjCTQp.ÉVO'UÇ, moi absolument.... xb SXov-... [18] ZEOS. Mais va-t'-en, [18] Z E Y S . 'AXXà àitiôt devant-rencontrer Timon ÈVTSO$bU.EVOÇ TÔ) Ttpuovi désormais plus-modéré ' TjSll O-WCppOVEO-TÉpW de beaucoup. irapà no Xû. TOUî opuAoaxcivca; 40 TIMQN H MIHANOPûnoS. nAOYï. TIMON OU LE MISANTHROPE. 'Exstvoç; yxp 7rox£ TraûffETXt ôixTtsp' ex. xoioi'vou TeT0U7i7|U.svou, 7tptv ô'Xcoç eîcrouYJvai «,£, x a r à <nroi»5ifjV êijavxXôjv, ^6d<rxi [îooXd[/.£Voç x-qv sTncpoTjv, ULT) UTrépavxXoç eïcvcsaxov £7tixXuaa> aûxdv ; " i i a r s èç xbv TOJV Aavaï'Swv iti'Qov ûopooopTJtretv y.01 8oxà> xai OVXTTJV l7ravTXYJffS[v, TOî> XOTOUç; U.7) OTS- yovxoç, aXXà TCûCV eîcpovjvat cyybov £xv-u9rjCou.£vou TOO è-rctp— péovTOç " OUTOJç eùpoTspov ib Trpbç, trjv ïxyuciv y.tyrfibz TOO •JtfÔoo xat axaiXotoç ï) scjoSoç. [19] ZEYAY Oûxouv t\ a.-/] £u,cepccç7]Tat TO xsyyvbç TOUTO xat Iç Ta àVca:; àvaTreTCTapivov, Ixyuôevxoç Iv j3pav;el cou èASt'wç. sOp-rjcet T7]V S'.oOépav aôOt; xat TTJV otxeXXxv Iv TYJ Tpuyt TOU 7rt'9ou. 'AXX aox'.TE YJôTJ xat irXouTtÇere aùvôv * cù PLUT. Non, car quand cessera-t-il d'être une manière de panier percé et de m'épuiser en hâte avant même que j'aie achevé de me répandre, voulant prévenir l'inondation et craignant que je ne tombe sur lui pour le submerger et le noyer ? Ainsi, je me fais l'effet de porter et de verser en vain dans le tonneau des Danaïdes une eau que le fond ne peut contenir, mais dont le ilôt s'échappera presque avant d'y pénétrer: tant la large ouverture du tonneau favorise l'écoulement, tant l'issue est facile ! [19] ZEUS: Eh bien, alors, si Timon ne bouche pas celte issue béante et ouverte une fois pour toutes, tu t'échapperas au plus vite, et il retrouvera aisément sa casaque de cuir et sa pioche dans la lie du tonneau. Mais partez sur l'heure et enrichissez-le• et toi IIAOYT. Udp TTOTS èxsïvoc ixauaExai è^avxXûv xaxà t7rau8ï)v, (Scmep ex XOÇIVOU X£TpO7t7j[AÉv0U, ixpiv ps EÎCTpuîjvai, pooXôpevo; coderai TïJV ènipporiv, pà) EÎffjr.ecrà>v UTtlpavxXoe, èiuxXiWoj aùxdv ; "QffXS Soxâi [AOl Û5pOcpOpï)<TElV È; TOV TU'OAV xwv Aavafôwv x a i È7tavxXrj<7etv p-àx-qv, TOÔXUTOOÇ pr) axÉyovxoç, àXXà xou.ÈTUppé'ovxo; èxyu6v]<7opévoo ayeSbv 7ipiv Eicrponvai ' ouxio; xi) XEYpTvbç Ttpb; xqv sxyufftv xov raOou (èCTX'IV) sùpéxepov x a i r) ëijoSoç axcoXuxoç. [19] Z E T S . OdxoOv tl [i:r\ èpcppàir/rrai TO-JXO xb xeyY)vbç x a i àvaTCETCxapévov È; xb axai;, aau èXYOOSVXO; èv fJpa-/£Î svpqc-Ei paSfidç a68iç xr(v ôtcpolpav x a i xqv SixsXXav Èv xfj xpoy'i xoô XÎ800. 'AXXà cmixE r]8ï| x a \ TCXOUXIÇSXE auxdv ' 41 PLUT. Car q u a n d celui-là cessera-f-ff mepuisant en hâte, comme d'une-corbeitle percée, avant moi m'-être-écoulé, voulant avoir-devancé le flux, de-peur-que, étant-tombé-sur lui inépuisable, je-n'-inonde lui? De-sorte-que je-semble à-moi devoir-porter-de-l'-eau dans le tonneau des Danaïdes et devoir-verser-dedans en-vain, la cavité ne contenant pas, mais le liquide coulant-sur elle devant-se-répandre presque avant a"-avoir-pénétré-en-coutant ; tellement l'ouverture-béanle pour l'écoulement du tonneau est plus-large et l'issue non-empêchée [libre). [19] ZEUS. Ainsi-donc [Eh bien) si ne-pas iï-a-bouché cette issue-béante et ouverte une fois pour toutes, toi t'-étant-répandu-au-dehors en un-court-espace-de-temps, ii-trouvera facilement de-nouveau le vêtement-de-peau et le hoyau-à-deux-pointes dans la lie du tonneau. Mais allez-vous-en tout-de-suite et enrichissez lui; 42 TIMON H M I £ A N 0 P O n O S . TIMON OU LE MISANTHROPE. Se u.£u.v"M<70, oô 'Epu,7j, £7tavi<ùv Trpoç ï)u.5t; àysiv xobç KùxXeoiraç I x TTJç AîTV-Aç, ô'TCCOç XOV xepaovàv àxov7J<Tavxe; i T r t s x e u i uioo'tV"' tôç ïJSTJ y s Ts&7]yu,ivou auxou S£7|0"ôu.e6a. Départ d'Hermès et de P l u t u s : ils cheminent en causant de la richesse et des riches. [ 2 0 ] E P M . npoîwiAsv, Jl nXouTE. TY xoGxo ; uirotTxàÇsiç ; ' E X E X ^ O E I ç pis, <ô y e v v à o a , où xusXbç [AôVOV, âXXà x a l yoxkiç w OJV. I Ï A O Ï T . O ù x aeï xouxo, tô 'Epu.r] * àXX' &7roxav uèv àm'eo I7U OE p.£p.VÏ)!TQ, <jù 'EpiAV], £7IXV[0)V TtpÔ; Y|IJ.5ç ctYEtv xou i Kvixltoira; èx zf\; Aî'xvriç, ÔTttoî àxovria-avTs; xbv xspxuvbv ÈTuerxEvâawcrtv • to<; TjS-o ys Seric-âpeSa aùxoù TsBnyuivov. 43 toi, d'-autre-part, souviens-toi, ô Hermès, r e t o u r n a n t vers nous, d'-amener les Cyclopes de l'Etna, alln-que, ayant-aiguisé la foudre, î7s-ia-réparent ; car bientôt du-moins noies-aurons-besoin d'-elle ayant-été-affilée. Départ d'Hermès et de Plutus : ils cheminent en causant de la richesse et des riches. Ttapà r i v a TcettapOstç UTIO TOîJ Atbç, oùx olS' braoç PpaBùç e î j u x a t v^coXbç àpupOTEpoiç, cbç u.ôXtç xeXsïv STTI xb T£pp.a, icpoyTrp â ç a v x o ç Ivt'oxs xou Trsptutsvovxoi; ' ÔTxbxav os àr;aXXdxx£<r6ai 0£7], TrxTjvbv oJ>£t, 7toXù xwv àvEi'pwv (ôxùxspov. "Ay.a youv souviens-toi, Hermès, en revenant, de nous a m e n e r les Cyclopes de l'Etna, pour qu'ils aiguisent et raccommodent la foudre: car bientôt il nous la faudra, et bien affûtée. Départ d'Hermès et de Plutus : ils cheminent en causant de la richesse et des riches. [20] HERM. Avançons, Plutus. Qu'est-ce à dire? tu boites un p e u ? J e n'avais pas r e m a r q u é , mon brave, que tu étais non seulement aveugle, mais encore bancal. PLET. J e ne le suis p a s toujours, H e r m è s ; mais lorsque j e m e rends auprès de quelqu'un, envoyé p a r Zeus, je n e sais pourquoi j e suis lent et j e cloche des deux j a m b e s , si bien que j ' a r r i v e péniblement a u terme de la route, q u a n d parfois celui q u i m'attend est déjà devenu, vieux ; mais aussi, qu'il faille m'en retourner, tu m e v e r r a s prendre des ailes e t voler mille fois p l u s p r o m p t q u e [20] HERM. Avançons, ô Plutus. Qu'est ceci? fw-boites-un-peu? Ts TOûTQ; vrcouxdÇetî; 0 personnage de-noble-race, ' Q ysvvctSa, tw-étais-resté-caché à-moi étant n o n seulement aveugle, WV OÙ (J.ÔV0V xucpXbç, m a i s encore boiteux. cùlà xdi ywXôç. PLUT. Non-pas t o u j o u r s cela, n A O Y T . Oùx kù xouxo, ô Hermès : m 'Eppc • mais lorsque, d'-une-part, à).) à ÔTOxav gsv j e - m ' - e n - v a i s a u p r è s - d e quelqu'-un àiriw irapd xiva ayant-été-envoyé p a r Zeus, TtEp.çflE'i; Ù7tà xoû Atbç, je ne sais comment oux otS' bltto; j e - s u i s lent et boiteux sîp.1 {SpaSÙî x a l y w ^ b ç des-deux pieds, àgsoTÉpotç, a u - p o i n t - d e parvenir avec-peine m; XEXEîV u.oX:ç au terme du vogage, £711 XO xÉpiA», Y-homme m'ayant-attendu xoû 7tspip.Évovxo; ayant-auparavant-vieilli quelquefois; 7tpoyr,pâ(7avxo; Èvîoxs" mais,-d'-autre-part, lorsqu'fd-faut <5è oTtôxav ôÉYI m'-en-retourner, àitaXXdxTEoQat, fie-verras moi ailé, ô'Jeet 7IXï]VôV, beaucoup plus-rapide •jtoXu wxùxepov que les songes. TÛV OVStptOV. Ce-qui-cst-sûr,-c'-est-que [201 E P M . IIpoi(op.£v, (O ID.oëxË. TOûY " 44 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMÛN H MISANOPQIIOS. ETCffsv 7] uffirÀriyç, xàyà>à]0-q avax7)pùxxo;ji.ai VEVIXTJXOJç, U7rsc— 7î7jÔ7)<Taç XO (TxàStOV oùos loovxwv èVT'OXE TSV ÔEXXûV [24] E P M . IIôJ<; Oû'TCO xucpXoç OJV sûpt'arxs'.ç x-qvôSov; -q TTôJI; SiayiyvojaxEiç Êa>' oùç àv CE ô ZEùç aTrooTstXT] xpi'vaç Etvat xoû TCXOUXETV âçt'ouç; I I A O T T . Olet yàp EÛpfcxecv u,e o't'xivsç Etc. ; Ma xôv Àta, où uâvu " où yào av 'ÀptcrxEto-qv xaxaXiTtàrv 'ITCTCOVEXOT xal KaXXt'a Trcoo-qsiv xat TCOXXOTç aXXoiç 'AÔTjvai'wv oùSè o^oXou àljcoiç. E P M . nXïjV âXXà xi TTpaTTEs; xaTarcstjupSsïç ; H À O Y T . "Avoo xat xxxw 7rXavôJpt.ai TCEptvoaxàiv, àv/pi av les songes. Toujours est-il que, à peine la corde est-elle tombée, aussitôt je suis proclamé vainqueur, après avoir franchi le stade sans même quelquefois que tes spectateurs m'aient aperçu.... [24] HERM. Comment, aveugle comme tu l'es, trouves-tu ton chemin? et comment distingues-tu ceux vers qui Zeus t'a envoyé et qu'il a jugés dignes de la richesse? PLUT. Penses-tu donc que je trouve quels sont ces hommes? Non, par Zeus, pas le moins du monde; sinon, je n'eusse pas laissé de côté Aristide pour aller chercher un Hipponicos, un Callias, et beaucoup d'autres Athéniens qui ne valaient pas une obole. HERM. Mais, enfin, que fais-tu lorsqu'on t envoie? PLUT. Je vais çà et là, errant à droite, à gauche, jusqu'à ce à|A0t q CffjrXqyÇ EîTSITEV,' xoù Èyù> -q5q avaxqpùxxop.at vsvixqxùx;, ûitspTtqoïi<7a; Tô orâoiov, xwv Ôeatôiv OUÔÈ tSoVTWV EvioTE.... [•24] EPM. IIw; ÔÙV O'JTO) TU9V0Ç e-jpsttxsiî TVJV oàôv ; q Tttîiî StaytYvTÔaxEt; ÈTtî oôç b Zsu; av àiro crTE&q <JE XOîVOCî (aÙToù;) eivas àijioyç xoû Tt/.ouxeïv ; IIAOTT. Tàp 0U1 LIE SUpiaXEIV oi'xivÉç e'i<xi ; Ma xbv A ta, où itâvu ' yàp oux av upoffqEtv 'Imrovixw xai KaXXia xal uoXXoïç a).Xot; 'Aflqvai<i)v O'JOÏ à ç t o c 4 oëoXou, xaxaXtTtwv 'AptoTEtSqv. EPM. nXqv àXXà Xt TCpâxTEtÇ xavaTisacpÔEt; ; IIAOYT. nXavûp.at TCEptvoarfSv àvaj xat xâxto., 45 tout-ensemble la corde est-tombée, et moi déjà je-suis-proclamé ayant-achevé-de-vaincre, ayant-franchi le stade, les spectateurs pas-même ayant-vu quelquefois.... [24] HERM. Comment, étant ainsi aveugle, trouves-tu la route? ou comment distingues-tu vers lesquels Zeus, d'-aventure, a-envoyé toi ayant-jugé eux être dignes du être-riches (de la richesse)? PLUT. Car penses-tu moi découvrir quels îis-sont? Non,-par Zeus, non tout-à-fait (pas du tout) ; car, en ce cas, je n'aurais pas abordé Hipponicos et Callias et beaucoup d'autres des-Athéniens pas-même ayant-la-valeur d'-ime-obole, ayant-abandonné Aristide. HERM. Seulement (Mais enfin) quelle-c/iose fais-trt ayant-é I é-en voyé-en-bas ? PLUT. J'-erre allant-et-venant-çà-et-là en-haut et en-bas, 46 TIMÛN H MLEAN0PflnO£. Xâ6io xnù èu.irso'ojv' o 3s, ocxt; av TrpcJoxbç p.01 Trepîxuy-ç,, airayaywv Ttap aùxôv zyv., si xov 'Epy.TJv isû TôJ 7ixpaXôyq> xoîi XSpSoUÎ TCpOO'XUVdjV. [25] E P M . OùxoOv lç7]TcâTYjTat ô Zeùç oiouevbç se xaxà xb auxw S&xouv xcÀouxiÇeiv baouç av û'nrjxat xoîi TTàOUTSÎV à^t'ouç; LTAOTï. Kai uâXa ocxaioiç, (hyalè, oç ys xuarAbv ovxa SîSoiç £ire[/,7cev avaÇTjX-qcovxa ouneupsxov oô'xa> •/pTJy.a, xal xcpb TCOXàOU sxAsÀoiTcà; èx xoîj [îiou, ôVeo oùo' ô Auyxeùç av érjeûpoi paot&iç, au.aupôv ouxco xac u.'.xpôv b'v. Totyapouv axe XôJV [asv aya6ù5v oXi'ycov b'vxcov, 7tov7)p6jv Ss TcAei'axcov iv xatç TCôÀSCI xô xcav STrs^dvxwv, paov èç xouç xoioûxouç ènvjTtTcxco Ttept't'wv xat cayTjVsuouai xcpbç aûxàiv. que je sois tombé sur je ne sais qui : et celui qui m'a rencontré le premier par hasard m'emmène et me garde chez lui, se prosternant devant toi, Hermès, pour te remercier de cette aubaine imprévue. [25] HERM. Zeus est donc complètement trompé, s'il croit que, selon sa volonté, tu enrichis tous ceux que, d'aventure, il estime dignes de la richesse? PLUT. Oui, mon cher, et c'est bien juste, puisque, me sachant aveugle, il m'envoyait rechercher une chose aussi difficile à trouver et depuis longtemps disparue du monde, une chose que Lyncée lui-même ne parviendrait pas aisément à découvrir, tant elle est imperceptible et petite ! Voilà donc pourquoi, vu le faible nombre des honnêtes gens et la multitude des gredins qui, dans les villes, envahissent tout, je suis plus exposé, errant en tous sens, à tomber sur ces derniers et à être pris dans leurs filets. TIMON OU LE MISANTHROPE, aypi av Xà&w êjj/Ttsa-iiv xiv i* o oe, oaxiç av irEpiTvy.u. y-oi TcpôJTo;, ïyet aTcaYOCiwv irapà aùxbv, itpoaxuvwv ers xôv 'Epp/rN «ici TU TcapaXoYtp xôv xépSouç. ' [25] EPM. Oùxoûv ô Zeoç si;Yyjtâx'0.xat OîôJJLEVôç; se itXouxiïetv xaxà TO Soxouv aùxtii ôerov; av otïjxai àçjov; xov uXovxsiv ; n A O T T . Ka\ p,âXa btxacaiç, a) ayaôè, b'ç ys slSèoç (è[iÈ) ovxa xucpXbv Sissuitév (p,e) âvaï'iTricrovxa Xpfiga ob'xioç SvaeiJpexov xa\ èxXeXoiub; èx xob piou itpô TCOXXOû, orcep oùSè ô Auyxeùç av àÇsupot paSîto;, ôv oûxwç anaupbv xat puxpbv. TotyapoOv axs JASV xûv ayatlàW ovxeuv ôXiytov, Se nXelffxwv novïjpûv Irceyovxwv xo uâv èv xaîç itôXecxt, èjMïtTtxii) paov è; xoù;xoiouxou; TCspiVoiv, xat aaYUveûogctt «pbç aôxwv. 47 jusqu'-à-ce-que je-ne-me-sois-pasétant-tombë-sur quelqu'un ; [aperçu celui-là, d'-autre-part, lequel aura-rencontré-par-hasard moi le-premier, me possède m'-ayant-emmené chez lui-même, se-prosternant-devant toi Hermès à-propos-de l'imprévu du gain. [25] HERM. Eh-bien-donc Zeus a-été-trompé-complètement pensant toi enrichir selon le paraissant-bon à-lui ceux-que, d'-aventure, ii-pense dignes du être-riches? PLUT. Et très justement, ô mon-bon, Im'-qui du-moins sachant moi étant aveugle envoyait moi devant-rechercher une-chose si difficile-à-trouver et ayant-disparu de la vie depuis longtemps, laquelle pas-même Lyncée n'aurait-découverte facilement, étant si difficile-à-distinguer et petite. En-conséquence, comme, d'-une-part, les bons étant peu-nombreux, [chants d'-autre-part, très-nombreux fes-méoccupant le tout dans les villes, je-tombe plus-facilement sur las-gens tels, allant çà-et-là, et je-suis-pris-au-filet par eux. 48 TIMON H MISAN0PÛIIO2. E P M . E t r a 7rwç, ÈTretoiv xxTaXfrryiç xùxobç, TIMON OU LE MISANTHROPE. ^aoitoç ©su— yetç oux EtStôç TTJV 6OôV ; IIAOTT. 'OçuSgpx'qç TôTC TTCO? xod àpTricouç yiyvo[/.XE TTOôç u.ovov TôV xacpôv TTjç cpuyr|Ç. [26] EPM. "ETé Syj p-cu xat TOUTO àittixpivac, 7ccoç, TucpÀoç cov (etf-q<7£Tai yâp) xat TrporjeTt ©j/po; xat Sapùç Ix TOTV crxeXoTv, TOCTOUTOUç Époctr-riç ej/etç OJCTTE 7cavraç à7ro6/£7retv dç s i , xat Tu^ovraç pùv EÛox'.jxoveTv oîea&'ai, e! os àîroTÙ^otev, oùx avs^scrôat Çwvraç; OtSa youv Ttvaç oùx ùJi/youç aù-rcov oùx© cou SuffspwTai; ovraç, ûJO-TS xat « Iç j3a6uxirJT£a TOVXOV » ©spovxeç eppttj/av aÔToùç xat « iteTptbv xax' YjXtêaToJV », Û7rsoopaa-fixt vopitÇovTs; ùnb cou, oTSîtsp oùos TTJV koyjny éwpaç HERM. Mais voyons, comment, lorsque tu tes as abandonnés, t'enfuis-tu si facilement, bien que tu ne saches pas le chemin? PLUT. C'est que, — si je puis dire, — j'ai la vue perçante et les pieds bien égaux, mais seulement alors qu'il est opportun de m'enfuir. [26] HERM. Réponds-moi donc encore à ceci : comment se faitil que, étant aveugle, — c'est entendu, — et, en outre, pâle et impotent des deux jambes, tu possèdes tant d'amoureux passionnés, au point que tout le monde a les yeux fixés sur toi? T'a-t-on obtenu, on se figure être heureux; vient-on à te perdre, on ne peut supporter de vivre. Ce qui est bien sûr, c'est que j'en sais pas mal que cette passion malheureuse pour toi a poussés à se précipiter « dans la mer aux abîmés peuplés d'énormes poissons B et « du haut des rochers escarpés » : ils se croyaient dédaignés par toi, n'ayant jamais été gratifiés d'un seul de tes regards. Au s'ur^ 49 HERM. Ensuite, comment, après-que îw-as-quitté eux,. fuis-tw facilement, ne sachant pas la route? PLUT. Alors, en-quelque-sorte, IIAOY.T. T6TE Tito; je-de viens ytyvogai à-la-vue-p erçan t fe àSuSêpXTK et aux-pieds-agiles xat àpTt'rau; pour l'occasion seule Tcpb; TôV xatpôv [XÔVOV de-la fuite. TT,ç cpuyûç[26] HERM. Réponds, certes, à-moi [26] EPM. 'Arcôxpivai Siq ETt Xat TO'JTO, [u.01 en-outre aussi à-ceci, comment, étant aveugle TKÔÇ, ÔV TUSpXÔï (car ee-sera-dit [c'est convenu) ) (vàp EÎp^ffETat) et, de-plus, pâle xcà TtpotrsTt ar/pôç et lourd des deux-jambes, x a t [tapu; èx TQïV ffxeXotv, as-t*w tant-d'amants EVEIC. TO<TOùTOOC, èpaaràç au-point-que tous (OCTTS Ttàwat; jeter-les-yeux vers toi, àiroëÀÉTCEtv Eïç eût, et, d'-une-part, ayant-ohtenu toi, xa\ p.kv TyyôvTaç, (trou) penser être-heureux, [tenu, oiscrôat gùôaitiovEtv, si, d'-autre-part, iis-n'-ont-pas-obEî Se auoTÙxotev, ne-pas supporter vivant? oùx àvÉyeoOtu ÇtôvTa:; Ce-qui-est-certain,-c'-est-que Toûv je-sais quelques-uns d'-eux oîSa Ttvà; aù-Twv non rares oùx ôXiyoyg étant si ô'vva; où'rto malheureusement-épris de-toi SuoÉptoTa; aou, que même portant OICTTE xai osépnvTs; i7s-ont-jeté eux-mêmes eppubav aÛToùg « dans ia-mer aux-vastes-cétacés » « Èç TTôVTOV pa6uxï]TEa » et s du-haut-de pierres xat «, xarà TtETpàiv escarpées », •qXtëdtTtov », croyant vopUÇovTEÇ, être-dëdaignés par toi, ûjcepopàffiat vnô trou, puisque tit-regardais eux ÔTETtEp ÊaSpaç. CCùTOUç pas-même au début. oùSÈ TTJV àpyjftSeulement [du reste), HX-ny- «Axà je-sais bien que otôa EÙ'OTt 4 LUCIEN. — Extraits EPM. Etra 7t65c, âmeôàv xaxaXtirr); aÙToùç, tpgùygtt; paSt'ai; aux gtSùlÇ T7]V 66ôv ; TJMON OU LE MISANTHROPE. TIMÛN H MISANGPûnOS. 50 aùxoùç. nXJjv àXXx xal où av eu ocba ô'xi ou.oXoy7Jff£iaç, si' xi ou xal âv ôp.oXoY7J(7giaç, El ÇuVtïlÇ X'. ÇUVI'TJç craoTOu, xopoëxvxcav aùxoù; spwpiéva) XO'.ûùXOJ ST:'.U.S- omitO'j, |X7|VQXaç. aùxoù; xopuësemôv ÈTOp.£p.r)vôxa; [27] IlÀOTI 1 . 0"st yip ToiouTov olb; eipii 6oao6ai aùxoT;, yuikbv yj xocpXôv ri oo-a âXXa p.oc TcpdffEffxiv ; EPM. 'AXXà 7rôjç, où liXooxe, S? pur] xucpXot xa! aûxoi Tîàvxsç sidt'v; ITÀOYT. Où xucpXoi, où àpiors, àXX' 7) ayvoia xxt 7) GCTcàxTj, arVcep vuv xaxé^ooot xà rratvxa, sTCKrxtxÇouotv aùxoù; • exi Se xal aùxbç, où; U.TJ TcavxaTîaffiv àu.opcpo; enyv, irpootOTCeTôv xt êpxau,«éxaxov Trspiôsp.svoç, oiocy^putrov xaî XIGOXôXXTJXQV, xai xcotxiXa Ivoùç; Ivxuyvyxvu) aoxoîç * oî Se, a-ùxoTcodouiTcov oîb'u.svot bpav, Tô xxXXo; spôjot xai •araXXuvxat u.7) xuyv/àvovxs;. ' i i ; plus, tu avouerais toi-même, j'en suis certain, pour peu que tu te connaisses en personne, qu'il faut être agité d'un transport de Gorybante pour t'aimer avec tant de fureur. [27] PLUT. Penses-tu donc que ces gens-là me voient tel que je suis, boiteux, aveugle, et avec toutes mes autres difformités? HERM. Et pourquoi pas, Plutus, à moins qu'ils ne soient euxmêmes tous aveugles? PLUT. Non, mon très cher, ils ne sont pas aveugles; mais l'ignorance et l'imposture, qui, aujourd'hui, dominent tout l'univers, leur voilent la vue ; et puis, d'autre part, moi-même aussi, pour ne pas être trop laid, je couvre mes traits de certain masque très charmant, brodé d'or et chargé de pierreries, je revêts des ha- TOIOÙTCO Èptdil£V!0. [27] IIAOYT. O'à: yàp (Èpè) ôpSoôai auxoîç XOIOÛXOV o'oç EtUl, ya>Xbv Ï) xusXbv T) àXXa boa itpbasoxé/ poi; EPM. 'AXXà iu5ç, (O nXoÛTÊ, SI p.7| Slotv itâvxe; xuçXol aùxo! xac; IIÀOYT. Où xoçXol, ÙÙ àpiOTE, àXX' ï| àyvota xal rt àitùv/}, at'rcsp vuv xaxéyouat xà Tïàvxa, èTiKTxiaÇouatv aùxoù; Sxi SE xal aùYo;, l u ; p7) £?Y)V navxâixaaiv àpopasoç 7cepi6Ép.Evô; xt npootoneTov spaou-noxaTOv, Ôtâ^puffov xal XifloxbXXïjxov, xal ivSù; itotxiXa Ivxuy^âvw aùxoî;' oF 8s, oléu-svc. ôpâv aùtoitpôawTtov, bits bigarrés, et je me présente ainsi devant eux. lis s'imaginent s p û o t 70 xâXXo; (pou) alors qu'ils contemplent mon propre visage, 's'éprennent de ma. xal àubXXuvxeu • (irjTuyxâvovxé; (pou). beauté, et meurent de ne pas m'obtenir. Cependant, si l'on me 51 toi aussi avouerais, si fw-connais en-queîque-chose toi-même, [bantes euxêtre-transportés-comme-les-Coryétant-en-dé li re-pou r une-telle-càoseaimée-passionnément. [27] PLUT. Penses-fw, en-effet, moi être-vu par-eux tel que je-suis, boiteux ou aveugle ou Fes-autres-c/ioses qui appartiennent à-moi? HERM. Mais comment en serait-il ô Plutus, [autrement, si ne-pas tfs-sont tous aveugles eux-mêmes aussi ? PLUT. Non-pas aveugles, 0 excellent Hermès, mais l'ignorance et la tromperie, lesquelles maintenant possèdent le tout (te monde), couvrent-d'-ombre eux; [même, en-outre, d'-autre-part, aussi moiafin-que ne-pas je-sois absolument laid, ayant-mis-autour de mon visage certain masque très-aimable, brodé-d'-or et incrusté-de-pierres-précieuses, et ayant-revêtu des habits aux-couleurs-variées j'e-më-présente à-eux : ceux-ci, alors, pensant voir Plutus en-propre-figure, adorent la beauté de moi et meurent ne-pas obtenant moi. 52 TIMON H Ml£ÀN0PLYfIO£. e? y s xiç a ù x ô l ; ô'XOV à^oyuu,v<jjijaç ÊTcéoetçé u e , o/jÀov OJç xxTEytyvcoTxov av a û x ù i v , auëXooSTTOVTEç Ta TinXixxoTX x a t âpSvTeç avEoâaroov x a t àuopçxov TtpayaaTtov, [28] E P M . ï i oùv ôxt x a t Iv aùx<3 YJOT] TôJ 7TXOUT£ÏV y s v ô - p.evoc x a t T ô 7ipo<7(oTr£Ïov aùxot 7rEptosu.evot ïxi ItjxTcaTcoVTai, x a t yjv T I ; àepatpTJxai a ù x o ù ; , 6xxxov av X7[V xecpaÀ7)v r\ xô TcpofftoTwSÏov TTpôotvxo ; O u y a p 07] x a t TOTE ayvoEtv stxôç aù- TOùç tôç ÊTti^piaToç; 7] eouopan'a è a r t v , EVOOUEV TX Trâvxa ôpàivtaç. P x A O Y T . O U X oXtya, cô 'Eppvrj, x a l icpo; TOUTQ p.ot cruvxycovt'ÇExai. E P M . T a Ttota; PxAOYT. 53 TIMON OU LE MISANTHROPE. 'ETCS'.SXV TIÇ EVXOT'OJV TÔ TTOCOTOV àvX7t£xâ<Taç mettait entièrement à n u et qu'ensuite on m e m o n t r â t à eux, il est clair qu'ils se b l â m e r a i e n t eux-mêmes d'avoir les yeux f a s cinés à ce point et d'aimer d e s objets disgracieux et difformes. [28] HERM. G o m m e n t donc est-il possible q u e , m ê m e p a r v e n u s ' Q ; Et' y.É XIÇ cMToyjptviôffa; b).ov ETCÉSsiiié [AS OL\)XOÏÇ, [taxi] ôryXov wç av y.aTeyt'yvtoiTxov aôxwv, a[lê>i-UCOTTfJVTS; xà Tï)),ty.avTa xoù IpàivTE; icpaypâTtJûv avïpâortov y, où a a o p i w v . [28] E P M . T i o3v axt a a i yavôuevOt rfii\ ÈV T(i> ItAO'JTEÎV a-JTÔi XOÙ UEptÔÉp-EVOl OCJTOÙ TO 7ipO(TO)Tie;OV èiiaTr axai v i a t s u , x a t vjv (èâv) xt; atpatpr,Tat a v r o ù ; , av irpôotVTO Tyv xeçaXy,v Car si, du-moins, quelqu'-un m'ayant-mi s à-nu tout-entier m o n t r a m o i à-eux, il est évident q u e ('/«-condamneraient eux-mêmes, ay an t-1 a-vu e-faib le à un tel d e g r é et aimant des-choses non-aimables et difformes. [28] HERM. Quoi donc q u e , m ê m e élant-devenus d é s o r m a i s d a n s le être-riches m ê m e et s'-étant-ajusté eux-mêmes le m a s q u e , f/s-sont-dupés encore, et si q u e l q u ' - u n i'-enlève à-eux, i/s-perdraient la tête 65TTOV rj Tô npoxwTce'tov ; plutôt q u e le m a s q u e ? Car, certes, n e - p a s p r o b a b l e est e u x ignorer m ê m e alors q u e la (ta) belle-apparence est fardée, voyant le tout du-dedans. P à p SX °bv. tly.bc aèxoù; àyvos'tv xat TôTE qu'ils i g n o r e n t encore q u e tes b e a u x d e h o r s sont fardés, puisqu'ils tb; r, E-jp.opîiia ètrr'tv Èitty^piaTo;, êp(Svxa; Ta Ttâvxa k'vSoôsv. n A O T T . O ô x ùt.iya, & 'EpuYJ, auvayaiviÇETat uot voient le fond des c h o s e s . xat Ttpô; TOùTO. d é s o r m a i s à la réelle possession de la richesse, et q u a n d e u x m ê m e s se sont attaché le m a s q u e , ils se laissent toujours t r o m p e r , et q u e , si on voulait le leur ôter, ils se feraient plutôt enlever la t è t e q u e le m a s q u e ? Il n'est certes pas vraisemblable, en effet, PLUT. Il y a bien d e s r a i s o n s , H e r m è s , q u i militent a u s s i p o u r cela en m a faveur. HERM. Lesquelles? PLUT. L o r s q u e u n h o m m e , m ' a y a n t rencontré p a r hasard p o u r la jireroière fois, ouvre s a porte et m'accueille chez lui, aussitôt E P M . T a iroîa; T I A O T T . 'Eirsioâv xt; ÈVXUTWV (jJtOt) XÔ TTptJûTOV àvaTterâcra; xXv Ôépav s'taSéyriTcti p s , PLUT.Non peu-de-c/ioses (raisons): à Hermès, combattent-avec m o i a u s s i p o u r cela. HERM. Lesquelles? PLUT. L o r s q u e quelqu'-un ayant-rencontré moi p o u r - l a première-fois ayant-ouvert la porte reçoit-chez-lui m o i , bk TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMQN H MI£AN©PQIIO£. T7]v Oupav eiuoÉ/_7iTai p-s, aou.TcapEujspvsTai U,ST' êU-OU XxOeW l'orgueil s'-introduit-ensemble-furtivement avec moi (J.ET/à £[AOÛ ayant-passé-inaperçu, Xa6wv et-awm la folie osai v] avota et la présomption xa'i T| p.EYaXauY.!« et Za-mollesse xat, p.aXaxca et Z'-insolence x a i uopcç et Z'-imposture x a \ àîtotTï) et innombrables xat ptvpia autres cerlains-de'/anZs. dXXa o r r a . Certes, ayant-été-saisi Aï) xaTaXoçOEt; quant à l'âme TY]V tyvyrl\v par tous ces-m'ces, ôirb âirâvTcov TOÛTWV et iZ-admire TE Ôaup-aÇet les-c/ioses non admirables Ta où Ôauptacrà et ZZ-désire x a l ôpÉYETai hs-choses à-fuir, T ù V çEVXTWV, et ZZ-contemple-avec-admiration moi XIXl TÉ6T)TC£V £[!.£ le père TOV TcaTÉpa de-tous ces maux wâvTtov Ixeivwv T<3V x a x û v étant-entrés-chez lui, EÎ<TSXY)XUÔ6T(DV moi escorté-comme-par-des-satellites 8opo?opoéu.£vov par eux, ércb aèttov, et ZZ-souffrirait tout x a i av ird6at TtâvTa plutôt que TtpOTEpOV Yj •il n'aurait-le-courage OtV VTCOp.£!VEl£V de-laisser-échapper moi.... TCpoéo-Qat Èp.É.... [30] Mais quel est [30] 'AXXà T Î ; èaTiv ce bruit, OUTOç ô è/oqpoç, comme du-fer xa9aTCEp arSYJpou contre cZe-Za-pierre? Ttpbç Xîfiov ; [31] HERM. Timon, que-voici, [31] E P M . * 0 Tip.wv obffxditTEi irXvjtrfov [xoal fouille près-d'-ici im-petit-bien-de-terre montagneux YYjStOV ÔpElVOV et un-peu-pierreux. xai OTcôXiUov. Ah!-ah! et Pénia [la Pauvreté) Ilairat, xal Y] IlEvîa est-auprès-de lui TcâpecTi et celui-là le Labeur Xa\ ÈKElVOÇ à IIôvo;, et l'Endurance TE YJ Kapxepia o xêtpo; (Tjp.'rcapEKTsp-yETat ô -rûcpoç xal 7) avoia xat 7] u^YaXauyi'a xai aaXaxta xat uêpiç xaî ànâTTi xat aXX' à-rva u.upta. 'YTCô OTJ TOUTWV àrravTOOV xaTaXTjCpôs'.; TTJV AUVTJV Qauu.âÇsi TE TOC où 9auu.acTà xat opéyETat Ttov cpEuxTojv, xàpcè TôV TrâvTtov Ixsi'vcov iraTspa rffiv EtffEXTjXuÔo'xwv xaxôov TÉÔTjTcs SopucpopoépiEvov ÙTC* aôxwv, xat 7tâvTa TcpdTspov Tcâôot av r] EU.E irposctOat 67tou.Etvetev a v . . . . [30] 'AXXa rt'ç o dpdtpoçouTÔç sort, xaudrcsp cftoYJpoo Ttoàç Xi'ôov ; [ 3 1 ] E P M . ' O TI'LIWV OôTOOT crxaxTEt TTXT|CIÎOV àpstvbv xat ùiTciXtQov YYjStov. r i a i t a ï , xal TJ LTsyta 7ràp£CTt xal 6 lïdvoç; EXEtvoç, \ KapTEpt'a TS xat vj Zoata xat vj 'Avôpsia xat ô s'introduisent avec moi furtivement l'orgueil, la démence, la jactance, la mollesse, l'insolence, l'imposture, et mille autres défauts. Comme son âme est maîtrisée par tous ces vices, il admire ce qui n'a rien d'admirable et souhaite ce qu'il faut éviter: et moi, le père de tous ces maux qui se sont glissés chez lui, moi qui suis escorté par eux comme par des satellites, il me considère avec enthousiasme, et il souffrirait tout plutôt qu'il n'aurait le courage de me laisser échapper.. . [30] Mais quel est ce bruit, comme d'un fer contre de la pierre? [31] HERM. Timon, que voici, bêche près d'ici un petit domaine montagneux et quelque peu pierreux. Ah ! ah ! la Pauvreté se tient près de lui, et aussi la Peine, la Patience, la Sagesse, le Courage, 55 56 TIMON H MISANGPûnOS. TIMON OU LE MISANTHROPE. TO'.OïJTOç oyAOç TÛJV ùJïO TôJ Atutôj TaTTopivmv âxdvTcov, TCOXÙ. au.st'vouç TôJV CôJV oopuœôpcov. LTAOYT. T i oùv oùx à7raXXaTTÔu.s9a, (î> 'Epurr], TYJV w/J- sxr^', Où yap av TI "/JU-SU; Spd.aaiu,ev àljtdAoyov îipôç àvSpa ùTZO TT,XIXOùTOU UTpaTOTréooo 7teoiïcry7i|JLSvov. E P M . "AXXwç SSoçs TW A d " p.T| aTtoSsiXimo-Ev oûv. Colère de Pénia (la Pauvreté), qui se voit arracher Timon. Dialogue entre Timon, Hermès et Plutus. [32] ITENJA. IIo! TOûTOV oraxyEtç, w 'ApyeiœôvToc, yj-ipzycoyûv ; EPM. Aiôç. 'ETT! TOUTGVl TGV TlJJUOVa é7ré[JU£iÔ7|p.£V UTCÔ TÛÎÎ LIEN. Nuv ô nXouxoç îTC: Tificova, Ô7roT£ aoTÔv lyco xa.xôjç ïyovxan ùTTô TTJç TputpYJç 7capaXaêoù*sa, TOUTGIO-1 7rapaoouffa, T?| Soapt'a xat TôJ LTovai, ysvvaiov dvSpa xat TCOXXOO açtov et la foule de toutes les vertus semblables qui se rangent sous les drapeaux de la Faim : voilà un cortège bien préférable au tien. PLUT. Pourquoi donc ne pas nous retirer, Hermès, au plus vite? Car nous ne saurions faire rien qui vaille auprès d'un homme entouré d'une pareille armée. HERM. Zeus en a décidé autrement; donc, pas de lâcheté! Colère de Pénia (la Pauvreté), qui se voit arracher Timon. Dialogue entre Timon, Hermès et Plutus. xcè r\ Soçîa xoù %) 'Avfipsta xai o OYXO; Totoûvo; ;57 et la Sagesse et le C o u r a g e et la foule telle de-toutes \es-vertus étant-rangées au-pouvoir-de la Faim, ùub xà> AljAÙi, beaucoup meilleures iraXij agEivou; que tes gardes-du-corps. xwv (TÔiv SopoçoptovPLUT. Pourquoi donc, I I A O Y T . T t oov, ô Hermès, a) 'Ep(jt9\, ne partons-nous pas oùx aTtaX).StTTÔp.sOa par-le plus-rapide chemin? Tqv xocyicrxr|V ; [tion P à p ïqxEÎç oùx av Spâoraipiv Car nous ne ferions pas quelque-chose digne-de-considérax: àijiôXoyov envers un-homme irpbç. avSpa entouré TcspLstr/jipivov ôTTO x-qXtxoùxo'J o-xpaxonéôov. par -une-telle armée. HERM. TY-a-paru autrement E P M . "EooÇev â'XXto; à Zeus : XW Att ' donc, ne nous-effrayons pas. oùv p.ï) auo3EiXtôi|XEv. àitdvTiov TtoV TOCTTOpiviOV Colère de Pénia (la Pauvreté), qui se voit arracher Timon. Dialogue entre Timon, Hermès et Plutus. [32] IÏENIA. ILû cérays!; xoùxov, oj 'Apyeccpôvxa, yjstpayoïyojv; EPM. 'EuégxO-qu.EV ùirb xoù A:ô; èTE\ xbv Ttjxwva xoexovi. IIEN. Nùv ô IIXoOxo; (ttÉpTCExat) èiri Tfgwva, [32] PÉNIA. Où emmènes-tu cet aveugle, meurtrier d'Argos, en le conduisant par la main? HERM. C'est vers Timon, ici présent, que nous avons été envoyés par Zeus. TcapaXaëoôffa avxbv ïywitz xaxôjç PÉN. Aujourd'hui l'on envoie Plutus à Timon, quand moi, qui l'ai reçu en si mauvais état des mains de la Mollesse pour le confier à mes fidèles, la Sagesse et la Peine, j'ai fait de lui un homme TcapaSoùcra xovxotoà, xîj Sacda xoù xtii IT6.vw, axcISei^a avSpa ysvvatov OTCôXS àyù> ùTCô xri; Tpuœîiî, [32] PÉN. Où emmènes-tu celui-ci, ô meurtrier-d'-Argos, le conduisant-par-la-main? HERM. Nous avons-été-envoyés par Zeus vers Timon, que-voici. PÉN. Aujourd'hui Plutus est envoyé vers Timon, lorsque moi ayant-reçu lui étant en-mauvais-état par-le-fait-de la Mollesse, Y'ayant-transmis à-ceux-ci, la Sagesse et le Travail, j'-ai-rendu lui homme généreux 58 TIMQN H MISANQPQnOS. àTrsSet^ac; OUTOJç ocoa eùxaTa©pôvr|To;.û[jt,ïv 7) lÏEVi'a 8oxô3 xat £Ùa86c7|TOç, ûW6' o u,dvov XT^U-X £r/ov àcpacpsïffoax .U.E, axctêùiç irpoç àpeTvjv Ètjeipyaffpivov, ïva auÔiç ô IIAOUTOC xrapaXaëojv aùiov, "Yêpei xat Tûc&w eyv-stptcraç, ou.owv TôJ itàXat, u,aX8axbv xat ayevvTi xat avd-qxûv 77rocp"qvaç, aTtooto xràXtv Êu.ot £âxoç TrjSirj ysysvYj(/.évûv ; EPM. "Eoo^s xauxa, d> IlEvi'a, TW Ati. [33j IIEN. 'Arcsp^ouai • xal u[i.£tç Se, cî> ITOVE xat Zoos fa xat of XoiTtoi, àxoXouÔEËxé p.0'.. Ouxoç SE xy.y% eYcsTa: oYav u.£ oùtrav aTcoÀEt'dvst, ayx8ï|v covspyôv xat StSàaxaXov TtSv àptaxeov, yj «ruvojv ûytstvbç u.èv Tô awp.a, Épptojjtivoç Si TTJV yvooaTjV S'.ETsXscev, avSpôc Bt'ov ÇôBv xat Ttpoç aùxàv àTtoêXéixwv, xù d'un caractère généreux et digne de toute estime! Vous semblé-je donc, moi Pénia, si méprisable, si facile à outrager, que vous m'arrachiez le seul bien que je possédais, celui que j'ai pris tant de soin à former à la vertu? Et voilà que Plutus va le reprendre, le livrer, — redevenu semblable au Timon d'autrefois,— à l'Insolence et à l'Orgueil, et me le renvoyer après l'avoir rendu désormais efféminé, lâche, insensé, un vrai gueux en haillons! HERM. Pénia, c'est Zeus qui le veut ainsi. [33] PÉN. Je me retire : et vous, Peine, Sagesse et les autres, suivez-moi. Quant à ce sot-là, il saura vite ce qu'il va délaisser en moi, une excellente auxiliaire et maîtresse des plus nobles actes, dans le commerce de qui il a conservé constamment la santé du corps et la vigueur de l'intelligence, vivant en homme TIMON OU LE MISANTHROPE. xa't a^tov TTOXAOô ; "Apa ri TlEvi'a Boxa» ÛjAÎV eôx«Tatppdvr,i:Qi; xat eOafiixrrcoî ovxtoç aiaxs àtpatpetoBai us uovov xxrqAa Ô ety_ov> £^sipya<j-(j.évov àxptëwç rrpo; àpexryv, t W ô ÏÏàOûTOî auftti; itapaXaëwv aux'ov, èyYeiptaa; (aùxbv) "Yëpet xat Tticpw, àTtoswjva; (aèxbv) ôpotov T ô TtdXat, uaXSaxôv xat àysvvrj xat avonyrov, àr;oôô) xcâÀtv èpto't (aùxbv) YETevrigÉvov r]Srj pdxoç; EPM. Tcâka s'Bo?e iw Ait, to Lkvta. [33]nEN. Airép/ouaixa't ùgst; fis, & Ilôve xa't Eocpta xa't ot Xotnot, àxoXouôstxé got. Outo; 8s «îtrerat xây.a o"av o\>adtv gs àiroÀsûpst, àyaôïiv cTJVEpyov xa't BiBdaxaXov xtôv àptaxarv, wvfc>v r) BtsxÉXsaev iyieivb; uhi xb ffâiga, ippoipivo; 8s xrjv yvtûp.ijv, Çe&v Siov àvBpbç 59 et digne de-beaucoup? Certes, moi la Pauvreté je-semble à-vous facile-à-dédaigner et facile-à-léser tellement au-point-d'ôter à-moi le-seul bien que j'-avais, cultivé soigneusement en-vue-de la-verlu, afln-que Plutus, de-nouveau,' ayant-pris-avec-Ini lui, ayant-remis-en-main lui à-î'-Insolence et à-f-Orgueil, ayant-rendu lui semblable au-Timon d'-autrefois, mou (efféminé) et lâche et insensé, rende de-nouveau à-moi lui devenu désormais wn-haillon? HERM. Cela a-paru-bon à Zeus, ô Pénia. [33] PÉN. Te-m'-en-vais ; et vous, d'-aulre-part, ô Labeur et Sagesse et les autres, suivez moi. Celui-ci, d'-autre-part, saura bientôt quelle étant moi ^-abandonnera, bonne auxiliaire et maîtresse des meilleurs-acres, vivant-avec laquelle il-a-vécu-continûment sain, d'-une-part, quant au corps, robuste, d'-autre-part, quant à l'esvivant la-vie d'-iMi-homme [prit, 60 TIMON H MISAN0PQIIO2. os Tzepmh (xal xxoXXà Tauxa), WGTTEO IGTIV, àXXôroia ù7to- Xainëavcov. E P M . 'ÀTtepyyjVTa.! " 7]n.£:ç 6s 7rpo<7i'<!)fj(.ev aûrù). [34] T I M . Tt'veç IcTE, ai xarâpaTOt; TJ xf SouXôptEvot oeupo ïjxsTs âvopa EpydTTjv xal [ato-Ocxpôsov IVO^XïJO'OVTSç ; 'AXX' où J^Kt'pOVTEÇ àxClTS, JJUapol 7TaVTO>î OVT£; " lyu> yàû OU.3.Ç aùn'xa ptàXa SâXXwv TOïç BdiXotç xal TOTç Xt'G&tç ffuvTpùW. E P M . MT|3aaôjç, cù TI'JACOV, u.~q paX-qç ' où yoco àvOpwTWuç ô'vxaç faaXslç, aXX lycu aèv 'Eptxàjç si|/.t, oùxor/t os ô IIXC-UTOç' £7t£U.d;e Se ô ZEUî ÈTraxeùcai; TCOV soyS>w. "iiaTs àyaQyj TùV7| Zéyou TôV oXëov airocTTàç taiv TîO'VWV. T I M . Kcù ùtAv.ç ot|Aa>;Ea,9s TJoTi, xat'xoi GEGI OVTEç, U>; de cœur, les yeux tournés sur lui-même, n'estimant les choses superflues (et elles sont nombreuses) que ce qu'elles sont, à savoir des vanités qui ne le concernent en rien. HERM. Us s'éloignent; et nous, approchons-nous de lui. [34J TIM. Qui êtes-vous, maudits? et dans quelle intention êtesvous venus ici pour troubler un travailleur qui gagne son salaire? Mais vous ne partirez pas impunément, scélérats fieffés que vous êtes : car, moi, je vais sur l'heure vous écraser à coups de molles de terre et de pierres. HERM. Non pas, Timon, ne jette rien : car ce ne sont pas des hommes que tu frapperais, mais, moi, je suis Hermès, et celui-ci est Plutus; Zeus nous a envoyés, il a écouté tes prières, Bonne chance donc : accepte la félicité et renonce aux labeurs. TIM. Vous allez vous lamenter, vous aussi, tout dieux que vous TIMON OU LE MISANTHROPE. 61 et regardant vers lui-même, d'-autre-part, supposant les c/ioses-superflues (et celles-ci sont nombreuses) étrangères, comme elles-sont. WOTïep ÈOTtV. HERM. Tfs-s'-en-vont : EPM. 'Auspxovxas • nous, d'-autre-part, YJUEÎç Ss avançons-vers lui. TCp0l7t'wfI.£V CCJXÙS. [34] TIMON. Quels êtes-cous, [34] TIM. Tivsç katï, ô maudits? <i) xaxâpaxoi ; ou quoi voulant vj xi poulôpevoi êtes-uous-venus ici Y)X£Te SEOOO devant-importuner ÈVOYAY]<70VX£; un-homme ouvrier avSpa Èpyâxï)v et recevant-un-salaire? xal fjuo-ôoqpopov; Mais partez 'AXXà axctxE non vous-réjouissant, où yacpovxs;, étant de-toute-façon impurs : ô'VXEç iiâvxwç piapoi' car moi yàp èyà) j'-écraserai vous ouvxpîd/u) ùgàç tout-à-fait aussitôt pAXa aùxixa vous frappant jîâM.oov par-les mottes-de-terre xaï; fJoiXo'.; et les pierres. xal xoïç liOos;. HERM. Nullement, EPM. MYjSagwî, ô Timon, (O iCfI.WV, ne frappe pas : (J.T) PaXTjs" car ne-pas tu-frapperas -yàp où flaAEÎï nous étant des-hommes, (Ùp-àç) dvxa; àv&ptoxou;, mais moi,d'-une-part, je-suis Hermès, àî.là Èyto psv eîp.i 'Epp-Tiç, oûxocrl 81 (Èatcv) o IIXoûxoç et celui-ci, d'-autre-part, est Plutus; et Zeus nous a-envoyés ' Se o Zîù; £Txsai|;£ ayant-écouté Èitaxoùcrac les (les) prières. xàiv (ffriiv) eoyûv. Donc, à-la-bonne fortune "Qaxs àyaôï) XùYYJ accueille le bonheur {la richesse). Sdx°'J T°v oXêov l'-étant-éloigné des travaux. âTroaxàç xtov xùvtuv. TIM. Vous aussi, TIM. 'TpcEt; xal cous-gémirez tout-à-l'-heure,••-.. olgcôEecÔE Y}8ï), xal a7:oëXlTrwv._7rpb; ocùvôv, es GiToXagëocvuiv va •jcsptxxà (xal xaûxâ (èaxi) xcoXXâ) àÀXôxpta, 62 TIMQN H MISAN0PQIIOS. çaxs * 7ràvTaç yoco ap.a xai avôpto7royç xai Geoùc, U.ICôJ, xooXOVl BÈ TGV TUip/.OV, OffX'.Ç O.V 7), xai £7rCTpl'<^£tV U.01 BoX<5 X7] Bixs/Xyi. I I A O T T . 'ATTUOIAEV, cô 'Epp.Tj, Trpôç xoîi Aibç, — jAEXayyol&v yàp b avGptoxtoc où u-expi'ioç u,ot Boxei, — u.7] TI xaxbv aTrÉXôw Trpoo-XixSwv. [35] E P M , MT|S£V cxatbv, m TI'JJUOV, àXXà xb Tcàvu XOOXO ayptov xai xpav_ù xaxaêaXcbv Tcpoxei'vaç xw ^etps Xàptêavs xrjv aya6à;v xù^rjv xai TCâOUXEI irâXtv xai cc6i 'AGTrjvat'wv xà 7rp(5xa xai ôorspôpa XôJV a/aptcxwv Èxei'veov, u.o'voç aùxbç eùBaip.0vffiv. T I M . OùBÈv 'JG.ÔJV Bsouai * p-àj Èvoy/EÏxÉ pot. 'Ixavbç Ipoï uXoiixoç; ô] BtxsXXa " xa S'àXXa EÙoatu.ovscrxaxô'ç, £tpt, PYJBEVO'ç pot TcXïiatâciovxoç. êtes, comme vous dites : car je hais tout le monde en bloc, hommes et dieux ; et cet aveugle, quel qu'il soit, j'ai même envie de l'assommer avec ma pioche. PLUT. Allons-nous-en, Hermès, au nom de Zeus, — car cet homme me semble en proie à un terrible accès de fureur sombre ; •— je crains de partir après avoir emboursé quelque mauvais coup. [35] HERM. Pas de brutalités, Timon, mais dépouille cette humeur toute sauvage et farouche, ouvre tes deux bras pour accueillir la bonne fortune. Redeviens riche, sois le premier des Athéniens, et méprise ces ingrats, uniquement occupé de ton propre bonheur. TIM. Je n'ai nul besoin de vous : ne m'importunez pas. Ma bêche est un trésor suffisant pour moi : au reste, je suis le plus heureux des mortels, quand personne ne s'approche de moi. TIMON OU LE MISANTHROPE. xat'xoi ôvxsç Ocot, «Sç çaxs" Yàp jitaà) irivxcti; au.a xai àvftpioiro-j; xai 6soo;, fis xai Soxw poi ÈTClXpiVjlclV TTJ ôtxÉAAr, TOUXOVl XQV XOÇAÔV, oa-xiç àv i\. riAOYT. 'AxcopEv, U) 'EpiAT], irpo; xoë Acbç, — yàp ô av6pa>7ioç SOXSÎ [AGI (jL5>.aYyoAav ou p-Expiio:, — (ATj àiréÀSco TtpoàXaëiov xi xaxôv. [35] EPM. Mnoiv axaiov, ta TIJAWV, âXÀà xaxaêaXwv xoûxo xb Tiâvu àyptov xai xpax'J xpoxeîvaç xà) ysïpE Xâtiêavs XT|V àyatrqv x'jyyiv . xa'i HXOùTEI irâXiv xai ïcrôi xà xpôixa 'AG'qvaîtov xa'i UTtepopa sxeîvwv xûv ayapîo-xwv, £Ù8aiu.oviôv JAôVOç aùxéç. TIM. Alopai oùSàv U[Aiov |AY| ÈVOyXEÎXS [AOl. *H OîXEXXCï (Ècrxtv) ÈjAo't TCXOOXOç ixavôî fie xà àÙAAa eîgi eùSatjAovEijxaxoc, p,tl§evb; xiX'iaiâïovxô; uoi. 63 quoique étant dieux, comme uows-dites : car je-déteste tous ensemble et hommes et dieux, et aussi je-fais-l'-effet à-moi de-devoir-écraser auec-le hoyau-à-deux-pointes cet aveugle-ci, quel que, d'-aventure, il-soit. PLUT. Partons, ô Hermès, au-nom-de Zeus, — car l'homme semble à-moi avoir-l'-humeur-noire non modérément, — de-peur-que je-we-parte [vais, m'-étanbattiré quelque-chose de-mau[35] HERM. Rien de-gauche, ô Timon, mais ayant-mis-de-côté ce-caractère le tout-à-fait sauvage et âpre, ayant-étendu-en-avant les deux mains prends la bonne fortune et sois-riche de-nouveau et sois le premier des-Athéniens et dédaigne ces ingrats, étant-heureux seul toi-même. TIM. Y-ai-besoin en-rien de-vous : n'importunez pas moi. Le hoyau-à-deux-pointes est à-moi wne-richesse suffisante ; et pour les autres-choses je-suis très-heureux, personne n'approchant de-moi. 64 65 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMON H MISAN0PQIIO2. ? E P M . OUTOJ;, cô TXV, àTcavopt6Tr(i)i; ; a xdvSs (péptiï Ait pûQov àitrivÉaTE xpaTepov TE; ï Kai u.ï)V sixôç Y|V «.tc-âvGpWTcov u,èv sïvai os TOCXOTï UTC' aùTôJV Sstvi TtsTrovOdra, iziaoÛsov SE u,-o8au.6jç, Où'TWç E7np.eXoupivwv 50U TÔJV GSôJV. [36] T I M . 'AÀÀà coi pAv, à) 'Ëpu,TJ, xa'i Tù> Ail TcAeiVn) yapiç T ^ î ê7np.eAst'aç, TOUTGV; Se TôV IIàOUTOV oùx av Aâ- 6otu.i. E P M . T i 8rj ; T I M . " O n xai rrâXai pioptiov u,oi xaxffîv aïrioç OOTûî xavéo-TTj, xo'Aacji T£ TrapGcSoùç xai iîtiëoOXo'jç sTrayayiî>v xai uTo-oç l7reyEi'paç xai •fjSuxaOsi'ix Stoap&si'pac xai srn'aGovov àTcoœàjvaç, TÉXOç Se àovco xaTaXiTcdiv Où'TWç àTrtoTOJç xai TcpoSorixcoç. 'H PEXTI'OTTI SE ITsvi'a, TCOVOIç JHE TOTç àvopixaiTâton; xaTayupwâ- oao'a xa'i ;XET' aXvjSsi'aç xat Trapp^o-iaç Trp05ou,tXooG-a, TOC xe HERM. Est-il assez insociable, mon cher? « Rapporterais-je à Zeus ces mots durs et cruels? » Mais, pourtant, s'il est naturel que tu détestes les hommes qui t'ont infligé de si odieux traitements, il n'est point du tout juste que tu haïsses les dieux qui prennent de toi tant de soin. [36] TIM. Eh bien! je te sais le meilleur gré à toi, Hermès, ainsi qu'à Zeus, de cette sollicitude, mais je ne saurais admettre ce Plutus. HERM. Et pourquoi donc? TIM. Parce que depuis longtemps il est devenu pour moi la source d'innombrables maux : il m'a livré aux flatteurs, il" a suscité des pièges contre moi, provoqué la haine à mon égard, il m'a gâté par une vie de délices et exposé manifestement à l'envie ; puis, pour finir, il m'a soudain abandonné d'une façon si perfide et traîtresse. Au contraire, Pénia, maîtresse excellente, m'a exercé aux travaux les plus mâles, m'a parlé dans toutes nos relations le langage de la vérité et de Ta franchise : elle fournissait à mes laborieux efforts ce qui m'était nécessaire etinlenseignait à mé- HERM. 0 mon-bon, si inhumainement? « porterais-je à-Zeus « çspw Ait cette parole XôVSE (j.vj0dv et dure et violente? » ts <xjiï)véa TE xpaxepdv; v Et pourtant f [-était juste Kaï gïi GV EIXOç toi, d'-une-part, être \pe), (TE [ASV EÎVai détestant-les-hommes (misanthrop.C(Tav6pl»7TOV ayant-souffert par-le-fait-d'eux 7Tîirav6oTa ùTib avivai v tant-de e/wses-terribles, xocrauxa Secvà, mais, -d'-autre-part, nullement Sa [xiqSagwî haineux-pour-les-dieux, les dieux |M<TÔ0£OV, TIÔV 0EWV prenant-soin tellement de-toi. [pari. èitip.eAou}iivtov OUTIOC<TOU. [36] TIM. 'A)Aà o-o't uiv, [36] TIM.Eh-bien!pour-toi,d'-unew 'Epu/îî, xa'i T(ji Aiî ô Hermès, et pour-Zeus [sance rrXsioTTi "/âpiç est en moi la-plus-grande reconnaiss e . èmpeXEÎaç, de-!a {de votre) sollicitude, [pas5k oùx av Xdcéoipi mais,-d'-autre-part, je ne prendrais xbv nXoùxov TOUTOVî. Plutus, que-voici. EPM. Tî Sri ; HERM. Pourquoi donc? TIM. "On xai TIM. Parce-que aussi rtâXai depuis-longtemps ouxoç xaxéaxYi goiaÎTioî celui-ci est-devenu pour-moi cause xaxcôv (wpiiov, de-maux innombrables, TtapaSouç xe xdXa£i et m'ayant-livré-à des-flatteurs xa'i Èrcayaywv ETtigooXou; et ayant-amené des-oens-insidieux xa'i Èxsyeipa; pîao; et ayant-éveillé îa-haine xa'i Staçôeipaç et m'ayant-corrompu •flôoTtaÔEÎa joar-ïa-vie-de-jouissances xa'i ârroqirjvaç suiçOovov, et m'ayant-rendu envié, TSXOç Se aiyvw enfin, d'-autre-part, soudain xaraXirobv GUTWç àTTiaxw; m'ayant-abandonné si déloyalement xa'i itpoSotixw;. et traîtreusement. [nia, As ï) psAvio-Trî flevia, Mais,-au-contraire, la très-bonne PéxaTayvpvâo-affâ ps ayant-exercé moi TOïç TTôVOIç àvSpixwTàxoi; par-les travaux les-plus-mftles xa\ TcpoaopiAo'JO'a et ayant-eu-commcree-avec moi pEvà àXr|6eiaç xai Ttapprjaiaç avec vérité et franchise itapeï"/e fournissait va TE àvayxaîdc et [es-choses nécessaires EPM. Q xôcv, OÙ'TO); à7tav8p657tw; ; LUCIEN. — Extraits. 5 é6 • TIMON H MISANOPQITOS. avayxaïa xâuwovxt Ttapsïv-s xa; xcov 7toXXojv Ixsi'vwv xaxaxiQOveiv sratoeuEv, s ; auxoo EU.&U xaç sATttoaç a7iapT7j(7aca aoi xoo pt'ou xal Setçaca ôcmç "qv ô UÀGUTOç 6 Êpwç, SV ouxe xoXa; ôojTreuwv ouxe uuxocpàvxvj; oo6<3v, où §7)0.0?. irapojjuvÔeUj oûx £XxXT|Crta(jX>)? T"7)OvocDop-qo'a?, où xùpavvoç, éTciêouXeùtraç acpeXecrÔai oùvaix' av. [ 3 7 ] 'Epomptivo? xoiyapoùv ùTCô XôJV TCOVUIV, xbv aypbv xouxovi cstÀoxcovwç lpyaÇou,evoç, oùSèv ôpfiv XôJV Iv a o t î t xaxaiv, t'xavx xat oiaoxYJ 'éXvco xà àXauxa xcapa XTJç oixéXXT,ç. "£2axe TîaXi'vopoao?, OJ 'Eop/rj, xirifli xov IIXouxov ÉTravâycov XôJ Ali1 ' èuxù os xouxo Exavov 7|V, Tixvxaç, avôcù>7rou? 7)6TJSov O![/.OJÇS[V Tcoi'Tjsai. priser cette masse de trésors: faisant dépendre de moi-même les espérances de ma vie, elle nie montrait quelle était la richesse vraiment mienne, celle que ni les caresses de l'adulateur, ni les menaces du délateur, ni la colère du peuple, ni le vote de l'électeur, ni les machinations du tyran ne pourraient ravir. [37] Et voilà pourquoi, fortifié par les fatigues, j'aime à cultiver péniblement ce champ, où je ne vois aucun des vices dont souffre la cité, où ma pioche fournit de la farine d'orge en quantité très suffisante à mes besoins. Ainsi, retourne sur tes pas, Hermès, et va-t'en reconduire Plutus à Zeus : pour moi, je me TIMON OU LE MISANTHROPE. ([rot) xap.vovxt xa's èrcaîSeuev xaTaçpoveïv èxsîvwv TWV rroXXiëv, àirapTïja'aa-a p-os z% ÈpoO auxoO xà? èXittSaç xoû (3iou xa\ oet'Satfa ouït? qv 6 itXovxo; 6 èp.b;, Ôv OÙTE xoXa£ ôwTtsùw; OùTE (juxoqiâvTïi? cpoëùiv, ou S^poç îiapoÇuvOst;, oux ÈxxXï)(7iacrxr|; qVqçocpopqaa?, où xùpavvo; èTuigouXEÙffa? av oùvcuxo à:peXs<j6ai. [37] Totyapoùv appui pivoç ùrai xiëv TIôVOJV, èpYaÇop:evo? çsXouova)? xbv àypbv xouxovi, âpcov oùSèv xèiv xaxùiv èv ôUTTE:, éyjii va aXçuxx 'îxavà xa'i oiapxq •Jtapà xfjî SixÉXXqr. "Qoxe, u> 'EpLfXj, âiriQi 7iaXtvopop.o;, ÊTcavâyaiv x<û Ait xbv nXovxov8è TOùTO qv txavbv èpios, TCOiqaat contenterais de faire gémir tous les hommes, jusqu'au dernier •jxâvxa; avSpui-xou; qêqSbv enfant. OtJJUoÇEtV. à moi besognant et m'enseignait-à dédaigner ces nombreux-fre'sors, ayant-fait-dépendre pour-moi de moi môme les espérances de-la vie et ayant-montré quelle était la richesse la mienne, que ni un-flatteur caressant ni un-sycophante effrayant, ni te-peuple ayant-été-excité, ni wn-membre-de-l'-assemblée ayant-apporté-son-suffrage, ni un-tyran ayant-formé-un-projet-hostile ne pourrait [pourraient) enlever. [37] G'-est-pourquoi, fortifié par les fatigues, travaillant laborieusement le champ que-voici, ne voyant aucun des vices qui sont dans fa-cité, je-tiens la farine-d'-orge convenable et très-suffisante du boyau-à-deux-poinlos. Ainsi-donc, ô Hermès, va-t'-en revenanl-sur-tes-pas,. ramenant à Zeus Plutus : mais cela était [serait) suffisant pour-moi de-faire tous fes-hommes dans-l'-âgc-de-la-jeunesse se-lamenter. 67 TIMQN H MI£AN0PLfflO£. 68 EPM. MY|ôau.ffiç, wyaÔs " où yào itotvTîç sîoiv STCIXTJSSWI Tcpbç Qiu.wyrjv. 'AXÀ' sa xà opyfXa xaûxaxcù u.£tpaxiw5r|, x'ù xbv IIàOUXûV TcapàXotêe. Ooxot à7rbêÀ7]xa laxt xà Scopa xa 7tocpa xo3 Àiéc. HAOYT. BOùXEU à) Tt'utov, SixatoXoyfjff»u.ai irpbç c e ; r] yaXsTCavetç p.ot Xéyovxi ; TIM. Asys, prj paxoa psvxot, p.YjS£ u,£xa rcpooipicov, aWirsp 01 liuxpi-xxoi prjxops; " àvéijopwcL yâp c£ oXiya. XÉyovxa Stàxbv 'Eppi/qv xooxovt'. [38] IÏAOYT. 'EypT,v pèv l'crtoç xoù pocxpoc e'nrsïv oû'xto TuoXXà ÙTib ooo xaTqyopv|6évxa. "Opooç Se bpa £Ï xi as, œç HERM. Non certes, mon bon : tout le monde n'est pas disposé à gémir. Mais laisse-là ces propos moroses et puérils, et accueille Plutus : « Ne rejetons jamais les dons venus de Zeus. » PLUT. Veux-tu, Timon, que je plaide ma cause devant toi ? ou te fàcheras-tu de mon discours? TIM. Parle, mais sans longueurs toutefois, et sans ces préam- TIMON OU LE MISANTHROPE. EPM. Mi)8au,5i{, w àyaôé• yàp où rcàVre; EÎOÙV S7UT7)SE!01 irpb; OCU.(I>YMV. 'AXXà s a vaoxa r à opyika. xa\ (AStpomioocj, x a \ TcapâXaêE tbv LIàOSTOV. T a Scopa xà l î a p à TOô A i b ; ouvot èOTIV arcôê^Tan A O Y T . BoôXst, d> TtJJKjùV, SixaioXoyïiawjAat repos ai ; ï] yaXEreavEîç p-oi Xéyovu; T I M . AÉys, (ATI P-(XXpà (ASVTOl, JJL/jSs (AETa repoottAttov, «areep ot pYjTOpEÇ, ÈlUÎTptTCTOf yàp àvÉ5oa.ai <TE Xéyovva ôXtya 8ià TôV eEp(Afjv TOUTOVÎ. [38] n A O Y T . 'Eypnv |AÈv t'aw; xai EîTCEÎV (xaxpà bules comme en font ces roués de rhéteurs : je supporterai de xaTïiyopnoévTK OOTW reoXXà t'entendre, si tu es bref, en faveur d'Hermès, ici présent. V1V1 (TOÛ. [38] PLUT. Il faudrait peut-être en dire long, puisque tu m'as chargé de tant de griefs. Mais pourtant, vois si je t'ai fait tort en quoi que ce soit, comme tu le dis : c'est à moi que tu dois tous "Ogtoç SE opa Eî iqôixv]xbt ai xi, iô; ç-çiç, ÔC(AÈV 69 HERM. Nullement, ô «ion-bon : car non-pas tous sont propres à fa-lamentation. Mais laisse-de-edté ces-propos furieux et puérils, et prends-auprès-de toi Plutus. Les présents les venant-de Zeus certes-ne sont pas à-rejeter. PLUT. Veux-Ot, ô Timon, que je-me-justifie devant toi? ou-bien t'-irriteras-tw conere-moi disant? TIM. Dis, pas des-choses- longues pourtant, ni avec des-préambules, comme les rhéteurs rompus-au-métier : car je-supporterai toi disant peu-dc-c/ioses, à-cause-de Hermès que-voici. [38] PLUT, /^-fallait {faudrait). d'-une-parl, peut-être aussi moi dire des-càoses-longues, ayant-été-accusé si abondamment par toi. Cependant, d'-autre-part, vois si j'-ai-fait-du-tort à-toi en-quelque-chose, comme 'u-dis, moi-qui, d'-une-part, 70 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMÛN H MISANePQnOS. -. ! CpVjÇ, TjOIX-rj/.a, OC, TOJV (U.SV- "qÙiCÎTUIV XTtXVTWV 7.ITIOÇ (7QE XXTS" aT7)V, TIU-TI; xxl TTGoeopéxç xx\ (TTscpxvuJv XX! xrjç. xXX-q; xpu- •xaxeaxriv crûi a i r i o ; àirdvxcov xwv T|8i<rr(dv, Tt(J.T|Ç xcù iposSpia; x o ù OTSOpdtVtOV s'qç, Trspt'êXsTCTOç TE xo.! xotoiuo? 3'.' SUES 7j<;6x x x l TCEûKJTïOûOXOTOç. ' Ëycé <TDE ' v. Se TE ^aXeirôv EX TWV XOXOéXOJV TtsTcovfixç, XVXETIOC; u.ïXXov o s K U T ô ç -qoiVqpyxt TOUTO ûTCO c o u , BEQ'TE u.s OUTOJç XTE'EIUDç ùirs^aXsç xvSpàcTE xxTxpxToxe, êTcaEVGûcE x x l XXTayOT|T£UOUO"l XXt TCXVTX TGÛTCÛV SltîêooXsUQua't U.0E • XX! TÔ y s . TSXSUTXIOV ËcpTrjo-Ox wç Trpoosowxoc os ' TOûVXVTE'OV S' av xÙTbç ÊyxaXsjxip.i' CTGE, i t à v t a TûOTVOV aTrsXxÔsEç Érrcb COU x a l x a i r ç ; a)J>T|Ç xpucpriç, x a i Y]d9a S'.à è[xè TtepiêXsuTÔç T£ x«\ àoESipo; v.cà TisptaTTO'jSairroi;' el Se uéuovôdc; te yjxksiih'j l x xâW xoXâxoiv, Èyto (e'iju) à v a m o p coi" ôs p.âX'Xov ocèVo; ïj8:xïip.at TOUTO ûub xoO, STCI xsœxX-qv spcocOslç TTJç o'ixi'xç. Totyacouv àvxl p/Xavtooç TXUTTJV T-qv SEOQSûXV "q TEUEECOTÔTT] ooi ixaXaxTJç IIEVI'X ETSçE- TsOsEXSV. "iioTS U-XOTUÇ ô 'EpUL'qÇ OlITOCTl 7CÔJÇ, ÎXSTSUOV TGV les avantages les plus agréables, honneurs, droit de préséance, couronnes et a u t r e s privilèges d u luxe ; grâce à moi, tu étais eélèbre, c h a n t é , recherché avec empressement. Si d'ailleurs t u a s subi quelque mésaventure p a r le fait d e s flatteurs, j e n'en suis pas responsable envers toi : ou plutôt, c'est moi-même qui ai été maltraité par toi, puisque tu m ' a s si honteusement soumis à des coquins q u i t'ensorcelaient à force d'éloges et m e dressaient à moi toutes sortes d'embûches. Tu prétendais aussi que finalement je t'ai trahi : j e pourrais, a u contraire, d e m o n côté, t'accuser d e m'avoir chassé p a r tous les moyens et poussé hors de ta maison la tête la première. Voilà pourquoi, a u lieu d'une molle chlanide, Pénia, si précieuse à tes yeux, t'a vêtu de cette peau de bête. Ainsi, Hermès, ici présent, peut attester combien j e suppliais Zeus d e ne SUITE bnéèoûM p.s Où'TWç a t î g w ç àvSpâfft xatapâxoi:, ÈTtaivoCx', xa\ xatayo-ctE-jooo-i xcù èitiê'ooXêôooaJ u.o: 7râvTa xpÔTcov xa\ xb Xcieuxatôv ys 6^71*9 a <bç TtpoSéSwxâ o s ' 8s xb èvavxiov otoxb; av èyxaTia'aEu.É croi, «ixsXa9s\ p Trâvxa xpôirav ÔTtb XOO xai èSuia&Eiç Xï|ç o'txt'a; sitt xsçaÀqv. Toiyapoov Tj IlEvia xigioixaTï) (roi TCSpixÉÔSlXSV TXûTYJV xrjv 8i<p9épav àvxi u.oc>.axï]ç Y/XaviSo;"iîffXS (J 'EplJEYJÇ 0ÙT0(7( 71 suis-devenu ponr-toi cause [blés, de-toutes les-choses les-plus-agréahonneur et préséance et couronnes et le reste du-luxc, et t u-ôtais gràce-à moi en-vue et aussi chanté et rocherché-avec- empressement ; si, d'-autre-part, lu-as-soulïert quelque-chose de-fâcheux par-le-fait des flatteurs, je suis non-responsable à-toi : ou plutôt moi-même j'-ai-été-lésé en-ceci par toi, à savoir que tM-as-soumis moi si honteusement à-des-hommes maudits louant [latan ettrompant-par-des-moyens-de-charet tramant-des-complots-contre moi de-toute façon; et finalement du-moins ftt-disais que j'-ai-trahi toi : mais, au-contraire, moi-même je-reprocherais à-toi, ayant-été-expulsé de-toute façon par toi et ayant-été-chassé de-la maison sur la-tëte (la tête la première). Voilà-pourquoi Pénia très-précieuse à-toi f'a-enveloppé de-ce vêtement-de-peau au-lieu-dime-molle clilanide. Donc, Hermès, que-voici, 72 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMQN H M I 2 A N G P Q I I 0 2 . A i a u.Tjxé6' TJxstv i t a p à c i otixco oucu-svêiç. u,os 7rpocevr|veyu.s- (ECTI) papxo; ixàiç ÎXSXEUOV xbv vov. [ 3 9 ] E P M . 'AXXx vuv ôpaç, co liXoÙxe, cloç rj'27) y s y é - vqxatc • (Sexe 9app<Sv ^ovdiârptês aùxôS. K à i cù u i v c x à u x E , toc s / ï i ç , uù Oè xov ©Yjffxupàv ÛTtayaye xîj SIXÉXXY] • ÙTcaxoùCExat y à p éu.6o7jffavTt' c m . T I M . IIEICXÉùV, a) 'EpjJÙj, x a i aôôiç 7iXoux7|TS0V. T t y à p àv x a l iràôoi xiç, ôTTOXE oi Oeol BcàÇoivxo ; IlX-qv opa ys eç oTà u,£ TCpscyaaxx lp.ëàXXetç xbv xaxoSaîjjwva, 8c, à v p t vuv sûoae— faovsaxaxa Stàywv, ^pucbv àçpvw xocoQxov XTJdvouat oùosv à 8 i XYJ(7«C x a l x o c a û x a ç <ppovxi8aç àvaoÉ^ou,at. [ 4 0 ] E P M . 'Tiïôcx-qGt, u> Tc'puov, Si' é p i , x a l si vaXercôv plus m e faire aller auprès de toi, qui t'es comporté de façon si hostile à mon égard. [39] HERM. Mais maintenant tu vois, Plutus, comme il est désormais changé : rassure-toi donc, et demeure avec lui. — Et toi, bêche encore comme tu es là. — Pour toi, Plutus, a m è n e Thésauros sous sa pioche : il entendra bien ton cri. TIM. II faut obéir, Hermès, et redevenir riche. Car que p o u r - Aia p.Y|XSTc vjxstv Ttapà ck ÎTOO<TSVÏ)V£YpivOV [AOt oùxio So(jp.evûic. [39] E P M . 'Alla, vùv, & ITXoûxs, opà; oto; àjSrj YsysvK)xaitoaxE Gappôiv luvSiâxpiës aùr<3. K a l où pev a-xdmxE, 10; E^êIç, où 6s 'jirayayE X/j 3lxÉX>.Ti TOV 07)<75«jpÔV yàp ÙTtaxoùasxai (701 Êp.6ccÔ.(T(XVTl. T I M . neioTÉov, <L 'Epru], xal 7tÀouTï)xÉov aùGt;. Tàp xal xi xi; av irââoi, OTCÔXE oi 6eol [JiâÇoivxo ; IlXrjv ys opa Êç oîa Tcpâytraxa èu.êâX4etc u.s xbv xaxooatu.ovaj oç, a;cpt vôv 3iocyo)v svSaïuovsaxaxa, Xrj<po|i.at SOVû) jusqu'ici le plus heureusement du monde, vais tout à coup, sans xoaovxov -ypucibv, àoixriffac où3èv, x a i àvaSE^op-at xoaaùxa; <ppovx£5a;. [40] E P M . m Tiawv, avoir fait aucun m a l . recevoir tant d'or et endurer tant de soucis! ôTXôO-XïJôI Sià àp.£, rait-on bien faire, lorsque les dieux contraignent? Mais considère du moins dans quels e m b a r r a s tu me jettes, infortuné qui, vivant [40] HERM. Souffre-le, Timon, pour l'amour de moi, — lors m ê m e q u e l'épreuve serait pénible et insupportable, — aiin que x a l se xovixâ Èaxi y^ETtbv xal o'jx oicxbv, 73 est témoin combien j e - s u p p i i a i s Zeus, demandant de ne-plus aller auprès-de toi t'-étant-comporté-envers moi si hostilement. [39] HERM. Eh-bien, maintenant, ô Plutus, tw-vois quel désormais i/-est-devenu : donc, prenant-courage, demeure-avec lui. Et toi, d'-une-part, creuse, comme tu-es, toi, d'-autre-part, amène-sous le hoyau-à-deux-pointes le Thésauros : car if-obéira à-toi a y a n t - c r i é . TIM. ii-faut-obéir, ô Hermès, et if-faut-être-riche de-nouveau. Car aussi quelle-chose quelqu'-un éprouverait-il. lorsque les dieux viennent-à-contraindre? Seulement, du-moins, vois dans quelles difficultés tw-jettes moi le malheureux, moi-qui, jusqu'-à maintenant [ment, passant-fe-temps le-plus-heureuserecevrai tout-d'-un-coup tant-d'or, ayant-commis-l'-injustice en-rien, et subirai tant-de soucis. [40] HERM. Ô Timon, souffre-le par-égard-pour moi, et si cela (même si cela) est fâcheux et non supportable, 74 TIMON II M I E A N 0 P û n O S . TooTO xx: TIMON OU LE MISANTHROPE. oux O'UTTOV l o r c v , OTTto; oi xôXcxxsç Ixscvoc ô t a o p a - yôjo'tv 6TCô TOU <&6ôvou • èyw ^s ôTCSQ TïIV A Ï T V / I V iç TôV oùpxvôv xvaTTT^oou.a'.. 1 I A 0 T T . " 0 [Asv aTceXTJXuOsv, cL-ç ooxsï" Tsxu.oupou.7.'. y à o TTj sîpsfft'a Tûv Trxepûv • où Ôi aoTou Ttepipvsve ' avxTC£u,apoj y x p ooi TôV 0-qeraupôv aTC£Xf)u>v • u.SXXov Se T.XîB. 2 é &T|U.i, Oïioaups ypoaoo, 7caoacjy£ç OTtwç èXEïVOC o: XOXGCXS; Stappaywmv ôno TOô cp9âvou ' gyw 8k avauvrÉ<TOu,a: éçxbv oùpavbv 'JTlkp TT]V AÎXVÏ)V. n A O Y T . "O piv àiteXrjÀvjfiEv, u>; ôOXîC " ÙTcàx,ou(70V Tt'uuovt TOUTOU x a t C£(XOTôV avsXÉaÔxi. SXXTCTE, m Tiu.cov, ftaOec'aç xaTxcoépwv. Eyco SE ùtxtv a7vooT'qdopvac. [ 4 1 ] T I M . " À y e , OJ Si'xsXXa, vuv xat u.01 ÈTrtpptooov CE7.UT7JV py-q xap-yiç l x TOU S x ô o u ; TôV ©rjaaupôv s ; TGÙ]xcpavkç TcpoxKXouuiv-q. '£2 Z e u rspocotts x a l cpt'Xot KopùSavTsç xxt ces flatteurs en crèvent d e jalousie : q u a n t à moi, je m'envolerai au ciel, en p a s s a n t p a r l'Etna. PLUT. 11 est parti, m e semble-t-il : j e le devine a u b a t t e m e n t des a i l e s ; toi, reste ici-même, c a r j e m ' e n vais t'envoyer T h é s a u ros : ou plutôt, frappe le sol. « J e t'appelle, T h é s a u r o s d'or ; obéis à Timon que voici, et offre-toi à ses prises. » — Creuse, Timon, enfonce profondément ! Moi, j e vais vous quitter. [41] TIM. Allons, m a pioche, m a i n t e n a n t r e p r e n d s courage et ne te lasse p a s , afin de faire p a r a î t r e Thésauros hors du sein de yàp vgxp.acpop.at T/j ecpEaia XÔiv TtT£p(J)V • (TU Se TtEptpEVE aÛTOV' yàp àva7TÉp4|u> ooe TôV ®r(cravpôv Ô O T S X 9 C 6 V • Sk p.âXXov n a ï s . 4>vip,i a i , 0r,eraupk ypoaoô, •juâxouaov Tiu-tov. XOUXtol x a i 7tapàax£ï asauxàv àvsXÉaOac. Excércve, w Ttp.wv, xavatpépwv paflec'a:. 'Eycb bh attoaxYJaop.ac ôp-tv. [41] T I M . "Aye, & SixsXXa, vvv p.ot ÈTCtppaiaov asauTïiv x a i p.7) xâp.Y]ç TcpoxaXovpivrj tôv ©ïjaaupôv kx xov pâfjouç Iç Tô Èpccpavlç. la terre à la clarté d u j o u r ! Ù Zeus, dieu des miracles 1 ô chers T J ZEû* vspâavis C o r y b a n t e s ! ô Hermès, qui présides au g a i n ! d'où vient x a \ çcXoc Kopuêavvs; xoù 'Eppr] xspSws, tant 10 afin-quo ces flatteurs éclatent d'envie par-suile-de la jalousie : moi, d'-autre-part, je-m'-envolerai vers le ciel en-passant-par l'Etna. PLUT. Celui-ci, d'-une-part, s'-en-est-allé, comme if-semble; car je-Ie-conjecture par-le m o u v e m e n t des ailes : toi, d'-autre-part, d e m e u r e ici-même : car j ' - e n v e r r a i à-toi le T h é s a u r o s , étant-parti : ou plutôt, frappe le sol. J'-appelle toi, Thésauros d'-or, obéis à-Timon que-voici, et présente toi-même à-enlever. Creuse, ô Timon, [bêche. enfonçant profonds les coups de Moi, d'-autre-part, je-m'-éloignerai pour-vous. [41] TIM. Allons, ô hoyau-à-deux-pointes, m a i n t e n a n t pour-moi fortifie toi-même et n e te-fatigue pas appelant-au-dehors le T h é s a u r o s hors-de la profondeur au grand-jour. Ô Zeus, dicu-des-prodiges, et chers Corybantes et Hermès qui-présides-au-gain, 76 c TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMflN II M I S A N 0 P Û I I O S . Epo.7] xepSdk, 7rô9sv xoffouxov ^puc-t'ov; T I Trou ovap x a u x â l a x t ; AsSta yoOv vvt] avSpaxaç Eupw àvsypo'asvoç, • aXXà p.7]V ypucrmv ICTîV lTrt<7Y|U.ov, uTtépuQpov, jîapo x a t XTJV Tcpoc-oJ/iv UTC£pY]StCT&V. •jrôôev TOCOOXOV -/puctov ; H rau xavxd ècTiv ovap; Tow SeSta pà] eupto avWpaxaç àvEypàu-svoi; • T aXXà |J.ï|V « TI2 Y.puai, Seçtropa xâXAtarov (îpoxoîç, » ai6du.svov y a p rcup a x s ôiaTcpsTcsiç x a t vûxxiop x a t asO' ï)U.£pav, IX6È, cô. ©iXxaxs x a ! lpac-u.tcoxaxe [ 4 2 ] * i i Mtoa x a t Kpoïtje x a l x à Iv AEXçJû?; àvaÔ^pvaxa, 00; oùoèv a p a TJXS tôç TEOôç Tt'puova x a t xôv Tt'atovoç TCXOUXOV, m ye oû8è p^aaiXeùç 0 n s p a à i v t'aoç. ^ i i St'xsXXa x a t Ç/tXxàxY] StçpSÉpa, ûp.aç p.èv xoi d'or? Cela n'est-il point par hasard un s o n g e ? bien sûr, je crains de ne trouver que des charbons à mon réveil; m a i s non vrai- ment : c'est de l'or m o n n a y é , un peu rouge, pesant, et de l'aspect le plus réjouissant. « Or, présent le plus beau désiré des mortels, » oui, comme un feu qui flambe, tu brilles et la nuit et le j o u r : viens donc, ô toi si cher et si a i m a b l e ! . . . [42] Ô Midus ! ô C r é s u s ! offrandes de Delphes! que vous n'étiez rien, en vérité, a u p r è s de Timon et de l'opulence de Timon! Le roi de Perse lui-même ne l'égale p a s ! 0 m o n hoyau, ô ma chère peau de chèvre, il convient de vous consacrer au dieu Pan : et èaxt yjpuctov Eltt!7ïlp.0V, •jitspuOpov, flapù xa't ûitEpviSiiixov TÏ|V TipOtTOC/tV. « T û XPUTÈ, xotXXnrrov Ssijtwpa ptpOToï;, » yàp StaTipÉTretî (XTS TtÛp a!6Ô|JLEVOV xa't véxxwp xa't pexà ïjpipav, ÈX6È, w çtXxaie x a t èpaspnoxaTE— [42] ~& MtSa xa't KpottTE xa't xà àvaOïjpaTa èv AeXcpoîç, c!>ç a p a ^TE oÙSÈv d>î Ttpô; Ttjitova xat TôV TtXoùTov Tijjtwvo;, ai ye oùSè ^aaiXEÙ;; o IlspatJûV (èaxtv) ttro;. '& SîxeXXa xa\ (ptXxàxTi StçOépa, ètmv xaXov àvaÔstvat 'jpLÔéç JJ.EV 77 d'-où vient tant-d'or? Est-ce-que, d'-aventure, cela est un-rêve ? Ce-qui-cst-sûr,-c'-est-que je-crains que je ne trouve des-charbons ew-m-'éveillant : mais certes [mais vraiment), c'-est de-f-or marqué-d'-une-empreinte, un-peu-rouge, lourd et très-agréable quant à l'aspect. « Ô or, très-belle chose-accueillie-iioionHers pottr-ms-mortels, » car fw-brilles comme un-feu allumé et pendant-la-nuit et durant fe-jour, viens, ô très-cher et très-aimable!.... [42] Û Midas et Crésus et les offrandes-consacrées à Delphes, combien, certes, uous-n'-étiez rien en-comparaison-de Timon et de la richesse de-Timon, à-qui du-moins pas-même le-roi le {celui) des-Perses n'est é g a l ! Ô hoyau-à-deux-pointes et très-chère casaque-de-peau ïl-est beau (il convient) de-consacrer vous, d'-une-part, 78 TIMQN H MISANQPfjnOS. T1M0N OU LE MISANTHROPE. Ilav't TûuTW avxfieïvxt xxAdv ' aeroç Se TJSYI Tcaaav 7rpiàu,£voç , T7]V èay_aTixv, Trupyiov &?xo5o[JLY|0xu,£voç ùTTEO TOU fir^aupou, U.