Lèche-vitrines

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Lèche-vitrines
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Tribune de Genève | Samedi-dimanche 17-18 mai 2014
Lèche-vitrines
Le «swiss made» se pique
de cosmétique naturelle
De plus en plus de marques se lancent en Suisse. Sont-elles aussi efficaces que les traditionnelles?
Cécile Denayrouse
L
ongtemps chahutés à cause
de leur manque de sex-appeal, les cosmétiques bio et
naturels font des émules, particulièrement sur le territoire
helvétique. Depuis l’avènement de Weleda, de Biokosma ou encore
de la gamme Alpure, de nouvelles bombes cosmétiques 100% suisses et écolos
font leur apparition dans le rayon beauté
des pharmacies.
La dernière nouveauté en date nous
vient du Valais. La bien nommée gamme
Eve de Valève a la particularité d’utiliser
les abricots locaux pour chouchouter
l’épiderme avide de naturel des citadines.
«Nos produits ne contiennent ni parabens, ni phtalates, ni huile de palme, ce
qui sécurise nos clientes, souvent effrayées par ce que l’on trouve dans les
crèmes chimiques», confirme Caroline
Goldschmid, porte-parole de la petite
marque qui monte.
Même engouement du côté de Lucienne Campelo, une Genevoise qui a
fondé en 2010 la marque de cosmétique
naturelle Sélène: «Mes clientes sont ravies
parce qu’elles obtiennent un véritable résultat. Parmi elles, certaines avaient tout
essayé pour résoudre un problème de
peau ou d’allergie. Si elles étaient sceptiques au début, elles sont aujourd’hui convaincues qu’il est difficile de faire plus de
mal à ses cellules qu’en se tartinant de
crèmes chimiques.»
Bio versus hypoallergénique
Les onguents bio et naturels seraient-ils le
secret d’une peau jeune et rebondie? Le
dermatologue André Friedli, spécialisé
dans les traitements cosmétiques, demeure circonspect: «Il est difficile de se
prononcer sur l’efficience de certaines de
ces crèmes. Peu d’entre elles ont prouvé
leurs effets avec une étude scientifique.
Certaines personnes estiment à tort que
parce que c’est bio, c’est mieux. Ce n’est
pas si simple. La chimie s’avère souvent
plus sûre. De récentes études australiennes viennent par exemple de démontrer
que l’huile d’amande douce naturelle,
pourtant préconisée pour les femmes enceintes depuis des générations, n’a strictement aucune influence sur l’apparition
des vergetures. Pire: elle favoriserait les
allergies aux fruits à coques chez les enfants.» Si l’argument de l’adjonction d’ex-
trait de fruits locaux ou d’eau de glacier
sert, selon lui, surtout à séduire le
consommateur, le docteur admet toutefois que pour les questions d’hydratation,
la cosmétique bio a déjà prouvé son efficacité.
L’autre point noir de ces produits naturels, à savoir la texture et les odeurs, a
grandement été amélioré. «Mes clientes
sont surprises, explique Lucienne Campelo. En ouvrant le produit, elles s’attendent à des senteurs presque désagréables, mais ce n’est pas le cas, les connaissances ont évolué.» Dans cette vague
verte, rapidement devenue un tsunami
vert, d’autres pointent du doigt l’aspect
sécuritaire. Car bio ne signifie pas hypoallergénique. «Il faut faire attention à certains ingrédients ayant des propriétés
conservatrices moins bien évaluées et réglementées, estime Sylvain-Romain
Cotte, docteur en pharmacie, cosmétologue et expert à l’Observatoire français des
cosmétiques. Mais dans la nature, le
meilleur côtoie le pire. Il existe des champignons vénéneux, ils sont pourtant naturels. Chasse aux parabens oblige, on a
remplacé certaines substances, mais le
remède est parfois pire que le mal.»
En Suisse, la plupart des marques se
contentent de l’appellation «naturelle»
tant l’agrémentation bio est difficile à obtenir et surtout coûte très chère. Pour
qu’une crème décroche le Stempel bio,
95% de ses ingrédients se doivent d’être
d’origine naturelle, dont 10% à 20% issus
de l’agriculture biologique en fonction les
labels. Pas de parfums ni colorants de
synthèse, pas de tests sur les animaux et
en prime, des emballages biodégradables
et recyclables.
