Réalisatrice: Marianne Roussy Acteurs: Sandra Liliana Sánchez

Transcription

Réalisatrice: Marianne Roussy Acteurs: Sandra Liliana Sánchez
(Note de la rédaction)
Réalisatrice: Marianne Roussy
Acteurs: Sandra Liliana Sánchez, Carlos Benavidez, Víctor Rojas.
Genre: Documentaire
Origine: France
Année de réalisation: 2008
Date de sortie: 23 juin 2008
L'Ambassade de Colombie a présenté au public parisien, le lundi 23 juin dans
le cinéma Le Latina, le documentaire Le Paradis de Sandra en présence de
son interprète principale et de l'ensemble de l'équipe technique.
Ce long métrage est d'un intérêt particulier pour les autorités colombiennes et
pour le grand public de l'Amérique Latine, parce qu´il relate, à la première
personne, la vie de Sandra Liliana Sánchez, une jeune femme âgée de 22 ans
vivant depuis l'âge de sept ans dans un bidonville de Ciudad Bolivar, au sudouest de Bogotá.
Le Paradis se trouve dans la zone des plus hautes collines, est l'un des
quartiers les plus reculées et défavorisés, et en outre a un grand nombre de
vallées sans canalisations, ce qui en fait un foyer d´épidémies pour la
population locale.
Sandra raconte qu´a fur et mesure qu´elle grandissait elle prenait de plus en
plus conscience de sa situation. Dès son très jeune âge elle a pris l'initiative
d'améliorer sa vie, celle de ses proches et de ses voisins par la création d'une
fondation qui aide les enfants et les personnes âgées à se nourrir, à s'éduquer
et à prendre contact avec des autres dans un cadre de coopération
communautaire.
Après cinq années d'efforts, Sandra a réussi à monter la Fondation Oasis avec
l'aide des associations espagnoles et françaises. Aujourd'hui, les personnes
âgées vont tous les jours à ce centre pour manger, parler, danser et demander
une assistance médicale. Les enfants y mangent, s'amusent et peuvent y
étudier, guidés par des adultes. Récemment la Fondation Oasis a acheté une
ferme dans la banlieue de Bogota où les personnes âgées qui le souhaitent
peuvent résider en plus de cultiver des fruits et des légumes pour
approvisionner les cuisines de la communauté.
Pour sa part, Marianne Roussy est une jeune cinéaste suisse de 35 ans, qui a
une longue expérience comme assistante son et qui avait déjà tourné un
moyen métrage. L'idée de tourner Le Paradis de Sandra est née alors qu´elle
lisait le texte autobiographique " Les Oubliés de Bogota " dans lequel Sandra
Liliana Sánchez raconte comment, à l'âge de 9 ans, sa lutte contre la pauvreté
commençait en faisant appel au gouvernement pour obtenir des améliorations
dans les services de base de son école.
" On parle toujours de la guérilla, la drogue, des enlèvements en Colombie,
nous voulions parler de quelque chose d'autre, d´un destin positif "
concordent les deux dans leur dialogue avec le public. " Dès mon premier
M.Roussy et
S.Sanchez
pendant
l'avant première
au cinéma
le Latina
S.Moreau
(Le producteur)
pendant
l'avant première
au cinéma
le Latina
tournage en Colombie, j'ai été subjuguée par le pays: sa beauté, son caractère,
sa culture, sa situation politique et comment vivent les gents… une relation
étroite entre vie et mort, fatalisme et construction, conscience et légèreté naît
de toute part…" la réalisatrice a ajouté.
Le Paradis de Sandra a été enregistré en Vidéo Digital, Betacam digital et
Betacam SP (le même type de caméra mais en version analogique). Les
caméras Betacam sont idéales pour réaliser des reportages et des
documentaires journalistiques puisqu'elles s'adaptent parfaitement aux
normes télévisuelles. Cependant, à en juger d'après la perception du pixel
dans les scènes avec peu de lumière, ce type de registre donne comme résultat
une projection de basse résolution sur les grands écrans.
Le travail de postproduction de Le Paradis de Sandra est limité à l'édition et
au montage, au nettoyage des bruits de fond -puisque le son direct a été utilisé
dans presque tout le film-, et au rehaussement des tonalités grâce à l
´intensification digital de leur saturation dans le but de donner la sensation
d'une Bogotá vivement multicolore.
Des rythmes populaires colombiens ont été choisis comme musique de fond,
et à deux occasions, le montage accompagne le rythme de la musique. Ce
type de montage rythmique a été introduit par les impressionnistes français
comme Louis Delluc, Abel Gance et Germaine Dulac, en adaptant les images
à un rythme musical.
Les mouvements "naturels" de l'image avec l'utilisation de caméra à l'épaule
confèrent au documentaire un plus grand réalisme. Il ne s'agit pas d'une forme
polie et stylisée de filmer comme dans le cinéma industriel, mais d´un travail
plutôt artisanal conforme au lieu et au sujet.
Tout ce qu'on considère un défaut dans le cinéma de studio, souvent devient
une vertu dans le cinéma documentaire. En plus du naturalisme dans la
photographie et le montage, sa manière de capter des gros plans émotifs et la
spontanéité de la vie quotidienne à Ciudad Bolívar, font de Marianne Roussy
une réalisatrice de cinéma d'un avenir prometteur.
Adriana Schmorak Leijnse