ÔVW lacù ixavôv IVOCX'.TXCJOXI, TO aùx/ô xai TXCCOV àrcoGavcov Ê';etv [jcot SOXôJ. TOÔTO) T<ô ITavs ' os aÙTÔç fjSri irpiâgEvoç Ttàcav Tï[V èo-yaitàv, oîxoSou.'/]ffdu.Evo; 7tupyîov ÛTcep TOû ÔYjaaupo-j, Timon annonce sa ferme résolution de rompre en visière à tout le genre humain. AESO'V/ÔCO Sa rauxa xal v£vopto0ET7]<70a> Trpoç tàv âïriÀotTrov St'ov, Ku,tçi'a Trpoç ocTcavraç xal àyvwsi'a xai Û7reao'|ua " c&tXoç Se v] | é voç v] éraïpoç 7] 'EXÉou Pa>u.ôç, ù'GXo? TCOàUç • xal TO ùixTEÏpxt êxxpuovTa r) ETnxoufvjcrat o£ou.Évm Tr.apavou.ia xal xaTXAua,f.ç TWV sOcov. 3IovirjpY|Ç Se 7j oYaira xaôacTcep TO?ç Xuxc.ç, xal cotÀoç moi, je vais aussitôt acheter tout ce domaine reculé et m'y faire bâtir, sur l'emplacement du trésor, une petite tour qui suffise à mon habitation de solitaire : cette môme tour, quand je mourrai, je prétends l'avoir aussi pour tombeau. ixavov ivoiaiTâadJat £|JKÙ JJ.OV(p, Soxôi got ëljsiv TCCçIOV TO aoTo xat àîtoSaviiov. humain. Voici ma décision, voici la loi que je m'impose pour le temps qui me reste à vivre : je m'isole de tous les hommes, je les ignore, je les méprise : ami, hôte, compagnon, autel de la Pitié, pures balivernes! Compatir aux larmes, secourir la détresse, violation des lois et dissolution des mœurs ! Menons une existence soli- à-ce Pan : d'-autre-part, moi-même, désormais. achetant toute ]'extrêmité-de-p«ws, m-'étant-fait-construire ime-petite-tour au-dessus du trésor, suffisante à-séjourner jpowr-moi seul, j'e-fais-l'-effet à-moi de-devoir-avoir comme-sépulture la même-four aussi étant-mort. Timon annonce sa ferme résolution de rompre en visière à tout le genre humain. Aà vauTot ôeSôySa) %0.\ VcVO[J.o6£T^(r6(J) UpÔç TOV PÉOV êiu).oi7rov, ap.ttia itpôç âiravTaç xoù àyvojiTLa xa\ ûirepoéjua' £ œtAo; ?l ^ÉVOî ï| Evatpo; r\ (îo>p.ôç 'EXéou, Timon annonce sa ferme résolution de rompre en visière à tout le genre 79 itoiù; TJ6),O;" xa'i TO oixTeîpat SaxpéovTa >) èuixoup-ijo-ai ÔEOUivti) (OTM) -reapavop.t'a xai x»TaAUfftî TÔiv EÔàiv. Aè Y) olaiTa (etJTw) [XOVYJpïJÇ, xafidercep TOIç ).-J-/.otç, D-'autre-part, que ceci ait-été-résolu et ait-été-établi-comme-loi pour la vie qui-reste à vivre pour moi, f-absence-de-relations envers tous les hommes et i'-ignorance des hommes, et fe-mépris : mais ami ou hôte ou camarade ou autel de-ta-Pitié, beaucoup-de fadaises ; et le-/ai£-d'avoir-eu-pilié de l'homme pleurant ou d'avoir-secouru l'homme étant-dans-le-besoin soit illégalité et dissolution des mœurs. Mais que le (mon) genre-de-vie soit solitaire, comme aux loups, 80 TIMQN H MISAN0PQIIOS. sic Ttpwov, [43] oi Se aXXoi 7ravxeç. £%Ppoi TIMON OU LE MISANTHROPE. XQ d eTti'êou/ot, xal xo 7rpo<iou.tAT|0-ac' TIVI aOxûv pu'affaa, xal qv riva l'Sa> u.ov&v, airocppàç q q p i p a . Kal oÀwç àvSptâvxwv XiQfvwv q yaÀxcov uvqSÈv quTv Btatpïpexws-av ' xal uqx£ xqpuxa 0£^oSu£6a ira?' aùxâiv u.qx£ crirovSàç CTCEvSajij.eQa " q èpqax'a Se ôpoç êarai irpo; aùxoup. uToXÉxai Se xal CDoaxops; xal oqu,oxai xat q iraxptçauxq iluv_oa xat avoxpeXq Bvôaaxa xat avoqxtov avSpûv <piXoxiti.qp.aTa. H/touxeixoi) Se Ttpuov p-ovoç xat uireoopaxw àrcâvxoJv xal xpucpaxw ptovoç xaô' éauxov, xoXaxei'aç xal èrcat- xal sîç çc'l.oç, Tijjuov, [43] Se o! âXXoi (Ô'VTIOV) Tcâv-csç iyJlp'A xal Èmëoubot, xal zo 7rpo<Totj.tXrj{jat xtvt aùxtov (£<T™) [u'ao-ga, xal ïjv TSto xivà povov, TI rjaépa (sarw) àiroçpâçKal S).(oç Staçspéxwa-av av)8èv qpîv àvoptâvxwv Xt&ivaiv ï| yabxtov • Xal (JtlJTS SEXWP-SôX vtov çopxixôjv àTcqXXayp.£VOç, xal ÔeoTç. Ôuérao xal sùoi^staSoi p,dvoç, éauxôj yeiTtov xal oaopoç tov èxàç xùjv àXXtov. Kal aira? xrjpuxa rrapà aôxâiv pqxs o-ir£VÔâ>[ji.£6a <77iov8âç" ok T) ëpï]uia ïGIIû Spo; taire, comme les loups; d'ami, n'en ayons qu'un : Timon; [43] quant à tous les autres, des ennemis, d'insidieux coquins; et converser avec l'un quelconque d'entre eux, souillure! Si j'en aperçois un seul, jour néfaste! En un mot, qu'ils ne diffèrent en rien pour nous des statues de pierre ou d'airain ! Ne recevons aucun messager de leur part, ne concluons pas avec eux de traités : que le désert soit ma frontière contre eux ! Membres d'une même tribu, d'une même phratrie ou d'un même dème, patrie même, mots froids et vains, rivalités de gens absurdes ! Mais que Timon soit riche pour lui seul, qu'il dédaigne tout le monde et s'adonne à la mollesse tout seul, pour son compte, délivré de la flatterie et des louanges grossières ! Qu'il sacrifie aux dieux et se régale tout seul, étant à lui-même son voisin et son proche, loin irpbç aùxo'jç. Aè ^obérai xal çpâxopE; xal 8-/)p.ôxai xal r\ icaxpl; aurb; . {ôVruv) ôvôp.axa é/uy.P^ xat avMçeXîi •x xat <ptboTtu.viu,aTa 'avSpôiv avoTjTwv. As Tlpwv lubouxeiTw p,dvo; xat ûitEpopâxw âitâvxwv xat Tpoçdxw jxôvoç xaxà èauxôv, aitinbbaYpivoç; xobaxetaç. xal èitatvwv (poprtxôjv, xal Ousxto 6EOîç xal eùtn^Etaêto p.6voç, &y éauxô) YEt'xtov xat Sp.opoç] LUCIEN. — Extraits. !l et un-seul ami, Timon, [43] mais que les autres soient tous ennemis et insidieux et que le ôtre-en-relation-avec que!qu'-un d'-eux soit rwe-souillure, et si j'-en-vois un seul, que le (ce) jour soit néfaste. Et, cn-un-mot, qu'-ils-ne-diffèrent en-rien pour-nous de-statues de-pierre ou d'-airain; et ni-ne recevons de-héraut de-la-part-d'eux, ni-ne concluons de-conventions ; mais que la solitude soit tme-Iimite contre eux. [même-tribu D'-autre-part, que membres-d'-uneet membres-d'-une-même-phratrie et concitoyens-de-dème et la patrie elle-même soient dcs-noms froids et inutiles et des-rivalités d'-hommes insensés. Mais que Timon soit-riclie seul et dédaigne tous et vive-dans-la-mollesse seul par-rapport-à lui-même, débarrassé-de /a-flatterie et des-élogcs grossiers, et çit'-d-sacrifie aux-dieux et fasse-bonne-chère seul, étant à-Iui-même voisin et limitrophe 0 TIMQN H MISANGPffllOS. TIMOiN OU LE MISANTHROPE. Éxuxbv osçmjcjxcjQx! osoo/Oi», vjv 8s7j xiroGavEiv, xxi kxuTcji loin des autres. Et <7«'-î7-soit-résolu une-fois-juoiCT'-iOMies air al; de-se-serrer-la-main-à lui-même, ôsihco<raar6a! sautov, si fî-faut mourir, ï]v Séyj àixo6av£Ïv, et de-poser-sur soi-même xàt ÈTUEVsyy.efv ia-JiS> «ne-couronne, [tlirope OTEcpavov. [44] Ka'i uiv o Mnrâvôpidiro: [44] Et que, d'-une-part. le Misansoit le-nom le-plus-agréable, [ractère SXTW ovopa vjSiaTov, et,-d'-autre-part, que îes-signes du caSe yvaptapaTa xovi rpôuou soient humeur-difficile (O'VTCOV) SuaxoXia / et rudesse -/.a\ xpayéfo; et grossièreté et colère xalaxatoTï]; xa\ ôpyù et inhumanité. •/.ai àiiavêpijLiitia. Si, d'-autre-part, ?e-voyais El Se i'Soip.1 quelqu'un étant-détruit T!va oiacpÔEtpôp-svov dans te-feu Èv ira pi et me suppliant xai V/ETE-Jovra d'-éteindre ce feu, xaTadësvvûva!, (Ssôcr/Sù)) xaTaaêEvvévat qitî-il-soit-dêcidê d'-éteindre IUTT») xa't ÈXaiio • par-de-la-poi* et de-i'-huile; xat vjv, Toë ysipuùvo;. et si, pendant l'hiver, S iroTaj/,6; irapaçÈpï] nvà, le fleuve emporte quelqu'-un o SE et si celui-ci, d'-autre-part, èpÈyoov r à ; yjXù&z tendant les mains, SÈï)Tat àvTtAaêéaBai, nie prie de le saisir, qii' -il-soit-décidé-de [8e8o)(6u>) repousser aussi celui-ci <î>6EïV xai TOUTOV sur la-tête le plongeant, Eirt -/epaAriv PaiTTtîovTa, (4; ui-rjSs 8uviq6etv] afln-que pas-même i/-ne-pût àvaxîid/at • lever-Ia-tête-/iors-de4'-e«w, : yàp OOTW; av àitoXâêoiîv car ainsi ite-recevraient T ï ) V "CTYJV. la pareille. Tiu.(ov (uîbç) 'E/expaTtcou Timon, fils d'-Écnécratidôs, KOAXUTEÙ; du-dème-Collytos, EiaïiyïjxaTO vbv vôitov, introduisit la proposition-de-loi, 8k o aùrô; Tiptuv et,-d'-autre-part, le même Timon È7rgi]/ïiçi(rg Trj È-/x>,v]Cîta. la soumit-au-vote à l'assemblée. Eiev, Taûva Soit, que cela SïodyOïo rjprïv, ait-ôté-résolu pour-nous, 82 éxà; TWV a),Au>v. Koù SESôYOW G-csoavov imveyxîiv. [44] Kat Svoaa [/.kv e<7xa> o MtffXvQsomoç •qSiffTov, xoû rpÔTCou 3k yvooofffjj.XTX oodxoXi'x xxt xpay^ux-qî xxl oxatÔTTjc. xxl ôpy-q xx: xTcxvupcoTc'x. E l os xivx ïooipu èv TTUS\ SixcpOs'.odjJLSvov xxl xxxaoSîvvuvai ixsxsûovxx, TCITTY] xxi èXaico xxTXoêsvvûvx! • xxl rjv xivx xou YsipiSvûî 6 iroTxaô; Trxptt<pépvi, 3 oh xxç vetpaç ookywv àvxtXaée<r9ai oÉT|xai, OJÔSïV xxl -roijxov s-rcl xs'pxX'qv rixTtxi'Çovxx, OJ; u.7)3s àvaxOipac ouv-qfj£!T| • OUT(0 -/XD O.V TTjV ïaVJV àTCOÀaSoiSV, El<T7]yY]<TXX0 xôv VÔU.0V TipLOiv 'E/_sxpxT!Oou exxXT|C'x Tt'pwov b xûxoç. KOAXUTEOç, IITSUVTJ^îO'S 8s xvj Eisv, xaoxx 'qp-ïv Ssaô^Oa), xxl des autres ! Qu'il soit résolu, une fois pour toutes, à ne serrer que sa propre main, vienne la nécessité de mourir, et à poser lui-même sur son front la couronne funéraire ! [44] Que le nom de Misanthrope lui soit le plus doux, et que les traits dislinctifs de son caractère soient l'humeur morose, la rudesse, la rusticité, l'emportement, la sauvagerie ! Si je vois un homme en train de périr dans le feu et me conjurant de l'éteindre, c'est avec de la poix et de l'huile que je veux l'éteindre; qu'un autre, pendant l'hiver, soit entraîné par le fleuve, et que, tendant les mains, il m'implore de l'en tirer, je veux l'y pousser encore en le plongeant la tête la première, en sorte qu'il ne puisse môme pas la lever à la surface : car c'est ainsi que ces ingrats recevraient la pareille. Tel est le décret proposé par Timon, fils d'Échécratidès, du dème Collytos, et soumis au vote de l'assemblée par le même Timon. Qu'il en soit ainsi; que telle soit notre décision, et tenons-nous-y 83 84 T1MQN II MISANOPÛHOS. àvocixôj; èimsvwu.îv aûxoïc. [ 4 5 ] nX'qv àXXà TTEO! TCOXÀOU olv TIMON OU LE MISANTHROPE. xai àpuivoigEv aÙToïç àvêpixtîiç. •7rGtTi<7a[u.T|V aTcaut yvojptux TTIOç TaOra yevéaâai, 810x1 ùTcepTTXOUTOJ ' ày^ovT| yàp ccv xô xpayu.a yÉvcuxo <xùxoïç. Kai'xoi xi xooxo; cpeu xou xàvouç. IIXVXXV-OOEV trovOÉouffi xsxoviu,svoi xxt 7rvEuaxiôjVTeç, oùx olox oGev oa,cpp«ivdu,evot xoïï ypocioo. H O T S pov oSv ITC! xôv xayov ToîixQv âvaëàç àxEXaôvw aùxoùî xote, [45] 'AXXà itMiv Sv 7T0lï)<ja!p.ï)V ITEpi TTOÀXoÛ Taîka yEvé(r6ou uni; yvwpipa â7ra<n, StOTl U/TISpItXo'UTri) • yàp TO 7tpay[j,a yÉvotxo aùrot; ày/ôvï]. Kafroi xi (èari) TOùTO ; ÀÎOotç I ; uxEpSE;t'iov àxpo6oÂi£du,£voç, vj xd ys xocouxov x a p a vou.iqo'aipiEV, Eifjxxaç aùxoïç bu.tÀ"qr;avxEç, OJç xXlov aviwvxo ùxEpopaiu.£vo! ; Touxo, oi[i,at, xoù. ajxEivov ' OJOTS 3Êyoiu.£Ga TJSTI SOJTOÙç; ûxor/xavxeî. 'l^Ép ton), xtç ô xpôjxoç aûxôjv ooxdç çEû TOû xâ.x°'JiSuvôÉoutn iravrayôGev xexovtpivot X a l TrVEUOTtWVTSÇ, ôtTçpatvôuEvot TOû jrpu<Ti'oy oux oïSa 56EV. Ècxt ; rvxQwvt'oYjî ô xdXx:, b xpco-qv spxvov XIT7JO"XVTÎ ;v.ot ITôTepov oùv àvaëàç èTù. TOûTOV TOV Tttiyov virilement! [45] Néanmoins, je tiendrais beaucoup à ce que chacun connût que je suis prodigieusement riche : il y aurait là pour eux de quoi se pendre. Mais qu'est ceci ? Ah ! quelle hâte ! De àitsXaûvG) WJTOÙ; TOI; Xt'6oi; àxpoëoXiÇôp.ïvoç i\ Û7rEpôs?[(jov, \ TO TOO-OôTOV ys tous côtés accourent des gens poudreux et hors d'haleine : ils flairent, je ne sais comment, mon or ! Faut-il donc que je monte Tcapavog-qa-(j)(j.ev, égiXricavTEç aùtoï; eîo-ecTfx?, sur ce tertre pour les chasser à coups de pierres lancées de loin (1)Ç àvitOVTO îTXéOV comme d'une position forte et dominante, ou bien, cette fois seu- TOôTO, otaai, ÙTCEpopajp.Evot; lement, enfreindrions-nous notre loi en leur adressant aujourd'hui la parole, afin qu'ils soient davantage irrités par nos dédains'.' Gela, je crois, vaudra mieux encore : ainsi, accueillons-les d'ici, après les avoir attendus de pied ferme. Allons ! voyons quel est le premier d'entre eux, cet homme-ci? Gnathonidôs le flatteur, [ïax\] xal àgetvov ' tOGTE rfir, ÛTroarâvTE; Ô£)(to piE6a aÙTOÛE. <FÉpS î'So), Tl'ç 00x6; ÈtTTtV ô irpôixo; aùrôiv; rva8tovfS/)ç ô xôXa?, 6 7Cp(ôï)V 85 et tenons-nous y virilement. [45] Mais d'-ailleurs jfe-mettrais à haut prix ceci devenir en-quelque-sorte connu à-tous, à-savoir-que je-suis-excessivementcar la chose [riclic ; deviendrait pour-eux /e-lacet-pour- Ies-pendre. Mais quoi est ceci? ah! la promptitude! Des gens accourent-ensemble de-toutes-parts couverts-de-poussière [fiés], et ayant-P-haleine-courte (essoufflairant l'or je ne sais d'-où. Est-ce-que donc, étant-monté sur cette butte, se-chasserais eux par-las pierres, les lançant-de-Ioin [nante, d une-position- supèricure-et-domi ou autant (dans celte mesure), du«ous-violerions-Ia-Ioi. [moins. ayant-été-en-relations-avec eux pour-une-fois-sew/emen?, [tage afin-que ffs-fussent-affligés davanétant-dédaignés? Cela, je-pense, est encore meilleur : donc désormais, ayant-lenu-bon, accueillons eux. Allons, que-ie-voie, lequel celui-ci est le premier d'-eux? Gnathonidès le flatteur, le récemment TIMQN H MISANePOIIOS. 86 ooé;a; xbv |îcô-/ov, 7tt'8ooç oXouç Ttap' suiol xcoXXâxtc eu.Tju.exojç. 'AXX' su ys êuonqasv àçuxou.£Voe ' o![Aio!;exai yàp ,Ttpô xâJv xXXwv. Gnathonidès le parasite fait des avances à Timon, qui le paie, cette fois, par des coups. [46] r N A © i ! N I A i I 2 . Oùx èyw £Àeyov UJç oùx àu.sXTjerowî Tiawvoç àyaOoQ àvopàç oi 6EOI'; Xatos, Tiu.wv EÙu.oecpôxax£ xai •rjSnjTS xxï auuiTtox'.xtoxaxe. TIMON OU LE MISANTHROPE opé|ocç xôv fSpô/ov pot al-rïjcravTt k'pavov, èjj.'/ip.exwç iraXXâxi; TOXpà ÈgOl •xt'OovJç oXovç. 'AXXà ce èîTOiïioi Yc âçixôp.svo; ' yàp olutolexai Ttpo TWV àXXwv. ayan(-tendu le lacet à-moi ayant-demande ,srx-cotisation, ayant-vomi souvent chez moi des-tonneaux entiers. Mais bien rd-a-fait du-moins étant-venu : car î7-géniira avant les autres. Gnathonidès ie parasite fait des avances à Timon, qui le paie, cette fois par des coups. T I M . NTJ A t'a. xal où ye, o!> rvaOtovt'Br,, yurabv àirâvxojv jïoooôxaxE xal àv6ptÔTiwv éTuxptTtxôxaxs. T N A 0 . 'Ael œcXoaxwixu.wv où ye. 'AXXà TTOU XO OUU.TCOoiov ; toç xxtvov xi 001 àou-a xaiv vsoBiBaxxwv Bt6upâu.6o3V7]xw xoptuL/ov. T I M . Kai u.Y]V sXsysïâ ye aoyi pia^a •jrept'iraQtSç ûTCô xaùx-q XYI BtxéXX1TV qui, l'autre jour, comme je lui demandais sa cotisation, me tendit une corde; lui qui souvent, chez moi, vomit des tonnes entières. Mais il a bien fait de venir : car il va gémir avant les autres. Gnathonidès le parasite fait des avances à Timon, qui le paie, cette fois, par des coups. [46] GNATHONIDÈS. Ne disais-je pas que les dieux ne négligeraient jamais Timon, cet excellent homme? Salut, Timon, le plus beau, le plus charmant des mortels, et le meilleur des convives. TIM. Par Zeus, salut à toi aussi, Gnathonidès, le plus vorace de tous les vautours et le plus roué des hommes. GNAT. Tu aimes toujours à railler. Mais où est le banquet? Je suis venu t'apporter une chanson nouvelle, un de mes dithyrambes appris depuis peu. TIM. Oui certes, tu chanteras, mais des élégies, et sur un ton très pathétique, accompagné par ce noyau à deux pointes. [46] T N A 0 . Oùx s'Xeyov lôç oî GerA [iyw oùx à[ASÀrjcrou<Ti Tlptovoç àvBpb; àyaGoù; Xaïps, Tîpwv eùpopcpÔTaTE xai r,Sio-xe xcà (Tup.iroxtxtoTaxc. TIM. NX A t'a xa\ crû ys, à rva6wvî3ï], PoptoraxE à7tâvx(ov (TWV) yjTïtiiv xa\ èTriTpHtxdxaxE (TWV) àvSptoTttov. T N A 0 . Su y 5 (el) àà cpiXoo-xwpp.wv. 'AXXà trou (èoxt) Tô o-up.Ttô(7tov ; tôç r,xw xopiÇwv 0-0î xi xatvbv àapa TWV SiGupâpgwv vEoSiSâxTwv. TIM. Koù (jtrjv ys atrï) ÈXcyEia pàXa TTêpiTraOwç Ù7rb Tooirï] T-q Siv.ÉXXr,. [46] GNATH. Ne disais je pas que les dieux ne négligeront pas Timon homme bon? Bonjour, Timon très-beau et très-agréable et tres-bon-convive. TIM. Par Zeus et-aussi loi du-moins, ô Gnathonidès, te-plus-vorace de-tous les-vautours et le-plus-roué ries-hommes. GNATH. Toi du-moins tu es toujours moqueur. Mais où est le festin? car je-suis-venu apportant à-tui certaine nouvelle chanson des dithyrambes appris-depuis-peu. TIM. Et certes, du-moins, fw-chanteras des-élégies très pathétiquement sous ce hoyau-à-deux-pointes. 87 88 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMON" H MIEANePQriOS. I i \ A 0 . Tt xouxo; TrxtEtç, w TIJJUOV; Mxpxùpoy.a'. • w 'HpxxXEtç, (où lob, 7roo(jxaXouu.ai <TS xpxùy.axoç sic "Apstov 7txy&v. TIM. Kat p.V]v àv ys y,txpov 'éxi PpxBùvyjç, odvou xâya TrpoffitsxXYjSou,at. T N A 0 . MïiSauiôjç • àXXà au ye 7xàvxw; xi xpx3y.x tàuxi ytxpbv éiinràiTaç xoG ypuc-fcu ' Seivcoç yàp Ï5^aiu.dv èffxi xb a»apu.axov. TIM. "Exi yàp yivEtç ; T N A 0 . "ATCEtpu • où Se où ^atp-qcetç otlxco ffxaibç Ix VOT;ffxoù y£véu.evoç. Timon malmène ensuite l'adulateur Philiadès. [47] TIM. Tic Se oùxoç Éffxtv 6 Txpoc.ùiv, b àvxtpxÀavxi'xï ; <&ô\iâSrjÇ, xoÀxxcov àTxxvxwv ô fSoEÀupuixaxGç. OSTOç bï xypbv ôXov Trap' Ifjioij Àaëùiv xaî xq Guyaxpl TOOÏXX oùo XXXXVXX, u.!0"9ov xotj èixxtvou, Ô7cdxs àffxvxx y.e Ttxvxwv 5KOTCt6vx<ov ptovoç ÙTcepeTryjvecev, l7roy.offxu.Evoc Jioixojxspov eivai x<ov xùGNAT. Qu'est ceci? Tu frappes, Timon! J'en appelle aux témoins : par Héraclès! Aïe! aïe! je te citerai pour coups et blessures devant l'Aréopage. TIM. En vérité, pour peu que tu tardes encore un instant, je pourrais bientôt être assigné pour meurtre. GNAT. Non pas; mais loi, guéris radicalema't la blessure en répandant sur elle un peu d'or : c'est un remè/ nerveilleux pour arrêter le sang. f , TIM. Comment! tu es encore là? | GNAT. Je m'en vais; mais toi, tu te repentiras d'être devenu si méchant, de bon que tu étais. Timon malmène ensuite l'adulateur Philiadès. [47] TIM. Quel est cet autre qui s'avance, un homme au front un peu dégarni? C'est Philiadès, de tous les flatteurs le plus impudent. Ce drôle a reçu de moi un champ tout entier, plus deux talents donnés en dot à sa fille, prix de ses éloges, lorsqu'un jour où j'avais chanté, comme chacun se taisait, seul il m'accabla de compliments et jura que ma voix était plus admirable que UNAe. Tt (êo-Ti) XOûTO; Jtatstç, (L TqunvJ Maprûpogat" tu 'HpâxXeiç, iov toù, 7tpo<TxaXoô[(.aî as xpaùyaxo? dç 7i<xyov "Apstov. TIM. Kat p.V)V àv ys PpaSuvïjç sxt gtxpôv, Ttpocrx ex/.ïjao yat xocva çôvoo. TNAQ. HriSapiûçaXXà ou Ye fxffxt icdvxMç xb Tp«0(ia èumâffa? [xtxpbv lov xpvaiov ' yàp xb œâpp.axbv Èffxi SEIVôJç t'cr^atgov. TIM. Tàp p-évci? exi; TNA®. "Aratgr 8s où où yatprjffsn; •yevôyEvo; oùxto ffxaib? Èx ^p-çoToO. 89 GNATH. Qu'esf ceci? fw-frappes, ô Timon? y-appelle-des-témoins : ô Héraclès, aïe ! aïe ! ie-citerai toi pour-blessure à fa-colline d'-Arès [l'Aréopage). TIM. Et, certes, si du-moins tu-tardes encore un-peu, je-serai-ayant-été-assigné bientôt pour-meurtre. GNATH. Nullement : mais toi du-moins guéris complètement la blessure, ayant-répandu-sur elle un-peu de-l'or : car le remède [ter-le-sang. est terriblement (très) propre-à-arrêTIM. Eh-bien! ïu-restes encore? GNATH. Je-pars : mais toi tu ne te-réjouiras pas étant-devenu si brutal de bon que tu étais. Timon malmène ensuite l'adulateur Philiadès. [47] TIM. Tt? 5' Èffttv OOXOÎ 6 TtpOC-KUV, à àvaçaXavxiaç; 4)iXtâo7)ç, ô pSsXupwxaxo? ânâvxcov (xwv) xoXây.(nv. Ouxo? Se Xaëwv rcapà èyoîi «ypbv SXov xod 8ùo xotXavxa Ttpotxa xrj ôoyaxpt, (MffObv iov £7tas'voo, ônôxe U.ÔVO? ÛTxepeu^veffév (i.ê aoxvxa, TtaVTCOV <7[(07ttOVT(OV, èTîop.offâp.evô? (p.e) etvat [47] TIM. Qui, d'-autre-part, est celui-ci le s'-avançant, le un-peu-chauve-par-devant? Philiadès, le plus-impudent de-tous /es-flatteurs. Celui-ci, d'-autre-part, ayant-reçu de moi un-champ entier et deux talents donnés en-dot à-la (sa) fille, comme-récompense de-l'éloge, lorsque seul ff-combla-de-louanges moi ayant-chanté, tous se-taisant, ayant-juré-en-oulre moi être 90 TIMON II MISAN0POIIOS. TIMON OU LE MISANTHROPE. - xvcov, êirsiS /] VGCJGUVTX 7cpwT|V eîSé us, xotl TtpocrîjXOov âix'.xoupt'ctç Ssôjxevo;, TCATJYOU; 6 ysvvaïoî TOO<7£VIT£'.V£V. [48] <I>IÀIAAHZ. "Il trfi àvawyijvTia;. Nuv TtWova yvcoptÇsxs; vuv rvaOftjvt'oYjç çuXoç xxl ffuu.TtÔTTlç;.Totyapouv Si'xaix TréîrovÔsv OUTOç av^àptffTo; (ôv. 'Hu.£Î; os oE 7taXat çUVYJÔSIç xaî ^uvÉce^êot xal ST|U.ÔTai ouxo; p.£TptoEÇou.£v, m; u.-q Èrcnrr,oàv 8OX6JU.£V. X a ï p s , w oÉcxcoTa, xal OTIW; TOÙ; p a p o u e TOU- TOU; xdXaxac cpuXaçvj, TOùç éTCI T7J; TpaTcé^ç u,dvov cpfXouç, xà àXXx 8s xopâxwv oùosv ota<p£povxa;. Ouxéxi TctoxsuTsx xcëv vDv OûSEVI" iravxs; av-ixptGTOi xai TcovTipot', 'Eyw os TXXOCVTOV troi xoat'Çwv, m; ejéoi; xcpo; Ta xotTfiTrsiyovTa y^pTJcÔai, xaO' ôSov rjSrj TCXYJ(71OV Tjxouffa OJ; irXouTofVj; 07r£pu,ïy£9"q xivx celle des cygnes; puis, dernièrement, il me vit malade, et, quand je l'abordai pour lui demander assistance, ce généreux personnage m'allongea des coups. [48] PHILIADÈS. Ô l'impudence ! Aujourd'hui reconnaissez-vous Timon? aujourd'hui Gnathonidès est son ami, son convive?—Ainsi donc, ce coquin a justement expié son ingratitude. Mais nous, qui sommes de longue date le familier, le compagnon de jeunesse et le concitoyen de dème de Timon, nous nous conduisons pourtant avec discrétion, pour ne pas .avoir l'air de le prendre d'assaut. —Bonjour, mon maître! Gai». >i de ces vils Batteurs qui ne sont nos amis qu'à table, mais qu. d'ailleurs, ne diffèrent en rien des corbeaux. On ne peut plus se Cer à personne à cette heure : tous les hommes sont des ingrats et des pervers. Mais moi, je t'apportais un talent, afin que tu pusses en faire usage pour les cas les plus pressants, quand j'ai appris en roule, tout à l'heure, prés d'ici, que tu t'étais enrichi d'une for- 91 plus-babile-à-chanler que les cygnes; après-que récemment il-\it moi étant-malade et one je-me-rendis-vers lui, demandant obi-secours, le gcnéreux-/iomme m'allongea des-coups. [48] PHIL. Ob', la honte! Maintenant reconnaissez-uous Timaintenant Gnathonidès est [mon? son-ami et son-convive? C'-est-pourquoi celui-ci, étant ingrat, a-souffert des-c/toses-justes. Nous, d'-autre-part, les depuis-longtemps familiers et compagnons-de-jeunesse XOÙ ÇlJV£GpC|êot et concitoyens-de-dème, [ration, xoù 8yj gavai pourtant nous-agissons-avec-modé3p.a>; gExptàÇop.Ev, afin-que nons ne semblions p a s u>; iir-j 3OXIô|AEV sauter-sur lui. ÈTCiTcr]6âv. Salut, ô maître, Xaîpe, w SêOTCOTX, xa'i oTct»; epuXâ^'c, [xa;, et afin-que Iw-te-gardes-de xoùxou; TOùç (Aiapouç; xô/.a- ces impurs Batteurs, les étant amis seulement xoùç (ovxaç) cpD.oùç gôvov a table, ÈTù xr,ç xpaxcsÇri;, mais, powr-le reste (d'ailleurs), SE xà aÂXa ne-différant en-rien de-corbeaux. ôTacpépovxa; où3kv xopâxoiv. Ne-plus il-faut-se-fier OùXEXI TCiaxeoxÉa à-aucun des-/tommes d'-aujoui ovSsvi XCôV VUV • tous sont ingrats [d'-hui : uàvxsç (sto-lv) ày.ipioTo; et méchants. x a l iTOvvjpoi. Moi, d'-autre-part, ' E Y W Sk apportant à-toi rm-talent, XOJJU'ÇWV <xo: xâXavxov, pour-que tw-pusscs te-servir-de h«ï w ; sj£oi; xpT|ff6ai en-vue-de lés cas-pressants, Trpbç xà xaxETCEÎYavxa. j'-ai-entendu-dire, en chemin, •pxouc-a xxxa oSov tout-à-P-heure, près-tf'-ici, rfit) TCXYIO-ÎOV que ta-étais-riche WÇ TcXoUXOmC d'-ime-certaine richesse démesurée. Xivà TCXO-JXOV •J7iEpp.EYÉ9rr tpStxtixspOV xcôv xûxvmv, èratÔTj 7tpff)'0v stiSé U.E vocroô'vTa xaù •npoaîy.èjov SsogEvo; èiuxoupia;, ô Ysvvam; ' 7rpoo"$vÉT£'.v£ ir>.T|Yâ;. [48] «LIA. *û vr[îàvai(TyuvNûv -yvcDpiLiETS TEgwva; [xt'aç. vûv rvafitovESv;; (Èox'tl cptAo; xak cup-TrôTï];; Toiyapo-jv ooxo; tôv ày_âpmTOç •nàTrovfie. oexaca. 'Bu-EÎ; 5k oi Tcdtlat tjovï|8si; 92 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMQN II MISAN0POIIOS. TTXOUXOV. "HXO> xotyapouv xauxà US vou9£xVj(ra>v " xaérû'. eu ye, oûxw do»o; cov, oûSèv l'cuiç SSTJIT) TôJV Ttao" su.ou Xdywv, oç xa't Tôï Nsaropt xb Ssov TiapxtvÉa-siaç, av. TIM. "Eexat xauxa, OJ tDiXtâo-q • nX-qv àXXà Tcpdcri6t • xa't aï tpîÀocppov>](ïou.at xyi SIXSXXT]. <MA. "AvQpaiTcoi, xaxlaya xou xpavt'ou ûreb xou ày/apÛTTGU. Stdxt xà (7uu.^i£povxa Ivouôlxouv aûxdv. Altercation avec l'orateur Dèméas. [49] TIM. 'lSoù xpt'xo; oSxo; b ^ïjxwp AvjaÉaç Tcpoalpv-sxat, JyVjtpio-p.a ê^wv Iv xvq osçta, <fby xai cuyyevYj; V)u.£X£0cç etvat Xlyaiv. OSxoç éxxatbTxa xcap' é;j.oî> xàXxvxa p-tàç •fju.spaç Ixxtaa; xyj TTOXEI (xaxEOEoixaaxo yàp xat ISéôSXO oûx àitoo'.- TotytXpoÛv TX |W vouûsxvjatov as xauxa " xat'xot au ye, U)V OÛx' W docpbc, Ssrjr/Yj ouêkv î'fftoç xtîiv Xdyiov rtapa ÈJAO'J, oç av irapatvl(7£ia; xa't x<5 Néerxopt xb SÉov. TIM. Taùxa s'exat, w <I?[Xia5r) ' âXXà TrXïjv 7tpdot6i" xa't <ptXoç.povyj<rop.at ers; Tt\ SixIXXip. 4*>IA. "AvOpwTtot, xaxsaya xou xpavt'ou uub xoû àyaptcrxov, Stdxt IvouOéxovv aûxbv xà (7U(Jt!pépOVXa. oouç, xayio IXerjffaç tXu<jàpvr]V aûxdv), ITTSISTI repor/jv ÉXa/E tune énorme. Je suis venu, en conséquence, pour te rappeler ceci.... mais quoi! sage comme tu es, tu n'auras probablement nul besoin de mes avis, toi qui pourrais conseiller même à Nestor ce qu'il faut faire. TIM. Eh! c'est vrai, Philiadès; mais approche seulement : et je te caresserai avec ma pioche. (H le frappe.) PIIIL. Citoyens, j'ai le crâne fracassé par cet ingrat, parce que je l'avertissais de ses intérêts. Altercation avec l'orateur Dèméas. [49] TIM. En voici un troisième : c'est l'orateur Dèméas; il s'avance, ayant un décret en sa main droite. C'est lui qui se dit notre parent. Celui-là a payé à l'État, en un seul jour, seize talents donnés par moi : car il avait été condamné et emprisonné parce qu'il n'acquittait point l'amende, et c'est moi qui, pris de pitié, le fis élargir. Or, quand, l'autre jour, lui échut le soin de distribuer 93 Voilà-pourquoi fe-suis-venu [ceci : devant -remettre-en -mémoire à-toi cependant, toi du-moins, élant tellement sage, tu-n'-auras-besoin en-rien peut-être des discours venant-de moi, fot-qui conseillerais môme à Nestor le devant-étre-/ai7. TIM. Cela sera (c'est vrai), ô Pbiliadès; mais seulement avance : et je-ferai-amitié-à toi auec-le boyau-à-deux-pointes. PHIL. Hommes, ie-suis-brisô au crâne par-le-fait-de l'ingrat, parce-que je-rappelais à-lui les c/toses-utiles. Altercation aven l'orateur Dèméas. [49] TIM. T6où xpixo; OOXOî à ppxeûp Atqpéac itpoo-épyexai, £"/u>v è>qçt<7U.a iv xr, SeÇtà, <(ô> Xlyoïv xa\ elvat rip,éx£poç(TUYy£Viîî. Ûûxoç èxxtaac; xr] TCôXEI u.tà; vipépac Ixxatdsxa xàXavxa itapà Ègoû (yàp xaxeocStxacno xa't èOéSEXO oùx ânoSiSou;, xa't èyw èXeïi<7a; èXudàaYiv aùxôv) ètteiSï) TtptpYjV sXa/ï oiavetiïtv [49] TIM. Voici-que troisième celui-ci, l'orateur Dèméas, s'-avance, ayant ««-décret dans la main-droite, <le> disant aussi être notre parent. Celui-ci, ayant-payé à-la ville (à la République) en-un-seul jour seize talents reçus de-la-part-de moi [ment (car i7-avait-été-condamné-par-jugeet avait-été-enchaîné n'acquittant pas, et moi. ayant-eu-pitié de lui, je-hs-mettre-en-liberté lui), après-que, dernièrement, i l-obtint-par-le-sort de-distribuer 94 TIMQN H MISAN0PQIIO2. TIMON OU LE MISANTHROPE. TY) 'Eps^07]i5L <suXr| 8iav£u.Etv xb Gecop'.xôv xàyob TTpoŒïjXGov XO UEtopiXOV atxôjv xb yiyvbu.Evov, oùx 'écpT] yvtoptÇstv TCOXI'XTJV b'vxoc u.e. tïj çuÀqj 'Eps)j6ï]'t8i xaï £và> "irpoir?|)i&QV « xEtic, àvTjp où [KOVOV xxXbç xàytxGbç, âXXà xxi doctoç o»ç alxûv xb Yiyvôgsvov, sepv] oo yvwpîÇstv [!.£ Ô'vXX TToXttqV. [50] A H M E A S . X a ï p s w 1 igwv, xb p i y a à'çsXoç xo2 ysvoop, xo epsiffuia xiov ' A 9 r « oûx àXXoç èv xyj 'EXXàSi, irapà xrâvxa ypôvov B'.axeXet xa xo Ttpoo/rcp-a x?|ç 'EXbâboç- [50] A H M E A 2 . XxTps, (ô ïtp.eov,- xb p i y a 'oyeloc xou yÉvouç, xb 'Épeicru.a xffiv 'ÀQTJVôJV, xb 7TpbëÂY|U.a TT]ç. 'EXXâooç • xou U.7JV iràXai ff£ 6 8T][JU5ç çoveiXsvpivQ; xxï ai flouXa.'. àu.'pôx£pa! TTEpiiaÉvoua-t. IIpbxEpov 8s axooaov xb ']ir,o!(7U.a, o ÛTcèp sou yÉypatpa • « 'ETtetoTj ïi'u,a)v 'E/EXpaxtSou KoXXu- « ap'.cxx Tipâxxojv XTJ TXÔXSI, vevi'xïpcs 8è TCUç xxi xcâXYjV xxi « opôpnov lv 'OXou.TCta pu a; vjuipxç xxi XEXSIOJ apu.xxi xxt « (Tovorptot TCcoXixr, » l'argent du spectacle à la tribu d'Érechtliée, je l'abordai, réclamant ce qui me revenait : mais il prétendit ne pas me reconnaître comme étant citoyen ! [50] DÈMËAS. Bonjour, Timon, l'orgueil brillant de la famille, le soutien d'Athènes, le rempart de la Grèce : en vérité, voilà longtemps que le peuple assemblé et les deux conseils t'attendent. Mais, d'abord, écoute le décret que j'ai rédigé en ta faveur : « Attendu que Timon, fils d'Échécratidès, habitant du dôme Colci lytos, non seulement personnage d'une parfaite loyauté, mais a encore homme sage s'il en fut jamais dans la Grèce, n'a jamais a cessé, en aucun temps, de rendre à la République les plus émia nents services; attendu que, d'autre part, il a été vainqueur au « pugilat, à la lutte et à la course, à Olympie, le même jour, a avec un attelage de chevaux dans la force de l'âge et avec un ce char traîné par une paire de poulains,.,. » xat gà\v TtctXat ô Svju.o; ^ovEtX£yiJ.évoî xai aï àgipÔTEpat fiov>,a\ nspqjiivouixl <r£. Ab :rpôx£pov axouoov xb t]nr|cpuT|ia, o yÉypaça ônèp o-oo" « 'ETCEISï) Tigwv (utbç) 'E-^sxpaxiSou KoXXuxïù;, àvb,p où go'vov xaVoç -/ai àyaObç, alla xoù crocpbç wç oùx a)Aoç Èv Tï) 'EXXâoi, ôtaxeXeî itapà-Ttâvxa ypôvov npàxxwv xà a p i a r a Xï) 7C0),£l, 8è vsvix p /]xs itùA xai TcâXïiv xaï Spogov ÈV 'OXopiTTLCt pacte -quipa; x a i oippxaxi xsÀsiq) •/.a'i ffUvwpîSt irioXix?,'-.. 95 l'argent-du-tliéâtre à-la tribu Érechthéide, et moi j e - m - ' a v a n ç a i demandant le nse-revenant (ma part), it-dit n e - p a s reconnaître moi étant citoyen. [50] DÈMËAS. Salut, ô Timon, le grand sujet-d'-orgueil de-la famille, l'appui d'Athènes, le r e m p a r t de-1'Hellade : et, certes, d e p u i s - l o n g t e m p s , le peuple assemblé et les deux conseils attendent toi. Mais a u p a r a v a n t écoute le décret q u e j - ai-écrit p o u r toi : a Attendu-que Timon, fils d'-Échécratidès, habitant-du-dème-Collytos, h o m m e non seulement beau et bon (accompli), mais encore sage comme pas un-autre dans la Grèce, persévère pendant tout /e-teinps faisant les meilleures-e/ioses à-la ville (à l'État), et, -d '-autre-part, a-vaincu au-pugilat et à-la-lutte et à-la-course à Olympie en-un-seul jour et aoec-un-char (attelage) parfait et auec-une-paire de-poulains . . » 96 TIM. 'AXA OU8è éGsojpY|(70C lyob TTGôTIOTE eîç 'OAup,7uav. AHM. Tt oûv ; 9£G>f7jS£iç u<rrspov • TO: TOSCCUTO. 8è iroAAà 7tpo<TX€Tff9at au,Eivov. « Kat -/jpi'aTSucre 8s ùixàp TTJç TTOXECOç « TÉpufft 7rpo; 'Ayapvafç xaù xocTÉxotj/E Il£Ào7rovvY|a'c'<ov 8ûo « u.ôpac.... 33 [51] TIM. Ilàjç ; S'.i yàp TO u.?) e/ysiv onAa oùSè Trpoùypâa/7)V Êv Toj xaTaXôyw. AH.M. Mérpta r i 7rsf! OTAUTOU Xéystç, 7)u,sn; 8s ày^âpicTO! av s,5r7][/.£v au.v-qu.ovo3vTsç. « " E T ! 8è xat dyYjaiLO'u.aTa yc-âanov « xal ï;op.ëouÀ£Ûcov xai cTpaTTjyôjv où u.txpà wcp£AY|C£ T7jv « TTôXIV * èVs ToÛTOtî «7raor SîSoyOo) Ta) [IOUAT] xai TW S-quco TIM. 'AXk'a oùfis Êyà) è6s(opr)0"a moxcoxs sic 'OXujATtiav. AHM. Ts oév ; 9etopT)<Tsu; vcrxspov ôé (sariv) aitEtvov xà TceaÇxa TXpocrxEttTÔat ixoXXâ« Ka'i Se YiptaxEucrï ômp xvjç îtdXeto; xrépua-i xxpoç 'À-/apvai; xai XOCTéXOUJE Séo p.opa; IIsXoTcovvrjfft'tov.... » [51] TIM. liai; ; yàp Sià xb pvrj ey^stv Ô7iXa OUOE TCpO£YptXCpZ)V « xa; Ta) 'HXtat'a xaTa cpuXaç xat TOïç 8T[U,CTç. iSt'a xat XOIVT] TIM. Mais je ne suis même jamais allé voir les jeux à Olympie ! DÈM. Baste! qu'importe? tu les verras plus tard : mais il est préférable de rattacher à un décret beaucoup de titres semblables : « Attendu qu'il s'est distingué au service de la république, l'an « passé, près d'Acharnés, et qu'il a taillé en pièces deux corps « d'infanterie péloponnésienne.... » [51] TIM. Comment? N'ayant pas d'armes, en effet, je n'ai même pas été inscrit sur les listes d'enrôlement! DÈM. Tu es modeste sur ton propre compte; mais nous, nous serions des ingrats si nous l'oubliions. « En outre, attendu que « Timon, paï les décrets qu'il a proposés, par ses conseils et ses « talents de général, a rendu d'importants services à l'État; pour « tous ces motifs, plaise au sénat, au peuple, au tribunal des a llèliastes groupé par tribus, aux dèmes en particulier et à tous « les citoyens en commun, d'ériger une statue d'or à Timon 97 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMON II MISANOPOnOS. Èv x(îi xaxaXÔYfA H M . AéyE'.ç p.Éxpta x à 7tep\ traoxo-j, SE Tipst; av sir)p.Ev a^dpicjxot àu.vï)p.ovouvxE;a " E x i SE x a l Ypâçwv •lrrjïucrii.axoc x a t ^uptëoeXEOtov x a \ t7xpaxv)y(ôv (!>çéXï)0"£v ou jsixpà TT]V TtÔXlV ÈTÙ âxcacrt TOUTOt; SsSdxôw vq ftouXvj x a l TW Srju.(j) x a \ TïJ 'HXtat'a x a x à opuXà; x a t x o î ; Srjjiotç !8;a x a \ iracri xotvîj àvauTîiffa'. LUCIEN — Extraits. TIM. Mais p a s - m ê m e je ne suis-allé-voir jamais à Olympie! DÈM. Quoi donc? fu-iras-voir plus-tard ; mais il est meilleur les telles-c/ioses se-rattacher nombreuses. « Et, d'-autre-part, x7-s'-est-distingué pour la ville, l'an-dernier, près-d'Acharnes, et a-mis-en-pièces (détruit) deux corps-d'infanterie de-Péloponnésiens.... » [51] TIM. Comment? car à-cause-de le ne-pas avoir d'-armes pas-même j-'ai-été-inscrit [taire. sur le registre-d'-enrôlement-miliDÈM. Tw-dis modestes \es-ehoses au-sujet-de toi-même, mais nous, nows-serions ingrats, étant-oublieux. c. En-outre, d'-autre-part, aussi rédigeant des-décrets et conseillant et étant-stratège fl-a-rendu-des-services non petits « l a ville : pour tous ces-motifs qu'-il-ait-paru-bon au sénat et au peuple et au tribunal-des-Héliastes réuni par tribus et aux dèmes en-particulier et à-tous en-commun de-dresser 7 98 TIMÛN H MISANePÛITOS. « TTÔÛTl VpUdOÛV XVKdXTJffat XOV TcU.WV!XTCOCpà T7)V 'À9T|Vav Èv XYJ « àxpoirdXei, xspauvbv év xyi SSçIS £-/ovxa xat axxïva; èirl vy « xsoaXïj xai <TTECcavâ)(yai aùxbv j/pucoï; arerpàvûtç ÉTcra xai « àvaxripuyQrjvai xoùç cxscpâvouç Tïjpispov Aiovufftoiç x payai« ootç xaivcuç (àyTJTJvai yàp 5'.' aùxbv ov. iTjpiepov xa ÀIOVU<t ara) • SITTE TTJV yvd)u.-/]v Arjuia; 6 p^ TW p) auyyevvjç aôxoîj TIMON OU LE MISANTHROPE. xbv Tificova '/pudoôv Ttapà TïTV 'A&-ovâv èv TVJ àxpoirôXei, syjovxa xspauvbv èv r?i BeStà Xï'I àxxîvac sirl TY) XEçaXrj xai XTEipavbixai aùxbv STcrà XTSspâvote. -/p'JXOÏç xai TOÙ; dTSçâvouç. àvax'/jpvyj6pvai TT[jiEp0V « àyytaxsùî xai U,X97]XYJç aiv * xai yap ^nrjxaip aptaxoî'b Tt'uarv « xai xà aXXa Tràvxa cnrdax av èOéXy. 35 [52] ï o u x t u.kv oov aoi xb uyrj©'.<7u.a. '£yw SE xai xbv oîbv ÈëouXdu/rjV ayayefîv Tcapx ce, Sv ITCî XOJ ufl ovou,axt Tt'punva cLvo|xaxa. TIM. IIcoc;, w A-quix, Ôc oùos ysyap.7]xaç, ôW ys xai Tjaxç Atovvaiocp, TpaYMûoîç xatvotç (vàp Set t a Aiovùata ayfùïjvai Stà aÙTÔv Tïj|xepov) ' Arjfiéaî 6 prjxiop EITTE TTJV Yvwjxriv, dSévat ; a auprès d'Athèna sur l'acropole : il aura la foudre en sa main « droite et des rayons sur la tête. Qu'il soit couronné de sept « couronnes d'or, et que ces couronnes soient proclamées par la « voix du héraut aujourd'hui, aux Dionysies, à l'époque des tra« gédies nouvelles {car il faut célébrer en son honneur aujour- t!>V ffOYYEVÏi^ àYX"xsop aÔToS xai p.a6v]Tri? (aÙTOv) • xai Y^P ô Ti'pnov (èori) prJTtop apiaxo;. xai TtâvTa Ta aXXa ércôcra av è6éXïJ. » [52] Mèv oov TOUTE (ÈffTt) '. dût «. orateur excellent, comme il excelle d'ailleurs en tout ce qu'il xb d/rjïiiffaa. 'Eyo) SE xai È6ouXôu./jv aYaYEtv rtapà de TOV uibv, ôv « veut ». [52] Voilà donc le décret que j'ai fait pour toi. Je voulais ÈTti TlÔ Xli) ovôjAaTt « d'hui les Dionysies) : telle est l'opinion émise par l'orateur « Dèméas, proche parent et disciple de Timon : car Timon est un aussi t'amener mon fils, à qui j'ai donné ton nom : il s'appelle Timon. TIM. Comment. Dèméas! tu ne t'es jamais marié, que je sache? wvôuaxa Ttfuova. TIM. Iltuç, w ArjovÉa, bç, ovSÈ YSYaP-'b',-«C1 oaa YS xai 'qu-a? sioévai ; S9 Timon en-or auprès-d'Athèna sur l'acropole, ayant la-foudre dans la main-droite et des-rayons sur la tête et de-couronner lui avec sept couronnes d'-or et qu'on décide les couronnes être-proclamées-par-le-hérau t aujourd'-hui aux-Dionysies aux-tragédies nouvelles (car t7-faut les Dionysies être-célébrées en-l'-honneur-de lui aujourd'-hui) ; Dèméas l'orateur a-dit l'avis, étant parent proche de-lui et disciple de-lui; et, en-effet, Timon est orateur très-bon et il réussit toutes les autres-enoses lesquelles fd-voudrait. » [52] Or donc, tel est à-toi le décret. Moi, d'-autre-part, aussi le-voulais amener auprès-de toi le (mon) fils, lequel d'-après ton nom }'-ai-nommé Timon. TIM. Comment,'ô Dèméas, îoi-qui pas-même t-'es-marié, autant-que, du-moins, aussi nous le savoir? 100 TIMQN H MISANePQITOS. AHM. 'AXXà ya;j.5>, r]v OIOôJ âcbç, Èç vsojta, xat TiaiSo-Tcotvjorojj.ai, xal ib yevv7]67'1C7Ôu.svov (appsv yàf 'éffxai) Tipxova 7)07] XXÀtO. T I M . Oùx olSa s! yau/ridEt'ciç ixt, a!> OùTOç, XTiXixaÙTYjV irap' lu.où TrX-r|f7|V Xatxêàvcov. A H M . O't'jjwt • Tt XCUTO; Tusxvvt'o!, w Tîuxov, ÊTri/sipetç xal TûTCTJIç TOùç éXsuÔspou;, où xaOapôoç éXeùÔspo; ouS aoxo; wv;.., [ 5 3 ] T I M . Oùxoov xal CCXXYJV Xaaêavs. AHM, Oïao'. ib u.£Ta©p£vov. T I M . M ï | xÉxpa^Ot ' xaxowto yap coi xal T-pénnv éTCSI xal ysXoTa Tîâa7tav av iri6oiu.i, Sùo u-àv Aaxïoaiu-ovi'wv p.opa; xaraxoépaç àvo7tXoç, Ëv. Ss uxapbv àvÔpwTtiov u-Oj «urpt'uvaç ' u.âTTjv yào av SÏTJV xal VSVIXTJXWç 'OAÙpvxta u ù ; xal îrâlXTjv. DÈM. Non; mais je me marierai, s'il plaît à Dieu, l'année prochaine, et je serai père; et l'enfant qui naîtra (ce sera un garçon), je le nomme dès aujourd'hui Timon. TIM. Je ne sais si tu auras .encore envie de te marier, mon cher, après le bon coup dont je te gratifie. (Il le frappe.) DÈM. Aïe! aïe! qu'est ceci? tu aspires à la tyrannie, Timon, et tu cognes les hommes libres, et tu n'es pas toi-même de pure race libre?... [53] TIM. Tiens donc! attrape encore celui-là! DÈM. Oh! là là! le dos! TIM. Pas de cris! ou je t'en flanquerai un troisième. Ce serait une fort plaisante aventure pour moi que d'avoir taillé en pièces — sans armes — deux bataillons de Lacédémoniens, et de n'avoir pu rosser un misérable avorton : vainement alors j'aurais été vainqueur, aux Jeux Olympiques, au pugilat et à la lutte ! TIMON OU LE MISANTHROPE. AHM. 'AXXà yau-ài, r;v (sâv) ÔEO; StSw, Èç vlwxa xal nacSoiroirjo'oii.at, xat xaXâi rfiv\ T'O yswi]6r|(TÔgïvov (yàp etrxat àppev) Ttpaiva. TIM. Oùx oïSa et yap,Y]<7£t£iç en, ai ooroç, Xagëâvwv xtapà ègoù TïjXtxaÙTriv 7tXv)yr|v. AHM. Oîptot • Tt (è(Ttt) TOÛTO ; Si Tt'fJKOV, ènt/sipsT; xupavvïSt Xal TÙ7rTe!Ç 101 DÈM. Mais je-me-marierai, si Dieu /'accorde, pour l'-an-prochain, et j-'engendrerai, et j'-appelle dès-maintenant le devant-naître (car //-sera mâle) Timon. TIM. Je ne sais pas si Ot-as-envie-de-te-marier encore, ô celui-ci (monbon'.), recevant de-la-part-de moi im-tel coup. DÈM. Hélas! quoi est ceci? ô Timon, /«-essaies la tyrannie et /«-frappes TOUç èXeuôépouç, les-hommes libres, oùx oùSs ôv aÙTOç non pas-même étant toi-même xa8apà)î ÈXeùÔspoç;... purement libre?... [53] TIM. Oùxoùv Xâgëavs [53] TIM. Donc, reçois xat aXXvjv (uXTqybv). encore un-autre coup. AHM. Ot'uot DÈM. Hélas xb !A£fi;ppsvov. le dos ! TIM. Mb x£xpay,6r TIM. Ne crie pas : yàp xarotaw aot car j'-assénerai à-toi xat TpiTÏ|V encore un-troisième : èrce! xat puisque aussi (aussi bien) àv ttàQotat je-souffrirais yeXota itâpwrav, des-cnoses-risibles tout-à-fait xaxaxôiba; gèv ayant-taillé-en-pièces, d'-une-part. àvoTtXo; sans-armes Sùo gôpaç deux corps-d'-infanterie AaxeSatgovtwv, de-Lacédémoniens, Se gb ÈTctxpéba:; et,-d-'autre-part, n'ayant-pas-écfasé êv gtapbv àvQpcoxtov • un-se«/ misérable petit-homme : yàp gàxrjv car en-vain av et'vjv xal je-serais aussi vevtxrjxà); 'OXùgîtta ayant-vaincu, aux-Jeux-Olympiques, rcù? xal TcâXv;v au-pugilat et à-Ia-lutte. TIMON H MISANePOnOS. TIMON OU LE MISANTHROPE. Timon accommode de la même façon l'immonde philosophe Thrasyclès. Timon accommode de la même façon l'immonde philosophe Thrasyclès. 102 [54] 'AXXx xi" xoûxo; Où OsxtruxXrjç ô œtXôffoao; ouxô; IffX'.v ; Où u.èv oùv xXXoç • IXTXEXXO-XC youv xbv TtoVywvx xxi xx; mppuç àvxxjr'vx; xxl j}pev9od;xevôç xi TCpbç xùxbv sp^exat, xixxvôjOEç pXïTcwv, avxaîToSTjiaivQ; x-qv ETCI xâ> u.sxoS:ia> xopvqv, Aûxoêopéaç xtç -q Tpi'xwv, o'c'ou; ô ZeuÇ'.ç lypx'^Ev. Oùxoç, 6 xb ff/yrju,x sùsxaXoqç xa^t xôsixtoç xb f3xot(ju,x xxl oxoc&povtxb; XT|V avaêoXvjv Itoâsv pvupt'a ocx xxspl àpîXY|Ç ots^'.wv xxl x<5v [54] 'AXXx xi [ào-rt] Oùxo; OVX SÛTTIV ô (ptXôffoepo; OpowuxXfk ; Où |AîV obv aXXo; " yOÔV Èxirexâ<ja; xbv miywva xai àvaxsîva; TXÇ ÔÇpîiî y.xt, Ppev9o<iu.Evô; xt xcpb; abxbv ïpv,Exat, pXÉTtwv xixavniSe;, àvac7£XoëTip.îvt); x-bv XOjJLqV 7j00VX| XatpÙVtWV XXTTf)V0pe3v XX! XO oXiyXpxÈç STCaiVÙiV, érTStOY) ÈlÙ X<ô U.EX&MUM, -et; Aùxoêopsa; Xouxxu.£voç xpî'xoixo km xb SEITTVQV xxl ô TCXÏç p-.eyxX-qv x-qv T} Tpîxmv, ot'ouç o ZEûEI; Timon accommode de la même façon l'immonde philosophe Thrasyclès. [54] Mais qu'est-ce-là? Celui-ci n'est-il point le philosophe Thrasyclès? C'est bien lui : certes, oui; la barbe déployée, les sourcils redressés, il marche en se rengorgeant; son regard est farouche comme celui d'un Titan, il a les cheveux hérissés sur le front : c'est Borée en personne, ou bien Triton, tels que Zeuxis les a peints. Cet homme au maintien correct, à la démarche décente. au costume modeste, débite dès l'aurore mille dissertations sur la vertu, blâme ceux qui aiment le plaisir, vante la tempérance; puis, chaque fois qu'après le bain il se rend au souper, à peine sypoej/sv. Obxo; ô (avftpwito;) eùircaXTiî xb ayjt\).oi. xa't xôcpto; xb (iâSic-aa xa't a-cncppovtxb; x-qv àvaêoXïiv, étsStwv ÊxoOev u,up£a Scrx irepi àpe-rrj; xa't xaxqyopwv xmv yaipovxwv •qSovïj xa't ÈTiatvôJv xb ôXiyxpxÈ;, Ejrei3ï| Xo'jo-ap.£vo; àcpt'xotxo èTCI xb SSïTUVOV 103 [54] Mais quoi est ceci? Celui-ci n'est-il pas le philosophe Thrasyclès? Non, d'-une-part, donc tm-autre;. ce-qui-est-sûr,-c-'est-que, ayant-déployé la barbe et ayant-redressé les sourcils et se-rengorgeant en-quelque-chosc envers lui-même, ff-va, regardant comme-un-Titan, hérissé quant à la chevelure sur le front, un-certain Borée-en-personne ou Triton, tels-que Zeuxis a-peint. Celui-ci, le (cet homme) correct quant à la tenue et décent quant à la démarche et modéré (modeste) quant à le manteau, débitant-en-détail dès-l'-aurore des propos innombrables au-sujet-de Ja-vertu et accusant \es~hommes se-réjouissant du-plaisir et louant la tempérance, après-que s'-étant-baigné î7-est-venu au souper 104 xuXixa c-pâ^stsv aÙTôi (T<5 Çcoporépa) os yat'psc [laXtoTa), x a ô â îtsp ib TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMQN H MLSAN0PQIIOS. Arjôvjç uoiop sxTtiàiv ÈvavxtojTaTa ÊTctosixvoTai TOÏç éCOQCVQÏ; Ixetvoiç Xôyosç, TcooapTcâ^wv waTcsp éXTIVOç ih. od>x x a t TOV TtXïiciov Tcapayxwvt^du.Evoç, XOCGOXTJç; TO yÉvetov a v d TCXEWç, xuvTjôbv éu.cpopod[ji.svo;, ÈTrtxsxucpwç xaÔaTcsp èv T a i ; XoTtaci TYTV apsTTjv eùpyjcrstv TcpocrSoxôjv, àxpiëû>ç; Ta TpéêXia Tto X t ^ a v û aTcoffu.^u>v, OJç. JJ.YJSS ôXryov TGU PIUTTWTOîJ XOCTK- Xt'îtoi, [ 5 5 ] u,su.u>tu,otpoç àsÈ, xxv TôV TcXaxouvTa ÔXov T\ TôV xai ô irai; ôpÉHetev aôvfp Tï)V xûXtxa p.EyâXï)V (5s vaipst pâXcara -Ttf> ÇlOpOTÉpip), xa8dbxep âxmtbv TO oSlOp A^Tj? âiuSsixvuTac (ta) èvavtKOTata sxeivoiç toïç X6yo;ç §6>8lVOVÇ, itpoapraiÇiov <5<7ît£p iXTÎVOÎ t a ô'ya x a \ TtapaYxwv.ïôp-evoi; TOV TtXï|0-tOV, cov piôvoç TôJV aXXwv Xâêyi v] o TI TCEO Xs^vsiaç xas àTcXïic'Tt'ocç; ô'cçsXoç, u.s9u(70ç x a l Tcapotvoç, oùx av_pt WOTJ; x a l oov;Y|<rruoç l'esclave lui a-t-il présenté sa large coupe (notez qu'il adore le vin pur), comme s'il avait bu l'eau du Lèthè, il déclame les propos les plus opposés à ces beaux discours du matin ; il enlève d'avance les m e t s , comme un milan, repousse du coude son voisin, s'emplit de sauce le menton, s'empiffre en vrai chien, penche la tête c o m m e s'il comptait découvrir la vertu dans les plats, àvâTcXEWi; xapiixc,; Tô yÉvetov, lu.çpopoôp£vo; xovvjô'ô.v, ÈlUXexUtpùlÇ xaSûtrcsp Ttpoo-Soxwv sùprio-stv TY)V âpeT-qv àv Tatç Xonâoi, à7TOO-gM-/U)V àxpiêôiç t a tpoêXia tto XiYavô, w; xavaXwro'. p.ï|Sà ÔXïYOV TOÔ p.UTTO>TOV, essuie consciencieusement les assiettes avec l'index, afin de ne pas laisser u n e seule miette de son hachis. [55] Toujours il est mécontent de son sort, quand m ê m e il obtiendrait l e g à t e a u ou le cochon entier, seul, à l'exclusion des autres • m a i s — fruit o r d i naire de la gourmandise et de la gloutonnerie insatiable — l'ivresse le gagne, le vin l'excite, il ne s'arrête pas au chant et à [55] âsi u,e|A4dp.oipoc, x a l av XdSïi p.6voç TWV dXXiov TOV TcXaxouvTa BXov r\ tôv oûv r\ 5 Ti TCSp (ÈOTtv) ô'çsXo; Xijrvîias xal àTcXr,a-T:aç, p.é6uo-o{ xal Tuâpoivoç, .105 et-oue le jeune-esclave a-tendu à-lui la coupe g r a n d e (or, iZ-se-réjouit le-plus du-run p l u s - p u r ) , comme ayant-bu l'eau du-Lèthè, ZZ-étale-ouvertement les càoses-les-plus-contraires à-ces discours du-matin, enlevant-d'-avance, comme u n - m i l a n , les mets et coudoyant le voisin, plein de-ragoût quant a u menton, s'-emplissant (se gorgeant) comme-un-chien, courbé comme s'-attendant-à devoir-trouver la vertu d a n s les écuelles, essuyant exactement les assiettes avec-le lécheur (l'index), a û n - q u e iZ-ne-laissàt pas-même u n - p e u d u hachis, [sort, [55] toujours se-plaignant-de-sonq u a n d - m ê m e ZZ-recevrait seul à l'exclusion des autres le gâteau-plat entier ou le cochon ou ce q u i est Ze-profit (résultat) de-Za-gourmandise et du-désir-insatiable, ivre et aviné 106 TIMÛN H MI2AN6PQIIOS. iii > U.ÔV0V, aXÀa xat1 AoiSopiaç xa) opyvjç. iTpoffsxc xal Xôyo'. a-oX- Xot èxrc TTJ xuXtxt, Tore S-/] xal p-âXtaxa, Tcsplff(o©oo<7tJV7]i;xat xoffu.ioTYj'ro; ' xal xaoxx cp-qaiv rjOT] ûxco TOU àxpâxou TcovTjpût; ky/wv xxt Û7ioxpauXi'cju)v ysXofioç. • e k a s u s T o ; sm TOUTOI; • xat TIMON OU LE MISANTHROPE. où (j-ôvov âypt cîiSrjç xal ôpyqo-TÔo;, àlAà xal î.oiSoplaç xal op"piîIIpo<réTi xal iroXXol Àévoi £5tl T/j X'jXtXC, xà TeXeuxaTov, àpau.evoi rtvsç Ixœépoociv aùxov Ix TOU <JUU.TCC-o-t'ou xrjc auXxjTpt'Soc autcpoTÉpatç ITCîIXTIIAUSVOV. IIXTJV àXXà xat V7Jç>OJV ouSïvt TôJV TTpwTît'covirapaywpYÎffEtevav ûveua'u.aTOç Ivexa yj 6pa<ruTY,Toç Tj çiXapyupîaç - àXXà xat xoXâxwv laxl xà Tcptôxa TOTê Sq x a l nâX'.ara, rapt acoçpoaovTiç x a l xoap.iôxT,xo;" xat tpTjtrtv xaùxa ïyoyj rfi-i] -novr{çëi ÛTIO xoû àxpàxoo xal înroTpoejAtïuiM YEXOÎIOç - la danse, il va jusqu'aux injures et à la colère. Et puis, c'est un etxa EjASTOç gjrl xoôxoi; • x a l Tô TeXeuxalo-i, xivk; àpâp-Evot èxtpépoufftv aùxbv flux de paroles, la coupe en main : car c'est alors et surtout qu'il ÈX TOÛ (70p.TCO<JtO'J eraO.Yip-p.evov xat exttopxst Ttpoyetpôxaxa, xat -q yo-qxet'a Trco-qyetxat, xat TJ discourt sur la sagesse et la modération; et il traite ces sujets quand déjà le vin pur l'incommode et qu'il bégaie d'une façon ridicule; après quoi, il vomit par-dessus le marché : et, finale- xîjç aoXr(TptSo? àp-cpoTÉpat; (yspaî)'Aïàk TuXqv x a l rqcpoiv av TtapaytopqaEtE'i OÔSEVï ment, quelques convives l'enlèvent et l'emportent hors de la salle du festin, tandis qu'il se cramponne des deux mains à la joueuse xcôv irpwtstwv evsxa ipsuap-axo; q Spacûnyroî de flûte. Du reste, même à jeun, il ne céderait à personne la palme q çdapyuptaç" àXXà xaî Èatt xà •npàixa du mensonge, de l'effronterie ou de la cupidité. Mais c'est aussi xo).âx(ov le prince des flatteurs, et il prodigue les faux serments le plus aisément du monde; l'imposture le précède et l'impudeur l'es- xal ÈTClOpXEt •xpoxetpoxaTa, xat q .Yoqxst'a TrpoYiYStxat, 107 non seulement jusqu'au chant et à-la-danse, mais encore jusqu'à l'-insulte et la-colère. En-outre, aussi, beaucoup-de paroles à {avec) la coupe {coupe en main), alors certes et surtout, au-sujet-de là-sagesse et de-la-modération; et iJ-dit ces-choses étant déjà en-mauvais-état par le vin-pur et bégayant-légèrement d'-une-façon-risible : ensuite, le-vomissement en-sus-de ces-choses : et, finalement, quelques-uns l'ayant-soulevé emportent-dehors lui hors-de la salle-du-banquet, s'-accrochant à-la joueuse-de-flûte des-deux mains. Mais seulement {d'ailleurs), même étant-sobre, d'-aventure ïi-ne-céderait à-aucun la première-place sous-te-rapport-du mensonge ou de-l'-insolence ou de-la-cupidité; mais aussi 11-est le premier des-ftatteurs et fl-se-parjure très-facilement, et l'imposture précède lui, 108 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMQN H MIEANGPQIIOS. avacav-uvxi'x 7rapou.apx£Ï, xxl oXeo; Tràvcosôv xt /pàyu-a xal TixvxayofUv àxpiëàç xat Tcoixt'Xwc. èvreXéç. Oîaojçsxat xoryapoîjv oùx d e o.axpàv v_pTj(TTo; wv. Tt XQOXO ; TCXTraï, /pôvtoç. 7JU.ÏV 0pa<7UXÀ7)C. [56] 0 P A S r K A H 2 . Où xxxx xxùxx, <L T i p w , XOîç rroXXotç. xoùxotç aapïyu.xt, ùitrrcep c-É xôv 7rXûùxôv aou xeOrritdxeç apyupi'ou xx! -/puai'ou xxi Betrcvoov TîOXUXSXôJV IXruot (TuvoeSpxu.YJxxa'i, TCOXXTJV X~/]V xoXxxeéxv STnBïL^ou.Evoi xcpbç àvBpx oEov (TS, àTrXoVxàv xal xa>v ovxtov xoiveovixôv. OïaÔa yap (hç [xxÇa U.îV épioi OEÏTTVOV t'xxvov, b'Cpov Se YJBKJXOV 6ù[xov xx\ ^ àvat<J7_yvT'a racpopocpxEt, xai ÔAux; (èçrci) xi y_pTip,a xrdtvaocpov xal àxptësç 7ravxay_d8£v xai èvTsXsç 7roixO,w;. Toiyapoûv olpuoËExat oùx tic, p.axpàv tôv xpïjaxéc' Ti (ècm} TOOTO; iraTraî, ©paa-oxXïjç (èort) Y,pôvcoî ïipAv. [56] 0 P A S Y K A H 2 . Oùx àcpÏYP-ai, tu TIJAIOV, xaxà xà aùxà XOÙTOIÇ TO?Ç TtOAAOÏC, W(T7T£p 01 T E 6 V ] 1 T Ô T £ ; TJ xâpSaaov, Y], et' xcoxe xpu<pco7]V, oXt'yov xôv àXôv" TTOXOV Se -q êvvsxxpouvoç " b os xpt'êiov oùxoç vjç SoùXet iroptpuptooç corte ; bref, c'est un chef-d'œuvre de sagesse, un être parfait de tout point, accompli sous tous les rapports. Il va donc se lamenter avant peu, cet excellent homme. — Qu'est-ce à dire? Ali ! ah ! Thrasyclès nous arrive bien tard. [56] THRASYCLÈS. Je ne suis pas venu, Timon, dans le même dessein que cette tourbe de gens qui, saisis de convoitise et d'admiration pour ta richesse, sont accourus en masse de tous côtés, espérant jouir de ton argent, de ton or, de tes repas splendides, et disposés à étaler leurs multiples flatteries devant un homme tel que toi, simple et prêt à partager ce qu'il possède. Tu sais, en effet, que le pain d'orge suffit à me nourrir, que mes aliments de prédilection sont le thym ou le cresson ou, si par hasard je fais bonne chère, un peu de sel; ma boisson est puisée à la fontaine aux neuf sources; ce mauvais manteau me plaît plus que n'importe quel vêtement de pourpre; car l'or ne me semble nul- xbv Iô.OûTôV aou a'jv8E5patp.Yixa!7[ ÈATtibi àpyuptou xa't xpuafoo xa\ Sgi'nvtov TtoX'JxeAôv, èlClâgli;ÔU.SVOt xrjv xoXaxEi'av TTOXÀTJV Ttpbî avSpa olov aï, àitAoïxbv xa'i xotvwvtxbv TÔV OVTIOV. Tàp olaùa wç p-âCa p.év (sort) Ssïnvov ixavbv èu/il, ô'J/'Ov Si f|8t(7Tbv (ÈO"Tt) 6ùp.ov \ xâpSau.ov, v\, si' itoxs Tpvçtivjv, ÔXtyov xàiv âï,ù)V " itoxbv SE (èoTiv) •n, èvvsàxpoovo;" SE oùxoç o xpiëtov (SOTAV) au.eivu>v iropcpupiSoç y\Z PoùXet. 109 et l'impudence accompagne lui, et, en-un-mot, [sage c'est une-certaine chose tout-à-faitet exacte de-tous-points et accomplie avec-variété. Voilà-pourquoi ZZ-gémira non dans long-temps, étant honnête. Quoi est ceci? Ah !-ah ! Thrasyclès est tardif à-nous. [56] THRASYCLÈS. Je ne suis-venu nullement, ô Timon, de la-même-manZère que ces hommes nombreux, comme les-oens convoitant la richesse de-toi se-sont-rassemblés par l'-espoir de-l'-argent et de-l'-or et des-soupers somptueux, devant-étaler la flatterie abondante devant wi-homme tel-que toi, simple et disposé-à-partager les-cAoses étant-d-Zwi {son bien). Car tw-sais que Ze-pain-d'-orge, d'-une-part, est «ne-nourriture suffisante pour-moi, et que Ze-mets, d'-autre-part, le-plus-agréableest dulhy m ou d«-cresson, ou, si par-hasard je-me-traite-délicawn-peu du {de) sel; [tement, ma-boisson, d'-autre-part, est la /onZaine-à-neuf-sourees ; d'-autre-part, ce manteau-grossier esfmeilleuroM'un-vêtement-de-pourceZui-quetw-veux (quelconque), [pre 110 T1MQN H MISAN0PQIIO2. TIMON OU LE MISANTHROPE. àu.st'va>v. 'ï'o vpueriov u-àv yxp oùSèv X'.p.noxepov TûV SV XGIç Car, d'-une-part, l'or ne semble à-moi en-rien plus-précieux que les cailloux XWV l|fl]!pi8MV qui sont sur les rivages. Èv TOî; aiytaXoïf. D'-autre-part, pe-me-suis-amené As èaxâXïîv à-cause-de toi même, X«piv xoû auTOÙ", afln-que ce bien ihç TOCXO xb y.'rijji.a xâxiffxov xsci èTitoouXôxaxov très-mauvais et très-insidieux, la richesse, â irXoîiToç ne corrompe point toi, JJLï| âiacpBetpï] as, le étant-devenu ô yeysvriusvo; à-beaucoup-dc-pens souvent TTOXàOÏç 7toX).âxiî cause de-malheurs aîxio; cop-tpopttiv incurables {irréparables}] avqxEaTtov * car si £n-crois à-moi, yàp et nsiâocâ pot, de-préférence, d'-une-part, pâXicxa [i.ïv tw-jetteras dans la mer èpêaXstç Sî TïJV 6ct).axxav elle (la richesse) tout-entière, auxbv SXov, n'étant en-rien nécessaire ovxa oùoèv àvayxamv à-un-homme bon (de bien) àvSp't àya6â> et pouvant voir xxi Suvapsvw opàv la richesse de-Io>philosophie ; xbv nXoùxov cptAoaocua;pourtant ne la jette pas pévxot pX dans la-profondeur, ô mon-bon, êç pâfloç, ii) àyaSà, mais étant-entré-dans la mer ak\à £7tspëàî autant-que jusqu'-aux aines Sffov ki pVjêôiva; oXsyov Ttpb xq; xupaxwyij;, ««-peu devant le rivage-où-déferlentmoi seul voyant : [Ies-flots, spoû pbvou ôpâvxof • [57] d'-autre-part, sine-pas ta-veux [57] Se et U,T| (3OVAEI lovto, toi, d'-autre-part, [cela, a\> 8s d'-une-autre façon meilleure acW.ov xpoTuov àpeivw emporte elle (la fortune) sxçôpqffov aùxbv en hâte xaxà TX/Oî hors-de la (ta) maison, sx xrtî olxîa; ayant-laissé-échapper pour-toi-mênie àvs'c; aûxto' pas-même u«e-obo(e, piflBe oêoXbv, distribuant StaôiSoùç à-tous les-pews étant-dans-le-besoin, âîto«n xoîç Ssopévote, à-celui-ci,d'-une-part, cinq drachmes, a> psv 7tsvxe Spaxpà?, à-celui-là, d'-autre-part, tme-mine. w 8s pvâv, Tàp [ièv xb xpom'ov 80XSÎ p.OS OÙSÈV TIJMdJXÊpOV alytaXoT; d/T|<p''oa>v [toi Soxsï. ^oo Se xùxoù* yâp'.v IC;XXXT|V, d>; pvq oiamÔEipTj ce xb xàxtçxov xouxo xal ÉTttêouXôxaxov xx-qu-a b TîXOUXOC, 6 TCOXXOI; TroXXxxt; ai'xtoç avnxÉtrxwv TiijxcBOpôiV YSYevTjixsvoç " et yâp pt-oi itet'ôoio, u-àXtcxot u.èv ô'Xov éç Tqv ÔâXxxxxv Èu.êaXe7ç aùxiv, oùosv avayxaîciv avopl àYxQàJ b'vxa xaù xbv otXocoçpta; rtX&ùxov bpî.v ouvauévq)* pr/) [XSVTOI s; pâOoç, wyoïbe, àXX' ocov I ; pouêojvaç £Tteu.ëàç oXt'yov Txpo xrjç xup-aTwyriç, éyoo bpâSvxoç. u.ovou • [ 5 7 ] si Se pv/j xoijxo r^oûXei, cù os aXXov xpôrcov aasi'vn) xacxx xayoç éxœopY,ffov aùxôv èx TTJ; OîXI'Xç y-x,5' oêoXbv abxùj avsiç, ScaôtSoù; ctTcxcit xbïç Seoy.svoi,, <L p.ev ixévxs 8pay|AXç, w 8s y.vxv, w Se lement plus précieux que les cailloux épais sur les grèves. Mais c'est dans ton propre intérêt que je me suis présenté ici ; je ne veux pas que tu te laisses corrompre par cette acquisition détestable et si dangereuse, la richesse, qui, pour tant de gens, si souvent, fut la cause d'irrémédiables catastrophes. Donc, si tu m'en crois, lu jetteras de préférence dans la mer tout ce trésor, qui n'est absolument pas nécessaire à un homme de bien, lequel peut contempler les richesses de la philosophie. Ne le jette pas cependant, mon bon ami, dans un endroit profond, mais entre dans l'eau seulement jusqu'à la ceinture, et jette-le à une faible distance du rivage où se brisent les flots, sans autre témoin que moi; [57] si tu ne veux pas de ce moyen, emploies-en un autre meilleur : emporte en hâte ta fortune de ta maison sans laisser une seule obole pour toi-même, et distribue-la à tous ceux qui en ont besoin, à l'un cinq drachmes, à l'autre une mine, au troisième 111 112 TIMÛN H MISANOPQIIOS. TIMON OU LE MISANTHROPE. 7)p.tTâXavTov • si ôé xi; miXôooœo; êYT), Stpiotpîav vj xpiu.otpîav tpépscrjoci St'xocioç ' su,ot os — xaîxot oùx su,auxo3 X*PIV a ' !Ta, > àXX' O'TCUTç U,ST*SôJ TôJV éxaipaiv xolç Ssoptivot; — t'xavôv, si xauxT|Vl T7]v inrjoav Ip.'rcXYJo'Vç Tcapaco-y^otç oôSs oXouç Sùo p.sSfu.vouç y/wpouffav Aîyivrjxixoûç ' oAiyapxvj os xoù pixpiov ypq stvat xôv aptXoooapouvxoc xat pW|3Èv uirsp x-qv Tr-qpav cppo- qptxôAavTov 8î ei'xn; EST) çibôffocpoç, (ecm) Ss'xasoç çÉpso-ôas Stgosps'av ï| xptgosps'av 8k kgo's — xat'xos oùx acTùi Y_ctptv Êgacxoû, aXXà Siraç [XEraêw TOïç TWV kxasptdv vstv. s TIM. ETratvà> xauxà 000, co ©paa-ûxXetç • TCûô 3' oùv xviç Tnrjpocç, si Soxsi, ©sps 001 TVJV xemaX-qv êfATcXvjc'ti) xovSùXtov È7T.L|Aexp7j03i; XY| SixsXXvp © P A Z . *îî SriU.0xp7.xta xat vop.ot, 7tatou,s6a ùTCô TO<J x a x a - un demi-talent; si c'est un philosophe, il mérite d'obtenir double ou même triple part. Quant à moi, sans doute je ne demande rien pour mon compte, mais, afin que je puisse faire participer à tes dons ceux de mes compagnons qui sont dans l'indigence, il me suffira que tu veuilles m'offrir de quoi remplir cette besace-ci, qui contient à peine deux médimnes d'Égine ; il faut, quand on cultive la philosophie, se contenter de peu, modérer ses désirs, et ne rien ambitionner au delà de la besace. TIM. Je loue ton langage, Thrasyclès; mais, avant de garnir ta besace, allons ! voyons ! s'il te plait, que je te garnisse la tête de coups de poing, et que je prenne ta mesure complète avec ma frappe.) THRAS. Ô démocratie! ô lois! nous m a u d i t scélérat, et dans u n e cité libre ! (Iffx'sv) Ixavèv, e! 7rapà<7y_oi; 'èpwAT)aa<; TauTTjv's TT)V irqpav )(WpOÙcTaV SÙO IXEÎt'p.VOUÇ Aîysv/)TSxou; ouSs oî.O'j;" pàxou sv IXsofispqt xyj TCOXSI. pioche! [Il le Seojikvosç, — s o m m e s frappés p a r ce fis XPo xbv ^sAouoçoùvxa sîvat ôl.syapxr) , x a t géxpsov ,' x a \ çppovetv p.T)8sv ÙTcèp xqv mrçpav. T I M . 'Emxivâ. , xaùxâ trou, tù ©pao-ùxXetç • - 8' oùv 7tpô TVJç itrjpoc;, et 8oxeî\ : çépe égTtXqow 00s tqv xeçaXïiv xovSùXwv <èutp.£TpT)<Tai; TV] SIXéXXT). © P A S . r Û 8y)p.oxpaxtc Jtofi vôgot, iratopefla ûiro TOO xaxapdiTOu 4y xq TTOXEI èXe-jôépa. LUCIEN. — Extraits. 113 à-celui-Ià, d'-autre-part, un-demi-talent ; mais si quelqu'-un était philosophe. il est en-droit-de prendre-pour-lui double-part ou triple-part; mais à-moi — cependant je ne d e m a n d e pas en-faveur-de moi-môme, m a i s afîn-que Je-cornmunique à-ceux d e s c a m a r a d e s étant-dans-le-besoin, — cela est suffisant, si tu-fournissais ayant-empli cette besace-ci contenant deux médimnes Éginètes [d'Êgine] pas-même tout-entiers («• peine) : or, ii-faut le adonné-à-la-philosophie être tempérant et mesuré et we songer en-rien au-delà-de la besace. TIM. Je-loue ces-choses de-toi, ô Thrasyclès; mais à-coup-sûr, avant la besace. si cela te paraît-oon, voyons, çue-je-remplisse à-toi la tête de-coups-de-poing, [l'-autre ayant - pris - mesure - d ' - u n - h o u t - à auec-le hoyau-à-deux-pointes. THRAS. Ô démocratie et lois, uous-sommes-frappés par le maudit dans la ville libre. 114 TIMON OU LE MISANTHROPE. TIMQN H MI2AN0PQÏIOS. r Ï I M . TV àyavaxxsïç, ebyxÔé; Màiv irKaaxÉxpouo"ut.7.t a s ; Koù u,7)V g7rsu.ëaX<ô yoi'viicaç ÙTiÈp xo ovexpov xÉxxapx;. [58] 'AXXx xi TOUTO ; rioXXcè ^uvspyovxa'. " BXedu'a; èx.ï!voç /.où AayTji; xat Tviptov xx\ ôXw; xè ffuvxayu'.ac TôùV oi[A(oçou.sV(OV. "£2o"XÎ XI OÙ* EXT! XY]V TX£Xp7V XOWTTjV aVsXôùbV ; 7]V pUV S[>[.EXXOCV ôXi'yov àvarcadw rcaXat 7C£7rov7|>cuïav, aûxô; Sî oxi /CXEI'OTOU; Xc'âouç ^[ixpopyjsaç ÈTiiyaXaÇôj Tïdpp(o6e.v aùxoïç; BAEH/IAZ. MT) pâXXî, OJ TtVuov • aTC'.p.£v' yoto. TIM. 'AXX' où/. avouuwxt ys ùrj.etç oùSà aveu xpauu.y.xwv. TIM. Pourquoi te fàches-tu, mon brave? Aurais-je fraudé sur la marchandise? Eh bien! je vais te verser quatre chénices en sus du poids, [58] Mais qu'est ceci? Ils se réunissent en foule : voici Blepsias, et Lâchés, et Gniphon, et toute une bande de drôles que je vais bien faire hurler. Or çà, donc, que ne monté-je sur cette roche pour accorder quelque repos à ma pioche qui peine depuis longtemps? Moi-même, je vais rassembler le plus possible de pierres et les faire pleuvoir de loin sur eux, dru comme grêle. BLEPSIAS. Ne lance pas, Timon : car nous partons. TIM. Oui, partez, mais que ce ne soit pas du moins sans effusion de sang, ni sans blessures ! TIM. Û àyaôà, xi àyavaxxgï;,' \MtSv Tcapaxgxpoua-p.ou ue; Ka\ u.v}v èTEEfiëxXà) xÉxxapa; yoi'vixa; ùnÈp xb pixpov. [58] 'AXXà vt (èOTI) xoCJxo; S'jvépyovxai 7roXXor èxeïvoç (â) BXedViaç xcù Aâyynç /.ai TVçwv v.oci SXaiç xb (ruvxayp-a xùiv ot(juo^op,svtov"Qore xc àvsX8ù>v ÉTct xaùxrjv xrjv nÉxpav oùx avarcaûto pAv oXîyov Xï]V bVxeXXav TteTcovrjxuïav TtàXai, 3g aùxb; Çupçop^a-a; Xlôouç. ôxi TtXgîcrxouç (oùxl àTti/aXa^à) aùxoïç. itôppwUev ; B A E F I A S . MX pâXXe, w Tîptov • yàp ampgv. TIM. 'AXXàùust; ( w i u ) où/. àvaipum ys o-jos aveu xpaupâttov. 115 TIM. Ô mon-bon, pourquoi t'-indignes-G«? Est-ce-que [pouce) ? j'-ai-fraudé toi (par un coup de Eh-bien, certes, je-verserai quatre chénices en-surplus-de la mesure. [58] Mais quoi est ceci? /Is-arrivent-ensemble nombreux : ce Blepsias et Lâchés et Gniphon et, en-un-mot, la troupe des-Aommes devant-gémir. De-sorte-que pourquoi, é tant-monté sur cette pierre, ne reposé-je pas, d'-une-part, rm-peu ie hoyau-à-deux-pointes ayant-besogné depuis-longtemps, d'-autre-part, moi-même, ayant-rassemblé oies-pierres les plus nombreuses possible, w'accablé-je-pas-comme-de-grêleeux de-loin? BLEPSIAS. Ne lance pas, ô Timon : car noMs-partons. TIM. Mais vous, partes non-pas sans-effusion-de-sang du-moins ni sans blessures. APPENDICE APPENDICE Lettre (EAlciphron. Alciphron, rhéteur grec qui vivait au 111e ou au ivc siècle de notre ère, composa une série de lettres — on en possède soixanteseize — qu'il imagine avoir été écrites par des paysans, des pêcheurs, des parasites, etc. Pures déclamations de sophiste, émaillées de tableaux de mœurs tracés d'après d'anciens poètes, non d'après nature, elles offrent de curieux détails sur la civilisation grecque, notamment sur les usages athéniens dans les diverses classes de la société. Le style, toujours élégant, fleuri, recherché, parfois très prétentieux, leur acquit l'admiration des contemporains. — Nous citons ici une de ces lettres, relative à notre héros, Timon le misanthrope (livre III, lettre xxxrv). 