Sophie Agnel - mécanique / Olivier Benoit
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Sophie Agnel - mécanique / Olivier Benoit
au programme / concert / LNA#35 LNA SophieAgnel-mécanique/OlivierBenoit-électrique Photo : Yvan Clédat Sculpture : Caroline Pouzolles Dans le cadre du festival n°4 du CRIME (structure qui soutient les musiques improvisées et expérimentales), l’Espace Culture propose le duo Sophie Agnel (piano) – Olivier Benoit (guitare) en concert à l’occasion de la sortie du cd rip-stop (label in situ). Mardi28janvierà19h Café,durée:1h15 Concert suivi d’un échange autour d’un verre Entrée libre sur retrait des places à l’Espace Culture ou sur réservation lors des précédents concerts Festival du CRIME (n° 4) du 21 au 28 janvier La Malterie, 20h30 42, rue Kuhlmann – Lille (03 20 78 28 72) Entrée : 5 euros /soir - Mercredi 21 janvier Les chants de Bataille Film sur Jac Berrocal de Guy Girard Greg Malcolm - Jeudi 22 janvier Nappe + Mayo Steffen Basho Junghans - Vendredi 23 janvier Adélaïde Sieuw & Jan Huib Nas Electric Cue invite Edward Perraud - Samedi 24 janvier Zong invite Alfred Spirli Mingi (Giuseppe Ielasi, Ingar Zach, Michel Doneda) Larsen Rupin - Tous les soirs du 21 au 24 : Sarah Duthille Miniatures chorégraphiques Falter Bramnk Portraits sonores « La règle (sociale ?) implique que peu de rencontres entre pianistes et guitaristes retiennent l’attention. Il ne s’agit pas ici de s’attarder sur un phénomène secondaire (certainement plus psychologique que musical) mais d’observer comment cette rencontre parfois forcée n’est plus aujourd’hui contre nature, mais devient source évidente d’une variation à même de perturber une esthétique de l’improvisation (…). Le piano est-il mécanique, la guitare est-elle électrique ? (…) Ces deux instruments, que je qualifie de traditionnels (de façon équivalente, ayant œuvré largement à l’enrichissement des cultures savantes et populaires) ont construit, après avoir détourné son cours, l’histoire de la musique et sont marqués par l’histoire (et les accidents) de cette même musique. (…) Ces deux instruments aux dispositions harmoniques précises, au rôle social prédéterminé (même celui de la révolte) glissent vers une fonction d’objet à usage multiple : outils destinés à des installations, désossés (le cadre, le micro), étendus (cordes extérieures et micros additionnels), ou jetés parfois (l’expérience ultime mais coûteuse !), recevant nombre de chocs et de parasites extérieurs (lentilles pour le piano, ondes radio pour la guitare), ces deux symboles de l’évolution technologique (l’ère de la mécanique pour l’un, celle de l’électricité pour l’autre) et donc de la mutation de la société deviennent tantôt œuvres d’art, parfois accessoires et décors, lorsqu’ils ne sont pas utilisés par des instrumentistes musiciens. On pourrait croire, à la lecture des lignes précédentes, que je témoigne de mon indignation face aux détournements des fonctions sacrées ! Rassurez-vous, je suis le premier à considérer qu’il convient de traquer dans les entrailles de toute machine les ressources absentes de la notice d’utilisation. (…) Des musiciens conscients du poids de l’histoire peuvent relever un défi magnifique : celui de rendre la mécanique électrique, et la musique au son. C’est ce qui est en cours avec le travail de Sophie Agnel et Olivier Benoit. Je me permets d’affirmer, ayant écouté quelques dizaines de minutes enregistrées lors de leurs séances de travail (…), qu’ils accèdent à ce niveau de complicité rare qui repose sur la volonté commune de ne pas se contenter d’un bon moment ou d’une musique (phénomène) agréable. Il se passe alors ce que j’attends de la musique (dite) improvisée : une conscience simultanée à l’acte de production sonore de la position passive de l’auditeur qui lui, écoute et qui soudain se plaît à être surpris, étonné, donc. (…) Il est en général plutôt indécent de décrire la musique ; celle qui n’existe que lorsqu’elle se révèle poésie. J’ai envie d’écrire qu’il serait plus sérieux et utile de donner le temps à une expérience forte de vivre. D’ailleurs je l’ai écrit. Pour vérifier que ce que je signifie entre ces lignes est bien là, je retourne la page et réécoute l’enregistrement de deux musiciens qui n’étaient pas nés lorsque les Yardbirds sortirent leur premier 45 tours, mais cette dernière information doit être considérée comme secondaire. » ParDominiqueRÉPÉCAUD Musicien,improvisateur(guitariste),DirecteurduCentreCulturel AndréMalrauxdeVandoeuvre-les-NancyetorganisateurdufestivalMusiqueAction 35