GlaxoSmithKline : L`entreprise continue
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GlaxoSmithKline : L`entreprise continue
Industrie Laboratoires GlaxoSmithKline “L’entreprise continue” DR Lors d’une visite à Paris et à deux mois de son départ, Jean-Pierre Garnier est revenu sur les problématiques qui agitent le secteur pharmaceutique et s’est félicité de la réussite de GSK dans le domaine de la productivité de la recherche. M ontée de l’aversion au risque, durcissement de la démonstration économique des médicaments, baisse de la productivité de la recherche, pénétration toujours plus rapide des génériques (Zofran® a perdu 95 % de ses ventes 1 mois après la perte de son brevet aux Etats-Unis), les temps sont durs pour les laboratoires de recherche. Selon Jean-Pierre Garnier, l’évolution de la capitalisation boursière des 15 leaders mondiaux est le reflet de cette conjoncture : elle était de 850 milliards de dollars plus élevée il y a quinze ans, soit une baisse d’environ un tiers. « Innover ou mourir ». Dans ce contexte difficile, l’innovation sera plus que jamais clé. Un changement de modèle du médicament apparaît incontournable, avec le 50 PHARMACEUTIQUES - AVRIL 2008 passage du blockbuster instantané au blockbuster progressif (les futurs produits ne concerneront dans un 1er temps que des sous-classes de patients). L’industrie va plus que jamais devoir montrer sa capacité à faire la différence pour les maladies qui n’ont pas encore de solution thérapeutique, comme la maladie d’Alzheimer par exemple. Or, en matière d’innovation, GSK apparaît plutôt bien placé. Fort de 34 molécules en phase finale aujourd’hui contre 2 en 2000, JeanPierre Garnier a eu beau jeu de souligner la très bonne performance du groupe en matière d’amélioration de la productivité de la R&D, du fait notamment d’une réorganisation complète des processus entreprise depuis plusieurs années. Le modèle repose désormais sur une multitude d’unités indépendantes, chacune centrée sur une maladie et dotée d’une totale liberté d’action. Ces unités sont ellesmêmes subdivisées en entités d’une vingtaine de scientifiques, opérant chacune sur une cible distincte. Parallèlement, GSK a réalisé d’importantes économies dans le domaine du développement clinique : actuellement, seuls 50 % des essais sont réalisés dans les pays développés, contre 100 % il y a 10 ans. Or, une étude clinique faite dans les meilleurs centres indiens coûte 20 % du coût d’un essai équivalent effectué aux Etats-Unis… Plusieurs fers au feu Jean-Pierre Garnier a par ailleurs réitéré sa confiance dans l’avenir en rappelant que « l’assise du groupe ne repose pas sur le seul pied pharma » : les vaccins et l’OTC fonctionnent différemment des médicaments et renforcent selon lui la solidité et la stabilité du laboratoire. De plus, GSK bénéficie d’une forte structure internationale et est bien positionné sur les marchés émergents les plus porteurs : il est ainsi numéro un en Chine, en Inde ou au Vietnam. Le CEO a également confirmé les fortes attentes sur Cervarix®, qui concerne potentiellement 300 millions de femmes de 12 à 55 ans dans les seuls pays développés et qui est déjà approuvé dans 57 pays. Dans les cinq ans, ce vaccin devrait être le gros produit de GSK. Au final, Jean-Pierre Garnier a rappelé les sujets auxquels il s’est attaqué durant son mandat : productivité de la R&D, développement du business vaccins, ouverture de l’accès aux médicaments, notamment dans les pays en développement (500000 patients ont accès aux médicaments contre le VIH aujourd’hui contre 5000 il y a 8 ans). Il a souligné que le groupe est aujourd’hui plus fort qu’au moment de sa nomination et que l’entreprise continue, car le travail est toujours inachevé. n Valérie Moulle