'Evsxoaxt'Sou xôv KoXXuxéa, 8; i x TCXQUCKOU, o,7ra6Yl<7x; XYJV oùai'av sic 7)u,aç xoù; TtapasiTOuc, etc. arcopt'av a'jvTiXa.Qïj, six' sx ©tXavQpejrrou puoâvÔpojTiO; lysvsxo xai TT|V 'A7r7ip.avTou euiu-qaa-to CTÛya. KaxaXaSwv Tcaoïdvxx; flxXÀsi, àvQpdJTioov s v x u Y / * yàp TYJV l a y a i t à v , 7tpou.7iQotjp.evo; vïtv Oio-6a, w KaMixogiSr). Tfp.tùva xbv (uîôv) 'Ey_sxpaTc'6ou xôv KoXluxéa, o; o-vvrjXâOr] si; àccoptav sx. TTXOUO-COU, <77ra6r)(7aç xr|V oùci'av rvàScov KaXXixopuSrj. Ti'utovx otoôa, co KaXXiK.op.io7i, xàv rvdGcov KaXXtxoptîSrp xafç a^Seva phnXotç xoù; aùràj xaflartaç * ouxto; XYJV xoiv-qv çvùcuv àTcso-xpaTcxat. Gnathon à Gallicomidès. Tu connais, Callicomidès. Timon, le fils d'Échécratidès, l'habitant du dème Collytos, qui, de riche qu'il était, pour avoir prodigué ses biens à nous autres parasites, fut réduit à la pauvreté, et°qui, ensuite, après avoir aimé les hommes, les eut en horreur, et imita la haine violente d'Apèmantos. En effet, il avait élu domicile au désert, et, de là, il frappe à coups de mottes de terre ceux qui l'approchent, veillant à ce que nul d'entre les humains ne le trouve une seule fois sur son chemin : tant il s'est détourné sî; Xp.5; xoy; TtapaaiTov;, slxa sysvsxo jxiffâvGpwTco; ex cpiXav8p<o7rov, xat £p,tp.x;o-axo XïJV o-xvva 'A7lï)g.avT0U. Tàp xaxaXaëcov xqv èffvjaxtàv, ptàXXst xouç Trapiôvxa; xat; PcoXot;, 7rpou.r160up.svoc u.-q3Éva âv8p(o7ro)v èvxuYx* vetv aOxô) xaÛaTcai; • ovxw; à7rscrTpaTcxai xv)v rpuoiv xotvrjv. Gnathon à-Gallicomidès. Tu-connais, ô Callicomidès, Timon. le fils d'-Échécratidès, riiabitant-du-dème-Collytos, qui fut-poussé (réduit) dans le-manque-de-ressources de riche qu'il était, ayant-gaspillé (prodigué) la (sa) fortune à nous les parasites, puis devint ennemi-des-hommes (misanthrope) d'ami-des-hommes qu'il était, et imita l'aversion d'-Apèmantos. Car, ayant-occupé l'extrémité-de-pays (le désert), ^-frappe les-pens se-présentant à lui auec-les mottes-de-terre, veillant-à ceci aucun des-hommes [me se-trouver-sur-son-chemin à-lui-mêune-fois-pour-toutes : tellement î7-s'-est-détourné-de la nature commune. 118 APPENDICE. APPENDICE. 0 1 XotTtol os TWV 'AÔ'qVTqci pvv] U,£<70TTAOÛTWV tDsrSwvdi; TS elffi xal l V ^ t o v o ; (juxpoTrpeTrÉaTEpo'.. "iîox [AGI pi.eTavi'(7Tao:6ai xa: TtovouvTt Çvjv. Asp/ou oq oûv u.s U.IO'GOJTôV x x r ' àypàv, Ttxvxa Û7ro(i.évsiv av èXd;xsvov UTCSO TOù r q v XTtXq'pcoTov sjx-Xq- As oî AOITCOI TùW jj.ï) [rscroTiAoàTtûv 'AQr|Vr É a , t 'sioù u.iv.po7TpenscrTepoi msîSwvôi; TS xx\ Fvt'cptovo;. " i i p K (sO-Tt) [A 01 |XST0CVÎlTTaO-6«', <7ï.t yaaTSca. xoù Çqv ItOVQUVTt. avec dégoût de la commune nature ! Quant aux autres grands riches d'Athènes, ils sont plus pingres que Pheidon et que Gnh phon. L'heure est venue pour moi de m'expatrier et de travailler péniblement pour vivre. Prends-moi donc comme journalier à gages dans ton champ. J'accepterais d'endurer n'importe quoi pour emplir mon ventre insatiable. Aq oov My_o\> p.s U.K7ÔWTÔV x a t à àypbv, av è).ôu.svov i;ro[iivEiv Tiâvra Û7làp TOÛ Èut.TcX'rliTai Tqv yooTTÉpa âTrAqpwTov 119 D-'autre-part, les autres des-o/ens non médiocrement-riches à-Athènes sont plus-parcimonieux que Pheidon et aussi Gniphon. Le-moment est à-moi de-me-déplacer et de-vivre travaillant. Certes, donc, reçois moi pris-à-gages dans ton champ, moi, d-'aventure, ayant-choisi de-supporter toutes-choses pour le remplir l'estomac insatiable. ANALYSE DU « SONGE » Les derniers mots de cette courte et sémillante pièce oratoire, très précieuse pour la biographie de Lucien, permettent d'induire qu'elle fut prononcée par lui à Samosate, sa ville natale, lorsqu'il y revint à la suite de ses excursions en Grèce, en Italie et en Gaule. Tout ce qu'on sait de sa famille et de son adolescence, c'est ce qu'il en a laissé échapper, avec une complaisance et une grâce infinies, dans cette aimable, sinon très modeste, confession : on fixera surtout l'attention sur certains faits qui ne peuvent être révoqués en doute, tant l'accent du narrateur est sincère. Quoiqu'il soit muet sur le métier de son père, il paraît plausible que celui-ci exerçait une profession demi-manuelle. On conjecture qu'il n'était guère fortuné et qu'il se décida de bonne heure à se débarrasser de son héritier en le mettant en apprentissage {Songe, 1). La femme de Sévérianos appartenait, de son côté, à une famille d'artisans, étant fille d'un fabricant de statuettes et sœur de deux braves garçons qui continuaient l'occupation paternelle {Songe, 2 et 7). C'étaient donc, au total, des personnes d'humble condition, mais laborieuses et actives, peu instruites, peu ambitieuses, mais capables à tout le moins de gagner exactement leur pain, à force de persévérance et d'éconcmic : et cela même est un éloge assez rare. Ce serait chose hardie, à coup sûr, que d'essayer de démêler quels éléments de probité future et de succès de bon aloi cet enfant du peuple dut à son entourage, au point de vue intellectuel et moral. Pourtant, observe avec finesse M. Maurice Croiset, il est du moins loisible de noter ceci : « La sincérité est un des traits dominants de son caractère ; or, il n'en a pas pris le goût dans les écoles de rhétorique, ni même auprès des philosophes qu'il fréquenta plus tard. N'est-il pas naturel de rapporter l'honneur de cet instinct à ces pauvres gens de Samosate, dont l'influence lointaine aurait eu ainsi bien plus de part qu'ils ne pouvaient le soupçonner eux-mêmes aux destinées brillantes de leur fils? » — Oui certes, l'hypothèse est rationnelle. Il y eut chez Lucien, dès l'âge le plus tendre, un fond solide 123 ANALYSE DU SONGE. ANALYSE DU SONGE. d'honnêteté et de sains principes que ne purent entamer les roueries de la sophistique. Il resta près de ses parents jusqu'à sa quinzième année environ ; il suivait l'école primaire, où il ne marquait point précisément par une application assidue. L'espièglerie des bambins est identique à travers les siècles. Ni plus ni moins que ces modernes écoliers, intelligents et éveillés, dont l'ennui sculpte d'ingénieux bas-reliefs sur les planches des tables et des bancs, ou crayonne en marge d'un cahier soit la caricature du maître, soit telle ou telle scène de fantaisie, le jeune Lucien, dès qu'il ne se croyait plus sous l'œil sévère du magister, s'amusait, au lieu de travailler, à racler un peu de la cire de ses tablettes et à modeler des bœufs, des chevaux; parfois même, parZeus! il figurait des hommes; le tout avec une précoce adresse, au dire du père. Ces efforts artistiques hors de saison lui valurent, de la part de son instituteur, mainte correction corporelle. Il connut la verge cinglante et les soufflets sonores : c'était l'époque où l'on fouettait, et ferme, pour châtier les moindres délits enfantins. — Et c'est ainsi que la fantaisie et l'instinct d'observation germaient chez Lucien, avant qu'il sût écrire ou parler correctement. A peine a-t-il achevé ses études élémentaires que son père, ravi des dispositions du marmot, le destine de but en blanc à la carrière de sculpteur. II le confie aussitôt à un oncle maternel, sculpteur lui-môme de son état, avec force compliments à l'adresse de celui-ci, et avec mission de faire de son apprenti un artiste. On verra l'accident de la tablelte de marbre brisée, la déconvenue du gamin et la pitié de cette bonne mère, un peu faible, qui donne tort immédiatement à son frère. — On se résigne enfin à laisser reprendre au jeune déserteur d'atelier le cours de son éducation littéraire, fût-ce au prix de mille sacrifices; et, Samosate n'offrant plus les ressources indispensables, on est obligé d'expédier le rebelle en lonie {Songe, 3, 4). Telles sont les confidences que Lucien en personne livre au public sur ses débuts — dont il n'est pas trop mécontent, — débuts d'enfant terrible, un peu bien gâté. Puis, pour nous peindre au vif l'étrange et prestigieuse fascination par laquelle la Littérature dominait dès lors son esprit, bien qu'il la connût de nom seulement, il emprunte le cadre d'une sorte d'allégorie comparable à celle que Xénophon, d'après Prodicos, a longuement détaillée en ses Mémorables, quand il montre Héraclès, au printemps de son âge, sollicité tour à tour par le Vice et par la Vertu rivalisant de promesses. Dans un rêve, la Rhétorique — car c'est là, semble-t-il, le juste sens qu'il convient d'attribuer au terme assez vague dont il se sert, IIai5e:x {['Education), — la Rhétorique se dévoile à ses yeux éblouis, l'interpelle comme une séductrice habile et pressante, lui annonce monls et merveilles. En ce siècle, effectivement, l'art des rhéteurs est à son apogée : on se flatte d'arriver à tout en imitant leurs méthodes. A travers tout le monde hellénique, à Antioche comme à Éphèse, à Smyine comme à Athènes, partout on entonne leurs louanges, partout on prône la fortune, l'influence, l'éclat retentissant des grands virtuoses du langage. De ces acclamations l'écho s'était répercuté jusqu'à la lointaine Samosate : il parvint aux oreilles de ce jeune homme ardent, fougueux et présomptueux comme un fils do famille. Lucien guettait l'occasion de se lancer sur la trace de ces beaux parleurs : il se faisait fort de conquérir, comme tant d'autres, honneur et profit en Asie et en Grèce. Avec l'étourderie de son inexpérience, il se précipita dans la route large ouverte où l'attirait sa vocation. Qu'il nous suffise d'ajouter que le Songe renferme, en outre, le témoignage d'un séjour qu'il fit, une vingtaine d'années après, vers 162 ou 163, dans sa petite cité natale, tout heureux et tout fier de montrer à ceux qui l'avaient bercé ou fait sauter sur leurs genoux jusqu'à quel rang il s'était élevé par son énergie et son mérite personnel, très désireux aussi (la faiblesse est commune!) d'étonner ses concitoyens par sa prospérité récente [Songe, 18). 11 achève en se proposant aux jeunes gens studieux comme un modèle de ténacité victorieuse, de volonté couronnée de chance. « La fortune, certifie un vieil adage, accorde le succès à ceux qui osent. » Lucien l'a vérifié pour son compte. La facture de ce fragment d'autobiographie est exquise, vive, élégante et soignée à souhait. Le ton est tour à tour pétillant de gaminerie ou empreint de gravité souriante. On ne saurait rien imaginer de plus charmant. 122 IIEPI TOT ENYIÏNIOY LE SONGE HTOI ou BIOS AOYRIANOY VIE DE LUCIEN Le père de Lucien délibère avec ses amis sur la carrière qu'il convient de faire suivre à l'enfant. — Dur et prompt apprentissage chez l'oncle statuaire, — Évasion émouvante. [ l ] "Àpxt u.£v ÊTC£7raop.Y|V eiç TX SioxcxaAeïa CDOITOJV, 7]07] TTJV YjAixiav TcpôcTiëo; wv, ô SE iraTYip IffxoTceÏTO JJ.ETO: TôJV xi'Aojv o Tt xat S'-Sâ^aiTo JJLE, TOû; TrAet'oTOiç oùv êooije TcacSeta u,sv xat TCÔVOO TTOÀAOù xa't v-pévou piaxpou xal SaTcâvTjç ou u.ixpà; xat TûV^Y,; oEToriat AauTcpaç, Ta S' 7]U.ÉT£pa ixtxpoc TE Etvat xat rayetâv r i v a TVJV ÈTctxoupi'av aTtatTEiv ' et bi Ttva TÊ/vYjv TôJV pavaùccov TOûTOJV lxu,af)otu.c, TO USV TtpôjTOv Le père de Lucien délibère avec ses amis sur la carrière qu'il convient de faire suivre à l'enfant. — Dur et prompt apprentissage chez l'oncle statuaire. — Évasion émouvante. [1] Tout récemment j'avais cessé de fréquenter les écoles, et mon âge atteignait déjà l'adolescence, lorsque mon père examina avec ses amis ce qu'enfin il me ferait apprendre. La plupart donc estimèrent qu'une haute culture littéraire exige un long travail, beaucoup de temps, des frais considérables et une fortune brillante; or, notre condition était mince et réclamait, à bref délai, l'assis- Le père de Lucien délibère avec ses amis sur la carrière qu'il convient de faire suivre à l'enfant. — Dur et prompt apprentissage chez l'oncle statuaire. — Évasion émouvante. [1] "Apxt ah iitE7iaûp,r|V ipotTwv sic rà SiSaaxaXEÏa, à^S-q wv 7tpdo-r]ëo; xrjV -qXtxtav, Se o racrqp ICTXOTOCTO gSTa TWV tptXwv S Tt xa\ StSâSatTÔ pis. Oviv Ttaiost'a pèv eSo^s Totç TcXela-rotç SEîcrôai xat TCOXXOû TEôVO'J xai xpdvou ptaxpoû xai SaTtâvqç où [uxpâcî xat TùTXI; Xaprapâe, 8s va -qgsTspa stvat p^xpâ TE xat aTraiTEtv Tqv èvttxouptav ttvà TayEÎav " SE et èxp.à9otp.t Ttva ti'/yw TOÙTWV TWV [ïavaôcrwv, tance d'autrui; si, au contraire, j'apprenais quelque métier d'ar- [liv TO 7tpwT0V tisan, d'abord je tirerais tout de suite de ce métier, pour moi-même, EùGÙî av s'y/jcv aÙTo; [1] Récemment, d'-une-part, j'-avais-cessé fréquentant dans les écoles, déjà étant adolescent quant à l'âge; d'-autre-part, le (mon) père examinait avec les (ses) amis ce que enfin U-ferait-enseigner à-moi. [part, Donc, i'-instruction-libérale, d'-unesembla à-la plupart avoir-besoin (réclamer) et de-beaucoup de-travail et d'-wn-temps long et d'-tme-dépense non petite et d'-une-fortune brillante, et,-d'-autre-part, nos-affaires être petites et aussi exiger le secours wn-certain prompt; mais,-au-contraire, si /-apprenais quelque métier de-ces-mé^'ers des artisans, d'-une-part, d'abord je pourrais aussitôt,d'-aventure,avoir moi-même 126 IIEPI TOT ENÏIINIOÏ. EÙÔÙç av XOTôç E/EIV TX XOXOUVTX rcxpx TYJç; TET/VY|Ç xai u,Y|X£T LE SONGE. r a aoxouvTX 7 t x p à T V ) ; • z i y y r i i olxôdixoç ESVX'. TY|XixofiToç uiv, oùx etç axxpxv Sa xai T/ûV xi'; p.ï]xÉTC stvai 7caTÉpa eùcppavîtv XTrocpspwv àet TO yiyvo'fXEvov. [2] AEUTspxç tôvTflXixouTo;, SE oùx si; piaxpàv EÙçpavetv xat TOV icaTspx airaçlptov à si TO ytyv6|XEV0v[2] Obv àpyvj SsuTÉpa; cxééyEto; OLXOCITO;, oùv CXEIVSW; xpyy/] TcpoùxÉÔT], T(ç xpfcr-q TôV IEV/VCOV xai paoTYj SX(J.X6E"CV xai àvSpt iXeuôépw rcpÉTrouffa xxs Trpôj^Eipov 'év/oucx TYJV *yopY|yc'av xoc! oiapxTj TôV Tro'pov. "AXXou TOtVUV XXXY|V ÉTiatvouvTOç, w; EXXCTO; yvwpvqç 7] èpvrcEtpt'aç. £!Y£V, 0 TCpOETÉÛT), T!{ (ÈCTlv) àpiCT'C TCXXYJP d ; TOV 6E?OV XTTIOCOV (TrxpYJv yap b Trpbç (Jt/crpc; ôstoç âp'.cro; éoaoyXocpoç eivac Soxôv) • « Où 6Épv.; », EITXEV, « OXXYJV TÉ^VYJV £7rixpxTEtv cou TtapôvToç, àXXà TOUTOV àys », TCOV TE^VÔV v.at pâcTr) Èxu.a8stu xac TrpÉTrooca àvSpi èXsuospco y. ai ïXOVGOL les ressources suffisantes, et je ne serais pius à la charge des miens, à l'âge que j'avais; puis, avant peu, je pourrais aussi faire plaisir à mon père en rapportant chaque jour le salaire que je toucherais. [2] Or donc, un second point, dans cette délibération, fut mis sur le tapis : quel est le meilleur des métiers, le plus Tï",v y;opï]yiao irpôyçsipov xat TôV iropou Stapxïj. Toivuv aXXou sTcaivoCivTo; aXXvjv, to; Êxacro; Etysv yvtop/o,; ï| âp.TCEtpt'a;. ô 7iaTï]p aTciScov facile à apprendre, celui qui convient à un homme libre, entraîne si; TôV ÔEVOV des dépenses accessibles, et subvient aisément aux besoins? Alors, (yàp ô Ôsîo; Tcpô; pvyrpb; rcap-?|V, chacun vanta tel ou tel art, selon son humeur ou son expérience; mais mon père, fixant les yeux sur mon oncle (car mon oncle Soxtôv SlVXt aptaTo; êp[j.oy).ùço;) maternel assistait au conseil, et il avait la réputation d'être un ce aXXirçv tlyyr^ très habile statuaire) : « Il n'est point juste, dit-il, qu'un autre « Ou 6Épx; (èOTIV) », Ê7T!XpaTS!V, cou irapôvTO;, art ait la suprématie quand vous êtes là; mais emmenez ce aXXà ays TOùTOV, » S'.TTEV, 127 les-ressources suffisantes provenant-de l'art et ne-plus être mangeant-à-la-maison, étant de-cet-âge [aussi âgé). d'-autre-part, non dans long-temps je pourrais devoir-réjouir aussi le (mon) père en-rapportant toujours le-salaire me-revenant. [2] Donc, fe-principe d'-un-deuxième examen fut-mis-en-avant : quel est le-meilleur des arts et le-plus-aisé «-apprendre et convenant à-un-homme libre et ayant la fourniture à-la-portée-de-fous et la ressource suffisante. Or, un-autre (chacun) louant un-autre-arf, comme chacun se-trouvait d'-opinion ou d'-expérience, le (mon) père ayant-regarde vers l'oncie (mon oncle) (car l'oncle du-côté-de ma-mère était-présent, passant-pour être un-très-bon statuaire) : te Non justice est », dit-if. « un-autre art l'-emporter, loi étant-présent, mais emmène celui-ci, » 128 flEPI TOT ENTILNIOT. LE SONGE. (Bgilja; é p i ) , « x a ! Stoacxs x a p x X a o w v Ài'Gtov èpyxTTrv àyotGov eivat x a i cuvapp.o<7T7jV * ouva~at yxp xxî TOUTQ, cpu<7£o>î y s , OJ; o ï u ô a , Tuycov ostuàç. » \ET£XJJ.X!SSTO SI Taîç; l x TOO xvjpoD xaiSiaïç; ' ôTTOTS yxo àcDSÔsirjv urcô TùîV BcoxffxxÀwv, à x o l é w v av xbv xvjpôv àj Sdaç àj ï x x o u ç YJ x x t , v?j A i , àvGptoTtouç a v s x X a T - o v , E'IXOTWç, OJç éSôxouv TGJ x a x p t ' ls>' oîç x x p x pisv Tùiv oi5ao"xaÀo)v xA-eyàç; IXap-ëavov, TôTE SE s x x i v o ; I ; TïJV eùoufav xxi TXîJTX TJV, x a l ypï]<7Txç slyov é x ' i\x.o\ xàç ÊXxiBxç diç sv P p a y s ï pa6v)(JO l aai TYJV x g y v q v , à x ' EXS(VT|<; y s ^ î xXaUTtX7]Ç, [ 3 ] "Apia Tg oùv IxiTVjo'etoç SOOXE'. rjutépa Tgy'vvjç I v a p y e - garçon (il m e désignait), chargez-vous de lui, et enseignez-lui à être un b o n tailleur de pierres, un bon ajusteur : il le peut, car il est d o u é , comme vous le savez, d'heureuses dispositions naturelles. » II a u g u r a i t cela d'après les objets de cire que j e fabriquais (ôÊi?a; é p i ) , « x a i TrapaXaëièv Siôaxxe (aùvov) slvou àyaêbv èpvàr/|v Xifltov xai (ruvapjxoaTïjv • yàp SôVûCTO» x a \ TOVTO, TUytiv ys, wç oTcGa, q>ùa-ewç Seliiaç. » As èrexaatpETo Taîç îraiStaîç éx TOù xrjpoô • y à p QUOTS «çeâei'ïiv ùXQ Ttîiv StSacrxâXwv, axoléwv TôV xï]pôv av àvÉTcXarrov T) fldaç ï| fxxou; v) xa'i, VY| A ta, àvOpujTtooç, sixÔTtoç, IOç ÈSdxouv toi x a v p î eut o'ç psv èXàpëavov xX-çyàç x a p à TûV SiSacrxiXwv, en j o u a n t ; en effet, c h a q u e fois que m e s maîtres m'avaient lâché, Se TôTS il m'arrivait de racler la cire de m e s tablettes et de modeler soit x a \ vaùra r]v Èrtaivaç Èç Tr)V EÙcpuiav, des bœufs, soit des chevaux, soit m ê m e , p a r Zeus ! des h o m m e s , et fort gentiment, au g r é de mon p è r e ; à propos de quoi m e s professeurs m'adjugeaient des t a l o c h e s ; mais aujourd'hui, cela m ê m e devenait un sujet d'éloges, u n e promesse d e talent précoce, et tous fondaient s u r moi de belles espérances, persuadés que j'allais a p p r e n d r e a u plus vite m o n métier, après ces merveilleux essais de plastique ! [3] Donc, à peine était venu le jour q u i semblait favorable à un x a i EI^OV yp-çarà; va? èXxîoaç ÊTÙ Ipot, wç pa6iç(rop.at Trjv vÉy_VT)V sv (xpôvco) (Bpayeî, ye à«o èxeivçç TT)ç TcXaxTixr^. [3] Oùv oipa TE (Y;) vipipa èSôxet ÊTtlTrjSElOÇ LUCIEN. — Extraits. 129 (ayant-montré m o i ) , « et, ayant-pris-avec-wï lui, enseigne lui «-être tin-bon ouvrier de-pierres et ajusteur : car ii-peut aussi cela, ayant-obtenu du-moins, c o m m e fw-sais, im-naturel adroit. » Or, il-conjecturait d'après les jeux de la cire : car, lorsque j'-étais-lâché (mis en liberté) par les (mes) maîtres, * raclant la cire, d'-aventure je-façonnais ou des-bœufs ou des-chevaux ou m ê m e , oui-par Zeus, des-«hommes, avec-ressemblance, comme fe-semblais au père : [part, à-propos desquelles-c/ioses, d'-uneje-recevais des-coups de-la-part des maîtres, mais alors m ê m e cela était im-éloge [positions, à-l'-adresse-de les(mes)heureuses diset f/s-avaient bonnes les espérances à-propos-de moi, à savoir q u e / - a p p r e n d r a i le métier en un-temps court, du-moins par-suite-de [que). ce modelage (ces essais de plasti[3] Donc, en-même-temps et le j o u r semblait propice 9 130 11EP1 TOT ENÏHNIor, LE SONGE. GÔat, xàyo> 7xocp£3i8ou,TjV xcu 8EUO pvy. TôV M' où coôopa XôJ svâpy_E<x9ai viyyr^, xal £Y<» 7tapsStôâ|rY]v Tcp?.yu,7.T! àyôôusvoç, àXXcr. u.oi xal Ttxtototv xtva. oùx axepTtT) Tû ISôxst svstv xal TTpbç xoùç tqXtxtojxaç ETUSEIçIV, et cpaivoipt-qv Osooç xe yXôi-wv xal àyxXpvxTtx xtva pvtxpà xaxao-XEuàilwv £u.auTàJ xe xâxeivoiç ol; Tcp07|poùt/.7)V. Kott xb ye itptnxov exsïvo xb xal covrjOeç xotç àpyyoutévoic. iyt'yvsxo • lyxoTrèa yàp xtva fiot Sobç 6 Qeïoç éxéXsucé [xot 7|p£[/.x xaQtxsaxlai TcXotxbç èv pesai xetu.évr|C, ETCEITOùV xb xoivbv « apy/q SE xot ïj[/.t<iu xcavxdc » . SxXTjpÔTepov Se xaxsvEyxbvxoc ôTC' àTcstptaç, xaxEâyq pùv ïj TcXà^, S 3k àyavQtxxrjda; erxuxotXï|V xtvà TcX-qdiov XEiptévqv XaSwv, où irpxox; oùSk TcpoxpeTcxtxàJç pou xax-qp^xxo, 6E:W, pà xbv A t'a oux ày_9ôfXE:voç trçoÔpa xt;i Ttpâypaxi, à)Aà èfiôxet EY.eiv p-oi xaî xtva TtaiSiàv oùx âtEpTr?, xal ÈTrtSsi^tv 7tpbç. xouç xO.ixttoxas, si çatvotpirjv yXùçtov xs fJsoù; xal xaxao-XEuâïtov riva pixpà àvaAp,axcà TE êpaurcp xal ÈxEtvotî Ot; irporjpoop.ri'v. K a l xb îxptîixôv yE sxîtvo xb xal o-ùvçfjs; xoî; àp^opsvotç début d'apprentissage que j'étais confié à mon oncle, et, non certes, par Zeus, je n'étais pas trop ennuyé de la chose, mais je pensais me livrer à un jeu assez agréable, et qui me fournirait un moyen de célébrité parmi les camarades de mon âge, quand on me verrait sculpter des dieux et fabriquer de petites statuettes pour moi-même et pour qui je voudrais. Mais, pour commencer, m'advint le mécompte habituel aux débutants : mon oncle me donna un ciseau et m'ordonna de dégrossir doucement une tablette placée à ma portée; il me rappelait, en outre, l'adage ordinaire: « Ouvrage commencé est à moitié fait. » Or l'inexpérience me fit porter un coup trop rude : la tablette se brisa, et lui, furieux, saisit un bâton à gros bout qui se trouvait près de lui, et m'initia d'une façon qui n'avait rien de clément ni d'encourageant, en Èyt'yvExo " yàp b Oslo? Soùc pot xtva ÈyxoTXÉa IxlbsuffÉ pot xa9ixéo-9ai vjpépa Tr),axbç xstpÉvviç èv péc/t.), ÊicEtitùv xb xotvbv « SE xot àpyjr\ (èo-xtv) TJpto-o Ttavxôç ». Ak (Èpoô) xaxEvsyxovxoç trxXvjpéxEpov viTcb arcEipiac, pkv Tj itXà? xaxEotYn, SE O àyavaxT^iraç, Xaëeov xtva ?xuxâXY)v V.EtpÉVYlV 7r>.ïjo-tov, xaxïjp^axb pou Ou npatoç 131 yJOMr-commencer /e-métier, et-moi j'-étais-livré à l'oncle, non-certes,-par Zeus, non-pas fâché fort de-la chose, mais ede-semblait avoir pour-mo aussi wn-certain jeu non sans-attrait et Mn-moyew-rfc-notoriôté vis-à-vis des camarades, si /-apparaissais sculptant et des-dieux et fabriquant certaines petites statuettes et pour-moi-môme et-pour-ceux à-qui je-préférais en sculpter Et d'-abord du-moins cette-c/tose aussi familière aux commençants se-produisait : car l'oncle, ayant-donné à-moi un ciseau, ordonna à-moi de-toucher (dégrossir) doucement wrae-tablette placée au milieu, ayant-ajouté le commun proverbe : « Mais, certes, commencement est moitié de-tout ». Or, moi ayant-porté-en-bas un coup plus-rudement qu'il ne fallait par inexpérience, d'-une-part, la tablette se-brisa, [fâché, et,-d'-autre-part, celui-ci, s'-étantayant-pris un bâton-à-gros-bout placé tout-proche, initia moi non doucement 132 LE SONGE. IÏEPI TOT E N r n N I O Ï . otaxe Saxpuâ \J.OI x à Tcpooipua xvjç xé^yY|Ç, [ 4 ] ' A i r o o p à ; oùv 133 ni de-façon-encourageante, en-sorte-que les débuts du métier TYJîXiXV*)? avoir été pour-moi cfes-larmes. (yïyovÉvat) pot Sâxpoa. [4] Donc, m'-étant-enfui-secrètement [4] Oov ànoSpàç de-là, /-arrive SXEî6EV, àpixoOjxat à la maison ÈTÙ xr)v olxt'av sanglotant d'-une-façon-continuc àvaXûÇtov <7uvî7_èî et presque-plein de-larmes xoù ùîtÔTC/.EWç, Saxpéoov quant à les yeux, xoùç. ôç>6a).goùç, xaî SiYiyoûgai TYIV trxuTHÀ-qv, et je-raconte le bâton-à-gros-bout, xat èôEÎXVUOV TOU; geéXcoTtaç, et je-montrais les meurtrissures, où8s 7rpoTpETraxc3;, (OCTTExà TCpOOÎpia IXEIÔEV hà XYJV olxt'av aa>ix.voou.at suvevàç avaXtiÇwv x a t oaxpuwv TOUç ôffiOaXu.oùi; G7COTCXSWç, xat oiYjyouu,ai xvjv rrxoxàXT|V, xat T O ù ; puAXwTta; èSstxvuov, x a t xax7|y6pouv TT&XXTJV Ttva (hu.oTT|Ta, itfotrOslç o'xt ùTCO <p6ôvou x a ù x a ÊSpacs, p/q aûxov ùx;E.pëàXcop.at x a x à TYJV T2YVT|V. 'Ayavaxxrjc;apivYj(; ôà xvjç pvqxpôç; x a t TtoXXà xcS aosXifùJ vu? ETCTJXÔE, xaxéSapôûv sxi XotSoprj(ïau.svY]C, evSaxpuç xat xqv èiret crxuxâXTjV ÈVVOÔJV. Rêve de Lucien. — Discours de la Sculpture. [5] MéXvot pÈv OYJ xoûxtov yEXàmpa xat u.eipaxicoSr| xa Etp7ju.£va- t a pexà xatixa os oôxéxt sùxaxa<ppôvr|Xa, OJ avSpsç, sorte que je préludai au métier par des pleurs. [4] Je m'enfuis donc secrètement de chez lui, et je rentre à la maison, sanglotant sans interruption et les yeux presque pleins de larmes ; et là, je raconte l'histoire du bâton, et je montrais les meurtrissures, et je xat xaTïiyôpouv xtvà (jt>p.dTvrca itoÀAï)V Tipocrfis'iç ô'xt sSpaas xaùxa ùrro cpôdvou, gX ù7tEpëd<).tou,ou aùxov xaxà Tï]V liyyqv. As xrjç p/cxpoç àyavaxTT|0-ap.Évri; xat Xot8opï)<TapivY]ç iroAÀà xôi aSeAixîJ, È7tE'l VUS S7tîiX6£, xaxÉSapOov EXI EvSaxpu; xa'i èvvoùiv Tqv axuTCCAriv. et j -accusais «ne-certaine cruauté grande, ayant-ajoutë q u e i/-a-fait ces-choses par envie, de-peur-que je-ne-surpassasse lui dans le métier. Mais la {ma) mère s'-étant-indignée et ayant-fait-des-reproches nombreux au (et son) frère, après-que fa-nuit survint, je-m'-endormis encore baigné-deet songeant au bâton. [larmes me révoltais contre cet excès de cruauté, ajoutant que c'est la jalousie qui l'a fait agir ainsi, qu'il craint que je ne le surpasse dans son propre métier. Alors ma mère, indignée, se répandit en invectives contre son frère, et, quand la nuit survint, je m'endormis les joues encore humides, et songeant au bâton. Rêve de Lucien. — Discours de la Sculpture. [5] Jusqu'ici, ce que j'ai dit n'est que plaisanterie et enfantillages : mais ce que vous allez entendre ensuite n'est plus, messieurs, un récit qu'on peut aisément dédaigner; cela réclame, au Rêve de Lucien. — Discours de la Sculpture. [5] Mèv 8ï) (jiv.pi TOUXWV xà eîpvjgÉva (etm) yelàaiga xat ixeipaxuôSq • Se, <u avSpEç, àxovaîaÔï xà gExà xaùxa oùxÉxt êùxaxotippovYixa, àXXà xa\ 8sop.Eva TCôVD àxpoaxdJv tptVcxôajv yàp tva [5] D'-une-part, certes, jusqu'-à les-c/toses dites sont [ceci, risibles et puériles : mais, ô hommes, uoits-entendrez les-cAoses après ces-choses non-plus méprisables, mais même ayant-besoin tout-à-fait d'-auditeurs disposés-à-écouter : car, pour-que 134 135 IIEPI TOT ENÏIINIOY. LE SONGE. àxotiffscôs, àXXà xal irocvo auX7)xôtov àxpoaxojv dsôuxvx • /va je-parle selon Homère, « tm-divin songe vint à-moipendant-le-sommeil [iiine) », au-cours-de ia-nuit immortelle {ditellement manifeste [clair), OûTW; ivapyriç, au-point-de n'-êlre-inférieur en-rien (SffTS àîîoXEineiTÔat pvjSàv à-la vérité : du-moins,-certes, xvjç àXvjSsîai" yoûv EV. xai psxà -roaoijTov ypôvov encore même après im-si-grand temps et les formes T£ Ta <?yji\l.tXTX dès-choses m'-étant-apparues TÔV tpavÉVTWV demeurent à-moi irapapsvEt peu dans les yeux sv ~oïç otpôaXpoïç, et le son xal vi çwvvi T&v àxouaûévTwv des-càoses ayant-été-entenducs (èariv) È'vauXo; • est résonnant-encore-dans-l'-oreille : OUTW aaçrj xàvxa vjv. tellement clair tout était. [6] Aûo yuvaîxsç [6] Deux femmes, Xaëôpevai xaîv yiçiQÏv m'ayant-pris pese-les-deux mains, tiraient moi EtXxÔv p£ chacune vers elle-même èxaxépa 7tpôç ÊavTVjv très violemment pàXa fltaiwç et fortement : [faut xat xapTEpâi;' ce-qui-est-sûr,-c'-est-que, peu-s'-enyoûv pixpoû effes-mirent-en-pièces moi StsffTtâaavTÔ pe auXoTtpoùpEvai xpô; àXXvjXas ' en-rivatisant l'une contre l'autre : et, en-effet, tantôt, d'-aventure, xai yàp àpTt pèv àv l'une-des-deux i'-emportait vj êrépa ÈTtexpâxEt et pendant Ein-petit moment xat reapà ptxpbv avait moi tout-entier, EtyÉ p,E 8Xov, tantôt, d'-aventure, en-sens-inverse. àpxt êè àv audtç J'-étais-possédé par la seconde. Eiy/ûpviv ùvcb vnz irépa;. £7!es-criaient, d'-autre-part, chacune 'Eëôtov Se éxaxÉpa l'une à l'autre, [voulait Tcpbç àXXvjXa;, l'-une d'-une-part, que sa rivale vj pèv, ilt; poùXotxo acquérir moi xsxTvjffSaî ps étant d'-clle (lui appartenant), ô'vra aûxr|î, l'-autre, d'-autre-part, que vainement vj SE, (iç pàxïjv sarivale s'-arrogeait (revendiquait) àvTtirototxo le 6ien-d'-autrui. ttov aXXoTpiiov. t\ \ r D'-autre-part, l'-une. d'-une-part, était A i- V j psv v,v yàp x a 9 ' "Opvrjpov E'/TTUJ, « 9EïO; iioi èvvimov -rjXoev ovEipo; àp.êpo<TÎr,,v S'.à véxxa », svxpyqç OUTOJC, ûKTTE u/qosv à7roXei7i£<rôac Tàjî aXTjOsiaç* e n yO-ÛV XXI U,Exà TOffOÛTOV y_pOVOV XX TE <Jy_V]U.KTX p.01 TÛJV apavévTOJv EV TGHîç ôa>OaXu.otç ïtapauivei xai vj (pcûvvj TOJV axoucÔévTiov svauXoç* Où'TW o-a^Tj 7râvxa àjv. [6] Atio yovaixE; Xaêbu,£vai xaïv jrepofv elXxôv U.E Tcpô; Éaufrjv ÉxaTÉpa u.àXa piai'ioç xat xapTEpàiç" jAixpoû youv u,e SiEffTiàcavTo rabç aXXrjXa; ajtXoTtu.ouu.Evai " xat yàp àoTt u,Èv àv ïJ Éxspa §7i£xpàr£c xai 7tapa puxpàv ô'Xov sr/J, u s , àpxt Z àv aûôtç UTCO TTJç ÈTÉpaç Eî^OUTJV. 'Eëoorv Zï arpôç àXX>]Xac ÉxaTÉpa, Vj JJ.EV, <î>ç aÛTYj; OVTX [as xEXTàjaOai poûXotto, Vj SE, UJç PUXTïJV xùiv àXXoTpi'wv àvTt7iototTO. *Hv Se Vj uÈv ÈpyaTtxï] xat àvSptxv) xai contraire, des auditeurs très attentifs. En effet,pour parler comme Homère, « Un songe, envoi des dieux, m'est venu visiter Pendant la nuit divine », vision si nette, qu'elle n'était nullement inférieure à la réalité : ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui encore, et après tant d'années, les formes des objets qui m'apparurent alors demeurent présentes à mes yeux, et le son des mots que j'entendis résonne dans mon oreille : tant tout cela était clair et distinct. [6] Deux femmes me prirent par les deux mains, et elles me tiraient, chacune de son côté, avec beaucoup de violence et d'énergie : peu s'en fallut même qu'elles ne me missent en pièces dans cette rivalité mutuelle; car tantôt l'une l'emportait et me saisissait presque tout entier ; tantôt, au contraire, j'étais au pouvoir de l'autre. Toutes deux cependant s'apostrophaient bruyamment : l'une se plaignait qu'on voulût s'emparer de moi quand je lui appartenais, l'autre s'écriait qu'on prétendait à tort s'arroger le bien d'autrui. L'une avait sijtto xaxà "Opripov, « ôsïo; ovsipoç rjXÛÉv pOS ÈVUltVtOV Sià véxTa àpëpourov », 136 IIEPI T O Ï ENYnNIOT. LE SONGE. au^u,7]poc TT]V xdjjLTiV, TW yitos. xûÀwv àvotTrAscoç, StEÇcoffuivr, TïJV la-6T|xa, xtxàvou xaTocvé'u.oucra, otoç T|V b ÔEïOç, OTCOTS féot xouç Xt'ôouç" 7] ètépa os u.âXa eÛ7ipo'r;a)7ioç xat xb ffv-qu.a £UTrp£7r7]ç xat xôayuoç XYJV âvaëoXrjV. TéXe-ç S' oùv lauao-i' p.ot oixaÇsiv Ô7xoxepa pouXot'u.7jv cruvEÏvai aùxcov. IJpoxepa os 7j oTcXiripa lxsi'vY| xal àvopaJorjÇ. 'ÉXeSjev [7] « 'Ey<ï>, cpfte xcat, èpyaxiXT) xal àvSpixù xal aéY_(j.Y]pà XT)V xb[AÏ]V, avâTcXetoi; xbXwv StsÇtocrfiivY) TT)V èa-6r(xa, xaxaTÉpoua-a xixavou, oîbî ô 9sïo; r\v, O T T ô ' T E i é o i T O Ù ; X f 9 o v ç • 8è T| èxépa (r(v) t Epu.oyXucpiX7| XEV/VTI du,!, rjv p/9sç vjpljoj u.av6âv£tv, OIXEUX xé erot xal cruyysvT]!; oïxoÔsv • S xs yào TxaTciroç cou » — s m o u c a xouvou.7. xofj u.TjxpoTtàxopo; — « Xi6o£doç; TJV xal xd> 8eta> ap.'poxÉpto xal jxaXa eùooxjjxEixov Si' 7)u.aç. E t 5' IQEXEïç XYjpœv JJLEV xa: œX7)va(ptt)v XôJV xcapa xaùxY|Ç aTrÉysaGat » , osî'çaca xrjv éxÉpav, — — a sTrsffôai os xal omvotxeiv saol, l'aspect d'une ouvrière, les traits virils, la chevelure inculte, les mains chargées de durillons, la robe nouée à la ceinture, et elle était couverte d'éclats de marbre : tel était mon oncle, lorsqu'il polissait les pierres; l'autre avait un fort beau visage, une prestance noble, une mise soignée. Enfin, elles me laissent donc libre de décider à laquelle des deux je voudrais in'attacher. La première, celle qui avait la figure dure et mâle, me dit : [7] « Moi, JiâXa £Ù7tpÔ(T(OTtOÇ x a l swpsiiï|î xb (Tyrjpa x a l xoc-gioç XTJV àva@oXr,v. Aè obv TEXOç ècptàax poi SixâÇew ôuoxÉpa abxûv pouXot[iir)7 auveïvat. Aè sxsfvvi ïJ axXïipà x a l àvôpti8ï)ç èXe^ev irpoxèpa [7] « 'Eyà>, cpcXe irai, EÎJJ.1 zèyyr\ 'Ep[j.oyXiiçiXïi, Tjv rjpè> vftèe. |xav6âv£tv, (oboâ) coi oîxeia XE xal ffuyyevï]ç oîxo9ev ' yàp o xs iraTriroc (TOO » — EÎitoûffa xb ô'vou.a xoO jAïixpoTcâxopo; — a •yjv XtÔo^boç x a l ajAçoxÉpco xw 9eio) x a l eù8oxip.sÎTov cher enfant, je suis l'art de la statuaire que, hier, tu as commencé gâXa Sià rigâç. à apprendre : je suis de ta famille, de ta parenté, de ta maison, Aè sî èflÉXEtç àTO^EaSat Xïjp(ov y.èv xal çX'(]vâ<ptov car ton grand-père » — et elle prononça le nom de mon aïeul maternel — « était sculpteur ainsi que tes deux oncles qui, tous xwv ixapà xabxïjc », deux, ont acquis un renom distingué, grâce à moi. Si tu veux — SsiÇaa-a xviv Ixipav, — « Se EU£ff9at (goi) xal auvoixîïv èjxol, Tcpàixa gèv rester sourd aux radotages et aux sots bavardages de cette femme », — elle me désignait l'autre, — « pour me suivre et vivre 137 ouvrière et virile et sale quant à la chevelure, pleine-de durillons quant aux deux-mains, ceinte quant au vêtement, chargée-de marbre (en éclats), tel-que l'oncle était, lorsque if-polissait les pierres; d'-autre-part, l'autre était très belle-de-visage et noble quant à l'extérieur et décente quant au port-du-manteau Donc, enfin, elfes-permettent à-moi de-juger «oec-laquelle d'-elles-deux je-voudrais être-en-relalions. Alors, celte-femme rude et virile dit fa-première-des-deux : [7] « Moi, cher enfant, je-suis f-art de-la-statuaire, lequel tu-as-commencé hier à-apprendre, étant à-toi de-la-famille et parente de-la-maison : car le grand-père de-toi » — ayant-dit le-nom de-l'aïeul-maternel — « était sculpteur et tous-deux les-deux oncles et ils-ont-eu-bon-renom-tous-deux beaucoup grâce-à nous. Mais si tw-veux t'-abstenir des-radotages, d'-u ne-part, et des-niaiseries les de-la-part-de celle-ci », — ayant-montré l'autre, — a mais,-d'-autre-part, suivre moi et habiter-avec moi, d'-abord, d'-unc-part, 138 LE SONGE. I1EPI TOÏ ENÏ1INIOÏ. 7rpû>TX [iiv Opsd/yj ysvvt>cû>;, xal xoùç (ufiouç eçetç xaûxspoùç, tpQôvoo 8s 7ravxbç àXXoxoio; sav], xat aXXoSotTTrjv, T-/]V Tuaipioa xal TOù? Oû'TTOTS arcet £7cl TTJV oixswuç xaxaMmév ' oùôs S7rt Xôyotç sTtatvssovxai' as Travxsç. [8] Mv\ [xucavôr,? 8s xou 6psxf/Yj Y s w t x d i ; , xal !£s5ç xoùç à>'u.ouç xapxspoù:, os é'ffï) àxXdxpioç itavxbç çGdvov, xal OUTCOXS àitsi èm TTJV alAoSainny, C^TrjjiaXOÇ TO SUTsXÈç p.T|8s T7)Ç SfjÔTjTOÇ TO TtlVapOV * aTÏO yàp TOEOùTOJV epu.oSp.svoc xal <I>si8taç Ixstvoç eosiçs xbv A t'a xal IloXuxXstxo; X7jv "Hpav sîpyxaaxo xal Muptov £Trjyvs8r| xal npxtj(xsX7]ç è0aup.âo-8Tj * Tcpocxuvorjvxat yoOv ouxot p,sxà xtov 8sàVv. Et otfj TOùTOJV sic ysvoto, Ttapa Tcactv avôpwTco'.ç oo^stç, TCôJç où xXstvôç psv aùxoç ^ïJXWXOV 8s xal xbv Tcaxeca a7ro8etç£tç, TCSpt'SXsTcxov os àirocoavsiç xal XTJV iraxotSa; » avec moi, d'abord, tu te nourriras solidement et tu auras les épaules robustes ; puis, tu seras à l'abri de toute jalousie, jamais tu ne t'en iras voyager à l'étranger, abandonnant ta patrie et tes proches; et ce n'est pas pour de vaines harangues que tous publieront tes louanges. [8] Ne prends pas en haine l'humilité de mon extérieur, ni la malpropreté de mes vêtements : partant de ce modeste point de départ, l'illustre Phidias a fait paraître son xaxaXwtùv Tï|V Ttaxptoa xal xouç OIXEIOU;oùSà èTIî l o y o i ; 7câvxeç sTiawéffovxa! as. [8] As p.T| p,vaax9^Ç TO sùxeXè; TOô a-/r) pt. a TO; (Axjôè xb mvapbv TT); saôfixoç ' yàp appui p.sva; àïrà xocouxiov xal sxeïvoç, (à) «bsiolaç 'gSedjs xbv Aux xal no^TJxXsiToç sipyâaaxo xvyv "Hpav xal Mupcov àirr|Vs8ï( xal IipaïcrsXTjç è6aupwxa6ï) • yoûv ovxoc itpoxxuvouvxai piexà xtov SsâivAï) si ysvoio sîç xouxwv, rao; ou boi-ei; Zeus, Polyclète a créé son Hèra, Myron fut comblé d'éloges, Praxi- XÎ.SLVOC p.èv a ù x b ; tèle conquit l'admiration publique : on révère assurément ces Ttapà iraaiv àvBptinotç, Ss àuo8st^e!; artistes à l'égal de leurs dieux. Si donc tu deviens l'un d'entre eux, comment ne seras-lu point toi-même réputé glorieux parmi tous les hommes, comment ne rendras-tu pas ton père digne d'envie et ne fixeras-tu pas tous les regards sur ta patrie? » xal xbv itaxspa ïï)),wxbv, Ss àitoçavsî; xal Xï)V TjaxptSa ïXspîêXeTTXov ; » 139 iu-seras-nourri noblement et iw-auras les épaules fortes, et,-d'-autre-part, iw-seras étranger-à toute envie, et jamais tu ne t'-en-iras sur la terre-étrangère, ayant-quitté la [ta) patrie et les {tes) proches : et-non-pas à-propos-de discours tous loueront toi. [8] D'-autre-part, ne hais pas la vulgarité de-1' {de mon) extérieur ni la saleté du {de mon) vêtement : car s'-élançant de tels-de'6wis et ce-grand Phidias montra le Zeus et Polyclète produisit-par-son-travail la Hèra et Myron fut-loué et Praxitèle fut-admiré : ce-qui-est-sûr,-c'-est-que ceux-ci sont-adorés avec {à l'égal de) les dieux. Certes, si tu-devenais un de-ceux-ci, comment ne passeras-tw-pus-pour illustre, d'-une-part, toi-même citez tous Zes-hommes, d'-autre-part, Zu-montreras aussi le {ton) père digne-d'-envie, et,-d'-autre-part, Zw-feras-voir aussi la (ta) patrie célèbre? » 140 IIEPI TOT ENX11NIOÏ. LE SONGE Discours de la Rhétorique. — Ses arguments convainquent aisément le jeune Lucien de sa supériorité sur la Sculpture. Discours de la Rhétorique. — Ses arguments convainquent aisément le jeune Lucien de sa supériorité sur la Sculpture. Taùxa xat ext xooxwv 7cXstova, 8ta7rxatou(ra xat papêaptÇouca Trâu.7coXXa, EîTCV TJ T s y v q , ptaXoc S-q <nrouor| o-uvet'pouaoc xat Tcst'Ostv pis TreipcojxèVirj ' àXX' oùxsxi ptsavriptat * xà TtXstoxa yap U.00 xqv p;v-qu.T)V 7]S-q Stéc&uyev. ' E ^ s l 3' oùv £7raû(7axo, apv-exat q éxspoc a>Ss TCIOç • [9] « 'Eyo> SE, d> xexvov, IlatSsia sîp.c, -qSrj ouvqÔYjç trot xat yvcopi'uyq, s! xal UVTJSETTOJ s!; xéXoî [xou 7C£7r£t'pxcra[. 'fJXt'xa pvèv oùv xàyaOà Tcoptyj Xtôotjôoç ysvo- 'II Tkyyi) slitsv xaOxa xori uLetova EXI xoûxwv, 8 laTtxa tour/a xal f}ap6aptÇov<T9t 7tâ|A7toX\a, (Tu v s epouaa 6'q p.â),a GTXOUSïJ xat Tceipmpivq n£i9£iv u,£ ' àM.à oùxÉxt p,ép,vr|u.a( • vàp xà Tikûa'ca. StéçuYEV ?|6v) [AEVOç aûxT] irpoa'p-qxEV " oùoèv yào oxt pvq IpyaxTjç eoyi xw awjAaxt 7rovc3v xàv xooxw XïJV a7ra<rav IXirtSa xou fk'ou xeOEt(xévoç, acpavTqç piv aixôç OJV, SXt'ya xat àysvvTi Xapéavcov, Xï)V [iVÏ|U,71V p-OU. As ouv èust ÈitaùcraTo, Y] sxlpa à p y / x a t 0 ) 8 1 T C U » ç • [9] « 'E Y Ù) Se, 0> XEXVOV, Discours de la Rhétorique. —Ses arguments convainquent aisément le jeune Lucien de sa supériorité sur la Sculpture. Ainsi, et plus longtemps encore, s'exprima la Sculpture, balbutiant et accumulant les barbarismes : avec beaucoup de chaleur, certes, elle débitait tout d'une haleine et s'efforçait de me convaincre; mais je ne me rappelle plus la plupart de ses propos: ils se sont échappés déjà de ma mémoire. Lors donc qu'elle se tut, l'autre commence à peu près en ces termes : [9] « Moi, mon enfant, je suis la Rhétorique : je te suis déjà familière et connue, quoique tu ne m'aies pas encore éprouvée à fond. Combien grands sont les avantages que tu te procureras si tu deviens tailleur de pierres, cette femme vient donc de les énuméror; mais tu ne seras rien qu'un manœuvre, te fatiguant le corps et plaçant dans ce corps toute l'espérance de ta vie, voué toi-même à l'obscurité, tou- etul HaiSsfa, •qëq 0"jvri9-qî «rot x a t yvtopcpu] (sot), Et Xat ptYlSÉTCW itSTcetparjat aou tîç xéÀoç. 05v aûVq upostpvixev qàt'xa xà àyalà aàv Tcopr/j (•svôp.£Vo; àtOoljôo:/ y à p EO-VJ oùSèv oxt p.Y| èpyàxïic TCOVOiv XÙ> aaijxaxl Xat XEÔEtUtEVOÇ ÈV XOUXtp àjtacrotv XTJV ÈATCÎoa xoû (Mou, dùV JAEV àçavri; auxoç, Xaptêàvuv oàtya 141 L'Art dit ces-c/ioses et d'autres plus-nombreuses encore que celles-ci, balbutiant et parlant-d'-une-manière-barbare beaucoup-de-c/ioses, énumérant-d'-un-eoup certes beaucoup avec-ardeur et tâchant-de persuader moi ; mais ne-plus je-me-souviens : car la plupart de ses paroles ont-échappé déjà à-la mémoire de-moi. Et donc, après-que efîe-eut-cessé, l'autre commence ainsi à-peu-près : [9] « Moi, d'-autre-parl, ô mon-enfant, je-suis fa-Rhétorique, déjà familière à-toi et connue de-toi. si même pas-encore fu-as-éprouvé moi jusqu'-au bout. Donc, celle-ci a-dit-d'-avance combien-grands les-biens, d'-une[part, fw-te-procureras élant-devenu sculpteur : car fu-ne-seras rien, sinon un-ouvrier peinant par-le corps et ayant-placé en celui-ci toute l'espérance de-la (de ta) vie, étant, d'-une-part, obscur toi-même, recevant efes-c/ioses-rares 142 HEP! TOT ENTIINIor. Ta7X£lvÔç T'qV yvCOUV/jV, EÛTsXvjÇ BÈ TTjV 7ipÔo5oV, OUTE EJtXoiÇ £7r'.S'.xâfftu,oç OUTE ÈyOpoTç ajoêspo; Où'TS TOTî TCoXixaiç ÇYJXOITOç, LE SONGE. xat aYEwf,, T0C7T£lvbç TT;V yV(OUï]V, EÙTEXï|? ôà àXX' aùro \J.6VW IcyxTT|<; xal TûJV EX TOU TCG-XXOU Oï)U,OU EIç, TOV aet Tcooô'jvovTa ûTro7rT7]0"<7wv xat xôv Xsystv OUVOCU-EVOV Ospaxsuwv, Xayw ph'ov Ç63v xat TOU xpeiVrovoç Epy.atov ôiv. E t SE xaî <p£coT'aç *q IIOXûXXEITOç yévoto xal 7roXXa 0aoy.a5Tà ISepyâ(7aio, TïJV u,èv Tsyvqv a7xavT£ç ETratvétrovTat, oûx ESTI OE batte Tôov tSdvToiv, Et vouv sj/ot, EuÇatT* av ô'actoç sot yEVsoQxt * oloç yap av TJç, pâvauao; xa't yeipcSvai; xat àixoyEtpoët'lOTOÇ VOLUffô^UT). [10] « ^Hv S' EU.01 TEtôyi, TtpôJTOV U-EV 50'. TtoXXà ETCtOEtÇU) TtaXatôjv àvSpojv Epya, xat Ttpà^etç Oaup-aatàç xat Xdyouc chant un faible et vil salaire; amoindri dans ton intelligence, escorté dans tes sorties d'un vulgaire entourage, tu ne seras ni secourable à tes amis, ni redoutable à tes ennemis, ni capable de faire envie à tes concitoyens, mais tu ne seras absolument rien qu'un artisan, un individu quelconque perdu dans la foule, toujours condamné à trembler devant l'homme plus puissant que toi, à courtiser ceux qui ont de l'éloquence, à mener une existence de lièvre et à êlre la proie du plus fort. Et quand bien même tu deviendrais un Phidias ou un Polyclète, quand tu créerais mille chefs-d'œuvre, c'est ton art que chacun vantera, mais, parmi ceux qui les verront, il n'en est pas un seul, s'il a le sens commun, qui souhaitât de devenir semblable à toi; car, si habile que tu sois, tu passeras pour un ouvrier, un manœuvre, un malheureux qui vit du travail de ses mains. [10] « Au contraire, si tu m'écoutes, d'abord je t'exposerai en détail les œuvres des anciens, je t'expliquerai leurs actions adttli- XÏ)V 7TpÔoSoV, odte èiriStxâctp.oç cp0.ot£ OVJTE tpoëEpà; ÈjrGpotç, OOXE Çï]).0>xbc. xoïe TCoXfraiç, aXXà aùvo fidvov èpYaTVjç x a t si? T(5v éx xoû îtoTToo SYJPLOU, ÉiTxoirxirçaaiov xbv Tcposyovxa àsi xa't flepaTCEÙwv xbv âuvâgEvov Xiyetv, ?wv [îc'ov Aayw xa't wv Ëpptatov xoO xpEt'xxovoç,. . As sî xa't yévoio 4>EtSiaç ï) IlobùxXetxoî x a t è^Epyaffato xcoXXà 6aup.a5xà, JXÈV aTtavxse ÈTtatvsaovxat XïJV xéyyvjv, 3è xtSv tôdvxaiv OUX EOTtV 05XIC, Et saut voîv, av Euçatxo Y£vsa6at ÔpCOlÔç 5 0 f Yap oîoç av ï)ç, vofjttffGriaYi p à v a u o o ; xa't yEipôvaÇ x a t dtTtoxstpoët'toxoç. [10] ft As r]v TCEI'6Y| èfioî, 7Tp(i)TOV (JtEV ÈTUtSEt^W 501 TEo),).à Epya àvSpôiv TraXatâv, xa't àTtayYeXw (aot) Ttpâljsi; GaupLaaxà; 143 et sans-noblesse, humble quant à l'intelligence, vil, d'-autre-part, quant à Paction-de-paraître-en-puni invoqué aux [par fes)-amis [blic, ni redoutable aux (à fes)-ennemis ni digne-d'-envie aux [pour tes) concitoyens, mais cela-même seulement ouvrier et un des-nommes du grand public, tremblant-devant le (l'homme) étant-supérieur toujours et honorant le (l'homme) pouvant parler, vivant «ne-vie de-lièvre et étant ï'-aubaine du plus-fort. D'-autre-part, si même tu-devenais un-Phidias ou wn-Polyclète et si fw-accomplissais beaucoup-de-c/wses admirables, d'-une-part, tous loueront 1' (ton) art, mais,-d'-autre-part, des ayant-vu n'est pas quelqu'-un-qui, si î7-avait de-T-esprit, d'-aventure souhaiterait être-devenu semblable à-toi : car quel-que, d'-aventure, fw-sois, ïw-seras-cru artisan et manœuvre et vivant-du-travail-de-tes-mains. [10] « D'-autre-part, si tu-croismoi, d'-abord, d'-une-part, je-montrerai à-toi beaucoup-d'-œuvres d'-hommes anciens, et je-rapporterai à toi les-actions admirables 144 IÏEPI TOT ENÏLTNIOr. LE SONGE. aùxcov a7i:ayy£Xa>, iràvxu>v, côç EITCÏV, epwretpov otTOCDOti'vouaa ' xac TTJV Auv/7]v uot, 07t£p xopcwxaxôv êcrc, xaTXXOGpcrjc>u> 7IOXXGï; xac àya6oï; xoap.-rjp.acrc, awcppoaûV/i, oixaioaûvyi, sùcrEësc'a, irpaoxTiXc, ECTcecxEc'a, C-UVECTEC, xapxspta, xw xûv xaÀffiv spam, Tvj 7xpbç xà ffEpvdxaxa ôpu.^ • xauxa yàp scxcv ô TYJç <bw/v\ç àxTjpaxoc; â>ç àÀ-qGio;; xôffp.oç. A-qast 8s as ooxs rraXacov oùSsv ouxs vîiv y£vÉ<r6ac Slov, àXXà xal xà piXXovxa TCpooYj/st u,£x' éptou, xal oXuiç, àxcavxa, ÔTCoaa étrxi, xà TS 9sîa xà x ' ocvOpà>7tcvx, oùx s!ç p.axpàv es 8c8àc;&p.ac. [ i l ] « Kacô vîiv TcévTjç, 6 xoù osivoç, b pouXsu<ràp.svoç itepc àysvvoîjc: OUTCO TSYvrjç, u.ex' ôXc'yov àxccwn ÇTJXWTQC: xal £TTI- cpÔovoî èVq, xiuuéaevoç xal sTcatvoujxEvoç xal ÈTCC xoïç apcVroc; râbles et leurs écrits, te rendant érudit, pour ainsi dire, en toute matière. Ton âme, qui est la partie maîtresse de toi-même, j e l'ornerai de mille superbes parures, sagesse, justice, piété, douceur, bonté, intelligence, fermeté, amour du beau, goût des éludes les plus sérieuses : car telle est la parure vraiment incorruptible de l'âme. Tu n'ignoreras rien de ce qui se fit jadis, rien de ce qu'il faut faire à présent; que dis-je? tu connaîtras d'avance l'avenir avec moi; en un mot, tout ce qui existe, les choses divines comme les choses humaines, je te l'enseignerai avant peu. [11] «Toi qui maintenant es pauvre, fils d'un citoyen quelconque, et qui délibéras si tu prendrais un état aussi vulgaire, bientôt tu seras pour tous un objet d'envie et de jalousie, comblé d'honneurs et d'éloges, fameux pour les plus remarquables actes et considéré 145 et tes-discours d'-eux, rendant toi expert 7tâvT6)V, à ) ; SCTtSÏV ' en-tout, pour ainsi dire : xal y.aTaxocpYJaw aot et j'ornerai à-toi Xï|V itvxV (otsp l'âme [ce-qui serti xupiojTaxov) est fe-plus-essentiel) xoapïjpacri TCOXXOïç par-des-parures nombreuses xal àyaQotç, aw^pouévï], et bonnes, sagesse, Scxacoo-vvrç, eùcreëeia, justice, piété, irpaôxriTi, èitcsixec'a, douceur, bonté, (TUvÉast, xapxspc'a, intelligence, fermeté, xô> îpwxt TWV xaXâiv, l'amour des belles-choses, l'élan erpô; xà o-ep-vôxata' vers les plus-sérieuses-e't'wd'es : yàp Taùxâ larcv car cela est Ô cî>; à\rfiû>z àx-àpaxoc le vraiment non-entamé xoapo; T»iî Jcjyïjç. ornement de-l'âme. As oùSèv oute ttaXacbv D'-autre-part, rien ni ancien OUTE SéOV yêvsaDai vûv ni fallant être-fait aujourd'hui XrjaEi as, «e-demeurera-ignoré à-toi, àXXà xal wpoô'pEt mais même /w-verras-d'-avance petà Èpoû ta psXXovta, avec moi l'avenir, xal ô'Xwç et, en-un-mot, ScSàÇopaî ae j'-enseignerai à-toi oùx dç paxpàv non dans \ong-lemps carra vxa, oirecra êcrtl, toules-les-choses, qui sont, te xà 9eca et les divines TE xà àv9pcÔ7tcva. et les humaines. [11] « Kal ô (MV) vOv TiÉvviî, [11] « Et le étant maintenant ô (ulôçj TQÔ ÔEÎVOÇ, le fils d'un-tel, [pauvre, 6 |3ovXsu<ràpsvoç le ayant-délibéré TTEpl Té^V/iÇ au-sujet-d' wn-art OùTCOç âYEvvoîi;, si peu-noble, 6(iri petà ÔXC'YOV to-seras après peu-de-temjs ÇïjXtûTÔ; -/.ai èxc'cpôovoç, digne-d'-envie et jalousé tMracn, pour-tous, Ttp.c6p.evoi; xa't s7racvoùpEVo:, honoré et loué xal euSoxtptîiv et ayant-bon-renom È7tl TOÎÇ àpearoc; à-propos-des meilleures -choses xal àiroëXeirôpsvoc et considéré xal Xôyoxii aÔTûv, àitocpacvouo-â (as) spusepov LUCIEN. — Extraits. 10 IIEP1 TOT ENÏ11N10Ï. LE SONGE. £Ôooxtu.6jv xai ùTCô xffiv ylvet xxl TCXOôTOJ Trpoô^o'vTiov àvto- par les-hornm.es étant-supérieurs par-la-naissance et par-Ia-richesse, d'-une-part, revêtu (i'-tm-costume tel, » È<T9f,Ta TOKTJTYJV, » — ayant-montre celui d'-elle-même: — Sefijaoa Tï)V èauxu; " or, elle en portait un tout-à-fait brilôE ècpdpst itdvo Xapirpâv — « d'-autre-part, jugé-digne [lant — « Sa àî;ioûg.£vo; de-pouvoir et de-préséance. apX% x a i irposSpfaç. Et-si tu-voyages quelque-part, K a i av à7ro8ïi[i.TJî iroi, pas-même tu-seras inconnu ouSà ïfjT) âyvà); et obscur x a i àspavïK sur la terre étrangère; È7tl rr,; (yû;) àXXobaTO,; ' allcndu-que je-mettrai-autour-de toi Èicet Tcept9r|<7m <roi les signes-distinctifs tels, va yv<opicrp.aTa ToiaGva, au-point-que chacun des voyant loi dioTE ËxaOTOÇ TMV OptoVTWV ayant-touché le voisin, x'-v/joaç TôV itXï)0"iov montrera toi aeec-Ie doigt, SeilUt «"£ toi SaxTÔ).<o, disant « C'est lui! » [chose XÉywv « O O T O î EXEIVO; ». [12] « D'-autre-part, si quelque[12] « Aè av TI digne-de zèle [digne d'intérêt) à^lOV CTIOuSfj; occupe xaTaXagëâvï) ou les (tes) amis vj xoù; 91X00; ou encore la ville entière, ?, x a i TY|V irôXcv OXYJV, JiâvTEÇ àiroëXÉçVovTai Et; ai- tous regarderont vers toi ; et-si par-hasard fw-te-trouves x a i av 1100 XO^YJ; disant quelque-c/iose, Xiywv xi, la foule écoutera 0! iroXXoi àxoûo-ovTat bouche-béante, XE/VIVOXEÇ, admirant toi ûaup.âîovTé; ai pour la puissance des paroles xf|; SuvagEtoç xoiv Xéywv et proclamant-heureux xai eo5aiu,ovi'ÇovTE; le père de toi xbv iraxépa (aou) pour le-fait-d'-avoir-un-bon-flls. TïJ; eoitatSîa;. D'-autre-part, ce-que ïîs-disent, Aè b XÉyouoiv, à-savoir-que, certes, aussi certains oj; apa xai xiv;; d'-entre tes-hommes i% àvSptôltwv deviennent immortels, yîyvovxai àOâvaxoi, je-procurerai cela à-toi : 7tEpiiroir|(Ta) TOûTO COI' et, en-effet, si toi-même xai yàp rjv aôxb; tu-t'-en-vas de la vie. àTclXBv,; èx xoîi pîov, 146 êX£Tcdu.£voi;, ÊdGYJxa p.èv xoiaÔTTjV àp.TC£yôu.£VO(;, » — OEi'^aca xrjv éauxT); ' TCQCVU SE Xaputpàv èçbpst — « koyrfi SE xai xcpoeSptaç àÇtouu.evoç. KavTOIàTOOTjfAT,;, oùS' STCI xrj; aXXoSaTc-qî àyvw; xai àa>xv/]ç SCY; ' ETO! xoiafjxâ sotTOptOïjffU)xàt YVtOpl'ffp.OLTQt, bWxE twv bpCoVXWV Exaaxo; xôv 7tXvprfcv XtVTjCa; ost'Çei ff£ XôJ oaxxbXw, « Ouxo; SXEIVOç » XÉY<OV. [12] « *Av SE xt CTOUÔT]; àljiov 7j xoùç qiiXouç YJ xxl TTJV TO- Xtv bXYjv xaTaXau.6àv/], s!; c l TOVTE; àTOëXÉupovxai ' xav TOO XIXEYCOV Tû^TJC, XE^TJVOXEç ot TOXXO! àxoûorovxai, ÔaotixÇovxéç ce T % oovap.£wî xâjv \6J(ùV xai xbv TcaxÉpa xrjç eÙTCXtSt'aç £Ù3atu.oviCovT£ç. " 0 SE XsYoua'tv, u>; apa xai aOâvaxoî TIVEç avec respect par ceux qu'élèvent au premier rang la naissance et la richesse, vêtu d'habits comme celui-ci, » — elle me montra celui qu'elle portait, lequel était magnifique, — « jugé digne enfin du pouvoir et de la préséance. Et si tu entreprends quelque voyage, tu ne seras pas non plus, sur le sol étranger, inconnu ni obscur : car je t'entourerai de signes si éclatants que chacun, en te voyant, poussera son voisin, et dira en le désignant du doigt : « C'est lui! » * [12] « Si quelque grave intérêt préoccupe tes amis ou bien la ville entière, c'est vers toi que se tourneront tous les regards; et s'il arrive que tu prennes la parole, la foule t'écoutera, suspendue à tes lèvres : on admirera ton talent d'orateur, et l'on félicitera ton père d'avoir un fils si distingué. Ce que l'on répète, à savoir que certains d'entre les hommes deviennent immortels, je l'accomplirai pour toi; et lorsque toi-même tu seras sorti de la vie, tu ne 0110 TÔJV 7rpO£X°VT(i>V yévet x a i itXoéro), gèv àp.7rsy_ô[ievoç 147 148 IIEPI Tor ENïTINIOT. yt'yv&vxat I ; avâpooTtcov, TOUTÔ COI TreptTconqci'oo " xaï yàp ?jV aûxbc, ex. TOû 8iou àxisÀOy];, OûTCOTê rcadc"/] suvwv xoîç icsTcatSeofiivotc xa] irpooojx'.Xajv r o t ; àpûrxoiç. 'Opa; xov Ar|p.offOévnv EXSÎVOV, xivoç uiôv b'vxa syà> âjXt'xov ITIOÎT^OL; ' O p a ; rbv AîoyiViqv, S; xeuvrcavioxpiaç utô; rjv, ôTCCOç, aùxbv Si' iy.ï 4>t/\tTC7roç ÈôspâTceucEv ; ' 0 SE SwxpaxTjc, xat aùxb; UTCô xvj ÉpfjLoyXux/ixàj xauxv) xpacpstç, ETCEIOYJ xavuc-xa GOVTJXE TOU xpst'xxovoc xai SpaTCETEua-ac xcap' aôxTJc TIôXOU.OXT|0,£V <b; l u i , àxoÛEtç côç xcapà Ttàvxtov aosxat. [13] 'At&e'ç 8s crû xouç. xr[Xtxodxou; xat xotoéxouç. avopa; xal 7Xpâçetç XafMtpàç, xal Xôyou; csavoùç xat cvyrjaa EÙTcpsTcÈc xat xtu,7)V xat Soljav xat Irtatvov xal TcpoeSpi'a; xal Suvâu,etç xat àpjrà; xat xb ETTI Xo'yotç sùooxtas'tv xat xb ITCI r/uvécet ïôoatu,ovtrec°9ac, ^txoovtôv xi Tctvapov IvodffYj xat av*vi|i.a oouXo7rpeTCÈe. cesseras jamais d'être avec les gens cultivés et d'avoir commerce avec les plus nobles esprits. Tu vois ce grand Démostbène, de quel père il était fils, et ce que j'ai fuit de lui? Tu vois Eschine, dont la mère était joueuse de tambour; combien, grâce à moi, ne fut-il pas courtisé par Philippe! Et Socrate, élevé, lui aussi, sous la tutelle de la Sculpture, à peine a-t-il compris qu'il y a quelque chose de meilleur, il s'échappe de chez elle pour passer, transfuge volontaire, dans mon camp : et tu entends comme il est célébré par tout le monde. [13] <t Laisse-là ces hommes, si grands et si fameux, et leurs actions brillantes, et leurs nobles écrits; renonce à tout, dehors glorieux, honneur, réputation, louanges, suprématie, puissance, dignités, renom d'éloquence, estime attachée au génie : et alors tu t'envelopperas d'une mauvaise tunique sale, tu prendras une tenue d'esclave, tu tiendras dans tes deux mains leviers, poinçons, LE SONGE. 149 o'j7roxs iraéo-r) jamais to-ne-cesseras truvwv xoï; uE.Ttat5eofi.evot; étant-avec' les-gens instruits •/al irpoo-optXûv rot; àpia- et ayant-rapport-avec les meilleurs. 'Opà; [TOI;. êxEÎvov xbv Aïip.oa6évï)v, xt'vo; à'vxa ulov ïl>.txov èyù) èHoérço-a; 'Opà; TOV A!o"xcVo.v, ô? u v u 'bç TOfjLTtavta-xpta;, 07uw; 8tà èps "ft'Àtitjto; àOspâireutrev aùxôv; As b Stoxpâxriç, Tpaçe't; xat avxb; ôrcb xaÛTT) xvj êpptoyXoçtxYJ, èxEcSï) xâxtaxa O-UVVJXE xoû xpet'xTovo; xat SpaTrexeuo-a; rcapà aôxri; T)ôxo|jtdXï)(Tsv (ô; èps, àxoùet; w; aSïxat napà Tcâvxaiv. [13] « Aè où assis. xoùç àvbpa; TriXixo-Jxou; xat xotoûxouç xal Tcpâçet; Xafurpà; xal Xo'you; asp-voù; xal oxnu.a EÙTCPSTCè; xat xtu.f|V xal 8d£av xal ënaivov xal npoeôpia; xal 5ovâji.et; xat àpvà; xat xb £Ù6oxcft£tv èîil Xoyot; xal xb eù8aiu,ovi'ÇE<T8ai l7ci truvÉast, ÊvSûc-rj xi -/ixooviov Tctvapbv xal àvaX^yj aXai** SooXoTxpEHÈ; • xal £?£t; èV xatv /Epotv Tit-vois as-grand Démostbène, de-qui étant fils combien-grand je fai-fait? 7'ie-vois Eschine, qui était fils d'-ime-joueuse-de-tambour, comment grâce-à moi Philippe cajola lui? D'-autre-part, Socrate, ayant-été-nourri aussi lui-même sous cette sculpture, après-que le-plus-vite (dès que) ii-comprit le meilleur et s'-étant-enfui de-chez elle passa-volontairement vers moi, 0«-entends comme iV-est-chanté de-la-part-de (par) tous. [13] « Or, toi avant-lâche les hommes si-grands et tels et actions brillantes et discours nobles et extérieur décent et honneur et réputation et louange et droits-de-préséance et pouvoirs et charges et le être-fort-renommé à-propos-de discours et le être-proclamé-beurcux à-propos-de /'-intelligence,' tw-revêliras certaine petite-tunique sale, et Dt-prendras-pour-toi MJi-extérieur convenant-à-un-esclave et /«-auras dans les-deux mains 150 LE SONGE. I1EPI T O Ï ENÏILNIOÏ. iv xatv yepotv sçstç, xaTto VSVEOXOJç eîç xb spyov, yau,atTC£Xï); u.0"/À t'a xal rl.uçjïa xat xoTtéa; xat xoAajrrripaç, xal y_aaattJ7]Xoç xal navra- TûôTCOV Taneivôç • avaxÙTnrwv Se VSV£*JXÙ)Ç Xaxti) EÎç xb spyov, âvaÀYjOJT] xat [xoyXîa xal yXu<p£Ta xat xoTtéaç xat xoXaTCT-qpaç OÙBETCOTE oùoè àvSûôVjBs; oùSî èXsôQepov ouSsv sntvoôjv, aXXa xx u,Èv êçY* ô'TCWî sùpu8u.a xal sùffy-quova euxat trot npovoèW, O'TCWç §È KûXôç £Ù'pu8ao£ xal xôau.toç so-n rjxtaxa TC£cppovxtx(èç, aXX' àxtu,ôx£pov Tcoiôjv «auTÔv xûv Xt'Scov. » Lucien fait son choix et revient dans son pays. — Conclusion. [14] Taùxa ext X£Y°ù(i7iç aùxâ]; où nEptaervaç EYO) xô TEXOç xwv XO'YWV âvacxàç àn£CpTjvàu,7)V, xal x-qv àaopçov IxetVqv xal IpYaxixTjv ànoXixrojv aexéêaivov Ttpbç xàjv Ilatcktav o.âXa Y_ap.at7rer/]ç xal y_a{JtatÇïiXo; x a t xausivoc, nâvxa xporrov 5k àvaxÙTtxtov OÙSÉTIOTS oùoè ETttvoùiv où5kv avêpoiSs; où6È ÈXeôoEpov, àl\à npovoâiv oitti); xà epya plv s'axa t aot £Û'po6p.a x a t EÔo-Y_YJp,ova, 5k •jrsopovTtxùç ï^xtcTTa OTCtOÇ 0,'bTOt; Y£YV|8à>;, xal ptâXia-xa £7X£t' aot etç voùv TOXôEV r\ ffxuTaXrj, xal ciseaux et burins, penché en bas vers ton ouvrage, rampant, £<7Y] sùpuOptos x a t XOtTfAtOÇ, àX/à irotôv xsauxàv àxt|jt6x£pov XÔiV Xt'OtriV. S petits-leviers et burins et ciseaux et instruments-à-entailler, penché en-bas vers l'ouvrage, courbé-vers-la-terre et au-ras-du-sol et humilié de-toute façon; mais levant-la-tôte jamais ni-ne songeant rien de-mâle ni-rfen de-libre, mais veillant afin-que les œuvres, d'-une-part, seront à-toi bien-proportionnées et d'-un-bel-aspect, [moins mais,-d'-autre-part, te-souciant lecomment toi-même ftt-seras harmonieux et bien-ordonné, mais faisant toi-même plus-déprécié o/Me-les pierres. » courbé vers la terre, humilié de toutes les façons, sans jamais lever la tête, sans penser à rien de mâle ni de libre : tu ne veilleras qu'à donner à tes ouvrages des proportions harmonieuses et un aspect élégant, mais quant à poursuivre pour ton compte le rythme exact et la belle ordonnance de la conduite, tu n'en auras cure : ainsi, tu te mettras toi-même à moindre prix que tes marbres, » Lucien fait son choix et revient dans son pays. — Conclusion. [14] Elle parlait encore; et moi, sans attendre la fin de son discours, je me levai et fis connaître mon choix : je laissai cette laide travailleuse, et passai du côté de la Rhétorique, le cœur plein de joie, d'autant mieux que le bâton me revint à l'esprit, avec la Lucien fait son choix et revient dans son pays. — Conclusion. [14] A ù T ^ Xsyoùcrï)î k'xt xaÛXOC, Èyà) où TtEptp.eivai; xb xÉ^oç Ttiiv Xoytov àvaaxà; dtTcscpr|vâuï)v, xal àïcoXtTtùtv èxEtV7)V xù,v ap.opçov x a t ÈpyaxtxTiv ptExIoaivov Ttpbç XïJV I l a i S î i a v ysy/lfièd; ptâXa, xal (AotXtcrxa STXSI V) aXVXOtAT] 151 [14] Elle disant encore ces-c/toses, moi, ne-pas ayant-atlendu la fin des paroles, m'-é tant-levé, je-me-déclarai, et, ayant-abandonné cette femme laide et ouvrière, ie-me-transportai vers la Rhétorique, me-réjouissant fort, et surtout après-que le bâton-à-gros-bout 152 IIEPI Tor ENrriNior. LE SONGE. ôTE 7tA.7]Yaç oùx ôXt'yocç sùôù; àp^opcévco JJLOC y6Èç ÈvETpi'JvotTO. C, H 8s aTcoAstœÔsfffa 10 p.èv TCOOJTOV ^yavaXTEt x a i TOJ ytsfps CUVSXpOTEC XX! TOÙç 880VTX1; STtOtS " TeXoç OS, toSTTSp TVjV Ntoê-qv àxouoo.sv, ë7rs7r-/jys! x a t Eïç Xt'ôov fUTeëÉcvYqTQ. E't 8s -7rapxooÇx sTraOe, p.?) àmcT-rjdT)T£ • 6aup.xT07coiO! y à p oi 0VS!50l. [ 1 5 ] ' H Érspx oè Trpoç jxs àTciSouca, « Toiyapoùv àpcséyou,xe' c e , » SS7], a TYJaoe TTJç SixaioddvTjÇ, ô'TI xaXojç; TTJV OS'XTJV ÈSt'xacaç. " x a t IXfiè yov], ITCI'6ï)S! TOUTOU TOU O / ^ U - X T O ç , » — oss'^aca TC o/;riu.x 6TcÔ7rTspov CTCTCWV TIVôJV Tù> IlT|yao*tp l o t x o TWV — a OTMOç st8r,ç o t a x a i •qXi'xa, p.7] âxoAouSyjffaç éjjwl, ayvorjastv spsXXsç. » 'ETCSC OS àv7jX6ov, r] p i v vjXauvs x a t grêle de coups qui m'avait été a p p l i q u é e la veille, dès m e s débuts. La Sculpture, délaissée, commença p a r se fâcher : elle frappait des m a i n s et grinçait des d e n t s ; mais enfin, c o m m e on nous le conte 8i TÉXOç, anmep àxoéoptEV Tr|V NlÔSïiV, ÈitETcriyet Xai |AETEëéë>.-/lTO Et? ÀiOov. As s't ËTtaOe TtapàSotja, [TA, à7tiaTïj<TÏ|TE' yàp ot ovEtpot (eïa-t) 6a-jp.aT07iotot. [15] Aè î) IrÉpa, à n i o o w a irpô; p.£, a Toiyapouv àp.Eî'hop.at ers, » Mçr), « TïjO-Ss TTJ; 5lXa[0dUVY|Ç, 3TS èSîxatrac xaXâiç; Tï]V Sixiyv • x a t ÈÀ9È TJSïJ, phose vous semble extraordinaire, n e refusez pas d'y croire : c a r Èra'ëïjSt TOUTOU TOû ojrûpLaTo;, les rêves exécutent d e s miracles. [15] L'autre femme alors, m e r e g a r d a n t : « J e te récompenserai vint à-moi à J'-esprit, [appliqua hier et le fait que elfe (la Sculpture) des-coups non rares à-moi aussitôt commençant. [tée, D'-autre-part, celle-ci, ayant-été-quitd'-abord, d'-une-part, s'-indignait et heurtait-ensemble les-deux mains et faisait-grincer les (ses) dents : ,ï|X9év p.01 Et; voëv, x a t oTt èvExpidjato y_6lç Tr).T|yà; oùx ôXtyaç p.ot sù6u; àpyppivti). AÈ ïj àiroXÊiçôsïo-a TÔ 7tpâ)TOV u.sv rryavâxTEt xai cuvexpÔTEt TU) xsfps xai 'ÉTrpteTOuç ôSdvTaç' d e Niobè, elle se durcit et fut changée en pierre. Si la métamor- B — Sstlaa-à xt oyxu.a " ÙltdTCTEpOV TIVtûV C7TTTWV donc, » dit-elle, « pour ton équité et pour le j u s t e arrêt q u e ta raison vient de prononcer. Viens aussitôt, monte sur ce ebar, » — elle m e désignait une sorte de char attelé de chevaux ailés pareils à Pégase — « afin q u e l u saches quels biens, si tu n e m'avais ÈOtXOTliùV T(î> IIï)yâ(7(p — « OTtWÇ StS-rjÇ oîa xai V|Xixa EgsXAE:; àyvoïja-Etv, |iÙ àxoAoufbiaa; Èp.o£. » As èTOI àvïi>,6ov, pas suivie, lu te condamnais à ignorer. » J e montai d o n c ; m a il u.sv ^XauvE 153 mais enfin, comme nous-entendons dire de Niobè, ette-s'-était-durcie et s'-était-métamorpliosée en pierre. Mais si elle-a-subi des-enoses-étranges, ne soyez-incrêdules : car les songes [leuses. sont faisant-voir-des-choses-merveil[15] D'-autre-part, l'autre, ayant-regardé vers moi, a En-conséquence, je-récompenserai toi, » dit-elle, « pour cette justice, à-savoir-que tw-as-jugê bien le procès; et viens maintenant, monte-sur ce char, » — ayant-montré certain char soutenu-par-des-ailes de-certains chevaux pareils à Pégase — « afin-que tw-saches quels et combien-grands avantages tu-te-préparais-à devoir-ignorer, ne-pas ayant-suivi moi. » Or, après-que ie-fus-monte, celle-ci, d'-une-part, dirigeait 154 I1EPI T O Ï ENÏHNIOr. ûaiTjViôyst, àpôeiç os sic u'^o; eyd> ÉuEffXÔTrG'UV, kizb TYJ; EW àp;â[X£Voç avpc Ttpoç TOC ÊcTréoix, Tcacraç TTOXEIç xat SOVTJ xal 07Jp.ouç, xaOocTîïp ô TptTCToXEU.oç àTcosTcsipuiv TI èç T7)v yrjv. OÛX£TC U.EVTOC p.