Pour le dermatologue André Friedli, le
véritable bénéfice des produits bio n’est
pas pour la peau mais bien pour l’environnement. «C’est l’aspect le plus intéressant de cette démarche. Tout le monde
lorgne le naturel, ce qui pousse les entreprises à innover et à s’intéresser au développement durable.» Sylvain-Romain
Cotte salue également le phénomène:
«L’engouement pour le naturel oblige par
exemple les marques à chercher de nouvelles plantes exotiques et à nouer des
partenariats gagnants/gagnants avec des
pays en voie de développement.» Finalement, seuls les prix n’ont pas changé. Ils
restent sensiblement plus élevés que
ceux des produits cosmétiques traditionnels.
La marque Valève aux extraits
d’abricot et d’edelweiss du Valais ne
cesse de faire des émules. Son produit
phare? Le sérum de jouvence. Prix:
54 fr. Disponible en parapharmacie.
Infos sur www.valeve.ch DR
Très demandés, les soins pour les peaux
natures. Chez Sélène, c’est à coup de
géranium que l’on envoie des doses
massives de jeunesse à l’épiderme. Crème
du temps anti-âge au géranium. Prix: 45
fr. Infos: www.selenecosmetique.com DR
Impossible de
passer à côté de la
marque Weleda,
qui ne cesse
d’enrichir sa
gamme. Serum
raffermissant à la
grenade.
www.weleda.ch DR
Cœur de cible de la
cosmétique naturelle:
les enfants. La marque
vaudoise cocooning propose
tout un assortiment de petits
pots dédiés à la peau de Junior.
Prix: 12 fr. 50. En vente aux 3
pinces, 19, boulevard du Pont d’Arve. DR
Vendue à travers le monde, la gamme Alpure a su
séduire les peaux exigeantes avec ses actifs 100%
naturels issus des Alpes suisses. Crème de jour
Bio-Alpine. Infos: www.alpure.ch DR
Dans ma musette
Pour un(e) prévoyant(e)
Pour un futur gastronome Pour un jardinier frustré
A
L
lors? Journée ensoleillée ou
épisodes pluvieux? Au lieu
de lorgner frénétiquement
le site de meteosuisse.ch pour
savoir qui des talons hauts ou des
bottes en caoutchouc aura votre
faveur aujourd’hui, rusez! Après
les ballerines pliables à glisser
incognito dans son sac, Butterfly
Twists invente les bottes de pluie
flexibles. A la fois léger, pliable,
imperméable et looké, le modèle
Windsor peut sauver la vie de vos
escarpins en daim en cas de
d’averse surprise. Idem pour Paléo
cet été: à la moindre goutte, on
remballe les Havaianas et on
enfile les malignes bottines. Pas
d’excuse: les bestioles réclament
très peu de place. C.D.
Contrôle qualité
Bottes Butterfly Twists. Existent
en vert, jaune ou rose. Prix
conseillé: 119 fr. 90 Liste des
revendeurs sur www.zapato.ch
es parents branchouilles
connaissent bien la marque
norvégienne Stokke, celle qui
a su rendre de bêtes articles de
puériculture désirables et
hautement sexy. Et voici que
débarque Stokke Steps, le tout
nouveau modèle de chaise
évolutive. A la naissance de Junior,
il s’agit d’un transat qui recrée un
mouvement de bercement naturel.
Plus tard, le transat se fixe sur une
chaise Stokke Steps, puis, lorsque
la 8e merveille du monde est
capable de tenir assise, l’assise se
mue en chaise-haute confortable.
Bonus bonheur: elle est réglable
en profondeur pour s’adapter à la
morphologie de bébé. Ultime
étape: une vraie chaise de grand
E
pour manger à table avec les
parents. C.D.
Chaise Stokke Steps. Disponible
dans les couleurs nature et noyer,
219 fr. Baby-relax: 209 fr. Kit bébé:
109 fr. Infos: www.stokke.com
n voilà une bonne idée qui
fleure bon le printemps:
Manor propose de verdir son
intérieur à coups d’ecocubes.
L’idée ravira à coup sûr les jeunes
jardiniers des
villes, de jolis
cubes en bois qui
contiennent des
granulés nutritifs
et quelques
graines qui ne
demandent qu’à
germer. Au menu:
trèfle à quatre
feuilles, tournesol,
basilic, menthe,
lavande, fraise ou
encore cactus. Il
suffit de placer le
cube à la lumière et de l’arroser
régulièrement pour voir apparaître
les premières feuilles au bout
d’une à deux semaines. Et environ
huit ou neuf mois plus tard, le
bébé est enfin
prêt à être repiqué
directement avec
son cube, puisque
ce support peut
être intégralement
composté. C.D.
Ecocube, 100%
naturel. Existe en
huit variétés.
Dimensions: 75 x
75 x 75 cm. Poids:
150 g. Prix par
cube: 8 fr. 90.