ép.VTjU.X! O Tt TÔ <JTC£[pdu.£VOV -qV, Tc)oqV TOUTO aôvov, o n xàir<o6£v àtpopwvTEç àvÔpaiTcot È7tyjvouv xal U.ET' eûcpT}u.t'aç, xa9' otjç, ysvoi'tA-qv TTJ om/jo-et, TtapÉTCEtATCOV. [16] Aeujao-x SE ptot TX TOffauta xàu.s TOÎç ÈTcaivoucuv èxeivocc, ÈTravTJyxyev aù9tç oùxsTt TVJV aÔT-qv è(r9v|Ta êXEI'VTTV èV3E- ouxôra, r,v EC^OV xauTrrâu.Evos', OCàA' Êu-ol loôxouv sÙTcapotpoç ttç ÊrcavqxEiv. KaTaXaêooca oùv xat xov ora-répa ÉaTàÎTa xai LE SONGE. xal »<pt\vi6yii, Sk àyù) à p 8 e t ; eîç -J<1>O; ÈTtSCTXÔUQ'.JV, àp?3C|ievo; cbtô, T-îJî EU ôcypi irpbi; TOC Eorcépta, •jucxcrai; TTOXECç x a t E8VV] xa't Srjixou;, àrojcnrecpuiv T I ê ; Tï]V yr|V, x a S d u s p ô TpHTToXspto;. M é v t o t oùxéxt piu,vï|U.ai O XI TO <7TCEtp6u.EVOV Ï|V, TtXïlV TOUTO U.OVOV, TJxotat, xat TT xai ÛTrÉavqffEv, o-Ta atxpou Ssîv itepc. Ip.oo oxt avSpuTcot, àcpopcovTE; xâxwÙEV, ÈTCYjVOTJV ((TE) x a t TcapÉneii/rcov (p.s) u.exà EÔçtQjxiac;, x a x à oôq ysvotp,T)v compagne conduisait et tenait les rênes; alors, élevé dans les Tï) 7txf|CT£t. Tt£ptu.ÉvovTX ÉSst'xvuEv aùxw IXEî'VYJV TTJV l<j9-rJTa xxucÈ, oioç hauteurs de l'air, je contemplais, de l'orient jusqu'au couchant, toutes les cités, toutes les nations, tous les peuples, jetant, nouveau Triptolème, comme une semence sur la terre. Pourtant je ne me souviens plus de ce qu'était cette semence; je me rappelle seulement ceci, que les hommes, fixant d'en bas les yeux sur le ciel, me louaient et, partout où me dirigeait mon vol, m'accompagnaient de leurs bénédictions. [16] Après que la Rhétorique m'eut montré tout cela et m'eut exposé moi-même à ces éloges, elle me ramena au logis : je n'étais plus habillé de ce même costume que j'avais en partant à travers l'espace, mais je me faisais l'effet de revenir avec une robe splendidement bordée. Or donc, ayant rencontré mon père qui était debout et m'attendait, elle lui montra ce beau vêtement, et moimême, dans la gloire de mon retour, et elle le fit aussi légère- [16] As foliotai pot xà xocaOxa xat (BEt'£a<ya) èp-s Èxetvoiç xoî; ÈTtaivoûinv, ÈxavTJyaYEV abBiç. oùxérc ÈvSsSoxoxa èxeivriv XTV | aùrrjV èaôvjxa, rjv eî/'ov àcptTtxâitEvo;, àXXà Èôoxouv spot èuavéxstv (ù'v) xt; E-jTcâpucpo;. Obv xaxaXa6oijcia xa't xbv itaxÉpa Ectcùxa xal TtEpipsvovxa, ÈSsixvusv aùxù èxEtvqv Tï|V ÈaS^xa xal Èpk, ocoç T|Xot(j.t, xal vTtÉp.vTi(i£v xat xt, 155 et conduisait-le-char, et,-d'-autre-part, moi, m'-étant-élevé en hauteur, je-contemplais, ayant-commencé à-partir-de l'aurore jusque vers le couchant, toutes ms-villes et nations et peuples, [chose jetant-comme-une-semence quelquesur la terre, comme Triptolème. Cependant, ne-plus je-me-souviens ce que la cnose-semée était, excepté ceci seulement, que fes-hommes, regardant d'-en-bas, louaient moi et accompagnaient moi avec acclamation, chez lesquels j'-étais-arrivé yjar-le vol. [16] Or, ayant-montré à-moi les telles-c/ioses et ayant montré moi à-ces-Ziommes les louant moi, edie-ramena en-sens-inverse moi non-plus revêtu-de ce même costume, lequel j'-avais en-m'-envolant, mais je-semblais à-moi revenir étant quelqu'-un vêtu-d'-une-robe-à-belle-bordure. Donc, ayant-trouvé aussi le [mon) père se-tenant-debout et attendant moi, e'Ie-montrait à-lui ce vêtement et-moi, quel j'-étais-revenu [chose et le fit-souvenir aussi en-quelque- 156 LE SONGE. IIEPI TOÏ ENY1INIOY. èëouXsûffxxc-. Tauxx uiu.vï|u.ai tocbv àvxnrxi; Ixi o>v, £jj.o< Soxeïv, lxx«pa£6ctç 7rpbç. xbv TOJV TTXTJY<3V ço'ëov. [17] Msxaçù 5s Xéyovxoç, « 'HpxxXeiç » , 'sVq xtc, a OJç u.axpbv xô IvuTcviov xxc Sixavtxôv. » E I x ' àXXoç O-Jisxpouo-e, a Xstu.sptvôç bvstpoç, :r) "*?•'/& xtou xptscntspoç, oiffirsp ô ' H o a XXTJç, xxt auxô; âcxt. T i S' oùv STCT[X6SV a ù x S XT^O-XI xxûxa rrpbç V)p.açxX! U.VTUTGTJVXITCXtSixrj;vuxxbî xai ôvsi'pcov TtaXxiôjv xal ysyripaxbxwv ; l'coXo; yàp TJ tyoypoXoyt'x* p.ïj ovsi'pojv ù7roxpixxç xtvaç 7]u.xç ÙTceiX7|(psv ; » Où'x, toyaGs " oôSs yàp b ssvo<pojv TCOXS û'.Y|youu.svo; xb IVÛTCVCOV, d>ç sSôxst aùxôj xxt'sa6ai 7j Trxxpcox oixt'a xx> xà àXXa, — îtrrs yxo, — oùx s!c ment ressouvenir de la décision qu'il avait failli prendre à mon endroit. Voilà ce que je me rappelle avoir vu au sortir de l'enfance, encore bouleversé, me semble-t-il, par la terreur des coups. [17] Mais, tandis que je parle : « Par Héraclès ! » dira quelqu'un, « comme il est long, ce songe, et comme il sent son plaidoyer ! s Puis, un autre répliquera : « C'est le songe d'une nuit d'hiver : ou peut-être môme a-t-il coûté, lui aussi, trois nuits, comme Héraclès. Mais quelle idée lui est donc venue, réellement, de nous débiter ces sornettes, de nous rappeler une nuit enfantine et des rêves antiques du temps jadis? Son langage est froid, suranné : nous a-t-il pris pour des interprètes de songes? » — Non, mon ami • mais Xénophon, autrefois, nVt-il pas conté le songe où il lui semblait voir la maison paternelle incendiée par la foudre, avec d'autres circonstances? Or (vous le savez bien), ce n'était pas pour interpréter quoi que ce soit ni par un ferme propos de bavarder à tort et à travers qu'il exposait sa vision, surtout en ota [itxpoo osiv lëouXaba-axa Tisp'i èu.oû. Mép,v'o,[Aai ISwv xaûxa wv ext àviMias;, gxxapaxbe'o;, êpun Soxsîv, itpbç vbv çdëov TWV 7tXï|yri>V. [yovxoç, [17] As u,exal;b (èu,oC) Xé« 'HpâxXeiî i>, sç7| TtÇ> « (î)î xb èvÔTcvtdv (sort) jiaxpbv xal Sixavixôv. » Etxa àXXo; biréxpouirs, « "Ovsipoç y_stu.£pivbç,, ï| -zàyjx. TtOli (Èaxi) xpiéxitspoc, xat aûxoç, wcnsp ô 'HpaxXTJi;. As obv xi surjXBsv aÛTÔ) Xï]pf|<rai xaûxa irpbî f|u,5î xat p.vn(T9Mvai vuxxb; xî«i5txv)ç xai oveipuv itaXaidiv xa't ysyripaxdxwv ; yàp n i[mxpo.Xoyia (sariv) scoXoe • (M) ÙTisiXriçev -qp-aç (sTvat) xcvàç ÛTCoxpcrà; ovsspwv; » Oûx, tb àyaOÉ • yàp ovbè ô Esvoeptûv 6(riYOÙp.svôç xcoxe xb àvbTrvtov, a>; ï; olxia Tcaxpwa sôdxEi aùxiii xac'saQai y.a't xà àXXa, — yàp "are, — où 6ts5n£t *W ô'éuv sic ûiidxpiaiv 157 quelles-choses de-peu falloir (peu i/-résolut au-sujet-de moi. [s'en faut) de-me-rappelle ayant-vu ces-choses étant encore presque-enfant, ayant-été-troublé, à-moi sembler (à mon avis), en-raison-de la crainte des coups. [17] Mais, pendant moi parlant. « Par Héraclès ! » dit quelqu'-un, o; comme le songe est long et sentant-le-barreau (prolixe) ! » Ensuite, un-autre a-répliqué : « C'est un songe d'-hiver, ou peut-être par-hasard il est ayant-coùté-trois-soirées, aussi lui-même, comme Héraclès. Mais, réellement, pourquoi est-il-venu-à-l'-esprit à-Iui de-déraisonner ces-choses à nous et de-rappeler une-nuit enfantine et des-songes anciens et ayant-vieilli (surannés) ? car le langage-froid est de-la-veille (éventé) : n'a-t-if-pas-supposé nous être certains interprètes de-songes? » Non-pas, ô-mon-bon : car non-plus Xénophon racontant jadis le songe, à-savoir-que la maison paternelle semblait à-lui être-brûlée et les autres-choses, — car ooMS-(e-savez, — n'exposait pas la vision pour l'interprétation 158 HEPI TOT ENÏT1NIOÏ. Û7rbxût<7tv TïJV ô'ijnv oùo' OJ; çXuapEtv Èyvwxobç. zùxz Stsç-^Et; xzt xzuxa âv 7xoXÉ[jt.(|) xzt ZTroyvojcEi ixpxyu.àxojv, 7tspiE<7TOjTWV 7ToX$u,m>v, aXXz xi xal /p7J<7iu.ov stvev 7) oi^yTjC'iç. [18] lvz! xoévov xàyw xoûxov xov ovecpov Ou.iv oiviyrisxuv/rv LE SONGE. OôBè (3IE^T|E:) aûxà (I>; àyvwxùj; œXoapsïv, xa\ xaûxa èv itoXÉpw xat àitoyvwzEi irpayu-âxtiiv, 7EoXE(J.tWV TÏEptEZXCixalV, àXXà ;r\ 8ir,yTi(j-i; IXEIVOU ÉVEXZ, ôVccoç. oî véot TXPôç xz BEXXI'OJ xpsitcovxai xzt STYêV -/ai xi y_p-fiaxu.ov. iratBst'aî 'évtovxat ' xzt u.xXia'xa eï xtç xûxtov OTTO uevt'aç s9s- [18] Kai Totvuv xài èyà> StïJYïja'âp.ïjv ôfùv XOXOCXEï xzt TxpOç xà TJXTW àTcoxXtvei, cpuciv oùx ayevv7j Stxf çÔEt'pwv, è7rippa)0'9vjO'£Ta . eu ouô' oxt XXXEIVOç axoûoaç xou u.uo&u, ixxvbv Éauxtp TcapàSstyp'.a iuÀ 7tpoxx7|axut.£VQ<;, IVVOôJV o/toç p.sv aiv Tcpoç xà xâXXiaxa ôjppvrjO'a xzt TCZIOEIX; S7ie6durpoi, pu}3Èv aTtooEtXixsxp 7tpbç XYJV Trevtzv XYJV xôxs, oïoç SE Tcpôç up.x; iTcavEXfjXuOa, et xzt u.'nSÈv àXXo, oùSevôç youv xdiv XOÛXOV XOV OVElpOV evsy.a èxsfvou, ÔTta); o\ vsoi xpiitwvxai Tipbç xà (JEXXUO xaù EVWVXZI TtaiSsia; xoù pàXiora Eï xt; aôtôiv ùub usviaç àÔEXoxaxeï xzt «TtoxXtvEi XtOoyXu'poov xooijdxspoç. Tcp'o; xà X>TTW, BiaçQsipcùv tpûa-iv oùx ayEWTJ, temps de guerre, comme il était, et dans une situation presque €\) 010 désespérée, étant cerné par les ennemis : et, néanmoins, son récit eut un effet utile. [18] De même, moi aussi, je vous ai narré ce songe avec l'unique intention de décider les jeunes gens à se tourner vers la vertu et à s'attacher à l'amour de la science; et, surtout, s'il en est un parmi eux qui, sous le joug de la pauvreté, fasse le mal de propos délibéré et incline vers le vice, gâtant un généreux naturel, celui-là, j'en suis sûr, se sentira raffermi après avoir ouï mon histoire ; il lui suffira de se proposer à lui-même mon exemple ; il réfléchira au peu que j'étais quand je pris mon essor vers les plus belles destinées, épris de science, sans craindre la pauvreté qui me pressait alors : enfin, il verra qui j"étais quand je revins vers vous, n'étant inférieur en gloire (pour n'en pas dire davantage) à nul du moins d'entre les sculpteurs. 0X1 xai èxeîvo; â7uppu>o-9r)0-îTai àxoiiza; xoû U,û9O-J (Èu.oO), icpozTTjzâp.Evo; i a u x û eu,s mapzBEiypa Ixavbv, èvvoâiv oïoî aèv wv 0)pp.ï)(Ta TCpbc x à y.àXXixxa xat sra9v,p.vyTa ixatôsiaç,, àwoSsiXiâo-a; [rrtêsv Ttpbî XTV | TCEViaV Tï|V XOXE, oto; os ÈTtaveXTJXoôa icpb; ûu.à;, si xal (àv et'nto) p.ï]6Èv àXXo, yoûv àSo^ôxepo? OVSEVô; xâiv XlOoyXvçiov. 159 ni-n'eJ5posaii ces-c/ioses-mcmes comme ayant-résolu de-bavarder, et cela dans to-guerre et dans le-désespoir des-choses, fes-ennemis {'-entourant, mais le (son) récit avait aussi quelque-chose d'-utile. [18] Et, certes-donc, aussi-moi j'-ai-raconté à-vous ce songe à-cause-de cela, afln-que les jeunes-oens [leures se-tournent vers tes c/wses-meilet s'-attachent-à fa-science ; et, surtout, si quelqu'-un d'-eux, par-le-fait-de îa-pauvreté, fait-le-mal-de-propos-délibéré et incline vers les choses-inférieures (le mal), corrompant nn-naturel non sans-noblesse, bien je-sais que aussi celui-là sera-fortifié ayant-entendu l'histoire mienne, ayant-placé-devant lui-même moi comme-exemple suffisant, réfléchissant quel, d'-une-part, étant je-m'-élançai vers les-choses les-plus-belles et je-désirai fa-science, n'-ayant-eu-peur en-rien de la pauvreté la me tourmentant alors, quel, d'-autre-part, je-suis-revenu vers vous, si même je n'ajoute rien d'-autre, du-moins-certes plus-obscur gu'-aucun des sculpteurs. ANALYSE DE L} « ICAROMÉNIPPE » A n'en considérer que le décor, cette équipée acrobatique esquissée par Lucien n'est qu'une pure féerie à vol d'oiseau, un conte bleu dont l'action se passe parmi les légions supérieures de l'azur et de l'éther. Il n'est pas rare, chez lui, que la subtile et scabreuse hardiesse des sujets où se complaît d'ordinaire son observation se dissimule derrière la bouffonnerie des détails et l'excentricité des machines. Voici le motif du Voyage au-dessus des nuages. Dans une autre elucubration mythologique de Lucien, la Nêeyomahcie, on nous dépeignait Ménippe, — le même qui ligure dans les Dialogues des morts, — Ménippe, voyageur curieux et téméraire en même temps que philosophe cynique, se mettant en campagne pour consulter sur la morale, au fin fond des Enfers, le clairvoyant devin ïirésias. Semblable apparaît la donnée de l'Icaroménippe, sauf qu'elle est retournée et comme transposée au moyen d'une adroite fiction. L'un et l'autre ouvrage atteste une même influence littéraire et, chez l'écrivain, un état d'esprit et d'imagination, une conception et une dose de fantaisie identiques : tous deux doivent donc dater à peu près de la même époque; dans le premier comme dans lo second, Lucien harcèle à outrance le dogmatisme philosophique avec l'autorité de ses tranchantes affirmations. La nouvelle Académie, avec son probabilisme 1 , n'est pas plus ménagée que lo pyrrhonisme par cet implacable démolisseur. Ici, le cynique qui avait si lestement dégringolé dans l'Hadès se 1. Il la raille en passant, par échappées (chap. 25). — Fondée par Carnéade, vers l'an 160 avant notre ère, la nouvelle Académie, sans aboutir à un scepticisme absolu-, enseignait que le probable seul peut tomber sous les prises de l'intelligence. On nomme probabilisme une doctrine qui professe qu'en matière de morale on peut en sûreté de conscience suivre une opinion, pourvu qu'elle soit probable, quoiqu'il y en ait d'autres qui soient plus probables (définition de Liltré). — Les sceptiques ou pyrrhoniens composaient une secte de philosophes qui affectaient (c'était leur dogme principal) de douter de tout. Leur chef, Pyrrhon, vécut de 384 à 288 avant J.-C. LUCIEN. — Extraits. H ANALYSE DE L'IC AROME NIPPE. 162 risque à escalader l'Olympe, sans crier gare, pour interpeller dans son propre palais Zens en personne, Zens, le souverain modérateur du monde, sur la manière dont l'univers est administré. Cet interrogatoire est conduit sur le mode plaisant, et insolent. L'opuscule, en livrant accès au lecteur dans l'enceinte même du ciel, lui dévoile en quelque façon la Providence à l'œuvre : ce qui fait éclater davantage encore la visée satirique de l'auteur, irrévérencieux de parti pris sur le domaine du divin, du surnaturel et du suprasensible, comme en ce qui concerne les connaissances de création purement humaine. Consciencieusement, mais avec un peu d'impatience, l'arbitre de toute créature et de toute chose, peu solennel d'ailleurs en ses allures, vaque à son rôle absorbant de Roi suprême obligé de faire le bonheur de tous ses sujets. D'un geste méthodique, il ouvre une série de soupapes par lesquelles pénètrent jusqu'à lui les supplications des humains : on juge des belles inepties qu'il est forcé d'ouïr dans le nombre, et de l'embarras où le jette souvent l'énoncé de vœux contradictoires. L'évidente conclusion qui découle de pareilles facéties, au gré de leur inventeur, c'est l'absurdité de la conception d'une Providence assujettissant les puissances célestes à la plus risible des servitudes. Au souci qui l'obsède de s'insurger contre ce qu'il taxe de superstition joignez la diatribe emportée de Lucien, déguisé sous les traits du Cynique, contre les philosophes dénués de vergogne et de conviction qu'il flétrit d'un stigmate public, tous en bloc, qu'on les intitule stoïciens, académiciens, épicuriens ou péripatéticiens. « Quels étaient, dit Voltaire, les philosophes que Lucien livrait à la risée publique? C'était la lie du genre humain; c'étaient des gueux incapables d'une profession utile.... » Lucien s'exprime en termes analogues : « Il existe une espèce d'hommes qui, depuis peu, monte à la surface de la société, engeance paresseuse, querelleuse, vaniteuse, irascible, gourmande, extravagante, bouffie d'orgueil, gonflée d'insolence et, pour parler comme Homère, « de la terre inutile fardeau ». Il faut lire tout ce virulent morceau décoché contre les personnages hypocrites et impudents, lubriques et avides, à qui incombait l'instruction morale et intellectuelle de la jeunesse d'alors. La mise en œuvre du dialogue est délicate et divertissante. Toujours spirituel et courageux au sein du caprice et de l'évocation fabuleuse, tout ensemble conteur goguenard et censeur sévère, tour à tour plein d'aimable indulgence ou d'acerbe malignité, Lucien sait introduire dans le vêtement de l'idée la plus folle la parure qui la rehausse et la colore. Nul récit, j'imagine, n'est plus dé- ANALYSE DE L'ICAROME NIPPE. 163 licicux à cet égard que l'endroit où Ménippe explique à l'ami qui lui sert d'interlocuteur l'apprentissage auquel il a dû se plier avant de voler à l'imitation des oiseaux (chap. 10 et 11). Ailleurs (chap.2), il est fait allusion à l'escapade d'Icare pleuré par Virgile (Enéide, début du chant VI) : le passage est joli, quoique le persiflage, insinue M. Croiset, pèche peut-être par excès de coquetterie et d'érudition. En résumé, VIcar orné nippe prouve, une fois de plus, que le talent original et humoristique de Lucien eut une perpétuelle propension à se jouer complaisamment en ces fictions où de vives attaques, fruit d'un scepticisme raisonné et souvent raisonnable, se cachent sous le gracieux et pittoresque badinage de la forme. L'Histoire véritable elle-même, que l'on peut très bien rapprocher de Vlcaroménippe, est une odyssée invraisemblable comme le voyage de Gulliver, un tissu de stupéfiantes péripéties où notre prestigieux ironiste se gausse à miracle des trouvailles mensongères de certains historiens, poètes et philosophes, poussés par onne sait quelle manie à bourrer de prodiges et d'événements bizarres leurs compilations indigestes. L'Histoire véritable, toute intention de parodie en étant retranchée, ouvre dans l'antiquité la liste de ces pérégrinations extraordinaires qui tenteront les plumes alertes de nombreux écrivains modernes, les Cyrano de Bergerac, tes Swift, les Jules Verne, héritiers de la verve, sinon du style, de Lucien. IKAPOMENinnOS ICÀROMÉiNIPPE H ou Ï1I"EPNE<λEÀ0£ VOYAGE AU-DESSUS DES NUÉES MENiniIOS, ETAIPOS Ménippe promet à un ami de lui conter les merveilles qu'il a vues et entendues chez le grand Zeus. [1] M E N I I 1 I I 0 2 . Oùxoù'v xpic/EAicu p.lv Yjo-av xrcb y-qç CTabior p-s/pi vrpbç TTJV CSXYJV7|V ô TipôoTo; vjp.?v <TTX6U.ô; ' TOÛVTEUôEV Sa km xbv -qXiov GCVIO Traoacxyya; TCOU TtsvxaxbctO'. * xb S' àrco TOUTOU I ; aùxôv YJOT] TôV oùpavbv xx\ TT|V axpdicoXtv T7iv TOU tViôç xai xaÛTa ysvoiT av ôSoç suÇtovq) aeTùl u.ià; 7ju.Épaç. E T A I P O S . T i xauxa, Ttpbç XapiTiov, ob MéviTCTCï, àcxpoVOU.SÏÇ xxl "q°"uXl?l T c w ' âvy.u,ïTpstî ; IlàXxi yàp ÈTcaxc,oû)y.ai cou àxoXouÔùjv TJXI'OU; xxl CEXYJVXç, ETI SE Ta cpopx'.xx Tauxa, c x a Op.ou; xtvaç xal Ttxpacxyyxç, UTCO^EV^OVTOç. MÉNIPPE, UN AMI. Ménippe promet à un ami de lui conter les merveilles qu'il a vues et entendues chez le grand Zeus. [1] MÉNIPPE. Oui. il y avait bien trois mille stades de la terre jusqu'à la lune, notre première étape : de là au soleil, on monte environ cinq cents parasanges : et du soleil jusqu'au ciel môme et à la citadelle de Zeus, il peut bien y avoir un voyage d'un jour pour un aigle agile. L'AMI. Que signifie, au nom des Grâces, Ménippe, ce calcul astronomique, et que mesures-tu-là tout bas? Car voilà longtemps que je te suis, et je t'entends parler de soleils et de lunes, et prononcer en outre ces gros mots, je ne sais quelles étapes et quels parasanges; tu as l'air d'articuler une langue étrangère! MÉNIPPE, UN AMI. Ménippe promet à un ami de lui conter les merveilles qu'il a vues et entendues chez le grand Zeus. [1] MÉNIPPE. Ainsi-donc [1] M E N I i m O S . Oùxoûv étaient, d'-une-part, ?jcav ixÈv trois-mille stades rçHor/iliot CTdéScot à-partir-de la-terre àizh Vu? jusqu'-à la lune u.Éy.ps T ï p b ; x/|V CEbrjvTjv la première étape à-nous : o TrpàiToç araOu-b; T(U.ïV • de-là, d'-autre-part, TO èVTEûQEV SE au soleil en-haut È7t\ TOV qXcov a v » 7tou 7iEVTaxôsrot Ttapaaâv y « i ' à-peu-près cinq-cents parasanges; d'-autre-part, à-parlir-de celui-ci SE TO CCTcb TOUTOU au ciel lui-même désormais è î TOV oùpavbv aÙTov qS-/] et d-la citadelle x a l TTjV axpÔ7roXiv la (celle) de Zeus, TT,V TOÛ A l O Ç cela aussi, d'-aventure, aurait-été Tauxa x a l av Y/éVOITO tm-voyage d'-un-seul jour ôSbç p.iâç v)pip«5 pour-un-aigle agile. [ces), aETÔ) EuÇcévrp. L'AMI. Au-nom-des Charités (67r«E T A I P . ripb? XaptTmv, ô Ménippe, [ment ù> MÉVITCTTE, pourquoi calcules-tu-astronomiqueTt àcTpavou-eï; et mesures-rw ces-choses x a l àvau-ETpsî; Taùxâ u en-quelque-sorte tout-bas? irtoî "0°" Z'îiJ Car depuis-longtemps suivant toi P à p TtâXai àxoXouâôiv /-entends toi È7raxpotôu.at cou proférant-d'-un-accent-étranger UTCO^EVt'ÏOVTO? des-soleils et des-lunes, [lourds, ïjXtouç x a l aEXqvaç, et, -d'-autre-part, en-outre, ces-meds Bè STI Taûta Ta çopTtxà, je-ne-sais-quelles étapes Tivà; cTaôgoùç et parasanges. x a l Tcapacdyya;. 166 RIEN. ICAHOMENIPPE. IKAPOMENIIUIOS. MVJ 6xuu.at(T7jC, e> STaïps, si [ZETEtopa x x l SiaÉfix ooxw coi Àéyetv • T ô XS-.SXXX'.ûV y x o OTJ TTGO; èJJLXUTôV XoyiÇofixi Tvjç evayjroç àroo-qu.''xc. ETAIP. E è T X , ùjyaôë, xxflxiTEp OC <IWvtxsç acvpo'.ç ETEX- fxxt'pou TVJV ôSov; M E N . O ù u.à A''x, àXX' Èv xùxoTç TQÏç âcTpocc; ÊTCO'.&UU.Y|V TVJV XTro3Y|u.iav. EÏAIP. 'HpâxXeiç, [/.axpôv v i v a TOV ovetpov Xsyecc, si' ys cauTÔv eXaOï; xxTaxoiu.7]8slç Ttapxcxyyaç ô'Xouç. [ 2 ] M E N . "Ovecoov y à p , tô TXV, OOXOJ COC Xsystv, S; àpTi'toç acpïyu,xt TTXGX TOO ACO'ç ; ETAIP. IiùJç, eavjcOa ; MévcTncoç vjuitv 0'.O7TET7Jç. i r a o s a r t v Èç ouoavoîj ; R I E N . K a i fx-qv Èycô coc xcxo' XÙTOU èxït'votj TOO irxvo Acôç •qxo) xcq;j.£pov, 6 a u u , a c t a xac a x o ù c a ç x a t iScov • si 8s à i r i CTEfç, xac a ù r ô TOùTO ÔTC£p£ua>oac'vou.ac T ô ccspa TCCCTEOJç E û T O - ysTv. MÉN". Ne sois point surpris, m o n c a m a r a d e , si j e le semble tenir des propos sublimes et aériens : c'est q u e , en vérité, j e récapitule à part moi les points essentiels de m a récente odyssée. L'AMI. Alors, m o n b o n , c o m m e font les Phéniciens, tu réglais ta route d'après les a s t r e s ? MÉN. Non, n o n , p a r Z e u s ; mais c'est dans les astres m ê m e s q u e j'accomplissais m o n voyage. L'AMI. P a r Héraclès, tu m e contes-là q u e l q u e songe bien long, si du moins, sans t'en apercevoir, t u a s dormi des p a r a s a n g e s entiers. [2] MÉN. Ainsi, m o n cher, j e te parais conter u n songe, moi qui arrive à l'instant de chez Zeus? L'AMI. Que dis-tu? Ménippe, tombé de Zeus, nous vient du ciel! MÉN. Oui certes, m o i qui te parle, je descends aujourd'hui d e chez le g r a n d et véritable Zeus lui-même, a p r è s avoir ouï et vu des choses m e r v e i l l e u s e s ; et si tu n e veux p a s y ajouter foi, le fait m ê m e q u e m o n b o n h e u r te trouve incrédule m e comblera de joie. M E N . ~Q k x ï p e , \LT) Oaup.dcoTpç Et SoXtil COC ÀÉYECV jj.ETÉo)pa xac StaÉptx • yàp Sri ^OYCÏOjAa'. upàç Ègaurov TO xssâXaiov xfj; ôuroSTilM'a; Êvayy_oçE T A I P . E r r a , u> «yaôÈ, evex[j.atpo"j TïIV ôôôv ao-xpot;, xaAàirsp ot 4>OCVCXE;; M E N . Où (ta Aîx, aXkaÈiro'.oûuïiv TT,V à7toSr)ut'av èV xoï; aoxpotç aùxoîç. E T A I P . 'HpâxÀEtî, iéyeiî TOV ovsipov Tiva u-axpôv, si' YE ÏXaÔs; O-IXUT'OV xaTaxotu/ofistç Tcapaaâvva; ôXou;. [2] M E N . P à p Soxû trot )iysiv ovetpov, w TSCV, 8c àçîyu.a'. àpxt'w; Tiapà Toù Atôs; E T A I P . I l u ç Via-flot; MévtTCTTo; iràpsoriv rjp.î'; SiOîTETïiç ÈëoùpavoS; M E N . K a \ [jLriv Èyo) rixw crot Tr)|i.epov Ttapà èxsivo-j TOV Tfâvv Atbç OCVTOû, xoè àxovera? x a t tôwv 9auu.âo-ia SE si «TtiOTei;, ÙTcepEuçpatvouat xa't TOCTO aùx'o T'O e,\rujyfiv Tclpx TU'O-TEW;. 167 MÉN. Ô c o m p a g n o n , ne t'-étonne pas si j e - s e m b l e à-toi dire des-c/io.ses-élevées et aériennes : car, certes, j e - c o m p t e envers moi-même l'essentiel du voyage r é c e m m e n t fait. L'AMI. Ensuite, ô m o n - b o n , iu-conjecturais la route p u r - i e s - a s t r e s , c o m m e les Phéniciens? MÉN. Non, non-par Zeus, mais je-faisais le voyage d a n s les astres e u x - m ê m e s . L'AMI. Par-Hèraclès, fi(-dis le songe u n - c e r t a i n songe long, si du-moins tu-fus-caché à-toi-même ayant-dormi d e s - p a r a s a n g e s entiers. [2] MÉN. Car j'e-semble à-toi dire u n - s o n g e , 6 mon-cher, wiot-qui suis-arrivé à-l'-instant de-chez Zeus? L'AMI. Comment disais-tu? Ménippe est-présent à-nous tombé-de-Zeus {du ciel) ' du ciel? MÉN. E t , en-vérité, moi je-suis-venu à-toi aujourd'-liui de-chez ce fameux Zeus lui-même, e t ayant-entendu et ayant-vu .des-cftoses-admirables : niais si fu-es-incrédule, je-me-réjouis-extrêmement aussi de-cela m ê m e I e être-heureux au-delà-de toute créance. 168 IKAPOMENIIIIIOS. E T A I P . Kal itfflç av eywys, ù> OscTcsçie xal 'OàUUVJTIS MÉvircics, ysvvYjTè; aôxô; xal ÊTréyEtoç WV, àmaTElv Bovai'uTjV ÛTtepveaiéXoj àvSpl xal (ïva xaâ' "Opv/jpov etTcw) xâVv Oûpaviwvwv svf ; 'AXA' éxsîvà uoi cpàaov, eï ooxsï, xi'va xporcov fipOir,; aval xal ôTCO6EV srcopiffo,) xAi'uaxa TijAixaùx-qv xb pisysâo; ; T a pcèv yàp âo-aù XTJV odyiv où Tcâvo eoixa; sxet'vw xw <&puyc, élffTs Tjptï; s'txâvEiv xal aï olvoyorjaovxa rcoo àvapTracxov ysyovivat xxpôç xou àexoo. MEN. Zù ptlv TcolXas O-XCOTCXCOV STJXOç ET, xal 6aop.a<jxbv oùosv E" COI xb rcapâoocjov TOù Xôyou u.u9co Boxe? ixpo<7(pspsî. 'Axàp oôBsv ÊoÉoqcré uot rcpbç TTJV avoSov ours xrjç xXifiaxoç ours TOO asxou • olxeïa yào àjv pioi xà xxxEpà. E T A I P . TGUTQ LIèV 7J5Y] xal ûxcèp aùxbv AatBaXov ÈVq<jQa, L'AMI. Et comment, divin et olympien Ménippe, moi, faible mortel vivant sur la terre, oserais-je refuser de croire un homme élevé au-dessus des nuées et qui, pour parler avec Homère, est l'un des Uraniens [habitants du «'e?)? Mais dis-moi, s'il te plaît, par quel moyen tu es monté là-haut. Où t'es-tu procuré une échelle de telles dimensions? Car, pour ce qui est de la figure, tu ne ressembles pas du tout à ce fameux berger phrygien, en sorte que nous ne pouvons supposer que tu aies été, toi aussi, ravi par l'aigle à travers l'espace pour verser à boire en un lieu quelconque. MÉN. Je vois bien que tu railles depuis une heure; aussi bien, il n'est nullement étonnant que mon récit si étrange te paraisse avoir l'air d'une fable. Mais je n'ai eu nul besoin, pour mon ascension, ni de l'échelle, ni de l'aigle : car j'avais mes propres ailes. L'AMI. Tu nous cites-là maintenant un exploit supérieur à celui de Dédale lui-même, si, outre le reste, sans que nous nous en ICAHOMÉNIPPE. E T A I P . 7 Q osffTtso-is xal 'OVJgttiE Msvtrcrcs, xal rcâiç sytoyE, 169 L'AMI. Ô divin et Olympien Ménippe, et comment moi-du-moins, étant moi-même mortel av aÙTÔ; YEVVïITÔ; et vivant-sur-la-terre, xal Ircfyeio;, d'-aventure pourrais-je être-incrédule âv Suvatu,7]v àrcioxstv à-un-homme élevé-au-dessus-desavSpl ûrcEpvsqpéXco et un des Uraniens [nuages xa\ ivl xôiv Oôpavitivfjûv (pour-que je-parle selon Homère)? (t'va sircw xatà "Op.-/jpov) ; Mais dis à-moi ces-c/ioses, 'A).Xà çpâaov p.ot èxeïva, si *7-sembIe-6on à toi, eî SOXEÎ (soi), de-quelle façon xtva xpdrcov (u-t'-es-êlevé en-haut •npOr]; â'vii) et d'-où fe-t'-es-procuré xal ârcoôev èrcopi'oio une-échelle telle XAi'gaxa xqXtxa'iixqv quant à la grandeur ? xb |isye8o;; Car, d'-une-part, r à p o-kv quant aux choses relatives-à l'aspect, xà apcpl XTV | b'itv, ne-pas '«-ressembles tout-à-fait oôx sotxaç rcâvu à ce Phrygien, [turer êxetvft) xôi «bp-jyl, en-sortc-que nous ne pouvoir conjec(IMITE Tjgà; Elxàïstv os xal YEYOvIvai àvâprcaaxov toi aussi avoir-été entraîné-en-haut par l'aigle de Zeus, rcpbç xo'j asxo'J devant-être-échanson quelque-part. oîvo^Oïjaovxâ rcoo. MÉN. Toi, d'-une-part, MEN. Su gsv îw-es manifeste El SÎ|Xoç raillant depuis-longtemps, oxwrcxwv rcâÀai, et il riy a rien d'-étonnant xal où8Èv 9aup.aoxbv si l'étrangeté du récit El xb rcapâ8oc,ov TOû >.ôyou semble à-toi semblahle-à nne-fablo. SOXEî aoi rcpoaipspÈ; p/j6<o. Mais en-rien ne-fut-besoin à-moi 'Axàp 0Ù8ÈV ÈSé-qrré p,oi pour l'ascension rcpb; Tiiv àvoSov ni de-I'échelle, oîfxE XïJ; xA.ip.axo; ni de-l'aigle : OUXE xov àsxoû ' car les ailes yàp xà rcxepà étaient à-moi propres. rjv pot olxEta. L'AMI. 7Vdisais ETAIP. "EpqofJa cela, d'-une-part, maintenant xoûxo psv r,8r] mêmeau-dessus-de Dédale lui-même, xal ûrcèp AatôaXov auxbv, si du-moins, on Ire les autres-choses Eî ys rcpbç xotç àXXot; IKAPOMENI11I10S. 170 1CAUOMÉN1PPL. Eï i'£ TTOô; TOIç àXXotç èXeÀ-qOetç 7)U,aç îépx; TE; T) xoÀoiô; S; àvÔpcoTcou yEvojxsvoç. M EN. 'OpOtôç, m ÉTXÏps, xxi oùx XTO <rxoxou eixaca; " T ô AacoâXsiov yàp Èxscvo câptaux TôJV TCTSpùiv xxl a u t o ; Êu.7]yavY|(Tcy.u.T1v. [3] E T A I P . E l x x , tô ToXjrqpÔTXTE TCXVTWV, oùx èOEOOI'XEI; U.7] XXI 5Û 7T0U T7)Ç OctÀaTTTjÇ, XXTXTC£(7<nV MEVITCTCEEÔV Tl TcÉXxyoç *y][j.?v ôjdTrsp Tô 'Ixxpiov à7ro8si!;7|ç £TCI TCO <JîXUTOîJ ôvô- [xaxt; M E N . OùSajaû; • ô uiv yàp "Ixxpoç àxs x^pùi TTJV TCTÉpw(71V 7]p[/.0(TU.SV0Ç, ETCSIOÏ] TXytffTX TtpÔç TOV -qXlOV IXïÎVOÇ ÈTXXY,, TCTSpopouYja-xç EîXOTWç xaT£7tE(7SV " TjU/iv Se àxrjpwxx -qv xa (jJXÔTCTCpx. E T A I P . II<3; Xsyetç; "HSTJ yàp oùx OèO' Ôrcie; •qpéu.a a s Tcpoaàyei; Tcpôç TYV àX-qÔeiav TT}ç ô'.-qyqtyswç. MEN, ^iîoé TCOJC " àsTÔv sùpLEysâ-q uuXXacêùiv, ITI 8 î yuTta TûV xapxepôjv, àxcoTEu.ùv aùxatç wXÉvatç xà TCTEûX—, doutions, tu es devenu faucon ou geai, d'homme que tu étais! MÉN. Tu as parfaitement deviné, mon ami, et tu n'as pas dévié du but : imitant l'ingénieuse invention de Dédale, je me suis fabriqué, moi aussi, une paire d'ailes. [3] L'AMI. Ainsi donc, ô le plus téméraire de tous les hommes, tu n'as pas craint de tomber, toi aussi, en quelque endroit de la mer, et de donner ton nom à une mer Ménippéenne, comme nous avons déjà la mer Icarienne? MÉN. Nullement : Icare, en effet, avait attaché son appareil de plumes avec de la cire, et, dès que celle-ci se fut fondue à la chaleur du soleil, il perdit ses ailes, naturellement, et tomba; tandis que, au contraire, nos ailes, à nous, n'étaient pas enduites de cire. L'AMI. Comment dis-tu? Déjà, en effet, — je ne sais comment, — tu m'amènes tout doucement à admettre la vérité de ton récit. MÉN. A peu près ainsi : je pris un aigle d'une bonne taille, et, avec lui, un vautour de la grosse espèce, je leur coupai les ailes 171 t«-avais-échappé à-nous étant-devenu un-certain faucon ou geai d'homme que tu étais. MÉN. Xu-as-conjecturé MEN.Eixaa-aî avec-justesse, ô compagnon, op8(ôç, <L STaiOE, et non loin-du but; Y.0Ù OÙX XXÔ (TXOITO'J ' y à p ègr|-/avr(a-c£u.r(v xa'i aùxô: car j'-ai-imaginé aussi moi-même cette invention-ingénieuse êxeîvo Tô côç'.oga de-Dédale des ailes. AaiSàXsiOV T(ÔV 7TTEpii>V. [3] L'AMI. Ainsi-donc, [3]ETAIP.Eua, ô le-plus-audacieux de-tous, a> ToXlJ.YjpÔTXTE TtâvTWV, tu ne craignais pas que aussi toi, oùx èSESOîXSH; JJLïI x a l où xaTausotov %QM TYJ; ÔaXâTTq; étant-tombé quelque-part de-la mer, to-ne-fisses-voir à-nous axoSst'îjïiç f;|Atv d'-après le nom de-toi-même eu! T(i) avop.au oeauToO «ne-certaine mer de-Ménippe, TI TcéXayo; MSVîTCTCEIOV, comme la-mer d'-Icare? WOTCEp TO ' I x â p t O V ; MÉN. Nullement : MEN. OùSapuôçcar, d'-une-part, Icare, yàp U.ÈV ô "Ixapoj, comme ayant-ajusté acec-de-«a-cire, XTE Ï1PP.OOJJ.ÉVOÎ xripôi l'appareil-d'-ailes, TÏJV ItTÉpwfflV, dès que celle-ci ÈTTElSÙ TX*/tOTa ÈXEtVO; se-fut-fondue au soleil, ËT01XÏ) ItpÔÇ XÔV ï)XtOV, ayant-perdu-ses-plumes, •XTEpoppurioaç naturellement tomba : EÈXÔTO); XaTÉlTEOEV • mais les ailes Ôè Ta tôxÙTCTSpa étaient à-nous non-enduites-de-cire. qv r,pïv àx^poira. L'AMI. Comment dis-tu? E T A I P . rioiç Xiyet; ; car déjà je ne sais comment yàp T,Ôï] oùx olSa oirui; Dt-amènes moi tout-doucement TtpoodtyEtç gEYipéga à admettre la vérité u p ô ; Tqv àXqÔEtav du (de ton) récit. vffi SiriyrjOEoj;. T MÉN. Ainsi à-peu-près : M E N . ûoÉ rariçayan t-pris-ensem bl e ooXXaëàiv «n-aigle d'-une-bonne-grandeur «ETOV eùu.Eyé9ïi, et-en-outre, d'-autre-part, un-vautour ETI SE yùita des forts (de la grosse espèce), ttov xapTepiiiv, ayant-coupé les ailes àltOTSpùlV Ta TCTEpà awee-tes-épaules elles-mêmes...., ùXévai; avTaïç...., Ysvéu,sv6ç TIç Upai; Y, XOXOLôç il àvflptoTtou. 172 ICAROMÉNIPPE. IKAPOMENiniIOS. [xaAÀov 3s xal Ttacav i\ àpyyTj; TïJV sirivocav, û co<. ayoÀT], ?è (/.âXî.ov Btsipi (aot) <> i xal Traaav TTJV sitivatav û'.siu.'.. E T A 1 P . Ilâvu (j.sv oùv ' ai; syoj coi pis Tempo; slp.'. ûTTOTCOV Aôywv xal Ttpôç xh TSXOç V)S"/J xéyTjva TTJç axpoâa'Eu); ' pvq ovq, •repoç *I>iXi'ûu, IJLS Tcept'lovjç à v « Trou TTJ; SiT,yrj«TStoJç; Ix TôJV WTOJV amnoTTi ytévov. Ménippe avoue sa curiosité vis-à-vis des phénomènes naturels, qu'il désirait ardemment s'expliquer. Il insiste, à ce propos, sur l'ignorance et sur la sotte vanité des philosophes de son temps, impuissants à le renseigner. [4] M EN. "Axous TOI'VUV " où yàp àsTéïôv ys xo Gsauta XEv/T|VÔTa tptXov lyxxxaAtTrîiv, xal Taùra, <Lç cl) <pv)ç, lx TôJV ôJTWV àTC7ipTTj|j.£V0v. 'Eycu yao &TC£i8v] Taytcra è;£TàÇojv r à xaxà TôV pi'ov ysAota xal TaTrecvà xal aêéëaca Ta àvQpoûTnva TcdvTa eùptaxov, TCAOUTOU; Âsyw xal apyyà; xal SuvacTeiaç, xaTatppovTJtraç aÙTôJv xal TTJV TCEO! Taùra o*7roo3à|V àqyoÂt'av s S àpy.-fjç, si ayù'ki) (êTTO G°K- E T A I P . I l â v u u-sv o u v wç èyto EÎp.i aot jASTSMpo; TJTTO TÔW ),ÔYO)V x a l xéy/qva T,6ïJ •JTpOÇ TO TÉAOÇ Xffi OLV-ÇoicttùÇ, • 8ï), TVpO^ <I".ÀtOU, u.-qir£puSï|; P-£ à7ir,pTr,p.£VOV SX TÔJV WTtOV Trou âvo) xf\Q ScflypacU);. Ménippe avoue sa curiosité vis-à-vis des phénomènes naturels, qu'il désirait ardemment s'expliquer. Il insiste, à ce propos, sur l'ignorance et sur la sotte vanité des philosophes de son temps, impuissants à le renseigner. [4] MÉNIPPE. Écoute donc : car ce n'est pas un joli spectacle qu'un ami qu'on abandonne bouche bée, surtout, comme tu dis, après l'avoir suspendu par les oreilles. Eh bien! donc, dès qu'une enquête approfondie sur les affaires humaines m'eut démontré que tout ici-bas est ridicule, bas, inconstant, j'entends les richesses, les charges, le pouvoir, je méprisai ces misères, je jugeai que l'ardeur déployée à les poursuivre est un obstacle aux occupa- m a i s plutôt j ' - e x p o s e r a i à toi aussi toute l'invention depuis fe-principe, si /e-loisir est à-toi. L'AMI. Parfaitement : car moi j e - s u i s à-toi élevé-en-l'-air p a r les paroles et j e - s u i s - b o u c h e - b é a n t e déjà pour la fin (dans l'attente de la fin) du récit-écouté : certes, au-nom-du dicu-des-amis, ne laisse pas moi suspendu par les oreilles quelque-part en-haut du récit. Ménippe avoue sa curiosité vis-à-vis des phénomènes naturels, qu'il désirait ardemment s'expliquer. Il insiste, à ce propos, sur l'ignorance et sur la sotte vanité des philosophes de son temps, impuissants à le renseigner. [4] MEN. "Axous TO'VJV avec les épaules mêmes, et Mais plutôt, je te décrirai toute l'invention depuis le principe, si tu es de loisir. L'AMI. Très volontiers; car tes discours me mettent tout en l'air, et déjà j'en attends bouche bée la fin; ainsi donc, au nom du dieu des amis, ne me laisse point quelque part au haut de ta narration, quand tu m'y auras suspendu par les oreilles. 173 yàp TO ttsau.â (èdT'.v) oùx àoTsïov ye èyxaTaXtJtEÏv <ptAov xsxTjvÔTa, xa'i TaûTa, d>ç au <p-r,ç, à7rqprr,pivov èx TWV ùlTWVEàp £yù> èTTSIBYI Ta'/'.aTa à?STâi(a)v Ta XKTa TOV (lîov eupiaxov vcâvTa Ta àvuptoiriva yeAoîa xal TaTtsivà xal àësêaia, Asyt» TTAOUTOU; xal a p y à ; xal Suvao-Tîîaç. xataçpovqcra; aÛTâiv xal ÛTïoAaêiov TT|V (7TfOUOT|V TTîpl TXUTa [4] MÉN. Écoute d o n c : car le spectacle est n o n a g r é a b l e du-moins de-laisser u n - a m i bouche-béante, et cela, c o m m e tu dis, s u s p e n d u p a r les oreilles. Car m o i aussitôt q u e , examinant les-c/ioses relalives-à la vie. je-trouvais toutes les choses-humaines risibles et b a s s e s et non-fermes [inconstantes] je-dis richesses et charges et pouvoirs, ayant-méprise elles et ayant-pensé l'ardeur à-l'-égard-dc ces-c/ioses 17a lKAPOMENIIinOS. IC.MtOMENIPPE. TôJV KXTJOôJI; ff7rouSaicov uTioAaêàiv, àvaxÙTcxEiv TE xat irpbç. xb irxv àvxëAÉTCEiv È7C£tp<jju.7]v. Koa [AGt IvxauOa tioXlr^ xiva. Tcapsiys TT|V arcoci'av Ttoôj-xov aiv aùxbç ouxo; G ùTCG XôJV COCJôJV xaAoùpuvoç. xb-raoç" où yàp elyov EÎICEïV Gù'9' OTCOJç syÉvexo oùxe TôV ÔY|U.toupy6v Où'TE TTJV àpyvjv où'O' ô xt xb xÉÀoç eo-xat aùxoîi. "Excsixa 3k xxxà u,£po; £7r!o"XGTc<J5v TCOÀU y.SÀAov àiropEEV V)vayxa^bu.Yjv ' xoù; xs yàp àffxépaç. ( ou; b Éc/jpwv OJç bxuy/s xou oùpxvoîi Bi£pp'.u.y.£VOuç xxt xov -qXiov aùxbv xt TCGXE YJV àpa ÉTTOSOUV EtoÉvat ' p.âXi<7xa SE xà xotxà (stvat) àsy-oliav xwv akrflmz orrauSaiorv, èirEipu>pr(v âvaxùwretv TE xat àvaêlinEtv •rcpb; xb 7tàv. Koù èvxaôGa TtpùiTov U.èV oùro; 6 xal.oup.svo; xôcrtio; ûirb TôJV (Toçâv aùxb; xapstXÉ f-ot T V ccTiopiav xtvà TtoW-nv • yàp oùv. btyov ejpeîv OUTE oTto); ÈyÉvExo OO'TE TOV OY)p.sovjpybv 175 être embarras des-rhoses vraiment dignes-de-zèle, je-m'-eflbrçais-de lever-la-tête et de-lever-les-regards vers le tout (l'univers). Et ici d-'abord. d'-une-part, celui-ci le appelé monde par les sages lui-même fournissait à-moi l'embarras un-certain grand : car je ne pouvais découvrir ni comment i''-devint (il fut créé), ni le démiurge (créateur), Où'TE TTJV àp;/-n,v ni le principe, cause secrète ; de plus, l'éclair déchirant la nue, le fracas du ton- Où'TE S TI £<7T«i Tô TéIQ; aÙToO. As siTEiTK, ÈTcnj-xoTtâiv xxrà pipo;, Y|vayxa!;bp.ïiv àrcopEîv Tcolo u.allov • , yàp àpa èTOOOOV EÎoÉvat TE TOù; à<7TÉpa; <oo;> Édipiuv StEpptuuivou; TOù oùpavov to; ETU-/£ xat TôV rjliov aÙTav TI TTOTE vjv • S: ydclto-Ta Ta xaïà Tï-|V <7EX,T|Vï)V xaTEçac'vETÔ p.ot aTOTta xa'i TuavTEldj; napâSo^a, xa\ ÈSôlaÇov Tô iroloEtSè; TIOV oxYip.àTa)v aùrr,; ïyzw T V aÎTtav Ttvà ànôppr)Tov • où p.ï]v à/.là xai ào-TpaTiT| 3ta?ao-a X ï I PpovT-i) xaTappaysïo-a ni ce que sera la fin de-lui. D'-autre-part, ensuite, inspectant par partie (en détail), j'-étais-forcé d'-être-embarrassé beaucoup plus : car, certes, je-désirais savoir et les astres <lesquels> je-voyais répandus-à-travers le ciel comme cela se-trouva (au, hasard), et le soleil lui-même quelle-c/iose enfin e'-était; mais surtout lesphénomènes relatifs-à la lune apparaissaient à-moi étranges et complètement extraordinaires, etje-croyais la variété des aspects-extérieurs d'-elle avoir la cause tme-cerlaine secrète : au surplus, [la-nue et I-'éclair s'-étant-élancé-à-traverset /e-tonnerre ayant-éclaté xa\ ùETô; ï] -/IôJV et fa-pluie ou fa-neige nerre, la chute de la pluie, de la neige ou de la grêle, tout cela. r\ ydilaÇa x«TEvExGEt<ra, xvjv GEAYjVqv âxoTcà u,Gt xat TCXVXSAôJ; TcapxSolja xocxsipxi'vExo, xal xô TCGÀUEISEC aux'Tjç xâv ayriy-àxiov aTcôpoT|XÔv xiva xiqv atxt'xv kysiv ÈQo^aÇov • où U.T|V àÀAà xat àsxpa7T7] oià^aca xat [îpovx-q xaxappayEÏcrx xat ùETOç -q v-tcùv r\ yàAaÇx XXXEVE- tions vraiment dignes de nos soins : alors, je tentais de lever les yeux et d'envisager l'univers. Ici, tout d'abord, me causait un grand embarras cet ensemble même que les philosophes appellent le monde : en effet, je ne pouvais découvrir ni le mystère de sa formation, ni le créateur, ni le principe, ni la fin à laquelle il aboutirait. Puis, l'examinant en détail, j'e devais nécessairement douter bien davantage : qu'était-ce, en définitive, que ces astres que j'apercevais semés au hasard à travers le ciel, qu'était-ce que le soleil lui-même, voilà ce que je désirais vivement savoir; mais c'étaient surtout les phénomènes relatifs à la lune qui m'apparaissaient comme étant étranges et tout à fait extraordinaires, et la variété de ses aspects m'amenait à leur supposer je ne sais quelle ou fa-grêle étant-lancée-en-bas, 176 ICAROMÉNIPPE. IKAPOMENinnOS. y/ÔEÏo-a, xat xaôxa ousei'xasxa Trâvxa xat axéxp.apxx TjV. [5] Oùxoov STceiOYÎTrîp Où'XOJ 8texsfu.Y|V, aptsxov elvai ÛTceÀau.6avov rasa xwv cpiAoaôcptov xoûxcov l'xaara ÊxuiaÔEtv ' (o[AT|V yap Ixsivouç ys TTCXCTXV e/Etv av sïTrbtv XYJV aÀrjQsiav. OUTOJ Ô-/| xoùc àpt'sTouç £TciX£^âu,£Vo; aùxùiv, w; svvjv xsxpvrçpaarQxi TcpoffdÎTtou x£ xxuÔpaiTcôx'qxi xat ypôaç wypoxTjXi xat yEVEtbu [3a9uxYjXi, — p.xXtt yàp ûdvaybpxt xtvèc xa; oûpavoyvwv.ovEç oî àvop£ç aôx>'xa pt,oi xax£cpav7]cav, — TOôTOIç âyvstpiaaç èptauTÔv xïà cuyvbv àpyuptov xb usv aÙToOev YJ5T|"xaxaêaXù>v, xb Sa sitrccuôtç àicoStôfiE'.v ITTS XEcpaXai'qj TTJç <rocpiaç OIOU.OAG- YY,sa;j.£voç, ï);t'&uv p.£T£(oooÀso"yY|i; xs SioâaxeaÔai xat XTJV XôJV b'Àcov S'.axôuu.YjS'.v xaxaaaOsïv. Oî Sa xoowrov àpa ISr/jcâv selon moi, échappait à la conjecture et au raisonnement. [5] Ainsi donc, puisque je me trouvais dans cette situation d'esprit, je me figurais que le meilleur parti était de me renseigner sur chacun de ces points auprès de ces fameux philosophes : car je pensais qu'eux du moins pourraient me dire toute la vérité. En conséquence, je choisis les plus forts d'entre eux, autant qu'il était possible de l'induire d'après l'austérité de leur physionomie, la pâleur de leur teint et l'épaisseur de leur barbe; les personnages en question se révélèrent, en effet, immédiatement à moi comme des vantards au verbe haut et des gens versés dans l'étude du ciel. Je me remis entre leurs mains, moyennant une grosse somme d'argent : j'en déboursai la moitié comptant, je convins avec eux de payer le reste plus tard, une fois parvenu au faîte de la sagesse : je leur demandai de m'apprendre à disserter sur les corps célestes et à connaître l'ordonnance de l'univers. Mais ceux-ci. bien loin — 177 et toutes ces-choses étaient difficiles-à-conjecturer et échappant-au-raisonnement. [5] Donc, puisque j'-étais-disposé ainsi, StExesu.r|V OVTOJE, je-supposais ùjre).âp.ëavov apprendre chaque-c/iose ÈxttaBeîv exaaxa rcapà TOUTCOV XôJV cpiXoaôptov de ces philosophes etvas aptarov • être le-meilleur : yàp <<>p.r|V car le-croyais sxssvou; YE 5v ceux-là du-moins, d'-aventure, £Y;etv EIHEIV pouvoir dire Ttâaav xr,v àXrjtfciav. toute la vérité. Oôxw ôi| èjrt>.E?(ip.£vo; Ainsi, certes, ayant-choisi xoùî àpiffxou; aOxoSv, les meilleurs d'-eux, [turer (oç èvrjv xExp.ripao6ai comme if-était-possible de-conjeccxuOpwuôxriTÎ xe irpooxÔTrov par-f'-air-sombre du-visage e xat ùc/poTïjxi xP° a î ^ f^-pâleur du-teint xat £Ja8ÙTï)xt yevEtou, et f'-épaisseur de-fa-barbe, — yàp os avSpeç —• car les hommes xaTS<pâvx,<jâv pot aùxcxa apparurent à-moi aussitôt TSVES uâXa ôstayôpas certains fort grands-parleurs xat oùpavoyvtojj.ovEç, — et versés-dans-la-science-du-ciel, iy/Etphra; èpayxov TOûTOS; ayant-livre moi-même à-ceux-ci xat xaTaëaAwv et ayant-déboursé àpyuptov <ruxvov> w«e-somme-d'-argent importante, Tô p-Èv aùvôOEv -ocr), une-partie aussitôt dès-f-instant, 3top.oAoyv|<Tâp.Evo; ayant-convenu avec eux àTcoSootjEtv xb SE de-devoir-payer l'autre partie ela-avôn; une-autre-fois (plus tard) [ment) èjtt xEspaXafo» au plus-haut-point (au couronner/jç, oocpi'aç, de-la sagesse, xat itavxa xavxa •?|V Suo-Etxasjra xat âréxp-apTa. [5] Oùxoûv âraioïyjEEp YIêKJUV je-demandais-à StSdscrxsa-Bai (jseTetopoXéiTXY!!; TE xat xaTagaÔEÎv Tï)V Staxôop.iri(7[v xoiv ôAOJVOs SE apa èSÉTiaav ToaoûTov être-instruit à devenir habile-à-disserter-en-l'-air et à-apprendre l'ordonnance du tout (de l'univers). Ceux-ci, donc, s'-en-fallurent de-tant LUCIEN. Evtrails. 12 178 ICAUOMÉNIPPE. IKAPOMENIllIlOi;, pis. TTJç 7ixÀatxç èxetV/u; àyvotai; à.TtaXXa.Ça,i, alors xxl s i ; v.siÇouç âitoat'a; çspovTsç svéêaAov, apjrxç xivaç-xai xsX-q xai àxôtAooç xat xsvà xoù û'Xa; xaï ISsa; xat xà xotaoxoi oo-quipat tAOu xxxxysovxsî. n O os TCXVTOJV su.01 yoiiv sodxst ^aÀsxajxaxov, ô'xt u/qoèv àxspoç Qaxspo) Àsyovxsç àxo'Xouôov, aXÀà ;AKy(ôy-£vcr Tvivxï. xat ÔTcsvavxta, OJAOJç Ttst'QsoOou xs ovs -qljtouv xat icpèç xôv aùxou Àbyov éxacxoç ûrcâysiv êTxetpôjvxo. E T A I l J . "AxoTtov Xsyetç, et oocpoi ô'vxs; ot àvSpsç soxaot'ciÇov xcpô; auxoù; xtspi xûv ô'vxtov xoù ou xà aùxa Ttept xffiv aùxdiv looÇaÇov. [6] M E N . Kat u.qv, m éxaips, yeXào-q àxouoaç xrjv TS àXa^ovstav auxôjv xat xqv sv xotp Xoyotç xspaxoupyiav * oï ys tant s'en faut! — de m'arracher à cette vieille ignorance, s'en allèrent me jeter dans des perplexités plus grandes encore, répandant chaque jour sur moi, comme une inondation, je ne sais quels principes, fins, atomes, vides, matières, idées, et autre jargon analogue. Ce qui me semblait par-dessus tout fâcheux, c'est que, la doctrine de l'un ne s'accordant en rien avec celle de l'autre, mais toutes leurs opinions étant contraires et diamétralement opposées, ils prétendaient nonobstant me convaincre, et chacun tâchait de m'amener à sa théorie particulière. L'AMI. Ce que tu dis m'étonne : ainsi des gens, qui sont réellement sages, étaient en lutte réciproque à propos de ce qui est, et ne raisonnaient pas de même sur les mêmes sujets! [6] MÉN. Ah ! bien, mon ami, tu rirais si tu connaissais leur jaclance et le charlatanisme de leurs discours ; d'abord, ils ont inaùWâ^ai ps èxet'vqç xq; iraXatà; àyvotaç, IOTTS xat œÉpovxs; svsëaôôv (ps) sic aTcopîa; pstïou;, xaxay_sovxs; pou âoqpspat •uvàç àpyàç •/al xlXq xat àxôpou; •/ai xsvà xat uXaç xat ï5sa; xat xà xotaûxa. As 'à sSôxet èpol yoûv XaXeiriôxaxov nâvxtov, Sri Xsyovxs: pqSkv ixôXouOov ctxspoç Oaxépto, àXXà Ttâvxa pa/ôpsva xat ûrasvavxîa, opw; f,;to-jv rcsî6so-6at xs ps xat Èxstptiivxo ÛTtâystv (ps) sxaoxo; irpo; xôv Xdyov aûxoû. E T A I P . Aéyst; axoTcov, s't ô'vxs; aovoi oi avops; ioxaotaÇov itpô; aùxoùç TTSpl X(ÔV Ô'vXtOV xat oùx ISô^a^ov xà aùxà itspl xtîiv aj x<ov. [6] MEN. Kai pqv, u> sxatpe, ysXâffï) àxouaaç xqv xs àXaÇovstav auxûv xaï xqv xspaxoupyiav èv xot; Xôyotç. • ot' ys pkv Ttpôixa 179 de-délivrer moi de-cette ancienne ignorance, que même portant {spontanément) i/s-jetèrent moi dans des-doutes plus-grands, versant-sur moi chaque-jour je-ne-sais-quels principes et fins et atomes et vides et matières et idées et les telles-e/ioses. D'-autre-part, ce-qui semblait à-moi du-moins-certes le-plus-pénible de-tout, e'-eso-que ne-disant rien de-conséquent l'-un aoec-l'-autre, [posées) mais toutes-c/ioses combattant {opet contraires, cependant r/s-prétendaient persuader moi et s'-efïbrçaient-d'amener moi chacun au raisonnement de-lui-même. L'AMI. Tàt-dis ime-c/iose-étrange, si, étant sages, les hommes claient-en-lutte réciproquement au-sujet-des o/ioses-étant et ne pensaient pas les mêmes-e/ioses au-sujet des mêmes-cAoses. [6] MÉN. Eh !-bien, certes, ô camarade, fu-riras {rirais) ayant-entendu la jactance d'-eux et le charlatanisme dans les propos : eux qui, du-moins, d'-une-part, d'abord, 180 IKAPOMENinnOS. ICAROMÉNIPPE. 0 irptoxoc piv ETCI y r ^ peê-riXÔTeç xat U.TJSèV TôJV -/ap.aî *P)C !"~ viov 7]U.ôJV ÛTTEpsyovTSc, oAX oùBè btjôxEpov xoo TcX-qcrtov osoopxdxeç, svtoc Se xal ûTCô yrjpcoç. '*] àpptoaTi'aç «U;6ÀUC6TTOVX£ç, ou,coç oùcavoîi TE 7rÉpaTa Siopav Icpairxov xal rbv T]ÀIOV jcepieu-éxpouv xa't xoTç' uxcàp xvjv TEXVjvrjV ÉTreêxreuav, xat uisirsp èx x<3v àaxéptov xaxaireirôvxeç jieyéÔTj TE aùxtôv xat d^rju.axa ois^TJEcav, xal TroÀXâxtç, et xéyot, [XYJSE b-Trdtjot crrâocot Meyapo6ev 'AÔTjVaÇé eloxv àxpiéuiç. eTrto'xau.evot, xb u.exaçù XTJç CSXYJVïIç xat xoO TJXÎOU yeopt'ov bTcécwv etyj TrrJYyEaJv xb [/.eyeÔoç, èxôXu-wv Xéyetv, àépoç xe b'avTrj xat QaXàxxTjç Bâo-n xal y7}ç xeptoSouc àvap.expouvxeç, ext Se xuxXouc xaxaypàapovxeç xal xpt'ycova km xexpaycévotç Siaff^7iu.axtc]ovxeç xat a-cpaipaç xtvàç Troixt'Xaç, xôv oùpavàv OT|6ev aùxov, Tcspiptexpouvxeç. [7] 'ETCEIxa Se xàxetvo 7rwç oùx ayvwuov aùxcôv xat TravreXtoç xexuaiw- toujours marché sur la terre et ne sont nullement plus élevés que nous qui rampons sur le sol; leur vue n'est même pas plus perçante que celle de leur voisin; que dis-je? plusieurs, — soit vieillesse, soit infirmité, — n'y voient goutte; et pourtant, ils répétaient partout qu'ils distinguaient les bornes du ciel ; ils évaluaient le tour du soleil, se promenaient dans les espaces situés au-dessus de la lune, et, comme s'ils étaient tombés des astres, ils en expliquaient la grandeur et la forme. Souvent, s'il arrivait qu'on les interrogeât, ils ne savaient même pas exactement combien il y a de stades de Mégare à Athènes ; mais de combien de coudées d'étendue est l'intervalle qui sépare la lune du soleil, ils osaient le dire : hauteur de l'air, profondeurs de la mer, circonférences de la terre, ils calculent tout cela, et, en outre, ils décrivent des cercles, tracent des triangles sur des carrés, construisent des sphères variées, et, apparemment, mesurent en tous sens le ciel lui-même! [7] Ensuite, comment ne pas taxer non plus d'ar- 181 PeêrixoTeç èiù yf,? xat b7tepé-/ovxE; jr^Sèv ïjgûv T<ôV IpYopivtiiv yap.a't, àXXa OOSè tkSopxôxE; oléxepov TOO TTXYI<7WV, es svtoixai àu.ê).ucoTTovTEç ùxb yripw; YJ àppwortaç, o'fj.(«>; stpao-xov Stopâv Tuipaxâ TE oùpavoû xatTOptEpiTpovvTOV rjXt'jv xat èxîëdtTE'jciv TOI; ûirèp Tï|V ereXtrçvrçv, xa't ôia-TCEp xaTaitECTÔvTsç èx xûv àiTÉptov StE^Effav p.EYÉ9ï) TE aÔTtbv xa't axo^axa, xa't TtoXXaxt;, Et xy^ot, u.ïi3è èntutauevot àxptêéi; ÔTtbirot crTdtbtot eiatv Msyap68sv 'A6r,vaïe, ÈxôXjAtov XéYEIV ÔTOcrtiûv urf/eiov eîrj xb piyEOo; xb x^ptav (AETalo Tfj; (TEXvivri; xat xoO riXtou, àvap.ExpoôvTèi; ayant-marché sur terre et ne dominant en-rien nous les-p/ens allant sur-le-sol, mais pas-même voyant [sin, d'-«.ne-cwe-plus-perçante ç/ue-le void'-autre-part, quelques-uns même ayant-la-vuc-faiblc par vieillesse ou infirmité, pourtant disaient distinguer /es-bornes du-ciel et mesuraienl-tout-autour le soleil et s'-avançaient-sur les-espacea au-dessus-de la lune, et comme étant-tombés des astres, parcouraient [exprimaient) les-grandeurs d'-eux et les-formes, et souvent, si cela-se-trouvait, pas-même sachant exactement combien-de stades sont de-Mégare à-Athènes. osaient dire de-combien-de coudées était quant « la grandeur l'espace entre la lune et le soleil, mesurant TE oc/Tj aepo; xa't pbtOv] OaXaTTYjç xal rceptôSou; yn;, ôè ETt xaTaypâçovTsçxùxXoo; xal StaffX'1!J-a'c^0VT£î Tptyœva èit'i TETpayaivoi; xa't wepip.ETpO'JVTÉ; Ttvaç tT9a:pa; xotxtXaç, Sîjfkv TôV oùpavbv aoTÔv. [7] "ExEtva SI ïCûî xa't èxEtvo a'JTtSv et /es-hauteurs de-l'-air et les-profondeurs de-la-mer et les-circonférences de-/a-terre, d'autre-part, en-outre, décrivant deset traçant [cercles des-triangles sar des-carrés et mesurant-tout-autour certaines sphères variées, apparemment le ciel lui-même. [7] Ensuite, d'-autre-part, comment aussi-cela d'-eux 182 [GAROMÉNIPPE. IKAPOMENinilOS. 183 oùx (sorxiv) ayviopov xxi TjavxEXSx; xExuipiapsvov, xb (auToùc) XÉyovxat; xepi Tari O'JXW; àSvjXwv àracpodvsirSac pyjSèv u ; EtxiÇovxa;, àXXà ùxEpbiaxsivsxOx! TE •/.oà àitoXip.itâvEiv xoTç aXXoiç [WiSspiav ûnepëoXïjv, Siopvvpévou; povovouyp uiv xbv rjXtov Etvat pûSpov, n'est -il pas irréfléchi et complètement insensé, le eux parlant sur les-eftoses tellement obscures we-déciarer rien comme conjecturant, mais faire-les-plus-grands-efforts et aussi ne-laisser aux autres aucune supériorité, jurant presque, d'-une-part, le soleil être wne-masse-de-fer-rougie-au-feu, xtbv Xbywv 6x0x7), pabhov xxxapaQEÏv, xoa UXOTTEI, 7rpà; A'.bc, SE TTJV (JEXT|V/-|V d'-autre-part, la lune el èv yEtxbvwv ècxl x i Sbypxxa xxi p.7] 7txp.7toXu Si£xx7)xoxa. xaxoixsïcôat, SE TOU; àcrxÉpa; être-habitée, d'-autre-part, les astres pivov, xb TTEpi xûiv ooxioç àS^Xwv XÉyovxaç O.TIOEV w; sixxÇovxac àixocpaiVECÔai, àXX' ÛTcepStaxEiveo'Oat TE xca u/Mb£u,i'av xotç aXXcnç ùxepêoX-qv àTCoXtuTcxvEtv, piovovouv^i oiou.vuu.svou; u.uSpov piv Etvai xbv -qX'.ov, xaxo!XEi<j8at SE x-qv OEXYJVT|V, ùSaxoîcoxETv SE xoù; aaxsc-a;, xoïï vjXt'ou xa.63.7tsp îu.ovta x'.vt XTjv cxp,â3a EX X7)î OaXaxxT); àvao-7tâ>VTo; xal axcamv auxoT; xb Tcoxbv è; mou otav£p.ovxo; ; [8] TTJV piv yàp ÈvavTibVqxa ûSOCTOTCOXEîV, Ilpibxa psv yàp aÙTcfî; vj xepo xou xbopou yvcjp.7) oiacpopo;, Et ye TOI; psv àyÉW7)xdç XE xai àv<nA.s9po; eîvat SOXEÏ, oî SE rogance et de suprême orgueil cette manie qu'ils ont, quand ils traitent de problèmes aussi obscurs, de ne jamais déclarer leur avis à titre d'hypothèse, mais de l'imposer avec opiniâtreté et de n'en laisser prévaloir aucun autre? Peu s'en faut qu'ils ne jurent que le soleil est une masse incandescente, que la lune est habitée, que les étoiles boivent les vapeurs humides tirées de la mer par le soleil avec une espèce de corde à puits et distribuées à chacune d'elles comme breuvage en égale quantité. [8] Jusqu'où va, en effet, la contradiction de leurs idées, c'est ce qu'il est facile de constater; aussi bien, examine, au nom de Zeus, si leurs doctrines ont la moindre affinité, et si elles ne sont pas radicalement séparées. En premier lieu, la conception qu'ils se font du monde diffère : les uns le croient incréé et indestructible, les autres ont xoù rjXiou àvaiîTcâivxo; i7]v îxpiSa Èx TV); BOCXÔTT-Q; xaOocTOp xiv\ Ipovià xoù ênxvÉpovxo; xb uoxbv i\ leroo aùxoï; ôtTtaffiv ; [8] Msv yâp (Èort) pàSmv xavap-aÔEiv xriv ÈvavxibxYixa xriiv Xôyuv ÔTuôc-ï) (suxlv), xoù <jx6itei, upb; Aib;, Eî xà Sôypaxâ Êoxiv èV l'Eixoviov xoù p.») S;eo-TY)xÔTa îiâpTtoX'j. F à p psv TTpôixa r| yviopr) TCEpl TQV xoopou (Èdx'i) âiâçopo; aùxoî;, EV' ye xoî; pkv boy.Et ETVOù XE àyéwrjxo; boire-de-l'-eau, le soleil tirant l'humidité de la m e r [puits comme avec wne-certaine corde-àet distribuant le breuvage également à-eux tous? [8] D'-une-part, en-effet, il est facile rfe-reconnaître la contradiction des discours combien-grande elle est, et examine, au-nom-de Zeus, si les doctrines sont dans les doctrines voisines et non séparées (en opposition) infiniment, Car, d'-une-part, d'-abord l'opinion au-sujet d u monde est différente à-eux, si du-moins a u x u n s r'ï-semble être et non-créé 184 ICAROMENIPPE. IKAPOMENIIinOS. xat xov 8ï)u,toopyàv aùxou xat TTJç xaTacrXEUTjÇ TôV xpoTrov xaî avio>.E6po;, os Se xoù îtTteTv ÈTÔÀu-rjo-av • ou; xat p.âXioTa l ô a u p £ o v ôebv u.év xtva êvoXpicav EîTIEÎV TEV-VITTJV xaiv o'Xwv ÈStdTXVTaç, où TtOOffXlôeVXaÇ. Se OUTE OÔ£V TJXOJV OUTï ôrtou éOTCù; s x a o r a êxexxai'vexo " xat'xoi TTOO ye TYJ; TOO Tcavxb; yevE(Tsoj; aoùvaxov xal yobvov xal TO'TCOV èvvoeîv. E T A 1 P . MocÀa xivà;, w MéviTrue, xoÀu,Yixà; xal ôauu.axo- tôv Sqpioupybv auxoû xoù TôV Tpiirov TTJ; xarauxEuï); • où; xoù pcùXtara È6aûu.aÇov stpiiTavTaç piv rtva Ôebv TEYV!TT|V TÔJV Ô'XfOV, 7roioù; avSpa; Àéyetc. 8k ou irpooTtôéwa; Ménippe continue à énurnérer les inepties de ces philosophes. Leurs sentiments sur les dieux. — Puis il explique comment il s'est avisé de s'attacher des ailes aux épaules, et il conte le début de son odyssée aérienne. OUTE OÔEV 7]XtOV O'JTE o7tou é o r w ; ÈTEXTat'vETO Sxaora • xottTOi 7rpb ys TT ( ; yEvÉa-ew; TOû Tcavràç MEN. ï t ' 3 , s? axouseta;, w Gaup;x<jcs, 7iEpl TE îOEOJV xal aawfiaxwv a Ste^épv^ovxat, vj xoù; irept xoù TrÉpxxo; TE xal aTcsîpou Aoyou;; Kal yàp au xal aux?] veavix'q aùxot; TJ [AX/TJ, parlé, sans hésiter, et de l'ouvrier, et du mode d'organisation de l'œuvre; ceux-là m'étonnaient surtout, qui préposaient à l'univers un certain dieu artisan, sans ajouter ni d'où il était venu, ni où (Èarlv) àoùvaTOV .èWQEïV xoù y_pôvov x a \ T07tov. E T A I P . Aéyeiç, tb MÉvtTtTO, xtva; àvSpa; piâ),a ToÀutYprà; xoù ôaup.aTon'otoù;. 185 et indestructible, les autres même ont-osé dire le créateur de-lui et le mode de-i'organisation : lesquels aussi surtout ie-m'-ctonnais préposant d'-une-part ton-certain dieu artisan du tout (rie l'univers), d'-autre-part, n'ajoutant pas ni d'-où étant-venu ni où se-tenant t'Z-fabriquait chaque-oftose ; cependant, avant du-moins la naissance du tout, il est impossible d' -imaginer et ?e-temps et I'-espace. L'AMI. Tn-dis, ô Ménippe, certains hommes 1res audacieux et charlatans. Ménippe continue à énurnérer les inepties de ces philosophes. Leurs sentiments sur les dieux. — Puis il explique comment il s'est avisé de s'attacher des ailes aux épaules, et il conte le début de son odyssée aérienne. il se tenait quand il fabriquait tout cela; et cependant, avant la genèse du monde, il est impossible d'imaginer ni temps ni espace. L'AMI. Tu me cites-Ià, Ménippe, des hommes bien audacieux et de fiers jongleurs! Ménippe continue à énurnérer les inepties de ces philosophes. Leurs sentiments sur les dieux. — Puis il explique comment il s'est avisé de s'attacher des ailes aux épaules, et il conte le début de son odyssée aérienne. MÉN. Et que serait-ce si tu entendais, mon cher, ce qu'ils débitent sur les idées et sur les êtres incorporels, ou bien leurs discussions sur le continu et le discontinu? Car parfois éclate entre MEN. AÈ TS, eu Ôaufixto-iE, Ei àxoûffEia; a StE^kpviovTat TTEpt TE ÎSEÛJV XOÙ àffWjAXTOJV, T) T O Ù ; ).byou; îtept TOU TOp«TO; TE xal axEipou ; Koù y à p au xoù aûxïj r| pâ-/-q VEavtx^ (èOTIV) auTO*.;, MÉN. Mais quoi (que serait-ce). ô mon-admirable-ami, si fu-entendais ce-que t'i.s-débitent au-sujet et des-idees et des-êlccs-incorporels, ou les discours sur le continu et 'e-discontinu ? Et, en-effet, d'-aulre-part, aussi ce combat juvénile est à-eux, 186 IKAP0MENinn02. ICAROMÉNIPPE. TO?î u.Èv TEXEI TO TCXV Tceptypaçouci, TOÏç Sa XTSXÈç. TOUTO sivxt TOîç p.EV irEpiypatpO'jdi ÛTToXau.fjâvouff'.v. TÉXei T'O rcSv, TOî; SE ùitolvagêdvQ'Jaiv Où pvrrv aXXàc xa\ TCOC;J.TCôXXOUç xivèç, eîvxi TOùç xâffaouç aTceœai'vovTO xx\ TWV cô; TCEOI évbç aùxoù SiaXsyovivwv xxTEyiyvwe'XOV. "'ETEOOç SE ttç oùx EÎpTjVixb; av7)p -coûro EÏVOO. à t £ ) i ç . Où jj.ïjv alla, xcu TIVEç aTcscpouvovco TOùç xéopouç TCOXEO-OV TûV OXWV TtaTÉca slvat êSôÇaÇe. [9] IIEDë pvsv yap TOJV 6EO>V xt' ypYj xx'i Xéyeiv; oit ou TOI; U.ÈV apiOixéç TIç ô 6 E ô ; TJV, oî Se x a t à xovûv xxl yyTjVÔJv xxl TcXaxavMv èTCWP.VUVTO. Koù oî U.EV, TOùç xXXouç aTravTXs Osoùç àTCEÀâo-avTsç, évt p.ôvtp TT]V Tô5V oX(ov àpY'qv àTcÉvejjLov, ojffTE TJ pépia xai ayJJeçôai" p.E slvai uapuôXXou^ xal xarEyiyvoxrxov TOV Si«Xsyop.Év(i)v aoToù J i ; irspl èVôç- As T:ç Ërspo; àvî)p oùx Eipovtxb; ÈSôljasE •aôbep.ov stvai uaTcpa T(i)V S),WV. rocaÙTTiv artoptxv OEUJV àxoùovTX • ot Sa êu.TraXiv êixtSaqViXeuouevot iroXXoùç TE aùxoùç àTcstoaivov xxi oieXôpvevot xbv u,év eux une lutte ardente, les uns circonscrivant tout dans le fini et les autres supposant que tout est infini. Allons plus loin : plusieurs soutenaient qu'il existe une infinité de mondes, et ils condamnaient ceux qui, dans leurs cours, n'admettaient qu'un monde unique. Un autre, personnage peu pacifique, opinait que la guerre est la mère [9] Mev y à p Ttspl T<SV 6sôiv Tî ypù */.ai àEYE'.V; Snoy voïç gsv o 6sbc ^V TIç àpiGab:) oï Se Èmûu,vuvTO x a x à xuvdiv x a i ynvôiv Xxl TËXaTXVfDV. K a t oi' (J.ÈV, à-nsXâaxvTE? « u a v T a ç T o ù ; â l A o u ; HEOUç, àitévEgov Ëvl n.ôvq> de toutes choses. [9] Quant à leurs sentiments sur les dieux, que Tï)V à p X u v faut-il aussi en dire ? Pour les uns, la Divinité était un nombre ; (îiffTE YipÉU.* •/.a! n e «yoEcrflai d'autres juraient par les chiens, les oies et les platanes. Ceux-ci, après avoir chassé lous les autres dieux, attribuaient à un seul l'empire de l'univers, si bien qu'en les entendant je fus un peu fâché, moi aussi, de voir une telle disette de dieux; ceux-là, au contraire, moins avares, prouvaient qu'il y en a plusieurs, et, les divisant en catégories, ils appelaient l'un d'eux le premier dieu T< v ^ oï.wv, x àxoùovTa TOffaÙTiyv à i t o p t a v 8E<5V • oi Se Ë'uiraXiv È7ttSaUVt).E'UÔU.EV0t «TOfatVOV OWTOÙç •JtoXXoÙç TE Xxl StE>.ÔW.£VO! ÊTtexàXouv TOV U.ËV TIVX 187 aux uns circonscrivan daws-Ze-fini le tout, aux autres supposant cela être infini. Et, de plus, aussi certains déclaraient les mondes être très-nombreux et condamnaient les-philosophes parlant de-lui comme d'wft-monde-unique. D'-autre-part, certain autre homme non pacifique pensait fa-guerre être fe-père [la mère) du tout. [dieux [9] D'-une-part, en-eftet, au-snjet des quoi faut-if encore dire? du-moment-que pour les uns le dieu [la Divinité) était wn-certain nombre, les autres juraient par fes-chiens et /es-oies et fes-platanes. Et les uns, ayant-chassé tous les autres dieux, attribuaient-en-partage à-un seul la direction-suprême du tout, au-point-que un-peu aussi moi être-fâché entendant wne-si-grande disette de-dieux ; les autres, tout-au-rebours, fournissant-en-abondance, déclaraient eux et nombreux et les ayant-séparés appelaient l'-un wn-certain 188 ICAROMENIPPE. IKAPOMENinnOS. T'.va îrpôjTov 9sbv ÉTtsxaXouv, xotç 8s xà Ssuxspa xat xpfxa premier dieu, et assignaient aux autres le deuxième et fe-troisième rang xà SevtxEpa xat xpt'xa de-la divinité. XTjÇ oeoTTixo?D'-autre-part, encore les uns AÈ EXl oï fJ.£V croyaient la Divinité •/ryoOvTo xb Oeïov être une-chose incorporelle etvat xt a<7<oij.oaov et sans-forme, les autres xal au.op<pov, ot 8s concevaient elle otsvooûvxo aùxoû comme au-sujet-d'im-corps. WÇ TCEpt <xtàu.axoç. Puis aussi les dieux Erra xaî ot Oeot ne-pas semblaient à-tous oùx ÈSoxouv rtacnv irpovoEÏv xûv Trpayaâxwv pourvoir aux choses xaTàriga?, relatives-à nous, ma s àÂ).à rjcrâv xtvs; ' étaient certains ot àcptévxeç aùxoùç les affranchissant eux 0-up.Ttâo-ïK T"C? ÈttgEXefa;, de-tout le soin, ôio-irep vigsî; stb.8ap.Ev comme nous avons-coutume àTToXÔEiv xûv Xetxoupytàiv d'-afl'ranchir des liturgies xoù; 7iapr,êï)x6xa; * les-ftommes sur-le-retour-de-l'-âge : yàp Eto-âyouo-tv aùxoùç car its-intivoduisent eux où8kv oxt g-n Èotxôxaç absolument semblables [de-comédie. vorçoop'j?oprigaatvxwp.ty.otç. aux personnages-figurant-les-gardes hl 'E'vt0[ D'-autre-part, quelques-uns, ûmpëàvTE; iràvxa xaûxa, ayant-surpassé toutes ces-opùu'ort.s, èTOO-TEOOV oùSè xrjv âpy^v croyaient pas-même à-1'origino Etvat xtvàç GEOUç, être certains dieux, à U à àuîXt'gnavov mais laissaient xbv xôtrgov çÉpEfffiat le monde se-conduire àSéaTcoxov sans-maître xat àvr,ysg6vsuxov. et sans-guide. [10] Totyâpxot [10] En-conséquence, àxoùwv xabxa entendant ces-choses, rcpwTOV 6:bv, EVSULOV XOÎÇ OS sv£p.ov XTJç 8sdxY|XOç. "£xt os ot ptÈv à<7oju.ccxôv xt xal au,opoov rjyouvxo sèvat xb Gstov, ot 8s OJç TïEO'C <roju.axoç aùxou Stevooovxo. E î x a xat xcpovostv xuïv xa6' 7)u.5ç TcpJCYpcitTtov où Ttatnv âBôxouv ot 6sot, aXk' 7)0"dv xtvsç ot XT]; cuu.rcào'Yjç Irctu.eAet'aç aùxoùç àcstsvxsç, uierrcsp rjo-stç stc69au,sv aTcoXustv xûv AstxoupytôJv xoùç TtapT|ëT|XÔxxç * oùbiv yàp oxt u.7] xotç XOJJJUxoïç oopucpop-qu.a<7tv lotxoxaç aùxoùç staàyooc-iv. "Evtot os xauxa, xtàvxa uTcspSxvxsç, où8è XTJV âpy-qv stvat ôsoûç xtvaç Infor eu ov, aXX aSso-Tcoxov xal àvïjysfjiôveuxov <pspsx6ai xbv XOOJXOV àxcsAfpvrravov. [10] Totydpxot xaoxa àxoùwv àTctaxEÏv asv oùx sxôXu.a>v ùddêpepiéxatç xs xal -Xiiysvsfotç àvbpàotv " où u.7|V styov ys OTTYJ xcTiv Xôywv xpaTcôpievoç àveTctÀYrTtxbv xt otùxojv et assignaient aux autres le second et le troisième rang de la divinité. De plus, quelques-uns pensaient que la nature divine est incorporelle et sans forme j d'autres la concevaient sous la figure d'un corps. Ensuite, tous n'étaient pas d'avis que les dieux s'inquiètent des affaires qui nous concernent; mais il y en avait qui les déchargeaient de tout soin à cet égard, comme nous avons coutume de dispenser les vieillards des fonctions publiques : alors, ils les introduisent dans le monde absolument semblables aux comparses de théâtre. D'autres, enfin, surpassant toutes ces opinions, ne croyaient même pas qu'il eût existé de dieux dès le principe, mais ils laissaient le monde aller son train sans maître et sans guide. [10] Ainsi donc, en écoutant tout cela, je ne me sentais pas le courage de refuser créance à des hommes dont la voix était si sonore et la barbe si touffue; et, d'autre part, je ne savais de quel côté me tourner pour trouver dans leurs enseigne- 189 oûx ÈXÔX11.WV u.Èv àTturxEÏv àvSpâdtv vnI/iêpEuixat; xe je n'osais pas, d ' - u n e - p a r t , refuser-créance-à d e s - h o m m e s résonnant-au-haut-du-cicl xat YiuyEVEt'oiîoùx et-/ov u-qv ys 8IXï] xôiv >,ôytûv xpaTOgsvoc E-3poiu.t et à-la-barbe-touffue : je ne savais p o u r t a n t d u - m o i n s de-quel-côté des discours m'-étant-tourné je-trouverais 190 IKAPOMENI1T1IOS. EUpOt'/.'. XOcl UTCÔ QxxSpOU rJt-'/jSoca/) 7ï£plTp£7rdy.EVOV. "ÏÎTTS 07] xb 'Ou.7]pixov IxEÎvo axsyvôjç ETrxayov ' TtoXXxxtç U.£V yào av (jjpu.7)!Ta Tcioteusiv xivi auTàJv, ï è'vepoç ôé u.s Ouao; è'pvxev. » 'E<ù' oïç airacrv àu.7]^avôjv ETù y/Ji; "-SV àxoôcrsa-Ôat' TI TCEOI xouxiov ï.ÀT|9£; a7reyryv(j)<rxov, JAI'XV os Tf|î <7uyvjrâ<T7]î aTcoat'aç à7caXXay7jV ôJU.TJV e<7£<76at, Et aÛTÔç TcxspwÔEt'ç 7T(oç, àvéX9otu.i ê; xbv oûpavdv. TOUTOU SE U.OC TcapEÏys TTJV sÀTCioa u.âÀi<rxa u.£v 7) ÉTctâuu.t'a, SITSITK os xac o Xoyoïrotbç AUîWTCOC, àsxoTc xai xotvôâpoiç, Èvt'oxs xal XXU.T]ÀOI;, j3âffiy.ov àrcc-œxi'vcov xbv oùpavdv. Àùxbv p v oûv TcxEpoouTJo-at' TCOTE oùo£u.i5 u.7]yav7J Suvaxbv E!VXI aoi xxxEœat'vExo * si oè yuTcbç vj àsxou TCEptQeipvrjv Tcxepà, — xabxx yào av u.bvx otxpxsaai xcobç u.sys6oç ments un seul point qui fût inattaquable et ne fût pas réduit à néant par l'un d'eux. J'éprouvais donc véritablement ce que dit Homère : « Mais un autre désir vint retenir mon cœur. » A propos de tout cela, fort embarrassé et désespérant d'apprendre sur terre rien d'exact touchant ces matières, j'estimais que l'unique moyen d'échapper à toute cette incertitude serait de monter moi-même, muni d'ailes, jusqu'au ciel. Ce qui me fit espérer le succès, ce fut surtout l'envie que j'en avais, et puis le fabuliste Ésope, qui nous montre le ciel accessible à des ailles, à des escarbots, parfois même à des chameaux. Or il m'apparaissait de toute impossibilité qu'il me poussât jamais des ailes à moimême ; mais, si je fixais à mon dos celles d'un vautour ou d'un aigle, — les seules qui fussent assez solides pour convenir à la ICAROMÉNI1TE. VI aÛVÛV àvE7T!Xï]TCTOV xal irîptvpe7tô[Asvov u.ijcap.îj ûTCô BavEpo'J. "Qffvs 6r| k'itaTVOv àvE/vw; quelque-chose 191 d'-eux (non-exposé- et renversé [aux-attaques en-aucun-point p a r l'-autre. De-sorte-que, certes, j c - s u b i s s a i s réellement ce-fait homérique : car, d'-une-part, souvent, d'-aventure, j'-étais-porté-à me-confier-à lôpUTiffa IttffTSUSlV quelqu'-un d'-eux, vivl avjvtov, « mais tm-autre esprit « 3è ëvepo; 6ou.b? retenait moi. D spyxE'v U.E. » A-propos-de toutes lesquellcs-c/ioses ' E : ù arcaxiv eu; étant-embarrassé àu,vy/avtov je-désespérais, d'-une-part, aTreyiyvaxrxov p.ôv de-devoir-entendre sur terre àzoéiTîaua! ènl rr]z vt àX/jOèç TtEpl voùvtov, quelque-chose de-vrai sur ces -choses, d-autre-part, je-pensais 61 <p(A7iV un-seid moyen-d'-échapper-à uiav àitaÀXayïiv toute l'incertitude o-'jpnrâa-r,; vf,; aTtopîaç devoir-être, si moi-môme ëac0"9ai, si a-'Jxbî ailé en-quelque-sorte 1tV£pw8£Îî TTOÇ àvé>9oi(« è« vbv oùpavôv. je-montais au ciel. As u.à/.t(Tva plv ï| £itiou|i.ta Mais surtout, d'-une-part, le désir •^apeiys yo' offrait à-moi -f,v i>.7tt'6a TOUTOU, l'espérance de-cela, ÏTïstva oè xal ensuite, d'-autre-parl, aussi 6 XoyoTtoibç Atb-tono;, le fabuliste Ésope, àiio^atvwv vbv oùpavbv montrant le ciel pâatpov ÔETOÏç accessible d-des-aigles xal xav6âpoi(;, et à-des-escarbots, êviovE xal xau-ïp.oi;. parfois même d-des-chameaux. Mèv obv xavecpaîvEvb u.oi D'-une-part, donc, apparaissait à-moi gïvai ôuvavbv où5eu.iàp.7|7av7J n'-êlre possible par-aucun moyen irv£po^uT,aaf TCOTE' me-pousser-des-ailes jamais; os si •aspiOicp.'/iv mais si je-m'-attacbais •jrrepà yoirb; TJ àEvoë, des-ailes de-vautour ou d'-aigle, — yàp vaôva pôva — car celles-là seules, àv 6iapxÉo-ai d'-aventure, suffire-complètement jupbç (léyeDoc en-raison-de la-grandeur awyaxo; àvôpamivou, — du-corps humain, — ÈXSÏVO TO 'OpLYJpixÔV yàp U.ïV noXXdtX'-î av 192 IKAPOMENiniIOS. àv9pcù7uvoo 0-oju.axoç, — ^ i x a * v F- fy ' 7tet v ?^ Trpoytopr,- irai. Kat STJ 5UàXX6COV r à opvsa QaxÉpou O-.EV XT|V 8s;iàv TEXSpuya, xou yu7riç ok xrjv Éxspav aTtÉxsu;ov EU u.aXa. Eïxa otaorîaa; xac xaxà xoùç U>U,OUç TEXatAtocrt xapTîpoTç àpu.oc;ï.p.Evoç xai Tcpôç axpotç xotç coxuTCTspotc; Aaôâ; xivaç xaïç yspat TtapacxEuâtra; ETtEipoSuvrjV Êptaiixcâi xb Tcpàixov àvaTcrjOùiv, xal xaïç yspcùv ÛTCEpéxxojv xat ôjffxep oî y/è,V£Ç Ixi yanvatTrEXcoç STcaipôpLEVOç xxt axpoëaxùjv au.a ptsxà xàjç TCXTJ<7E<OC; • érret 3E ûT:Y)X0UÉ U.0'. xb Ttpxyu.a, xoXaTjcbxEpov 7JSY| XYJç Tfît'paç YJTEXÔ- [ATCV, xxl àvcXÔtov ÊTù TYJV axpûTcoAtv acprjxa Ip.xoxbv xaxa xou xpTjpwou csÉptov éc aôxb xb ÔÉaxpov. [Il] 'îiç 193 ICAROMENIPPE. 01 T SE àxtvSûvojç. xax£Trxbu.T|V, ûdjTjAx YJOYJ xa u.ExÉtopx Ècppbvouv xal apaç àxcb nâpvrjGoç r] àrcb "Tpvcxxou grosseur du corps humain, — peut-être mènerais-je à bien l'expérience. Je pris donc ces deux oiseaux; je coupai avec beaucoup de soin l'aile droite de l'un d'eux (Vaigle) et l'aile gauche du vautour. Puis, je les attachai et les ajustai à mes épaules avec de fortes courroies; j'adaptai aux plumes du bout de l'aile des espèces de poignées pour les mains ; et alors je m'essayais, d'abord en sautant, en m'appuyant sur les mains; et, comme les oies, je volais encore terre à terre, me soulevant sur la pointe des pieds en même temps que j'agitais mes ailes ; enfin, puisque la chose me réussissait, je tente désormais l'épreuve avec plus de hardiesse, je monte sur la citadelle, je me jette du haut en bas, et m'élance vers le théâtre même. [11] Gomme j'avais opéré sans danger cette descente aérienne, je méditais maintenant de gagner les hautes régions de l'éther, et, parti du Parnès ou de l'Hymette, je volai jusqu'au mont Géra- la tentative, d'-avenlure, réussir à-moi. Et, certes, ayant-pris-ensemble les oiseaux je-lranchai très bien, ÔOTÉTEU.OV pâXa eb d'-une-part, l'aile droite U.ÈV TTIV TETÉpuya Seipàv ÔaxÉpou, de-l'-un, 8k rby érlpav xou yjTto;. d'-autre-part, l'autre a«7e du vautour. Eîxa 3tabr|<xa; Puis, ayant-lié-autour y.at app.ocrap.Evoc et ayant-ajusté xaxà xoù; àîpov; aux épaules xeXapâiac xapxspoïç avec des-bandes-rie-CMiV fortes xa'i TiapacrxEuricra; et ayant-disposé [extrémités irpbî xoî; ttfXuirxÉpoiç àxpo:ç aux plumes-du-bout-de-t'-aile auxx:và; Xa&à; xaï; yspadv, certaines poignées powr-les mains, xb Ttpûxov d'abord ÈTteiptopvjv Èpa-jxoû j'éprouvais moi-même àva7t/]Sôiv, en-m'-élançant, et fendant l'air acec-les mains xai vTCEpéxxojv xat; yspcriv et m'-élevant y.at ÈTcaipépEVo; encore volant-à-terre, EXI yapaiirsxw; comme les oies, [même-temps tûOTtEp oi yn v£ î xai àxpoëaxwv apa et aliant-sur-la-pointe-des-pieds enpsxà xf,ç îTT'ccrEwç • avec le vol ; ôk èTTEI xb Trpâypa mais après-que la chose •JTCïJXOUé poi, obéissait à-moi [réussissait), y,5ttôpyjv xvjç xcEÎpa; j'-essayais la tentative r(3ï) xoXpripôxîpov, désormais plus-audacieusement, xa'i avEXOwv et étant-monté èrri XïJV àxpôrcoXiv sur la citadelle àsTf/a Èpauxbv j'c-laissai-tomber moi-même xaià TOû xprjpvoô" du-liaut-de l'escarpement çÉpcov è; xb Oéaxpov aoxô. portant vers le théâtre lui-même. [11] Ak d>; y.axEUXôpr)v [11] Mais, comme je-descendaisàxcvSuveoç, sans-danger, [en-volant, ijjpovouv y;Syj je-méditais dès-lors •LepTi'Xà xal pExécopa des-essa»s-hauts et dans-les-airs, xai apa; ÈTCExôpnv et, m'-étant-élevé, je-volais àirb IIâpvr,8o: rj aTcb 'Tpïixxo-; du Parnès ou de f'-llymette pkypt rspavEtaç, jusqu'-aw mont Géranéia, xrjv Tteïpav av jtpoy_wpïi<7ai P01Kat &r\ o-yXXaêàjv xà bpvsa LUCIEN. — Extraits. 13 194 ICAROMENIPPE. IKAP0MENIIÏII02. p i y o t TepavEtotç £7C£Tdu.Y|V, s i x ' IXEïSSV ITII xôv 'AxpoxôoivÔov avco, £tx« OTTEp «POXOYJ; x a l 'Epuv.av6ou p-é/pt irpbç xb T a i 5 ysXOV. "HoYj S' OUV JJt.01 XOO XOAu.7ju.axOC Êxp7£f7.£A£TY;U.ÉV0U, x é AEIÔç XE x a l û'^tTrÉxTjç ysvop,svoç oùxÉxt x a VEOXXWV l a p ô v o u v , âXX' £TC1 xbv "OAuuvrrov à v a ê à c x a l wç èVYJV u,àAtrjxa xoucpojç ÈTci(7ixto"âu.£voi; xb AotTtbv sxstvov euOù xou oûpavou ' x a l xb jjùv TcpôJxov ÎÀiYYt'ojv Û7xb TOO paOouc, a s x à Se Icpepov xal xouxo eûu.apojç. 'Excel Se x a x ' aùxvjv 7)07; X7]V S£ÀYJV7;V Êyôvbu.7)V Tcau.TcoAu XôJV vecpcSv aTcocTcâccaç, 710"9ôu.7|V xdu.vovxoç euvxoxou, x a l adÀto-xa x a x à TTJV àpiaxepàv Tcxépuya TY;V yurccVTJV. IIpooeÀdcjaç oûv x a l xa6e^ôu.evo; £7t' a ù x â p bTavsTraudpvqv IL XT]V y7\v avtoOev àTCoëAeTCtov x a l wccTcep b xoù 'Ou.7;pou Zeùç n é i a ; puis, de là, je m o n t a i à l'Acrocorinthe; puis, j e m ' e n fus j u s q u ' a u Taygète en passant par-dessus le Pholoè et l'Érymanthe. Dès lors donc, l'exercice accroissant m o n audace, j e devins d'une adresse accomplie et capable de voler au h a u t des a i r s . J e ne songeais plus à imiter les tout j e u n e s oiseaux, m a i s j ' e s c a l a d e l'Olympe, et, m ' é t a n t pourvu d'une provision d e vivres aussi légère que possible, je m e dirige dorénavant droit v e r s le c i e l : et, d'abord l'abîme m e d o n n a le vertige; mais, ensuite, j e supportais cela aussi facilement. Quand j e fus arrivé d a n s les p a r a g e s m ê m e s de la lune, après avoir fendu un très grand n o m b r e de n u a g e s , j e m e rendis compte que j ' é p r o u v a i s d e la fatigue, surtout à l'aile g a u c h e , celle du vautour. J e m e portai donc vers cet astre et y fis u n t e m p s d'arrêt pour prendre u n peu d e repos. J e t a n t d'en h a u t m e s r e g a r d s s u r la terre, c o m m e le g r a n d Zeus d'Homère, 195 puis de-là en-haut jusqu'à l'Acrocorinthe, puis au-dessus-dit Pholoè et de-f-Érymanthe jusqu'au Taygète. Mais donc, dès-lors, l'audace [moi, s'-étant-développée-par-l'-exercice àétant-devenu et parfait [très habile) et volant-au-haut-des-airs, ne-plus je-méditais les-eayofoiVs de-jeunes-oiseaux, mais étant-monté sur l'Olympe et m'-étant-muni-de-vivres légèrement comme iJ-était-possible le-plus, w ; èviyv p.âXicrxa, à-1'avenir je-tendais xb Xocubv sxecvov droit au ciel : S'jbb xoù oùpavoù ' et d'-abord, d'-une-part, x a l xb Ttpàixov psv ayant-le-vertige par-l'-etïet-de la profondeur, ùub xoù pdcDouç, d'-autre-part, après, je-supportais ôè p.exa à'çspov même cela aisément. x a l xoùxo e u g a p û ç . Mais après-que je-fus déjà As È7CEL ÈYEvÔp.V)V r,Sï) auprès-de la lune elle-même, xaxà xàjv trsXvivYjv aùxïyv, m'-étant-éloigné aTcourcâo-a; considérablement des nuages, irâp/noXv xwv vsçtôv, je-sentis moi-même étant-fatigué, Ègavxoù xâjAvovxoç, et surtout xal pâXtaxa xaxà xr,v jrxspuYa àptaxspà'v, à l'aile gauche, la (celle) du vautour. xvvv yvK'yryi. Donc, nT-étant-avance Oiv ^poo-sXào-a; et m'-asseyant sur elle, xal xaÔEÇôp.svo; ère auxTJr, je-me-donnais-un-peu-de-repos ôiavETcaobaiv jetant-les-yeux d'-en-haut àitoëXé7r(jov àvw9sv vers la terre, è; Xï)V Y V ' et comme ce-fameux xal biarcEp èxeîvoç Zeus d'Homère, ô Zsùç xoù 'Opripo'j, èirt xbv 'AxpoxôpivÔov, slxoc ÙTcàp «hoXorj; x a i *Epup.âvOou uixpt xxpo? xb Taûysxov. 11s O'jv r)o7] xoô xo).p.7i[j.axoç èv.p.ep.eXETï]u.évou p.01,, ysvôusvoç xs xsXsio; x a l inI/mÉTr,:, oyxéxc ècppôvouv xà vsoxxtôv, àXXà à v a ê à ? èitl xbv "OXoguov xal ÈTctatxiaâpevo; xoûqpto- 196 IKAPOMENimiOS. éxsïvoç, 7.0T! p.sv TfjV xuW ÎTnrouo'Xwv ©pVJXOJV xa1opoju.£voî. aoxi Ss TTJV Mucôjv, xxt p u r ' oXiyov, es SciÇsts u.ot, TTJV 'EXXaotx, TYJV nepct'oy. xtxi TTJV 'Ivo'.xrjv. ' E ; O>V iuâvxojv uotxiXï]Ç TIVÔÇ TjSovrjç êv£TT'.UvrcXâu.T(V. E T A I P . Oùxouv xal T a ù t a Xéyoïç «v, u> M l v t u u s , 's'va p.q5è xa6' sv àTroXei'rcwu.sOa TTJî àucS-zipu'a;, aXX' eï TS' erot xca ôoou Ttxosoyov tffxopTjxai, xx\ xooxo SîOôJO.EV • wç eywys eux oXt'ya 7rao<7ooxâj àxodîîcOai <7-/7)u.xTdç TE Ttspi y / j ; Xï.1 TôJV SU auTrjç àTrâvTOJv, olx cos àvcoOev STT'.GXouoùNm xaTssat'vsTo. MEN. Koù opOùiç ys, <ô Éxx'tpe, EÎXXÇE'.ç ' Siousp ti>ç oTôv xs àvxêàç èxà TTJV ceXYJvqv xw Xôy<p a,ovxTto8Y)u.e'. xe x.n\ «TUVETciffxÔTCst XT|V 6XT|V XôJV l u i yYJï Siàfkatv. je contemplais tantôt la contrée des Thraces, peuple de cavaliers, tantôt celle des Mysiens, puis bientôt, selon mon caprice, la Grèce, la Perse et l'Inde. Tous ces spectacles me remplissaient d'un plaisir varié. L'AMI. Eh bien, tu pourrais rire conter cela aussi, Ménippe, afin que nous ne perdions pas une seule circonstance de ton voyage, mais que tu nous mettes au courant par le récit des détails, même accessoires, de ton odyssée ; car je m'attends à apprendre mainte merveille sur- la forme de la terre et sur tous les objets qu'elle porte, tels qu'ils se sont révélés à toi quand tu inspectais tout d'en haut. MÉN. Tu raisonnes bien, mon ami : ainsi donc, monte en idée de ton mieux jusqu'à la dune, sois mon compagnon de route, et examine avec moi toute la disposition des choses qui sont sur la terre. ICAHOMENIPPE. xafloptipsvoî apxt psv Tïiv {YV) ™v QpTixoiv luuouôXtov, à'pxt Se TïJV (yïjv) Muavôv, xai psxà ôXc'yov (jrpivov), el 86|ets pot, Xï|V 'EXXàoa, TïJV Ldepo-tôa xai xrrv TvStxrjv. 'E^ âuâvxiov (ov Èvsutp.uXctu.ï]v xtvb; r,8ovïi;iEoixéXri;. E T A I P . Oùxoûv, w Méviuus, ctv Xéyoti; -/a! xauxa, "va àuoXstufépsQx xrl; àirooTjpt'a; o-oo pï|Sà xaxà sv, àXXà si' xt v.al udcpepyov oooO J<7xôpnxat <rot, s'iotopsv xat xo'jxo• mç lywys uptxrSoxto àxo-Jo-ecrOat oôx ôXtya uspl cr^r(paT6E TE yn; xai àicivxwv xwv su! aux?,;, oïa xaxsçaîvsxô aot ' sunj-xouoûvxt avtoÔsv. MEN. KGù eîxiÇsiî op6<iiç ye, w Ixaïps • Stouep àvaêà? x(ô Xéyp) sut TïJV aeXrivïjv w; otov xé (àoxtv), xs trjvauoSïjpst xal .tTovEutTy-ôust XïJV StâQsatv ôXïJV xtôv (bvxwv) sut yïjç 197 contemplant tantôt la terre des Thraces qui-vivent-à-cheval, tantôt la terre des-Mjsiens, et après ««-petit moment, si i7-semblait-6on à-moi, l'Hellade, la Perse et l'Inde. Par-suite-de tous lesquels-speebicles. j'-étais-rempli d'-««-certain plaisir varié. L'AMI. Eh-bien-donc, ô Ménippe, <w-dirais aussi ces-eAoses, afin-que nows-restions-en-arrière du voyage de-toi pas-même par-rapport-à un-point, mais si quelque-cAose aussi accessoire de-Ia-route a~été-conté par-toi, «ous-sachions aussi cela: car moi-du-moins je-m-'attends-à devoir-entendre non peu-de-cAoses touchant /a-forme de-la-terre et toutes les-cAoses qui sont sur elle, telles-que elles-apparaissaient à-toi considérant d'-en haut. MÉN. Et to-conjectures avec-rectitude du-moins, ô camarade : c'-est-pourquoi, étant-monté par-le raisonnement jusqu'-à la lune, autant-que possible est. et pars-en-voyage-avec-moi et examine-avec-moi la disposition entière des-cAoses étant sur terre. 198 ICAROMÉNIPPE. IKAPOMENinriOS. La Terre, vue de la Lune. La Terre, vue de la Lune. [12] Koù TîpojTÔv j-é g-oi Txâvu paxpàv SôXEI xiva XïJV yqv ôpav, iroXù Xéym TT;; ffaX^vri; (ipayuxÉpav * (SOTS sya) a^vio xaraxûd/aç èVi TCOXù -îjTtfJpouv ITOU SÏT| TOC T7jÀiX(xuTa; opvj xca V) TOCOCÛTTI 6xXaxxa, xai eï ys u-ï] xbv 'PdSiov xoXoocov sôcauàpLTjV xaù xbv ITCI XTJ <I>àpw Tcupyov, eu 'ûrQi, iiocvxeXâ>ç av u.£ ï) yq SisXaÔe. Nùv Se xtxûxoi ùdyYjXà ovxa xoù 0TvEpavE<îXT|XÔxa xac ô 'iîxeavo; VJOÉU,* Tcpàç xbv vjXiov àîroffxiXêiov 3iEo"7]pt.ouv£ u.01 yfjv stvai xb Qpwuisvov. 'ETISI Se auaS; XïJV odViv èç auxô" àxevèç àxïipeiffâu.-qv, arcaç b xdjv àvÔpdixwv fiioç rjoTj u.ot xaxeçiai'vexo, où xaxa EÔVTJ novov xoù TtoXeiç, aXXà xal aùxoi cratpôjç oE •xXéovxeç, o£ TCOXSJJWûVXEç, oE yeiopyouvxsç;, oi Sixa- La Terre, vue de la Lune. [12] Et d'abord, figure-toi voir une terre infiniment petite, je veux dire beaucoup moins importante que la lune : aussi, dès que j'eus penché la tête vers elle, je fus longtemps sans savoir découvrir où se trouvaient ces montagnes et cette mer qui nous semblent immenses; si je n'eusse aperçu le colosse de Rhodes et la tour de Pharos, sache bien que la terre m'eût totalement échappé. Mais la hauteur de ces deux monuments, qui dominent tout, et l'éclat du soleil reflété par l'Océan tranquille m'indiquèrent clairement que ce que j'apercevais était bien la terre. Une fois que je tins les yeux fixés sur ce point, toute la vie humaine aussitôt m'apparut : je ne vis pas seulement des nations et des cités, mais encore — et très nettement — les hommes eux-mêmes, occupés à naviguer, à faire la guerre, à labourer, à plaider en justice; puis 199 [12] K«l TtpdiTov ys Sovcsi pot opâv xx|V jfTJv xtva Ttâvu tiixpàv, Xéyw rcoXb ppaxuxipav TÛ? cx.Xr|V7içU>UT:î èyto ôccpvto xaxaxu'Laî •Jpxôpoov km uoXù Ttoû Ecp xà opr) xï]Xixa\Jxa xoà v| ôâXaxxa xocaùx-/;, si ai si' ye \i.r\ Èbsac^tp.r)'' XOV XoXocTCTÔV "PoSlOV x a i xbv îiôpyov £Tï\ xr) uXâpn), ibOt Eô, t| yô 3.v ôiéXaOé p.s TîavTEXà);. As vûv xaûxa 6'vxa 'jd/riXà xx'i ôuepavsffTïixôxa x a i ô 'Qxeavb; airoo-xiXêwv vjpép-a Ttpbç xbv rjXiov 8t£<rr|patvÉ poi xb ôpwp.svov slvai yrjv. As STtsi arca; àTCçpsurâppv TY]V ô'd/iv ii owxb axev;;, •qbi) âxca; ù Si'o;; xôiv avbpcôsxMv xareçaivExô pot, oô [IOVOV xaxà S'OVTJ xxi TCOXSIç. aXXà xa'i auxol traçai; ol TCXEOVXî;, QÎ TîoXsU.O-JVTSÇ, ol yeiopyoûvxs;, oi SixaÇogevoi, [12] Et d'abord, du-moins, {/-semble à-moi voir la terre wne-certaine tout-à-fait petite, ie-dis beaucoup plus-étroite que la lune : en-sorte-que moi soudain, ayant-penché-Eo-téte, j'-hésitais pendant longtemps où étaient les montagnes si-importantes et la mer si-vaste. et si du-moins ne-pas je-vis le colosse Rhodien et la tour sur le Pharos. sache bien, la terre, d'-aventure, eût-échappé-à moi entièrement. Mais, en-vérité, ces-nionumenlsétant élevés et dominants et l'Océan brillant-par-reflet doucement au soleil indiquait à-moi le étant-vu être /«-terre. Mais après-que une-fois j'-eus-appuyé la vue sur cela-même fixement, alors toute la vie des hommes apparaissait à-moi, non seulement par nations et villes, mais encore eux-mêmes clairement les naviguant, les faisant-la-guerre, les labourant, les plaidant, 200 IKAPOMENinnOS. Çôusvot, xx yûvxtx, xx Orjpi'a, xal 7txv6 XTrXôjç, Ô7too"x xpstpst Çsi'Bwpoç apoupa. E Ï A I P . navreXcoç àiciÔocva rpvy- xaîixx xai aûxotç ÔTxsvav- ICAROMENIPPE. xà yùvaca, xà OvipEa, -/al ànXdir, çiâvf)' ÔTcâcra à'poupa Çslowpoç xpéçet. ET.AIP. *X,; xaùxx xt'x - Sç yap àpTicoç, ci MéviTCTte, X7|V yrjv êtJTJTEtî ùîtô xod TCXVXEXWç cmiOxva u,sxai,ù 3tacTT-iqp.aToç I ; (Bpavyj cuvEO"xxXuivy|V, xat et ys U.TJ ô xa'i ÛTrsvavxia auToî;' yàp oç àpxt'uc, w Mévwnre, êS'Ôxstç Xï)V yrjv crovEOToêvpiv-qv è; ppâyu •j-xh xoO SiaoTYJg.axor, pExaiju, xat xcr/a Sv wqBrj; ôpôfv xc ôcXXo, Et' ys ô xoXoo-o-b; pvrj Èp-'cvucré uot, •nàiç VJV yÊvôp,svo; oiyvui xaBàrap x:ç Auyxeuî) 8iay[yvuj(T-/.si(; à'iravxa xà l%\ yrjç, xou; avÛpwTtooç, xà 6çpîa, pcixpoû csTv xà; vcoxxcàç xdiv èp.TtiSwv;... xoXoaab; lo.-qvuo-é trot, x x / a av «XXo xt ôJYJOTJç ôpxv, TCOJç VîJV xaOaTctp Auyxsûç xtç xipvco yevbpisvoc, xxavxx otaytyvojaxs'.ç x i éTCI y-qç, xoùç àvQpwTrou;, xà QTjpt'a, fjuxpou Bstv xx; xûv lairtôtov VEOXXIX; ; . . . . Ménippe explique à son interlocuteur comment, d'après les conseils du philosophe Empédocle, il a pu rendre sa vue perçante comme celle de l'aigle et distinguer ce qui se passe sur la terre. Puis il poursuit en ces termes : [15] M E N . KaxxxuUyxi; oùv le. XTJV y?jv éwptov candie, xàç TtôXs'.c, xoùe xvôpojTxoti;, xx ytyvôu.eva, xxl où xx èv &Ttat'9ptp p.o'vov, àXXx xa; OTCÔCX ol'xot eTcorrxov oibu.svot XavOxvstv, les femmes', les animaux, en un mot, tout ce que nourrit la terre féconde. L'AMI. Tu dis là des choses tout à fait incroyables et contradictoires entre elles : tout à l'heure, Ménippe, tu cherchais la terre, réduite par l'éloignemcnt à n'être plus qu'un point; et, si le colosse ne te l'eût révélée, peut-être aurais-tu cru voir autre chose ; comment se fait-il maintenant que, devenu soudain semblable à un Lyncée, tu distingues tout ce qui se passe sur la terre, les hommes, les animaux, et peu s'en faut les nids de moucherons?,... Ménippe explique à son interlocuteur comment, d'après les conseils du philosophe Empédocle, il a pu rendre sa vue perçante comme celle de l'aigle et distinguer ce qui se passe sur la terre. Puis il poursuit en ces termes : [15] MÉN. Je me penchai donc vers la terre; et j'apercevais nettement les villes, les hommes et leurs actes, et non pas seulement ce qui se passait en plein air, mais aussi tout ce qu'ils faisaient à huis clos en se croyant bien cachés : je vis Lysimachos 201 les femmes, les bêtes, et, en-un-mot, tout ce-que [rit. fa-terre qui-procure-l'-épeautre nourL'AMI. TVdis ces-cAoses entièrement incroyables [elles) ; et opposées à-elles-mêmes (entre car fot-qui récemment, ô Ménippe, cherchais la terre contractée (réduite) à une-courte-eYendue par l'intervalle entre (elle et toi), et peut-être, d'-aventure, crus voir quelque-cAose d'-autre, si du-moins le colosse n'indiqua à-toi, [soudain comment maintenant étant-devenu comme un-certain Lyncée, distingues-tu toutes les-cAoses qui sont sur terre, les hommes, les animaux, et de-peu falloir (peu s'en faut) les nids des cousins?.... Ménippe explique à son interlocuteur comment, d'après les conseils du philosophe Empédocle, il a pu rendre sa vue perçante comme celle de l'aigle et distinguer ce qui se passe sur la terre. Puis il poursuit en ces termes : [15] MEN. OÙv xaTOoeûuVaç è; xqv yr,v itopmv o-açôiç, xàç uôluu:, XOùç àvflpcÔTtooç, t a yiyvôp.Eva, xa\ où uàvov xà èv ÙTcaîBpq), àXXà xai ÔTcoua ETcpaxiov ot'xot oiop-Evos iavôiveiv, xôv uibv [15] MÉN. Donc, ayant-penché-fa-téYe vers la terre, je-voyais nettement les villes, les hommes, les-choses se-passant, «t non seulement les-cAoses ayant lieu en plein-air, mais aussi toutes-celles-qne lYs-faisaient à-la-maison, pensant être-cachés, le fils 202 IKAPOMENinnOS. Auc/iaaycp Tov utôv ETr'.êoiAEÛcvTix, TôV ZEXEûXOU Bî 'Avrioumv 2xpaxovi'x7| Btavsuovxa Xà8pa x/j pvYjxputa, TOV Se ©STxaXôv 'AXI^avSpov OTTO xrfi yuvatxoç. àvatûoûpvEvov xai 'ÀxxàXq) TôV uîbv kyyiovTcr. xb tpâpu.axov ' ÉxÉpwOî S' au 'ApaaxYjV epovsùovxa xb yûvaiov xal tôv sùvoùv'ov 'ApëâxTjv e'Xxovxa xà Çt'œoç ITCI TOV Apiraxïjv" ZxtaxiîvQç. SE b MvjBo; èx xoû ffuiaTcocmu Tcpbç TÔJV BopUÇÔpOJV EÏXxEXO eSjco XOU TCoBoç, CXU'pO) /pO0"ÔJ X7JV oîppùv xax7iXoa|U.Évoç. "Opioia Se xoéxotç ev xe Aifmyj xal irapa Zxuôatç xal ©parjl Yiyvdu-Evx èv xoïç, fBadtXet'o'.ç TJV boav, cpovsûovxaç, èiTLDOuXEuovxaç, àpTtaÇovxaç, ETciopxoovxac, BEBIG— xaç, ûTCô XOJV OîXEIOXOXûJV TrpoBiBouivouç. [16] Kal TOC ptàv xdiv jBactXécov xocaûxYjV xcapsayE pvoc XTJV Btaxpcê'rjv, xà 8 s xâv tSiaixôjv TCOXÎJ yeXotdxeca' xal yàp au xàxeivouç Éwpwv, en butte aux complots de son fils, Antiochos, fils de Séleucos, faisant des signes secrets à Stratonikè, sa belle-mère, le Tliessalien Alexandre tué par sa femme, le fils d'Attale versant le poison à son père; d'un autre côté, Arsacès meurtrier d'une femme, et l'eunuque Arbacos tirant l'épée contre Arsacès; le Mède Spatinos était traîné par le pied hors de la salle du feslin par ses gardes, frappé au front avec une coupe d'or. On voyait des scènes pareilles à celles-là en Libye, chez les Scythes et les Thraces, dans les palais : ce n'étaient que meurtres, embûches, pillages, parjures, terreurs, trahisons commises par les plus proches parents. [16] Voilà les récréations que me fournirent les faits et gestes des rois, mais ceux des particuliers étaient bien plus lisibles : car en les regardant, eux aussi, à leur tour, je voyais Hermodoros l'épicurien prê- ICAROMÉNIPPE. Èmêou>,e.-JovTa Avo-igor/w, SE 'Avxîoyov xbv (vcbv) — E).£TJXOU Siavsûovxa Xaôpa TVJ p/CjTpijtâ Sxpaxovixr;, 5s TôV ©srccO.bv 'AXs£avôpov àvatpoop.svov ôub xaç yvvatxôr, xai vbv ulôv iyysovTa 'Axrâbto xb çâpuaxov • Se sxépw6i au 'Apo-dx-pv cpovsûovxa xb yûvaiov xai TOV EÔvovy,ov 'Apga/.pv D.xovxa xb çîcpop Èir'i TOV 'Apo-âxïjv • 5à b MTJOOç Sitatïvo; ei'ÀxsTo ï\tù TOû Ttoôb; sx TOû ouaTcoaiou irpb; Tôiv ooputpôpwv, xaTrjM>T|uivo; TTJV ocppùv <rxûeptp /.puo-ôi. As xv ôpàv ôuoia TOûTOEç ytYvop.£va h xe. Aiêûr, xai irapàSxùôatî xai@pa£i èv TOî; Ba<rAsioi;, cpov£ÛovTaç, èingouÂeûovTa;, àpTiàîovTa:, èTccopxoûvxaç, Beoiôxa;, TtpoSiSouivou; ûnô TWV oixewTiTwv[16] Kai uèv va TCôV pVaaAétov Tcapsay.s (toi TTIV oiaTp'.ênv ToiaÛTYjv, ôè xà xàiv îO'.ùOTWV (r]v) iroXÙ y£Ào^ÔTepa• xai yàp au ieopwv xai Èxeîvou;, 203 dressanl-des-pièges à-Lysimachos, et, -d'-autre-part, Antiochos, le fils de-Séleucos, faisant-rtes-signes-de-tête en-secret à-la (à sa) marâtre Stratonikè, d'-autre-part, le Thessalien Alexandre étaut-mis-à-mort par la (sa) femme et le fils versant à-Attale le poison ; et d'-un-autre-côté, d'-autre-part, Arsacès tuant la (sa) femme et l'eunuque Arbacès tirant l'épée contre Arsacès ; d'-autre-part, le Mède Spatinos était-entrafné au-dehors par-\e pied hors-de la salle-du-festin par les doryphores (gardes), cloué quant-au sourcil avec-unecoupe d'-or. D'-autre-part, il-était «-voir des-e/ioses-semblables à-celles-là ayant-lieu et en Libye et chez (es-Scythes et Zes-Thraces fans les demeures-royales, des-o-ens-tuant, complotant, ravissant, se-parjurant, craignant, étant-traliis par les plus-proches. 116] t t , d'-une-part, les-actes des rois offrirent à-moi le passe-temps tel, [ticuliers «tais,-d'-autre-part, les-actes des parétaient beaucoup plus-risibles; et > en-effet, d'-autrc-part, je-voyais aussi-ceux-là, 20i EpuôSwpov u-iv TôV IKAPOMENIIHIOS. ICAROMÉNIPPE. 'ETCIXOùOE'.OV y.Àtmv évExx 3px^u.ô>v èiriopxouvxa, TôV STOUXôV Sa 'AyxÔoxXÉx uepl U.KT9OQ XôJ u,aÔT|Ty] S'.xy.f,6[/.svov, KXsivfav 8è xôv àïjTopa. EX XOù 'ACXXTJTcietoo cpiâXïjv ucDXLpoÛLEEvov. Ti yàp av TOôî CCXXOUî Xsyotjju, TOÙç. TO'.^copu^oOvTaç, xoùç oexaÇoiiivou;, xoù; oavsi'tjovxaç, xoù; ÉTraixouvxaç ; "OXtoç yàp iroixt'Xrj xa». 7cavxo5aTC7] TIC TTJV V) 9Éa. E T A I P . Kal p.7]V xal xauxa, tî> MEVITCTCS, xaXoJç slys Xsysiv ' eotxs yào où xvjv xoyoùsxv xspTwXrjv cot •KTQZG-/^- o-Ôat. M E N . n â v x a pcàv É;-?jç 0'.EX9ô?V, ù> ipiXÔT-qç, àSùvaxov, ô'TCOU ys xa: ôpav aùxà Ipyov fjv " xà uivxot xsœàÀata XOJV Txpy.yaâxcov ToiKuxa Èc&at'vsxo otat arqo-iv "OjaYjûOî xx ITCI TTJç aerniSo;' ou u.èv yàp YjO-av EtXaTci'vac xal yâaot, ÉxÉpcoO'. Sa ocxxa'Trjpta tant de faux serments pour mille drachmes, le stoïcien Àgathoclès plaidant contre un de ses disciples pour le prix de ses leçons, Glinias le rhéteur dérobant une coupe dans le temple d'Asklèpios. A quoi bon citer les autres, ceux qui perçaient les murs, ceux qui se laissaient corrompre, ceux qui pratiquaient l'usure, ceux qui mendiaient? Car c'était un spectacle tout à fait divers et varié. L'AMI. Eh bien, tu serais aimable, Ménippe, de me conter aussi ces détails : car ils semblent l'avoir procuré un plaisir peu commun. MÉN. T'exposer tout par le menu, et d'une haleine, mon cher mignon, c'est impossible, puisque c'était déjà une grosse affaire de le voir : mais, toutefois, les principaux de ces événements apparaissaient tels qu'Homère décrit les scènes figurées sur le bouclier : ici, c'étaient des banquets bruyants et des noces; là, des 'EpuôStopov u.sv TOV 'ElCIXoÙpElOV èiHopxoûvxa é'vExa yxôiwv opayaiaiv, SE TôV Excoi'xôv 'Ayaôoxïia &:xa£ou.evov w p.a8ï)Tïj vcepï. pia&oû, Sk TôV prJTopa KXetviav ûça'.poùjj.Evov çiâXr,v èx TOV 'AffxXïjTctet'ou. [Xou;, Fàp TÎ av ïiyottn TOùC a).Toù;Tor/(opyxoyvTa;, xoù; cExaïopÉvouî, TOù; oavEÎsOVTaç, TOÙ; ÈTCatTO'jvTûtî; Fàp 8A.W; p QÉa vjv TIC (9éa) Ttoixiîi'i xa\ iravTo8aTCT|. ETAIP. Ksi uf,v, do MSVITCTCE, Eï-/E xa/.oic ÀÉysiv xai TavTayàp ëotxE ïtaeea-/-îia9at trot T£pTcti)).Y]v où TY|V TV/QVO-XV. MEN. M b , u> çIAôT/]ç, (èITIV) àôùvaTov 3Iê).8EîV irâvxa è%rfif ôuoo ys xa\ opâv aùxà r,v k'pyov • pivxot Ta xqpâXaia TO>V TtpaypctTtov êçaivETo TotaÔTa ola pOp,r|poî (p/jcrtv Ta ÈTci xrjc àffrciSo;' yàp p.sv où ïjo-av E'Aantvat xat yâuot, os ÉTÉptoOi 8tv.ao-Tr,p:a xai Èxx>.ï)o-tai, 205 Hermodoros, d'-une-part, l'Épicurien se-parjurant à-cause-de mille drachmes, d'-autrepart, le Stoïcien Agatbociès plaidant-contre ' e (son) disciple au-sujet du-salaire, d'-autre-part, le rhéteur Clinias dérobant une-coupe de l'Asklèpiéion. Car pourquoi dirais-je les autres, les-oens perçanl-les-inurs, les se-laissant-corrompre, les prêtant-à-usure, les mendiant? Car, en-un-mot, le spectacle était un-certain spectacle varié et divers. L'AMI. Eh-hien, pourtant, ô Ménippe, t'Létait bien de-dire aussi ces-cAoses : car eltes-semblent avoir-fourni à toi une jouissance non" la première-venue. MÉN. D'-une-part, ô wion-amour (mon cher ami), il est impossible d'-exposer toutes-c/toses à-la-suite, du-moment-que du-moins même voir elles était une-affaire : cependant les principales des choses apparaissaient telles que Homère dit les-motifs ciselés sur le bouclier; car, d'-une-part, ici étaient festins-bruyants et noces, et, d'-un-autre-côté, tribunaux et assemblées, 206 IKAPOMENIimOS. xcù IXXXTJOT'XI, xxQ' STEOOV Sk uipoç EôUS T I ; , IV ysiTovcov Sa 7r£v6tov œXXoe. lœat'vsTO • xxl OTS U,èV I ; TYJV rsxtxrjv àTcoëXÉ'Jyatjj.1, TroXsuoovTac; av écôpojv TOÙç r é x a ç ' ors SE [XETaëaérjv Èç TOùç SxuSaç, TiXavwuivouç ITCI TôJV âu.acjôov Y|V îOEIV " o.ixpôv Sa Ê7ccxXlva; TôV ô-pOxXu-bv ÈTT! ôaTsca, TOùç. AlyuTCTt'ooç yewpyoîivTaç; ETcÉêXsTcov, xxl b <I>oivi£ ÊvsTiopEÛETO xxl b KtXti; sXTpaTsue xal b Axxcov êu.ao"TiyouTO xxl b 'AÔr|vaïoî lotxâÇsTO. [17] "'ÀTcàvTtov SE TOUTCOV ùTCô TôV XÙTôV yiyvou.svwv jrpôvov, ICAROMENIPPE. os xorra sTspov p.spo; T t ; ËÔO£, 8s àv ystxôvwv aXXo; ètpat'veTo itev6tov • xa\ ôTS glv àTroëXl'hatp.t s; rèy (YOV) FeTtxr,v, av Éupoiv TOU; r é r a ; itoXeuoûvTaç' ors Se [XETagacr.v Ë; TOO; Salifias. 7)v îôeîv TiXaviogévouç Ëir't TùJV àp.a'à)V • topa sot TJSTI ÊTvtvoeîv Ô7ro:oç TIç b xuxexov OUTOç êcpou'vETO ' èia'Tcep âv £t TIC, TrapaMïTTjO'xui.EVo; TCOXXOUç; ympsuTX;, p.xkXov Sa TCoXXoÙç. £OpOÙÇ, ETtElTO. TrpQOTXcjstS TWV xSÔvTWV EXOCXTCp TYJV covtpSi'av àcpÉvTx l'Stov aSsiv uiXoç ' CJIXOTUJ.OUU.SVOU Se tribunaux et des assemblées; de ce côté, quelqu'un offrait un sacrifice ; dans le voisinage, un autre se livrait manifestement à la douleur. Chaque fois que je jetais les yeux sur le pays des Gètes, je voyais guerroyer les Gètes; si je passais chez les Scythes, je pouvais les apercevoir errant sur leurs chariots; en détournant un peu la vue vers d'autres contrées, je remarquais les Égyptiens cultivant leurs campagnes; le Phénicien poursuivait ses voyages, le Cilicien exerçait la piraterie, le Lacédémonien subissait le fouet, et l'Athénien plaidait. [17] Gomme tout cela se faisait en même temps, il t'est loisible dès lors d'imaginer quel effet produisait une confusion de ce genre : c'était comme si l'on avait produit plusieurs choristes, ou mieux plusieurs chœurs, et qu'ensuite on eût ordonné à chacun des chanteurs de négliger l'ensemble du morceau pour chanter sa propre mélodie; alors, suppose que 8s ÈTicxXiva; p.(xpôv TôV ôcpfiaXuôv ëTù xà érspa, lîtÉSXETtov TOù; Atyuîtrtouî yciopyoûvTa;, xal ô 'l'oivtl êvercopeiisTo xa't ô Kt'XtÇ ëXï)<TT£U£ xai ô Aây.Mv èuao-TtyoÛTo xae ô 'A8ï]vaïo; ËoixâÏETo. [17] Aï ânâvTwv TO-JTCOV ytyvouivtov <mb TôV aÔTÔv -/pôvov, topa (EST!) aot rfi(\ ËTttvoEtv orroié; Tt; OUTO; o XUXEùIV ÈoatvETO ' (SoTcsp av et Tt;, TEapa<7Tr;(7dp.Evo; TCOXXOù; -/opejTà;, 8è uâXXov 7ioXXoù;xopoy;, ïirsrra TrpoaTÔ/.ie sxâoxw Tôiv:' ôôvTuiv ôçéVTX Trff crovtpSiav a8Etv î'Su/. uiXo;- 207 d'-autre-part, à «ne-autre partie quelqu'-un sacrifiait, d'-autre-part, dans /e-voisinage ««-autre apparaissait se-lamentant ; et lorsque, d'-une-part, je-jetais-les-yeux vers la terre des-Gètes, d'-aventure je-voyais les Gètes faisant-la-guerre ; lorsque, d'-autre-part, je-passais vers les Scythes, ii-était à-voir eucc errant sur les chariots; d'-autre-part, ayant-détourné «n-peu l'œil vers les-autrès-points, je-regardais les Égyptiens labourant-ie-soi, et le Phénicien voyageait-poitr-a^aiVes et le Cilicien était-pirate et le Laconien était-fouelté et l'Athénien plaidait-en-justice. [17] D'-autre-part, toutes ces-choses ayant-lieu vers le môme temps, loisir est à-toi dès-lors d'-imaginer quel ««-certain ce désordre [cette confusion) apparaissait; comme, d'-aventure, si quelqu'-un, ayant-présenté-ponr-lui beaucoup-de choristes, ou plutôt beaucoup-de chœurs, ensuite ordonnait à-chacun des-gews chantant, ayant-abandonné le concert, de-chanter sa-propre mélodie: 208 ICAifOMENIPPE. IKAPOMENinnOS. bcàorou xal xb ïoiov xcepai'vovxoç xal xov TIX^CIOV ùircpbaXéo-Qy.t xvj u.syaXo'pcovi'a. TrpoOuu.ouu.évou, àpa Iv8uu.7), r:p6ç A'.bç, ota yévoix' àv 7] COOTJ ; E Ï A I P . IlavxâTrar/iv, ci) MÉvtTtTcs, 7tayyE/.otoç xal XExa- ota YEVHT' av •») cpfiqj payaÉVq. MEN. Kal ti/qv, J> ÉxafpE, xotooxoc Trâvxsç Eicdv oî ITCI y q ; yopeuxal xàx xoiaùx7)Ç àvapaoerxi'aç ô TôV àvOpcuTtojv fiio; auvxéxaxxai, où U.GVOV àTrmSàtpOsyyop.Évwv, aXXaxai avop.ota>v xà GT/TJaaxa xal xàvavxi'a XIVGUIAEVWV xal xaùxcv oùSÈv STCI- vooùvxtov, aypt av aùxâv ëxaaxov o yopqybç aTcsÀàc/) x-qç (JX7]V7J;, oùoèv sxt SsîaOxi XÉywv " xoùvxeûÔEV Se èu-otoi Tiavxeç •q'5q CTHOTCôJVXEç, oùxsxi x-qv ffuaa'.yq £XSiV7|V xal àxaxxov (1>07]V aSovxeç. 'AXX' èv OSXOJ ye Tcoixi'Xm xal TCOÀUEISEI XôJ Osaxpto Se Éxâaxou çtf.oT'.p.oup.évou •/.ai TrspxfvovToç xb l'Stov xal 7tpo6up.oup.Évou •ÛTiEpoaXÉcÔai xbv 7i).qafov xq p.EyaXoï(j07!a, apoc Èv6up.q, npbî Atb;, Tca7Ta aèv yeXofa STJTTOUGSV -qv xa yiyvcîu.£vx, chacun s'évertue et pousse jusqu'au bout son air particulier, s'efforçant de surpasser son voisin par l'ampleur de sa voix : est-ce que tu te représentes, par Zeus, ce que serait un tel concert? L'AMI. Quelque chose, Ménippe, d'absolument ridicule et désordonné. MEN. Eh bien, mou camarade, tous les habitants de la terre sont des choristes de cette espèce, et c'est d'une pareille cacophonie que se compose la vie des hommes : non seulement ils articulent des sons discordants, mais encore ils diffèrent par la mine, se meuvent en sens contraires et n'ont sur rien les mêmes idées, jusqu'à ce que le chorège ait chassé chacun d'eux de la scène, en lui disant qu'il n'a plus nul besoin de lui ; or, à partir de cet instant, ils sont tous semblables : désormais ils se taisent, ils ne chantent plus cet air confus et irrégulier. — Cependant, sur ce théâtre si varié et si multiple, tout ce qui se passait était bien ETAIP. m Ms'vtmce, iravxâiTa<7i7 vrayylXotoç xa't TETapaypivq. MEN. Kal [M)v, 209 mais chacun rivalisant et accomplissant \a.-tdche p r o p r e et s'-efforçant-avec-ardeur de-surpasser le voisin p a r - l a puissance-de-la-voix, [Zeus. est-ce-que /«-songes, au-nom dequel deviendrait le chant ? L'AMI. Û Ménippe, tout-à-fait très-ridicule et confus (discordant). MÉN. Eh-bien, pourtant, O) èxatpî, TOIOUTO! S(CTV ô camarade, tels sont •navre; ot xopîuxa't Ènl yq;, tous les choristes qui sont sur terre. xal ô |3io; roiv àvOpioTcwv et la vie des hommes a-uvréraxTat se-compose èx t o i a u x q ; àvappLooTta;, d'ww-tet manque-d'-harmonie, OU [TOVOV non seulement [dants, cpÔEyYopivayv ànwSà, faisant- entendre des -sons- discoràXXà x a l àvouoiwv mais encore dissemblables xà o-/qp.aTa qwanf-aux figures x a l y.'.voup.évo)v Ta èvavxca et se-mouvant contrairement Xal EIUVOOVVTMV et n'-imaginant oùSÈv Tô aùfb, rien de-pareil, jusqu'-à-ce-que le chorège, a-/pi ô yopqvb; d'-aventure, ait-chassé-de la scène av àne),âa-q Tqç crxqvq; chacun d'-eux, ' [core; sxatJT07 auToiv, Xlywv Seïcdlai ouSkv STI ' disant avoir-besoin d'eux en-rien en8s Tô èvTcûfisv mais, d'-autre-part, n a v r e ; (sialv) ouoto: tous sont semblables crwnàiVTE; qSq, sc-taisant désormais, oùxsT'. aooVTS; ne-plus chantant sxsîvqv Tqv :i)Sqv ce chant crujxpLtyq x a l a r a x r a v . mêlé et désordonné. 'AÀ/,à È7 lia 6ïâTp(p Mais dans le théâtre Où'TO) Tcotxtîap y s si varié du-moins et d'-aspects-inulliples, x a l TTOÀUEIOEÎ, d'-une-part, en-vérité, uèv ôqTtou'JSV toutes les-clioses ayant-lieu n a v r a Ta yiyvé[XEva étaient lisibles, qv yEÀoïa, [18] mais surtout [18] fis paAtarta LUCIEX. — Extrai/j. 14 210 ICAROMËNIPPE. IKAPOMENIIinOS. [18] u-ocÀiCTCt ôè êTC' Ixsfvocç. êir/|Si u.c, yeXïv xoTç TCEGI yrjç ô'pwv IpfÇouçri xal xotç p-éya cppovoocj'.v ITCI x û Tô Hixucovtov Tceoiov yEcopysiv T\ Mapaôwvo; I/eiv TOC Txspt TYJV OCVOTJV y\ 'A/apv7j(îi TcXeOpa xexxvjcïôai ^iXia. TTJ; yocp 'EXXaooç éX-qç, cô; TÔTE u.0'. àvcoÔEv È&atvsxo, SaxxiiXcov OUQT7Jç TO o.eysOoç TEXTcxptov, xaxà Xdyov, oru.ac, TJ 'AxTix-q TcoXXoffTTjU.opiov -r-p/. "iïffTS IvEVOOUV ££>' ÔTCÔCTCp TOÎ7, TcXoUaTGlÇ TOUTO'.Ç. u.Éyûc (ûpOVSCV xaTsXeiTtÊTo ' co/soèv yàp ô TCoXuTcXsôpÔTaTOi; ocùxcSv uu'av Ttov 'Exctxoupsiwv OCTôU-WV ISo'xet p.oc yecopyEÏv. 'AiroêXécpaç Si BYJ xal êç TYjV LTsXoTcôvvTiCTOv, sera TYJV Kuvoupt'av yvjv ioeov àveU.VYJ<JÔ7|V TCEGI OCTOU ytnçîou, xax' GÙSSV AiyoTCTioo cpaxou TCXOC- xoxÉpoo, TOCïOUTOI ETCECOV 'Apyeuov xat Aaxeoataoviwv pua; 7]U.£pac. Kat p-qv e'c TIVCC ïSotu.'. ETCC ypuaôp p.sya. c&povouvxa, risible sans doute. [18] mais il m'arrivait surtout de rire aux dépens de ceux qui se querellent pour les frontières d'un pays, qui sont bien fiers de labourer la plaine de Sicyone, de s'emparer de celle de Marathon, dans la partie voisine d'Œnoè, ou déposséder mille arpents à Acharnes. Toute la Grèce, en effet, telle qu'alors elle m'apparaissait d'en haut, avait quatre doigts d'étendue, et en proportion, je pense, l'Attique n'en était qu'une infime partie. Cela me fit réfléchir au peu de terrain qui restait à ces riches pour donner carrière à leur orgueil : car, en vérité, celui d'entre eux qui possède le plus d'arpents me semblait cultiver un seul des atomes d'Épicure. Puis, jetant les yeux sur le Péloponnèse, et considérant ensuite la Cynurie, je me rappelai pour quel mince territoire, pas plus large qu'une lentille d'Egypte, tant d'Argiens et de Lacédémoniens étaient tombés en un seul jour. Enfin, si je voyais È7ff)£i p.oi ysXâv éTù èxsvvotc TOI; ÈptÇoucrt «sp'i opcov yûs xoù TOî; (ppovoûapiv piya âm TCô ystopysïv tô iteSt'pv Six'jwviov q È'yesv xà Tuepl TVJV Olvo/jv Mapa6covo; n xexTÎjaflai -/Oua 7t>i9pa 'Ayapvriffi. Eàp T?); eE),Xâô"oç ô'Xqç;, ci; Isaô/ETo p-oc TOTE avcoôsv, oùVc]; TexTapcov SaxTJXwv Tô piyEÔo;, -/taxa Xoyov, otu.ai, 211 j7-arrivait à-moi de-rire [reliant à-propos-de ces-hommes les se-queau-sujet cfcs-limites de-/a-terre et des-Aommes s'-enorgucillissant à-propos du labourer le territoire Sicyonien ou avoir les-terres autour-d'OEnoè de-Marathon ou posséder mille plèthres à-Acharnes. Car la Grèce entière, comme e/te-apparaissait à-moi alors d'-en-haut, étant de-quatre doigts quant à la grandeur, en proportion, ye-pense, Y| 'ATTIXù l'Attique YJV Tco>AociTï]u.ôpcov. "llo-TE èvsvoouv èiti ôTCôCTIù xaxeXsiiKTo TO'JToiç TOïç icXouaîot; çpovEîv [xÉya[xciiv yàp ô uoÀuitXEfipÔTaTo; auèSô-XEI poi yecopysiv pvc'av Tôiv àxôpcov 'ETuxoup£to>vAÈ8X ânoëXÉJ/a; xal èç TYçV IU).oTrôvvï)(TOV, EITOC tSiov TïJV t'A"' Kuvoupi'av, àvEp-viiiTÔ-ov TTcpi SCTOU -/uptov, «XafJTipou xarà oôoÈv cpaxou AiyjirTÎou, TOCTOûTOI 'Apyecwv •/.ai Aax£8aip.ovîu)v suEiTov giâç ïit"^PaîKal g'ôv si î8oip.i xiva était ime-faible-partie-de-f-ensemEn-sorte-que fe-réfléchissais dans quelle-mesure i7-était-laissé à-ces riches d'-être-orgueilleux : car le-mieux-loli-en-arpents d'-eux semblait à-moi labourer un-seul des atomes Épicuriens. D'-autre-part, certes, ayant-regardé aussi vers le Péloponnèse, ensuite ayant-vu la contrée de-Cynurie, je-me-rappelai au-sujet-de quel espace, n'étant plus-large en rien ç/w'-Mne-lenlilie Égyptienne, tant d'-Argiens et de-Lacédémoniens tombèrent en-un-seut jour. Et pourtant si je-voyais quelqu'-un [bte. 212 IKAPOMENIimOS. ô'TI OXXTUXIOU; TS sr/ev OXTJJ xat cptxXa; TSTTapaç, TTXVO xat èTCI TOôTCO GCV lysÀcov • TO yào Ilayyatov olov aùxoïç u.STàXXotç. xsyjçptalov TJV TO jjtiyeôoç. Compétitions et luttes vaines des hommes entre eux. Petitesse de leurs villes. Entretien de Ménippe avec la Lune. [19] E Ï A I P . *iî u-axâpts MÉvi7iTC£ TTJ; uapaSôtjou Gsotç. A t OÏ 8ï] 7IQÀEIÇ, TCpÔç A'.ÔÇ, X a t Ot CCVOpSÇ «ÛTOt TJT|ÀtXOt 8 t £ - ICAROMÉNIPPE. cppovouvTa uiya èrù '/puerai, fier à-propos-de son-or, parce-que tï-avait QXT0) TE SaXTUÀtOUÎ huit anneaux xa'i véxTapaç çtâXaç, et quatre coupes, av èyÉXwv d'-aventure je-riais aussi beaucoup à-propos-de cela V,tx\ TtàvU ÈTÙ TOTJTO) ' car le Pangaeon entier yàp ta Ilayyatov oXov avec-ses-mines elles-mêmes gSTâXXot; aÙTOïç du-volume-d'-un-; T)V xEyxpiûuov était du-volume-d'-un-grain-dc-mil!et quant-à-\a. grandeur. TO p.éys8o;. OTt s r x £ v œat'vovTO avwâsv ; Compétitions et luttes vaines des hommes entre eux. Petitesse de leurs villes. Entretien de Ménippe avec la Lune. MEN. OTu.xi ne TtoXXâxi; TJSYI [/.uppt.7jXcov àyopàv swpaxsvat, TOÙç ulv gtXouptivouç;, svt'ouç, 8s sljibvTaç, sTépoo; os £7ia.viôvTaç aùthc sic TYJV TCOÀ'.V ' xat o t/.év Ttç TYJV xbrcoov sxtDspst, 8 8s àoirxox; 7io9sv r, xuâutou XSTIOç r] mipoîi TjU.tTOu.ov 9sï cpsowv • stxbç, os stvat TCXO' aÛTolç x x r a Xôyov TOO p.op|/.rjxcov [itou xat quelque homme tirer vanité de son or, parce qu'il avait huit anneaux et quatre coupes, je m'égayais fort à ce sujet aussi : car le Pangœon tout entier, avec ses mines, était gros comme un grain de millet. Compétitions et luttes vaines des hommes entre eux. Petitesse de leurs villes. Entretien de Ménippe avec la Lune. [19] L'AMI. Heureux Ménippe! Quel merveilleux spectacle! Mais [19] E T A I P . Q gaxâpie Mévirocs, Tr,; 6Éocç irapaSôSou. AI êïj aï ttoÀetç, npbç Atbç, xai oi avôpsç aùvot 7tï)),;xoi StEcpat'vovTo avtoSev; MEN. Otp.aî O-E IwpaxÉvat TtoXXàxt; vjoï] àyopàv p.upp.ïixaiv, Toù? gèv stXouuivouî, ivcou; Sk èljiovTaç, iiÉpou; Sk ÈTtavtôvTap auiôiç ecç TïJV TiôXiv ' xat o piv TIç Èxtpépst TTV | xâirpov, o 8s àpuâffa; iroSsv 7 les villes, au nom de Zeus, et les hommes eux-mêmes, de quelle vj XETCOç xuâpou grandeur t'apparaissaient-ils, vus de si haut? T| T||X['TO!iOV TTJpOÙ MÊN. Je pense que tu as souvent déjà regardé une assemblée de fourmis : les unes décrivent un cercle, d'autres sortent, d'autres reviennent à la ville; celle-ci emporte un brin de fumier; celle-là, 9st çépwv • Se (êo-riv) eîxbc EÎvat Ttapà aÙToî; xavà Xoyov qui a enlevé, on ne sait d'où, une cosse de fève ou un demi-grain TTOû (Itou p.upu.ïjy.a)v de blé, court en portant son butin ; il est probable qu'il y a chez xat Ttvaç otxoSôp.ouç xat Sfiutaytoyou; elles, proportion gardée pour cette société de fourmis, des archi- 213 [19] L'AMI. ' 0 bienheureux Ménippe, le spectacle incroyable ! D'-autre-part, certes, les villes, au-nom de-Zeus, et les hommes eux-mêmes combien-grands apparaissaient-t7s d'-en-haut? MÉN. Je-pense toi avoir-vu souvent déjà tme-assemblée de-fourmis, les unes décrivant-un-cercle, quelques-unes, d'-autre-part, sortant, d'-autres, d'-autre-part, rentrant en-sens-inverse dans la ville ; et l'une une-certaine emporte le fumier, l'autre, ayant-enlevé de-quelque-part ou rtne-cosse de-fève ou im-demi-grain de-blé, court portant son butin; or, il est vraisemblable exister chez elles en proportion de-la vie des-fourmis aussi certains architectes et démagogues 214 ICAROMÉNIPPE. IKAPOMENIIIIIOE. otxoôdfxouç xivàç xoù S"qp,ccywyoùc; xocl irpuxàvÊn; x a i jiouffixouç x a l cp'.Xo<roœooç. IlX-qv a ï ye xcoXetç aùxoïç a v o p â u i x a l ç p u p ainxiaïç [iâX'.ffxa Éioxscrav • sî os coi p.ixfbv ooxii xo xrapx- 3eiyu.a, xb CXVOOCOTIOO:; e ï x a x a i x q ttupu,YJx(i>v xroXixsi'a, xouç TraXatoùç piuGou; sTcïxxsupai xcSv ©sxxaXàiv " eùp-qxEiç y a p xouç Mupuiioôvaç, xo u.a^ip.ojxaxov coOXov, Êx p.upu.ïjx(.ov àvSpaç y î y o v o x a ç . 'EnEio-q 3 ' oûv xcxvxa cxavâ>; Éojoaxo x a l xaxeyEyéXacrxd ucos, Siaxstcraç eu.auxbv àvETcxbuYjV « Scopax' s; acycdyoïo Aib; p£xà Saîpovaç; àXXouç ». [ 2 0 ] Où'TWO crxâSiav àveXrjXuGeiv, x a ï cpwv-qv •x-poïEp.Évq, K M £Vt,JtTt£ -q ZeÀrjv-q yuvxixefav » i «pYjirtv, « oiixojç b'vato, 3 i a - xbVqaai' uxu xi Trobç xbv À c a . » — « Aéyoïc. av » , -qv O lyoï ' « papb y à p oOSèv, -qv pvq xt qsépetv Séyj. » — « ITpEaêetav » , ECOTJ, « x i v i où yaXâirqv x a l oÉ-qcr.v aTiévEyxE xcap' ép-oo x û tectes, des d é m a g o g u e s , des prytanes, des artistes et des p h i l o sophes. E h ! bien, les cités avec les habitants qu'elles renferment ressemblaient parfaitement aux fourmilières; et si cet exemple, ce rapprochement des h o m m e s avec la république des fourmis te semble mesquin, songe aux anciennes légendes des Thessaliens : tu trouveras, en effet, que les Myrmidons, la plus belliqueuse des races, étaient des fourmis transformées en h o m m e s . Or d o n c , après que j ' e u s suffisamment considéré et raillé tous ces objets, j ' a g i t a i mes ailes et repris mon vol « Vers le palais des dieux, de Zeus qui tient l'égide ». [20] Je n'avais pas encore monté à la h a u t e u r d'un stade, q u a n d la Lune, élevant la voix, — une voix féminine, — « Ménippe », dit-elle, « puisses-tu réussir dans ton entreprise, et veuille me rendre u n léger service auprès de Zeus. » — a P a r l e , » répondisj e ; « cela ne sera p a s lourd, s'il n e faut rien porter. » — « C'est u n e commission, » dit-elle. « qui n'est point difficile : porte une 215 et prytanes et artistes et philosophes. Seulement, les villes du-moins Il),YjV ai TïôXEIç yE croec-'es-hommes eux-mêmes àv8pâmv aù-roiç, ressemblaient tout-à-fait gûxeaav pâXiaxa aux fourmilières : xaî; gupp.Y|Xiacç • mais si l'exemple (la comparaison) SE sî XO TtapdcÔEiypa semble à-toi petit (mesquin), Soxsï o-o c prxpbv, le assimiler des-hommes xb eixâerat âv6p(»Ttouç à-la république des-fourmis, xq 7roXiTeia puppi^xtov, considère ÈlU<TX£']iai les anciennes fables xoo; iraXaiouç, péftouç [va;, des Thessaliens : XIÔV ©ETTOtXtOV • yàp sOpïjiTEiç TOùç MuppiSô- car t u - l r o u v e r a s les Myrmidons. xb tpbXov por/iptoxaxov, la tribu fa-plus-belliqueuse, yeyovÔTa; txvSpaî élant-devenus h o m m e s àx p.-upp.-qx(j>v. de fourmis qu'ils étaient. L\ï oov èTTEISï) Mais donc, après-que [ment •KÛvxa. loipa-o V/.avôiç toutes-c/i-ose.s étaient-vues suflîsamx a i xaxEyEyÉXacxd poi, et avaient-été-raillées à-moi (par StauEwaî âpauxbv ayant-agité moi-même [moi), àv£itTÔ[JiT|V je-m'-envolais « è; fiiipaxa « vers fes-demeures Aibç aiyioyoto de-Zeus qui-Lient-l'-égide psxx àXXou; Scdpovocç; »• vers /es-autres divinités ». [20] OûTco) àvEX-qXéfiEiv [20] Pas-encore j'-étais'-monté oxâbtov, à la hauteur d'wn-stade, xal q SEXTJVY; T;poV£p£yq et la L u n e , ayant-proféré cpcovqv yuvaixEiav, «ne-voix féminine, « Mévinus », op-qrjtv, « Ménippe », dit-effe, « ovaio oôxoiç, ci puisses-fu-réussir ainsi, [chose ôiav.ôvï)(rai peut xi rendre-service à - m o i en-quelque7tpbç xbv Aca. » auprès-de Zeus. » [je : xxc rcpuxavei; x a \ pouxixoù; xal cptboabcpo-j;. — ce 'Av XÉyoi; », qv S' èyw • — « Tu pourrais dire (Parle) », dis «yàp oOSèv papù, « car rien de-lourd, [se.» ïjv pq 8éT, çépEtv xi. » si ne-pas if-faut porter quelque-cho— « 'AirÉvEyxe rcapà Èpoù TW Aie », EOT), & xcvà iipEogEÎav — « Porte de-la-part-de moi à Zeus », Ait-elle, ci certain message 216 IKAPOMENinnOS. ICAROMENIPPE. Atc * atrst'ûqxx yxp XJBTJ, O> MévctfJte, TTOXXX xoù OE'.VX irapà Tô5V ^'.Xocdçxuv axoùouorx, olç oûSkv ETSûôV ÉffTiv loyov -q t x u a •xoÀuTcpayu.oveïv, TL'ç EIJJ.'. XX; 7t-qXi'x-q, -q xx'c Si' -qvt'.va a'.Ttav bj/ÇOTOfAoç -q apxpi'xuiTo; yt'yvou.ai. Kxl oî ULSV xaTO'.xsïtjfb.!' ue CpXfflV, ol 8î XXT07TTpOU Ol'xTjV ÈTUxps'jAXffâa'. Tvj ôxÀâttyj, oî os o Tt av exxoro; iTtivoqo'Vj TOOTO u.ot irpocaiCTOuci * t a TSXSU- t a f x Se xat TO COCOç aùtô xXoTriLixtov xe xat vo9ov elvat' \>.o: aatr'.v avtoOsv -qxov 7raox toù 'HXtbu, xxl où 7txùovtat xx' trpo; TOQTOV [AS à8sXa>ov ovta pou ouyxooîicat xxl GrxstxtX'. 7rpoxiçoùu.svo'. • où yxp txavà -qv aùxotç a xrept aùxoQ eîp-qxac'. TOù* HÀibu, Xt'Qov xùxôv etvat xxl p.ùSpov StâTruoov où -/a>.e7tqv xai Séqocv • yxp qSq, W MÉvsmte, àirsipqxa àxovouaa 7io).).à xa\ Setvà Ttapà tiôv tp'Aoffôîpwv, of; eartv ovSsv é'tepov k'pyov q 7roXuitpaypoveîv t a èpà, tt; dpi xal îtqî.ixq, q xat Stà qvtiva aixtav ytyvopai Sr/btopo; q àpcpcxuptoç. Kai o'i pév çaaîv pe xatoixeîa-Osi, ot 3É (çotxtv pe) liuxpépaoflai tq ôaî.âttq Si'xqv xatôittpou, oï Ss ^potrâirrouo-! poi requête de ma part à Zeus. Je suis excédée à présent; Ménippe. d'entendre les philosophes débiter sur moi tant d'effroyables inepties : ils n'ont d'autre occupation que de se mêler de mes affaires : qui suis-je. quelles sont mes dimensions, et pour quelle cause suis-je coupée en deux ou pourvue de deux cornes. Les uns prétendent que je suis habitée; les autres, qu'à la façon d'un miroir je suis suspendue au-dessus de la mer; ceux-là m'attribuent ce qui leur passe à chacun par la tête; enfin, ils disent que ma lumière elle-même est furtive et bâtarde, qu'elle me vient par en haut du Soleil, et ils ne cessent de vouloir me brouiller et me mettre en lutte avec lui, qui est mon frère. Il ne leur suffisait donc point d'avoir parlé du Soleil comme ils l'ont fait, affirmant que c'est une pierre et'une masse enflammée!... toûto 8 tt k'xaato; av è:tivoqo-q • Se t a teXeotaTâ çatuv xoù tb ç<ô; aùtb sivai pot xXoTupaîov ts xat vôOov, qxov avoj9sv rcapà toù 'IDiov, xat où jraùovtat 7ipoa;poùpsvoi ouyxpoOo-at xat crtao-tatrat ps tcpb; toùtov ô'vta àSsùçov pou ' yàp a dpqxaot nsp'i toù 'HXtou aùtoù oux qv txavà autot;, aùtbv stvat ÀiQov xat pùopov StaTtupov.... 217 non difficile et «vie-requête : car déjà, ô Ménippe, je-suis-excédée entendant heaucoup-de-cboses et terribles de-la-part des philosophes, à-qui est nulle autre affaire que de-se-mêler-de mes-a/faires, qui je-suis et combien-grande, ou encore pour quelle raison Je-deviens coupée-en-deux ou pourvue-de-deux-cornes. Et les uns disent moi être-habitée, les autres disent moi être-suspendue-au-dessus-de la mer à-ia-façon-de un-miroir, les autres attribuent à-moi ce que chacun, d'-aventure, a-imaginé : d'-autre-part, finalement. ffs-disent aussi la lumière elle-même être à-moi volée et bâtarde, étant-venue d'-en-haut du Soleil, et ne-pas ifs-cessent voulant brouiller et mettre-en-désunion moi vis à-vis de celui-ci étant frère de-moi : car ce-que ils-disent au-sujet du Soleil lui-même ne-pas était suffisant à-eux, lui être «ne-pierre et wne-masse-de-fer enflammée.... 218 IKAPOMEN1IIIIOS. ICAROMÉNIPPE. Elle continue encore quelque temps sur ce ton : elle sait à quels actes coupables se livrent durant la nuit ces hommes qui prennent le jour un visage imposant et sévère, une démarche très grave. Elle contemple, silencieuse, les vols, les crimes, tous les forfaits qui se cachent dans les ténèhres. Puis elle poursuit : Elle continue encore quelque temps sur ce ton : elle sait à quels actes coupables se livrent durant la nuit ces hommes qui prennent le jour un visage imposant et sévère, une démarche très grave. Elle contemple, silencieuse, les vols, les crimes, tous les forfaits qui se cachent dans les ténèbres. Puis elle poursuit : [21] MstxvYjXo xoi'vuv xocOxo. xs- àTrayyeîÂai xto Au xai Tcpoa-ÔsTvat 8' oxi fx-q oovaxov loxt jxoi xaxà vxopav [XE'VEIV, TJV ;X7| xoùç cooo-ixoùç sxEtvou; £7t'.xpt'dvy| xaï xoiiç StaXex/uxouç ÈTriaxop-tV/] xai T7)v Sxoàv xaxaoxa!J/Vj xai X7]V 'Àxaofjixstav xaxacûXspTj xxl rcxua-q xàç Iv xoiç TiEpnraxotî otaxpiëa; • ouxco yàp av eip-qv/jv ayotix'. o<y7]p.spai xcap' aùxâJv yEcou,sxpoou£VTj. » — [22] « "Eoxa! xaoxa » , TJV 8' lym, xai ajxa xroàç xà avavXEÇ EXEtVOV XVjV Exil XOÎ) oÙpxVOU, [21] Totvvv u.Ép.v-qoo àitayYEiXac xaûxâ xe xqj Ait xai Tcprjo-usîvat 8È oxt p.T| sort Svvaxôv u.ot ptÉveiv xaxà yjypav, TJV pt-q èittxp h]/*) èxsîvoui xoù; yjctxov; xai èiti<7T0îXL'o-ï) xoO; ôtaxExxixov; xai xaxatrxâujï) xr]v Sxoàv xai xaxaçii^Ti xïjv 'AxaB^ptstav xai xuavffï) xàç otaxptêà; èv xotx itsptitaxot? • a svfia jxèv OUXE (3Oô>V OUI' àvSpàiv tpaivïxo Ëpya • » [xex' oÀîyov yap xai ïj O-EAYJVTJ SpavEtâ p.oi xaOeiopaxo xai xàjV yrjv 7)8TJ àTcIxpoTcxov. Aaêwv 8è xov rjXiov èv Seçta, 8ta xffiv aoxÉpoov irsxojXEvo; xpixaïoç ÉTcX'qot'ao'a x<3 oùpavôj. Elle continue encore quelque temps sur ce ton : elle sait à quels actes coupables se livrent durant la nuit ces hommes qui prennent le jour un visage imposant et sévère, une démarche très grave. Elle contemple, silencieuse, les vols, les crimes, tous les forfaits qui se cachent dans les ténèbres. Puis elle poursuit : [21] « Souviens-loi donc de rapporter cela à Zeus, et d'ajouter qu'il ne m'est pas possible de demeurer dans cette région s'il n'écrase ces physiciens, s'il ne ferme la bouche aux dialecticiens, s'il ne détruit le Portique de fond en comble, s'il ne brûle l'Académie et s'il ne fait cesser les discussions des Péripatéticiens : car c'est ainsi que je pourrais vivre en paix, sans être mesurée tous les jours par eux. » — [22] « Tu seras satisfaite », répondis-jej et, en même temps, je me dirigeai vers le chemin escarpé du ciel, « Où n'apparaît nulle œuvre ou des bœufs ou des hommes : » bientôt après, en effet, je voyais la lune toute petite, et déjà je perdais de vue la terre. Laissant alors le soleil à droite, je volai à travers les étoiles, et, le troisième jour, j'approchai du ciel. 219 [21] Donc, souviens-toi d'-annoncer ces-choses à Zeus et ©"-ajouter, d'aulre-part, que ne-pas t'f-est possible à-moi de-rester en place, si ne-pas ff-écrase ces physiciens et musèle les dialecticiens et renverse le Portique et foudroie l'Académie et fait-cesser les conversations dans les promenades : car ainsi [paix) yàp O'JTOI) je-mènerais /a-paix (je vivrais en av àyoïp.! sïpx,vv)v étant-mesurèe yewp.Expoup.évï) chaque-jour par eux, » — ô<Tr,|xépat itapà a'JTwv. » [22] < Taùxa k'trxat », qv Sk [22] « Cela sera », disais je, xai âua k'xetvov [èyw, et, en-même-temps, je-tendais 'itp'oç TO àvavxs; vers les régions-escarpées Tqv ÈTci xov oùpocvoû, parAe-chemin vers le ciel, « EVOOC gsv çat'vExo « où, d'-une-part, n'-apparaissaient Ëpya OUTE fJodiv, de-travaux ni de-bœufs, OUTE àvSpwv » ni d'-hommes; » yàp jxexà oXtyov car après un-petit laps de temps xai q aEÀqvq aussi la lune xaoEinpaxô ptot était-aperçue de-moi fdpaysïa, xai q8q courte, et déjà «iréxpimxov xqv yqv. je-cachais (perdais de vue) la terre. Aà ),a§ù>v xôv -?|Xtov Mais ayant-pris le soleil èv BESIS, 7tsxà[ievoi à droite, volant Btà xtijv àaxépwv à-travers les astres. xptxaîo; troisième (le troisième jour) è«Xx,(Tta<Ta xûi oùpavô). j'-approchai du ciel. 220 1GAR0MENIPPE. IKAPOMENIIinOS. Ménippe arrive au ciel. Zeus l'interroge sur le but de son voyage et lui demande ce que les hommes pensent de lui-même. Ménippe arrive au ciel. Zeus l'interroge sur le but de son voyage et lui demande ce que Ses hommes pensent de lui-même. Et d'abord, d'-une-part, i7-semblait à-moi me-présenter au~dedans aussitôt irapiEvat EKTW eu ou; comme j'-étais ; w; Etyov • yàp tSuLYiv <av> car je-pensais <d'-aventure> ôtaXabetv paÔtw;, passer-inaperçu facilement, axe wv asTÔ; comme étant aigle ï\ vuucefaç, à moitié, 8s v)ittfftâ|iïiv TOV àei'ov d'-autre-part, je-savais l'aigle familier à Zeus <TUVT|(iq TÙ> A i t depuis ancien-temps (longtemps) ; èX TtxÀaioû • mais plus-tard je-réfléchis 8k ucrT£pov èXoytffajjfqv que îfe-prendront-sur-le-fait û>; xaTatpcopâcroucri très-vite moi affublé TCt'/tTTà [1£ 7tôp[XctfJ.£V0V de-1'autre aile, celle du-vautour. t-qv Ixlpav TTvépuya yurcô;. Donc, ayant-jugé [au-danger Oîv xptva; le ne-pas m'-exposer-témérairementTô p.!) TrxpaxivSuveusiv être te-meilleur, (îtvai) apta-rov, m'-é tant-approché, TCpotreXSwv je-frappais la porte. SXQ7TT0V TïJV 6 u p a v . Alors, Hermès ayant-prêté-l'-oreille Ak ô 'Epp-rj; ÛTraxouaa; et s'-étant-informé du-nom (de mon xa't ÈxTcuu6p.evo; Tô ovop.a s'-en-allait en hâte [nom), àirïJEt xaTa <TTEOU5-ô,V cppâaoov T(O Att', devant-dire à Zeus, xa't p.ETa ôÀt'yov et après peu si<j£x>,ri6'qv irâvu SeStàt; je-fus-introduit tout-à-fait craignant xa't TpÉp.(ov, et tremblant, et je-trouve tous-fes-dieuas TS xaTotXap.ôavw rcâvTa; siégeant-ensemble en-même-temps, <ruyxa9qp.évou; âua, et-non exempts-de-soucis eux-mêauSk àtppôvTtSa; aÙToy;* car l'étrange-caractère [mes : yàp Tô TtapàSoîjov Trj; èTctSYip.['a; p.ou du voyage de-moi ÛTtETapaTTEv (aÙTOu;) rjffu-/^, effrayait-un-peu eux légèrement, xa't oaov OùSITCW [TCOU; et presque déjà Tcpoff£8oxo)v TtâvTx; àvfiptô- f/s-s'-attendaient-à tous /es-hommes àadSUaôat TôV auTÔv Tpôxov devoir-arriver de-la même manière ÈTCTEptOpÉVOU;. ailés. Kat Tô 7rpôxov p.kv Kat TO u,£v TTpôjTOV êodxsi utot ou; styov sùQùç Et'uto Tcaptévxt " paSi'oj-ç yàp \[«v]> <p|j.Y|V StxXxOsTv, axe éç v)p.to-£i'aç tov aexoç, xbv Sa asTÔv 7jTrtrjTàu.Ylv Ix rtaXatou O-UVTJÔYI TôJ AEE ' uarepov Se eXoytfjotu.Y1v m; TXY^IGTX xaxaaxopxaoum' u-£ yuTroç TYJV èxipav Tcripuya TC£p!xet'u.£vov. "Aptarov oùv xpt'vaç. TO pYq TrapxxtvSuvsustv, EXOTTXOV TtpocEXÔàiv XYJV Oiicxv. 'Tiraxotîtiaç 3è h 'Ep^Y/jç xat Touvopta èx7ru9djjt£Voç aTTYJEt xxxx (TTTOUSYIV opaccov Toi Att, xxt U.ET' oXt'yov g'.cexXYjÔYjV 7TXVU OEOtw; xal Tpsptojv, xxxaXap.€xvto xe 7rxvxa; a x a cuyxxÔYifJisvouç, oôSÈ xuxou; aapdvxtSaç " ÛTrsxâpaxxs yào YICV//Y| xi TcxpâSo;dv p.ou TYjÇ £TttOYj[Jtt'aî, XX! 050V CiÙSsTTO) TCXVTXÇ àvOpd)TCOUÇ à'ptljEcOxt rpooeSixaiv xov aûxov XCOTTOV £7CT£pco[/.£vou;. [23] ' O Se Ménippe arrive au ciel. Zeus l'interroge sur le but de son voyage et lui demande ce que les hommes pensent de lui-même. Et d'abord, je m'imaginai que, tel que j'étais, j'y entrerais aussitôt : car je pensais passer aisément inaperçu, puisque j'étais aigle à moitié; or je savais que l'aigle depuis longtemps est un familier de Zeus; mais, ensuite, je fis réflexion que je serais trahi bien vite par Ihine des deux ailes que je m'étais appliquées au corps, celle du vautour. Je jugeai donc que le plus sage était de ne point m'exposcr à ce danger, et j'allai frapper à la porte. Hermès m'entendit, s'informa de mon nom, et s'en fut en hâte avertir Zeus : peu d'instants après, je fus introduit, tout craintif et tremblant, et je trouve tous les dieux assis ensemble et n'étant pas eux-mêmes sans inquiétude : car l'imprévu de mon arrivée les troublait légèrement, et ils s'attendaient presque à voir débarquer tous les hommes dans le même équipage, avec des ailes. [23] Alors 221 èSôXEI p,ot 222 IKAPOMENinnOS. Zsùç U,XàX <po6epùiç optu,ô TE xat TITXVWSE; sic soi XTriôurv Ç/T|!3t ' « xi; Tiôflev si; àvSptiiv ; itdûi TOI 7txd/.t; "qoÈ Tox^e: : » ICAROMÉNIPPE. [23] Aà à Zsb; a7ri8wv Et; ÈflÈ pàAot CpoëEpÙK XE ôptueu xat xtxavwSÉ; '.Eyoi SE m; TOUT Tjxoucja, p.cxpo2 piv IçÉÔavov ùxcb xou SEOUç, EtffTTjXEtv os opuoç àyavyjç xxi. ùTCô TTJç p.EyaXoacJvîaç £U.SE- « xi; TTOGEV eî; àvSpûv ", Tuôth (SOTL) TOI TCX6).I; êpovTTjuxvoç. Xpovw o' Èu.xuTOv àvaXaëàVv XTtavxa o!7]yoùu.T|V rfiï XOXïJE;; » s a ^ â i ; avwSsv ap!;au.svo;, en; ÈTCtÔopvqcx'.pu va ptEXECûpa lxu.a- — As èyù ù*>; TÉxouua TO-JTO, pxxpoû p.Èv ÈTsGavov ôirb xob Ssou;, 3à opta; EÎo-xrîxeiv âvavf,; v.ai Èp.ëeêpovxïip.Évo; •jTib TT,; pLEyaXocptovîaç. As "/pôvia àvaXotSàw èpauxbv, Sty|yoiju,Y)v ôtTravxa traçai; àptjdtpevo; OVU>6EV, w; ÈTctOupTpjaiu,t èxn,a6eïv xà pexétopa, [cpoo;, w; ëXSotpt itapà xob; cpiÀoabu>; àxo-jcraip.! (aoTôiv] XEyôvxwv xà Èvavxca, «h; âitayopsOffatp.i StaxTetôpsvo; ûTCô TWV Xôywv, stxa É^-fi; xr,v àuivoiav [a/Aa v.tx: TK Tctspà xat 7ràvTa xà u-Éxpi Ttpb; xbv oùpavôv SE 7rpo<rÉ9-nxa ÈTC\ xcacrt xà ÈTcêtrxaXpLéva ÛTrb XT,; SeXriv-çç. Obv 6 ZEO; p-EtSiàc/a; xai Èuavsi; pttxpbv xwv ôspôwv, cprjotv • « Ttxt; 5v >iyot Ttsp't "ûxo'j v.où 'EcptâXxoo, STIOO xatMéviitTto; ÈxôXptvja-Ev àvEXSEîv Içxbv oùpavôv; 'AX).à vûv pev xa^oviaiv ai siù E,évia, Oeïv, djç eÀÔoiy.i Traça xoù; cptXooôcpouç, à>; xàvavxt'a XsyôvTtov axouo-y.'.u,'., <I>; x7ca.yopeûcratu.t Sias7tu)p.£Voç UTCô XGTV Xôywv, EIXX ÉÇTjî X7]V ÈTClVOiav Xxl XX TCTSpà XXS TOtXXx TtâvXX p i ^ p l —pbç xiv oupxvdv • ÈTCt Tcaot SE 7rpoerÉ9TjXa t a ùTTO TYJç 2EXVJVTJç ITCEO'TXXU.EVX. Msiotâoaç oùv b Z E Ù ; xat pnxpbv £7xav£tç TôJV ôtppùwv, « Tt av XÉyoi xt; » , tpYjo-iv, « "iîxou TcÉpt xat 'EcptàXxau, ôTCOU xat MEVITCTTOç èxoÀu.Tio"£v Iç TOV oupavbv avsAfjsïv ; AXXa vDv p.sv STCI ;svtâ os XXXOUJJ.EV, aù'otov os » , EçTJ, « vrEpt Zcus, attachant sur moi, d'un air tout à fait terrible, un regard perçant et farouche comme celui d'un Titan, me dit : a Quel es-tu? d'où viens-tu? Ta cité? tes parents? » Pour moi, quand j'entendis cela, je faillis mourir de frayeur • mais, pourtant, je restai debout, la bouche largement ouverte, et comme foudroyé par celte voix puissante. A la longue, je me ressaisis, et je racontai franchement toute l'aventure en reprenant de haut, mon désir de connaître les espaces célestes, mes visites aux philosophes, les propos contradictoires que j'avais entendus, mon désespoir quand j'étais tiraillé en tous sens par leurs discours, puis mon idée qui en avait été la conséquence, mes ailes et tout le reste jusqu'à mon arrivée au ciel : à tout cela j'ajoutai la commission dont m'avait chargé la Lune. Alors, Zeus, après avoir souri et un peu défroncé les sourcils : « Que dire maintenant », s'écrie-t-il, « d'Otos et d'Éphialtès, du moment que Ménippe, lui aussi, a osé monter jusqu'au ciel? Mais, aujourd'hui^ 223 [23] Cependant, Zeus, ayant-regardé vers moi très terriblement et rudement et comme-un-Titan (d'un air farouche), dit : ci Qui, d'-où es-tu des-hommes? où est à-toi ville et parents? » —Mais moi dès-qne j ' e n t e n d i s cela, presque, d'-une-part, je-m'-évanouis par-le-fait-de la crainte, mais pourtant je-me-tenais-debout bouche-béante et foudroyé par la forte-voix de Zeus. [même, Mais ouec-ie-témps ayant-repris moije racontais toutes-c/ioses clairement ayant-commencé d'-en-baut (du décomme-quoi j'-avais-désiré-de [but), connaître-à-fond les-c/iosesaériennes, comment je-vins auprès des philocomment j -entendis eux [sophes, disant les-c/ioses-contradictoires, comment je-renonçai tiraillé-cn-tous-sens par les discours, puis, à-la-suite, l'invention [choses et les ailes et toutes les-autresjusque vers le ciel; d'-autre-part, j'-ajoutai à tout-eeto les-c/ioses recommandées par la Lune. v Donc, Zeus ayant-souri et ayant-relâché Mit-peu des sourcils, dit : « Quoiquelqu'-un,d'aventure,dirait sur Utos et Éphialtès, du-moment-que aussi Ménippe a-osé monter vers le ciel? Mais maintenant, d'-une-part, nows-appelons toi à i'-hospitalité, 224 ÏCAROMENIPFE. IKAPOMENfflnOS. ô)v ï]XE'.ç •^OT|riaTi'a,avT£ç àTco7t£u.'|iou,£v ». Kxl apca éÇavaoraç èSOCSIÇEV iç Tô STt-qxotoxxxov xou oùpavoO • xaipo; yap '4 V £7tt TôJV sù^tov XXOSÇECTOX!. [24] MEXX;û TE irpotwv xvÉxptvs JXE TCEOI TôJV èv xyj y/j 7ipXYp.xx(i)v, T * Tcpôjxx JJLèV ÈXEÎVX, TTOCCOU VUV ô crupdç eariv covto; ETCI XT}ç 'EXXxoo;, xat et acpo^paTjpcôjv ô rapuirt -/Ecptcov XCX8IX£TO, xac si xàXxyavx Sstxxt TCÀECOVOç icrou-êpc'aç ' pLExxSÈ Tjptoxx SE xi; £Tt XecTTExac xuW aitô OetStou, xat oc YJV atxcav èXXÉTCoisv 'ASrivaï&i xà Aioccca xooroûxtov ITôJV, xxt £C Tô 'OXuu.Trt'eiov aûxcô IcxtxEXÉtjac otavoouvxxi, xxl et (TUVEXTJçQTIaxv 01 xbv Èv AwStéV/j vewv crs<ruX7]XÔTs;. 'ETCEE OS TtEpi xoûTWV <XTCSX01VX[J.7|V, « E'cTXS {1.01, MEVETUTXS », £CpY], « TTSp! 0£ èu.orj oc avOpcoTtoc xt'va yvcoixcriv s/oucrt ; » — « Tcvx », expT|v, a oÉocxoxa, vj xcfjv EÙrjEêsffxxx-nv, paatXsa CTE elvxc CXXVXOJV nous t'offrons l'hospitalité; et demain », poursuivit-il, « après nous être occupés des affaires qui t'amènent, nous te congédierons. » En même temps, il se levait et allait se poster à l'endroit du ciel le plus commode pour entendre : car le moment précis était venu de s'asseoir pour écouter les prières. [24] Chemin faisant, il me questionnait sur les choses de ce monde; d'abord il demanda combien le blé valait actuellement en Grèce; si, l'an passé, l'hiver nous avait fort éprouvés, et si les légumes avaient besoin d'une plus grande abondance de pluies ; ensuite, s'il existe encore quelqu'un des élèves de Phidias, pour quel motif les Athéniens avaient négligé les Diasies pendant tant d'années, s'ils songeaient à lui terminer son temple Olympien, et si l'on avait pris les voleurs qui avaient pillé le sanctuaire de Dodone. Lorsque j'eus répondu à cet interrogatoire : « Dis-moi, Ménippe », ajouta-t-il, « quelle opinion les hommes ont-ils de moi? » — « Quelle opinion, maître?» répliquai-je; « mais la plus pieuse vraiment : ils pensent que vous êtes le roi de tous les dieux. » 225 Oî aupiov », eç*|, « "/pï)(i,aTi<javTE; ixîp\ <5v ïjxetç, à7TOTcé[xi];op.Év (CTE) ». Kai âp.a i^avaxxàç ÈëâotÇsv ïi TO ETT/lXOdUaTOV xoû oûpavoû " yàp xatpbç rjv xadéÇEcrôat ëIC\ xtôv EO'/MV. [24] Te [if/ralù 7rpot«v àvéxpivé p.E Trsp'ixôv xpa-fiJtdcTwv èv x'îîyçi, xà ixptôxa IXèV sxetva, Ttôcrou vûv ô «npô; ècjTiv tovioçÈVi rr,s 'EXXâôo:, xa'i Eî à ^EIJAWV TOpucrt xxOixETO ï)p.ôiv eroéSpa, xai si xà Xcc/avoe Seixat £Tco[J.ëptaç irXsîovo; • Se jiexà Tipwxa et XeGrexat sxtxt; xtôv à™ $£18101;, xat St' ?|V atxt'av 'A6rivaioisX).tra)tsvxà Aiâtrtx xocroùxtov èxôv, xat Et Stavooëvxat £7iixE>io-at aùxtp xo 'OXuptTctEtov, xat Et o\ aEcnjXrixéxE; xov VEO>V èV AwScivv] o-uvcXr^ôïjcrav. Aè sust ànsxptvâ|rryv iiEpt xoùxtov, « EîTXé [AOI, Mévt7uixs », EçV], Se itept èptoû xt'va Yvioptïjv oi àv6pwnot £-/oe<Tt; » — « Tt'va », e<p]v, « Séo-Ttoxa, ï] xV EÙtTEêEcrrdxviv, ITE slvat fîatnXÉa mais demain », dit-ii, « nous-étant-occupés-des-affaires au-sujet desquelles tit-es-venu, «ous-congédierons toi ». Et en-même-temps s'-étant-levé ff-marchait [mieux vers l'endroii-d'-où-r-on-entend-ledu ciel : car le-moment-opportun était de-s'-asseoir aux prières. [çant [24] Et dans-l'-interva!le s'-avanihinterrogeait moi touchant les chpses sur la terre, d'abord, d'-une-part, cela, ponr-combien aujourd'hui le blé est à-vendre dans la Grèce, et si l'hiver, l'-an-passé, atteignit nous fortement, et si les légumes [plus-grande ; ont-besoin d'-abondance-de-pluie d'-autre-part, après, if-demandait si est-laissé (reste) encore quelqu'-un des-descendante de Phidias, et pour quel motif ?es-Athéniens ont-négligé les Diasies pendant tant-d'années, et si iis-songent-à exécuter à-lui le temp/e-de-Zeus-Olympien, et si \es-hommes ayant-pillé le temple à Dodone ont-été-pris. Mais après-que j'-eus-répondu touchant ces-choses. « Dis à-moi, Ménippe », dit-il, et sur moi quelle opinion les hommes ontAès? » — « Quelle », disais-je, « maître, que (sinon) la plus-pieuse, à savoir toi être roi TIXVXWV 8EWV; » de-tous /es-dieux? » LUCIEN. — Extraits. 15 226 ft£0jV ; » IKAPOMENIimOS, ICAROMENIPPE. « Tlat^Etç e/aw », KDT), « xb SE çpiXôxatvov aû-TÔv àxpiêwç oloa, xav pvr, lé-(rfi. ' H v yâp 7XOTE -/P ovo ? ° T Î J ; °' aavTtç èSôxouv otÛTOÎ; xat ïaTpbç xal uâvTa oÀcoç 7|V syu>, psaxal SE Aibç Tiàcrat pÈv àyvtai, iràirai S' àvOptoiHov àyopat • XOCt 7) AwSwVT] TOTE xa\ 7) Ilïffa Xxu,Tipat X7.1 irspiêXs7tTOl TCa<7'.V 7.<jaV, UTCO SE TOU XX7TVOÎ3 TÔJV OofflôjV OÙSè àvaêXÉTCE'.V p-Ol Sovaxbv qv " s ; où 3s èv ÀsXcpotç jxÈv 'ATCOXXWV xb uavTEiGV xaT£(TT7)(7aTO, èv nepyâp.w SE xb tatTfEÎov 6 'ÀSXXTITC.Oç xat xb PJSVSISEIOV èysvETO èv ©pffxvj xat t b 'Avouêîosiov Iv AtyôuTai xat Ta 'ApTEat'crtov èv 'Ecpsctp, èTCI xauxa plv otTcavTsc ôsouat xat TOùTOI; TtavTjyûpEti; àvâyouor xat Éxaiôu-êaç TtaptaTàatv, èui Se âWirep TtapTiêTjxoTa îxavwç TSTtp.7|xsvat vopx'Çoucxv, av 0 otà TîÉVTE oXwv êTWV Oua-wcriv èv 'OXopria. Totyapouv ^"XP " TÉpouç âv p-ou TOÙç pcouoùç tootç xàiv nXaTwvoç voatov r] xûv XpuaiTCTtou ouXXoytau.<J5v. » — « Tu plaisantes évidemment », dit-il ; « je connais parfaitement leur amour de la nouveauté, quoique tu n'en dises rien. Oui, il l'ut jadis un temps ou je leur semblais un prophète, un médecin, où j'étais tout en un mot; Rue ou place publique était pleine de Zeus; alors, Dodone et Pise étaient brillantes et célèbres parmi tous les mortels, et la fumée des sacrifices m'obstruait la vue ; mais, depuis qu'Apollon a fait établir à Delphes la résidence de ses oracles, qu'Asklèpios lientàPergameune maison de médecin, que laThrace a élevé le Bendidéon, l'Egypte l'Anubidéon, Éphèse l'Artémision, tout le monde court à ces sanctuaires nouveaux ; en leur honneur on convoque des réunions solennelles, on offre des hécatombes ; quant a moi, comme si j'étais en décrépitude, on croit m'avoir suffisamment honoré en célébrant, tous les cinq ans, un sacrifice à Olympie. Aussi verrais-tu mes autels plus froids que les lois de Platon ou les syllogismes de Chrysippe. » — « Ilai'ÇEiç. ïyuri », EOïjt bk oîoa àv.piëw; xb çfXbxatvov aùxtôv, xa't av p.Y| >éyr,;. Tàp YpOVOÇ. rjv TCOXE OXE xai ÈSôxouv autoîç pâvTi; xat taxpb; xa't o),oûç èytô rtv Txàvxa. SE Trâaat àyuta't ukv (ïltrav) pearai Aibç, Ss icâcrai àyopa't àvâptomov • Xal TOTE Yj AcùStOVY) xat v| ITïaa Xjaav [atv, Aapirpai xa'i TtsptSlETtrot auâtSè ûxo xov xaitvoû XfÔV OVXTKôV QÙ6È Y[V buvaxov pot àvaêXéustv Se il, ou pàv AîrôXbtov xa-rsaTTJaaro xb pavTEîov èv AsXçotç, SE ô 'AoxXriTttbç xb iaxpEtov èv IlEpyaptp xa't xb BevStâEtov ÈylvEXO ÈV ®Ç>tXY.1\ x a t xb 'AvouêtSstov èv A'tyuTtxo) x a t x b 'Apxepisxov èv 'Etpéaw, pàv àrtavxEç, Gé'auo'i Èiti xauxa xat àvayouat TtavïiyûpEtç xoùxot; xa't Ttapto-xâa-tv IxaxôuSa;, 6è vofuÇovcnv XEXtprjxévat ixavtôç èpè ujoTtep xap'^ë'/jxôxa, av Stà itévxe sxoiv b'Àwv Ôûffojo-tv èv 'OAuputa. Totyapouv av iSot; xouç Pwpoûç pou uvuxpoxspou; xtôv vôptov Il>,âx(ovoç [uou. » ï) xtôv auXXoyiaptôv Xpuouit- 227 — « Tw-plaisantes étant tel », dit-tV, mais je-sais exactement l'amour-du-nouveau d'-eux, q u a n d - b i e n - m ê m e ne-joas tu-dirais. Car « « - t e m p s était autrefois lorsque m ê m e j e - s e m b l a i s à-eux devin et médecin et, en-un-mot, moi j ' - é t a i s tout, or. toutes rues, d'-une-part, étaient pleines-de Zeus, [mes; d'-autre-part, toutes places d'-homet alors Dodone et Pise étaient brillantes et célèbres pour-tous et par-suite-de la fumée des sacrifices pas-même était possible à-moi de-Iever-les-yeux ; mais depuis que, d'-une-part, Apollon a-établi la résidence-de-ses-oracles à Delphes, et,-d'-autre-part, Asklèpios la maison-de-médecin à Pergame, et depuis que le Bendidéon a-été-fait en Thrace et l'Anubidéon en Egypte et l'Artémision à Éphèse, d'-une-part, tous courent à ces-sanctuaires et célèbrent ries-réunions à-ceux-ci et amènent des-hécatombes, d'-autre-part, iis-pensent avoir-honoré suffisamment moi comme étant-en-décrépitude, si pendant cinq ans entiers iis-ont-sacrifié à Olympie. [rais En-conséquence, d'-aventure, iw-verles autels de-moi plus-froids çue-les lois de-Platon ou les syllogismes de-Chrysippe. » 228 IKAPOMENIIinOE. 1CAR0MÉNIPPE. Zeus écoute les prières des hommes : vœux criminels ou ridicules. Zens écoute les prières des hommes rvœux criminels ou ridicules. [25] Totaux' àxxx OUC/.ôVTEç à » ixou,£8y le xô x w ? ! ' o v £ v o a ISet aûxbv xy.6sCdp.svov Staxouo-ou xâv eûv/ôv. Gupt'Ssç ôs Tjcav S|T|ç TOïç <7Top.t'o(ç Tùiv a>peâxcov loixuïai Tcaip,aTa sy-^ooo'ai, xal Ttxp' éxacTT] Opdvoç sxsixo v;pucrouç. KaôtWç oûv sauxov eiù XTJç TcpoJTTjç ô Zsùç xat àapsÀôjv xô Tt<3p.y Trypstv_s xot; £ov_ouivotç éXUTûV " YJOV^OVTO 8S 7tavxayd8EV TT]; y/jç Siaaiopa xat TioixtAa ' awTraûaxtJiliaç yàp xat aûtoç, ITCVJXOUOV ày.x xcôv sùvtov. ^Haav 8è xotat'Ss ' « vù Zsû, Saff'.Xsuo-at' p.ot ylvotxo' d> Zsu, xx xpdp.p.oà p.ot ouvxt xat xà cxôpoSa " w 6sot, xov Tvaxépa ptot xxv_sa)c àTcoOavetv » ' 8 os xtç êsTn., « E"6s XXTJOOvop^oatp-t xàjç yuvatxoV st6sXa0otpt ÈTCtêouÀEucaç XùJ aSsXcpôV vÉvotxd p.ot vtXYjoat XTJV St'xayv, cxE^Oïjvat xà *OXûp.irta » . Tôôv TcXsdvtwv os o o.sv Boppàv TJU'V'ETO £Ttt7tvsoo"at, 8 os Noxov' 6 Zeus écoute les prières des hommes : vœux criminels ou ridicules. [25] Tout en devisant de la sorte, nous arrivâmes à l'endroit où Zeus devait s'asseoir pour écouter les prières. Il y avait à la suite l'une de l'autre des trappes semblables aux orifices des puits et munies de couvercles: devant chacune d'elles était placé un trône d'or. Zeus, donc, s'assied auprès de la première, ôte le couvercle, et se met à la disposition des suppliants : les prières s'élevaient de tous les points de la terre, diverses et variées ; je m'étais penché moi-même aussi, et j'entendais en même temps que lui ces vœux. Us étaient exprimés ainsi : « Ô Zeus, qu'il me soit donné de régner ! Ô Zeus, fais pousser mes oignons et mon ail ! Ô dieux, faites que mon père meure bientôt! s Un autre disait : « Puissé-je hériter de ma femme ! Puissé-je ne pas être surpris tendant des pièges à mon frère ! Qu'il me soit accordé de gagner mon procès, d'être couronné aux Jeux Olympiques ! » Les navigateurs imploraient, l'un le souffle de Borée, l'autre celui du Notus; le labou- 229 [25] A'.EÎjedvxEç voiaùxa arra acpixopsôa èç vb ywpiov ëvôa k'âîi aùvbv xaOsÇôpEvov Ôiaxoùoat vûiv EÙYWV. Àè OvptSe; vjaav êljîj; Èotxufat voî; aToptoiç xwv tppEâvwv s'younai uuipava, xat irapà ÉxâovY] Opovoç ypvirou; EXEITOOôv o ïtiiç xaOt'aaç. laovbv ènù xr\ç Trptoxï]î xal açEAtùv vu Ttwpa [voie' 7tapEÎyev Éauvbv voî; sùyopÉoè itawaydÔev ryj; yîj; vjvjyovTo Siâtpopa xat îtotxi),a " yàp xat aùvb; aupirapaxôéjaç È7cû.xoiiov àpa vo'iv Ejydiv. Aè ï](rav votaioî • «• 7 Q ZEû, yévoiTÔ peu $K.m\tv<joi.i ' w ZE-J, va xpôppva [25] Discourant de-telles certainesnous-arrivâmes à la place [choses, où t7-fallait lui s'-asseyant écouter les prières. [suite, Or des-petites-portes étaient à-lasemblables aux orifices des puits, ayant des-couvercles, et auprès-de chacune Mtt-trône d'-or se-trouvait. Donc, Zeus, ayant-assis lui-même près-de la première et ayant-ôté le couvercle, [des-vœux ; présentait lui-même aux-uens faisan tet de-tous-côtés de-la terre îds-souhaitaient des-c/toses-diverses et variées ; car aussi moi-même m'- étant - p e n c h é - e n - même - temps j'-écoutais ensemble les prières. Or e/fes-étaient telles : « 0 Zeus, puisse-t-il-arriver à-moi de-régner ; ô Zeus, les oignons xat va crxépoôa epuvat pot' w 6soi, vbv navlpa pot àxoflavetv vayÉwç. » • ô Se vt; ecpvq, « Elus xATjpovoprio'atptvvîeyuvaixbe ' et les plants-d'-ail pousser à-moi; ô dieux, le père à-moi mourir vite (bientôt) » ; [que l'un wn-certain dit : « Fassc-le-ciclj'-hérito de-la (de ma) femme ; fasse-le-ciel-queje-sois-caclié ayant-tendu-des-pièges au (à mon) puisse-t-il-arriver à-moi [frère; d'-avoir-vaincu le procès, [piques »! d'-avoir-été-couronné aux Jeux OlymD'-autre-part, des-<?e?!s naviguant l'un souhaitait Borée souffler-favorablement ; l'autre, le Notus : EïBE ÀâOoipt IntêouXEOcraç vùi àSEXçôV yévo'.vd pot vtxrjciat Xï]V Stxïjv, crvEqpflyvat va 'OÀùputa ». Ae vâiv irbEovvutv '6 pÈv ÏJUXEVO Boppav È7rnrvEÎJa'at, a 8E Nbvov ' 230 IKAPOMENIIfflOE. 1CAROMENIPPE. Sa yEiopyàî f|xsi ôexbv, b os x v a a s ù ç -qÀ'.ov. 'Ercaxoûojv 5s ô Zsùî x a i TTJV £ Ù x V 5 1 s * * " ^ à x p t ê ù j ; sc>TâÇojv où TTXVTX ÛTClO"YVetTO, àXV STEpOV U.ÈV ESCOXS 7TXTY|p, STEpOV S' àvSVE'jaî. T à ç |xsv y à p otxat'aç TûJV SÙY_6JV irpostsTO avw osa TOU <JTOU.I'OU x a i STO x à osçtoc xaxsxiQst apÉpojv, xàç os àvouiouç. à-xpxxxouç aoQiç à7rs7rsu.T:ev à7ro<pu<ïû)V x â x o j , ï v a u.T|Ss TiXinsiov ysvoivxo TOU oùpavou. ' E m p.ia; os xtvoç e ù v r , ; x a l àm>poùvxx aùxàv sÔsac-àuyqv • SOo y à p àvSpwv x à v a v x t x EÙyopivwv x a i x à ç ï a a ç 6u(7t'aç 6TCt(rY_vouu.svcov oùx £Ï/.sv ÔTroxépw [/.âXXov sTtivsûffsisv a ô x ô v " w a x s STJ xb 'AxaS-qy.aVxbv sxstvo sTUSTtôvOsi, x a i ouos'v xt àTcoai-qvaffôai Sovxxbç àrv, àXX' oiffTcsp 6 Etùopcov sxstv^sv STî x a t S'.£ffX£7rx£To. [ 2 6 ] 'ETCSI OS t'xavdJç sv>pT1u.axto's r a t ; s ù / a ï ç , srcï xov s^-qç p.sxaëàç 9povov x a t xv)V Seoxspav OuptSa, xaxxxùaVx; xotc reur sollicitait la pluie, et le .foulon le soleil. Le père d e s dieux écoutait, pesait attentivement chaque souhait, et ne promettait p a s le succès à tous, Mais il exauçait l'un, et refusait à l'autre. Celles d e s prières q u i étaient justes, il les laissait m o n t e r j u s q u ' à lui p a r l'ouverture et les plaçait aussitôt à sa droite ; mais les d e m a n d e s impies, a u contraire, il les renvoyait en b a s , sans effet, en soufflant dessus p o u r les empêcher d'approcher d u ciel. A propos d'un certain v œ u , j e le vis fort embarrassé : deux h o m m e s énonçaient des souhaits contradictoires, promettant des sacrifices égaux, e t il n e savait lequel des d e u x satisfaire d e préférence ; il éprouvait donc cet é t a t d'esprit des Académiciens, et n'était capable de prendre aucun parti, m a i s , comme Pyrrhon, il s'abstenait encore, et il examinait. [26] Quand il se fut suffisamment occupé de ces prières, il p a s s a sur le trône voisin, près de la seconde trappe, et. se penchant, il 8s à yswpyôç 231 d'-autre-part, le laboureur demandait de-/a-pluie, Si ô xvaçsùç qXtov. d'-autre-part, le foulon, du-soleil. As à ZEU; sTiaxoucov Cependant, Zeus, écoutant x a t èifîTàÇwv àxpigôi; et examinant exactement SxâaTÏ)V TqV EÙYT|V chaque vœu, n e - p a s promettait toutes-choses, ooy_ ûTncryyveïTo raivra, mais fc-père des dieux, aXlà Ttaxqp d'-une-part, donna (accorda) f-une, p.èv sotoxsv sxepov, d'-autre-part, refusa P-autre. 3s àvsvsvcev exepov. F à p [xèv irpocriExo Car, d'-une-part, «7-laissait-monter-àavto Sià TOU OTOJM'OU en-haut à-travers ['ouverture [lui xàç 8ixataç TOOV eojçtîiv les justes des prières x a t xaTSTtÔsi çépcov et tes déposait portant sjtt xà osïià, 5s à droite ; d'-autre-part, à7réiisp.7r£v aùâiç ff-renvoyait en-sens-inverse a7tpâxxouç xàç àvoffcou; sans-effet les impies. àjtocpucroiv x à r a , les dissipant-par-son-soufile en-bas. i'va p.qSs yÉvotvro afin-que pas-même effes-fussent •nAçcrtov TOU oùpavou. près d u ciel. As eut puS; TIV'O; sùy-fo Mais à-propos-do u n e certaine prière x a t sosao-âpqv aùxôv aussi je-vis lui-même àrropoûvra' yàp 5ùo àvSpôiv étant-embarrassé :car, deux h o m m e s sù*/op.évtov xà IvavTia implorant les-c/ioses-contraires x a t ùm.<7yjvw\i.ivu>v et promettant xàç Ôucrfaî taa<; les sacrifices égaux, oùx EV/EV OTCOTÉpW aÙTWV Zeus n e savait auquel d'-eux ÈirtVSÙ<7SlEV pàXàov • îV-accorderait de-preférence ; alors oq èTCSTCÔVOSI en-sorte-que, certes, tV-éprouvait sxsivo xb 'AxaSïjpaVx'ov, cet état d'esprit Académique, x a t /jv ouvaxbç et -îf-n'était capable aTtocprivaodJac oùoév xc, de-déclarer nulle certaine-cho.se, oûVXà aScrusp ô Ilùpptov mais, comme Pyrrhon, î7-s'-abstenait encore ÊTTEtYEV £ Tt et examinait. xat Siîav.STtTETO. [26] Mais après-que if-se-fut-occupé [26] As èTC\ È-/P'0!JLaT"TEV suffisamment des prières, txav5>; xaïç EÙ-/x'î, ayant-passé psxaoà; sur le trône à-la-suite ÈTtt TOV Ûpôvov sc/n; et à-la deuxième petite-porte, x a t TTJV SsutÉpav &upîoa, •iyrei UETôV, 232 . ICAUOMËNIPPE. IKAPOMENiniIOS. 23} opxotç irjyàAtt.ts xoù TOÏç ôavûouffi. Xp-qu-aTica; SE xoù TOUTOIç xxEaxiid/a; ayant-penché-la-tête xoù TôV 'ETï'.xoopsmv 'Epu.ôoaipov ETCirpidyaç, U.STEXOCÔEÎUTC' èCT/OXMÇS TOîç Spxoi; XGù TOïî ôU.VùOUGT. ZZ-consacrait-son-loisir aux s e r m e n t s et aux-oens j u r a n t . As -/p-qpaTio-aç xoù TOOTOCç. xoù suiTpitj/aç TOV 'E7rixoopsiov 'EppôSwpov, p.£Tîxa6sÏ£To eut TOV ttpôvov ï\r& Tcpocrsijwv xX-qSôiri xaù çrjgcaç xal oiiovoïc. EZTOC èxst9sv p.£vqsi éTù TïIV ôupîSa Tdiv 9-joi<i>v. ôià rj; ô y.aTrvô; àvtùtv àTcriyi'£>.>,£ Tô> Ad' Tô ôvopioi èxùarov TOûÔ'JOVTOç. A è àroxTrà; TOôTWV TCpoo-éTaTTS xoîç àvÉpioiç xoù TOIïç oipatç S SEI TTOIEïV ' « T-qpepov ôérto Ticxpà HxûSai;, àorpaiïTÉrto trapu Aiêvinv, VIçéTIO irapà "EX),ï)cri, SE au ô BoppSç irveuirov èv AoStx, Or, s'-étant-occupé aussi qe-ceux-ci e t ayant-écrasé l'Épicurien Hermodoros. tl-quittait-son-siège pour le trône à-la-suite, [bruits devant-appliquer son attention aùxet aux-présages et aux-augures. Buis, de-là, i7-passa à la petite-porte des sacrifices, à-travers laquelle la fumée montant annonçait à Zeus le-nom de-chacun sacrifiant. Alors, s'-étant-écarté-de ces-choses, ZZ-enjoignait a u x vents e t a u x saisons ce-qu'ZZ-faut faire : « Aujourd'hui qu'-t7-pleuve chez Zes-Scythes, qu'-t7-éclaire chez Zes-Libyens. qu'-î7-neige chez /es-Grecs, et toi, le Borée, souffle e n Lydie, kid TOV é ^ ç ôpo'vov xX^Sôc. xoù cp7Ju.cit;xai ottovof; Tcpooéçwv. E I T ' EXEIÔEV ITCI r q v TôJV ôuctcôv ôupr'Sa (/.eTvçjet, Si 7]C ô xauvèç àvtàtv àTrVJYyeXXs Tù> A U TOÎ> ÔUOVTOç ÉXOùTTOU TOOVOJJUX. 'ATTO- axà; Sa TOUTOJV rcpociraTTs xc-fç àvsuotç xoù TOùC wpcuç a Se": TCOIEîV - « Tqpiepov irapx 2 x u 6 x i c UÉTW, rcapà Ài'êuorv OUTTOXTCTETIO, Tiap' "EÀÀY|ou vicDSTw, cù Se 6 Boppaç TIVEOTOV EV AuSt'a, uo Se ô NOTOç 7)cuv*t'av a y s , o SE ZÉopupoç TOV 'Aopi'av oiaxuu.aiV£Ta>, xoù TTJç yjxXaÇYiç ôaov u i S i a v o i /iX'.oi SiasxESan87|Ta)a'av ùTTEO KctTtTraooxi'aç. » Ménippe convive des dieux; Description du banquet. [ 2 7 ] ' A T ï ï V T W V SE 7jSvj C/EOôV a û x ô SiwxTjptéviov, aTrqstu.EV prêtait l'oreille aux serments e t à ceux q u i les faisaient. Après avoir vaqué à cette occupation et foudroyé l'épicurien Hermodoros, il quitta ce siège pour le trône suivant, afin de prendre connaissance des présages, des oracles et des augures. Puis, d e là, il se rendit à la trappe des sacrifices, p a r laquelle la fumée, en montant, apportait à Zeus le n o m de chacun de ceux qui sacrifiaient. Après s'être acquitté de ces soins, il commande a u x vents e t a u x saisons ce qu'il faut faire : « Aujourd'hui, qu'il pleuve chez les Scythes, qu'il éclaire chez les Libyens, qu'il neige chez les Grecs 1 Toi, Borée, souffle en Lydie; toi, Notus, reste tranquille, et que le oï o-j ù NO'TO? et toi, le Notus, ays rjo-uyùav, 3s ô Zécpupoc; Siaxop-aivÉTO} TôV 'ASpixv, xoù ô'crov -/O.iot péôtpvoi TT|ç 7_aXaÇrjç 3iaffxs3otc,8riTwis,av ÔTtàp Karoraôoxîaç. » conduis tranquillité [reste en repo*); d'-autre-part, que le Zéphire soulève l'Adriatique, et qu'environ mille médimnes de-la grêle soient-répandus s u r Za-Cappadoce. v Zéphire soulève les flots de l'Adriatique ! Qu'environ mille médimnes de grêle soient répandus s u r la Cappadoce ! » Ménippe convive des dieux. Description du banquet. [27] Quand toutes choses, à p e u près, eurent été désormais Ménippe convive des dieux. Description du banquet. [27] M -qor| o-ysSbv àirâvTiov Olp)X'(]U.év(OV CCJT(i), [27] Mais déjà presque toutes-r/wses ayant-été-réglées à-lui [par lui). 234 IKAPOMENtnnOS. iç ib <7ou.irdfftov " osércvou yàp YJOYJ xatob; YJV. Kat" u.e ô 'EffA^ç xapaÀaëoôv XXTSXXIVE Ttapà ràv riava xal TôV Kopûêavxa xal TôV "ATTYJV xal TôV SaëàÇ-.ov, TOùç fcETOÔcou; TOUTOU; xal «p.çpi6dXou; OEQU;. Kal àorov TE YJ AYJU.Y]TY)P Tuapscjqs xal b Atôvuso; olvov xal ô *HpaxX.YJ; xpéa xal [aûpxa YJ 'AopootTYj xxt ô IIocrECoôjv u,aivi5aç. "Afaa os xal TYJC; afaêpooaaç. Yjcé'f/.a xal TOU vixxapo; Ttap£y£uô'u.Y|V • ô yàp [OSXTTO-TOç ravuu.-qST,; ûTCô cp[Xav9p&)7ti'aç, ES ÔEao-aixo âxoëXÉxovTâ Trot TôV At'a, xcTûÀYJV àv 7j xat oûo TOU vÉxxapoç ÉvÉvEt p.ot œépcov. Oî os Oeot, OJ; "Ou.Yjpdç TCOU Xéyei, xal aùxoç, olpvat, xaÔotTcsp Èyù> XXXEï xEOsapiÉvoç, ouxs fftxov 'ÉSouiriv OUXE xt'vouffiv alOoxa olvov, àXXà XYJV àp.êpoct'av xapaxc'ÔEVxat xal TOU véxxapo; u.EÔûcrxovxat, u,âÀt(ixa osYJSQVxai 0-iTOÛu.svot TôV EX xùiv 6UQ-ICJ5V xarcvôv aùxây réglées par lui, nous nous rendîmes à la salle du festin: car c'était précisément l'heure du souper. Hermès, m'ayant pris avec lui, me fit étendre auprès de Pan, de Corybas, d'Attès et de Sabazios, ces divinités étrangères et équivoques. Dèmèter offrait le pain, Dionysos le vin, Héraclès les viandes, Aphrodite tes baies de myrte, et Poséidon les mendoles. Cependant, je goûtais aussi en cachette à l'ambroisie et au nectar : car l'excellent Ganymède, par bonté d'âme, s'il voyait Zeus regarder de quelque autre côté, me versait en hâte une ou môme deux cotyles de nectar. Quant aux dieux, comme Homère le dit quelque part et comme moi-même, j'imagine, j ' e n fus témoin là-bas, ils ne mangent pas de pain et ne boivent pas de vin rutilant, mais ils se font servir l'ambroisie et s'enivrent de nectar ; mais le régal qu'ils préfèrent et qui les charme, c'est la fumée provenant des sacrifices qui monte jusqu'à eux avec la ICAROMÉNIPPE. àx^Etgsv è; xô <TUij.7i6<Ttov • yàp rjSq xatpô; GEt'irvou ^vKal ô 'Epgr}c irapa'/.aëtov ps xaxéxXtvé (U.E) xapà xôv IlSva y.a'c xov Kopvêavxa xal TôV "Arrqv xal TôV SaëâÇiov. 235 nows-nous-en-allionsverslasalle-ducar déjà le-moment [festin : du-repas était. Et Hermès, ayant-pris-près-de-im moi, faisait-coucher moi auprès-de Pan et de Corybas et de Attès et de Sabazios, TOUTOU; TOU; 6EOV; PETOI'XOU; ces dieux étrangers-domiciliés xal àpcpiëôôou;. Kat -ô Aïjpqr/jp itapEÏyev apvov TE xal à Atôvuo-o; olvov xa't 6 'HpaxÀïî; xpéa xal q 'Acppoot'r/j gôpra xal à IIoo-Eiôàiv pasviSa;Ak âpa xal itapEyEuôjjtïjv àjpépa TTJ; àpëpooda; xal TOU véxxapo; * yàp ô [SéXTIO-TOç ravupin.ôvj;, ûirô tptXavûpwntaç, êî fkào-atTO TôV At'a àrtoê),ÉTcovTdt TCOI, àv Èvéyet pot çépwv xoxûXijv ïj xal Sûo TOU véxxapoç. Aè ol 6eol, w; "Opvjpo; Xéyet TOJU, xal xaâàTOp èyôj auYo;, oîpat, TEÛEapIvoç Ta èxeï, et équivoques. Et Dèmèter offrait le-pain et Dionysos 'e-vin et Héraclès tes-viandes et Aphrodite fes-myrtes et Poséidon fes-mendoles. Et en-même-temps aussi je-goûtais doucement l'ambroisie et le nectar : car l'excellent Ganymède, par bonté, sh7-avait-vu Zeus [direction, détomnant-les-regards dans-qnelqued'-aventure, versait à-moi portant wne-cotyle ou même deux du nectar. Mais les dieux, comme Homère le dit quelque-part, et comme moi même, [là-bas, je-pense, ayant-contemplé les-cftoses- OUTE ESOUCIV OïTOV ni-ïie mangent dw-pain, o-j'xE Titvoucrtv otvov a't'9o7ia, àX).à TxapaxîÛEVTat Tï|V àpêpofftav xal peQôoxovxa'. ToûvéxTapoç, os qSovrat paXtoxa atTOÛpevot TôV xaitvôv Ix Tôiv Ûoo-tôiv àvEv/jvsypévov xvtoï) aùiri ni-ne boivent dw-vin rutilant, mais se-font-servir l'ambroisie et s'-enivrent du nectar, et, d'-autre-part,se-réjouissentle-plus se-nourrissant-de la fumée provenant-de les sacrifices portée-en-haut avec Ja-vapeur-de-la-graisse elle-même, 236 1CAROMÉNIPPE. IKAPOMENiniIOS. xvi'ffy) <xv£V7]V£yu,svov xxl xô alixa 8è xâv îEûSUOV, S xoïç 3ojp.otc oi ÔùQVTEç Tcspt^souo-iv. 'Ev 8è TÔJ ÔEnrvoj o TE 'AxcôXXcov ÊX'.Ôxpto's xat 6 2eiÀ7jvbç. xdpSaxx u>py-qo"axo xaï at Moucrat otv'a(TTôScat TTJ; TS 'Hc.ooou ©eoyovc'aç yj(7av TjiAtv xat TTJV Tcpwx-qv (i)5-rjV xwv ujjLveov xàiv ILvSapoo. KaTtstSài xo'pcç rcv, avîTcxudpvsOa m; Eî^EV IxaoToç txavôjî ÛTcorJEêpsyutévot. [28J "AW.ot uiv pa BEOS TE xat àvéps; lirrcoxopuarat evSov Travviiy_toi, su.s 6' oùx ïyz VTq8op.o; OTCVO;- àvsXoytÇoaTrv yào rcoXXà p-sv xat aXXa, aaXXov 81 ÈxeTva, TCôJ; ev xoaooxw "/povtp b 'ATCôXXOJV où muet Tcwywva, r\ Ttàiç y t yvexac vu? év oùpavoi xoo TJXI'OU Tcapôvxcq aei xat ffuvsuwymuwivou. T o r e u.èv oùv u.txpdv Tt xaxÉSaoOov, è'OJOEV OE éçavacrxàç ô Z s ù ; TcpoxéxaxxE XTqpùxxetv IxxXrjfft'av. vapeur même de la graisse, et aussi le sang des victimes dont les sacrificateurs arrosent les autels. Pendant le repas, Apollon joua de la cithare, Silène dansa le cordax, et les Muses, s'étant levées, nous chantèrent une partie de la Théogonie d'Hésiode et la pre- mière ode des hymnes de Pindare. Et quand on en eut assez, chacun s'en fut se coucher, tel quel, et passablement gris. [28] Les autres dieux dormaient durant la nuit entière, Ainsi que les héros au panache ondoyant; Mais le profond sommeil avait fui ma paupière;... car j e roulais mille réflexions, entre autres et surtout celles-ci : comment, depuis si longtemps, la barbe n'était-elle pas encore poussée à Apollon, et comment faisait-il nuit dans le ciel, le soleil s'y trouvant toujours et prenant part au festin? Alors, pourtant, je m'endormis un peu; mais, dès l'aube, Zeus se lève et ordonne de convoquer l'assemblée par la voix du héraut. 237 et, d'-autre-part, le sang des victimes, que les-oens sacrifiant répandent-autour des autels. TE£piy_ésv<7tv TOî; 3OùU.OïE. D'-autre-part, pendant le repas, ÀÈ èv TW SetTcvto et Apollon joua-de-la-cithare TE ô 'AmJXXwv ÈxiOâptCE et Silène xat ô EsiXuvôç dansa Ze-cordax ù>py;r|<7aTO xdpSaxa et les Muses, s'-étant-levées, xat at MovJdxt àvaaTâaou chantèrent à-nous ïjffav Y; u.tv et de-la Théogonie d'-Hosiode Tïj; TE ©Eoyoviaç 'HcnôSou et la première ode Xat TYVV 7rpd)TT)V djôriv des hymnes les de-Pindare. Tùiv vavwv Ttôv ILvSâpou. Et-après-que satiété était, Kat EltEcSï) XÔpOÇ T|V, nous-nous-reposions, àvETcauôtiEOa, comme chacun se-trouvait, ûç èxaa-ro; EI/EV, suffisamment un-peu-mouillés(it) res). ÎXXVÔÎC VltOëeêpSypivOt. [28] D'-une-part, certes, [28] MEV pà et Zes-autres dieux et les-hommes TE ukloi 6EOT xat àvÈpeç au - casque-orné - d'-une - crinière-deÎTTTCOXopvJcrrat dormaient toute-la-nuit, [cheval E'JSOV Travvvjvvoi, d'-autre-part, te-sommei! profond 8è VTCVûç vr]6utioç ne-pas avait moi; oùx EYE èpi ' yàp àv£).oy^ôp.Y)v car je-réfléchissais, [tres-cftoses, p.kv xat iroYYà a/.),a, d'-une-part, aussi à-beaucoup-d'au8è p.a).7ov et,-d'-autre-part, de-préférence ÈXEtva, «-celles-là TCÙiî ÈV TOCOTJTW y.p6vw comment pendant tant-de temps ô 'ArtSW.wv ou oue; lu/jycova, Apollon ne-pas fait-pousser de-laou comment ïa-nuit [barbe, Tj 7TÔJC vùï devient dans ce-ciel, yéyvsTai Èv aùpavài le soleil étant-présent toujours TOù 'bXtou TcapôvToi; àet et se-régalant-ensemble. xat auvEouyoupivov. D'-une-part, donc alors [sorte, MîV OOV TOTE je-m'-endormis «n-peu en-quelquexaxÉSap6ov atxpôv TC, maisj-d'-autre-part, dès-l'-aurore, SE Êroflev ô ZEÙ? s'-étant-levé ordonnait [Zeus ÈSavaffTa; itpoff£xaTxs de-convoquer-par-le-héraut XYipÙTTECV Èxx),r](T[av. Z'-assemblée. xai Se T6 aTp.a xàjv Upecuv, o ol âùovTsç 238 IKAPOMENiniIOI. Discours de Zeus. Sa rancune et ses menaces contre les philosophes. — Conclusion du dialogue. [29] KàiretOY] rapyia-av cMravreç, a p ^ e r a i Xsystv « T-qv tj.lv alri'av TOO ^uvaYaysïv ôu.àç 6 ^DiÇèç OSTOç ?évoç TictpsaivTrTXE " TIOCXOCE Ss i6ouXô'[i.svoç ûu.ïv xotvwdaaQat Txepl TWV ©'.ÀOCOcptov, U-OCXECTTOE Ô7îô TTJç SSXYJVYJ; xoù wv sxes'v/] p.Éu.^STaE upo- xpairetç syvcov pvnxéi;' STTE TCXSOV TTapaxeïvai TTJV otâtrxsdyiv. Vévoç, yocp TE avôpwTrwv IEJTEV, où 7rpb 7toXXor> T<3 SI'W ITTITTOXàcrav, apyov, ptXôvsixov, XEVO'SO^OV, ôçùy-oXov, ùTOXE^VOV, Û7tô[Acopov, TSTuepeopivov, ùëpetoç àvoÉTtXscov, xoci, ïva xaô "Op.7)pov £ÏTCW, « ITOJCTIOV à/_9oç apoùp-qç ». OSTOE TOE'VUV SEç <7U(TT7)U.(XTOE oïoEEpsôevTse; xat Siaœôpouç Xoytov XaêupEvôouç éTrivovjffotvTsç, <n asv 2TIIKXOùç covopvxxacrtv éaoToùç, OE Ss 'ÀxaS^fxcuxoùç, ot oè 'Emxoupefouç, oï Sa IlepETCOETTjTEXoùc;, xxi àXXoc 7toXXtp yeXoEcrrepa TOUTCOV. "EueiTa Sa ovojxa ersu.vôv Discours de Zeus. Sa rancune et ses menaces contre les philosophes. — Conclusion du dialogue. [29] Et après qu'ils furent tous là, il commence à les haranguer : « Le motif qui m'engage à vous réunir, c'est cet étranger arrivé hier qui me l'a fourni: depuis longtemps, d'ailleurs, je voulais vous consulter au sujet des philosophes; mais c'est surtout la Lune et les plaintes qu'elle m'adresse qui m'ont poussé, déterminé à ne plus différer davantage l'examen de cette affaire. En effet, il existe une certaine espèce d'hommes qui, depuis peu, monte à la surface de la société, engeance paresseuse, querelleuse, vaniteuse, irascible, quelque peu gourmande et folle, bouffie d'orgueil, gonflée d'insolence, et, pour parler avec Homère, « de la terre inutile fardeau ». Ces hommes donc, divisés en plusieurs groupes, ont inventé divers labyrinthes de paroles et se sont nommés, les uns Stoïciens, les autres Académiciens, ceux-ci Épicuriens, ceux-là Péripatéticiens, et autres appellations beaucoup plus ridicules que celles-là. Ensuite, s'abritant derrière le nom ICAROMÉNIPPE. 239 Discours de Zeus. Sa rancune et ses menaces contre les philosophes. Conclusion du dialogue. [29] Et-après-que tous étaient-préï/-commence-à parler : [sents. « D'-une-part, cet étranger d'-hier a-fourni le motif du réunir vous : [temps d'-autre-part, voulant depuis-longavoir-communiqué à-vous mes idées au-sujet des philosophes, ayant-été-poussé surtout par la Lune VîTO TTJ; EEX^Vï)ç et fes-c/ioses-dont celle-là se-plaint, xat (Lv èxsivr) usuçeTac, j'-ai-résolu-de ne-plus différer syvcov (AïJXÉTE TcapaTEivat l'examen pendant plus-longtemps. TÏ]V StdÉfTXSlhlV sut TTXSOV. Pcip Tt ysvo; àvôpcoTrtov sovËv, Carwne-certaine race d'-hommes est, étant-venue-à-la-surface-de STceiroXâaav la vie (la société) 70) fi fa) non avant beaucoup (depuis peu), où irpb xoXXoù, paresseuse, querelleuse, àpybv, tpiXovecxov, éprise-de-vainc-gloire, irascible, xsvdSoljov, 6t;vyoXov, quelque-peu-gourmande, un-peuùirdXEYVov, ûïroLtwpov, aveuglée-ymr-i'-orgnetf', [folle, TSTUipoigévov, pleine d'-insolence, et, iva7t)xwv vêpewî, xai, pour-que je-dise selon Homère, t'va sïîrco xatà "Op.Y)pov, « inutile fardeau de-/a-terre ». « ÈTtocrtov xy;6o; àpovJpïjç ». Ceux-ci, donc, OUTOI TOSVUV ayant-été-divisés en groupes (sectes) Staips6év7sç si; a-uarripaTa et ayant-imaginé xa'i sjtivovio-avTeî ôiaçdpoucXaêupfv&ouç Xdywv, divers labyrinthes de-paroles, les uns ont-nommé Ot' (XSV (jovojxâxaiTEv eux-mêmes Stoïciens, sauToùi; STOHXOÙç, les autres Académiciens, oï 6s 'Axa6/ip.aïxoùç> les autres Épicuriens. OÏ 6e 'ETCEXOUpEÉOUÇ, les autres Péripatéticiens. oï Ss IIspiTraTXUXoè:, et autres-noms de-beaucoup xaï aXXa xoXXcïi plus-risibles gtte-ceux-ci. ysXoEOTspa TOVTWV. D'-autre-part, ensuite, As STtSETa ayant-mis-autour-d'-CM« la vertu uspiOéiievoi Tï;V àpsvriv [29] Ka\ È7I£ISY) oÉTtavreçTca- ïp/ETat Xsysiv * [pïjerav, « Mèv o'jxo; ô ?£vo; XulS°<; xapscryvyraE Trjv a'ifiav TOû ^uvayayEîv ùp-âç • os [3oi)>i6p.£vo; itâXai xoiveocrao-Bai ùpïv ItSpï Tthv £ptXo<7Ô(ptûV, 7tp0Tpax£[^ [/.âXiara 240 IKAPOMENiniIOS. TYjv àpïTV]V Tcep'.6éu,ev!>t xai xiç ôippuç s7râoavT£ç xal nojyiovaç l:nffTcaffxu.svoi wepiép^ovTat STmrXaffTcp s/yquaTi xaxâTCTUffta. TJG-q 7C£piffT£ÀXovT£c, s(j.çjspe?ç ptaÀiffxa r o i ; Tpayix&l; Ixeivoiç uiroxptxaTç, OJV TJV àapÉXy] TIç f à Ttpc-ffojTxsia xai TYJV ypuffOTcxffTov èxsiVqv ffT0A7|V, TO xaxaX£nrdp.Evov EffTiyeAbiov àvôctÔTïtov éTtxà 8pa^u.ùjv èç xbv ayûiva u,3uiff6wu.svov. [30] « TOIOUTOI SE OVTEç, avÔpwTccov u.Èv àTcâvTwv xaxaopovoufft, Ttspi ÔsôJv 5s àXXoxoTO. Sr£;£p^ovxxi, xai ffuvâyovxsç £Û£:aTtàT-qxa |xeipâxta xajv xe itoXuôpùXvjxov apETTjv xpxyqioooct xal xàç Twv Xôywv aitocia; ÈxôiSàffxouffi ' xai irpoç aèv xoùç p.aO-qxàç xapxept'av àsl xal fftocppoffôVqv eTcaivoust xal TTXOûTOU xal TJSOVYJç xaxaîrxusuffi, [AôVOI SE xai xaG' sauToùç y£vôu,£V(S'. xi av Xey&i TIç ô'ffx piv èffQi'ouffiv, ôitcoç OS TTEptÀei'youffi xùiv oëoÀôiv xsv pÛTr&v ; Ta os Tcavxwv Seivôxaxov, oxi respectable de la vertu, avec leurs sourcils dressés, leurs longues barbes étalées, ils se pavanent en tous sens, déguisant sous des dehors trompeurs l'infamie de leurs mœurs, absolument semblables à ces acteurs de tragédie dont les masques et la robe brodée d'or à peine enlevés ne laissent subsister qu'un avorton grotesque, qu'on paie sept drachmes pour la représentation. [30] a Eh bien, tels qu'ils sont, ils méprisent tous les hommes, débitent sur les dieux de prodigieuses inepties, ramassent de petits jeunes gens faciles à duper pour leur déclamer leurs bavardages sur la vertu et leur apprendre l'art des raisonnements inextricables; devant leurs élèves, toujours ils exaltent la fermeté et la tempérance, ils ravalent richesse et plaisir; mais, une fois seuls et livrés à eux-mêmes, qui pourrait dire leur gloutonnerie, leur avidité à lécher la crasse des oboles? Ce qu'il y a de plus révoltant ICAHOMÉNIPPE. 241 Ôvopa asiAvôv comme-nom respectable xai £7rdpavcsç xàç otppëç et ayant-relevé les sourcils xai ljiiffjracro(p.£vo! îtioyiavaç et ayant-allongé fes-barbes, ïTEpsépyovTat 7rep«TxéXXovxêç ifs-circulent enveloppant r^bv] xaxàTTxuffxa aies-mœurs méprisables [se), <rj(ï)paxi èni7tXâffTtp, d'-une-apparence fardée (trompeup-âXiora Èfjupepeiç tout-à-fait semblables èXEI'VOIç xoî; ùnoxptToiîç à ces acteurs xpayixoîç, wv âjv TIç tragiques, desquels si quelqu'-un àqséXï) xà Ttpoffio-rceîa a-enlevé les masques xai Èx£ivr(v xrjv ffxoXàjv et cette robe Xpuaàma<jTov, brochée-d'-or, xô xaxaX£i7r6u.Evév Èemv le restant est àvGpw-inov yeXoîov tm-petU-homiue ridicule psp.iff6iop.evov êicxà Spay_p<ov loué sept drachmes èç x'ov àyâiva. pour la représentation. [30] « As OVXEç xoioSxot, [30] 4 Mais (or), étant tels, pèv xaxaçpovoûoTv d'-une-part, e'fs-dédaignent (iTrâvxwv àvÔptoTtoov, tous /es-hommes, Se SiE;épy;ovx«i d'-autre-part, i7s-débitent àXXdxoxa au-sujet dos-dieux, 7usp\ ôsciiv, des-choses-e xtraordinaires xai ffuvàyovxEç pstpàxia et, réunissant des-jeunes-gens eÙEç«Tcâxï)xa faciles-à-duper, xpaywSoûo-i x-qv Xî àpexïjv i/s-déclament-sur la vertu TcoXuopuXïjxov rabâchée-sans-cesse par eux xai ÊxSiSâffxoijffi et enseignent [discours ; xàç à-Ttopiaç xàiv Xdywv les raisonnements-sans-issue des xai pèv Txpbç xoùç pa8r)xà; et, d'-une-part, devant les disciples èiraivo-jffiv âei r'fe-louent toujours xapxept'av xai tro)spoffUVTJV endurance et modération xai xaxairxiiovffi et conspuent (méprisent) itXoûxou xai -cj5ovTJç, richesse et plaisir, 81 pdvoi xai mais,-d'-autre-part, seuls et ysvôpevoi xaxà éaoxoù; étant-devenus livrés-k eux-mêmes, xi xtç àv XÉyoi quoi quelqu'-un, d'-aventure, dirait-i7 oo-a pèv èffôiouiriv, tout-ce-que, d'-une-part,i7s-mangent, OTCMç Si TcspiXêi'xouffi comment, d'-autre-part, i7s-lèchentTôV pûirov xtiiv oêoXôiv; la crasse des oboles? [autour AÈ xô Seivôxaxov Tcàvxwv, Mais le plus-terrible de-tout, LUCIEN. — Extraits. 16 242 UTnôsv aûtol jjnrjxs xoivôv avJTî totov êîmreÀoîivTe;, àXÀ' àvpsïoi Xal TCSptTTOt XaÔEffTuVrEÇ, ours TTOT' èV TtoAÉp.pj svapiôpuoi oûV èvi âovXâj, ouxoç xûv aXXwv xaxqyoûoîi<u xai Àoyouç xtvaç -rc.xpoù; cuu.ajopïjo-avxeç xat Xotoopt'aç xivaç êxu*£u,eXsTTjXOT£; ETTtxtiAâio-'. xal ôvetSiÇoum xofç TcXïjm'ov • xat ouxoç aùxoJv xa '"pàixa. cpépscôat SoxsT, oç av u.£yaÀo<pwvoxaxôç, XE à] xxl ixau,toxaxoç xai Tcpôç xxç 6Xxff©7i[JLÎa; Gpoujuxaxoç. [31] « Kxi'xot xôv SiXT£tvou,svov aùxôjv xxl (ïowvxa xxl xxxqyopoOvxa XûJV xXXwv r]v £07], « 2 ù 8E Svj xi Trpaxxorv " T ICAROMÉNIPPE. IKAPOMENITIIIOE. uyv_xvetç, "G T t ' œôJUEV, Tcpbç GEôJV, as TCOôç XôV pi'ov cuvxe- « XeTv ; » cpxrq av, s! xx Si'xaia xat àX-qÔrj QéXot Xéysiv, oxt « HAEIV aèv vj yecoûyslv à) uxpxxeusffôxt vj xtva xéyvrjV UEXEé« vxt Tceptxxov stvxf txot Soxef, xsxpxya Se xat aùyu.ô xxl « yju^poXouxôj xxl àvuTCÔS-qxoç xou y£tu.ôjvo; 7C£ptépy_oaat xxl que tout le reste, c'est que, ne contribuant en rien pour leur compte ni au bien public ni au bien particulier, mais demeurant inutiles et superflus, nuls à la guerre, et nuls aussi dans le conseil, ils font néanmoins le procès aux autres, entassent je ne sais quels discours amers, s'appliquent à accumuler des reproches blessants, censurent et insultent autrui : chez eux, la palme semble obtenue par le plus braillard, le plus impudent, le plus effronté dans ses calomnies. [31] « Et pourtant, si tu demandais à cet obstiné déclamateur qui crie si fort et qui accuse les autres : « Et toi, quelle est ton « occupation? En quoi pourrions-nous dire, au nom des dieux, « que tu contribues au bien de la communauté? » il répondrait, s'il voulait être juste et sincère en son langage : « La navigation, « l'agriculture, l'état militaire ou n'importe quelle profession me « semble inutile à étudier; mais je vocifère, je suis sale, je prends « des bains froids, je me promène pieds nus l'hiver, et, comme 243 oxi aùxot è7rt-eXoûvTEç pxjSÈv u-éTS xoivôv udJTE ÏStov, àXkà xa8exx(iix£; à/peioi xat Ttspcxxot, svapiQu-ioi OUTE TCOTè èV noXÉpxp O'JTE Èvt (îouArj, 8p.toç xaxrrYOpoûox xâiv aAAtov xat xupqfiopvjxavTEç riva; Xôyoui; mxpoùî xal èx[ji.Ep.eÀETY)xÔTE; xivàç AotSopîaç È7UTip.wxi xat ovEifisÇo'Jxt xoîç TTAïJXîOV * xat o-Jxoç aùxoiv SOXEï çspExâat xà Tipôixa, ô; av r, 5j,Eya>.ocpu>vÔTaTÔ; TE xat hap-oixaToc -xat [p.éaî. GpaxbxaToç ?rpô; xà; pAaxçTj[31] « Kat'xot yjv Epv; xôv aùxwv 6iaTEivop.svov xat poôivxa xat xaxriyopovvxaTàiv aXXtov, « As où 8ïJ xt « xuYxâvEi; TrpaTTwv, « ïj vi <pôJp,Ev, irpôç 9ewv, c'-esl-que eux-mêmes n'-accomplisni commun ni particulier, [santrien mais demeurant inutiles et superflus, entrant-en-ligne-de-conipte ni jamais dans /a-guerre ni dans /e-conseil, pourtant ifs-accusent les autres et, ayant-entassé certains discours amers et s'-étant-exercés-à certaines injures, i7s-font-des-reproches et [chain: adresseut-des-récriminations au proet celui-ci d'-eux semble emporter-pour-lui le premier-pnte, qui, d'-aventure, serait et doué-de-!a-plus forte-voix etle-plus-impudentet [pos. lc-plus-hardi pour les mauvais-pro[31]«Et-cependant, si iw-demandais à-celui d'-entre-eux faisant-effort et criant et accusant les autres : « Mais toi, certes, quoi « te-trouvesdn faisant, [des-dieux. « ou en-quoi dirions-nous, au-noni « cri O-UVTEXEÎV « toi contribuer « npôç xôv 3fov; » av cpac/i, EI 8ÉXot XÈyEiv xà Stxaia xal àXrjvri, 8xi € Aoxeî [loi Etvai xeptxxbv « uÈv ITXEîV « ?i yewpyefv « r; <7TpaTE-J£(76ai « ï] gEtiÈvat xtvà tiyytft, « 8è xéxpaya xat a-j-/pài « xat d,'u-/poXoux(S « xai 7repiépv_op.ac « à la vie (à la société humaine)? » d'-aventure, îï-dirait, sb7-voulait dire les-cAoses justes et vraies, que « 77-semble à-moi être superflu, <i d'-une-part, de-naviguer * ou de-labourer [rières ï ou de-faire-des-expéditions-guer« ou d'-étudier quelque art, « mais je-crie et je-suis-sale « et je-me-lave-à-l'-eau-froide « et je-me-promène <lkk IKAPOMENIimOE. ICAROMÉNIPPE, « wffTceo ô M6JU.ûç, t a ûTCO TôJV àùUwv yiyvdu.£va ffuxotpxvxôj • « Xat El |Jt.£V TlÇ wd/0JV7]X£ TOJV TCAOUCTIOV 7toAoxeXôj<:, xoOxo « 7toXoTrpayu,ovôj xal àyavaxxaJ, et os TôJV tptÀcov xcç vj êxat'pcov « xxxàxeixai VOCJôJV eTctxoupt'aî Te xa^t OepxTcsi'aç Sedaevoc, « àyvoûj. « — Toiauxa uiv èrrxtv T|{itv, tô Ôeot, xaùxa Ta Opép.u.axa. [32] « Oi Se o-q 'E7rtxoûpemt aùxôjv Xeyo'y.evot uâÀa Srj xat uêptaxat e'tct xal où u,expt'oj; TJUOJV xaôstTtxovxat, avjxe e m u s XemÔat TôJV àvÔpwTuvoJv Xéyovxe; xooç Ôeoùç u.rJTe OAOJç x a ytyvôueva eTctc-xoTtctv. "iioxe ôjpa ùuïv XoytÇeaQat, Stoxt YJV axta? oùxot rcstcai xbv 8tov ouv7i9ôj(jtv, où uexpt'wç Tceiv-quexe. Ti'c yàp àv exi Ôùtretev ôuTv TCXSOV oùSèv e^etv irpoo-âoxôjv ; d À u.ev yàp ï) ZeX-qvvj aïxtaxat, Trâvxe; -Xxoùffaxe xoù tjévou /Oèç oiTiyoou.evou " Tcpbç xauxa SouXeùeo-Ôe à xat xoTç avÔpcoTcotç yevotx' àv oja>eXtu,ô)xaxa xat 7]|/.ïv aocpaXeaxaxa. » « Mômos, je médis de ce que font les autres. Si quelque riche dépense largement pour sa table, je me mêle de la chose et je « m'emporte; mais qu'un de mes amis ou de mes camarades soit <L alité, malade, réclamant assistance et soins, je l'ignore. » — Telles sont, ô dieux, ces infâmes créatures ! [32] « Quant à ceux d'entre eux qu'on appelle Épicuriens, ils sont assurément aussi d'une insolence extrême et nous attaquent sans mesure : ils affirment que les dieux n'ont cure des affaires humaines et ne surveillent absolument pas ce qui se passe. Ainsi donc, voici le moment pour vous d'y réfléchir, attendu que, si ces gens-là parviennent une fois à convaincre le public, vous serez réduits à une affreuse disette. Qui voudrait, en effet, vous offrir encore des sacrifices, n'ayant plus rien à attendre de vous? Les griefs de la Lune, vous tous les avez entendus hier de la bouche de l'étranger : en conséquence, prenez la résolution qui pourrait être et la plus avantageuse pour les hommes, et la plus sûre pour nous, s « « « « « « avoTrôS-qxoç xoû x^P-ôivoç xat ôjGirep à Mtôu-oç (TuxocpavTài xà ytyvdueva ûxcb xtôv aXXtov • xat et usvxtçxffivirXouiTÎtov ânj/wvyjxe 245 « sans-chaussure ^enda-zut-l'hiver, « et, comme Mômos, • [(faites) « fc-censure les-choses devenant « par les autres : [riches « et si, d'-une-part, quelqu'-un des « a-fait-des-provisions-de-bouche « TCOXDXEXôJç, « somptueusement, « 7îoX'j7ipayu.ovbi TOûXO « xat àyavaxxôj, si Se « xtç TôJV tpîXtov TJ Ixaipcov « xaxdty.etTat votrôiv « 8EÔ|XEVO; T e OTtxoopta; « xat ôspaTiEtaç, àyvoôj. » — Totavxà èariv p.èv T|[MV, OJ 6eoi, xaëxa xà 8péu.uata. [32] « Aï Sri ot aùxôjv XeyôjjtEvot 'E7rtxoûpetot eïfft 8ïI xa't p.iXa ûêptoTa't xa't xa9à7rxovxat rju-ôiv où p.expfwp, Xéyovxs; « je-m'-inquiète-de cela « et je-m'-indigne ; si, d'-autre-part « quelqu'-un des amis ou camarades a est-étendu étant-malade, « ayant-besoin et d'assistance « et de-soin, j'-ignore. » — Telles sont, d'-une-part, à-nous, ô dieux, ces créatures ! [d'-entre-eux [32] et D'-autre-part, certes, les étant-appelés Épicuriens sont, certes, aussi très violents et s'-attaquent-à nous non modérément, disant TOùç 6EOùç !AïJXE ÈTctp,eXeto-6at les dieux ni-ne s'-occuper xôJv àvôpwnîvMv u.ï|Te èitto-xoTcstv ôlu>; xà ytyvôueva. "Ocre topa èuTiv ù(j.tv XoyfÇïtTÔai, Stoxt rjv âwaï ooxot SovïiOôia-tv Tiemat xov St'ov, 7reiviri(7ET£ où p.expt'toç. Tàp xî; av 8ùo-eiev k'xt ôiuv, TtpoaSoxôiv ÊljEtv oùSàv TCXSOV ; Tàp pèv Ttàvxeç, ïixoùaaTS xoo ^évou Striyoujjtévou yjiïi; S T) SEXT|VïI aïxtaxat ' xcpoç xauxa flo'jXsùeafls fi Sv yévotxo [xcotç xài (î>9£Àt|ju>>xaxa TOïç àvBptoy.a\ ào-çaXécrxaxa àiptlv. » des-choses humaines, ni-ne surveiller du-tout les-c/ioses devenant (ayant lieu). Ln-sorte-que f'-heure est à-vous d'-aviser, parce-que, si une-fois ceux-ci ont-pu persuader la vie (la société), uows-aurez-faim non médiocrement. Car qui, d'-aventure, sacrifierait enà-vous, s'-attendant-à [core ne-devoir-avoir rien de-plus? [tendu Car, d'-une-part, tous uoiti'-avez-enl'étranger racontant hier ce-que la Lune accuse : d'après cela, prenez-le-parti qui, d'-aventure, deviendrait et le-plus-avantageux aux homme? et le plus-sûr pour-nous. » 24.6 ICAHOMÉNIPPE. IKAPOMENIIinoS. [33] EÎTCOVTOç xauxa xoG A'.bç vj sxxXTjata ot£T£6opuSY|TO, xa! eùSoç iêoiov arcavxE; - « Kspaûvwo-ov, xaxacpXEÎjov, éirtTpi•Aov, kç xè SapaQpov, È; xbv Tapxapov tôç xoùç rïyavxaç ». 'Ho-uv^tocv os b Zsù; auQic Tcapayysi'Xa!;, <c "Ea-xai xauxa wç SOûXSOÔE, s_-rj, xa! 7CaVT£Ç STClTptyovXaC aUXT, OiaXEXTlXYJ. IlX-qv xo yg vov Etvat où 6EU.'.î xoXaffOYjvat' xiva • lEpopYqvia yâo e<mv, tôç ïaxs, a-qvtov xouxcov xsxxàcwv, xat TJOT} TYJV Êxe^eipi'av ir£pnnyy£iXàaV|V. 'Eç vscoxa oùv, apv_op.£vou Tjpoç, xaxo! xaxujç àxcoXoOvxai xw o-p.sp§aXÉ<p XEpauvû. » ''H xat xuav£rj<rtv èTI' ôcppûat VEû'ITE Kpovîuv. [34] « Hep! Ss MevtTCTtou xauxa », ftpr;, « p-oc Soxeï TcspiaipsÔévxa aûxàv x i xxxepà, tva p j | xa! aû6i; EX9Y| TCOXS, 6TCô XOU 'Eoaoo Iç XYjv y?|V xaxEvsv/ÔTJvai XTjaspov. » Ka! 8 U.EV, xauxa e'.Tcoiv, SiéXur/e xbv cûXXoyov, lu.È os b KuXXvjvioç xou oe^toG [33] Dès que Zeus eut parlé en ces termes, l'assemblée fit grand tapage, et tous aussitôt de s'écrier : « Foudroie, embrase, écrase ! Au gouffre ! Au Tartare, comme les Géants ! » Mais Zeus, ayant de nouveau commandé le silence : a II sera fait comme vous le voulez, » dit-il, « et tous seront écrasés avec leur dialectique. Seulement, pour aujourd'hui, il n'est pas permis que personne soit châtié; car il y a, comme vous le savez, une hiéroménie de la durée de ces quatre mois, et j'ai déjà publié la trêve. L'année prochaine, donc, au début du printemps, ces misérables périront misérablement, frappés par la terrible foudre. » Zeus dit, et fit un signe avec ses sourcils sombres. [34] « Pour ce qui est de Ménippe, » continua-t-il. « je suis d'avis qu'on lui enlève ses ailes, afin qu'il ne revienne jamais, et qu'Hermès le descende sur la terre aujourd'hui même. » —A ces mots, il leva la séance; et le dieu de Cyllènè, me tenant suspendu par 247 [33] Zeus [33] Toû Aibe ayant-dit ces-choses, s'môvTO; xauxa, l'assemblée avait-fait-tumulte, •r\ ÈxxXïjcrta Ôiexeuop-Jêrjxo, et aussitôt tous criaient : xa\ eùSùç oéxavxs; iêôwv • « Kepaôvcoo-ov, xaxdtçAeîjo'v, « Foudroie, embrase, écrase, dans le gouffre, ÈTiîxpi'pov, èç TÔ Sâpaôpov, dans le Tartare, s; xôv Tdpxapov, comme les Géants ! » <5)ç xoùç rt'Yavxaç. » Mais Zeus, de-nouveau As ô Zsù; ctùfii; TtapaYYEiAaç àjau/tav, ï<pr\ ' ayant-commande /a-tranquillité, dit : « T aviva Êcrxat <o; SouÀeaOe, « Cela sera comme aoMS-voulez, xai Tcâvxsç ÈTCixptJ/ovxat et tous seront-écrasés oiaXsxxixrj aùxr). aaec-fa-dialectique elle-même. IlXrjv xô Y£ vûv Eivat Seulement, pour le moment du-moi ns oùx (k'ciTi) Qsut; ne-pas est permis xivà xoÀatrBïjvai • quelqu'-un être-châtié : car, comme aows-savez, Y«p, (I>Ç tc/TE, c'-est fa-biéroménie (temps de fête) ècrtYv ÎEpop-vrvta de-ces quatre mois, xoùxiov XETxâptov p.rjvtôv, et déjà j'-ai-publié xai T|5r) Txsptv)YY£iAaiJ.nv la trêve. TTTV Èx£y_£ipiav. Donc, pour f'-année-prochaine, Oùv èç vstoxa, /e-printemps commençant, [ment f|poç àp/^ou,évou, misérables ils-pèriront misérablexaxo'i àuoXoûvxat xaxû; par-la foudre terrible. » Tiii xspavivtji ŒU.£pSa),É(i). » Lefils-de-Cronos dit Kpoviaiv q et fit-un-signe xai veOuE de ses-sourcils d'-un-bleu-sombre. ÈTCl ClCppOfyt X'JXVÉrjOTV. [34] « D'-autre-part, au-sujet-do [34] a: As xcspi MEVITCTCOU, ï dit-tf, [Ménippe, » k'cprj, « ceci semble-son à-moi : « xaûxa ëoxsï poi " lui ayant-été-dépouillé-de aùxôv Txspta'.peBsvxa les ailes, afln-que ne-pas xà Tcxspà, i'va p.q aussi de-nouveau ff-vienne jamais, xa'i au6t; sAôq TCOXS, ètre-descendu aujourd'hui xaxsvsY_0-?|Vai xqp.epov sur la terre È; XTJV Ynv par Hermès. » ûTCO TOû 'Eppoù. » Et lui, d'-une-part, ayant-dit cela, Ksi b pèv, ÊLTtcbv xaûxa. congédia l'assemblée. ScÉAucTS xôv a-JÂAoYov' et-,d'-autre-part, le dieu-de-Cyllènè, 8à ô KuXAqvioç 248 IGAROMENIPPE. IKAPOMENIimOE. WTO; à7roxp£p.à(Ta; Tcspl ào'Tcécxv yQÈç xaTéQ-qxs osccov èç TôV Ksp7.u4£ijcdv. "AiravTa axïjxoaç, aTiavTa, m ÉTaïpg, T7. I ; oupavou. "ATTELUU, TûI'VUV xal TOÎç IV TTJ ÏIoixt^Yi TcspiTtaTouat TôJV tptXo— (TO'OCOV a ù r i TCCUTCC sùaYYEÀioûp-Evoç. l'oreille droite, s'en fut me déposer hier, vers le soir, dans le Céramique. Voilà tout, mon camarade, tu sais tout ce que je rapporte du ciel. Je m'en vais de ce pas faire ce même récit à ceux d'entre les philosophes qui se promènent dans le Pœcile : quelle bonne nouvelle ! ayant-suspendu moi fjar-l'oreille droite, TOS wvo; 5E£IOîJ me déposa portant xaTÉ8r,xe cpépwv dans le Céramique Èç TôV KeparAEi'/ôv hier vers fe-soir. "/6lç 7i£p\ laite p av. 0 camarade, 'Ci éxatpE, tu-as-entendu tout, axYJxoaç ArcavTa, toutes Ies-càoses du ciel. ârtavca "à ï\ oùpavoîi. Je-m'-en-vais donc "ATCEtU.! TOIVUV devant-annoncer-heureusement E'jayy£>.toéu.Evo; aussi ces-choses elles-mêmes xa\ xaôxa aura à-ceux des philosophes TOtî XÛV CpwXoaÔï'WV Tî£pi7raxoô<rcv èv TVJ noixOoj. se-promenant dans le Poecile. ar;oitp£u.a(jai; su.s 2^9 ANALYSE DE « CHARON » D'après l'antique mythe hellénique adopté par Virgile, Charon est le vieux passeur chargé de transporter en sa barque les ombres des trépassés sous la langue desquels on avait placé une obole (le denier de Charon). L'épithète 'iuv.û'rcou.TTÔ:, « conducteur des âmes», qu'Euripide, dans Alceste (v. 362), attribue à Charon, convient également à Hermès, le dieu — fils de Zeus et de Maïa •— qui correspond au Mercure des Latins. Hermès, héraut et messager des dieux, devait (c'était une de ses nombreuses attributions) conduire les Mânes dans l'Érèbe ou séjour des ténèbres, et parfois les en ramener; car, en même temps qu'il annonce Zeus, le dieu du jour, il est le courrier des divinités de la nuit. Tels sont les deux personnages principaux, les deux protagonistes du dialogue qu'on va étudier et qui, avec ses épisodes créés exclusivement, de toutes pièces, par l'imagination de Lucien, demeure une des plus parfaites manifestations de son talent monté à son apogée. Ici, la science de la composition égale l'autorité des jugements et l'ampleur dramatique de la mise en scène. Pour le fond même, nulle originalité. Le dialogue a pour sujet un vieux lieu commun philosophique (les hommes vivent comme s'ils étaient éternels, oublient qu'ils doivent mourir), où Lucien n'apporte de nouveau que ses qualités de goût et de mesure. Charon, l'impassible et incorruptible nocher de l'Hadès (ou royaume des morts), sort pour la première fois de l'empire de Pluton : accompagné d'Hermès, son ami et son guide, il vient apprécier sur place la vie et les occupations de ses futurs clients. Voilà le simple canevas, l'ingénieux motif qui va permettre à l'écrivain de condenser son opinion sur les manèges et les agitations d'icibas. Jamais encore l'ironie n'avait communiqué à ses pensées autant de force et d'éclat. Du haut des monts entassés qui leur tiennent lieu d'observatoire, nos deux ascensionnistes d'un nouveau genre voient grouiller à leurs pieds toutes les passions, toutes les illusions de ce misérable globe; et, du coup, se dévoile à leurs regards, tout masque de grandeur et d'opulence étant arraché, 252 ANALYSE DU CHARON. l'existence de l'homme en ce monde, si inquicle et si chélive : aucune obscurité ne l'offusque aux yeux du couple divin qui, en termes sinistres ou diserts, la jauge au plus juste, avec sa fragilité et ses incertitudes sempiternelles. Demandez-vous ce que vaut l'humanité considérée dans son ensemble, et comment elle se gouverne avec sa faible judiciaire; et supposez comme spectateur un sage, le sage absolu, un être quelconque n'ayant rien de terrestre, un pur esprit, curieux, désintéressé, lucide, et qui, planant sur elle, l'inspecterait d'assez haut pour l'embrasser tout entière d'une prise unique : quelle idée con cevra-t-il d'elle? C'est le problème dont le Charon est la solution, traduite comme sur un théâtre. Le raisonneur idéal, le contemplateur (sittffxoirûv), c'est le vieux nocher du Styx, qui, debout, installé près d'Hermès sur la cime de trois ou quatre montagnes amoncelées, Pélion sur Ossa, Parnasse sur OEta, domine l'univers entier. Au-dessous de lui s'ébattent les hommes, à peine perceptibles dans un vague lointain, disséminés dans les campagnes ou pressés dans les villes, toujours effarés et affairés comme les hôtes d'une fourmilière. Ils ne sont pas seuls à peupler les cités. Au milieu d'eux, autour d'eux, au-dessus d'eux, partout circulent de silencieux fantômes qui participent à leurs moindres actes. Charon s'étonne, interroge Hermès : « Ce sont, » explique le messager des dieux, mieux instruit que son compagnon par ses fréquentes allées et venues sur terre et sur mer, « ce sont les espérances, les craintes, les folies, les plaisirs, les convoitises, les colères, les haines et autres passions semblables.... ;> — Ému de pitié en face de tant d'aveuglement gratuit et volontaire, Charon voudrait élever la voix et crier à tue-tête, dût-elle se bouclier les oreilles pour ne rien entendre, quelques saines vérités à cette tourbe stupide qui s'abandonne aux duperies de vains spectres. Peine inutile! Hermès, moins généreux ou plus insouciant, l'en dissuade et l'en empêche : « Mon très cher, » s'écrie-t-il, a tu ne sais pas en quel état les « ont mis l'ignorance et l'erreur : une tarière ne suffirait plus pour « leur déboucher les oreilles, tant ils les ont obstruées de cire, ce comme Ulysse ferma celles de ses compagnons, de crainte qu'ils a n'entendissent les Sirènes. Comment alors ceux-ci pourraient-ils « t'entendre, lors même que tu braillerais à te rompre la poitrine? « Ce que fait chez vous le Lèlhè, l'ignorance le produit ici. A « peine en est-il parmi eux un petit nombre qui, n'ayant pas in« troduit de cire dans leurs oreilles, inclinent vers la vérité, voient ce clairement les choses, et les reconnaissent telles qu'elles sont. » La conviction délinitive du terrible moqueur qu'est Lucien tou- ANALYSE DU CHARON. 253 chant la gent humaine, c'est qu'elle perd son temps à poursuivre ou à éviter des fantômes, séduisants ou affreux. Tout ce qui fait naître les appréhensions comme les convoitises des malheureux mortels leur semble être quelque chose, mais, en réalité, n'est rien. Cette incapacité qu'ils éprouvent à saisir par la vue ou par l'ouïe ce qui est, ces ténèbres que volontairement ils se rendent impuissants à dissiper, voire même qu'ils épaississent, cet appât mensonger qui les amorce, ces mirages qui les abusent, cet aimant qui les attire invinciblement, — toutes ces images, familières et devenues banales, conviennent bien ici, — voilà les infirmités qui, selon Lucien, donnent la clef de tant de maux : l'homme prend à tâche de s'alimenter de déceptions; il ne veut pas être détrompé, il s'efforce de rêver sans dormir. « Borné dans son pouvoir, infini dans ses vœux, » pour parler comme le poète, il se montre insatiable, il se garde expressément de se contenter de ce qu'il a ou de souhaiter ce qu'il lui est possible d'obtenir encore ; et, pourtant, — Horace l'avait déjà proclamé. — l'existence tranquille et le bonheur sont à ce prix! Autrement, chacun est mécontent de son sort, comme l'avoue l'auteur des Satires, et comme l'ont répété (qu'on les baptise Épicuriens, Académiciens ou Stoïciens) tous ceux qui se piquent de philosophie calmante et consolante. Philosophe, Lucien l'est en ce sens que ses aperçus moraux, en dépit de son ton léger et de ses allures mondaines et indépendantes, présentent toutefois essentiellement une affinité très grande (et qui saute aux yeux) avec les enseignements des diverses écoles, qu'il s'agisse du Portique ou bien des jardins d'Acadômos ou d'Épicure; à quelques-unes même de ces graves pensées il a donné comme un regain particulier de force. De ce nombre est la cruelle pensée de la mort, de la brièveté de la vie, avec les conclusions et les recommandations usuelles qui en découlent : ne point trop compter sur le lendemain, ne jamais s'attacher éperdument aux objets qui s'évanouissent, jouer sur cette scène du monde — sans murmure comme sans pose — le rôle qui vous a été départi, etc. A cet égard, l'austère Manuel d'Épictète, les rigides Pensées de Marc-Aurèle, ou encore les Oraisons funèbres des prédicateurs de notre dix-septième siècle, ne tiennent pas un autre langage que le citoyen de Samosate avec ses boutades mordantes; et, par le fait, le Charon n'est autre chose qu'une méditation en action, qu'une leçon en règle sur la destinée humaine. Quelle n'est pas la stupeur de Charon parmi le remuement et les puériles menées des hommes qui ne paraissent pas môme apercevoir la maie Mort, cette infatigable ouvrière, la Mort sans cesse 254 ANALYSE DU CHARON. ANALYSE DU CHARON. présente et active au milieu d'eux, la lugubre faucheuse! Et cependant, elle a des rigueurs à nulle autre pareilles! Hermès s'en ouvre, par de vives images, à son compagnon de route; et tous deux criblent à l'envi de brocards (car ils ont belle et sarcastique humeur) ces empressements ridicules et vains, ces espérances prolongées contre toute espérance et que nul obstacle ne déconcerte. En vérité (car les souvenirs classiques ressuscitent volontiers en un tel sujet), vous croiriez par moments écouter l'accent grondeur et sensé de notre La Fontaine, exprimant le vœu que Dialogues des morts. Il y professe l'absolu mépris des biens terrestres, en un langage âpre, dénigrant, agressif. Comme on l'a justement observé à propos de l'entretien que nous venons d'analyser, l'intraitable et sombre nocher dont le rude bon sens traite avec un dédain si transcendant les illusions terrestres et d'outretombe, Charon, tout maussade qu'il a coutume de se montrer d'ordinaire, se déride au cours de son escapade avec Hermès, et la vivacité, la naïveté de son étonnement mêlent un élément comique à sa philosophie : quand un fantôme — ou un conducteur de fantômes — découche, c'est le moins qu'il s'amuse un peu, dirait Théophile Gautier. — Le dixième dialogue, lui, est plein d'éloquence et de brutalité : les défunts encombrent les berges du Styx ; la nacelle qui doit leur faire franchir les ondes suprêmes risquerait de s'abîmer sous la charge ; le passeur enjoint donc à ses passagers d'aujourd'hui de se dépouiller de tout ce qu'ils ont : il ne les recevra que nus comme vers. La fiction est claire; tous sont contraints d'abandonner ce qui faisait leur joie et leur orgueil : beauté, force, fraîcheur, santé, grâce, pourpre, diadème, faste, cruauté, folie, insolence, trophées, etc.... On sortit de la vie ainsi que d'un banquet, Remerciant son hôte, et qu'on fît son paquet.... » « La Mort, » prononce Hermès, « a des messagers et des ser« viteurs très nombreux : frissons, fièvres, phtisies, péripneumo« nies, épées, repaires de brigands, coupes de ciguë, juges, tyrans. « De tous ces périls les hommes n'ont cure tant qu'ils prospè« reut; mais qu'un échec arrive, ce sont des clameurs, des do« léances, des hélas] à n'en plus finir. Et pourtant, si tout d'abord, « dès le principe, ils s'étaient mis dans la cervelle qu'eux-mêmes « sont mortels, et qu'après avoir séjourné dans la vie pendant « cette faible durée de temps, il faudra qu'ils en sortent comme « d'un songe et laissent tout sur la terre, ils vivraient plus sagece mentet mourraient avec moins de regrets ; mais, tout au rebours, « comme ils espèrent jouir éternellement de ce qu'ils possèdent, « quand le ministre de la Mort, se dressant devant eux, les appelle « et les emmène après les avoir enchaînés par la fièvre ou par c une maladie de consomption, ils s'indignent d'être arrachés à ce la vie contre leur attente.... » Et Charon de faire chorus avec Hermès : il assimile plaisamment les hommes, avec leur passage plus ou moins éphémère en cette vie terrestre, aux bulles ou globules d'air qui, se formant sous une cascade et composant l'écume, crèvent, les unes plus tôt, les autres plus tard. La comparaison est aussi enjouée et familière qu'elle peut l'être au cours d'une aussi triste dissertation. — Et le dernier mot de la sagesse, le précepte par excellence qui s'impose à Lucien comme à Charon son interprète, c'est qu'il faut vivre « en ayant toujours la mort devant les yeux ». La vie n'est qu'une lente préparation au trépas. Certes, Terlullien, l'abbé de Rancé ou Bossuet n'eussent pas prêché sur un autre mode, ni conclu d'autre sorte. Deux mots de rappel, pour Unir, sur le rôle de Charon dans les 255 Ces noirs tableaux, qui viennent de leur être déroulés d'avance avec leurs commentaires, épouvantent peut-être nos jeunes lecteurs. Mais qu'ils se rassurent ! La touche alerte et la verve brillante du peintre leur plairont plus, nous en avons l'assurance, que ne les troublera la source de son inspiration. N'oublions pas. au surplus, que toutes les œuvres de Lucien, si sérieuse qu'en puisse être la matière, sont, comme les Contes de Voltaire, de simples railleries. Il châtie en riant. XAPÎ2N H EniZROnOYJNTES E P M H S KAI X A P Û N Charon explique à Hermès le but de son excursion sur la terre et le prie de vouloir bien lui servir de cicérone. Hermès hésite, puis accepte. 11 consent à obliger un ami, dût-il lui en coûter cher. [1] E P M I I 2 . T i veXa;, où Xccpuvv ; -q xi TO TcopOu-Etov àitolntùv Ssïïpo àvsÀTJXuOa; éç x-qv -qo.£xspxv, où xâvu Etcofrojç eTrtj/ojpnxÇsiv xdïç àvio Ttpocyp.ao'iv ; X A P i l N . 'ETCEâùuvqtra, w 'Epu/q, tSsïv OTCOTCÉ Éaxi xà év TÔJ Bt'o) X7.Î 7 7ip(XXXOUO''.V OC àvOpCOTTOl £V 7UXÔJ Tj TCVtOV GTE- poùaevot TCOCVXEç oïu.tocjoua'i xaxtovxEç xcap' 7j[J(.âV oùûEi; yàp aùxàiv aSaxooxc OIETCVVEIKTEV. A'[x-qxâu,£VOç oùv xcapi xcâV'AtSou xat aùxbç oicnrep b ©exxaXôc èXSLVOç VEavt'crxoç p/av •qu.épav XCTTOVECOç yevécrâat, àvEXvjXuôa s; xô cptSç, xat p.ot OOXôJ Iç oéov HERMES ET CHARON. Charon explique à Hermès le but de son excursion sur la terre et le prie de vouloir bien lui servir de cicérone. Hermès hésite, puis accepte. 11 consent à obliger un ami, dût-il lui en couler cher. [1] HERMÈS. Pourquoi ris-tu, Charon, et pourquoi as-tu quitté ta barque afin de monter ici, en notre terrestre séjour? Tu n'avais nullement coutume de venir inspecter les choses d'en haut. CHARON. J'ai eu envie, Hermès, de voir ce qui se passe dans la société humaine, ce qu'y font les hommes, de quels biens ils sont privés quand ils descendent tous en gémissant chez nous : car aucun d'eux n'a fait la traversée sans verser des larmes. J'ai donc prié Hadès, moi aussi, à l'exemple de ce jeune Thessalien, de me laisser un seul jour abandonner mon bateau, et je suis monté à la lumière. Il me semble que je t'ai rencontré à propos : car tu CHARON ou LES CONTEMPLATEURS HERMES ET CHARON. Charon explique à Hermès le but de son excursion sur la terre et le prie de vouloir bien lui servir de cicérone. Hermès hésite, puis accepte. 11 consent à obliger un ami, dût-il lui en coûter cher. ^ [1] E P M H S . T( yeXâî, <o Xâpwv ; ! q xf àTroXiTtwv xô 7rop6p.Eîov àvs>.Y|),u6aç SsOpo k TT]V qp.Exépav (yqv), oùx etwSwî Travo ÈTur/mptâÇeiv xot; repâyu-ao-n/ avw; X A P Q N . ? Q «Epjwi, ÈTTEGvp.qixa îèEÎV ÔTroïa gffxt xà èV xôi fKw xa'i S 7ipaTxo'jcHv oi avGpw7voi âv aùxô q xhaov a"t£poôp.Evoi IîOîVTE; oîpiwïoucri xaxtdvxE; Tcapà YJPL2ç • yàp oùcVtç aôxdiv ôtÉ7r)isu<7£v àSaxp-JTi'. Oùv xa\ aùxo; ôJOTTEP èxEÎvo; ô veavlaxo; 0ETTa).àç atxqo-âu.Evo; vvapà xou "Atôou YEVéO-BO» XtadvEw; U-tav quipav, àveXqX'jOa è; xb pwç, xat ooxw [AO! ÊvTExuy.qxévai aot è; Slov • LUCIEN. — Extraits. [1] HERMÈS. Pourquoi ris-to, 6 Charon? ou pourquoi ayant-quilté la {ta} barque cs-to-monté ici j u s q u - à notre pays. ne-pas ayant-coutume tout-à-fait de-venir-souvent-voir les choses en-haut? CHARON. Ô Hermès, j*-ai-désiré avoir-vu quelles sont les-c/toses dans la vie et cc-que font les hommes dans elle ou de-quelles-cftoses étant-privés tous gémissent descendant chez nous : car aucun d'-eux n'-a-fait-la-traversée sans-larmes. Donc aussi moi-même, comme ce-fameux jeune-homme Thessalien, ayant-obtenu-par-priére d'Hadès' d'-être-devenu ayant-quitté-le-baleau pendant un-seul jour, /'e-suis-monté à la lumière, et je-semble à-moi avoir-rencontré toi à propos : j7 ÊvTETo^YjXÉvX'. coi ' ÇsvayqGsi!; yàp EU otS' |oxt p.s Çiqi/jispivocrxùJv xoù ôîtcJE;; exaaxa eb; av dSwç, airavxa. E P M . Où ayolq u.0'., w TCop9u.su" * àirép^oy-at yâp TI oca- xov"qo"d;x£vo; T û àvio Au xàW avôpojTC'.xôJv ' 8 Se ô!;ù6uu.o; éVrt, xat Séota p.ï] jspaoûvxvxx U.E ô'XOV ûu.exEpov ÈâtjY] stvac, ixapaOOÙç TÙj ÇdcpCp, Yj, OTCSO XOV ''HfflaKTXOV TCpcpT|V ÈTCOtYXTê, pi'^Yj xàu.è xExxytbv xoù" TTOOO; axb xo3 6s<77te<ïiQu pVqXoîS, d>; ÛTtoaxdtÇwv yéXtoxa Ttapsyxuuii xat aùxoç o'tvo^oSv. XAP. C1IAR0N. XÀPQM. 258 IIsptdeJE'. oôv a s aXXto; TcXavcouiEvov ûrcsp yqç, xa^ xauxa Ixatpoç; xa't !;UU.TCXOUç xat çuvStaxxopoç ôjv ; Kat [XYJV xaXojç etysv, eu M a t a ; Ttaï, éxsivwv youv ai u.£u,v-qff9at, oxt IXTJSETCWTCOXé trs à] avxXeTv ixÉXsuo-a r\ TcpoaxwTcov elvxt • aXXa tri» u.èv péyxstç éTù xou xaxao"xpwu,axoç IxxaO&îç, (ou.ou; oûxw xapxsooù; eywv, q s? xtva XàXov vsxpbv IùOOIQ, Èxstvoi xcap' guideras mes pas d'étranger, j'en suis sûr; nous nous promènerons ensemble, et tu me montreras chaque détail, en dieu qui connaît tout. IIERM. Je ne suis point de loisir, nocher : je m'en vais m'acquitter pour le Zeus d'en haut de certaine commission relative aux affaires humaines; or, il est irascible, et je crains que, si je m'attarde, il ne me condamne à vous appartenir exclusivement, après m'avoir plongé dans les ténèbres, ou que, me traitant comme autrefois Hèphaestos, il ne me saisisse par le pied et ne me précipite du divin séjour, moi aussi, afin que, échanson boiteux, je devienne à mon tour un objet de risée. CHAR. Me verras-tu donc avec indifférence errer au hasard sur la terre, et cela, quand tu es mon camarade, mon compagnon de traversée, et passeur comme moi? Et pourtant, il serait beau, fils de Meea, de te rappeler au moins que je ne t'ai jamais encore invité à vider le bateau ou à te pencher sur les rames; mais tu rondes, étendu sur le pont, quoique tu aies de si puissantes épaules; ou bien, si tu trouves quelque mort bavard, tu causes yàp olSa s3 oxt SJEvayrja-si; 259 car je-sais bien que to-piloteras moi te-promenant-avec-moï xat SscSetç sxaora et tw-montreras chaque-cAose top av Eiêw; auavxa. comme d'-aventure sachant tout. EPM. 2>/OXY) oùx (sari) pot, HERM. Loisir ne-£>as est à-moi, w irop8p£Û ' yàp àTtÉpyopac ô nocher : car je-m'-en-vais 5ia-/.ovïi<TÔp.Evô; devant-faire-une-commission [maines certaine-commission des-cAoses huxi xtôv àvOptoTuxûv pour-le Zeus oT-en-haut : •ne Aiï avio ' d'-autre-part, lui est irascible, 8g o èaxtv o£û8upo;, et je-crains que-ne iMaisse xat SsSta p-è, èàtrq moi ayant-tardé p£ ppaSOvavxa être tout-entier vôtre, stvat ô'Xov ûuixEpov, ayant-livre moi aux ténèbres, rcapaboû; (ps) xôi Çop», ou, ce-que ii-a-fait 5), drap siroique à-Hèphaestos tout-récemment, xbv "Hçatorov 7ipwqv, ii-précipite aussi-moi pfijcn, xat Eps du-haut-de la divine demeure a7tb xou bzciziijlov pqXo'j ayant-saisi moi par-lo pied, TExayàw xo3 iroSbç, afin-que, boitant-un-peu, J>; ùTroc-xâÇwv ,/e-fournisse du-vive irapÉyoïpt yéXtoxa aussi moi-même versant-du-vin. xat aOxb; oîvoyowvCHAR. Donc, fM-verras-avec-indifXAP. 03v TiEpid^si moi errant au-hasard [férence ps TcXavoopsvov àXXw; sur terre, et cela [traversée •jTckp yrjç, xat xabxa étant camarade et compagnon-dea>v Éxaîpoç xat l-upTcXo-j; et passeur-d'-ombres-avec-toi? xat ^uvStâxxopoc; Et pourtant ii-serait bien, Kat prjv eiysv xaXwç, ô fils de-Mœa, [ceci, t>i 7caî Mata;, ai pEpvrja-Sat yoôv Èxeévtov, toi te-souvenir, du-moins-certes, deque jamais-encore OXt pqOETttblTOXE j'-ai-ordonné toi ou écoper ExéXE'jerâ ITE q àvxXstv ou être penché-sur-Ies-rames : T\ Etvat TCpÔtTXtlMtOV " àXXà au psv péyxstç. [paxo;, mais toi, d'-une-part, iw-roniles ÈXTabstç, eut xoô xaxatTxpti)- étendu sur le tillac, È'yiov wpo-j^Qijxo) xapxEpob;, ayant des-épaules tellement fortes, ou si fu-as-trouvé T) Et EvipOt? quelque mort bavard, xtvà vexpbv XâXov, tw-causes-avec celui-là StaXiyv) sxst'vw pendant la traversée entière; mapà xbv îIXOûV oXov • U.S IçjpTrEptVOOTÔW 260 ô'Xo-v TôV XAPQN. JTXOîJV CHARON. o'.aÀsYfi " syà) Sa TrpsaêuxT]; »v XTJV QIXWTCI'ï.V IpSXXW U.ÔVOÏ. 'ÀXXx TCpÔÇ, XOÎi TJGtXpOÇ, à) <piXx7.T0V 'EpuApiOV, Sa èy<i> u)v itp£o€ôx'/iç èpÊTJto pôvoç TYjV 8lX(i)TT!(XV. u.r| XXXXXI'TC7|ç xxl ioùiv JAS, 7r£piYJYT|iTai Ss va lv STCKVSX9G'.U.I ' TôJ [îtcp àjtavxa, éo; xi (ôç 7jv u,s cù à<p7|Ç, oùosv xwv xœpXùJv S'.oîdio ' xaQxTtsp yàp exstvot cpàXXovTai SioX«r9at'vovx£ç iv xw axoxcp, ouxw 07] x7.y<o aoi £U,TcaXtv au.ëXu<oTTa> Tcpô; xb cptoç. 'AÀXà Sbç, ai KOXXTJVIE, u,ot lç àst a£U,VY]<jop.evq> XTJV yâptv. [2] EPM. Tooxo xà TCpïyu.x irX-qyôov aïxtov xaxacx^(7£Tai p.oi ' ôpoi yoov TJSTJ xàv p.t<j9àv Xov TcavxaTcaciv 7)p.ïv XTJç £<JÔU.SVOV. TCEpiTjYTJffEwç oux axovSo- t ÏTCoupYYlT^ov °^ °V w î ' xt yàp av xat xtàOoi TIç, ôTTôTS cpi'Xoç xiç Sôv [JiâÇotxo ; ITàvxa p.£v oùv (je îoeîv xa9' kxacxov axpiêôj; àarj/avov Icrtv, to 7cop9u.£o ' TCOXXôJV yap xv èXôJV 7] Siaxpiêvj ylvoixo, eixa lus uèv x7iouxx£(j9at oSTJtjîi, xaOaTrsp àuoSoxvxa, ûjxb xoO A'.bç, avec lui pendant tout le trajet, tandis que moi, vieux comme je suis, je manœuvre seul l'embarcation à deux rames. Eh bien, au nom de ton père, mon cher petit Hermès, ne m'abandonne pas, montre-moi tout ce qui se passe dans la vie, afin que je revienne après avoir vu quelque chose : car, si lu me délaisses, je serai tout semblable aux aveugles : ils trébuchent et glissent dans l'obscurité; de même, en vérité, moi aussi, par un effet contraire, j'ai la vue faible à la lumière. Allons, dieu de Cyllènô, rendsmoi ce service, et je m'en souviendrai éternellement. [2] Voilà une affaire qui me vaudra des coups; cela est sûr, je vois d'ici le salaire réservé à ton guide : cela ne se passera pas pour nous absolument sans coups de poing. Mais il faut t'obliger néanmoins : car cominent refuser, lorsque c'est un ami qui vous fait violence? Toutefois, nocher, il n'y a pas moyen que tu voies toutes choses isolément avec exactitude : car ce serait l'occupation de plusieurs années; et puis, il faudrait que Zeus me fit réclamer 'AXKô. 7ipbî xoô irocxpb ç, tu (ptXxaxov e Epu.àpœv, gX xccxaXwtïj; p.£, Se iiepr/iyvio-ai aîravxa xà èv xâ) fhw, Sic èiravsXOotfu iSàw x a l xi " wç7|V (Èàv) o\> àcpîjç p.s, Siotaa) oôSÈv Ttov TUïAWV • < y à p xaOàitep èXEîVOI (TçâlAovxat 5ioW6ouvovreç £V Tti) (TXÔTO), OUTW ùr\ x a l èyài àp,ë),otoTT(<) trot sp,7ta),iv rcpbç xb cpcoç. 'AXlct, <i> KoXXT|Vi£, Sbç TT|V X^P'V P 0 t tt,e[AVï)ffop.èvç) èç àsC [2] E P M . Touxo xb 7rpâyp.a xaxao-xrnJExat poi at'xiov TîXviywv • ôpoi yoûv r\8r, xbv p.»j6bv x?jç ïteptïiyVjcjstoç Ètrop-Evov T|pïv oùx àxdvSuXov jr«VT(xiTa<jtv. As opoiç (i7roopyr|Tiov • yàp xî xas xtç av irâfloi, Ô7TOTE XIÇ 0)V CpiXoÇ pià^oixo; Mèv ouv èerriv àp-/)X«vûv, oj TTopfipsû, as ISsîv iràvxa xaxà ÉV.atrxov àxptêôiç ' yàp r) SiaxpiôX «v yévoixo TroXXoiv èxâiv, s l t a SEï)(7EI èpk pàv xrjpÛTT£ff9ai ûub xoû Aibç, 261 mais,-d'-autre-part, moi étant vieux je-dirige-avec-Ies-rames seul l'embarcalion-à-deux-rames. Mais au-nom du (de ion) père, ô très-cher petit-Hermès, ne-pas abandonne moi, mais mène-moi-autour-de toutes les-c/ioses dans la vie, alîn-que je-revienne ayant-vu aussi quelque-c/iose : car si tu délaisses moi, je-ne-différerai en-rien des aveugles : car comme ceux-là bronchent glissant-à-travers dans l'obscurité, ainsi, certes, aussi moi [bours j'-ai-la-vue-faible à-toi tout-au-reen-face-de la lumière. Mais, ô dieu-de-Gyllènè, accorde le bienfait à-moi devant-m'-en-souvenir pour toujours. [2] HERM. Cette affaire deviendra à-moi cause de-coups : je-vois, du-moins-certes, déjà le salaire de-la conduite devant-être à-nous [ment, non sans-coups-de-poing entièreMais cependant il-faut-obliger toi : car quoi aussi quelqu'-un d'-aventure souffrirait-iV, lorsque quelqu'-un étant ami contraint? D'-une-part, donc, î7-est impossible, ô nocher, toi avoir-vu toutes-eftoses une à une exactement : car l'occupation, d'-aventure, deviendrait do-beaucoup d'années, puis i7-faudra moi, d'-une-part, [Zeus, être-redemandé-par-le-héraut par 263 XAPÛN. CHARON. oà 31 xat aùxbv xojÀùstv èvEpyeîv x i xoG ©avaxou êpya, xai comme m'-étant-enfui-servi!ement, xaGàtuep arcoSpctvxa, d'autre-part, aussi empêcher èï xcù xcoXùetv as aùxbv èvspystv toi même d'-accomplir xà 'Épya xou ©avâxou, les besognes de-la Mort, xal SqpiovJv rqv àpy/qv [va et causer-du-dommage-à l'empire ÏÏXoùxtovoç p.-!) vexpaywyovv- de-Pluton ne-pas amenant-les-morls TCOXXOU xoo ypôvov • pendant long temps; xa't eïxa ô xsXtùvqç et-ensuite le publicain Aiaxbç àyavaxT-qa-ei Eaque s'-indignera Èp.jroÀàiv p.ïj8è oooXbv. ne-touchant pas-même «nc-ohole. Aè wç <av> ïfioiç Maiscomment<d'-aventure>iu-verrais x« xetp iXatoc xtov yiyvopivtov, les c/ioses-capitales des ayant-lieu, xoûxo ffi-/\ (âoxl) O-XE«XéOV. cela désormais est devant-ètre-exa XAP. r û 'Epu.fi, a-ixbp CHAR. Ô Hermès, toi-même [miné. èmvAst xb psXxiffrov • imagine le meilleur : Se èyù) oioa oùëàv mais moi je-ne-sais rien xoiv vràp yîjî, wv |évo;. des-ràoses sur terre, étant étranger. EPM. Màv xb oXov. HERM. En un mot, & Xccpwv, Set Y|u.tv ô Charon. ft-faut à-nous TIVOç -/wptou -J'I/UXQù, certain endroit élevé, uç xaxiSotç Tiâvxa alin-que fw-contemples toutes-e/toses àno Èxeivoo • Se et p.kv du-haut-de celui-là : mais si, d'-uneqv Suvaxbv o-ot {/-était possible à-toi [l ia, 'C àveXGeîv è; xbv oùpavbv, ate-nionler jusqu'au ciel, oûx 3.v èxâpvojAev • ne-pas, d'-aventurepiottif-peinerions: yàp àv xaftetopa; car, d'-aventure, fw-contemplerais àxptêwç àiravxa exactement toutes-c/ioses èX TTEpturTfà?du-haut-de wn-feï-observatoire. Aè èTTS\ où Ôèfjuç (ia-ci) Mais puisque ne-pas permis est (ue) kù ?uvôvxa e'.otoXotç toi toujours étant-avec des-fantômes ÈTriêaxeùeiv mettre-lc-pied-sur xoiv fiaa-tXsîwv xoû Atb;, les palais de Zeus, wpa (àdx'tv) r,p.îv te-moment est à-nous de [haute. TtEpiaxorcstv xi opoî û^qXov. regarder-autour quelque montagne [3] XAP. ~Q 'Epp.rl, oïxOa [3] CHAR. Ô Hermès, sais-fa àrep èyw el'wfia Xéystv ce-que moi /-ai-cou tu me-de dire Tïpo; ûu.6t;; ÈTiEiSàv TrXéwgev; à vous, quand nmis-naviguons? Pàp Ô7rôxav xb uvsùp-a Car,'Jorsque le vent [tombe-sur xaxatyfaav ègitÉxq s'-étant-élancé-avec-impétuosité x^ ôOôvq irXayix lo voile oblique (en travers) 262 TT|V nXoùxtovoç àpyqv tvjp.touv u.7) vsxpaytoyoîivxGC TtoÀXoO xoQ -/_pôvou' xàxa b xeXtovYjî Aîaxbç àyavxxxrjffE'. u/qS' OGOAQV SU.TCOACOV. l i ; 0£ xa xetoaAatx xtov yiyvoy.svcov < a v b tootç, xouxo rjST] GXSTCXÉOV. X A P . Aùxbç, OJ 'Eou.'q, âTC'.vÔE'. xb SsXxtffxov - lycb aï euSèv oioa xcov ûTLÈO y q ; , çsvoç cbv. E P M . T b u.èv oÀov, o> Xâptov, bJeqXou xivo; qu-Tv oeï vcopt'ou, u>ç àxc' IXJI'VOU -jîivxa, xaxL'So'.; " sot 3s e'i u.èv éç xbv oùpavov àveÀÛEiv Suvaxbv 'qv, oûx av exau.vou.sv' Ix TrsptwTCTjç yap av àxptêojç aTtavxa xaOïwpa;. 'ETCêI Sa où Gspuç siScoXoiç as\ Êjuvbvxx i7itêaxeÙ£tv xwv pbxcnAeûov xou A'.bç, topa "q[/.Tv ôdVqAbv xi opoc Tuspio-xoTreTv. |_3j X A P . OiaOx, à) 'Epu.Yj, ctTTEp elcoGa Xéyetv iyto xxpbç bpvaç, ÈirsiSàv TTXEWU.EV ; 'Orcdxav yàp xb Tmùux xaxatyt'crav itXayt'x xvj ôGbv-q epnrstrq xai xb xuu.a ùqVqàbv àoOvj, XOXE par le héraut, comme un esclave fugitif; toi, de ton côté, tu serais empêché d'accomplir la besogne que te donne la Mort, et l'empire de Pluton éprouverait du dommage si tu restais longtemps sans conduire les ombres ; ensuite, le publicain Eaque enragerait, s'il ne touchait plus une obole. Que tu voies les principaux de ces actes, voilà ce qu'il faut aujourd'hui considérer. CHAR. Toi-même, Hermès, avise pour le mieux : moi, je ne sais rien de ce qui se fait sur la terre, en ma qualité d'étranger. HERM. Avant tout, Charon, il nous faut quelque endroit élevé, d'où tu puisses dominer l'univers ; s'il t'était possible de monter jusqu'au ciel, nous éviterions toute fatigue : car d'un pareil observatoire tu contemplerais nettement le monde entier. Mais, puisqu'il ne t'est pas permis, vivant sans cesse avec les fantômes, d'escalader les palais de Zeus, il est opportun que nous cherchions autour de nous quelque haute montagne. [3] CHAR. Tu sais, Hermès, ce que j'ai coutume de vous dire, quand nous naviguons? Que nous soyons, en effet, assaillis parle vent soufflant avec impétuosité par le travers de la Voile, et 264 XÀPÛN. ûptslç u.sv UTC' ayvotaç xeXsÛExe xqv ô6ôvX|V axsTXxi xj svSoovat c-Xi'yov xoèi ttoooc, TJ covsx3pau,E"tv TôJ TTVÉOVXI, iyw Si x-qv •qo'iijqixv ayetv 7iapaxsAeuou.at ôjxïv ' xùxbç yàp eiSsvat xb jiÉAxiov. Kaxà xaôxà 5xj xa! où Ttpxxxs ÔTtoux xaÀfii; SJçEW vopu'ÇE'.ç, xuêEovqTTji; vûv ys <Xv - éyw Se, ojCTtsp ircSaTatç vôptoç, fftwTtr, XX6ESO0U.X! TXXVXX 7têc6ôuLEvo; XEAEûOVTI cot. Hermès et Cliaron s'occupent de choisir un poste d'observation favorable à leur enquête. E P M . 'OpQmç XÉyE'.ç ' aùxb; yàp EÔ7op.xt xi Troixrxsov xat Ë£eupxjo-io xqv txxvxjv ffxoir-qv. 'Ap' onv b Kaûxxffo; ETUXXJSE'.Oç X] 6 Ilapvxijabi; TJ mJrqAôxEpo; au.coofv b 'OAupvTroç Ixeivoat ; Kat'xot où cpaOXov o àvEfxvxjcrÔXjV è; xbv 'OAutuiov àTuSciv ' duyxau-Eiv SE xi xxt uTcoupyT|Cxi xat cï bel. C1IAUON. xai xo xuua àpôxj ùtjeriVov, TOTc ÛpEÏç pLSV ûxb ayvoia; XE^ESETE OTEfXat Tqv OôOV/JV vj âvSoôvou oXiyov xoy 7to8b? r\ <ruvsxSpap.Eîv xw TTVéOVXI, 8k éyù 7rapûr/Ê),suo[ia[ Op.ïv aysiv TY|V •J)OTJXtav ' yàp aèxbç etSevai TO pÉXxiOV. Aï] du xai xaxà xà xoxà upxxTE à/rcôcra vopiÇsiç E^EIV xaXôc, 8>v vov ye xuêepvqxïjç ' 8s èyw, (otrirep vôpoç (ÈffxW) eittSdtxou;, xa6sSoîip,ai mcnrôj ireiôop-evoç irctvxa noi XEXEUOVTI. que le flot se dresse bien haut, alors, vous, dans votre ignorance, vous me priez d'amener la voile, ou de lâcher un peu le câble, ou de courir avec le vent; mais moi, je vous prescris de vous tenir tranquilles : car moi seul, vous dis-je, je connais la meilleure manœuvre. Uses-en donc de même à ton tour : ce que tu juges à propos de faire, dis-le, puisque te voilà maintenant mon pilote. Quant à moi, comme c'est l'habitude pour les passagers, je m'assoirai en silence, et j'obéirai ponctuellement à tes ordres. Hermès et Gharon s'occupent de choisir un poste d'observation favorable à leur enquête. HERM. Tu as raison : oui, moi seul je saurai ce qu'il faudra faire et je découvrirai le point de vue favorable. Le Caucase ne conviendrait-il pas, ou le Parnasse, ou l'Olympe, là-bas, qui est plus élevé que ces deux monts? Ce n'est pas une mauvaise idée que d'avoir songé à l'Olympe en l'apercevant; mais il faut m'aider un peu et me prêter main-forte, toi aussi. 265 et-qwand le flot a-été-soulcvé haut, alors vous, d'-une-part, par ignorance ordonnez fi'-amener la voile ou de-lâcher tm-peu du câble ou de-courir-avec \e-vent soufflant, maisj-d'-autre-part, moi je-recommande à-vous de-conduire {garder) la tranquillité : car j e dis moi-même savoir le meilleur. Certes, toi aussi selon la-même-/açon. fais ce-que fu-crois être bien. étant maintenant du-moins pilote : mais moi, comme coutume est aux-passagers, je-m'-assoirai en-silence, obéissant en-toutes-e/ioscs à-toi ordonnant. Hermès et Gharon s'occupent de choisir un poste d'observation favorable à leur enquête. HERM. Pu-dis avec-rectitude : car je-saurai moi-même quoi est devant-être-fait et je-découvrirai \blc). le point-de-vue suffisant (co?iuen«TT,V <TXOIïY|V txavxjv. XApa oùv 6 Kauxaaô; (èCTIV) Est-ce-que donc le Caucase est convenable ou le Parnasse àiriTrjSeto; î| o riapvaa-ab; ou celui-là l'Olympe ï) ÈXElVOffl â "OXupLivo; plus-haut o/ue-tous-les-deux? ù'j/qXoxEpo; àpzpoîv: Certes, ce-que je-me-suis-rappelé Katxoi o àvsp.vT|cr6iqv ayant-regardé vers l'Olympe àitiSùv È; xbv "OXo|A7rov n'est pas mauvais : oùx (SCTTI) cpaùXov " mais r'Z-faut aussi toi 8e 5Eï xaî as prendre-de-la-peine-avec un-peu o-uyxap.eîv r: et aider moi. xatù7roupyf|Sra[. EPM. AlyEiî opQôi? • yàp Estiropiat aùxb; xi (sari) itotïixéov xaî è|sup7Jo-w 266 XAP. XAPON. GHARON. - npôoraTTS ' uTîouoy-qtîto yàp ocra B-uvarà. E P M . "Ou/qpoç o TcotYjT7]î çpY)fft Toù; 'AÀcoéoj; uîéaç, Sùo xal aufoùç. ovxaç, sxt -rcaTSaç IQsÀ'rjcct' TCOTI TVJV "Oaaav ex ffàÔpwv àvx<j7râoavTaç ènriôsTvat T û 'OAuauop, eixa xb HyjXtov ÉTC' aux'/j, ixavTjV xaûxYjv xXt'aaxa s'^siv oiop-évoui; xat Tcpocrfiatriv âîxi xbv oùpavôv. 'Exet'vto u.èv oùv xùi ustpaxi'cn — àxxcrfiaAto yy.p TjcrxTrjv — ot'xaç ÊxtffCtxTjV vu» Bs — où yap STCI x'/xôj xùiv ôeâjv xauxa pouX£Ûop.ev —• r( oùy\ oixo3op.oop.ev xai auxoi xccxà xà aôxà l-îTtxoXtvBodvxeç èTtâXXTjXa xà opiq, cï>; evyotpev àa>' ô'|7iXoxécou âxpiSecrépav xiqv axoTtYjv;— Aussitôt fait que dit : ils élèvent une sorte d'échafaudage de montagnes, Pélion sur Ossa, Parnasse sur OEta. Après quoi, ils se hissent avec précaution, s'asseyent chacun sur un sommet du Parnasse, et jettent les yeux autour d'eux. Mais Gharon se plaint d'y voir fort mal. [6] X A P . 'OpôJ yôjv 7roXXr|V xat Acp.v7jv rtvà p^yolX^v TreptppÉoocrav xai opTj xai iroxap-où; xoù Kcoxoxoo xac IIopcCHAR. Commande : je te seconderai de mon mieux. HERM. Le poète Homère conte que les fils d'Aloée, qui étaient deux, eux aussi, voulurent jadis, encore enfants, arracher l'Ossa de ses bases et le mettre sur l'Olympe, puis poser le Pélion pardessus, se figurant qu'ils auraient là une échelle suffisante pour parvenir jusqu'au ciel. Pourtant, ces deux jeunes gens subirent la punition de leur fol orgueil; mais nous, — qui ne formons pas ce plan pour nuire aux dieux, — pourquoi ne pas bâtir, nous aussi, de la môme façon, en amoncelant les montagnes les unes sur les autres, un poste d'où nous puissions avoir de plus haut la vue plus nette?.... Aussitôt fait que dit : ils élèvent une sorte d'échafaudage de montagnes, Pélion sur Ossa, Parnasse sur Œta, Après quoi, ils se hissent avec précaution, s'asseyent chacun sur un sommet du Parnasse, et jettent les yeux autour d'eux. Mais Charon se plaint d'y voir fort mal. [6] CHAR. J'aperçois une vaste étendue de terre entourée et baignée par une sorte de lac immense, des montagnes, des fleuves XAP. npôcraTTs yàp Û7ro,-jpy-qr/(j> oira Sova.TCt. EPM. ' 0 Ttotntriî "Op.-qpô; çrqffi xoùç ulsaç 'A),o>Éo>;, ù'vxaç Sùo xat aviToùç, ETi •jta.XËa.i êQePqa-a; uoxe àvacTtâr/avTa; rqv "Oacrav sx fSàOpwv èmôttvai Ttîi 'OVJu,rap, eixa xb ILqXiov km auTÎj, oïopivou;; sÇstv txavqv TaÔTV)v x7tu,axa [vdv. xai TrpôcSaaiv km TOV ovpaMèv ouv èxEtvoo TO) p-Etpaxim — yàp vjG-rqv àTacrÔâAO) — ÈTtcràvqv. Bt'xaç • Bè vù> — yàp où pVjXsùogEv vaùra èûi xaxtë vûiv 6si5v — Tt oùy_t olxo6op.oijp.ev xat aùxot xaxà xà aura ivuxtAivSovivTeç rà Ôf/; èuàXAT|Aa, tu; sy_otp.ev TTJV axoTfqv àxptêeo-TÉpav àxà •JJjïjàovépo'j ; 257 CHAR. Commande : car j -aiderai autant-que possible. HERM. Ee poète Homère dit les fils d'-Aloée, étant deux aussi eux-mêmes, encore enfants avoir-voulu jadis, ayant-renversé l'Ossa de scs-fondements, le placer-sur l'Olympe, ensuite le Pélion sur lui, pensant devoir-avoir suffisante cette échelle et moyen-de-s'-approcher vers le ciel D'-une-part, donc, ces-deux jeunes-gens — car ils-étaient-tous-deux fous — ont-payé justice [ont été punis) : mais,-d'-autre-part, nous-deux— car ne-pas nous-projetons ces-choses pour le-mal des dieux — pourquoi ne-pas bâtissons-nous aussi nous-mêmes selon le même-mode, faisant-rouler(amoncelaju) les monts P-un-sur-l'-autre, afin-que nous-eusle point-de-vuë plus-exact [sions de plus-haut?.... Aussitôt fait que dit : ils élèvent une sorte d'échafaudage de montagnes, Pélion sur Ossa, Parnasse sur Œta. Après quoi, ils se hissent avec précaution, s'asseyent chacun sur un sommet du Parnasse, et jettent les yeux autour d'eux. Mais Charon se plaint d'y voir fort mal. [6] X A P . 'Opùi yf,v TIOAXV xat Tiva ).(p.viqv p.syàVqv itepippsouaav xat opi\ xai rcovagou; getÇova; voû KUIXUTOO xai IluptcpXsyéOovTo; [6] CHAR. Je-vois une-terre grande et certain marais [lac) grand coulant-tout-autour et montagnes et fleuves • plus-grands que-\e Cocyte et Je-Pyriphlégéthon 268 CHARON. XAPQN. , oXeysôovToç u,e/Çovaç xxi àvftpw7roo; TTXVU ©-[.tixçoûç. xai Tiva; OWXEOùç. aÛTaiv. E P M . IIOXEIç SXE7VXI eic.v, où; ©wXsoù; slvxt v6u,t'Çe'.ç. X A P . OtaQa oùv, a> 'Ecp.T|, côç ouoàv Tjafv Trs7rpxxTa:, aXXà [xaT-qv tôv Ilapvao-a-ôv aô-r/j KaaraXi'a xoci TïJV OS'TYJV xxi TX àXXx op-q aeTextvyjo"ajjt,sv ; E P M . " O n Tt ; X A P . OuSÈv axpiëèç. Èyw youv à m TOO Ù']/Y]XOU ôpto • ISEôpt,qv Se ou TrdXetç xxi op7) aûro pio'vov waTTEp EV ypaapaïç ôoxv, àXXx TOùç àv6p(û7rou<; auToùc xat a 7TpxTTouox xxi oTx Xsyou(TIV ' nioTTEp* OTE [AE TO TTpôjTOV ÈVTUytOV EtScÇ; y£X(SVTX Xxi qpou p.£ o Tt ysXqrinv • àxouoaç yàp TIVOC qo-9qv É; Û7rec- êoXqv. E P M . Tt' SE TOUTO qv ; XAP. 'ETCI 8EÎ7TVOV, oipvat, xXqOsiç. ùTIO TîVOç TOJV CCU'XOJV s; T/)v ôrrepxtav, « MxXtffTX q'pu), » ei>q • xxi IXETX^ù XsyovToç, X7CO TOÙ TÉyOUÇ X£pXU.£Ç lu.TCE<JOUffa, oûx OtS' QTOU XlVq<7XVTOÇ, X7TÉXTEIV£V auTov. 'EyéXxo-a oùv, oûx È7UTSXéO"XVTO; TTjV û«rôplus grands que le Cocyte et le Pyriphlégétlion. des hommes tout petits et leurs espèces de tanières. HERM. Ce sont des villes, ce que tu prends pour des tanières. CHAR. Sais-tu donc, Hermès, que nous n'avons rien fait qui vaille, mais c'est en vain que nous avons déplacé le Parnasse avec la fontaine de Castalie, l'OEta et les autres montagnes? HERM. Qu'est-ce à dire? CHAR. Pour mon compte,'je ne vois rien distinctement d'une si grande élévation: je ne prétendais pas seulement voir des villes et des montagnes comme sur des cartes, mais les hommes euxmêmes, ce qu'ils font et ce qu'ils disent, comme lorsque, m'ayant rencontré tout à l'heure, tu m'as vu rire et tu m'as demandé de quoi je riais : j'avais, en effet, entendu quelque chose qui me comblait d'aise. HERM. Qu'est-ce que c'était? CHAR. Un homme invité à dîner, je pense, par un de ses amis pour le lendemain, lui répondait : « Sans faute, je viendrai s ; cl. tandis qu'il parle, une tuile tombe du toit, détachée je ne sais comment, et le tue. Alors, j ' a i ri de ce qu'il n'a pas rempli sa 269 xaiàv6?(àirou; rexvy <T|itxpoù; xaî vtva; cpofXeoùç aÙTÛiv. EPM. 'Exeïvxtelffsvirà^siî, OVççCOXEOù; vojuÇEt: EivaiXAP.OhrOa o5v,tù *Epu.r„ ù>ç oùSèv TrkirpaxTai rjg.iv, àïloi p.îT£xtvvi<Tau.£v UXT-çV TôV Ilapvactfôv KaoraXi'a aùrrj et hommes tout-à-fait petits et certaines tanières d'-eux. HERM. Celles-là sont des-villes, que tanières tu-penses être. CHAR. Sais-tw donc, ô Hermès, que rien n'-a-été-fait à-nous (par mais nous-avons-déplacé [uows), en-vain le Parnasse croec-Castalie elle-même •/.ai T/,V OLTYJV et l'OEla /.ai va aX),a opr) ; EPM. " O T I T S ; XAP. 'Eytb yoùv opù oùSsv àxpiëè; àîrô TOù i'l;/|Xov ~ 3k èSEopiqv oùx opïv rcôXstç xai opq a-JTÔ govov coarcspsv ypacpaiç, àXXà TOÙ; àv9pd)7rovi; avToù; /.ai â TCpâTTouçn xai ota )iyo'j<riv • (ocTisp OTE ÈVTU-/WV (aoQ Tô irpôirov Eiôéç (AS yaXâivTa /.ai Tjpov (AE o TI y£À(pv)v yàp àxoùo-a; T'.vb; via-Griv è; Ù7tep6o),T)v • EPM. Aè vi TOôTO i)v; XAP. KXï}6et; èJII Setuvov, olpai, et les autres montagnes? [quoi)? HERM. Parce~que quoi (pourCHAR. Moi, du-moins-certes, je-vois rien exact (distinctement) du-haut-de l'élévation : mais je-demandais non-pas «-voir villes et montagnes [caries, cela-même seul comme dans desmais les hommes eux-mêmes et ce-que i/s-font et les-choses-que //s-disent : comme lorsque, ayant-rencontré moi d'abord, /«-as-vu moi riant, et 'u-demandais-à moi de quoi je-riais car ayant-entendu quelque-càose je-me-suis-réjoui à /'-excès. HERM. Mais quoi cela était ? CHAR. Ayant-élé-appelé (invité) a wn-dîner, je-crois, •JTTO TIVO? TôJV (pi'Xcov par quelqu'-un des amis iç TTïV ùaTspaiav, « Mâ).i<TTa rfctt, » SçTJ/.ai [AETa^ù XéyovToç, xepap.i; èjAiTE^oOa-a àitô TOû TÉyov;, oùx oïSa STO-J xivVavTo:, àTcéXTESVEV avTÔv. Oùv £yé>.a<7a, î (aÙToû) oùx ÈTtiTeXÉo-avTo; pour le lendemain, i Sûrement, je-viendrai «.disait-// : et pendant parlant, «nc-tuile étant-tombéc-sur-/«» du-haul-de le toit, je ne sais qui ayant-remué elle, lua lui. Donc, j'-ai-ri, lui ne-pas ayant-accompli 270 XAPfJN. cyctrtv. " E o t x x Sî xas vuv ÛTroxaTaêrja'SGQa!, OJç p.5XXov |SÀ£itoiu.! x a i àxoûotjju. Hermès, en récitant u n e formule d'Homère, fait que Charon distingue parfaitement le p a n o r a m a qu'il a sous les yeux. [7] E P M . "Ey' TqV OTtOO-yeiTCV. Aè xat vûv k'o ixa ûitov-aTaêritrETÔat, m; pXÉiioip.1 •/.où àxoûo'.pt pSXXov. 271 la promesse. Mais aussi m a i n t e n a n t je-crois-bon de-devoir-descendre-un-peu-plus-bas, afin-que je-visse et entendisse d a v a n t a g e . à r p s u . * ; • x a i TGOTO y à p Éyà> tàffou.at coi x x l ô;uSîpxso*TaTov Iv Ppxjf_ef à/rc^avcâ, Tcap' 'Ou-rjoau TCVX x a i irpo; TOOTO s7r(pOT|V Xxëwv " xàïtEiSàv EI'TCW t a Eirq, p.Éu,vri(;o u.T|X£Tt au.ëXuwTT£tv, aXXà ua^djç 7totVTX ôpav. XAP. CHARON. A s y s uo'vov. EPM. 'AyXùv 6' «3 TOI àrc' ôcpoa>,|jiwv sXov, 5] icpV; êirîîsV, o<pp' s3 yiYviôo-xn; rigèv 9sbv r\8ï x a i àvSpa. * t EffTiv ; YjOï, o p x ; ; X A P . 'l'Tceptpuùiî ye • TutpXb; h Auyxeùç éxsïvoç d»ç TCOO; Epti " OJCTTE ïÙ TO ETtè TOUTW TTCOOTOloao'Xé LIE XXt à7COXp£V0U ÉpojTtSvTi. 'AXXà pouXet x à y w x a x à t b v "Opvripov Epcopiat e s , toç p.â8r,ç. oûo' a û t o v XJXEXETYJTOV o v r a IXE TOJV 'Op/ypou ; promesse. Mais j e préfère maintenant descendre u n peu p l u s b a s . alln de mieux voir et de mieux entendre. Hermès, en récitant une formule d'Homère, fait que Charon distingue parfaitement le panorama qu'il a sous les yeux. [7] HERM. Ne bouge p a s : je vais guérir ton i n f i r m i t é . e t te donner sur-le-champ le regard le plus perçant, en e m p r u n t a n t pour cela u n e formule à H o m è r e ; et q u a n d j ' a u r a i récité les vers, souviens-toi de n e plus avoir la vue faible, mais de tout voir avec lucidité. CHAR. Parle seulement. HERM. J'ai chassé le brouillard é p a n d u sur tes yeux, Pour qu'ils distinguent bien les h o m m e s et les dieux ! Qu'est-ce? y vois-tu à p r é s e n t ? CHAR. Oui, et encore, à merveille; le fameux Lyncée était aveugle auprès de m o i ; là-dessus, sers-moi aussi de maître et réponds » m e s questions. Mais veux-tu qu'à m o n tour j e t'interroge en citant H o m è r e , p o u r t'apprendre q u e j e n e suis p a s non plus étranger à la poésie homérique ? Hermès, en récitant une formule d'Homère, fait que Charon distingue parfaitement le panorama qu'il a sous les yeux. [7] E P M . v E-/s àTpép.« ' [7] HERM. ^Tiens-toi sans-hougor : car, moi, je-guérirai à-toi aussi cela, et rendrai xai TOùTO, x a i àTtocpctvm toi à-la-vue-très-perçante (<re) o^oSEp/Éora-ov en «n-court-fem/Js, ayant-pris èv fipayeï, Xaëù>v d'Homère certaine formule îtapà 'Ou/ôipo-J Tivà âTT<»>S?]V aussi pour cela : xai upôç TOUTO " et-après-que j'-aurai-dit x a i ÈTUEtSàv eùrco) les vers, souviens-toi-de Ta STCV), p.Ép.VïlO-0 ne-plus avoir-la-vue-faible, pnxÉTt apëXotoTTEiv, mais de-voirtoutes-e/ioses nettement. àXXà opàv TtâvTa a"a;pù>;. CHAR. Dis seulement. X A P . Asys u.ôvov. HERM. d'-ai-enlevé, d'-autre-part. E P M . "EXov 8k en-sens-inverse à-toi a3 TOI des yeux ie-hrouillard, ànb ôçôaXpitôv àyXuv, qui était-dessus a u p a r a v a n t , afin-que rj âTr-qsv 7tpiv, oçpa fu-distingues bien soit dieu, ytyvujo-xrçç E3 Yjjjtsv Osôv soit aussi h o m m e . viSè xai àvSpa. Qu'est-ce? U(-vois m a i n t e n a n t ? T t èOTIV ; ôpàç ï;SY, j CHAR. Merveilleusement X A P . TTiEppodi; du-moins : us-fameux Lyncée était èXEÏVOî ô Auyxeu; (rjv) aveugle en comparaison de moi : TVçXOç w; irpb; èpé" en-sorte-que toi, là dessus, t!)0"Te (TU TÔ Élu TOUTO) enseigne-en-outre moi TtpoabiSacry.E p.s et réponds à-moi-interrogeanl. x a i omoxpivou ÈptoTcôvTi. Mais veux-fw-çwe aussi-moi 'AXXà poùXst xai Èyw epu>u.as us xaTàTov"Opy]pov, j ' i n t e r r o g e toi selon Homère, afin-que tw-apprennes moi étant ù>i pâOric p.s àVra n o n - p l u s moi-même non-exercé où8è auTÔv àp.eXÉTïiTov des-oers d'-Homère ? T(5v 'Ou.Y)pou ; yàp âyù) !â<T0u.at CJOI XAPQN. 272 E P M . Kod 7TO9SV où £"/£'.; fi TôJV Exst'vou eiÔsvotc, vaùr/jç à il xoi Trpôc'XWTco; oùv ; XAP. 'OpSî, ovEioisTixàv xouxo s; TTJV TÉv-vqv. 'Eyoù SE ù - ô T S 3t£7rdpôu.ïuov aùxôv àrcoÙxvdvTy., TTOXAX pxuyopoouvxoç àxoùca; êviwv Ixt u.épt,vTjU.yi ' xai'xoi /^([/.cuv vju.x; où u.txpbç TOTE xaT£Xau.6av£v. 'ETTE! yàp TjoiaTO aSeiv où irccvo aunôv xiva (ùo-qv xoiç TcXéouaiv, où; é- IloffeiSôiJv o-ovvjyayE Ta<» v £ r^~ Xy.Ç XOÙ 5T0Cpap£ TOV TcdvxOV, <jJ37TEp TOpÙVYjV Tivà £U.ë7.Ad>V TTJV Toiaivav, xai itàffaç TOC; OuÉAXa; cùpdGuvE xai àXXa 7ioAXà, xuxffiv TTJV Oy.Xaxxav, ùTTO TWV ITTOJV V/ECUWV aœvco xai yvdço; Èu-TrEodùv ôAiyou SEïV 7tîptsTpEijj£v TJU.IV TTJV vaov • OTE rap xai vauTiao-a; èxsTvo; XTr.Tjp.EOE TôJV pxJicoSiôùv TOC; TtoXXa; aùtTJ —XUXXTJ xai XasùêSsi xai KùXXWTTI. Où Y"_aXsTrbv oùv -qv Ix TOOOÙTOU ép.£TOu ùXiyx yoov S'.ac&uAâ~TS'.v, HERM. Et comment peux-tu connaître quoi que ce soit de ses omvres, étant toujours sur l'eau et courbé sur tes rames? CHAR. Vois-tu, cette question est injurieuse pour mon talent. Mais moi, lorsque je passais Homère après sa mort, je l'entendis débiter bon nombre de morceaux épiques, et je m'en rappelle encore quelques-uns ; certes, une tempête assez violente nous assaillait alors. Car à peine eut-il commencé à débiter je ne sais quel chant peu favorable aux navigateurs que Poséidon amassa les nuages et troubla les ondes, y plongeant son trident comme une cuiller à pot; il déchaîna tous les orages et beaucoup d'autres calamités, bouleversant la mer; ainsi, grâce à ses vers, l'ouragan et les ténèbres qui soudain fondirent sur nous faillirent faire chavirer notre embarcation; alors, aussi, le poète eut mal au cœur et vomit la plupart de ses rapsodies avec Scylla, Charybde et le Cyclope. 11 n'était donc pas difficile de retenir une faible partie au moins d'un si grand vomissement. CHARON. EPM. Kai «dûev <rù ê'XîI; eîoÉvai xi TOW èXEIVOV, wv àst vaux*]; •/ai upbo-xwito;; XAP. 'Opàç, TOûTO (ÊOTIV) ovsiStaxixb'i è; TT|V TÉy_vr|V. Aè ârù> ôUôTE 8is7r6p6geuov aùtbv à7rorJavôvxa, à-/oùcra;(aÙTOÛ) paiJHpo'oOvTo; woXXà uiu.vy)u.ai k'-rc ivicov • -/aéroi y_Eip.wv où p.ixpb; xaxsXâu.ëavEv T)P-5; xôxe. Fàp kWi np?axo aSsiv xivà à>8r|v où 7rdvu aïorov xoïç irXéouc-iv, où; o Iloo-etSàW «uvïjyays xà; vEçsXa; xai Èrdipa^e xbv TJôVXOV, èp.ëaXà)v xT|V xpiaivav (So-Tisp xtvà TOpùvqv, [Xa; xai âipd6uvE Ttâo-a; xà; 6uéX•/al ixoXXà dXXa, xuxcôv xr\v ÔccXarrav, ùx-b TôJV èTCWV 273 HERM. Et d'-où toi peux-tu savoir quelque-c/iose des-aers de-ceétant toujours nautonier [lui-là, et penché-sur-la-ramc? CHAR. Vois-r«, cela est injurieux pour l'art. Mais moi lorsque je-passais lui étant-mort, ayant-entendu lui récitant beaucoup -de -vers, je-me-souviens encore de-quelques-uns ; en-vérité, «ne-tempête non petite s'-emparait-de nous alors ; earaprès-que fl-commenca-à chanter certain chantnon tout-à-fait favorable aux-oens naviguant, à-savoir-que Poa-rassemblé les nuages [séidon et a-troublé la mer, ly-ayant-plongé le trident comme certaine cuiller-à-pot, et a-soulevé tous les orages et beaucoup d'autres-c/ioses, bouleversant la mer, par-l'-effet des vers dcpvo) vsiu.<àv -/.ai yvdço; Èpjtîa-wv ireptÉxpEéjev rjuvtv Tbv vaûv oXîyou Setv ors itEp y.ai ê/Eîvoç vauxteca-a; àTiTip-îc-E xàç TcoXXàç xoiv paibwStàiv SxùXXt) abxfi •HCù XapùëSst xat KùxXwm. Oùv UM où xaXsTtbv SiaçuXâTTEiv yoùv ôXfya soudain tempête et obscurité élant-tombée-sur-nows retourna à-nous l'embarcation de-peu falloir (peu s'en faut) : lorsque précisément aussi celui-là ayant-eu-mal-au-cœur vomit la plupart des morceaux-épiques auec-Scylla elle-même et Charybde et le-Cyclope. Donc, î'I-était non difficile [tes-cAoses de-retenir, du-moins-certes, cte-peli- à-z TOO-OÙTOU éUéTOU. d'nra-si-grand vomissement. LUCIEN. — Extraits. 18 275 XAPQN. CHARON. Apparition de Milon de Crotone, applaudi par les Grecs pour sa vigueur, et du grand conquérant Cyrus, fils de Gambyse. Apparition de Milon de Crotone, applaudi par les Grecs pour sa vigueur, et du grand conquérant Cyrus, fils de Cambyse. 274 [8] X A P . Enté yap p.01 • TIC x* ap' 06' èfftl ita^taxoç avqp Trùç TE piya; TS, *s!;a)poç. àvôpbjuiov XEsaXïjv x«\ EopÉa; (ogouç ; E P M . Mt'Xwv OUTOç ô ex Kpôxwvoç à0Xirçrrçç. 'ETrixpoToutfi S' aôxôj oî "EXX-qvsç, oxt xbv xaopov apàiievoç cpépet 3ià xoo cxaotou uitrou. X A P . Kai Tcôctp Sixaiôrepov xv Épi, o> 'Eppvq, ercaivoïev, oç aùxôv coi xôv MiXtova p.ET oXt'yov çuXXaëoov êv6"qrjou.ai iç xb cxaotoiov, ÔTtôrav rjxyi rcpbç "qu-xi; OTCO TOO âvxXtoTOTxxoo TôJV àvTayojviŒTÔJV xaTairaXaiffOsi; TOO ©avaxou, pvrjSs Çuveiç OTCWç ooixbv UTtoiïxsXiÇEi ; Kàxa olpv.dô;eTxt "qp-Iv S^XaS-f], p.eu,vTip.évoî TôJV cxecpavwv xoûxwv xai TOO xpoToo " vov Sa o.eya topoveï 6auu.aCdji.evoc ÉTù xy TOO Taôpoo apopS. Ti'o' oûv otY|6oju.ev; ""Apa ÉXiriÇstv aùxbv xxl Te6vq;ec6at' TCOTE; Apparition de Milon de Crotone, applaudi par les Grecs pour sa vigueur, et du grand conquérant Cyrus, dis de Cambyse. [8] CHAR. Voyons, dis-moi : Qui donc est ce héros très gros, brave et robuste, Qui dépasse tous par le chef, le large buste? HERM. C'est Milon de Crotone, l'athlète. Les Grecs l'applaudissent, parce qu'il a soulevé ce taureau et qu'il le porte à travers le milieu du stade. CHAR. Et combien plus justement, Hermès, pourraient-ils me complimenter, moi qui bientôt m'emparerai de Milon lui-même pour le mettre dans mon canot, lorsqu'il sera venu chez nous. terrasse par le plus insaisissable des adversaires, la Mort, sans avoir même compris par quel croc-en-jambe elle l'a renversé! Alors, sans doute, il gémira devant nous, au souvenir de ces couronnes et de cet applaudissement; mais, pour l'instant, il est bien fier d'être admiré pour son exploit du taureau. Que devons-nous donc en penser? Faut-i! croire qu'il s'attend, lui aussi, à mourir un jour? [8] CHAR. Car dis à-moi : « et qui, certes, est cet homme très-gros et brave et grand, dépassant les-bommes quanta la-lèle et (es-larges épaules ? HERM. Milon est celui-ci, E P M . MîAuiv (ÈGTTtv) O-JTO; l'athlète de Crotone. ô iOX^T-qç EX KpÔTCOVO?. D'-autre-part, les Grecs As 0'. "EXàï)VEç applaudissent à-lui, ÈrctxpoToija'tv au™, parce-que ayant-soulevé le taureau ô'xi àpâp.evoc xàv xavpov t7-porte lui cpépEi (avTov) Stà pécrc-u TOU craôtov- [pov, à-travers /e-milieu du stade. CHAR. Et combien plus-justement. XAP. Kai 7tôo-q) Sixaiôxeô Hermès, d'-aventure tls-loueraient w 'Eppri,av «ratvoUv épie, qui après peu (bientôt), [moi. bç p-exà ô)iY0V ayant-saisi à-toi ^uÀXaStov trot le Milon lui-même, TôV MCXbiva aÙTov le déposerai dans la barque, iv6r|0-op.ai é; Tô axa<pî8iov, lorsqu'î'Gsera-venu vers nous ÔTtôxav TJxrj Ttpoc rprâ; ayant-été-vaincu-dans-la-lutte xaTa^aXataSd; par le plus-insaisissable OTTO TOû àvaXfOTOTcarou des adversaires, T(bV àvTaYO)VUTT(i>V la Mort, -où ©avàxo'j, ne-pas-même ayant-compris comment [i.-r\5t Çuveiç OTTW; e(le-donne-un-croc-en-jambe-à lui ? 'jTtOdXEXîiiEi auîov ; Et-ensuite, «i-gémira à-nous Ka\ sixa oigtô^ETat ïigfv à-savoir, se-souvenant-de S'qXaSï], p.£p.vï)p.évoc ces couronnes TOVJTOJV Tft)V <TTEÇ>àv(DV et de-l'applaudisseinent; XOÙ TO'J x p Ô T O U " mais maintenant il est fier SE VJV <ppovEÏ \iiya. étant-admiré à-propos-de 6aup.aCbp.svoc èIT\ l'action-de-porter le taureau, [nous"! Tï) epopà TOU xaùpou. Mais réellement, quoi penserionsAè oôv TI oîvjÛnitxEv ; Est-ce-que nous penserions *Apa auTov lui s'-attendre-à èXTU'ÇEIV devoir-mourir aussi un-jour? TE6vq?EO-6at X « [ 7T0TE; [8] XAP. Eàp dite pot« TE TIC apa êcmv oSe àvrip TcayioTOç TE T|Uî TE piyac, £?ojroç àvôpcoTcwv xecpa),Y]v xai sôpéaç t>î\j.auç,; 276 CHARON. XAPQN. E P M . Ilôôev ÈXE/VO; OXVXTOU vùv u.VT|U.ovîûffïtev xv èv à/./.?, TocauTYj ; X A P . "Ex TOUTOV oùx et; [/.xxpxv yèXojTa 7)U,ïv Ttapé^ovxa,, ÔTtoxav irXs-q u.7]S' èptt'ôx quiv, o ù / oitw; xaupov, ITI àpxi9at ouvxu.£Vt>ç, [9] où 6s jxot êxetvo étire, rî; T' ap' 53' aXio; ô <7cU,vb; àvrtp; où/ ''EXXïJV, ôJ; eotxsv àrcô yoùv i-q; (JTOXTI;. E P M . KOpo;, w Xâptov, b Kao-Sùcou, 6; TT)V àp/>\v irxXxt MijScov è/ovrwv vùv riepo-âjv vjo-q enoir/iev etvat. Kai 'Acraupt'tov B' evxy/oç oùxoç éxûxnr1<Ts xoù BaëuXôôva irapedrqcaTO " xxi vùv èXacet'ovTt èTCî, Auot'av êotxev, tî>; xaOeXwv rbv Kpoïcov a o / o t àiravTwv. XAP. ' O Kooîffo; Se icoù n o t e xàxetvô; êortv ; Entretien de Crésus et de Solon, écouté par Hermès et par Charon. E P M . 'Exetce àicôêXeUvov èç TTJV u.eyxX-qv àxpôicoXtv x-qv TO iptirXoùv T £ t / o ; ' Sxpoei; èxetvat, xat TOV Kpoïerov XUTOV bpxç -qo-q ÏTû XXI'VYI; /puc-q; xx9vjasvov, XôXoivt TôJ 'AÔqvxup HERM. Comment cet homme songerait-it à la mort aujourd'hui qu'il jouit d'une pareille vigueur? CHAR. Laisse-le, il ne tardera point à ' n o u s prêter à rire, lorsqu'il voguera, impuissant désormais à soulever, je ne dis pas un taureau, mais même un moucheron; [9] mais toi, réponds à ceci : Quel est donc, par ici, cet autre héros auguste? Il n'est pas Grec, comme il y paraît du moins par son costume. HERM. C'est Cyrus, Charon. le fils de Cambyse, qui a donné désormais aux Perses la suprématie détenue depuis longtemps par les Mèdes. Il vient de triompher des Assyriens et de soumettre Babylone; et maintenant il semble avoir envie de marcher contre la Lydie, pour abattre Crésus et devenir maître du monde. CHAR. Ce Crésus aussi, où peut-il être? Entretien de Crésus et de Solon, écouté par Hermès et par Charon. HERM. Regarde de ce côté cette grande citadelle entourée d'un triple mur : c'est Sardes, et tu vois précisément Crésus lui-même EPM. TIÔBEV ÈXEÎVO; vîiv xv p.vrjUovEÙo-EiEv Savârov, (tov) èV ToaaûTï) àxgrj; XAP. "Ex TOùTOV irapÉ^ovva ïjp.ïv yé),toTa O-JX sic jxaxpàv, oirÔTav TTàÉïJ, [xvjSs 3uvdp.svoç ert âpanOat qp.ïv Èfi7ït6a, où/_ OTIM; Taùpov, [ 9 ] 5 è (TU EÎ7IÉ U-Ol EXEÏVO, fî TIç âpa (Èariv) 35s aÀAOç d âvïjp 0-Ep.vdc; oùy. (etmv) "EAÙTQV, tôç EOIXEV yoùv àna TYJç. UTOXïJE. 277 HERM. D'-où celui-là maintenant, d'aventure, se-souviendrait-*/ de-laétant dans une-telle vigueur? [mort, CHAR. Laisse celui-ci devant-fournir à-nous dit-rire non dans long temps, lorsque //-voguera, ne-pas-même pouvant encore soulever à-nous M«-moucheron,encore bien moinsim[9] mais toi, dis à-moi cela, [taureau ; et qui. certes, est cet autre, l'homme auguste? ne-pas il est Grec, comme //-paraît, du-moins-certes, d'-après le [son) costume. E P M . ~Q Xâptov, KCpo; HERM. Ô Charon, c'est Cyrus, 'j (uibî) KagëùtTov, le fils de-Cambyse, o; ÈTtotr,o-£v Trjv aPX'uv qui a-fait l'empire [Perses, vùv Yjârj slvat Tlspaxôv, maintenant désormais être auxMr,3tov /cs-Mèdes È/ôvrtov nâÀat. /'-ayant depuis-longtemps. [lui-ci Koù 5' svay^oç. OUTO; Et, d'-autre-part, tout-récemment cesxpâtïjo-sv 'Atra-vjpitov s'-est-rendu-maître des-Assyriens y.a't 7raps<TTr(<raTO BaêuÀtova- et a-soumis Babylone : [homme xa\ vu; EOIXEV et maintenant, //-ressemble à un èXaueiovn èn\ AuSt'av, ayant-envie-de-marcher contre /a-Lywç, y.afisXtbv TOV Kpoîiov afin-que. ayant-abattu Crésus, [die, xp/ot âirâvTtov. //-dominât toutes-c/ioses. XAP. Aèy.a'i Èxeîvoç CHAR. D'-autre-part, celui-là-aussi. fj KpOttJO; TtO'J ÎTOTÉ èc-riv ; Crésus, où, d'-aventure, est-*/'' Entretien de Crésus et de Solon, écouté par Hermès et par Charon. HERM. Regarde de-ce-côté vers la grande forteresse, la [celle) ayant TYJV (e/ouo-av) le triple mur : TÔ Tpt7r7oûv Teî/o; celle-là est Sardes, et déjà èxeivcu SâpSEï;, xai r;5r) £i«-vois Crésus lui-même ôpâ; TOV Kpoîiov aÙTÔv ;6r,(iEvov èid xXfvr); y^ç-jar^, assis sur tm-lit d'-or, E P M . 'Àiro6Xe4'ov èXEîIE èç TTJV p,eyâ/iy,v àxpdiro).tv, 278 BtaXeyôutevov. BoûXei àxodi(op.£v aùxàiv o xt xal Xéyouffi ; X A P . IIxvu u.àv oùv. [10] K P O I S O Z . *Q ijévs 'AÔYivoTe, sTSsç yàp «ou TôV TTÀOûTOV xxl TOLIç OTnaaupoùç xat ocro; aarjUtoç y_puaoç ecTtv vjuuv xat "r-qv aXÀrjV TCoXuTÉXstav, étire utot, xtva. Tjyvj TôOV àiravxwv xv6pi/J7roav euoaiaovécjTaTov elvat. X A P . Tt apa ô ZoÀwv épet; E P M . ©otppet" oùoèv àyevvèç, où Xàptov. ZOAÏ2N. ril Kpoïa-s, oÀt'yot pùv oî Euoai'pLOVEç, èyo> Se oùv oiBa KÀsoëtv xal Birwvx yjyouaxt eùoatu.ovea'TâTCjuç yevéoôat. < [ E P M . y Toùç TTJç tepetaç ixatoa; TT]ç 'ApydÔev arqorv OSTOç, TGùç a a a CHARON. XAPQN. irporqv aTrciôxvôvTaç, éicst T-qv [XTjTÉpa ùTïG-' BtavTEç eÏAXDffav sirl TT(ç air-qv-qç ayot npô; Tô t'epôv. K P O I Z . "EOTO) " eyéToic/xv êxeïvot t a updata t'qç eûSatacviaç* ô SeuTepoç oï Ttç av erq ; Z O A . TéXXoç 6 'A9Y|VXÏGç, 3ç eu t e êëi'ai xat àireôavev ÛTtèo t-qç iratpt'Soç. assis sur un lit d'or et conversant avec Solon rAthônicn. Veux-tu que nous écoutions ce qu'ils disent? CHAR. Très volontiers. [10] CRÉSUS. Athénien mon hôte, tu as vu ma richesse, mes trésors, tout ce que je possède d'or en lingots, et le reste de ma magnificence; eh bien, dis-moi quel est celui de tous |es hommes que tu juges le plus heureux. CHAR. Que va donc répondre Solon? HERM. Sois tranquille, Charon, rien de vulgaire. SOLON. Crésus, bien rares sont les gens heureux; pour moi, de tous ceux que je connais, j'estime que Cléobis et Bilon lurent les plus fortunés. <HERM.> U parle des fds de la prêtresse d'Argos, qui, dernièrement, moururent ensemble après avoir traîné jusqu'au temple leur mère sur le chariot auquel ils s'étaient attelés. CRÉS. Soit : qu'ils aient le premier rang de la félicité; mais le second, à qui serait-il? SOL. A Tellos l'Athénien, qui a dignement vécu, et qui est mort pour la patrie. 279 StaXsyôgÊvov SdXiovc rai 'Aâïivat'w. BoûXec àxouatùfi.sv avjTâiv o u xal XÉyouo-t ; XAP. Tlâvu (jiv ouv. [10] K P 0 I S 0 2 . ~Q i-svs 'A6r]vaTs, *fàp sTSeç TGV uXoÛTdv pou et conversant-avec Solon l'Athénien. Veux-tw qite-noMS-écoutions e u x ce q u e aussi é(s-disent? xal TOIIç flqaaupou; et les trésors et ce-que d'-or non-monnayé est à-nous et l'autre magnificence, dis à-moi, qui fit-juges être fe-plus-heureux de-tous les hommes. CHAR. Quoi, certes, le Solon dira-î-ii? HERM. Aie-confiance : il ne dira rien de-vil, ô Charon. SOLON. Ô Crésus, d'-une-part, les-oens heureux sont peu-nombreux, d'-autre-part. moi de-ceux-quoje-sais j'-estime Cléobis et Biton être-devenus fes-plus-henreux. <HERM.> Celui-ci dit les enfants de-la prêtresse la (celle) d'-Argos, les étant-morts ensemble dernièrement après-que, s'-étant-attelés, ifs-eurent-tiré la (leur) mère sur le char jusque au temple. CRÉS. S o i t : çwe-ceux-là aient le premier-rano du bonheur : mais qui, d'-aventure, serait le seSOL. Tellos l'Athénien] [cond? lequel et vécut bien . - .• et mourut pour la patrie. xat 8<roç XPy<T°? aa-qgôç âaxtv 'qp-îv xal TT)V â'XXY|v iroXuxéXetav, slité p.ot, riva ïiyvj elvat eùSaigovéaToiTov âxaVTdOV XÔ)V àv6p(C7IWV. XAP. Tt àpa à EdXcov Èpst; E P M . ©appst- (èpst) OVCJÈV aysvvàç, w Xàptov. SOAQN. T û Kpoîas, p.kv o't eèSatgovéç (etertv) oXt'yot. 8ï èyto tôv ol5a ïjyoOjjtat KXéoêtv xal BtTtova yevéaOat £Ù3acp.ovEaTà-couç. < EPM. > Ouxdç tpqaiv TOùç iraîSaç TVJ; ispefaçfqç 'ApydOev, TOÙç àiroBavôvraç àpa irpqrqv, èitel ùiroSùvTEç Ei'Xxuaav TY|V jxv)vdpa êirl rqç à.nr^i\z ay_pt irpbç TO Updv. K P O I S . "ECTTW sxetvot èyevtotjav va uptoTa TïJç euSaip.ovt'a;" 3e vîç av et'-t] o Ssuvspoç; E O A . TéXXoç ô 'Albivaioç, OÇ TE Èël'tO £\> [Soç. xal àuéOavev ûuèp T-qç n a r p t - CHAR. Très volontiers. [10] CRÉSUS. Ô hôte Athénien, car fw-as-vu la richesse de-moi 280 XAPQN. CIIARON. K P O I 2 . ' I L y à i o î , ojxà6<xpp.oc, ou coi SOXOJ £Ô8aip.co-v elvai ; S O A . OÙOETTGJ o I S a , tô K p o t s s , r]v u-V) 7rpo; T 6 xéXo; açt'x'/j TOU St'ou ' ô y à p BavxTOç àxptt>7)ç eXeyyoç TôJV TGTOùTCOV x x l TO a / p i Tcobç TO TÉpu,a eùSati/.ôv»; S t a ë t â v a i . XAP. KocAA'.OTa, m S ô À w v , ô'Tî 7]U.WV oùx ÉTCiXéX'rjcro:!, âXXà Tcapà T ô Trop9u.eïov a ù t ô k^ioîq yt'yvsaâai r q v vcepi TôJV TOIOù- TOJV x p u n v . [ 1 1 ] 'AXXà Ti'vaç êxei'vou; ô K p o u r o ç êxTclpvTtei v] Tt s r d TôJV ojo.tov cploQuct ; EPM. lIXn/Gouç T<3 Iluôitp j / p u c a ç avxTtâTjor utaGov TôJV y_p'r|ffu,6jv, ô ç / wv x a t àTcoXECTat pxxpov ù a t s p o v " (ptXôpvotVT'.ç SE O aVY]p ixTOTCWÇ. XAP. ' F x s t v o y à o ê o r t v ô v-puaàc, TO Xau/Tpàv 8 àirocTtX- &£'., rà uTtcoypov U.£T' lpu0rju.aTOç ; NOv y à p rcptoTOv sloov àxoùojv à e t . EPM. ' E x e t v o , ai X à c t o v , TO aot'Siuov ovop.cc x a i Tcsptpà- v-rrrov. XAP. K s i pvjv oùy opôj o Tt à y a ô ô v OCÙTOJ TcpôcEoriv, ù pïj a p a ëv TOOTO povov, 6'TI SapùvovTat ol COECOVTSç, aÙTÔ. GRÉS. Et m o i , m i s é r a b l e , j e n e te s e m b l e p a s être h e u r e u x ? SOL. J e n ' e n sais rien e n c o r e , Crésus, t a n t q u e t u n'es p a s a r rivé a u terme de t a vie : c a r c'est la m o r t qui est la p r e u v e exacte en pareil c a s , et q u i décide si l'on a m e n é u n e existence h e u r e u s e j u s q u ' a u bout. CHAR. C'est fort b i e n , Solon, d e ne n o u s avoir p a s oublié, m a i s de croire q u e m a b a r q u e m ê m e t r a n c h e s o u v e r a i n e m e n t ces q u e s tions. [11] Mais q u e l s s o n t c e s h o m m e s envoyés p a r Crésus, et q u e portent-ils s u r leurs é p a u l e s ? HERM. Des b r i q u e s d'or qu'il c o n s a c r e à Apollon Pythien en r é c o m p e n s e d e s oracles q u i c a u s e r o n t s a p e r t e u n p e u p l u s t a r d : ce prince a i m e les devins d ' u n e m a n i è r e é t r a n g e . CHAR. Ainsi, c'est de l'or, cette m a t i è r e b r i l l a n t e avec d e s r e flets, ce m é l a n g e d e j a u n e e t d e r o u g e ? Car c'est auj'ourd'liui la p r e m i è r e fois q u e j ' e n ai vu, m o i q u i en e n t e n d s parler s a n s cesse. HERM. Oui, Charon, c'est là cet objet si v a n t é et si d i s p u t é . CHAR. Eh bien, j e n e vois p a s quel a v a n t a g e il p e u t offrir, si ce n'est, en vérité, celui-là seul, d'alourdir ceux q u i le p o r t e n t . KPOIE.AàÊyb>,<j>y.â6ap!/.a, où êoxdi croi EIVOU EÙSae'gwv ; S O A . Où3É7tco otâa, ai KpoïcE, r,V p.Y| àlffxTJ ïrprjç ih liloç lO\j (Itou " 281 CRÉS. Mais moi, ô ordure, ne-pas semblé-je à-toiêtre heureux? SOL. Ne-pas-encore je-sais, ô Crésus, si ne-pas tfc-es-arrivé à la fin de-la {de la) vie : car la mort [sèment y a p 6 6avaTo; x a t ih Staêiàivat £'j8acpôv<>>; et le-/afPd'avoir-passé-sa-vie heureuà y P ' irpb; TÔ TSppa (èarVv) jusqu'au bout est E>,Eyy_0:;àxpiërj;T<ovTOioÙTtov. fa-preuve exacte des telles-eAoses. X A P . KâXbtora, w SôXtov, CHAR. Très-beau, ô Solon, o u oùx iîriliXriaat r][/.à}v, que ne-pas frr-as-ouhlié nous, alAà à^ioîç Tï)V xpt'oiv mais Zw-estimes la décision irepl TûV TOtoÙTtov [aùrb- au-sujet des telles-càoses I'5yve(j0xi i t a p à Tô TtopOpiEcov devenir vers la barque elle-même. [11] 'Al.) à r i v a ; èxecvov; [11] Mais quels-àommes ceux-là Crésus envoie-t-ff, Ô Kp OÏ<70 Ç ÊXTTÉgTtEl, ou quoi portent-î'fs ï) Tt cpÉpouatv kiz\ Ttôv âîp.O)V ; [OÙ;) sur les {leurs} épaules? HERM. /f-consacre au-dieu Pythien E P M . 'AvaTtG^o-t Tô> TI-Jdes-briques d'-or irMvôouç y^aiHrS.i comme-salaire des oracles, puaUbv Tôiv yprjOjxtiov, en-verlu desquels aussi «7-périra U7TO Jiv xat omoXEtTai wn-peu plus-tard : or l'homme pcxpov ùo-TEpov' ôè 6 àv/ip est ami-des-devlns étrangement. (SOTL) çtXâp-avTiç èxTÔxcoç. CHAR. Car l'or X A P . Pàp ô Xpvrrb; est ce-me7af le brillant èOTLV èxEîvo TO Xap.irpbv qui jette-des-reflets, le un-peu-jaune b «Tcoo-TÎXëEt, TO •Jirarypov avec rougeur {couleur rouge) ? p-ETa èpuâvjp.aToç; Car maintenant Pàp- vûv j'e-vis lui pour-fa-première/bis EISOV (aÙTOv) 7tpô>TOV entendant toujours parler de lui. àxoùcov aEt. HERM. Ô Charon, c'est là E P M . m Xâpoiv, ce nom chanté êXEIVO TO ovoptot aotoigov et digne-d'-être-disputé {enviable). xa\ 7i£ptp,àyT|TOv. CHAR, Et pourtant ne-pas je-vois X A P . Kat p.ï)v ouy bptîl b Tt ayaGbv irpotTEo-Tt-j aÙTÔi, ce que de-bon s'ajoute à-lui, sinon,certes, seulement celaunique Et p.Y] apa pbvov TOOTO IV, que Ies-^ens portant lui OTt oî çiÉpovtE; aÙTO sont-alourdis. JîapùvovTat- XAPQN. 282 CHARON. E P M . Où yocp olo-Oa ocot TroXeaoi oià TOUTO xat iwiëouXat xat XyiiTTTJp'.a xat eTC'.opxtou xat cpovot xat o£cu.a xat TCAOUç. ptaxoèç xat Ipvrropt'at xat SouXstat ; X A P . Ata TOUTO, où 'Epuy/j, 10 u.7j TTOÀù TOU yaàxou o t a - ©Épov ; OtSa yàp TôV v/aÀxbv, oêoXov, tôç otaOa, 7rapa TôSV xaxaTcXeôvTtov Éxàarou sxXéytov. EPM. Nai * àXXà 6 y^aXxb; u.èv oxolbç, «Sors où xcâvu <JT;OU- 5à£sTat ùTC' auTôiv ' TOUTOV oè oXtyov sx iroXXou TOU 8à6ouç oi u-ETaXXeùovTEç avopuTTouat • TTXTJV àXXà êx T'rj; yrjî xat OùTOç ùiourep 6 u-ôXuëSoç xat ik aXXa. X A P . Astvrjv Ttva Xéystç oî TOOOUTOV TôJV àvôpajTroov TXV àêeXTept'av, spaiTa èpfioTV wv-pou xat Sapéoç XT7]U.aToç. EPM. 'AXXà où ZoXcov ye êxïtvoç, ù> Xâpwv, Ipav aùxou ©atvrrat, diç bpaç' xavay^Xa yàp [tou Kpoùrou] xat TTJç u,syaXauva'aç TOU [iap^àpou HERM. Tu ne sais donc pas tout ce que l'or cause de guerres, de complots, de brigandages, de parjures, de meurtres, d'emprisonnements, de longues navigations, de commerces et de servitudes? CHAR. Quoi! ce métal, Hermès, qui ne diffère guère du cuivre? Car je connais le cuivre, percevant une obole, comme tu sais, sur chacun de mes passagers. HERM. Oui, mais le cuivre est commun : aussi ne s'en souciet-on pas beaucoup, tandis que l'or est rare, on fouille à une grande profondeur pour l'extraire; mais, d'ailleurs, on le tire de la terre, lui aussi, comme le plomb et les autres métaux. CHAR. Tu nous cites-là un terrible effet de la sottise humaine, qui s'éprend d'un tel amour pour cette chose jaune et pesanle! HERM. Mais ce Solon du moins, Charon, ne l'aime évidemment pas, comme tu vois: car il raille Crésus et sa jactance de barbare.... 283 HERM. Car ne-pas sais-O* quelles guerres et embûches et brigandages et parjures et meurtres et liens et navigation longue xat TTXOU; gaxpbç et marchés et esclavages xat èuTtopLat xat SouXeîat arrivent à-cause-do celui-ci? (yiyvovxat) Stà TOUTO; X A P . r Q tEppvrp Stà TOUCHAR. 0 Hermès, à-cause~de celuiTO pà) Staçépov [TO, le ne-pas différant . [ci, TTOXU TOU y^aXxoù* ; beaucoup du cuivre? Pàp otSa T'OV y_aXxbv, Car je-connais le cuivre, èxXÉywv oêoXbv, « ; olcrOa, percevant mie-obole, comme iu-sais, Ttapà §.xàaT0u TCOV de chacun des-mor£s xaTaTtXeovTtov. naviguant-cn-descendant le Styx. HERM. Oui : mais, d'-une-part, EPM. N a r àXXà usv le cuivre est vulgaire, [beaucoup à y_aXxd; sort TTOXU?, de-sorte-que ne-pas zf-est-recherché WO"TE où oTtouSiÇETat itàvu par eux. : mais,-au-contraire, ùirb auTÛv " oï les-Aommes extrayant-les-métaux ot p.£TaXXeùovT£ç mettent-au-jour-en-fouillant celui-ci àvopÙTTouct TOUTOV oXtyov de la profondeur grande : [peu ex TOU [3à6ouç TCOXXOù • IùYJV àXXàxat OUTO; mais, d'-ailleurs, aussi celui-ci (yfyvÊTat) èx xrtç yfj; provient de la terre, wavrsp 6 utoXuëSo; comme le plomb xat t a àXXa. et les autres-me'faita;. CHAR. TVdis certaine terrible X A P . Aéye:; TtvàôstvXv TTTV aëEXTEpîavTtSv àv6pojTtwv, la sottise des hommes, qui sont-épris d'-un-tel amour ot èpàiatv TOffOUTOV spuiva xTripaToc ûr/poû xat [Sapioç. d'-w«-objet jaune et lourd. EPM. 'AXXà où' ye HERM. Mais non-pas du-moins èxîîvoç SdXwv, a> Xâpwv, ce Solon, ô Charon, patvETat èpav auToû, paraît aimer lui, wç ôpâç' yap comme £w-vois : car xaxayeXS [TOU Kpotaou] iJ-se-moque-de [Crésus] xat xr\i u.EyaXauyja; et de-la jactance TOU Sapêâpou..-. du barbare.... EPM. Tàp oùv. otaÔa o<roc TcoXagoi xat È7ttëou),a\ xat ),v)<7Tr|pia xat èmopxtat xat cpovot xat oeapà 285 XAPQN. CHARON. Solon se moque, en effet, de Crésus qui se figure qu'Apollon l'ythien sera plus heureux si on lui consacre des briques d'or. Le fer, d'ailleurs, est bien plus utile que l'or. Et Crésus, froissé, de répliquer à Solon : Solon se moque, en effet, de Crésus qui se ligure qu'Apollon Pythien sera plus heureux si on lui consacre des liriques d'or. Le fer, d'ailleurs, est bien plus utile que l'or. Et Crésus, froissé, de répliquer à Solon : 284 [12] K P O T 2 . 'Ael CTô u.00 TW 7TXOOTU> Tcpo<j7roXeu,ETç xal rpGovsfc. [13] E P M . Où cpépEt ô AuSoç, OJ Xotpwv, TVJV rappr^t'av xal TïjV aXrjOstav TCOV Xôycov, àÀÀct fjévov a ù t w Scxel TO 7rp5yu.Gc, 7C£V7|Ç àvôpavxoç ouy^ ÙTrOTTT'qcracov, TQ SE TrapiCTapvtvov lÀsuGéptoç XÉywv. MEp.vYJTSTat S' oûv puxpov ua-TEpov TOU SôXwvoç, orav OCÙTQV SET) àXôvTX ETCI TTJV Ttupàv âvxyGTJvxt * TJxouffx yap rrjç. KXtoôouç. TcpwY|v avayiyvoocxoùcrr^ TX ÉxàcTO) EXtXÊxXtOXp.ÉvX, Iv OIÇ Xxl TOC-UTSC ÈyéypXTCTO, Kpolaov pVSV aXàùvat u7io Kùpou, Kupov Se OCÛTOV ôTT' éxstvYjCît TTJç Maao-ayÉTiSo; aTtoGavsïv. ' O p a ; TTJV 2xu9i'3a, T-qv ETC! TOû ÏTCTCOU TOUTOU TOU XEUXOU IçeXaùvourjav ; XAP. N-rj Ata. Apparitions successives de Tomyris, de Cambyse, de Polycrate. E P M . Tôpuiptç èxetVYj EXTI" xxl TT]V X£<paXr]v ys XTTOTESolon se moque, en effet, de Crésus qui se figure qu'Apollon Pythien sera plus heureux si on lui consacre des briques d'or. Le fer, d'ailleurs, est bien plus utile que l'or. Et Crésus, froissé, de répliquer à Solon : [12] CRÉS. Tu fais toujours la guerre à ma richesse : tu en es jaloux. [13] I1ERM. Le Lydien, Charon, ne peut souffrir la franchise et la sincérité de ces propos, mais il lui semble élrange qu'un homme pauvre, et qui n'a pas peur, dise librement ce qu'il a dans l'esprit. Ah ! certes, il se rappellera Solon sous peu, lorsque, captif, il devra être conduit au bûcher; car j'entendis Clotho tout dernièrement lire la destinée de chaque homme : il y était écrit que Crésus serait pris par Cyrus, et que Cyrus, à son tour, périrait par le fait de la reine des Massagètes, que voici. Vois-tu cette femme Scythe, celle qui s'avance, montée sur ce cheval blanc ? CHAR. Oui, par Zcus. Apparitions successives de Tomyris, de Cambyse, de Polycrate. I1ERM. C'est Tomyris : elle tranchera la tête de Cyrus et la plon- [12] K P O I S . Su Tcpoo-Tcoxa\ çOOVEîç «el [tsu-eiç TO> TAOùTO pou. [13] EPM. TÛ Xdporv, à AuSô; Où <pépsi TT|V irappnoîav xal TTVV àVqSsiav vtëv l.ôyiuv, àXlx TO icpSypa ôQXEï au™ lévov, avôpwitoç ïuéviq; oùx ù«07tTr|ffa'ow> Se Xéytov èXsuôépw; tbTtapiffTdtptsvov. Aà o3v ptEp-v-qoETat TOU SoXoovoç u.txpbv ûorepov, otav oif\ aÙTÔv âXôvTa àvay;9-qvat èTù Tqvuupdtv yàp -qxoucra Tq; Ktaifioûç jrpoyqv àvaytyvwcrxoùfl-iqç; r à È7TtxExXcoopéva âxâarw, èv oî; xal xaûra èqiyoxmo, plv Kpotoov àXcôvai ûîtb Kùpou, 8s Kûpov aÙTÔv àtroGaveiv ôTCO èxEivqar TT]ç Mao-o-ayÉTtooî. ' O p à ; Tqv £xu&T'5a, Trrv à^slaùvouctav [12] CRÉS. Toi, fw-fais-la-guerre et portes-envie toujours à-la richesse de-moi. [13] IIERM. Ô Charon, le Lydien ne-pas supporte la franchise et la sincérité des discours, mais la chose semble à-lui étrange, wrt-homme pauvre ne-pas ayant-peur, mais disant librement le-moi venant-à-l'-idée à lui. Mais réellement i/-se-souviendra de Solon wn-peu plus-tard, lorsque ii-faudra lui ayant-été-pris être-conduit-en-haut au bûcher : car j'-entendis Clotho dernièrement lisant [cun, lès-destinées ayant-été-filées à-chadans lesquelles aussi ces-choses avaient-été-écrites,d'-une-partCrésus être-pris par Cyrus, et,-d'-autre-part, Cyrus lui-même mourir par-le-fait-de cette /emme-Massagète. Tït-vois la reine-Scythe, la (celle) s'-avançant-à-cheval ETCI TOUTOU TOU ITCTCOU sur ce cheval TOû àEUXOû ; XAP. N-f) Aîa- le (celui qui est) blanc ? CHAR. Oui,-par Zeus. Apparitions successives de Tomyris, de Cambyse, de Polycrate. EPM. 'ExEcvq âo-TlTopupiçHERM. Celle-là est Tomyris : xal KÙTï) àTTOTEpoûcra et ceile-ci, ayant-coupé T-qv xEfaVqv ye TOû Kùpou la tête du-moins de Cyrus, 286 XAPQN. CRARON. a o u c a TOO Kûpou auT-q I ç acxôv Êu.SxÀs't •jrXqqoTj aïu-aTOç. la plongera dans ime-outre pleine de-sang. TYt-vois, d'-autre-part, aussi le fils de-lui, le jeune-homme? 'Exeïvôç; ÈCTI Kap.6varri; ' Celui-là est Cambyse : OUTOç (îatnXevtTei celui-ci régnera psTa TôV rrotTÉpa après le (sou) père •/ai (TtpaXEiç u,opi'a et, ayant-élé-défait maintes-/bis TE ÈV AlëÛï]r et en Libye et en-Éthiopie, xal AîBtomXx finalement ayant-été-rendu-fou, Tô TeXsuTaiov pavEiç il-mourra àiroOavEÎTat ayant-tué le-bœuf Apis. àTroxTefvaç TOV "Airtv. CHAR. Ô abondant swjel-de-rire ! X A P . *Q uoXXoô YéXWTO; Mais maintenant, qui, 'AXXà vûv TÎ; d'-aventure, regarderait-eiï-/ace eux àv TtpocroXsAiEiEv aurouç ÛTKpippOVOÛVTaÇ OUTWÎ dédaignant tellement Tôiv àXXiov ; q xtç les autres? ou qui, àv moTEweiEV co; d'-aventure, croirait que avTûç, [/Èv Ëorat celui-ci, d'-une-part, sera [tôt], aîyjAàXcoToç p s t à oXlyov,. prisonnier-de-guerre après peu (6ienoôxo; ôk k'|ei TVJV XEçaXr,v • celui-ci, d'-autre-part, aura la lête EV à x x ù a"(j.aTo;; dans wne-outre de-sang? [14] Ak Ttç ÈttTtv, <o t E p p r l [14] Mais qui est, ô Hermès, Èxeîvoç ô Èp.Tr£7rop7rïip.Évoç celui-là le agrafé èçeuTpfôa uopçupàv, d'-un-manteau de-pourpre, o (ly_u>v) T ° Siâôqpia, le ayant le diadème, ai ô pâyEipo; et à-qui te cuisinier KVaÔÉSdKTl TôV ôaxTiiXiov présente l'anneau, àvaTÊjxwv TOV r/6ùv ayant-coupé-en-long le poisson Èv vriaiii apupipOTï] ; dans tme-île baignée-tout-autour? SE E-j/Etai eivaî Or, iî-se-vante-d'-être T I ; SaaiXEo;. certain roi. E P M . IlapcpSEiç EÔ ys IIERM. Jw-parodies bien du-moins 7]Sï], W XÔptOV. à-présent, ô Charon. 'AXXà ô p à ; IIoXvxpàTï)v Eh-bien, Ot-vois Polycrate, TOV Tijpavvov S a g i t o v , le tyran des-Samiens, otôpîvov EÏvai pensant être TcaveoSaîgova • àvàp tout-à-fait-heurcux : mais ' O p a ç oà x a l TôV uîov aÛTûO TOV VEXVUTXOV ; Kau.6û<77j; éXEÏVQç èffTtv • OUTOç pxorXsûffEi u.£Ty. TOV TcaTÉpx xac [xupi'a scpaXelç EV TS Atëu-q x a t Aiôtoirtot T ô TEXEOTOCÎOV jxavdç àrcoGavôtTat àTcoxTet'va; TOV ^ATTIV. X A P . *iî TCOXXOU yéXcoTOî. 'AXXà vuv TI'ç àv aÛToùç TrpoaêXÉ'J/EtEV OUTWÇ UTCgpqpûOVOUVTaç TWV âXXwV ; Tj TIÇ ÛCV TC'.0"T£UastEv ù x [XïT' ôXi'yov OUTOç ptev aî/pvaXwToç EO"TXC, OUTOç SE TYJV x£q>aÀ7]V e'Çei Èv àcxù» a'to.aToç ; [ 1 4 ] 'ËXSIVOÇ OS TIÇ êsTCV, d) 'Ëp7-T|, Ô T7]V TCOpOOpXV ECSEÎTpt'Sa lu.TCETCOpTCT|U.£VOÇ, Ci TO Ûlâoïjp.a, OJ TOV OaXTUAl.OV Ô U.Xyetpoç avaSi'Stocn TôV îv-Oùv avaTEuoov vf|t7tp sv àjiiptpÛTïi ; ftaarXEv; SE T I ; Evjrerai etvai. E P M . Eu y£ TcapwSsïî TJSYJ, W Xàpiov. 'AXXà IIoXuxpdT^v ôpaç TôV Sapcfwv TÛpavvov, rcavEuSat'jaova oiôf/svov e i v a f ôcràp géra dans une outre pleine de sang. Vois-tu aussi son fils, cet adolescent? C'est Cambyse : il régnera après son père, et, après mille échecs en Libye et en Ethiopie, il doit finir par mourir fou. après avoir tué Apis. CHAR. Oh ! quelle dérision ! Mais, pour l'instant, qui oserait les regarder en face, ces puissants si pleins de mépris pour les autres? et qui croirait que, tout à l'heure, celui-ci sera prisonnier de guerre, et celui-là aura la tête dans une outre de sang? [14] Mais quel est cet autre, Hermès? lin manteau de pourpre s'agrafe à son cou, il porte un diadème; son cuisinier lui tend l'anneau qu'il a trouvé en fendant un poisson; la scène est dans l'île, en pleine mer: il déclare être roi. IIERM. Voilà une bonne parodie, Charon. Tu vois Polycrale, tyran de Samos; il se figure être tout à fait heureux: mais celui- ÈgêaXet kç àaxôv Tzl-f\p-/] a f i x a i o ; . c O p 5 ; SE v a ! TOV uîov aùtoû TôV vEavàrxov ; 287 XAPÛN. 288 CHARON. x a t oùroç aÙTÙç ôTCô TOù TiapeGTâiToç o'txÉxoo Matavôpt'ou TCOOOûOEIç 'OpoiV/j xù> Garpoory; àvaGXoXoircmjTjffSTai àOXioç éXTTECOJV TTJç eùoa!u.ovt'aç èv a x a p s t TOU y^pdvou. K a l TaîiTX y a p T-qç KXwQorjç ÉTcrjxouffx. XAP. " A y a u x u K à I O ô û ù ç , yîvvtxùiç x a t e a ù x o ù ç , <5 BEAT!- GTT], x a t x à ç xeçaÀàç à7rÔT£u,vs x a t avxcxoXoTctÇs, oùç stoôjGtv avÔpwTcot ô'VTEç. ' E v TOGOùTCO Ss ÉTcaspiffôuiffav âtp ùtj/r|Xox£poo àÀyetvôrepov xaTaTCEGoûu,£vo'. " lyà) os y s X a a o u a t TOTS yvooptGaç aÙTojv sxaaxov y u a v ô v èv TOJ GxaçptSt'tp, [ATJTE xyv Tcopcpuptba py/jTS TlàpXV Y| JcXlVïjV JfpUG'qV XOU.ll)oVTaç. i L'essaim des passions h u m a i n e s . [ 1 5 ] E P M . Mas TO. p i v TOùTWV wos siJE!, T-qv oà -jrXyÔùv ôpôtç, ( ù X à p o j v , xoùç TcXè&vraç aùxéSv, xoùç TE&Xsu-OÙvxaç, x&uç OLxa^o|j.Évouç, xoùç yeojoyouvxaç, xouç oavet'Çovxaç, xouç irp&Ga'.xoùvxaç ; XAP. 'OpùJ Tcotxt'X-qv xtvà XYJV xùpëTjV x a t U.£GTOV Tapayyqç xùv Btov, x a t xàç TTOXEIç ye aûxûjv èotxot'aç xoTç Gp/rjvsGtv, év là m ê m e aussi, livré a u satrape Orœtès p a r son serviteur ordinaire Mœandrios, sera mis e n croix, l'infortuné, déchu d e son b o n h e u r en u n clin d'oeil. Voilà, en effet, ce que j ' a i ouï dire à Clotho. CHAR. Allons, Clotho, bravo ! Brûle-les, m a chère, coupe les têtes et mets en croix, afin qu'ils sachent qu'ils sont h o m m e s ! Qu'ils soient élevés bien haut, p o u r t o m b e r de p l u s h a u t d ' u n e chute plus d o u l o u r e u s e ; p o u r m o i , j e rirai bien alors, q u a n d j e reconnaîtrai chacun d'eux nu d a n s m a nacelle, n ' e m p o r t a n t avec soi ni vêtement de p o u r p r e , ni tiare, ni lit doré. L'essaim des passions humaines. [15] HERM. Tel sera leur sort. Mais vois-tu, Charon, cette m u l t i tude de gens qui naviguent, font la g u e r r e , plaident en justice, labourent, prêtent à usure, ou m e n d i e n t ? CHAR. J e vois le désordre sous divers aspects, u n e société pleine de confusion, les villes des h o m m e s , semblables a u x ruches, xod ovxoç aùxoç TtpoSoGEiç T(5 GaxpaTf/] 'Opotfq ôuo McaavSptou xou OîXETOU TrapEGxâixoç àvaaxoXoTCicrGïiaexat àôXtoç èx7r£Gwv zffi EÙoaqj.ovîaç èv àxapeï xou vpovov. K a l y à p ÈTCqxoyaa xaûxa xîjç KXcodoûç. 289 aussi celui-ci lui-même ayant-été-livré au satrape Orœtès par Mœandrios, le serviteur préposé, sera-mis-en-croix fe-malheureux étant-tombé (déchu) du b o n h e u r en un instant. Et, en-effet, / - a i - e n t e n d u ces-choses de Clotho. X A P . "Ayauxt KAWÔOûç. CHAR, ./'-admire Clotho (bravo!), brûle eux courageusement, «> PSXXî'GXï], ô excellente (ma chère), x a t ànÔTSgvs x à ; xsçaXàç et coupe les têtes xai àvaGXOÀôirtïs, à>ç et mets-en-croix, alin-que s'fs-sachent étant h o m m e s . elSfîiGtv ôvxeç avôpwTTo:. D'-autre-part, qu'-i7s-soien t-élevés Aè ÈTratpéafltOGav à un-le\-degré, devant-tomber èv TOGOVTW xaxa7tSGOvp.svo! àXyEtvdxEpov àçp' ùtl/TjXoTÉpov • plus-douloureusement de plus-haut : mais moi, je-rirai alors 8è ijù> yeXâaopat xôxe ayant-reconnu chacun d'-eux yvcopàra; É'xaarov aùxdiv nu d a n s la (ma) b a r q u e , Yvpivov sv toi GxaçsSt'tp, M - e m p o r t a n t ni xopuSovraç gvjxs •/.aïs aùxoù; yevvixtôç, XT|V EropcpupîSa EJLVJTS xtâpav rt xÀtvqv xP'JGïjv. le vêtement-de-pourpre, ni tiare ou lit d'-or. L'essaim des passions humaines. [15] E P M . K a i gèv xà XQ'JXWV É'iJEl CLSE, Oê opàç Xï)V itVfiôùv aûxâiv, m Xâpa>v, xoùç ETXIovxaç, xouç 7roAEU,oûvxaç, xoùç Sixa^ogivou;, [Çovxaç, xouç yswpyoûvxaç, xoùç SavEtxouç TcpoGaixoûvxaç; X A P . 'Opài TÏJV xùpë^v xivà uotxi),Y)v xai xôv pîov pLEGTov xapa^pç, x a i xàç izolv.i ys aùxdiv loiXUl'aÇ TOÏÇ ffJJL^VSGlV, LUCIEN. — Extraits [15] HERM. Et, d'-une-part, les-desO'ns de-ceux-ci seront ainsi; d'-autre-part, to-vois la m u l t i t u d e d'-eux, ô Charon, les (ceux) naviguant, les faisant-la-guerre, les étant-en-procès, les labourant, les prêtant-à-usure, les m e n d i a n t ? CHAR, de-vois le tumulte ««-certain varié et la vie pleine de-trouble, et les villes du-moins d'-eùx semblables aux ruches, 19 290 Y c; XAPÛN. rr \ rm I aTtaç u.sv toiov rt r M CHARON. , , s , „ XEVTOOV £/£i xa: TGV 7t/v)(7tov XSVTSL, ôÀt'yot 8é TSVEç [u)a*7T£p oxpTJXEç] ayouon xai tpépoust xô ùTCOSSÉcrepov. ' O 8E TTEomETopiEvoç aùraù; Ix xacoavouç GOTOç ô'yXor, VIVE; slot'v ; E P M . 'EX7ci8sç, OJ Xapwv, xj.l oEi'aaxa xai ayvotai xat TjSovH! xai œiXapyupt'at xai ôpyal xat a-iffVj xai r à xonxuxa • xoûxœv os 7) ayvota u.àv XXTW ^uvavap,su.txxa'. aùxot; xai £up> TroXtxeuExai ye vq A ta xat xb uto-oç xai TJ opyY] xat Ç7|XoxuTtfa xai aptadia xat aTtopta xat auXapyupt'a, ô ccéëo; 8è xai ai êXTct3sç ÛTtEpâvoj TCEXoptevot, 8 asv EXTCXYJXXE'. lq.TttTcx»v èvt'oxE xai uTC0TtT7j55£tv TtoiEi, at o EATTIOEç u7tEp xeoaÀYJç aKOpouptevat, ÔTtbxav uocXtaxà o''rjxat xtç ÉmX'qùpecQat aùxcov, avaTfxâaEvat o'tyovxat, xs/arvôxaç auxoù; a7roXtTcoucat, 07tep xat xàv T à v t a Àov xaxio rcaa^ovxa ooaç OTZO XOU uc-axoç. [16] *Ilv 8è àxEvtaYjÇ, xaxôdyet xai xàç Mot'pa; avw éTUXXOJ- dans lesquelles chacun a son propre aiguillon et pique le voisin : quelques-uns, comme des guêpes, pillent et rançonnent les plus faibles. Mais cette foule qui vole autour d'eux en secret, quelle est-elle? HERM. Ce sont, Charon, les espérances, les craintes, les erreurs, les plaisirs, les convoitises, les colères, les haines, et le reste; au-dessous, la déraison, qui se mêle aux hommes, chez qui, par Zeus, elle a droit de cité, ainsi que la haine, la colère, la jalousie, l'ignorance, le doute et l'avarice ; tout au-dessus, voltigent la terreur et les espoirs : l'une épouvante les mortels, quand parfois elle fond sur eux et les fait trembler; les espoirs planent sur leur tête, et, au moment précis où l'un d'eux s'imagine qu'il va s'en saisir, ils s'envolent et disparaissent, les laissant la bouche ouverte, comme Tantale, que tu vois dans les Enfers torturé par la vue de l'eau. [16] Si tu fixes les yeux par ici, tu apercevras encore, là-haut, sv oli â'itaç gèv 291 dans lesquelles tout-fna'fyfrfw.d'-unea certain particulier aiguillon [part, Xai XEVVSÏ TÔV TlX'OCFfoV, et pique le voisin; 31 TIVEç oXtyoi d'-autre-part, certains peu-nombreux [aXTTTEp ffÇïixE;] [comme des-guêpes] ayoxtm x a i tpépouac emmènent et emportent TU ÔTroSEstTTEpOV. le-parti inférieur (les plus faibles). AÈ OUTOÇ OY.Xo; Mais cette foule h 7repi?i£T(ip.evoî aôxouç la (celle) volant-autour-d'eux en secret, ix xoû a ç a v o ë ; rive; EÏalv ; quels sont-iXs? [Charon, E P M . 'EXTrtësç, £ Xâpwv, HERM. Ce sont /es-espérances, û x a i Ssipaxa xai ayvotat et Zes-craintes et Zes-ignorances x a i ï|5ovaï xai çiXapyupfat et Zes-plaisirs et /es-avarices xai ôpyal xat \y.<ri\ et Zes-colères et Zes-haines xai t a totadra et les-passions telles : 8È tOUTWV T| à"yvota mais de-celles-ci la déraison, giv ^uvavapéu.txtac d'-une-part, s'-est-mêlée aôtoïç xâto) xai VT) Ata à-eux en-bas, et, par Zeus, xai TQ ptaoç xai -'i\ ôpyX; aussi la haine et la colère xai ÇïjXotuiua xai àgaôla et jalousie et ignorance •/.al adopta xai (ptXapyupt'a et doute et avarice ?'jp,vro),ttE'jetat ye, on t-droit-de-bourgeoisie d u-m o i ns, SE ô çoëoç d'-autre-part, xai aï êXUîOEç itetôgEvot la crainte et les espérances voltigeant Cnrspâvto, tout-à-fait-au-dessus, O [ASV ÈXTtXuttEt l'une frappe-d'-effroi ÈpjTt'îtttov Ivt'ote tombant-sur-e«a3 parfois Xai TtOtEt ÙTtOimjfTO'EtV, et fait trembler, 3è al ÈXitt'Se; d'-autre-part, les espérances aîtdpoôpsvai ôjrèp XEçaXîiç, planant au-dessus-de leur-têlc, ôîtotav pàXtatâ Tt; lorsque précisément quelqu'-un ottgrai £7uX7y.lEa'9ai aurwv, pense devoir-saisir elles, avajrtàpEvat oi'^ovtai, [taç, s'-envolant eZZes-disparaissent, â7toXmoCio-at aûtoù; x£X?)vb- ayant-laissé eux bouche-béante, ce-que aussi Zw-vois ortsp xai ôpà; tbv TavtaXov xàtwîiâay.ovta Tantale en-bas souffrant par-le-fait-de l'eau. [fixement, VTtb TOû ûoatoç. ,[16] As T)V àtEvtV/j;, [16] D'-autre-part. si Zw-regardesxatbipEt xai t a ; Motpaç Zt<-verras aussi les Moires (Parques) SY.EC Xt l'SlOV XEVTpOV CHAROM. 292 XAPQN. 6oûcaç Ixx3xq> xàv XXOXX.TCIV, ào* ou Y^pxyuTfixt ^UU.6S6Y|X£V aTcxvxa; Ix XETCXWV v7]u,àxo>v. Opxç xxÔxirEp apxvyvix xivx xxxxêxivovxx la éxacxov XTCO xôiv àxpxxxwv ; X A P . 'Opôï TCXVU XETCXSV EXXCTOV v^p-a ÈTUTEeirXEyuivov ys xx TtoXXa, xoïïxo' pièv Èxsfvw, EXE"îVO Ss xXXup. E P M . Eixôxwç, w uopOu-eu • eïaapTXi yàp r/.sivto ulv é-Tcb xoûxou (povsoGïyvxt, xoûxw SI 6TC' âXXou, xal xX7ipovo[ii.7Jsai' ys xoîJTQv JJ.IV èXEIVOU, oxou av vj puxpoxeoov xb vqjix, Ixsïvov SE xu xodxou * XOLOVSE yxp xi TJ È7ttuXoxv\ STrjXot. 'Opa^ 3 oûv xicb XETCXOU XCEU.XU.ÉVOUÇ airxvxx; ; Kxt ouxo; jilv XVXXTEXXOEI; xvco p.ExÉwpôî sari xal jisxx juxpbv XXXXTTEGWV, xTcoppxyévxGç xou Xt'vou, èTIE'.SXV u,-nxÉxi xvxÉvy/) Tcpbç xb fïxpoç, jiiyav xov JboaiQV èûyxxexx'., ovxoc SE ôÀiyov àrco y-qç xtiopodaevoç, y,v les Destinées qui filent à chacun sa trame : il se trouve que tous y sont suspendus par des fils ténus. Vois-tu comme des fils d'araignée descendant des fuseaux vers chacun des hommes? CHAR. Je vois un fil fort mince attaché à chaque homme, la plupart du temps du moins : l'un pend à celui-ci, l'autre à celui-là. 1IERM. C'est tout naturel, nocher; car l'arrêt du Destin veut que celui-ci soit tué par celui-là, et celui-là par tel autre; que celui-ci hérite de celui-là, dont le fil est plus court, et réciproquement : car voilà ce qu'indique cet enchevêtrement. Mais vois-tu comme ils sont tous suspendus à un fil mince? Celui-ci, tiré en haut, s'enlève dans les airs, et bientôt, dans sa chute (car le fil se sera rompu, ne pouvant plus résister au poids), fera un grand bruit; celui-là, à peine soulevé de terre, s'il vient aussi à avio âTtr/.XuÔooxaç ÉxàoTw xbv axpaxTov MTô ou gnuëéëvjxev aîiavxa; ïjpTïJGSat èx v/)p.âTtov XETTTûSV. 'Opà? xaôaxsp xtvà àpâvyia xaxaëxîvovTa 611? exaoxov «TTô TôW ccxpâxToiv ; XAP. 'Opôi ixaoxov vqu.a (ôv) irâvu XE7IT"OV £7UTCïr).EYpivQv yz xà iroXÀà, TOûTO p.Èv èxcîvti), èxeïvo SE aX),tp. EPAf. Ei-/bTwç,â>7top0uEÛ' yàp £i'p.apxai èxEi'vw jisv tpovEuOcvac ûirb TOUTOU, TOûT(I) SE ÛTtb SX), ou, xal (îi'u-apTat) TOûTOV u.èv xXr]pcvofMj(roti yE ixEt'vou, ôTO'J TO vf,jta av vj u.!xpbTEpov, èXEïVOV 6s au TOUTOU ' yàp ïJ ImitXoxr) Si\>.oX TI TOIôV6E. 'Opà; S'ouv xTuavra; xpEu.ap.Evou; àirb XETTTOU; Kxl OUTO; uiv àvaoîTaa&Elç avu SO-TI [tsTÉwpo; xod u.Exà juxp'ov xaTaitEo-wv, TOû Xîvou àTtoppayÉvTo;, èitEtôàv U.TJXÉTI àvTÉxi] Ttpbs T'O pâpo;, èpyàiTETai p-Éyav TOV ebôcpov, OUTOç SE aio>poJp.Evoi; oXiyov àirb yr,;, >îv xa\ jtlo-r,, 293 en-haut filant à-chacun le fuseau (la destinée), auquel î/-s'-est-trouvé tous être-suspendus par des-fils ténus. [gnée Vois-fw comme certains fils-d'-araidescendant vers chacun provenant des fuseaux? CHAR. Je-vois chaque fil étant tout-à-fait ténu entremêlé (noué) du-moins la plupart-rfn-femps, celui-ci, d'-une-part, à-celui-Ià. celui-là, d'-autre-part, à-un-autre. HERM. Naturellement, ô nocher : car il-a-été-fixé-par-le-Deslin à-celui-là, d'-une-part, d'-étre-tué par celui-ci, [tre, et à-celui-ci, d'-autre-part, parnn-auet il a été fixé celui-ci, d'-une-part, hériter du-moins de-celui-là, dont le fil, d'-aventure, serait plus-petit, celui-là, d'-autre-part, en-sens-inverse, de-celui-ci : car l'entrelacement-des/t/s montre quelque-chose de-tel. Vois-ïw donc tous suspendus à un-/ï/-délié? Et celui-ci, d'-une-part, ayant-été-enlevé-violemment en-haut est suspendu-dans-les-airs et après peu étant-tombé, le fil ayant-été-brisé, après-que ne-plus ii-rcsiste à la pesanteur (au poids), produira grand le bruit, celui-ci, d'-autre-part, planant peu à-distance-de terre, si aussi t/-tombe. 29k XAPÛN. xa! TTÉCY), âito^TjTt xEt'asTW, u.oyiç xa! xou; yeixoffiv l , a x o u aôevxo; xoo TCT«u,axo<;. X A P . IlayysXotac xauxa, â> 'Eppvîj. La Mort et ses acolytes. CHARON. xefcrexat à^oçyxi. TOU Tmégaxoç ÊEaxouffosvxo; Hoytç xal TOI; yeiTocrtv. XAP. Tavxa, w 'Epuà), èo-t! TrayyÉXoia. [17] E P M . Kal u,7]v oûS' etTCSÏv I/otç av xaxà XT|V âîjtav OTOOç IffTÈ xaxaylXac-xa, w Xâptov, xal a-âXtaxa al ayav arcou8a! auxôjv xa! xo aExaçù xù>v IXTCûBWV ofysaôai àvapTràcTouç ytyvopivouç ûTTO XOV [UXTUTTOO ©avàxou. "AyyeXo! Se xat ûTCTJ- pexat auTou p.âXa TCOXXO!, a>ç opac, vjTrt'aXo: xat Txupexo! xat tp6dat xat 7repi7TV£uu,ovi'ac xal ^t'tprj xat XrjffTTJpia xat xoivsiaxat Stxatrxa! xat xupavvot • xat xouxwv OOSEV SXœç aûxoù; EiaÉp^sxai, êffx' àv eu Txptxxxwatv, oxav Se ccpaXâct, TCOXU XO ôxoxoî xat ataî xa! ot'aot. El SE sùGù; k\ àpyyrjç IVEVOOUV ô'TI GVTJTOI TE etctv aûxol xa! oXt'yov xouxov /_pôvov ÈTiiS7]afj<ravTsç xtp pt'op àrciaciv wo-7i£p ï\ àvEtpaxoç, ixâvra ÛTièp yrjç àajEvxsç, tomber, touchera le sol sans fracas, et c'est à peine même si ses voisins auront entendu sa chute. CHAR. Tout cela est bien plaisant, Hermès. La Mort et ses acolytes. [17] HERM. Eh' bien, en vérité, Charon, tu ne saurais exprimer avec assez d'énergie à quel point ces destinées sont l'isibles, surtout quand, parmi leurs trop ambitieux efforts et leurs espérances, ils disparaissent, ravis par cette excellente Mort. Elle a pourtant des messagers et des ministres bien nombreux, comme tu vois : frissons, fièvres, maladies de consomption, péripneumonies, épées, troupes de brigands, coupes de ciguë, juges et tyrans; de ces périls, aucun absolument ne hante leur esprit, tant qu'ils sont heureux : mais éprouvent-ils un échec, que d'exclamations : « Hélas! Grands dieux! Malheur à moi! » Ah! si, dès le principe, ils réfléchissaient qu'eux-mêmes sont mortels, et qu'après avoir voyagé dans la vie durant ce court laps de temps, ils doivent en sortir comme d'un rêve en laissant tout sur la terre, ils vivraient 295 sera-étendu sans-bruit, la chute ayant-été-entendue à-peine même par-les voisins. CHAR. Ces-choses, ô Hermès, sont tout-à-fait-plaisantes. La Mort et ses acolytes. [17] EPM. Kal prjv ov6è av e'xoiç eîitsïv xaxà TT)V àliav [17] HERM. Eh-bien, pourtant, ne-pas-même, d'-aventure, iw-pourrais dire [nable) selon le mérite (d'une façon conveGTCW; eut! xaxayËXaora, combien c'-est digne-de-risée, (i) Xdpwv, xal fiâXtaxa ô Charon, et surtout al ayav (XTeovâai aùxâiv les trop (excessifs) efforts d'-eux xal xo oî'xEcr&at et \e-fait-de s'-en-aller ptsxa^u xtôv èXm'Swv parmi les espérances, devenant enlevés Ytyvojrsvo-j; àvap7rd<Txouç •JTXô TOû fiikxlemu ©avâxo-j. par l'excellente Mort. As ayyE).oi xa! ùir/ipÈxat Or, messagers et serviteurs aùxoû (ela\) ptâXa TCOXXOI, d'-elle sont très nombreux, a>; ôpàç, YjxciaXoi comme Ot-vois, fièvres-froides xal Ttupsxol xal ç9ôac et lièvres-brûlantes et consomptions xal TtspiTxvEupovÉai et péripneumonies xal Çîipri xal XïjaT'/'jp'.a et épées et brigandages et ciguës et juges xal xwvsta xal ôtxaoral et tyrans ; et de-ces-e/ioses xal xupavvoi • xal xoéxiov ooSèv oXto; sî<7ép-/sxat avxoùç, aucune absolument ne-hante eux, l'are av îrpdxxwaiv là, tant-que,d'-aventure, ils prospèrent; 8k' Sxav <TçaXe3<7(, mais lorsque !?s-ont-subi-un-échec. TCOXO ' (saxi) xb àxoxal grand est le aie !-aïe ! xal aiaï xai oïpot. et hélas! et malheur-à-moi! Aè et Eù9O; i% àp/ïj; Mais si aussitôt, dès m-principe, Èvevdovv Sri «7s-songeaient que xk' éîaiv Qvrjxol avxol et îïs-sont mortels eux-mêmes xal èTci8ï]p.rl«7avxE; xw flxo et, ayant-fait-un-séjour-dans la vie TOôTOV ôTiyov -/pdvov pendant ce faible espacc-efe-temps, àraaatv tDOuEp E^ ovEtpaxoç. t7s-s'-en-iront comme hors-d'ùna<pÉvxs; rcâvxa vusp yf,ç, ayant-laissé tout sur terre. [songe, XE av EÇCOV (jWtppovÉtrcEpov et ils vivraient plus-sagement 296 XAPQN. eÇoov -TS avffwcppovÉffTspovxai -qxxov '/JVECOVTO àro8avovT£ç. Nuv SE Iç asl iXTrKjavxE; ^pTjffsffOa'. xoïç irapotknv, ÉTteiSàv êirtaxaç. b 6n7]pÉTT|Ç xaXT) xai aTCQcyvj •JîSSVJO'O'.ç xai uupExoj 7) TYJ O9ôT), àyavaxTOUci Tcpoç x-qv àycoyYjv, OùTCGXE TLpQaooxqo-avxEç. aTroc'7ra(î6,q(T£o,9ai auxûv. *H xc' yào oûx av ironçoEuv Ixetvoç b xqv oîxi'av <j7rou§Y] otxooop.oou.Evoc; xal xouç Éoyàxaç IxviaTiép/(ov, d p.â6ot oxt 7) nùv SçEI xÉXoç aùxoj, 8 oè acxi Èirtôetç xbv opoœov âneiat xqi xX7]povop.w xaxaXnrojv airoXaÛEtv auxà|Ç, aùxoç ovqSs 0£i7rvqaaç ô a.9Xio; lv aùxq ; 'Exsïvo; aèv yàp b, yat'pwv oxi ôippsva Ttatoa xéxoxsv aùxiji q yuvq xai xoù; cptXouç Stat xouxo édxiôjv xai xoovopta xou Tcaxpàe XIGEUEVO;, et q i r i erxaxo wç £Ttx£XTj£ yevoptEvoç b rtaïç XEÔvqcjsxat, àpa av trot Soxet yat'pstv èV aùxài y£vvwu.£vw ; 'AXXà Xô at'xtov, oxt xôv plus sagement et seraient moins désolés de mourir ! Mais, par le fait, comme ils ont espéré user éternellement des biens qu'ils possèdent, quand survient le ministre de la Mort qui les appelle et les emmène, enchaînés par la fièvre ou la phtisie, ils sont furieux d'être entraînés ainsi, car ils ne s'étaient jamais attendus à se voir arracher à leur fortune. Que ne ferait pas, en effet, cet homme qui se donne tant de peine pour se faire bâtir une maison et qui presse si vivement les ouvriers, s'il apprenait que, à peine son logis terminé et le toit posé, il s'en ira, laissant à son héritier la jouissance de celte demeure, sans avoir pu lui-même, le malheureux, y prendre un seul repas? Celui-là est enchanté de ce que sa femme vient d'accoucher d'un garçon : en conséquence, il traite à sa table ses amis, et donne à l'enfant le nom de son père • s'il savait que ce fils doit mourir à l'âge de sept ans, croistu qu'il serait si content de sa naissance? Mais le motif de sa joie, CHARON. XûÙ rjVlôiVTO qXTOV àîIoGaVOVAè vûv [XEç. âX7T['aavxeç xP'GasaGat è; àel xoî; Ttapouaiv, 297 ets'-affligeraient moins étant-morts. Mais, en-réalité, ayant-espéré devoir-user pour toujours des-ôiens présents, èitêtSàv â tJTnqpéxirjc après-que le serviteur de la Mort, iitiaxà; s'-étant-dressé, xa>.q xai àitàyq appelle et emmène eux neSyjaa; x<j> irups™ îes-ayant-entravés par-la fièvre rj T^ çGOï], àyavaxxovat ou la consomption, ils-s'-indignent ixpb; TVJV aywyYjv, en-raison-de l'action-d'-emmener, OUTTOTE TrpoaSoxqaavTs; ne-jamais s'-étant-attendus-à ànoaTiaa-Gïiaea-Gat aùxriiv. devoir-être-arrachés d'-eux (de ces *H yàp xi Ou-bien, en-effet, quoi [biens). ovx av KorçaEisv ne-pas aurait fait celui-là le faisant-construire-pour-lui àxetvo; ô oixoSopougEvo; la maison en-hâte xr,v otxtav OTTOUS/J xal ÈTtto'jrépxtùv xou; Epyàxa;, et pressant-vivement les ouvriers, si i7-avait-appris si pâGoi que l'une (la maison) OTl r\ U.EV aura fin à-lui, l'autre (lui-même), ÊUt Xé).O; aùxà), ô 81 âiuGei; àpxi xbv opoepov ayant-placé récemment le toit, âlEElCTl s'-en-ira xaxa),iTC(<)v xô xXïipovôgfd ayant-laissé à-1'héritier àrroXauEiv auxri;, le plaisir de jouir d'-elle, lui-même aùxbe pas-même ayant-soupe p.Tj5s 8£tuvr|(7a; le malheureux dans elle? 6 aGXto; éV aùxq ; Celui-là, d'-une-part, en-effet. 'EXEîVO; gèv yàp le se-réjouissant o xa'Pwv de-ce-que la (sa) femme 8xi ri yuvri a mis-au-monde à-lui TéTOXEV auxâi un-enfant mâle et traitant itaï8a àppEva xai itrxcâiv les (ses) amis à-cause-de cela xoù; cpcXou; Stà xouxo et plaçant (donnant) à l'enfant xai xiGégEvo; le-nom du père (de son père à lui), xb ô'vop.a xou 7taxpb;, si i7-savaitque l'enfant, Eî TjTctaxaTo w; ô irai; étant-devenu àgé-de-sept-ans, y£VÔ[AEVO; irixÉTT|£ mourra, est-ce-que, d'-aventure, xîGvT^Exai, àpa av fl-semble à-toi de-yoîr-se-réjouir ooxst aoi yaîpetv Èiù aùxoi yEvvtdpévw; à-propos-de lui étant-engendré? 298 uiv XAPON. SÛTUyOÎJVTa £TTt ©W TCOCtBl IxsTvoV Ôp5p, ©OV ©OÙ aOATjTOÛ Tta©spa ©ou 'OXûp-iïia vsvtxTjXÔTOç, ©bv yst'rova 8s ©bv I x x o p.i'ÇovTX ©o TcaiScov oùy_ ôpa où8è o;8sv à © ' oïaç a û © û xpdxT|<; sxpsp.aTO. Toùe. p.àv y à p ©cep; ©ôJV b'pcov Sia©epou.évou; bpaç osot scsù, x a t ©oùç Çuvayst'pov©aç ©à YpYjpva©a, £t©a, Tcplv a r ; o Aauirat otùxôjv, xaÀouu.évoui; utp* uiv êîTCOV ©ffiv àyyéXojv ©s x a t ÙTC7|0£TÔJV. [18] X A P . 'Opco ©atî©a iràv©a, xat ©cpbç lu.au©bv ye svvoffi b ©t ©ô 7j8ù aùxotç u a p à ©ov. fiîov, -/y ©t sxstvô èsxtv, ou C©Epôp.svoi ayavaxToùatv. *Hv youv ©où; SaatXéaç ïSYJ ©tç au©ùiv, o'tTcsp eùSataov£(ïTa©ot sîvat .ooxoutTtv, sÇto ©otî àêeëatou xat, d>ç ©7];, à«.©têôXou ©T|Ç ©uyr,c;, TcXet'w ©bùv TJSÉWV ©a avtapa eûpVjcrst TcpoaûVrx aùxoïç, cpdbouç. xat ©apavàç xat p-W'q xat ÈTitêouXàç xat ooyàç xat xoXaxstaç • ©oûrotç, yap àçtavTsç, c'est qu'il voit tout heureux à cause de son fils le père de quelque athlète vainqueur aux Jeux Olympiques ; quant au voisin, qui porte en terre son petit enfant, il ne le voit pas, et il ne sait, pas à quel fil fragile le sien était suspendu. Et les gens qui contestent pour étendre les limites de leurs domaines, tu vois comme ils sont nombreux! Et ceux qui entassent des richesses, et qui, ensuite, avant d'en avoir profité, sont appelés par les messagers et les ministres dont j'ai parlé ! [18] CHAR. Je vois tout cela, et je me demande, à part moi, quel charme ils trouvent au cours de la vie, et de quoi ils s'indignent d'être privés. En tout cas, si l'un d'eux considère les rois, qui passent pour les plus heureux des hommes, outre l'inconstance et, comme tu dis, l'incertitude de leur fortune, il trouvera qu'ils sont exposés à plus de chagrins que de plaisirs : craintes, troubles, haines, complots, rancunes et flatteries; voilà parmi quels dangers ils vivent tous ; j'omets les deuils, les maladies et les CHARON. 'AXXà ©à ai'-ubv (iaviv), Sri ôpà ©bv (isv EÙTuyoûVra eut ©ai TtaiSt, 299 Mais la cause de sa joie est que if-voit l'un (un autre homme) étant-heureux à-propos-de l'enfant, èXEÎVOV, celui-là, ©bv Tca©Épa ©où à6bvi©où le père de-1'athlète [ques, ©OÛ V£VlXYjxÔ©0Ç 'OAÛp-TCKX, le ayant-vaincu ffl«û>/ewa?-01ympi5 è oùy_ ôpà ©bv yeî©ova mais ne-pas il-\o\t le voisin ©bv èxxopiÇovta le portant-en-terre. ©b ©catSt'ov, le (son) petit-enfant, où8è OÏSEV âicb oî'aç xpôxr|Ç et-ne-pas lï-sait à quelle trame Èxpép.a©o ocjrôi. lY-était-suspendu à-lui. Mèv yàp ôpàç ©oùç D'-une-part, en-effet, tu-vois les Staqpspopivovç Ttep't ©ôiv 5po>v oens-disputant au-sujet des limites offoi s'ia©, x a t ©ouç combien-nombreux i7s-sont, et les |vvay£cpov©a;©à xprjua©a, entassant les richesses, eïra xal.oup.Évouç, ensuite étant-appelés, Ttplv aTtol.aùaa: aù©âiv, avant-d'avoir-joui d'-elles, ÙTCÔ (DV etTTOV par ceux-que j'-ai-dit, ©(ôv àyylX(ov©ExaVjTtT|pe©côv. les messagers etaussi serviteurs. [18] X A P . 'Opw [18] CHAR, /e-vois ©câv©a ©au©a, toutes ces-c/toses, xal èvvow ys npbç Èu.au©bv et je-réfléchis du-moins envers moi 1 5 ©t (ècr©i) ©b 7]8u aÙTOtç ce que est l'agréable à-eux [môme Trapà ©bv jlcov, pendant la vie, r] ©c ècmv ixEÏvo, ou ou quoi est cela, dont OTEpôgEvot ayavaxTOÙfftv. étant-privés «Ys-s'-indignent. Du-moins,-certes, siquelqu'-un d'-eux ToÛV TjV T!Ç aÛTtOV a-vu les rois, i'Sr| ©ou; SowtÀéaç, lesquels passeut-pour oîitsp Soxoùcnv être fes-plus-heureux, elvat EÙ8atu.ovso-©a©Oî,. outre l'instabilité 'i\u> ©où a6e6aiov et, comme tw-dis, x a i , OJç <pYJç, i'-équivoque de-la fortune, àpcpiêbÀou T©]; ©ùy_r|Ç, if-trouvera les tourments £upr,a-Êi ©à à v i a p à s'-attachant à-eux 7tpooôv©a aÙTOÏç plus-nombreux que-les plaisirs, 7t).£l(j> TCOV YjOEOJV, craintes et troubles çôêouç xat ©apayà; et haines et machinations xat pua/j xat ÈTttêouXà; et colères et flatteries : xat opyàç xat xobaxet'aç • car tous yàp àitav©£ç XAPÛN. CHARON. EUVECSCV • sco irévÔYixal vôcouç xal TCXQïI,^!; woTtu.t'a; B-qXaoïj ÇûvEto-cv TouTotç1 sont-avec (vivent exposés à) cesËdi TTéVBVI xa\ vocou; je-lais.se deuils et maladies [choses ; xac rcâb-q, 8ï]Xa8ï] et souffrances, à-savoir SpXovTa a-jTdiv k% tcorcgcaç. dominant eux à titre-égal, [ceux-ci Aà oTtou TOC TOûTWV Mais, du-moment-que les-affaires dc(èCT'C) vtovqpà, xacpôç (èerre) sont mauvaises, occasion est XoyîÇEGÔat oïa âv ECV) de-jugerquelles,d'aventure,seraient 300 âvçrv-ovTX aÙTÔJv. ^OTTOU 8s Ta TOUTWV 7rovT|pa, Xoy^£<76at x a t sbç ola TX TôJV cScu>TôW av erq. Fragilité de la vie humaine. Luttes et ambitions folles des mortels. Faut-il les avertir? Mais à quoi bon? [19] 'EÔéXw. ô' oiîv COI, OJ 'EpU-TJ, ECTCECV WTCVC EOCXEVXC r à TôJV 'COCCOTCôV. les-affaires 301 des particuliers. u.oc 'eoo;av oc avôpwnbc xac ô Bt'oç a x a ; OCUTôJV. "HSTJ TCOTî Tcou.cpdXuY*î év û'oxTc SQEOCGOJ ûTCô xpouvw TIVC xaTapaTTovTc £l STXt àvtcTau.évaî, TXç œuaaXiSa; Xlyoj, àa»' J>v EuvaY P ° àcpoôç ; 'EXEC'VOJV TOC'VUV a ï asv TCVEç pccxpat' e'ccc xa\ aÛTc'xa èxpXYstcxc aTtécëificav, a î S' èTCC TCXEOV Scapxouac xal TcpoGvtopoucojv XOTXï? TôJV CCXXOJV 67isocpucoju.evat lç U-EYCOTOV ô'YXOV aipovTXc, sera UCEVTOC xàxscvx'. TCOCVTWî s;sppâY'qaàv TCOTS" oô Y^p ocov TE àXXw; ye.virîfa.1. Todro EGTCV ô avOptoTcou fitoç * artavTsç. breo —veûpiaTo; ELCTCEcpua-rjUcÉvoc ot u.Èv aEÏÇooç, oï SE ÈXxTTOUÇ." XXC 0* U.EV oXiyO/pÔVCOV £7_OOCC xac OJXUU,OpOV TO souffrances qui les dominent, en effet, au même titre que les autres mortels. Or, d'après les épreuves de ces privilégiés, il t'est loisible de conclure quelles doivent être celles des simples particuliers. Fragilité de la vie humaine. Luttes et ambitions folles des mortels. Faut-il les avertir? Mais à quoi bon? [19] Je veux donc, Hermès, te dire à quoi m'ont paru ressembler les hommes et leur existence entière. As-tu déjà regardé parfois les gouttes d'eau qui s'élèvent sous la chute violente d'une source, j'entends les bulles dont la réunion constitue l'écume ? Eb bien! de ces bulles, les unes, fort légères, crèvent et s'évanouissent aussitôt ; les autres, au contraire, durent plus longtemps, et, se joignant à leurs voisines, s'enflent démesurément et arrivent à une grosseur considérable, puis, néanmoins, elles aussi, éclatent complètement en fin de compte : car il n'est pas possible qu'il en soit autrement. Voilà l'image de la vie humaine : tous sont gonflés par un souffle plus ou moins fort ; les uns ont une Fragilité de la vie humaine. Luttes et ambitions folles des mortels. Faut-il les avertir ? Mais à quoi bon ? [19] Mais.-réellement, je-veux dire [19] Akoviv ÈBéXoJ êÎTTEïV (roi, û\ 'Epu.ïp «Tivc oi avUpujTCOC ô Hermès,, à-quoi les hommes [à-loi, et toute la vie d'eux xaï oLTCxi ô pfo; OCJTôJV ont-semblé à-moi ressembler. k'Soïâv pot Èotxévat. As-fu-vu déjà quelquefois 'EuEâaco -q8vj TCOTè dans f'-eau des-bulles év {ISau TCopjpbXuYaç s'-élevant sous certaine orvccTTauivac verd TIVC source se-précipitant-avec-force, xpovvôi xaTapaTTOVTi, Xéyh) TOCç cpucraXîSaç,, àreb J>v je-dis les globules, desquels l'écume se-compose? ô àçpbç ttuvayscpETac ; "Execvwv TOCVJV aï psv TCVEï De-ceux-ci. donc, les uns certains sont petits et aussitôt elac ptxpaï xal aôrûca ayant-crevé se-son t-étein ts(c'»«ito uis), êxpayeïa-ac àjréa-êï|<rav, aï SE Stapaoûarv èitt irXéov, les autres durent plus longtemps, •xa'c ÔTrEpç'jGuiiiEvac [vacç et, enflés-outre-mesure, TôJV aXXcov irpoo-yroipo-jccov aù- les autres s'-adjoignant à-eux, at'povTat è; pÉycarov ô'yxov, s'-élèvent à très-grande grosseur, puis, pourtant, E l T a pEVTOC aussi-eux M ï èxEîvac ont-éclaté parfois complètement èÇeppây-po-dv TCOTE TCXVTCJJ; • car ne-pas est possible yàp oùx (ïGTCV) oîov TE les choses arriver autrement. Yevéo-6ac aXXw;. La vie rfe-F-homme ' O fiéoC à'/ÔpcÔTCO'J est ceci : tous ÈffTl T O C T O ' (XTCaVTE; ÈpTCEÇUOfiqpÉvOC UTtb TTVE'jpXTO; ayant-été-gonflés par ttu-souflle les uns plus-grands, oï p'îv pEcÇou;, les autres moindres : oï Sk ÈXaTTOu; et les uns ont xa\ oï p.kv svo'jor! 302 XAPDN. ©û<ïT|U.a, oî 5à àu,a xw Çuo-xTjVai ÉTtaùaavxo- xcàar S' oùv àîroppayTivai àvayxoiïov. E P M . OôSèv y^sfpov au xou 'OuAjpou eïxaaac, cô Xàpwv, oç cpuÂXoiî xo yévoç aùxwv ôu.oio7. [20] X À P . Kai xotouxoi ô'VTEç, m 'Epu-Yj, opaç oîa aroioucrt xat wç cpiXoxtv.oovxGU acpoç «ÀÀ-qXouç «pv^ôjv "Épi xai xtu.û>v xaî XTijffscov au.tXXoiu.evoi, a r a o a-iravxa xaxaAtTcôvxac aùxoo; 8ETJ(TS'. s va oÇtokov ev^ovxaç vjxeiv arap' Yipiaç. BoùÀei oùv, sarstTisp l'p' ùdp-qXou éap.èv, àvaêoTjaaç 7ra|X[Jtiys9£ç rcxpaivéaco aùxofç à7rÉj(£a9ai uiv xùiv u.axaiiov TTOVCOV, ÇTJV 8è àe: xbv 9âvaxov Tcpô OCDGIXÀU.ôJV eyovxac, Xsywv, « * i î [xaxaioi, xi eo-jrouodxaxe Ttepl xaùxa ; naùaaaGe xdtxvovxeç ' où yap èç aei BioScsaSs" oùSsv XOJV evxaùGa o-epwwv àfotôv èaxtv, où5' av àiràyoi xtç aùxffiv xi £ùv auxâi ànoGavcév " aXX avâyxv) auxôv enflure éphémère et meurent d'une prompte mort; les autres, dès l'instant de leur formation, cessent d'être : tous, enfin, doivent nécessairement crever. HERM. Ta comparaison, Charon, n'est nullement inférieure à celle d'Homère, qui assimile à des feuilles la race des hommes. [20] CHAR. Et cependant, ainsi faits, Hermès, tu vois comme ils se comportent, avec quelle émulation ils luttent pour les charges, les dignités et les biens, toutes choses qu'il leur faudra quitter, munis d'une seule obole, afin de venir chez nous. Veuxtu donc, puisqu'aussi bien nous sommes sur une hauteur, que je leur donne, — en criant de toute ma force, — le conseil de s'abstenir des vains travaux, et de vivre en ayant toujours la mort devant les yeux? « Insensés, » leur dirais-je, « pourquoi poursuivre avec cette ardeur de pareils objets ? Cessez de vous fatiguer : car vous ne vivrez pas perpétuellement'; rien n'est éternel de ce qui est désirable ici-bas, et nul ne saurait rien emporter avec soi en mourant, mais il faut partir nu : cette maison, ce CHARON. 303 xb çùaï)[ia obiyoypôviov le gonflement qui-dure-peu xoù lùxûpopov, oï 6à et de-destinée-brève, les autres ont-cessé ÈTcaùaavTO apa T<5 Çuaxïjvai • en-mâme-temps-que le être-formés ; 5e oùv (semv) âvayxaïov mais,-réellement, il est nécessaire irâai àuoppaYTJvat. [po>v, à-tous de-crever. [ron, EPM. Su efxaoac, w XâHERM. Toi, iw-as-comparé, ô CbaoùSèv yefpov xoû 'Op.T|pou, nullement pire que Homère, ôç ôpocoT tpùXXoiç qui assimile à-des-feuilles xb yévo; aùxûv. la race d'-eux (des hommes). [20] CHAR. Et étant [20] X A P . Kai ôvxe; tels, 6 Hermès, xoioOxoi, ut 'Epudj, iu-vois quelles-càoses fls-font, opà? oia Tcoioum et comme fis-entrent-en-compétition W(l à)Ç <pi>.oTip.ovvxxi les uns avec les autres, 7rpbç aXÀVjXoUi; rivalisant au-sujet des-charges àp.i>,X(iiu;£voi 7rep'i àpyûv et honneurs et biens, X0» XlgWV XOÙ XTTJlTEWV, WKto aTtavra Se^aei lesquelles toutes-e/toses £i-faudra eux ayant-quitté aùxoù; xaxaXtTcôvxaç venir vers nous, ïjxetv Ttapà rjpiaç ayant une-sewie obole. eyovxaç evaoëoXov. BoùXei oùv, èweÎTTcp Veux-fw donc, puisque-aussi-bien èapèv ÈTt'i ûtpï]),oO, nows-sommes sur wn-endroft-haut, àvaëoï]<7aç Ttappiyeâs; que, ayant-crié très-fort, irapaLVcirijL) aùxoîç je-conseille à-eux «TtéyEaBai plv de-s'-abstenir, d'-une-part, xâW 7r6vo)v f/.axaca>v, des fatigues vaines, et [jours de-vivre, d'-autre-part, ayant touÇrjv 8e ê'yovxaç àù la mort devant Zes-yeux, TOV Ôdvaxov irpb oç9aXp.ôiv, disant : « O insensés, pourquoi Xéywv, « ^Q p.dxccioi, xi vous-êtes-vous-évertués pour cesèffitouSâxaxe Tcepi xaOxa ; Cessezvous-fatiguant: car [eàoses? naùcaarle xâpvovxE;- yàp ne-pas uows-vivrez pour toujours : où fktoa-Eafie èç àei ' aucune des-c/toses dignes-d'-égards oufiev xtov <rep.vwv ici-bas n'-est éternelle, ÈvxaOBâ èffxtv àtScov, et-ne-pas quelqu'-un d'-eux, [cAose ou8é xiç auTtjv d'-aventure, emporterait quelqueav aTcâyoi xc avec lui-même étant-mort : ^ùv aÙTÔJ àTcoâaviôv • mais nécessité est aAXa avâyxï) (éaxiv) aùxbv pkv, oi'yea9ai yup,vbv, lui-même, d'-une-part, s'-en-aller nu, XAPflN. 304 CIIARON. u.Èv yuuvàv oP/eaOo», x-qv oixûxv Se xoù xbv aypàv xcti xô / p u ot'ov «eî àXXiov eîvxi xod u,eTaêxXXsiv xoùç 3e<77côxaç. » E i x a u x a xod x à xoiaûJxx I? S7t7]xôûu lp.êûr|<Txi|JU aùxoTç, oùx àv oïst u.syaXx wtpsXY^TÎva'. xbv fStov x a t cwtppovEBrseouç av ysvé- [ 2 1 ] E P M . T i 2 u.axâpi£, oùx otoGx oxcio; a ù x o ù ; vj a y v o t a xcù Yj àTiaxT) StaxsOeôcacriv, <ùç fi/qo' àv xpuTTixvqi exi SiavotydKjvaù a ù x o ï ; x à inxa., xocouxai x'qpw s ë u c a v a û x a , cnov iisp b 'OSucffEÙç xoùç Éxaipouç 'ÉSoaoE Sést X'q; SEtpïjvcov axpoâ<7£<oç. ITôOEV ouv àv éxeîvot à x o o o x i Sov-qOstsv, Y|V x x i crû xexpayàe. "Oirep y à p 7tap' ûpt/v TJ AVJÔTJ Sûvxxzt, TOUTO évxaîJÔx 7) àyvoiac t p y â Ç e x a t . IR-qv àXX' etaiv aùxwv ôXt'yot où TtapaSeSsypiÉvoi x i v X"qpbv éç x à ôjxa, ctpàç xvjv àXvj8etff.v àrcoXXI'VOVXEC, oçù SîSopxôxïç Iç xà. Tcpàyaaxoc x a t xaxEyvwxoxs; o î à êoxiv. XAP. Oûxotiv sxefvot; youv é[Jt,ëo7Jffu}[Ji.sv ; c h a m p , cet or, doivent toujours passer à d'autres et changer de maîtres ». Si je leur criais cela et d'autres choses semblables d'un lieu oh j e serais e n t e n d u , ne penses-tu p a s q u e les vivants en retireraient g r a n d profit et deviendraient beaucoup plus s a g e s ? ["21] HERM. Mon cher, tu ne sais p a s dans quelles dispositions les ont mis l'ignorance et l'erreur : m ê m e u n e tarière n e pourrait plus leur ouvrir les oreilles, tant elles sont bouchées de cire, comme Ulysse ferma celles de ses compagnons, de crainte qu'ils n'entendissent les Sirènes. Comment donc ceux-là seraient-ils en état de t'entendre, lors m ê m e que tu crierais à te rompre ? En effet, ce q u e fait chez vous le Lèthè, l'ignorance le produit ici. Néanmoins, il en est p a r m i eux u n petit nombre qui, n'ayant point introduit d e cire dans leurs oreilles, se dirigent vers la vérité, voient clairement les objets, et reconnaissent ce qui en est. CHAR- Eh bien, donc, si nous criions au moins pour ceux-là? 305 d'-autre-part, la maison et le c h a m p et l'or être {appartenir) àù àX).(iiv xx'i toujours à-d'-autres et p-ETaêoiW.Etv TOÙ; Ssuirôxa;. » changer les maîtres. » Eî lp.ëoij(7atp.[ aùxoï; Sije-criais à-eux 1% èTïïIQXOOU c6a'. xcapà TTOXU ; Siappayyjc; bï xnv olxtav y.ai TôV àypbv xal TO xpu<rfov ecvai d'un-lieu-où-je-fusse-enlendu •taûxa x a i xà -oiaOxa, ces-choses et les-choses telles, oùx oïsc (aùxoù;) av ne-pas penses-ftt eux, d'-aventure. d>psX7]0fÉvxt gs-fâXa xbv [k'ov ôtre-aidés g r a n d e m e n t p o u r - l a vie xcù i v YsvâtrOai et, d'-aventure, devenir crtoçpovEoxÉpouî raxpà rcoXù ; plus-sages de beaucoup ? [cher), [21] E P M . 7 Û uaxxpiE, [21] HERM. Ô b i e n h e u r e u x {mon oùx otoùa o m o ; n e - p a s tw-sais comment T) ayvota xal i) ànârq l'ignorance et l'erreur otaTsGïixaa-tv aùxoù;, ont-disposé eux, [riérc ib; p.vjoè Tpo7Tâvo> au-point-que p a s - m ê m e p a r - t m e - t a xà ôjxa aùxot; les oreilles à-eux, àv éhavoixSnvca exi, d'-aventure, être-ouvertes encore. TOO-OOTO) -xripw È'êv<jav aùxà, p a r - t a n t - d e cire z7s-ont-bouché elles, oîôv îrîp «5 'OSoo-o-aù; ce-que Ulysse eSpaoE xoù; éxac'po'Jî flt-à les {ses) compagnons [rênes. SéEtin; àxpoâiTEuîEEtpTJvwv. par-crainte de-1'audition des-SiIlôôev oùv ÈxEïvoi av D'-oh, donc, ceux-là, d ' a v e n t u r e , S-JVï]6ETEV àxoùoai, pourraient-ifs entendre, vjv xaV où q u a n d - m ê m e aussi toi StappayT); xExpàyco;; fw-éclaterais criant? P à p ôTCEP ri Ar,8() r Car ce-que le Lèthè ôùvaxat irapà ùuîv, peut chez vous, TOûTO v) â'yvota cela, l'ignorance èprâÇsTat Èvxaôôa. fe-produit ici. 'AXyàirHvo/.fyoïaùrtiivEtoiv Mais seulement peu d'-eux sont où TtapafieSsyuÉvot ne-pas ayant-reçu TôV x-rçpbv è; xà ojxa, la cire dans les oreilles, àiroxXtvovTsç inclinant Trpb; rriv àX^ôstav, vers la vérité, SEôOPXOTE; ô5ù voyant d'-une-vuer-perçante I ; xà irpâyaaxx vers les choses x a \ xaxEyvwxbxEî oîà âo-xcv. et ayant-reconnu quelles-cAoses sont. X A P . Oùxoûv èp.6oyio-<au-ev CHAR. Donc crierions-nous Êvtei'voiî yoûv; pour-ceux-là du-moins,-certes ?. LUCIEN. — Extraits. 20 306 CHARON. XAPÛN. EPM. llspiTTàv xa! TOOTO, Àe-yeiv 7rpi; aÙToù; a ïffar/iv. ' O o a ; OTCM; a7roff7caffavTs; xù>v TLOÀXûV xaxaysXàiffi TûV ytyvouivcov xa! oûSap/q oùSajxSç àpIffXGVtai aùxotç, àXXà 8-qXo! ilai Spa.cu.ov 'qS-q fiooXsûovTsç uap' ufxôîç arcb TOU (îtou ; Ka'c yàp xa! pv.ffouvta'. ÊXâyv-ovTs; aùirôjv t a ; aaaQi'aç. X A P . Eu ye, oj yevvàSar 7cXrjV irâvu ôXi'yoi elfflv, d> E P M . 'Ixavo! xa! oûrc-r. 'AXAà xaTi'a>u.sv -qo-q. Les nécropoles. Inanité des monuments et des sépulcres fastueux. Les villes mortes ou disparues. [22] X A P . !,Ev e n à7rô9ouv, w T.paàj, eîSsvai, xa! ao< Bîtlja; aùxô èvreXq £<rq xqv 7reprqyqff[v 7ceTroi-quivo;, t a ; àito6qxa; TWV ffcoptixcov, !'va zaxopuxxouffi, Boùç ôeàsaffÔot*.. E P M . 'Hpi'a, d> Xapwv, xat xéuSou; xat xaceouç xaXoùV. xz xotauxa. IlX-qv xa Tcpb xmv TîOXîOJV Èxstva xa v_wu.axa boa; xat t a ; ffrqXaç xa! Trupauioa; ; 'Exstva xcavxa vsxpoooxeta xat ffwuarroc&uXaxtà Icxt. HERM. Peine inutile encore! A quoi bon leur dire ce qu'ils savent? Vois-tu comme ils se sont retranchés à l'écart du vulgaire? Ils rient de ce qui se passe, ils n'en approuvent absolument rien, mais déjà, visiblement, ils méditent de s'enfuir chez vous en quittant la vie. Car ils sont détestés de ces hommes qu'ils convainquent d'ignorance. CHAR. Bravo, nobles cœurs! Mais ils sont bien peu nombreux. Hermès. HERM. Ils sont assez comme cela. Mais descendons maintenant. Les nécropoles. Inanité des monuments et des sépulcres fastueux. Les villes mortes ou disparues. [22] CHAR. Il y a une chose encore, Hermès, que je désirerais savoir ; et quand tu me l'auras montrée, tu m'auras fait une description parfaite : fais-moi voir les lieux où ils déposent les corps, où ils les enfouissent. HERM. Ils appellent, Charon, ces endroits-là des monuments, des tombeaux et des sépultures. Vois-tu, à l'entrée des villes, ces amas de terre, ces stèles et ces pyramides? Tout cela est destiné à recevoir les morts et à garder les cadavres. EPM. K«\ tO'JtÔ (ÈOTl) TiepixTÔv, )iysiv irpb; auTO-j; a t'ffatrtv. Upa; oiro>; airoarcâa-xvTg; xôiv noÀXâv xaTayeXwert xcov ytyvop.svuv xat àpÉffxovxat aùtat; oùSapq oùSapoK, à/\Xâ elfft SrjXot PouXs-uovxe; qSq ôpaap.bv •Jtapà ôp.â; àrco xoû ph'ou ; Kat yàp xat p,ta-oijvTai jXeyyovxs; t a ; àp.a8ta; aùxûv. XAP., ES ye, tu yevvâSat ' wXqv eîcrtv xâvu oXîyot, w "Eppàj. EPM- Kat ouxot (ëiatvj îxa'AXXà xaTt'wp.sv r[Sq. [vot. 307 HERM. Aussi ceci est superflu, de-dire à eux ce-que ^7s-savent. Vois-fw comme, s'-étant-séparés du vulgaire, ifs-raillent les-choses se-passant, etne-se-plaisent-à elles nulle-part en-aucune-façon, mais sont évidents méditant déjà /a-fuite vers vous loin-de la vie ? Et, en-effet, aussi r'Is-sont-détestés convainquant les ignorances d'-eux. CHAR. Bien, du-moins, ô Aommes-généreux : seulement ids-sont tout-à-fait rares, ô Hermès. HERM. Aussi ceux-ci sont suffisants. Mais descendons à-présent. Les nécropoles. Inanité des monuments et des sépulcres fastue Les villes mortes ou disparues. . [22] X A P . 'Enoflouv, <L eEpp.-îi, stSsvai en êv, xa\ fieras aùxo ptot SffV) 7rs7Cotv)p.évo; xqv 7T£ptV|yTr](Ttv èvxsXq, ôou; ÔÊtxaacrSat t a ; a7io6tn,xa; TôV aut^âruc/, i'va xaxopûxToufft. EPM. T£2 Xâptov, xaÀoùo-t tà.Totaûxa ajptoe xa't xépéou; xat xâ»ou;. nXqv ôpâ; èxëfva xà //optata t a xpo tciiv Tiôi.eoov [5aç; xa't t a ; uxqXa; xat itupap-tIlayta èxeîva Èati vexpoSoxëta xa't itopaToçuXaxta. [22] CHAR. Je-désirais, ô Hermès, savoir encore une-chose, et, ayant-montre elle à-moi, ta-seras ayant-fait la description-détaillée parfaite, m'-ayant-donné L-occasfon-de-voir les lieux-de-dépôt des corps, oùdfs-erifouissent eux. HERM. Ô Charon, l'ùs-appellent les-lieux semblables monuments et tombeaux et sépultures. Mais vois-to ces amas-de-ierre les à-l'-entrée des villes et les stèles et pyramides? Toutes ces-c/ioses-là sont Zes-Iieux-recevant-Ies-cadavres et ies-lieux-gardant-les-corps. 308 XAP. XAPQN. Te oùv Ixetvoi o-TEcavoôo-'. TOù? XI'OGU? xa\ yptouor aépw, oî 5à xat Ttopav vyjaavTsç upb xûv y/wfÀotTiov xx: fSoGpc-v T'.và opûçavTs; xat'ouat TS TKUTC TX TLOXUTEÀYJ- ôs^uva xat è? r à opûyu.aTa otvov xxt US/U'X?&TOV> coç yoov ï i x â a a t ^ l x y s o u orv; E P M . Oûx oltjGx, to TrofGu.su, Tt Taîrca Ttpbc toù; sv "AtSou. ITsTrKjTsrjxafjt S' oùv TOC; oùuyàç àvaTcsu,Ttou.sva; XOTCOÔEV SeiTCvetvuiv d>? oïôv TS TCSpiTtsToasva; TTJV xvcaav xa\ TOV XXTCVQV, Tct'vEtv oï àrcà TOU SôGpou xb [XCXïXPXTOV. XAP. 'Exetvouç e n Tct'vetv -q eo-Qtetv, eiv r à xpavta ^uycô— Taxa; Katror ys/loTo? élu.', col Àéytov TXùra, oc-quépat xaTayovn. aÙToû? " otoô' oùv et ouvatvr' av ETC âve/\6e"tv, a7ca£ ÙTcoyGovtot yevôuevot. 'Eiret xot xat itayyeXoV av, où 'Epu.Tj, ertad/eç oûx ôXîya TrpâyaaTa syanv, ei eoet u-vj xaTayetv nvôvov aÛToùç, àXXà xal aùGtç àvâyetv Tciojxévouç. T i î uxxaiot, TTJç CHAR. Pourquoi donc ces gens-là couronnent-ils les pierres et les frottent-ils de parfum, tandis que d'autres, ayant construit un bûcher avec du bois entassé devant les tombes, creusent une fosse, y font cuire ces mets somptueux, et versent dans les trous ainsi creusés du vin et du lait miellé, autant, du moins, qu'on peut le conjecturer? HERM. Tu ne sais pas, nocher, en quoi cela concerne ceux qui sont chez Hadès. Mais, réellement, ils se sont persuadé que les âmes remontent d'en bas pour prendre part à ces repas autant que possible en voltigeant autour de la graisse et de la fumée, e t qu'elles boivent le lait miellé répandu sur la fosse. CHAR. Eux! boire ou manger encore, eux dont les crânes sont tout secs ! Mais quoi ! je suis ridicule de te dire cela, à toi qui, chaque jour, les fais descendre ici : tu sais, en effet, s'ils pourraient désormais revenir là-haut, une fois devenus nos hôtes souterrains. Aussi bien, ton rôle serait tout à fait grotesque, Hermès, toi qui as tant d'occupations, s'il te fallait non seulement nous les amener, mais encore — et inversement — les conduire là-haut pour boire. Les sots! quelle déraison! Us ne savent pas CHARON. 309 XAP. Tt oùv èxeïvot CHAR. Pourquoi donc ceux-là XTStpetvoOxt TOù? Xi9ov? couronnent-ils les pierres xat xptouar pùpo), et ies-frottent-iis de-parfum, [cher o'i Sa xa't véuavTe? nupàv les autres aussi, ayant-élevé wn-bûiipô Tôiv /(epâTtov devant les amas (tombes) xa't âpôijavTÉ; vtva [3o6pov et ayant-creusé certaine fosse, TE xat'oofft vauTt ( = taùra) et brillent (font cuire) ces Ta oEïirva 7ro).UTe/.Y) mets somptueux xa'iêxxÉaucTV è? Ta ôpùygaTa et versent dans les trous-creusés otvov xat u.E>txpaTov, vin et hydromel, [conjecturer? où? yoûv etxâaat; [pLeC, autant du-moins,-eertes, qu'on peut EPM. Oûx otcrôa, w iropGHERM. Ne-pas lit-sais, ô nocher, Tî Taûrâ (êtTTi} 7tpo? quoi ces-choses sont par-rapport-à Toù? {ovTot?) èv (otxo>) "AtSov. les étant dans la maison d'-Hadès. A ï oùv itexto-Tïùxao-t Ta? im- Mais-,réellement,iis-ont-cru lésâmes àvaiïE(j.irouiva? xârcoGEv [yà? étant-renvoyées d'-en-bas [ble osiTtvsïv pèv w? otov TE souper, d'-une-part, autant-que possiTtEptTtïTO|/.ï'va? TTJv xvtcrav voltigeant-autôur-de la graisse xa\ xôv xairvbv, et la fumée, SE ixtvetv TO ps>.txpaTov et, d'-autre-part, boire l'hydromel àizb TOV pAOpou. provenant-de la fosse. XAP. 'Exst'vov? ut'vEiv r] CHAR. Ceux-là boire ou êo-Ôietv ETI, wv manger encore. etw:-dont Ta xpavta (èUTI) ^ p o t a t a ; les crânes sont tout-secs ! KatTot stpà yeXoïo? Et-certes, je-suis plaisant Jiéywv Taùrâ aot, disant ces-choses à-toi, xatàyovtt aùtoù? ôonpipaf conduisant-en-bas eux chaque-jour: oîo-Ga oùv et àv SiivatvTo tu-saisdonc si, d'-aventure, iis-pouràvèXÔEtv eTt, aux? remonter encore, une-fois [raient y-Evônevoi ÙTtoyoôvtot. étant-devenus souterrains. 'ETtît TOI xa't, w 'EppLvjj Attendu-que, certes, aussi, ô Hermès, av ETraaye? d'-aventure, tu-éprouverais irayyÉXota, im-sort-très-plaisant, eywv irpdtyu.aTa oùx ôXtya, ayant affaires non peu-nombreuses, et eoet p.ïj p.ôvov si ii-fallait non-pas seulement xavâyeiv aùvov?, àXî.à xa't çonduire-en-bas eux, mais encore aùôt? avdyetv (aùroù?) 7ttojxé- en-sens-inverse remonter eux devan t""ûgâTatot^ïiîâvota?, [vou?i Ô insensés, la déraison, [boire, oùx êIOOTE? 'oXt'xot? clpot? ne-pas sachant par-quelles bornes Ta Tipâyuava vExpâiv les affaires des-morts 310 CHARON. XAPQN. avot'ocç, oux etàOTEi; 7]Atxotç opotç 0!a/.=xp'.xxt Ta vsxpffiv xat xa Çwvxoov TTpàyu.axa, xa) oîa xà 7tap' vjp.îv Icxi, xal ôxt xat xà ÇWVTWV [23] E P M . 'HpâxX£ic, w; TCOàùV xov "Ouxqpov EixavxAsïi;. ' A X A ' énEt'irsp àvlu-v-qaàç [A£, éBEXW eroi Oîïrjai xbv xoû 'Ap/iXXEOJç xâcoùv. 'Opaç xôv ETCS T/| 8aXaxx7j ; Sîyetov piv Ècxtv èxEivo xo Tptoïxôv • àvxixpù ôx ô Àîaç xsôûtTcxat Èv x â ' P o t xei'w. X A P . Où u-eyâXot, a!) 'Epu/q, ot xàsot. T à ç TCOASC; SE x i ; STCKJTqu-Quç SEÏçQV p.0'. ïJ8T|, aç xâxu) àxouop.£V, xqv Nivov xqv SapoavaTxàXXou xoù Ba6uÀ<J3va xat Muxqvx; xal KXewvaç x a : xqv "IXtov aùxqv " TroXXoùç. youv p.É|j,vqp.xi StaTcopÔu-eùtraç ÈXEIQEV, tbç SÉxa oAmv ET<3V p.q vswXxqcai p.qo£ SiaJpupat xà Txaanoiov. E P M . e H Nivo; [AEV, w TCop8u.Etj, àTCoXcoXEV qoq xal ou§s SiaxÉ/.ptxai, xal oîà £<TTt xà Tcapà qgïv, xat Sxt TE 6 àvqp àxup,6ô; TE o; EXl.a/E xvggov xaxÉfiavô opài;, 8È èv lîj xipâ) (ei<r:v) r Ipo; TE xpsiwv 'Ayap.ép.v(ov • Sa Tcâ't'ç QsxtSo; quxogoiô (Èortv) laoç ©spar'xq. Aè Tcàvxs; E'KTIV égaiç xâpqva àp.evqvà VEXVWV, TE yupivot TE Iqpcù xaxà XEtp.ôiva a<7cpoSE),6v. [23] EPM. 'HpâxlEtc, à)s noXùv ETtavxAEtçxbv "Op.-qpov. 'Alla âxEmEp àvÉptvqaâî p.E, È8èX(i) Ssî^aî aot xbv xàçov XOTJ 'A^tXXÉinç. quel immense abîme sépare les affaires des morts et celles des vivants, ni comment se gouverne notre empire : Mèv Êxsfvô èaxtv xb Tponxbv Stystov • 5s àvxtxpo ô Aîa; xâxSav' ôp.â>; S T' àxujiLëo; avqp o; x' ë/.Xavs xùp.êou, èV 8È cq Ttu-yj ~Ipo; xpsfwv t' 'ÀrxgÉiAvtov • ©spffÉxï) S' t<7o; QèxcBo; irai'; rpjxép.oio. llâvxe; 8' eîa'iv ôu.8>; VSX-JMV au.svqvà xâpqva, Y'jpvot TE Sqpoî TE xax' àovpoûî/.bv /.Eipiôva. 'Opà; xbv ÈTCI xq ôaAàxxq ; Tous les morts sont égaux, ensevelis ou non ; Pareil honneur attend Iros, Agamenmon; Et le fils de Tbétis, la charmante déesse, Est semblable à Thersite, En une même presse. Ombres sans consistance et spectres inconnus Dans le pré d'asphodèle errent maigres et nus. xéSairxat èv xû 'POITEIM. XAP. r Q 'Eppq, ot xâipot a'jy. Etar p.Eyàbot. . [23] I1ERM. Par Héraclès ! comme tu nous inondes d'Homère ! Mais, puisque tu m'y as fait songer, je veux te montrer le tombeau d'Achille. Vois-tu celui qui est au bord de la mer? C'est là lé promontoire de Sigée, près de Troie : en face, Ajax est enseveli sur le Rhoetée. CHAH. Ils ne sont pas grands, Hermès, ces tombeaux! Mais, maintenant, désigne-moi ces villes fameuses dont nous entendons parler aux enfers, la Ninive de Sardanapale, Babylone, Mycènes, Cléones, et Ilios elle-même : je me souviens, en vérité, d'avoir passé beaucoup de morts qui venaient de ce pays-là, à telles, enseignes que, durant dix années entières, je n'ai pu tirer ma barque à sec, ni la radouber. HERM. Ninive, mon cher nocher, a péri à présent : il n'en reste Ak SEUÔV got q5q xà; ixbÀEtç xà; £Tti(Tqp.ou;, à; axoùop,EV xâxo>, xqv Ntvov xqv SapSavaTcâlAo'j xat BaSu).(iiva xal Muxqva; xal KXswvà; xal xqv "Duov yoôv p.épLvqp.at [aÙTqv 8[aTcop6p.c\j<ra; 710M.0Ù; èXEï(L; 8sxa èxâiv oAcov [6sv, p.q vstol.xqaat \i.rfiï 8iaAô?at xb axaçi'Biov. EPM. 'H Ntvo; gè'v, a) itopOgsù, ait6),(i)).£v -q8q 311 et les [celles) des-vivants ont-été-séparées, et de-quelle-nature sont les-choses chez nous, et que et l'homme sans-tombeau et celui-qui a-obtenu tm-tombeau mourut [meurt) également, et dans un-seu£ honneur sont Iros et ?e-puissant Àgamemnon ; et T-enfant de-Thétis à-la-belle-chcest égal à-Thersite. [velure Mais totis sont semblablement têtes sans-consistance de-morts, et nus et secs dans Za-prairie d'-asphodèles. [23] HERM. Par-Hèraclès, combien abondant tw-puises Homère ! Mais puisque ta-as-fait-souvenir moi, je-veux montrer à-toi la sépulture d'Achille. Vois-fu la [celle] près-dc la mer? D'-une-part, celui-là est ]ç-promontoire Troyen de-Sigée : mais,-d'-autre-part, en-face, Ajax a-été-ensevel i sur le Rhœtée. CHAR. Ô Hermès, les sépultures ne-pas sont grandes. Mais montre à-moi maintenant les villes les célèbres, [bas, lesquelles nous-entendons-ncwi ter enla Ninive la de-Sardanapale et Babylone et Mycènes et Cléones et Ilios elle-même : du-moinSj-certes, je-me-souviens avoir-passé beaucoup de-là-bas, au-point-de, pendant dix ans entiers,. ne-pas avoir-relâché ni avoir-fait-sécher la (ma) barque. HERM. Ninive, d'-une-part, ô nocher, a-péri maintenant. 312 XAPON. CHARON. ï/yvo; £tt Xocxôv aÛTïjç, oùo' ôlv eïàro-iç orrou TîOTÈ -qv. CH BaêuXOJV os GO'. êxei'v7) l<7T!V 7] eûrcupyoç, 7] TOV uiyav Tcept'êoXov, OÙ pvsxà 7T0Xù Xat aÙXT] rX/qTT|671<TOU£V7j, OJCTTCSp 7] Nl'vOÇ. MuXTjvaç os xa! KXscovxç aloyûvop.at Sstçat o*ot, xai u.àÀi<7xa xb "IXiov. 'ATUOTCVIçSU; yàp xyi uisyaX7|yopta xwv u-ovsç, vùv os 6U,EîJ, - TSÔVXO : se oio' oxi ITCôJV. TOV "Ou/qpov XXTEXOOJV STCI nXTjV àXXà TcàXxt u,Èv -qffxv eùSoci- xal auxat. 'AiroGvvyjxouffE yap, d> rcop- xai TtoXstç, waTrep avGpanroi, xat Tô TrapaSo^oraTOV, xai 7;otau,ot oXot * 'JvâXvûu youv oùàs xâcopoç exi IV "Apyst x a x a Xs^TTSTai. XAP. LTaTraî xû>v siratvcov, "Opvqp£, xat xàiv ôvoaàxaiv • « "IXtoç t'p7j » xat « sùpuâyuta » xat « luxxcu.svat KXsarvat'. » — [24] 'AXXà p u T ^ ù Xôycov, xt'vsç Ixsïvot siatv ot TïOXEUOSV- TSç, à] uTcsp xt'vo; àXXvjXou; oovsùoua'tv; plus trace, et tu ne saurais dire où elle pouvait bien être. Quant à Babylone, la voici : c'est cette cité aux fortes tours, à la vaste enceinte; bientôt on devra la chercher, elle aussi, comme Ninive. Pour Mycènes et Cléones, j'ai honte de te les montrer, et surtout llion. Car, de retour aux Enfers, tu étrangleras, j'en suis sûr, Homère pour l'emphase de ses vers. Mais quoi! c'étaient jadis des cités prospères; aujourd'hui, elles sont mortes, elles aussi. Car les villes, ô nocher, meurent comme les hommes, et, — ce qui est le plus étrange, — des fleuves entiers : une chose certaine, c'est qu'il ne reste plus à Àrgos le moindre vestige du lit de l'Inachos. CHAR. Pourquoi ces éloges, Homère, et ces épilhètes : « Ilios la sainte, Ilios aux larges rues, Cléones bien bâtie? » — [24] Mais, tandis que nous causons, quels sont ces hommes qui combattent, et pour quel motif est-ce qu'ils s'entre-luènt? xat O'jôè ïyvo; aôxq; (èoTtv) ïxt XotTTOV, ouôï av «Tcoi; OTIO'J 1ÏOTÈ Ï ) V . H BaSuXùv Se èaxfv «rot IxEtvq y] e&rupYoe, 7) xbv giyav TrepîSoXov, Ç'uv7|9"qao[xév7i xaVaûxq où p.exà TtoXô, wffriep q Nîvoç. Ah aiffyYJvojia: Ssïijat «roi Muxqva; xat KXewvàc, xa\ [ictAtaxa xb "IXtov. Tàp otSa su oxt xax£X9wv otTroxvtiU:; xbv "OuripQv lut Xï) p.eya).Y)Yopta xàiv èTOôV. AXXà TTXYJV itâXat p,èv rjo-av eùôatgovEç, Se VJV aoxat xeovào-t xat. Tàp, w Tiopftpeô, jrôXst; xat àîto9vxo-xouo-tv,(off7rçp àvflpw- xat xb TcapaSo|ôxaxov, [xcot, xat Ttoxagot 3Xoe ' YoOv ovSè xâtppoî 'Ivà/ou xaraXetTrexat ext èv "ÀpY£t. XAP. "Op-vjpî, Trax-at xwv È7xat'vwv xal xwv àvoaâxwv « "IXto; ïpq » xa\ « sûpuâyuca » xat « KXewvat £TJxxip.£vai. » — [24] 'AXXà fjtsxaijù Xôytov, xtvs: etatv Èxeïvot oi îroX£o.oôvxî; 7) VTcèp xtvoç çOVEÛOUO-IV àXXqXc-y;; 313 et aucun vestige d'-elle n'est encore de-reste, et-ne-pas, d'aventure, fu-dirais où par-hasard effe-était. Babylone, d'-autre-part, est à-toi cette-lutte la aux-belles-tours, la ayant la grande enceinte, devant-être-cherchée aussi elle-même non-pas après long-ie/njos, comme Ninive. Mais je-rougis de-monlrer à-toi Mycènes et Cléones, et surtout llion. Car je-sais bien que, étant-descendu, fu-étrangleras Homère à-cause-de l'exagération des vers. Mais seulement autrefois, d'une-part, e/Jes-étaient heureuses, mais maintecelles-ci sont-mortes aussi. [nant Car, ô nocher, fes-villes aussi meurent, comme tes-hommes, et — le plus-étrange — aussi des-lleuves entiers : du-moins,-certes, pas-môme le-lit cfe-f'-Inachos [Argos. n'-est-laissé (ne subsiste) encore h CHAR. Homère, à-quoi-bon les éloges et les termes : « Ilios fa-sainte » et « aux-larges-rues » et « Cléones bien-bâtie? » — [24] Mais, pendant nos-propos, quels sont ceux-là les faisant-la-guerre, ou pour quel-motif s'-égorgent-ïfs les-uns-les-autres? XAPQN. 314 Les batailles. — Conclusion du dialogue. CHARON. 315 Les batailles. — Conclusion du dialogue. EPM. 'Apysfoo; ôpSç, <£ Xxpwv, xat Aaxeoatpvt'ou; xal xbv •/]U,I9VY1X<X EXEïVOV <jTpxTï|ybv ' O O p à o a v , xbv ÈTctypacpovxa TO TpOTiaiOV Ttp aUXOU a!U.KTt. XAP. Txrèp TI'VOç o' aùxoïç, w 'Epu-Tj, ô TtôXeao; ; EPM. 'Yirèp TOO 7rsStou aùxoû Iv 5 jxàyovxai. XAP. *£2 xrj; ivot'aç, o't ys oùx icaaiv bxc, xav ô'À-qv xvjv IIsXoTrdvvTjaov ExocffToç aÙTtov xT-iqo-covTat, u.oyi; av iroSiatov Xàêoiev TOitov Ttapoc TOO Aiaxoîj ' xb SE ireSt'ov TOIîTO CCXXOTE cîXXot yewpyrjO'ouot, 7ioXXaxiç êx BâÔpwv xo xpôiraiov àvaciraaavxE; toi apdxpw. E P M . OOTOJ p-sv xauxa eaxai ' 7)0.61; Se xaxa&avxs; 7)Sï) xat xaxà x ^ p a v eô6sTYJGavxE; aûÔtç xà opv) a7uaXXaxxoju.e6a, lyà> p.èv xaô' a lsxàXv]V,'(ïù Si STCI TO TEop6u.£Îov • rjl-oo SE <TOI xai aùxô; [XET' oXt'yov vexpocToXwv. X A P . Eu ys êTcotTrjtrotç, ou ' E p ' p j • eùspysTYj; I ; âel àvaysLes batailles. — Conclusion du dialogue. HERM. Tu vois des Argiens, Charon, et des Lacédémoniens; et ce général à demi mort, c'est Othryadès, qui trace une inscription sur son trophée avec son propre sang. CHAR. Mais à quel propos, Hermès, sont-ils en guerre? HERM. A propos de la plaine même où ils luttent. CHAR. Oh! quelle folie! Ils ne savent donc pas que, quand bien même chacun d'eux posséderait tout le Péloponnèse, avec peine obtiendrait-il d'Eaque un pied de terre; cette plaine, tantôt les uns, tantôt les autres la laboureront, et maintes fois la charrue renversera ce trophée de sa base. HERM. Oui, il en sera ainsi; mais, nous, descendons à présent, remettons bien à leur place les montagnes, et allons-nous-en, moi aux commissions dont on m'a chargé, toi à ta barque : je viendrai te visiter en personne bientôt, amenant des morts. CHAR. Tu m'as rendu service, Hermès : tu seras inscrit pour EPM. ~û Xâpwv, <5p5; HERM. Ô Charon, tu-vois 'ApyeîouçxaVAaxsSatpiovfoii; Argiens et Lacédémoniens xat èXEîVOV xbv arparriyàv et celui-là le général 'OôpuâSav f,p.i6vïjTa, Othryadès à-demi-mort, xbv ÈTriypdçovTa TO xpôiratov le inscrivant le trophée Tô) aipaxi aùxou. ['Ep^r), «•wec-Ie sang de-lui-même. XAP. Aè ÛTtèp xivo;, u> CHAR. Mais pour quoi, ô Hermès, (ëOTVJ) a-jToï; ô irdXep.0; : est à-eux la guerre ? E P M . 'Yxèp toO ITSSîO'J HERM. Pour le territoire aÙToO èv w p.dx<wai. lui-même sur lequel i/s-conibattent. XAP. *Q x% àvoi'aç, CHAR, ô la déraison, os ys oux î'daa'iv oxt, ena;-qui du-moins ne-joas savent que, xat av xTïio-wvTai quand-même tls-posséderaient Exauxo; aûTdlv chacun d'-eux TTjV EU).07rÔvVY)<TOV 5).V)V, le Péloponnèse tout-entier, p-ôyt; av XdëcuEv à-peine, d'-aventure, recevraienUïs mxpà TOû Ataxoû de-la-part-d'Éaque TOTTOV Ttooiaîov un-endroit d'-un-pied : os dXÀot mais d'-autres y£(Opyr|ffoua-tv aXXoxs laboureront une-autre-fois TOÙTO TO TTEÔIOV, ce territoire, àvaaTrâaavxs; TtoMdxi; ayant-arraché souvent TÔ> àpOTpOJ par-la charrue Tô xpôuatov EX pdOptov. le trophée de «es-bases. E P M . T a û x a p.èv HERM. Ces-choses, d'-une-part, Ë d T a t OUTCO • SE ri|XEÎÇ seront ainsi : mais nous, xaxaêâvTS; qSq étant-descendus maintenant x a t EÛOETviiTavTE; a 3 9 i ; et ayant-remis de-nouveau Ta ô'pv) x a x à ycopav les montagnes en place, aTcaXXaxxtopeâa, èyw piv allons-nous-en, moi, d'-une-part, vers lesquelles-c/ioses je-fus-envoyé, x a x à a ÈaraVirv, toi, d'-autre-part, vers la [ta) barque : I7U Se èïù TO TtOpOjXEtov " rfew SE (soi je-viendrai, d'-autre-part, à-toi aussi moi-même après peu-de-temps, xat aùxô; aexà oXt'yov amenant-des-morts. VEXptXJTcAriiv. CHAR. Ô Hermès, XAP. T û 'Epuàj, tw-as-fait bien du-moins : . È7tor/]i7a; z\> ys - 316 CHARON. XAPQN. avayeypiiijir, eùspyéTYiç è; kzl' yàp «vâu-vy/ xi 317 toujours au rang de mes bienfaiteurs ; car, grâce à toi, j'ai tiré un vrai profit du voyage. — {Hermès s'éloigne.) Voilà donc les soucis des malheureux humains : des rois, des briques d'or, des héca tombes, des batailles : et de Charon, pas un mot! iK-scras-inscrit-comme bienfaiteur pour toujours : car j'-ai-tiré-profit en-quelque-c/wse TTJç à7re>5n[i.!aç Stà ai. — du voyage à-cause-de toi. — Oia iari T ï Trpayjiarx Quelles sont les misères T(iiv xaxoôatp.ovd)v àvQpcorctov des malheureux hommes! Sa<7i),£Î;, îtAtvGoç ypwaî, Rois, briques d'or, ixaTÔpiëxt. pâ^at * hécatombes, batailles : aï Xâpwvo; mais de-Charon ouoeiç Xôyoîaucun mot. FIN. FIN. Ypâuvrj ' ùvàu/qv yâp t t otà es ryjç aTrooinuiac. — Oia iaTt r à TCSV xaxoSatpLo'vaiv àvâpoiTitov irpotyp-axa " pao-tAeîç, TuXfvôoi /pusau, £JtQCTo'u,éoct, O-Oc^oti * Xaptovoç Se oùcViç Xc-yoç. TABLE DES MATIÈRES Pages. ANALYSE DU Timon 1 Timon - 6 APPENDICE DU Timon. 116 ANALYSE DU Songe 121 Le Songe ANALYSE DE 124 L'Icaroménippe 161 164 Icaroménippe ANALYSE DU Charon 251 Charon 51599. — Imprimerie 256 LAIIERE, rue de Fleurus, 9, à Taris.